Bonjour mes petits grounders! Comment, un chapitre alors que nous sommes dimanche? Et oui, ce chapitre était initialement prévue pour vendredi prochain mais j'ai eu tellement de retour sur le précédent chapitre que j'ai décider de vous remercier en le postant une semaine plus tôt! Je vous remercie vraiment pour vos reviews qui m'ont beaucoup touchées et j'espère en recevoir autant sur ce chapitre même si, vous vous en doutez après les derniers événements, il n'y aura pas de scènes Clexa. Sur ce, je vous laisse à votre lecture, mais je vous préviens ce chapitre n'est pas joyeux, c'est l'un des plus sombre de la fiction!

P.S: Petite dédicace à Elodie qui m'a inspiré en me poussant à écouter cœur de pirate ;)


Chapitre 8 : Fall in the dark

Ses mains tremblantes étaient crispées sur le volant de sa mini et son estomac était à deux doigts de rendre son dernier repas tandis qu'elle s'engageait dans le quartier dans lequel elle avait grandi. Clarke n'arrivait toujours pas à comprendre comment une soirée qui avait si bien commencé avait-elle pu si vite tourner au cauchemar. La jeune femme qu'elle admirait tellement, celle qui obsédait toutes ses pensées depuis des semaines et pour qui elle commençait à ressentir un afflux de sentiments tous plus fort les uns que les autres, l'avait trahis. Peut-être avait-elle idéalisée Lexa, peut-être n'était-elle finalement qu'une fille parmi tant d'autre.

Elle n'arrivait pas à savoir ce qui la blessait le plus, savoir que la brune était responsable de l'accident ayant failli coûter la vie à l'une de ses meilleures amies, ou le fait qu'elle le lui ait caché si longtemps, osant vivre avec elle comme si de rien était. Elle avait rencontré Raven bon sang, elle avait vu l'attelle en acier qui handicapait la jeune femme, et elle n'avait pourtant pas eu le courage de lui avouer qu'elle en était la responsable. Elle se remémora la soirée chez les Blakes, le comportement de Lexa ce soir-là lui apparaissait désormais beaucoup plus logique.

Une partie d'elle se sentait mal pour la brune. Après-tout il s'agissait d'un accident, et la perte de sa fiancée ainsi que son année en prison l'avait probablement bien assez punie pour cette horrible nuit, mais elle ne pouvait s'empêcher d'être furieuse. Elle lui avait menti, par omission, certes, mais cela restait un énorme mensonge. Comment avait-elle pu vivre avec elle, rire avec elle, la regarder de ses magnifiques yeux vert tout en lui cachant ce terrible secret ? Clarke n'arrivait pas à y croire. Et si Lexa s'était rapprochée d'elle dans le but d'effacer sa culpabilité ? Et si sa gentillesse envers elle n'était qu'un prétexte pour oublier ce qu'elle avait fait ? Telles furent les noires questions qui envahirent l'esprit de la jeune dessinatrice tandis qu'elle garait sa voiture dans l'allée.

Cela ne faisait qu'une semaine, pourtant elle aurait juré ne pas être revenue ici depuis des siècles. Elle avait quitté précipitamment l'appartement des Woods, ne prenant même pas le temps de récupérer ses affaires, et avait pris la décision surprenante (y compris pour elle-même) de retourner chez sa mère. Mais maintenant qu'elle se trouvait devant la maison de son enfance, une étrange appréhension la gagna. Elle avança à pas de loup jusqu'à la porte d'entrée et c'est seulement après de longues secondes d'hésitation qu'elle osa toquer, se dandinant d'un pied à l'autre en attendant une réponse.

Sa mère était sûrement furieuse, elle n'avait répondu à aucun de ses messages depuis des jours et la manière dont elle était partie n'avait pas été des plus douces, elle ne voudrait probablement même pas la voir. Les choses qu'elle lui avait dites... Comment avait-elle osée l'accuser d'être responsable de la mort de son père ? Elle c'était comporté comme une parfaite petite idiote, une vraie gamine pourrie gâtée, et elle ne lui en voudrait pas si elle la rejetait.

C'était pourtant mal connaître Abigail Griffin. Certes la doctoresse avait été très en colère contre sa fille, mais elle était son unique enfant, et la seule famille qui lui restait, peu importe les choses qui avaient pu être dites durant leur dispute son amour à son égard était bien plus fort que ce que la petite blonde pouvait penser. Elle n'avait pas toujours été très doué pour le lui montrer, le départ de Clarke l'avait aidé à s'en rendre compte, mais Abby comptait bien se rattraper et refusait de perdre la seule chose qui lui restait depuis la perte de son mari : sa fille.

Malgré l'heure tardive, la médecin ne dormait pas encore lorsqu'elle avait entendu la voiture se garer devant la maison, elle avait immédiatement reconnu le bruit du moteur et savait parfaitement qu'il ne pouvait s'agir que de Clarke. Elle était alors descendue en trombe dans les escaliers, manquant de se fouler la cheville sur la dernière marche et avait accouru dans l'entrée. Elle avait attendu de l'entendre frapper durant ce qui lui parût être une éternité, et lorsque enfin trois petits coups timides avaient retenti contre le bois, elle avait pris une grande inspiration avant d'ouvrir la porte.

- « Tu es enfin rentré. » Avait-elle murmuré, incapable de retenir une larme de joie en découvrant sa fille sur le perron, le nez rougi par le froid et jouant nerveusement avec la fermeture de sa veste. Elle s'était précipitée pour l'enlacer, au plus grand étonnement de l'adolescente qui était loin de s'attendre à un accueil si chaleureux à deux heures du matin. Finalement, Clarke craqua, tandis qu'elle serrait sa mère de toutes ses forces elle éclata en sanglots dans ses bras.

- « Je suis tellement dessolé maman. » S'excusa la blonde en s'agrippant un peu plus à elle, Clarke avait soudainement l'impression d'être redevenu une petite fille et se sentait complètement perdue et apeurée. « Tu avais raison pour Lexa... »

- « Chut... Chut... » Souffla sa mère en caressant tendrement ses boucles blondes qu'elle avait héritées de son père. « Rentrons, tu me raconteras tout ça une fois au chaud. » Lui proposa-t-elle en l'entraînant à l'intérieur de la demeure. L'atmosphère chaleureuse qui y régnait détendit légèrement la jeune fille et elle suivit sa mère jusque dans la cuisine où celle-ci lui prépara un chocolat chaud, y ajoutant même de la crème chantilly et une guimauve comme le faisait toujours Jake de son vivant.

- « Merci maman. » Clarke ne put que sourire devant son attention et prit une grande gorgée de la boisson sucrée. Il eut un silence, puis elle releva la tête pour la regarder. « L'accident de Raven, il y a deux ans, c'était la faute de Lexa. » Lâcha-t-elle brusquement, elle avait besoin de se confier, elle sentait que sa tête ne tarderait pas à exploser si elle ne se libérait pas de toutes les interrogations hantant ses pensées. « C'est elle le chauffard qui l'a percuté ! » Ajouta-t-elle devant l'absence de réaction de sa mère. Les traits de la doctoresse se durcirent, et elle fit signe à sa fille de s'asseoir tandis qu'elle serrait les dents.

