Merci à toutes et à toutes pour vos reviews. bonne lecture ! J'espère que le chapitre vous plaira !


Qui es-tu ?

Le retour vers le hall semblait plus long à Mary que la descente aux cachots. Les Professeurs, évoluant dans son dos, ne disaient mots, mais elle les entendait respirer, bruyamment pour certains, comme s'ils anticipaient l'affrontement à venir. Elle avait peur. Chaque pas qui la rapprochait de la Grande Salle était une lutte contre son envie de fuir et de se cacher dans un coin jusqu'à ce que ce soit terminé. Elle ne risquait rien sous sa cape après tout… Et si ça n'avait pas fonctionné ? Et si quand ils arriveraient les Mangemorts étaient encore tous alertes ? Pouvait-elle vraiment faire confiance aux elfes de maison pour trouver et ajouter un somnifère à la nourriture ?

- Ça ne va pas marcher Ladon, souffla t-elle en Fourchelangue. On va mourir et Voldemort aura enfin eu ce qu'il voulait.

- Cccertainement pas ! répliqua son ami s'agitant. Toi, tu dois jussste donner des baguettes aux professsseurs après tu dois faire en sssorte d'évacuer le château ! Va aux cuisssine et parss !

Mary serra les lèvres, mais ne dit rien de plus. Elle entendait à sa manière de parler qu'il était tout aussi nerveux qu'elle. Sans y penser, elle posa la main sur la poche au niveau de sa poitrine, là où, d'ordinaire, elle transportait le Journal de Jedusort. Sauf qu'il n'y était plus. Tom l'avait trahie, abandonnée. Où était-il maintenant ? Parmi les Mangemorts ? Comment ferait-elle sans lui ? Avant, elle savait qu'elle avait toujours un allié avec elle, même si elle avait conscience de qui il s'agissait… Mais il lui avait déjà sauvé la vie ! Le vide lancinant qu'elle sentait en elle se rappela à sa conscience. Oh, elle savait qu'il était là, mais l'adrénaline et la nécessité d'agir lui avaient permis de passer outre.

- Nous arrivons, chuchota soudainement le professeur Flitwick. Miss Potter, êtes vous prête pour le sortilège d'attraction ? Rappelez vous, la formule est Accio !

Elle connaissait parfaitement la formule. Elle l'avait déjà exécutée plusieurs fois. Alors pourquoi s'en sentait-elle soudainement incapable ?

La bouche asséchée par l'angoisse, elle fut la première à mettre les pieds dans le hall. Personne. Sortant une main dans la cape, elle fit signe à ceux qui la suivaient d'attendre avant d'avancer rapidement jusqu'à la porte de la Grande Salle. Comme auparavant, elle se plaqua au mur et ne passa qu'un petit bout de son crâne pour regarder ce qu'il s'y passait.

Le repas touchait à sa fin, les conversations autours de la table semblaient s'être éteintes, apaisées par les estomacs pleins. Mary repéra cependant quelques signes de somnolence, sachant exactement ce qu'elle cherchait. Ici et là, les paupières papillonnaient, les bâillements étaient nombreux. Les plus jeunes des élèves qui avaient mangés avaient posés la tête sur leurs mains et semblaient déjà assoupis. Elle eut un sourire tremblant et incrédule, cela semblait fonctionner. Encore quelques instants et…

Certains des adultes assis à table secouaient la tête, l'air de se demander ce qui leur arrivait. L'air de comprendre qu'il y avait quelque chose d'anormale. Les quatre Mangemorts qui jouaient les gardes commençaient à observer leurs camarades avec les sourcils froncés. Et si les somnifères n'avaient pas été suffisamment dosés pour les adultes ? Et ceux qui n'avaient pas manger la fin du repas ? L'un ou l'autre des attablés secouait leurs camarades.

Des bruits de pas rapides, semblant provenir du hall lui firent tourner la tête avec horreur. Par Merlin tout puissant ! Se pourrait-il qu'il y ait un autre groupe de leurs ennemis qui soit parti en exploration dans le château ? Si c'était le cas, ils seraient cuits ! Bon sang elle…

Elle sentit le soulagement étreindre son cœur si violemment que des larmes naquirent dans ses yeux. La personne qui venait de sortir du couloir menant aux cuisines avec le visage déterminé, barré par une cicatrice blanchâtre, n'était autre que sa mère ! Son regard vert était empli du désir de vaincre.

- Maman… souffla la rousse.

