Salut la compagnie !

J'ai pas gribouillé d'histoires depuis un moment maintenant et je ne comptais pas m'y remettre dans l'immédiat mais après avoir visionné The 100, j'ai craqué. Y'a une telle alchimie entre Clarke et Lexa que ça me démangeait d'écrire sur ce couple. Pour le moment, je sais pas encore trop si ce sera un OS, une fic de cinq, dix ou vingt chapitres. Ce sera vraiment selon mon inspiration, ma motivation et vos réactions (ouais, bon, en général, tout est lié). Bonne lecture & on se retrouve en bas.


POV Clarke :

L'émeraude n'aurait pu trouver plus bel écrin que l'orbe de ses yeux. Tout en elle n'était qu'intensité. Son regard captivant. Ses traits fins et gracieux. Sa sérénité presque insolente. Son aura indéniable. Tout, absolument tout en Lexa aiguisait la curiosité, inspirait l'admiration, imposait le respect.

« Concentre-toi, Clarke »

Sa voix, douce mais ferme, me força à réagir. Ma lance vint in extremis parer celle de la Commandante. Elle retenait ses coups. Je le savais, je le sentais. Ses mouvements étaient ralentis, sa force maîtrisée. Encore heureux en un sens. Cas contraire, j'aurais certainement déjà perdu trois chicots et me serais esquintée une gambette. Lexa ne me blesserait pas. Au pire, j'écoperai de quelques bleus et d'un égo écorché pour avoir terminé le cul par terre. Certes, ce ne serait pas glorieux mais pour ma défense quand j'avais quatre piges, moi, je jouais aux dominos, je ne maniais pas l'épée comme Jackie Chan. Elle avait cessé ses assauts et se contentait désormais de m'observer, néanmoins toujours bien plantée sur ses appuis. J'aurais payé cher pour un accès VIP à son cervelet. A quoi pensait l'inestimable (et Ô combien désirable) cheffe des Grounders ? C'était la question à mille ronds.

« Alors, Heda, on fatigue ? »

Provoquer pour pousser à la faute, en général, ça fonctionne très bien. Testé et approuvé plus d'une fois. Le seul souci c'est que, là, il s'agissait de Lexa, Lexa dont la patience flirtait avec l'irréalisme, Lexa qui était aussi imperturbable qu'un moine tibétain, Lexa qui était reconnue comme la meilleure guerrière de son siècle. Cette même Lexa qui, sans que je ne pige réellement comment m'envoya valser par terre comme une vulgaire poupée de chiffons. Et merde.

« Alors, Clarke, on ne tient plus sur ses jambes ? »

Ses lèvres s'étirèrent en un sourire furtif et ses mirettes se parèrent d'une lueur taquine. Sa lance fit pression contre ma jugulaire un court instant. Elle avait gagné, elle le montrait. Clairement, elle prenait son pied. J'aurais pu hurler à la triche, geindre qu'elle m'avait pété le coccyx ou même me perdre en ronchonnements mais non, rien, que dalle, nada, pas de réaction à la tour de contrôle. Lorsque la brune, d'habitude peu encline au contact, me proposa sa senestre gantée pour me tirer du sol, je ne me fis pas prier pour m'en emparer. Ma main s'éternisa dans la sienne un iota de trop pour que ce ne soit totalement innocent. A tous les coups, mes joues s'étaient teintées de rose. Putain, je réagissais comme une midinette vivant ses premiers émois. La honte. En même temps, aucun humain normalement constitué n'aurait pu prétendre rester insensible au charme de la jeune femme. Même pas un eunuque aveugle et sourdingue.

« Vous êtes plutôt… douée, Commandante »

« En doutais-tu, Clarke du peuple du ciel ? »

Pincez-moi, je rêve. Lexa Sexy Heda s'était affranchie de son sérieux habituel pour tartiner son joli minois d'un air mutin. God, chacune de ses facettes valait de l'or, mais les moins visibles étaient de loin les plus précieuses. Au revoir l'intransigeante Commandante des Grounders et bienvenue à la nana sans artifices au sourire craquant et à la gueule d'ange. Mamamia. Plus alléchante qu'un Kinder Bueno et plus tentante qu'une oasis dans le désert, cette fille avait le pouvoir de vous foutre les neurones à plat et d'agiter votre palpitant en un clignement de paupières. Incroyable. Mais vrai.

« Pas une seule seconde »


POV Raven :

« Elle va la bouffer. Littéralement »

« Pour la énième fois, Reyes, les Grounders ne sont pas cannibales » lâcha Octavia d'un air blasé.