- « Je sais. » Lui avoua-t-elle, prenant la place en face de la jeune fille autour de la table de la cuisine.

- « Comment ça tu le sais ? » S'étonna la blonde, désormais sur la défensive.

- « Ce n'est pas pour rien que je suis son médecin... » Commença-t-elle. « Comme tu le sais j'étais de garde le soir où Raven a eu son accident, mais je ne me suis pas seulement occupée d'elle. Je fais partie des médecins ayant opéré Alexandria, elle était très mal en point quand elle est arrivée au bloc. C'est un miracle que le morceau de pare-brise qui lui a entaillé le ventre n'ait touché aucun de ses organes vitaux. » Lui expliqua-t-elle se rappelant cette horrible soirée.

- « Pourquoi tu ne me l'as pas dit ? » Lui demanda Clarke en essayant de ne pas se laisser trop emporter par les émotions. Voilà que sa mère lui avait elle aussi caché l'implication de Lexa dans l'accident.

- « Tu m'aurais écoutée ? »

Elle venait de marquer un point, elle ne l'avait pas cru lorsqu'elle avait voulu la mettre en garde contre la brune et avait fait de même en envoyant baladé Finn.

- « Probablement pas, non. » Avoua-t-elle, sachant que la seule personne dont elle avait accepté la vérité était la principale concernée.

- « Ce n'était de toute façon pas à moi de te le dire, mais à elle. Je voulais juste t'empêcher de souffrir inutilement. » Devant le regard embué de larmes de sa fille, Abby posa une main rassurante sur son avant-bras. « De toute façon, tu as toujours été têtue comme une mule. Tu es bien comme ta mère. » Ajouta-t-elle pour la faire rire, mais son commentaire ne parvint qu'à arracher un léger sourire à l'adolescente avant que les larmes ne se remettent à couler le long de ses joues.

- « Je la déteste, maman. » Les mots s'étaient échappés de ses lèvres avant même qu'elle ne les forme en pensées. Mais en les prononçant, elle réalisa qu'ils étaient vrais. Elle en voulait tellement Lexa d'avoir tout gâché entre elles. C'était la première fois qu'elle s'attachait aussi rapidement à quelqu'un, elle était totalement devenue dépendante de la brune, ses journées tournant autour de ses sourires discrets, de ses yeux verts et de ses longs cheveux tressés. Elle lui avait fait ressentir des sensations qu'elle n'avait encore jamais éprouvées et avait tout détruit avant que Clarke ne puisse réellement comprendre ce que cela signifiait. Elle la détestait pour ça.

- « Clarke- »

- « J'ai l'impression d'avoir été manipulé ! » Hurla-t-elle pratiquement, coupant sa mère avant que celle-ci n'est la chance de dire quoique ce soit. « Comment elle a pu faire comme si de rien était, me regarder dans les yeux en sachant ce qu'elle avait fait à ma meilleure amie ? Elle voulait effacer sa mauvaise conscience ? Je me sens utilisé. » Lui avoua-t-elle, son ton rancunier ne laissant aucun doute quant à la colère qu'elle éprouvait.

- « Je ne pense pas que Lexa soit si manipulatrice, je pense surtout qu'elle avait peur de te le dire. » Répondit Abigail, se surprenant elle-même à défendre la jeune femme contre laquelle elle avait pourtant tenté de mettre en garde sa fille. Mais elle connaissait la brune depuis plus de deux ans, et elle avait appris à la connaître. Ce n'était pas quelqu'un de mauvais, seulement quelqu'un de perdu. « Tu sais, c'est une gamine qui a vécu beaucoup de choses, elle en a beaucoup bavé et malheureusement elle a pris l'habitude de faire les mauvais choix. »

- « Je m'en moque. » Rétorqua Clarke d'un ton cinglant, ce n'était plus elle qui parlait, seulement la colère qu'elle ressentait. « Je ne veux plus jamais entendre parler d'elle, je ne veux plus jamais la voir. »

Abigail se contenta de soupirer, elle était bien la fille de sa mère.

- « Il se fait tard. Tu es bouleversé et je pense que tu as besoin d'une bonne nuit de sommeil pour te calmer et voir les idées claires. »

- « Tu as sans doute raison. » Elle termina son chocolat, déposa sa tasse dans le lave-vaisselle et se dirigea vers les escaliers, prête à rejoindre cette chambre dans laquelle elle n'avait pas dormi depuis des lustres, mais avant qu'elle ne puisse grimper la première marche, elle sentit sa mère l'empoigner.

- « Clarke, attend ! » Elle l'attira à elle, et la prit à nouveau dans ses bras dans une étreinte surprise. Le docteur Griffin n'était d'ordinaire par quelqu'un de très tactile, même avec sa famille, mais malgré son comportement étrange Clarke ne se plaignit pas et l'enlaça à son tour, heureuse de la retrouver. « Je suis contente que tu sois revenue, tu m'as manqué. » Avoua-t-elle à sa fille en replaçant une mèche de cheveux rebelle derrière son oreille.

- « Tu m'as manqué aussi, maman. » Elles restèrent ainsi un moment, cela faisait si longtemps qu'elles n'avaient pas été aussi proches qu'aucunes des deux n'avaient vraiment envie de rompre leur étreinte. Néanmoins, Clarke fut la première à s'éloigner, elle ressentait le besoin de s'excuser pour son comportement stupide et les mots blessants qu'elle avait pu prononcer. « Maman je- »

- « Chut, plus tard. » L'interrompit-elle avant que sa fille n'aille plus loin. « On en parlera demain, tu as besoin de te reposer. »

- « D'accord. » Acquiesça-t-elle sans résistance, elle était totalement épuisée. « Bonne nuit. »

- « Bonne nuit, ma chérie. »

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Clarke se réveilla en sursaut le l'an demain matin, la gorge serrée, le souffle court et les yeux embués de larmes. Elle n'avait cessé de cauchemarder toute la nuit : se repassant encore et encore des images de Raven après son accident, accompagnée de sombres visions de Lexa blessée, couverte de sang, lui avouant qu'elle en était la responsable. Elle se débarrassa des draps qui collaient à son corps déjà couvert de sueur et se redressa, massant ses tempes dans l'espoir de faire disparaître sa migraine et tentant vainement de retrouver une respiration normale.

Elle sortit de sa chambre une bonne dizaine de minutes plus tard, puis après un rapide séjour dans la salle de bain afin de se rafraîchir et se donner un air présentable elle descendit rejoindre sa mère au rez-de-chaussée. Elle avait été surprise de l'entendre mettre en route la cafetière à cette heure-ci, même le samedi, elle était d'ordinaire déjà partie pour l'hôpital depuis longtemps. Sa surprise ne fit donc que redoubler lorsqu'elle sentit la délicieuse odeur de crêpes s'échappant de la cuisine.

- « Bonjour, chérie. » Abby la salua avec un sourire que l'adolescente n'avait pas vu se dessiner sur le visage de sa mère depuis très longtemps. « Tiens, mange tant qu'ils sont chauds. » Elle déposa une assiette de pancakes tout juste sortie de la poêle sur la table et lui tendit une bouteille de sirop d'érable. Elle ne se souvenait pas de la dernière fois où la doctoresse lui avait apparu si joyeuse.