Les elfes avaient réussi ! Ils avaient amené sa mère à la rescousse ! Et elle n'était pas seule ! La vision de sa mère lui donna une bouffée de courage. Et sans quitter sa cape, elle sortit vivement sa baguette.

- Accio baguettes des Mangemorts !

Certains étaient somnolents et ne réussirent pas à rattraper leurs précieux outils. D'autres y arrivèrent. D'autres la ratèrent, occupés qu'ils étaient à regarder la soudaine arrivée du petit groupe de sorcier débarqué de nulle part et déterminé à les attaquer. Mais il y en avait suffisamment ! Mary dirigea les baguettes vers les professeurs qui attendaient toujours en haut des escaliers, dissimulés dans la pénombre et quasiment invisibles grâce au sort de désillusion.

Bondissant de leur cachette, le corps enseignant de Poudlard se précipita vers la Grande Salle. Mary les suivit du regard et constata que sa mère et ses alliés avaient déjà réussis à mettre une belle pagaille. Trois des quatre Mangemorts qui gardaient les groupes de prisonniers avaient été neutralisés en priorité. Trois adultes s'étaient détachés du groupe des combattants pour s'occuper chacun d'un groupe de prisonnier. Certains des élèves les plus âgés avaient bondis sur leurs pieds dès qu'ils avaient senti qu'ils n'étaient plus surveillés. Ils s'étaient ensuite précipités vers ceux qui avaient été attablés. Les plus jeunes, complètement endormis, ne bougèrent pas d'un poil quand on les délesta de leurs baguettes pour remplacer celles qui avaient été brisées.

Mary vit qu'Emeli s'était redressée, baguette au poing, et ses yeux bleus étincelaient au milieu de son visage déchiré par la colère. Elle se jeta dans la mêlée en sautant par-dessus la table et malheureusement hors de la vue de la rousse. Tournant son attention vers le groupe des otages, elle constata qu'ils étaient déjà tous sur pieds, et, poussés par Bill Weasley, ils longeaient le mur pour se diriger vers la sortie. Avec satisfaction, elle vit que son frère suivait, les yeux exorbités. Il y avait quelques gouttes de sang sur le visage. Mary décida d'attendre jusqu'à ce qu'il arrive à elle et de quitter Poudlard avec lui. Les adultes avaient semble t-il essayé de former une ligne afin de protéger les enfants qui évacuaient et de faire rempart. C'était une excellente idée.

Mary jeta un coup d'œil aux autres groupes et constata que parmi celui des Nés-Moldus peu étaient capables de se lever seuls. Ils clopinaient tant qu'ils le pouvaient, se soutenant parfois à plusieurs pour arriver à marcher. William ne bougeait toujours pas. La femme qui s'occupait de leur groupe avait le visage marqué par l'effort tandis qu'elle lançait sort sur sort pour réussir à réanimer le maximum d'entre eux ou soigner les plaies les plus graves afin de leur permettre d'avancer. De la sueur coulait sur son front. Une grande explosion retenti. Faisant trembler le sol, et ouvrant une brèche vers l'extérieur. Les vitres de la Grandes Salle explosèrent.

La sorcière leva ses yeux noirs de ceux qu'elle tentait de sauver. Mary y vit du désespoir quand elle regarda les alentours.

- Elle ne pourra jamais tous les aider, déclara Mary.

William allait mourir. Si il restait là après qu'ils aient gagné, ou perdu, et qu'il restait des Mangemorts. Il serait tué.

- N'y va pas ! s'exclama Ladon.

Trop tard. Mary bondit en avant et coupa droit vers son ami. Ce qu'elle comptait faire ? Elle ne le savait pas encore. Mais si elle n'arrivait pas à le réanimer, elle pourrait toujours le faire léviter. Elle pourrait le sauver ainsi. Et les autres ? Les autres… Les autres ne comptaient pas autant.

Cependant, à peine eut-elle fait quelques pas qu'elle fut violemment bousculée par quelqu'un de beaucoup plus grand qu'elle. La ligne de rempart avait été brisée. Déséquilibrée, elle tomba brutalement au sol. Malgré qu'elle se soit cramponnée à sa cape, ses pieds apparurent. Personne ne les avaient vus n'est ce pas ? Per…

La Serdaigle hurla quand une main lui agrippa la cheville brutalement et la tira. On lui arracha la cape. Et elle se retrouva face à un visage bestial. Des yeux noirs au milieu d'une face taillée à la serpe, une barbe drue sur le menton et les joues. Un air avide apparut en même temps qu'un terrible sourire qui dévoila des dents pointues. Mary hurla une seconde fois en voyant ça.