La Minuscule et moi-même étions campées dans les tribunes de l'arène à commenter l'entraînement visiblement (très) privé de Clarke et de la Commandante. Les commentaires se faisaient évidemment à voix basse et à couvert, mission espionnage oblige. En réalisant que Clarke avait ENCORE déserté son plumard à l'aube, la curiosité l'avait emporté. J'avais donc rapido-presto tiré Blake Junior des bras de Morphée et après pléthore de ronchonnements et un coussin qu'elle me balança pleine face, Mademoiselle, se décida enfin à me suivre. Cette gamine se cognait vraiment un satané caractère ! Preuve en est, elle continuait d'afficher une bouille renfrognée.

« Pourtant, j'suis presque sûre que c'était bébé farci au menu hier soir »

« T'es vraiment dégueulasse »

Un sourire fiérot se nicha d'emblée sur ma trogne. Titillez un peu l'image les hommes des cavernes en présence de la brunette et celle-ci montrait les crocs. Pour certains idiots finis à la pisse de chaton, elle était l'une des leurs, une traître en puissance qui préférait la compagnie des sauvages à celle de son propre peuple. Pour moi, c'était surtout et avant tout la demi-portion qui me servait d'amie. Peu importait qu'elle se bariole la trogne de baies, qu'elle use d'un jargon bizarroïde et qu'elle fasse mumuse dans les arbres. Ce qui pouvait être perçu comme un retournement de veste était en réalité la preuve d'une grande intelligence d'esprit de sa part. Elle avait été la première à tenter de piger les us et coutumes des Grounders, à s'adapter à leur mode de vie et à établir un contact cordial avec eux. Ce rapprochement avec les Faces Bariolées (l'affectueux surnom que j'ai octroyé aux Grounders) était nécessaire à notre survie. Elle l'avait compris d'emblée et s'y était préparée. Le reste d'entre nous mit nettement plus de temps à voir un réel intérêt à une éventuelle coalition entre nos deux groupes. Une partie d'irréductibles persistait d'ailleurs à croire que les Agités de la Machette (deuxième surnom amical attribué aux Grounders) ne manqueraient pas de nous poignarder dans le dos à la moindre occasion. Ces derniers, menés par ce dérangé du bocal de Pike dont le vocabulaire semblait limité à son éternel « War is War », demeuraient confinés à Arkadia alors que nous avions regagné Polis sur invitation de celle que tous ici s'acharnaient à appeler « Heda » avec un profond respect.

« Tu crois que Lexa a épargné notre peuple pour accéder plus facilement au plumard de Griffin ? »

Au regard outré que me décocha la Miniature, un sourire rieur vint se scotcher à mes lèvres. Mieux valait en rire qu'en pleurer. Dans le fond, je ne devais pas être trop loin de la vérité. La Cheffe des Barbares aux rites triviaux (troisième surnom, c'est la grande forme !) n'aurait pas renié leur célère « Le sang appelle le sang » et risqué de se foutre à dos la presque totalité de ses soutiens si une blondinette n'avait pas été lui souffler à l'esgourde d'épargner sa famille, ses amis, son peuple. M'enfin, puisque Lexa relevait presque de la divinité dans le coin, il paraissait inconcevable aux yeux de beaucoup qu'elle puisse être influencée par des sentiments propres au commun des mortels.

« Heda a seulement souhaité éviter une nouvelle guerre. C'est tout à son honneur »

Qu'est-ce que je disais ! Même le Moucheron lui vouait un culte. Ils se sont tous faits lexabotiser. Impressionnant.

« Il n'empêche qu'elle cherche aussi à s'envoyer en l'air avec Clarke. Nan mais regarde-les. C'est tellement intense que c'en devient gênant »

Je vous jure que je n'exagérais pas. Même Jasper n'aurait pas reluqué le dernier burger de l'Humanité avec autant d'envie. Elles refoulaient la tension sexuelle à des lieues à la ronde.

« Personne ne te force à mater, Reyes »

Elle marquait un point mais, pour ma défense, les distractions à Polis n'étaient pas légion. Sans déconner, on en comptait surtout deux : le combat et le sexe. Le souci c'est que ma guibole en vrac n'était pas des plus pratiques ni pour me battre ni pour me dégoter un(e) amant(e). En somme, suivre les rebondissements du Clexa naissant restait un bon moyen de passer le temps, à la manière d'un feuilleton télévisé d'un temps ancien. Pour m'être empiffrée de bonbecs devant quelques séries/films à la mords-moi-le nœud sur l'Arche, je devais reconnaître que le Clarkie/Lexa était nettement plus passionnant à suivre que la traditionnelle histoire mielleuse où la nana fragile et cul-serré s'entiche du branleur badass et populaire. Trop prévisible.