- « Bonjour. » Lui répondit-elle, les yeux légèrement agrandis par l'étonnement, ce spectacle lui paraissait surréaliste. Sa mère était nulle en cuisine et c'était bien la première fois qu'elle préparait le petit déjeuner, en particulier un jour où elle était censé travailler, elle ne put donc se retenir de le lui faire remarquer. « Des pancakes ? Il n'y en avait pas eu dans cette maison depuis... »

- « La mort de ton père, je sais. » Termina la plus âgée en rejoignant sa fille à table. « J'avais simplement envie de te faire plaisir, j'ai aussi pris ma journée. » Lui expliqua-t-elle en plongeant deux sucres dans sa tasse à café. Décidément, Clarke allait de surprise en surprise ce matin. Sa mère ne prenait pratiquement jamais de jour de congé, à moins qu'il s'agisse d'une occasion exceptionnelle, et encore. Il lui était déjà arrivée de s'éclipser au beau milieu de son anniversaire parce "le devoir l'appelait" comme elle le disait si bien.

- « Maman, c'est adorable, mais tu n'étais pas obligé. »

- « Je me suis rendu compte que ça faisait une éternité que nous n'avions pas passée de journée toutes les deux, j'avais envie de rattraper ça. » Se justifia-t-elle, laissant réellement sa fille abasourdie. C'était-elle fait enlever par des aliens durant la nuit ? S'agissait-il d'un clone ? La femme assise en face d'elle ne pouvait pas être sa mère, la vraie Abigail Griffin était une bourrue de travail, passer du temps avec sa fille ne faisait clairement pas partie de ses priorités. À croire que sa fugue avait eu un impact important pour que la doctoresse opère un tel changement de comportement.

- « Je suis désolé d'être partie comme ça. » S'excusa finalement Clarke. Elle savait que fuir le conflit était loin d'être la bonne chose à faire, et avec du recul elle se rendait compte qu'elle ne s'était pas montrée très tendre envers sa génitrice. Oui, Abby était maladroite dans sa façon de vouloir la protéger, mais elle le faisait par amour. « C'était puéril comme réaction, j'étais juste... en colère. Au final j'aurais dû t'écouter. »

- « Je n'ai pas non plus été très compréhensive. Je commence à me rendre compte que je n'ai pas vraiment été à la hauteur ces derniers temps, je dirais même que je me comporte comme une parfaite idiote depuis que ton père n'est plus là. » Avoua-t-elle en soupirant. Certains des reproches que lui avait adressé sa fille durant leur dispute l'avait profondément marqué et elle c'était rapidement rendue-compte qu'ils étaient justifiés. Elle passait tout son temps à l'hôpital et ne s'intéressait que très peu à la vie de sa fille, se contentant de vouloir la faire marcher dans ses pas en l'obligeant à suivre un cursus universitaire qui ne l'intéressait pas. « J'ai toujours voulu te protéger de tout et de tout le monde, je voulais que tu aies un grand avenir et que tu puisses t'entourer des bonnes personnes. Au final, tout ce que j'ai réussi à faire c'est t'éloigner en te poussant à faire des choses qui ne te plaise pas. » Constata-t-elle.

- « On a toutes les deux nos torts, maman. »

- « Sans doute, mais je suis ta mère. J'aurais dû faire mieux, pour toi. » Elle se pinça les lèvres puis attrapa la main de sa fille et plongea son regard dans le sien, tachant de déceler si l'adolescente avait encore le moindre doute, la moindre hésitation sur ce qu'elle souhaitait vraiment faire de son avenir. « Tu veux toujours aller dans cette école d'art ? » Demanda-t-elle finalement, sachant pourtant déjà que sa fille n'avait pas changé d'avis, les étoiles qui avaient illuminé ses yeux lui confirmèrent qu'elle n'en démordrait pas.

- « C'est mon rêve maman. » Avoua la blonde qui ne se voyait pas devenir autre chose qu'une artiste, et devant son air rêveur mais déterminé, Abby céda.

- « Très bien, alors je suis d'accord. » Soupira-t-elle, vaincue.

- « Quoi ? Pour de vrai? Tu es sérieuse ? » Clarke n'en croyait pas ses oreilles sa mère venait-elle vraiment d'accepter qu'elle postule à l'école d'art visuel de New York ? Elle avait forcément mal entendu, ou bien il s'agissait d'un rêve ?

- « Oui, mais à une condition. » Ajouta-t-elle avant que la jeune fille ne s'emballe trop. « Je veux aussi que tu envoies ta candidature aux universités, je veux que tu puisses avoir un plan de secours au cas où ça ne marcherait pas. Je sais que tu es douée, mais la sélection est rude et- »

- « Oh maman, merci, merci, merci ! » La coupa Clarke en lui sautant littéralement au cou pour l'étreindre de toutes ses forces. Elle aurait postulé dans tous les cas, mais avoir l'approbation de sa mère était un soutien inestimable auquel elle ne s'était absolument pas attendue.

- « Et puisque madame veut devenir une grande artiste, tu as intérêt à montrer tes œuvres à ta vieille rabat-joie de mère. » La mit-elle en garde avec un sourire en coin, elle avait rarement vu sa fille si enthousiaste et sa bonne humeur était contagieuse. « Ça fait des années que tu ne m'as pas montré tes dessins. » Ce n'était pas un reproche, seulement une constatation emplit de nostalgie. La complicité qu'elle avait autrefois nouée avec sa fille lui manquait, et elle ferait tout pour la retrouver.

- « Bien sûr, je te les montrerais, ils sont... » Son sourire s'était évanouie avant même de prononcer la fin de sa phrase lorsqu'elle prit conscience que tous ses dessins étaient restés chez Lexa, de même que son matériel. Pendant quelques instants, sa mère était parvenue à lui faire oublier les événements de la veille, mais ils venaient de brutalement resurgir dans son esprit. « Ils sont chez Lexa. » Soupira-t-elle en repensant à la brune qu'elle avait abandonnée sur le toit de l'immeuble, sans se retourner. Sa colère avait beau être retombée depuis hier soir, elle se sentait toujours incapable de la voir et encore moins de lui pardonner. Pourtant, elle ressentait cet étrange nœud dans son estomac, manifestation physique des remords qu'elle éprouvait après l'avoir laissée là-haut.

- « Est-ce que tu veux en parler ? » Proposa Abby en voyant à quel point sa fille semblait perdue lorsqu'il était question de la brune. Clarke lui répondit négativement par un signe de tête.

- « Je ne veux plus y penser. Je veux l'oublier. » C'était probablement une solution de facilité, mais elle ne pouvait pas parler de Lexa, ni même penser à elle. Si elle le faisait, nul doute qu'elle éclaterait en sanglots. Oui, éclaté était le mot juste, elle éclaterait en mille-morceaux de l'intérieur parce que tout état trop douloureux. La vérité la blessait autant que le fait qu'elle lui ait menti, et le manque commençait d'ores et déjà à faire ressentir ses effets tant elle avait la jeune femme dans la peau.

Il fallait qu'elle l'oublie.

