« Les flèches sont l'allégorie du coup de foudre
Et elles tombent autour des nous. »

Résumé : Tu étais fille de la mer, maîtresse de la pluie, amante de l'eau. Tu étais pure, limpide et innocente. Tu étais l'Ame, Juvia. Au début, ce fut bizarre. Assez étrange, même, de me réveiller chaque matin avec les syllabes de ton prénom imprégnées sur la langue. Pourquoi était-ce le premier mot qui naissait en moi chaque jour ? Ce fut troublant, stressant. Agréable.

Personnages : Gray F., Juvia L.

Genre : Romance

Rating : K+

Disclaimer : Personnages à Mashima, texte m'appartenant.

Au départ c'est un one-shot. Mais comme je voulais poster aujourd'hui pour l'anniversaire de Rouge Cendre, j'ai décidé de le fragmenter. Parce que je ne l'ai pas fini intégralement. Voici donc simplement le prologue. Je vais poster le « premier chapitre » en même temps, du coup vous n'aurez pas la suite d'ici un bout de temps.

Vous aurez une vraie note d'auteur concernant ce texte quand je l'aurais terminé héhé. En tout cas, j'en suis très heureuse, vue le temps que j'ai passé rien que pour le scénario… D'ailleurs, les perso sont OOC à mort, z'êtes prévenus. D'ailleurs, la base est un peu la même que xxxHolic. Enfin pas vraiment, mais ceux qui connaissent comprendront. Et si vous ne connaissez pas, filez.

Bon anniversaire Lééa !

FLECHAZOélectrifiant, n'est-ce pas ?

Il n'y a pas de coup de foudre. La flèche provoque la rencontre, pousse les âmes à se retrouver. Mais le choix leur appartient. Tout n'est qu'une histoire de science et de chimie, d'envies et de disponibilités. « Rien ne s'amortit plus vite que les ondes d'un coup de foudre » et la suite, de ce qui décide de la longévité d'un lien, n'est qu'un enchevêtrement de choix et d'actes, de paroles et d'actions. Ainsi, la flèche ne consolide pas l'amour, mais chaque jour passé ensemble, chaque mot et chaque regard fait office de mortier, définit la structure du fil, plus ou moins bancal, plus ou moins solide, plus ou moins long. Rien ne peut prévoir l'amour véritable, tout vient avec le temps car après tout « la pluie tombe comme nous tombons amoureux : en déjouant les prévisions. »

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Il fut une fois toi, une belle aux grands yeux noirs, inconnue au monde, inconnue à l'humanité. Tu régnais en maître au creux de tes petites montagnes isolées, embrassant de tes yeux noirs les inflexions des roseaux, les arabesques modelées par le vent, loin de tout, partout et nulles par à la fois. Seule. Dans tes montagnes crées pour toi seule et t'appartenant à jamais. Tu te complaisais entre les pans brumeux des lacs couverts d'écume, jouais avec les rayons cassés du soleil, dansais avec les vaguelettes, boursouflures soulevées par le vent. Tu t'éveillais sous l'onde pure de la source, te nourrissais de soleil et d'air, vivant dans l'eau, comme une fleur, un nénuphar surnageant sur la surface lisse ourlée d'un peu de brume, coiffée de quelques nuages, ouvrant ses pétales jusqu'à enlacer l'entièreté des mondes.

Il fut une fois Juvia, pure et innocente, inconnue du monde, inconnue de nous. Inconsciente de notre société. C'était toi, L'Ame, moi, humain.

Inconnus au monde, inconnus du monde. Pourtant tu étais quelqu'un pour moi, et j'étais celui qui voit pour toi. Et cela était suffisant. Après tout, qu'est-ce que l'inconnu ? Selon un dictionnaire classique, l'inconnu est définit par quelque chose que l'on ne connait pas. Ou plutôt, quelque chose que l'on ne connait pas est défini comme inconnu. Le mot inconnu peut avoir plusieurs significations. Tout d'abord, il se présente comme un adjectif : Le monde t'est inconnu, notre mode de vie t'est inconnu. Il peut également revêtir l'aspect d'un nom, sous la forme d'une personne que l'on ne connait pas. Toi, personne ne te voit, personne ne te connait. Sauf pour les Autres, tu es une inconnue. On peut considérer qu'entre les entités de notre société et ta personne – ton corps, ton âme, ta vie, tes habitudes, ce pourrait être telles deux inconnues qui se rencontrent et s'aperçoivent, s'effleurent sans jamais vraiment se toucher, se caressent sans pouvoir s'apprécier. Mais l'un n'a pas de raison d'être sans l'autre.

Comme nous, je suppose. Nous, inconnus.