« Elles vont se galocher. Obligé »

« Clarke n'est pas gay »

« Clarke aime le saucisson. Mais elle aime aussi la confiture. Elles vont se galocher »

« Mais t'es une putain de grosse malade, Reyes, tu l'sais ça ? »

Oh que oui, je le savais. Ceci dit, cette fois, j'avais eu la décence de m'exprimer via métaphores culinaires pour ne pas choquer les chastes oreilles de la demi-portion. Rah, ces jeunes, aucune reconnaissance, c'est incroyable.


POV Clarke :

J'en avais envie. J'avais tellement, fichtrement et irrémédiablement envie de l'embrasser. Le dernier baiser que nous avions échangé remontait à loin maintenant. Elle l'avait initié, je l'avais repoussée et depuis, elle n'avait plus rien tenté. Si j'en voulais un autre, j'allais devoir venir le cueillir moi-même. Le truc c'est que j'avais la trouille. Oui, nous vivions dans un milieu des plus hostiles, oui, j'avais côtoyé à la mort à maintes reprises et oui, j'avais affronté toutes les épreuves mises en travers de ma route en faisant abstraction de la peur qui me tenaillait les tripes. Mais Lexa était plus intimidante qu'un lynx enragé, qu'un saut périlleux ou qu'une excursion flippante dans les montagnes. Elle avait ce quelque chose dans le regard qui ne flanchait jamais et cette confiance absolue qui ne semblait vouloir la quitter. L'ensemble la rendait affreusement désirable mais en même temps si lointaine, à la manière de ces dieux grecs que nos ancêtres idolâtraient de loin sans jamais chercher à les toucher.

« A quoi tu penses, Clarke ? »

« A… mon peuple. J'espère qu'il se plaira à Polis »

Putain. Plus ridicule, tu meurs. Je mentais mal. Horriblement mal. Mais je ne me voyais clairement pas lui avouer la vérité, lui dire que ça me rendait folle d'être aussi proche d'elle, au point d'en avoir le palpitant secoué et les boyaux retournés. Fantasme ou réalité, j'ai eu la vague impression que ses émeraudes s'étaient faites reflet d'une pointe de déception. Ma botte racla nerveusement le sol. Elle avait laissé le silence s'installer pour finalement se contenter d'opiner légèrement du chef.

« Ils se plaisent, Clarke. Octavia s'entraîne tous les jours avec Indra, Kane s'initie à notre dialecte, ta mère forme nos soigneurs à votre médecine, Jasper et Monty tentent d'établir un réseau de communication, John a eu sa dose d'opiacées et Raven a déniché une.. étrangeté avec laquelle jouer »

Mon dieu. L'idole des Grounders était en train de me parler des occupations de mon peuple. Elle avait une tonne de responsabilités, une coalition à préserver, des gens à protéger mais elle prenait malgré tout le temps de s'intéresser à mon entourage. C'était craquant. Bordel. La nana au charisme de dingue capable d'imposer le silence par sa simple présence était craquante. Là, tout de suite, maintenant. L'attention était vraiment touchante, venant de quelqu'un d'habituellement si détaché d'autant plus, mais bon sang, lorsqu'elle fit mention du nouveau joujou informatique de Raven, un rire s'échappa de mes lèvres sans que je ne m'en rende réellement compte.

« Tu te moques ? »

Mince. J'avais oublié sa susceptibilité légendaire. Son air renfrogné transforma mon rire en un brin de sourire. Lexa qui boude, c'était mythique et adorable. C'était dans ces rares moments que je me rappelais qu'elle n'avait même pas vingt piges et qu'elle n'était pas totalement immunisée contre les réactions enfantines.

« Non. Non, je ne me moque pas, Lexa. Je te suis reconnaissante de t'intéresser aux gens qui me sont chers et d'avoir facilité leur intégration »

La brune haussa les épaules sans mot dire, visiblement toujours vexée. Dans un soupçon de bravoure et faisant fi de mon abruti de palpitant qui cognait furieusement contre ma cage thoracique, mes lèvres rencontrèrent brièvement la joue de l'Heda. Je constatais, rassurée, qu'elle n'avait esquissé aucun mouvement de recul. Première étape, check.

« Raven a déniché et bidouillé une console. Je te montrerai comment on y joue. Et je vous mettrai votre raclée, Commandante. »

Elle se para d'un sourire timide et la réalité me frappa


alors pleine face : si mon peuple semblait effectivement se plaire à Polis, moi, j'y étais aux anges. Avec Elle.


La fin est grave bise-nounours, je sais, aha. Mais bon, verdict ? J'vous concocte une p'tite suite ? :D