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La première chose qui avait frappé Anya en rentrant chez elle fut le calme régnant dans le petit appartement. Depuis l'arrivée de Clarke, il y a plus d'une semaine maintenant, la résidence était rarement calme. Cela avait d'abord eu tendance à l'agacer, puis elle s'était finalement habituée à entendre les rires et les cris de la blonde raisonner dans la maison à cause de sa sœur qui trouvait toujours le moyen de la taquiner. Elle avait rarement vu sa cadette aussi joyeuse et il n'en fallait pas plus pour faire le bonheur de l'aînée des Woods.

C'est pour cela qu'elle avait été incroyablement surprise par l'étrange silence qui régnait lorsqu'elle était rentrée d'une énième soirée alcoolisée. Comme bien souvent, elle avait un peu trop forcé sur la vodka, mais malgré sa gueule de bois elle comprit rapidement que quelque chose clochait. La veste de Clarke (ou plutôt celle qu'elle avait volée à sa sœur) ainsi que ses chaussures ne se trouvaient plus dans l'entrée, les volets n'avaient pas été ouverts, et l'obscurité régnant dans le salon ne la rassurait pas. Il était près d'onze heures du matin, et Lexa se levait pourtant toujours avant l'aube quelle que soit l'heure à laquelle elle s'était couché la veille. Non, décidément, quelque chose clochait.

- « Lexa ? » La porte était ouverte lorsqu'elle était rentrée, sa sœur était donc forcément à la maison. « Lexa ?! » Répéta-t-elle un peu plus fort, n'obtenant toujours aucune réponse de la part de sa cadette. Elle monta donc à l'étage, continuant vainement d'appeler sa sœur qui semblait être devenue sourde pendant la nuit. Tandis qu'elle s'approchait des chambres, elle entendit taper, à plusieurs reprises, des frappes calculées et répétitives. Deux coups, puis un, puis de nouveau deux. Lexa qui s'entraînait, ça n'avait rien qui sorte de l'ordinaire. Sauf lorsque les coups étaient accompagnés de cris de rages et de sanglots.

Elle avait immédiatement pénétré dans la chambre, découvrant une Lexa à faire peur, totalement bouleversée et frappant dans son punching-ball à mains nues. Voilà bien longtemps qu'elle ne l'avait pas vue dans un tel état, ses yeux étaient rouges d'avoir trop pleuré et ses mains bleues d'avoir trop cogné. Elle marmonnait des bribes de phrases que même Anya n'arrivait pas totalement à déchiffrer, ne captant que les noms de Clarke et Costia qui suffirent à lui faire comprendre qu'il c'était passé quelque chose de grave. Le corps de la brune semblait presque inhabité, elle frappait machinalement contre le sac de sable, toujours plus fort, jusqu'à ce que ses phalanges en soient arrachées et que le sang glisse entre ses doigts.

- « Lexa. » Elle avait prononcé son prénom tout en douceur cette fois-ci, en se rapprochant timidement, mais la jeune femme semblait toujours aussi apathique. Prisonnière de ses propres pensées, la brune était perdue dans son monde et continuait de libérer sa frustration en cognant de toutes ses forces, bien qu'elle n'en ressentait même plus la douleur. « Lexa arrête, s'il te plaît » Anya était désormais suffisamment proche pour la toucher et posa prudemment une main sur l'épaule de sa cadette. Cette dernière sursauta, avant de se mettre à trembler de manière incontrôlable. Elle avait enfin arrêté ses coups et passa ses bras autour du sac de sable, s'y accrochant pour ne pas s'effondrer au sol. « S'il te plaît, parle-moi. Qu'est-ce qui s'est passé ? »

- « Elle est partie. » Après un long et pesant silence, c'est la seule chose qu'elle était parvenue à souffler entre ses lèvres gercées. Trois mots. Mais Anya comprit immédiatement ce qu'ils signifiaient.

- « Oh, Lexa... » Il était très rare qu'Anya Woods se taise, même quand elle n'avait rien à dire. Mais à ce moment elle n'avait pas la moindre idée de comment réconforter sa sœur. Elle avait tenté de la prévenir, se doutant que cacher la vérité ne pourrait conduire qu'à ce genre de situation, mais elle se voyait mal lui donner une leçon maintenant avec un "je te l'avais bien dit" alors que sa sœur semblait sur le point de s'effondrer. Elle se contenta donc de la prendre dans ses bras, sans un mot, essayant simplement d'arrêter les tremblements qui secouaient son corps.

- « Elle me déteste. Si tu avais vu son regard. » Le visage dur et froid de Clarke l'avait hantée toute la nuit, l'empêchant de fermer l'œil. Chaque fois que ses paupières s'étaient alourdies, elle n'avait fait que ressasser encore et encore le départ de la blonde, les mots qu'elle avait prononcés et surtout sa terrible façon de la regarder. Comme si quelque chose c'était brisé entre elles. Comme si elle ne représentait plus rien à ses yeux. « Elle me déteste... » Répéta-t-elle une fois de plus en reniflant. Un voile de larmes couvrait déjà ses cils, brouillant sa vision, mais elle les empêcha de couler.

- « Je suis sûr que non, elle est simplement en colère pour le moment. C'est impossible de te détester. » Voulut la rassurer Anya, ce qui n'eut malheureusement aucun effet sur sa petite sœur qui semblait avoir régressé, se trouvant dans le même état de torpeur et de culpabilité qu'après l'accident. En baissant son regard sur les mains ensanglantées de la brune, elle comprit que Lexa n'avait vraiment pas lésiné sur la force de ses coups au vu de l'état de ses phalanges. Elle soupira, priant pour qu'elle ne retombe pas dans l'enfer qu'avait été sa dépression.

Faites que ça ne recommence pas, faites que ça ne recommence pas, pensa-t-elle en conduisant sa cadette sur son lit. La brune s'était assise sans broncher, se contentant de regarder dans le vide, toujours aussi perdue dans ses songes et Anya en profita pour chercher du désinfectant ainsi que des bandages dans l'armoire à pharmacie de la salle de bain. Lorsqu'elle était revenue dans la chambre, Lexa n'avait pas bougée, son regard livide faisant resurgir d'atroces souvenirs dans la mémoire de son aînée.

Elle n'oublierait jamais cette horrible après-midi où elle était rentrée à la maison pour découvrir sa petite sœur évanouie au milieu du salon, une lettre d'excuses dans la main droite, et une boîte de somnifère vide dans la main gauche. Cela avait eu lieu peu de temps après sa sortie de prison, Anya avait naïvement pensé qu'une fois sortie de sa chambre d'hôpital dans laquelle elle avait passé de longues semaines de convalescence, puis enfin libérée de cette étroite cellule dans laquelle elle n'avait jamais eu sa place, les choses s'arrangeaient. Elle ne s'était jamais autant trompée, l'enfer ne faisait au contraire que commencer.

Elle était par chance arrivée avant qu'il ne soit trop tard ce jour-là, elle avait rapidement pu appeler les secours et Abby était parvenue à lui faire un lavement d'estomac avant que l'overdose de cachet ne cause des dommages irréversibles sur son organisme. Mais Lexa n'avait pas pour autant été tiré d'affaire. Les mois qui suivirent sa libération furent les pires, sa culpabilité la rongeant au point de lui ôté toute envie de vivre. Elle avait fini par remonter la pente, lentement, même si pour cela il lui avait fallu se refermer considérablement sur elle-même. Elle n'était peut-être plus en dépression, mais elle n'était pas heureuse non plus. Elle ne vivait pas, se contentant survivre. Ce n'était sans doute pas l'idéal, mais au moins elle était en vie.