- La plus douce des mélodies, dit-il.

Il se redressa, tenant toujours sa cheville en main. Puis, il la balança sur son épaule comme si elle ne pesait rien. Pour un être de sa carrure c'était sans doute le cas. Pleine de bon sens, Mary avait continué à agripper sa cape dans un de ses poings et sa baguette dans l'autre.

- Ne bouge pas ! s'exclama Ladon.

Elle se figea et le reptile se redressa sur son épaule avant de se détendre brutalement, enfonçant ses crocs dans le cou de l'homme en train de la kidnapper. Cela ne sembla pas le troubler outre mesure. Ladon frappa, encore et encore, sans succès. Ils avaient presque atteint la porte de la Grande Salle quand il s'arrêta.

- Laissez la !

Mary se redressa tant bien que mal pour voir qui venait de faire face à son kidnappeur, espérant qu'il s'agissait de sa mère. Mais non. C'était Emeli. La blonde avait beau être grande pour ses quinze ans, près d'un mètre quatre vingt –quand diable avait-elle autant grandit ? –, elle ne semblait pas pouvoir faire le poids face au sorcier.

- Ôte toi de mon chemin fillette. Je n'ai malheureusement pas le temps de m'occuper de toi.

- Hors de questions !

Elle fit un grand mouvement de bras. Le sort atteignit l'homme en plein dans l'estomac et le projeta par terre… Avec Mary. Le sol s'approcha d'un coup et elle eut juste le temps de croiser les bras devant sa tête avant de le heurter violemment. Sa mâchoire claqua et Merlin si elle s'en sortait avec uniquement des dents cassées, elle en serait reconnaissante. Dès que le choc fut passé, elle essaya de s'enfuir, mais l'homme la retînt, plantant ses ongles vraisemblablement pointus dans sa cuisse. Puis, il siffla un grand coup comme pour appeler un chien.

Mary se retourna à nouveau, juste à temps pour voir un homme, sortit de nulle part et courant presque à quatre pattes, sauter et faucher Emeli. Ils tombèrent tous les deux sur les premières marches d'un escalier. Malgré le bruit ambiant, la rousse crut avoir entendu un grand craquement. L'homme qui avait fauché la blonde se redressa. Pas Emeli. Son regard vide fixait le plafond sans le voir, sa baguette s'échappa de sa main soudainement lâche.

- NOOON ! cria Mary.

L'homme qui la portait se redressa sans prêter attention à la rousse qui criait sur son épaule. Les larmes se mirent à couler sur ses joues. Elle appela Emeli, mais elle ne bougea pas. Occupée à pleurer, à hurler et à taper sans grand effet son kidnappeur des poings, Mary ne remarqua qu'ils quittaient l'école que lorsque le hall fut remplacé par le parc. Elle tenta d'utiliser sa baguette, mais elle l'avait lâchée elle ne savait quand, sans doute en même temps que sa cape, sans doute quand elle avait hurlé le nom d'Emeli en tendant les mains comme si ça pouvait la ramener ou peut-être à cause de la chute. Elle était sans armes. Si elle ne se libérait pas, elle ne doutait pas que l'homme qui la tenait l'emmènerait directement à Voldemort !

- A L'AIDE ! cria t-elle.

- Silence fillette.

Il planta à nouveau ses ongles dans sa cuisse, plus profondément cette fois et elle cria de douleur. A l'aide ! A l'aide ! Elle ne voulait pas mourir ! Elle voulait vivre ! Elle ne voulait pas être livrée à Voldemort ! Elle voulait survivre ! Elle voulait venger la mort d'Emeli !

Qui es-tu ?

L'interrogation claqua au fin fond de son esprit et elle eut l'impression de quelque chose surgissait, escaladant le vide qui s'y trouvait depuis que Tom était parti. Toutes griffes dehors, les crocs saillants, ses yeux verts brillants.

Qui es-tu ? rugit-il. Qui es-tu ?

Et la réponse semblait évidente tout d'un coup. Évidente. La clé de la transformation. Qui était-elle ? Elle était lui !