Cette notion d'inconnu peut générer plusieurs sentiments : de la peur – mais n'est-ce pas stupide d'être effrayé par quelque chose que nous ne connaissons pas ? – de l'intérêt ou de l'indifférence. La plupart des gens pensent que ce que nous ne pouvons pas voir n'existe pas. Et c'est bien idiot. Ils se cantonnent à leur monde délimité par leurs sens leur vision, leur odorat, leur toucher – mais pour celui qui sait voir le monde est bien plus vaste, bien plus immense même que le ciel. Ceux qui ont peur sont aussi stupide que les autres, peut-être moins. Ceux-là pensent que des choses invisibles nous entourent. Et savoir que tout est là, sans pouvoir capter avec nos sens leur présence les effraie. Alors – puisqu'ils sont idiots – ils finissent par nier leur peur, mais au fond, ils sont là, superstitieux, peureux et lâches. Ce ne sont qu'au fond que des troupeaux d'humains imbéciles, l'humanité étant scindée en deux groupes distincts, indistincts une mêlée d'aveugles, un troupeau de sourds.

Il y a une poignée d'autre gens. Ceux qui s'intéressent au « paranormal » ce qui « sort de l'ordinaire » ce qui change de leur ordinaire miteux et pitoyable. Ceux-là veulent prouver l'existence de tel ou d'autres croyances invraisemblables crées par l'homme pour nourrir les cauchemars, créer quelques sentiments obscures et quelques peu masochistes. Ceux-là ne sont que des fous, des illuminés, poussés dans leur monde absurde cloisonné de certitudes farfelues. Ils sont bête, plus bêtes encore que les autres, davantage stupides – oui, vraiment, on peut être plus imbécile que le roi des idiots. Leur intérêt est donc quelque chose de malsain, de pitoyable et de risible. Enfin, il y a ceux qui savent. Ceux qui voient. Et ceux-là n'ont pas besoin d'afficher au monde leur savoir. N'ont pas besoin d'afficher leur différence pour se rassurer. Parce qu'ils ne sont pas aveuglés par les limites de leurs sens, ils touchent l'impalpable. Car pour celui qui sait, celui qui n'a pas peur, celui qui laisse l'invisible venir à lui, le monde est aussi vaste que vingt mille humanités sordides, il n'est délimité que par quelques lois, la vie, la mort. Il n'y a que peu de personnes, qui savent, qui n'ont pas peur. Mais elles sont là. Tout autour de nous. Partout. Enfin, ça, c'est ce qu'elle dit. Et moi, j'en fais partie. Je suis un Autre.

Toi, Tu n'étais rien de tout ça. Notre belle, notre héroïne, notre fleur délicate observant notre cher monde pollué. Tu faisais partie d'un monde différent, de ceux qui ne peuvent être vu par ces imbéciles d'humains. Tu étais l'autre côté du miroir, la face cachée de la lune. L'envers des mondes, le revers des dimensions. Celle dont on se fichait, dont on ignorait tout, dont on avait peur, celle dont on cherchait le moyen de prouver l'existence. Et puis il y avait ceux qui te voyaient. Il y avait moi, l'Autre. Toi, tu les voyais, ces pauvres humains. Pendant ce qui te sembla des siècles tu les as observés. Et aussi surprenant soit-il, tu conçus de l'émerveillement pour ce peuple inconnu et incompréhensible, ce peuple qui ne pouvait concevoir réellement ton existence. Toi qui voulais comprendre ce monde obstrué de bêtise et saturé d'horreurs, tu le trouvais merveilleux. Tu étais fascinée par cet inconnu.Et moi je t'ai vue. J'étais . Et les flèches rouges sont tombées autour de Nous.

J'étais fasciné par cette inconnue.

Pour toi, même la plus banale des choses était d'une beauté affligeante. Ton petit spectacle, ton petit moment de bonheur – dont tu ne te lassais jamais, c'était le bal des parapluies. Une a une, les corolles qui s'ouvraient comme des boutons de fleurs, explosant tels des feux d'artifices, tout de couleurs et de rondeurs, courbes lisses et ourlées de gouttelettes vacillantes, se découpant sur le ciel gris raturé de pluie. Puis toujours, pendant des heures, sous ton regard, dansaient les parapluies que tu permettais de faire valser. Et tu te demandais ce que cela pourrait faire, de ne plus être la pluie, mais de rester en dessous, de ne plus rien voir, de ne plus rien croire. Car il fut une fois toi, une belle, inconnue au monde, et nous étions pour toi des inconnus. Tu voulais être comme ces êtres incompréhensibles que tu voyais au sommet de ton nuage, tu voulais comprendre, exister avec eux. Et qu'est-ce que tu étais belle pour celui qui voit, qu'est-ce que tu étais belle, charmante inconnue, dans mes yeux gris. Face cachée du monde. Impalpable. Et je t'ai vue. C'était inéluctable, comme elle disait.

Il fut une fois Juvia, pure et innocente, inconnue du monde, inconnue de nous. Inconsciente de notre société. C'était toi, L'Ame, moi, humain. C'était Nous.