Et puis Clarke était arrivée, et là tout avait changé. Anya avait enfin pu voir ce sourire qui lui avait tant manqué se dessiner sur les lèvres de sa sœur, et rien n'aurait pu lui faire plus plaisir. Ce n'était pas un sourire de politesse, ni un sourire forcé, c'était un vrai sourire, symbole du bonheur que la blonde avait pu lui apporter en si peu de temps. C'est pour cela que la voir dans cet état terrifiait l'aînée des Woods au plus au point, craignant de la revoir prendre cette pente glissante qui lui avait fait frôler la mort plus d'une fois. Elle comprenait la colère de Clarke, mais si cette imbécile de blonde osait faire souffrir sa sœur après tout ce qu'elle avait déjà enduré, elle se chargerait personnellement de lui botter les fesses

Anya chassa tous ses sombres souvenirs de son esprit, se concentrant sur le moment présent en désinfectant les mains usées de son idiote de sœur. Elle se demanda comment la brune faisait pour ne pas broncher alors que la chair de ses poings était à vif et que ses doigts meurtris avaient pris une teinte violacée. C'était à se demander si certains os n'étaient pas fracturés, il lui faudrait peut-être rendre une fois de plus visite au docteur Griffin. Pour le moment, elle se contenta simplement d'appliquer de la pommade et de bander les mains d'une Lexa insensible à la douleur, comme déconnecté de tout.

- « J'aurais dû mourir dans cette voiture, ça aurait été mieux pour tout le monde. » Elle avait dit ça sur un ton si calme qu'Anya avait dû se retenir de la gifler.

- « Tais-toi, je t'interdis de dire des horreurs pareilles. » La reprit-elle sévèrement, se retenant de lui hurler dessus et de la secouer. Comment pouvait-elle dire ça comme s'il s'agissait d'une évidence, comme si sa vie ne signifiait absolument rien. Elle avait eu la chance inouïe de réchapper de cet accident, du haut de ces vingt-et-un ans elle devrait savourer la vie et tout ce que cette dernière avait à lui offrir, et non pas regretter de pas avoir péri avec sa fiancée.

- « C'est la vérité. » Insista Lexa, persuadée de n'être qu'un fardeau. « Je détruis tout ce que touche et tout le monde se porterait beaucoup mieux sans moi. »

Cette fois-ci, Anya était vraiment furieuse.

- « Écoute-moi bien espèce de sale petite égoïste pleurnicheuse, tu vas arrêter tes conneries maintenant. » L'aînée de la famille Woods avait toujours été très directe, elle ne s'embarrassait pas de bons sentiments même lorsqu'il s'agissait de ses proches, mais Lexa fut malgré-tout surprise du ton qu'elle avait employé. Nul doute, ça allait barder. « Tu crois que moi je me porterais mieux sans toi ? Tu es tout ce que j'ai au monde bordel ! » Si la brune ne connaissait pas aussi bien sa sœur et son absence d'émotions, elle aurait jurée avoir entendu sa voix se briser.

- « Anya je- » Que pouvait-elle bien dire ? Ses vieux démons semblaient avoir resurgi de son passé pour la bouffer de l'intérieur, la partageant entre l'envie de se fracasser contre un mur et celle de disparaître. Mais sa sœur avait raison, elle était égoïste. Elle s'apitoyait sur son sort, pleurant sa défunte fiancée, pleurant le départ de Clarke et culpabilisant d'avoir tout détruit. Elle en oubliait le plus important, celle qui avait toujours été à ses côtés et qui l'avait soutenue même lorsqu'elle-même ne croyait plus en rien. Elle était sa famille, et après tout ce qu'elles avaient traversées, elle n'avait pas le droit de dire de telles choses « Je suis désolé. » S'excusa-t-elle en baissant les yeux, honteuse.

- « Je ne supporterais pas de te perdre. » Avoua l'aînée avec une sensiblerie qui ne lui ressemblait absolument pas. Voilà que la grande Anya Woods éprouvait des émotions, c'était une première pour celle qui se qualifiait elle-même "d'handicapée des sentiments". Pourtant, lorsqu'il s'agissait de sa sœur, elle en oubliait rapidement ses principes de grosse dure à cuire. Elle avait juré à leur père de veiller sur elle et de la protéger, elle ne briserait cette promesse pour rien au monde.

- « Tu ne me perdras pas. » Promis Lexa d'un ton assuré, elle se souvenait de l'inquiétude et de la détresse de sa sœur lorsqu'elle avait sombré dans la dépression, elle ne pouvait lui faire revivre ça. « Je suis juste... » Elle baissa les yeux sur ses mains bandées qui commençaient à la lancer fortement. Elle n'avait rien trouvé d'autre pour libérer sa frustration que frapper, frapper de toutes ses forces. « Je suis juste tellement en colère contre moi-même, si seulement je t'avais écouté... »

- « C'est trop tard. On ne peut pas revenir dans le passé, Lexie. » Lui rappela-t-elle, utilisant le surnom par lequel elle avait l'habitude de la désigner lorsqu'elle n'était encore qu'une petite fille. « Tu ne peux pas remonter le temps pour empêcher cet accident, tu ne peux pas faire revenir Costia et tu ne peux pas effacer le fait que tu aies menti à Clarke. »

- « Alors qu'est-ce que je peux faire ? »

- « Tu laisses le temps faire son œuvre, elle finira par revenir. » Lui assura son aînée.

- « Comment tu peux le savoir ? » Lexa ne pouvait s'empêcher d'être sceptique, sa sœur n'avait pas assisté à leur dispute sur la terrasse, elle n'avait pas vu la colère dans les prunelles azurs de l'adolescente.

- « Blondie est peut-être en colère pour le moment, mais c'est évident qu'elle tient à toi. » Si sa cadette s'était indéniablement amourachée de la jeune dessinatrice, Anya en aurait mis sa main à couper que la blonde ressentait la même chose. Elle la bouffait bien trop des yeux pour la considérer comme une simple amie. « Je sais qu'elle reviendra. » Affirma-t-elle à nouveau.

Oh que oui elle reviendrait, même si pour cela elle devait aller la chercher par la peau des fesses.

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Le week-end avait été abominable, et encore, c'était un euphémisme pour décrire la succession de cauchemars qu'avaient été les dernières quarante-huit heures. Malgré les nombreuses tentatives de sa mère pour lui changer les idées, Clarke avait été incapable de chasser ses sombres souvenirs de l'accident de Raven, se remémorant encore et toujours les terribles aveux de Lexa. Elle n'avait presque pas fermé l'œil durant deux jours et il lui fallut donc une force incroyable pour avoir le courage de sortir de son lit lundi matin, lorsque son réveil lui rappela qu'elle devait malheureusement se rendre au lycée

Elle n'arriverait jamais à survivre à cette journée, c'était impossible. Déjà que la simple idée d'aller en cours lui donnait la nausée, en particulier avec le professeur Pike, mais elle allait en plus devoir affronter les questions de ses amis trop curieux lorsqu'ils verraient ses cernes et elle n'en avait vraiment aucune envie. Octavia serait probablement la pire, elle était capable de lire en elle comme dans un livre ouvert et comprendrait immédiatement que quelque chose n'allait pas. La blonde devrait pour couronner le tout faire face à Finn dont elle avait ignoré les messages tout le week-end, mais auxquels elle devrait tôt ou tard répondre. Aussi difficile que cela s'annonçait, il lui faudrait trouver le courage de rompre en bonne et due forme avec le jeune homme et affronter son incompréhension. Lexa ne faisait peut-être plus partie de l'équation, mais cela ne changeait rien au fait qu'elle ne pouvait rester plus longtemps avec quelqu'un pour qui elle ne ressentait plus rien.