Les yeux verts semblèrent la percuter de l'intérieur, fusionnant avec ses propres yeux à elles tandis que ses pattes avant perçaient ses mains. Elle cria. La transformation fut douloureuse, comme si elle explosait de l'intérieur au lieu de se métamorphoser naturellement comme le faisait Sirius.

Elle hurla. Et le hurlement se transforma en un rugissement déformé et elle planta ses griffes profondément dans le dos de son ravisseur et ce fut à son tour de hurler quand elle lui laboura le dos. Elle n'était pas bien sûre d'avoir conscience de ce qu'elle faisait. On la tenait, on voulait lui faire du mal, elle devait se libérer. Quand la pression sur son dos disparue, elle se ramassa sur elle-même et ses puissantes pattes arrières se détendirent en un bond spectaculaire. Sans demander son reste, elle fonça vers la forêt, son instinct lui criant de s'éloigner des bipèdes et des bruits assourdissants qui provenaient du grand bâtiment. Enfuies toi ! A l'abri dans les arbres !

Elle entendit qu'on la poursuivait, mais elle était déjà loin, elle était rapide et quand les premiers arbres arrivèrent, elle bondit une nouvelle fois, s'émerveillant sans comprendre pourquoi, de la hauteur à laquelle cela l'amena. Elle planta ses griffes dans le tronc, sauta sur une branche plus loin, sa queue faisant balancier, ses yeux repérant la moindre brindille.

Mais que faisait-elle ?

Emeli était de l'autre côté. Qui était Emeli ? Maman était là-bas. Maman ?Mais qu'est ce que c'est "Maman"? Ici on était bien. Ennemis distancé. A l'abri contre un tronc, caché par la végétation. A l'abri. L'air des sous-bois embaumait la proie.

Ses oreilles pivotèrent, à l'affût d'un son. Mais tout était calme. Soudainement quelque chose glissa de sa fourrure et un serpent orange, très long se dressa face à elle. Danger ! Mary feula levant une patte pour faire fuir l'importun. Il ne sembla cependant pas très impressionné et sa langue bifide darda, en ce qu'elle reconnu comme de l'énervement. Ou peut-être que s'était ses paroles qui l'en informèrent. Car il lui sembla qu'elle reconnaissait cette langue. Ça sifflait, ça caressait ça s'appelait le Fouchelangue.

Et soudainement, Mary refit surface au milieu de l'instinct animal. Elle avait été là quelque part, enfouie mais pas complètement écartée. Après tout, ce corps transformé était le sien, seulement temporairement emporté par son animal totem. La jeune sorcière pu alors s'émerveiller de tout. D'abord d'être parvenu à la transformation malgré les mois de frustration. Et une transformation complète ! Quoique poussé par l'instinct de survie mais elle ne s'en plaindrait pas. Elle regarda autours d'elle et ses yeux n'avaient jamais si bien vu. Les nuances de couleurs n'étaient pas les mêmes que chez l'humain mais n'offraient pas moins de richesses et son champs de vision semblait étendu. Les odeurs avaient, en revanche un tout autre impacte. Et ses pattes ! Elles semblaient énormes et les griffes ne l'étaient pas moins. Sa fourrure fauve rappelait le roux de ses cheveux. Elle manqua de tomber de la branche où elle se trouvait en essayant de voir sa queue qu'elle sentait et arrivait à bouger et Merlin que c'était étrange !

Bien qu'elle soit toujours capable de penser normalement, elle avait l'impression que ses sentiments étaient affectés. Elle se rappelait la mort d'Emeli, mais l'impression de vide, d'horreur et de tristesse n'avaient pas de place sous cette forme. Elle comprenait le danger qu'elle encourait, la nécessité de rejoindre les cuisines pour quitter Poudlard et le besoin de se rendre dans un endroit où il n'y aurait nulle menace. La Forêt n'était pas aussi sûre qu'elle en avait l'air pour sa partie féline.

Mary se tourna vers Ladon qui l'a regardait et se pencha pour l'inviter à s'enrouler à nouveau autours d'elle, se promettant de le remercier quand elle aurait de nouveau les cordes vocales adaptées au Fourchelangue. Elle ne savait pas combien de temps elle aurait mis à reprendre conscience qu'elle était humaine sans son intervention. Sans doute trop tard. Le reptile s'exécuta. Se demandant quelle était le meilleur chemin pour revenir vers l'école, sa partie humaine qui lui suggérait de descendre au sol et sa partie féline qui préférerait sauter à nouveau de branche en branche pour profiter du couvert des arbres se disputèrent quelques instant dans son esprit. Elle manqua de chuter de sa branche d'arbre lors d'un mouvement mal maîtrisé et décida qu'elle ne savait pas suffisamment bien bouger dans cette forme animale pour continuer avec.