Lexa, tout bien réfléchi c'était peut-être ça le plus difficile dans cette journée, elle allait devoir l'affronter sans l'idée du réconfort qu'elle aurait en rejoignant la brune ce soir. Elle était forcée de le reconnaître, la guerrière lui manquait. Elle aurait aimé être suffisamment forte pour l'oublier totalement, elle aurait aimé que sa colère soit assez puissante pour réellement la détester, mais elle en était incapable. Elle avait beau se répéter qu'elle haïssait la jeune femme pour ce qu'elle avait fait à Raven et lui avoir menti, son cœur, lui, connaissait la vérité. Elle était dingue de la brune, et ne plus la voir était en train de la rendre malade.

Les trois cafés qu'elle avait bu à son réveil n'y changeraient rien, la journée allait être insupportable. Elle était comme toujours arrivée en retard, près de dix minutes après la sonnerie, et c'était ensuite mortellement ennuyer en cours biologie. Elle avait bien tenté de se distraire en dessinant dans un coin de sa feuille, mais même ça elle n'y arrivait plus. Son inspiration semblait l'avoir quitté lorsqu'elle avait pris la décision d'abandonner Lexa. Celle qui avait été la muse de dizaines de ses portraits depuis leur rencontre ne lui inspirait aujourd'hui que d'horribles cauchemars troublant son sommeil.

Du moins quand elle ne repensait pas à la façon que ses yeux verts avaient de se poser sur ses lèvres.

Elle soupira et s'effondra sur sa table. Clarke était épuisé et surtout complètement perdu dans ce quel ressentait. Elle en voulait énormément à la jeune femme c'est certain, mais elle se sentait aussi incroyablement coupable de l'avoir laissé. Elle pouvait encore l'entendre hurler son nom tendit qu'elle prenait la fuite, il y avait un eu tel désespoir dans sa voix, la suppliant de ne pas partir, jamais la brune ne lui avait paru aussi vulnérable. Pourtant, elle était partie sans se retourner.

Elle fut sortie de ses pensées lorsqu'elle sentit son téléphone vibré dans la poche arrière de son jean. Évidemment, il s'agissait d'Octavia. La brune était assise deux rangs derrière elle, à côté de Jasper, et elle avait dû remarquer que la blonde n'était pas dans son assiette. "Tu vas bien ?" Disait le SMS. Non, elle n'allait pas bien. Elle avait envie de gifler Lexa et paradoxalement elle avait aussi cruellement envie d'être dans ses bras. Elle ne savait plus vraiment quels étaient ses sentiments envers la jeune femme : haine ? affection ? rancœur ? ou bien manque ?

Elle ne répondit pas à son message, parce qu'elle n'avait aucune envie de lui mentir mais que lui dire la vérité impliquerait aussi de lui parler de l'implication de Lexa dans l'accident de Raven et qu'elle n'était absolument pas prête à le faire. Malheureusement pour elle, Octavia était tenace. Quelques instants plus tard, elle reçut une boule de papier sur l'épaule et en se retournant elle put voir le regard noir que lui lançait la brune. Elle déplia la feuille pour y découvrir un nouveau message de sa meilleure amie.

« Tu ignores mes textos maintenant ? Tu ne t'en sortiras pas comme ça, Griffin. -O. »

Elle ne put retenir un sourire, Octiavia Blake dans toute sa splendeur.

La sonnerie de fin de cours retentit enfin, signalant la fin de cette heure de torture et le début de la pause-déjeuner. Évidemment, au vu de l'avertissement qu'elle venait de recevoir, elle n'allait pas avoir le choix que de se confronter à la brune, mais au moins elle n'aurait plus à subir l'ennuyeux charabia de son professeur sur le fonctionnement de la photosynthèse.

- « Hey, tu m'expliques pourquoi tu m'évites ? » Lui demanda son amie qui lui était tombée dessus à l'instant même où elle était sortie de la salle de classe.

- « Je ne t'évite pas. » L'adolescente leva les yeux au ciel, et Clarke n'eut qu'il était inutile de nier et de jouer l'autruche avec la jeune Blake. « D'accord, je le reconnais, je n'avais pas envie de subir ton interrogatoire. »

- « Ça, il fallait y penser avant de devenir ma meilleure amie, Griffin. Maintenant, crache le morceau. C'est quoi cette tête de déterrer que tu as aujourd'hui ? On dirait que tu as passé le week-end à pleurer. » La questionna-t-elle, ne se doutant pas à quel point elle avait vu juste. Ses yeux rouges et bouffis avaient bien été causé par toutes les larmes qu'elle avait pleurées et son cruel manque de sommeil.

- « Pas ici, viens. » Dit-elle en entraînant Octavia un peu plus loin dans les couloirs, à l'abri des regards et des oreilles indiscrètes. Raven était aussi une de ses meilleures amies, elle avait le droit de savoir.

- « Ça a l'air grave. » Constata la brune devant l'air sérieux et terriblement nerveux qu'arborait la blonde.

- « C'est à propos de Lexa. »

- « Tu t'es enfin décidé à m'avouer ton penchant pour la gent féminine ? » Supposa immédiatement la jeune femme, ne laissant même pas une chance à Clarke de protester et enchaînant immédiatement sur un long monologue. « Parce que, crois-moi, je le sais depuis un moment. J'ai vu comment tu regardais les fesses de Niylah en sport, ça crève les yeux que tu es bi. Tu sais ça ne me pose aucun problème, tu es ma meilleure amie peu importe qui tu choisis d'aimer. Tu vas sortir avec Lexa ? J'ai toute suite vu qu'il y avait un truc entre vous à la soirée, je le savais. Entre nous je la préfère à ce crétin de Finn, elle a l'air d'avoir un peu plus de jugeote. Et puis elle est plutôt sexy pour une fille, vous formeriez un couple d'enfer ! » Elle avait parlé tellement vite que Clarke se demanda à quel moment la brune avait pu reprendre sa respiration. Elle n'était même pas certaine d'avoir assimilé tout ce que venait de lui déblatérer sa meilleure amie atrocement bavarde, mais une chose est sûre, elle n'y était pas du tout.

- « Non O, ça n'a rien à voir avec ça ! » La reprit-elle aussitôt.

- « Mais tu craques quand même pour Lexa, n'est-ce pas ? Aller, avoue-le ! J'ai vu que tu n'arrêtais pas de la dessiner en cours. Je sais qu'il y a un truc entre vous ! » S'exclama la brune toujours aussi rêveuse, c'était vraiment une incorrigible romantique, toujours à la recherche de nouveaux ragots croustillants. Clarke s'apprêtait donc à réduire à néant toutes ses idées de romances, mais une voix pleine de colère se fit entendre derrière elle.

- « C'est vrai ça ?! » Il s'agissait de Finn, visiblement furieux après avoir entendu une bonne partie de leur conversation.

- « Depuis combien de temps tu nous espionnes, toi ? » S'agaça immédiatement la jeune Blake, qui n'avait jamais vraiment supporté le tempérament jaloux et possessif du petit-ami de la blonde.

- « Je ne vous espionne pas. Je sortais des toilettes quand j'ai entendu votre conversation. » Évidemment, c'était un mensonge. Les toilettes hommes se trouvaient de l'autre côté du couloir et Octavia était certaine d'avoir aperçu le brun non loin d'elles lorsqu'elles avaient quitté la salle de classe. « Et puis, mêle-toi de tes affaires pour changer, je m'adressais à Clarke. »

- « C'est ma meilleure amie je te signale, alors ce sont mes affaires. Et puis ceci est une conversation privée, donc fais-moi plaisir et dégage! » La brune ne faisait même plus l'effort de cacher son aversion pour le jeune-homme et il en était de même pour lui d'après le regard noir qu'il lui lança. Quant à Clarke, elle ne savait absolument plus où se mettre.

- « C'est pour ça que tu n'as pas répondu à mes messages ? » Demanda Finn en s'adressant à la blonde, ignorant complètement la remarque d'Octavia. Il semblait totalement enragé. « Tu me trompes avec cette cinglée de gouine?! » À sa remarque, le sang de Clarke ne fit qu'un tour.

- « Ne l'appel pas comme ça, tu ne sais rien d'elle! » Elle avait beau être en colère contre la brune, elle ne supportait pas que qui que se soit lui manque de respect.

- « J'attends toujours la réponse à ma question, est-ce que tu couches avec elle ?! » S'énerva de plus en plus le brun en lui agrippant fermement le poignet. « C'est une criminelle je te rappelle ! »

- « Non, il ne se passe rien entre elle et moi ! D'accord ?! » Hurla-t-elle à son tour en tentant de se libérer de sa poigne. « Lâche-moi ! »

- « Pourquoi tu n'as pas répondu à mes messages ? Pourquoi tu es partie comme une furie vendredi ? » Il resserra davantage son emprise, ce qui laisserait probablement une marque sur l'avant-bras de l'adolescente.

- « Parce que tu es un crétin ! » Rétorqua Octavia qui commençait à bouillir intérieurement de le voir maintenir sa meilleure amie de la sorte.

- « La ferme, Blake. » Il la poussa brutalement de sa main libre, et cette fois s'en fut de trop pour Clarke. Elle lui retourna rapidement le poignet, l'obligeant à enfin la lâcher, puis elle lui fit un croche-pied inattendu qui fit s'écrouler le jeune homme au sol. Encore une technique que lui avait apprise Lexa.

- « Tu ne la touches pas, c'est compris ? » Le menaça-t-elle, furieuse. Qu'il s'en prenne à elle, Clarke pouvait l'accepter, mais s'il touchait à un cheveu d'Octavia elle se ferait un plaisir de lui montrer d'autres prises qu'avait pu lui apprendre le professeur Woods. « Tu veux savoir pourquoi je suis partie ? » Lui demanda-t-elle avec rage, tandis que l'adolescent essayait encore de comprendre comment il avait si rapidement pu se retrouver les fesses parterre. « Je suis partie parce que tu n'es qu'un idiot narcissique, possessif, jaloux doublé d'une brute ! J'en ai marre que tu me prennes pour ta chose, je ne suis pas ta propriété. C'est fini nous deux, tu comprends ça ?! » À peine eut-elle finit sa phrase qu'elle sentit un énorme poids quitté ses épaules, elle mourrait d'envie de lui dire ses quatre vérités depuis tellement longtemps, cela lui faisait un bien fou.

- « Tu es en train de rompre avec moi ? » S'étonna Finn, complètement abasourdie. Il lui était inconcevable que la blonde puisse le larguer. Bordel, ils étaient l'un des couples les plus populaires de tout le lycée ! Elle ne pouvait pas lui faire ça ! Cela allait forcément ternir son image auprès de son équipe. Clarke Griffin qui quittait le plus grand joueur de football de sa catégorie pour une lesbienne, elle allait ruiner sa réputation ! Non, c'était hors de question. Il n'acceptait pas qu'elle puisse mettre fin à leur relation. Elle était SA petite-amie.

- « T'es sourd abruti ? Elle t'a dit que c'était fini ! » Lui répéta Octavia, visiblement ravie de la situation.

- « Viens O', on s'en va. » Clarke l'attrapa par la main et l'invita à la suivre. Une foule d'élève s'était amassé autour d'eux pour assister à la scène et elle ne supportait plus de voir tous ses regards braqués sur elle. Quant à Finn, sa simple présence lui donnait envie de vomir. Voilà bien longtemps qu'elle aurait dû se séparer de cet idiot, ses gentils sourires charmeurs n'étaient là que pour cacher sa grande brutalité et ses blagues douteuses lui servaient à faire oublier le vide intersidéral qu'il avait dans le crâne.

Elle entraîna son amie jusque dans les toilettes et elle se précipita vers l'un des lavabos afin de se rafraîchir. Son rythme cardiaque c'était considérablement accéléré et elle était à deux doigts de faire une crise de panique. Tout était tellement compliqué. Comment sa vie avait-elle pu déraper à ce point en si peu de temps ? Il y a seulement quelques mois elle était encore folle amoureuse de son petit-ami, son père était toujours en vie, elle ne se posait pas autant de questions sur sa sexualité et surtout Lexa ne faisait pas partie de sa vie. Il y a quelques mois toutes ses émotions contradictoires n'étaient pas en train de la rendre dingue comme elles le faisaient en ce moment. Elle n'avait plus aucune idée de ce qu'elle ressentait. Elle lui en voulait terriblement, et pourtant la simple idée que Finn puisse l'insulter la rendait folle de rage.

Elle se mit à penser que tout aurait peut-être été plus simple si la brune n'était pas venue chambouler sa vie. Si elle ne l'avait jamais rencontré sur ce foutu pont.

Mais en repensant à sa façon de lui sourire, à la personnalité follement attachante de la jeune femme et surtout à ses magnifiques yeux verts, elle se dit que tout ça en valait la peine.

Même si, à cet instant précis, elle aurait souhaité disparaître de la surface de la terre pour ne plus avoir à affronter ses sentiments.

- « Clarke, tout va bien ? Tu es toute pâle. » S'inquiéta Octavia en voyant le teint blafard de sa meilleure amie. La blonde avait de plus en plus de mal à respirer. Elle allait devoir annoncer à Octavia ce qu'elle-même arrivait toujours pas à digérer et à cette idée l'air se bloqua dans ses poumons. Une cage semblait maintenant lui emprisonner la poitrine et elle n'arrivait plus à reprendre son souffle. Elle se laissa glisser contre le mur carrelé des toilettes et des larmes vinrent rapidement brouiller sa vision. « Hey Clarke ! Calme-toi, respire. » Lui demanda la brune aussi calmement que possible en s'agenouillant à sa hauteur. Elle prit alors les mains de la jeune femme dans les siennes et plongea son regard dans ses prunelles bleues. « Cet idiot ne mérite pas que tu te mettes dans des états pareils, respire avec moi. »

Elle l'enveloppa de ses bras, lui frottant doucement le dos avec de lents gestes circulaires qui l'apaisèrent un peu, et se mit à prendre de grandes inspirations suivie de longues expirations afin que Clarke cale son rythme sur le sien. Ce n'était pas la première fois que la jeune femme faisait une crise de panique, elle en faisait souvent lorsqu'elle était plus jeune, en particulier lorsque son père était amené à partir de longs mois pour son travail. Néanmoins, la blonde n'en avait pas fait depuis des années et son amie fut donc surprise de la voir dans un tel état d'angoisse. Elle savait d'ordinaire comment l'apaiser et lui faire reprendre le contrôle de son corps, mais cette fois-ci il fallut plus d'une demi-heure pour qu'elle parvienne à retrouver une respiration normale. Et finalement, lorsqu'elle se calma, Clarke posa sa tête contre l'épaule de sa meilleure amie, totalement épuisée.

- « Finn est un connard. Tu as bien fait de rompre, ma belle. » Lui assura la brune en continuant son massage relaxant dans le dos de la jeune femme. Elles étaient déjà en retard en littérature, mais le professeur Kane ne leur en tiendrait sûrement pas rigueur au vu de l'ampleur de la panique qui avait pris possession de la blonde.

- « Ce n'est pas à cause de Finn, enfin, pas seulement. » Lui expliqua-t-elle en se mordant nerveusement la lèvre, ce qui lui valut un fort regard intrigué de la part d'Octavia. « Je dois te dire quelque chose, à propos de Lexa, et de... Raven. » Si la première partie de sa phrase avait attisé sa curiosité, la seconde la surprit bien plus encore.

- « Raven ? Qu'est-ce que Lexa à avoir avec Raven? »

- « Tu te souviens de son accident de voiture ? »

- « Évidemment. » Répondit la brune, comment l'oublier ? Il lui arrivait encore parfois de faire des cauchemars, se rappelant du corps de son amie latina branchée à toutes sortes de machines, après avoir réchappé de justesse à la mort.

- « Il y a quelques jours j'ai appris que... que... » Les mots semblaient coincés dans le fond de sa gorge, refusant de libérer leur triste vérité. « C'est Lexa. » Réussit-elle finalement à dire, mais devant l'expression d'incompréhension totale qu'affichait la brune, elle fut forcée d'ajouter : « La voiture qui l'a percutée, c'est Lexa qui conduisait. »

Il eut un silence. Silence durant lequel Octavia tentât d'assimiler ce que venait de lui apprendre Clarke. Elle se remémora toutes les fois où elle avait pu maudire l'abrutit de chauffard ayant privé Raven de sa jambe, persuadée qu'il devait s'agir d'un conducteur trop bourré pour respecter le code de la route. Elle lui avait juré que ce salaud ne s'en sortirait pas comme ça, avant que son amie latina décide finalement de ne pas porter plainte, elle n'avait d'ailleurs jamais compris pourquoi. Désormais, la jeune Blake avait un nom et un visage à mettre sur celle ayant presque tuée l'une de ses meilleures amies, et ce visage était bien différent de ce qu'elle avait pu s'imaginer.

- « Tu l'as dit à Raven ? » Clarke lui répondit par un hochement de tête négatif et Octavia soupira, n'arrivant toujours pas à y croire. « Bordel de merde. » Souffla-t-elle, c'était à peu près la seule chose pouvant exprimer le choc qu'elle ressentait.

- « Elle savait qui était Raven, elle le savait et elle ne m'a rien dit, elle me l'a caché pendant des semaines ! » La colère de la blonde se raviva en se rappelant l'ampleur du mensonge de la jeune femme.

- « Ce n'est pas le genre de choses facilement à avouer. » Concéda pourtant Octavia, surprenant Clarke qui s'était attendue à une réaction beaucoup plus violente de la part de sa meilleure amie.

- « Tu la défends ? »

- « Non, mais j'essaye de la comprendre. » Avoua-t-elle. Certes elle ne connaissait pas beaucoup la brune, elle ne l'avait vu qu'une seule fois lors de sa soirée, mais cela lui avait pourtant suffi pour voir qu'elle semblait beaucoup tenir à Clarke, et réciproquement.

- « Je suis complètement paumé, O'. » Soupira-t-elle en repliant ses genoux contre sa poitrine, telle une enfant, avant d'enfouir sa tête dans ses bras et de fermer les yeux. Sa meilleure amie avait raison, ce n'était pas le genre de choses faciles à avouer, et encore moins faciles à savoir. Tout était plus simple lorsqu'elle ignorait encore le passé de Lexa, ce même passé qu'elle avait pourtant cherché à connaître coûte que coûte. Maintenant qu'elle connaissait la vérité, elle se sentait obligée de la haïr. Elle ne pouvait pas faire comme si de rien était, il s'agissait de Raven bon sang ! Mais c'était tellement dur. « Je ne sais plus ce que je ressens. Je me dis que je la déteste mais... »

- « Tu tiens trop à elle. » Compléta Octavia. La blonde releva la tête, interloquée, comment faisait-elle pour déceler aussi bien le conflit qui faisait rage à l'intérieur d'elle-même ? C'était exactement ça, la jeune femme était devenue beaucoup trop importante à ses yeux et l'oublier, ou même simplement oublier les sentiments qu'elle ressentait à son égard lui paraissait impossible.

- « Elle a tout gâchée. Il y avait ce truc entre nous, une sorte d'alchimie, tu vois ? » Cette douce chaleur qui l'envahissait à chacun de ses contacts, ce bien-être qu'elle ressentait dès que ses yeux verts se posaient sur elle, et surtout cette violente envie de joindre leurs lèvres dès que leurs visages étaient un peu trop proches. Elle n'avait jamais éprouvé ça auparavant. Pourtant désormais, ces agréables moments étaient entachés par les sombres souvenirs de l'accident de Raven. « Je crois que... » Elle reçut comme un choc en réalisant ce qu'elle s'appétait à dire, car elle semblait enfin avoir trouvé les mots permettant de qualifier ce qu'elle ressentait, et ces mots étaient incroyablement terrifiants. « Je crois que j'étais en train de tomber amoureuse d'elle... »


Et oui, il semblerait que notre petite Clarke est enfin réalisé ses sentiments. Je vous avoue que ce chapitre a été très dur à écrire pour moi, car j'aime pouvoir écrire des scènes toutes mignonnes de Clexa mais pour faire avancer l'intrigue il faut aussi des chapitres mouvementés et durs comme celui-ci. J'espère malgré tout qu'il vous aura plût, j'attends avec impatience vos avis et vos théories sur la suite. Le prochain chapitre arrivera dans deux semaines, vendredi 8 décembre pour être précis, car je ne serais pas là le week-end prochain (coucou Elodie) et j'ai des partiels à réviser. Il va donc falloir être patient! A bientôt mes petits grounders!