Mais un autre problème se posa alors : comment faisait-on pour renverser la transformation ? Devenir animal avait été instinctif sous le coup de la panique et l'envie de sauver sa peau. Et si elle avait étudié la théorie, en pratique redevenir humaine était une toute autre paire de manche. Normalement, on apprenait à transformer individuellement chacune des parties de son corps avant de tenter une métamorphose complète. Cela permettait d'apprendre également à reverser la transformation et de s'aider d'une baguette pour cela au début.

Oh bon sang était-elle coincée sous cette forme ? Elle avait lu des choses horribles sur les personnes qui avaient passé trop de temps sous leur forme d'animagus. Comme quoi on perdait peu à peu son humanité. Elle ne savait pas très bien s'il s'agissait là de légendes pour décourager tous les sorciers qui souhaiteraient tenter la transformation de manière illégale, comme elle, ou si c'était la réalité. Après tout, Sirius qui avait passé beaucoup de temps sous la forme de chien lorsqu'il se trouvait à Azkaban en avait gardé quelques séquelles. Comme le rire ressemblant à un aboiement. Il avait tendance à renifler tout ce qu'il mangeait et buvait avant de les mettre en bouche. Elle s'était déjà demandée : si jamais elle lançait une balle ou un bâton serait-il capable de se précipiter après avant de se rendre compte de ce qu'il faisait ?

- Mary ! Où es-tu ?

Mary sentit ses oreilles se redresser sur son crâne et c'était presque aussi étrange que de sentir sa queue battre dans son dos tandis qu'elle reconnaissait la voix de sa mère. Protection. Maison. Elle allait se faire taper sur les doigts si sa mère savait qu'elle était devenue animagus illégalement. Mais à ce moment là, elle était prête à tout pour se retrouver en sécurité loin de l'école et des monstres qui y avaient pris leurs quartiers.

Avant qu'elle n'ait réalisé, elle avait bondit de sa branche d'arbre droit vers le sol qui se trouvait beaucoup trop loin pour sauter la tête la première comme ça ! Ses pattes avant amortirent le choc, mais la soudaine prise conscience du saut la firent rouler sur elle-même au lieu de se rattraper sur ses quatre pattes comme tout félin normalement constitué. Elle sentit les cailloux et les branches s'enfoncer ou craquer sous elle et elle finit par s'arrêter et se remettre debout.

Autant dire que sa première expérience à quatre pattes ne fut pas géniale d'autant plus avec sa queue qui semblait disproportionnée par rapport à son corps et qui semblait la déséquilibrer au lieu de l'aider à avancer.

Elle sentait son animal intérieur, assit quelque part dans son esprit. Elle ne pouvait le voir, mais elle savait qu'il était là. Et il devait la regarder et se foutre d'elle. Ne pouvait-il pas simplement retourner d'où il venait et emmener avec lui ses quatre pattes poilues et griffues, ses oreilles bizarres et surtout cette queue ? Il sembla agiter les oreilles, puis se coucher pour observer ce qu'il se passait. Elle soupira, ou plutôt essaya. Cela se traduisit par un éternuement dédaigneux qu'elle n'avait absolument pas prévu d'émettre et serait sans doute incapable de refaire si elle le souhaitait.

Tant bien que mal, elle se remit debout et essaya d'avancer. Elle tanguait et devait penser à bien lever la patte avant droite et l'avancer en même temps que la gauche et vice et versa. Apprendre à marcher était inné pour tout animal, mais elle n'en était pas un d'origine et cela demandait un peu d'entraînement. Elle se dirigea vers la voix de sa mère comme elle le put.

Dès que l'adulte fut dans son champ de vision, elle se figea. Il émanait d'elle quelque chose de … dangereux. Comme une aura néfaste qui donna envie à sa partie animale de s'enfuir vite et surtout loin de là sans plus attendre. Mais c'était Mary qui était au contrôle et elle savait que jamais sa mère ne lui ferait de mal. Pour autant qu'elle puisse la reconnaître. Se recroquevillant sur elle-même pour ne pas paraître menaçante, elle poussa ce qu'elle qualifierait d'appel plaintif. Elle voulait être en sécurité loin d'ici. Elle voulait dormir et oublier cette journée horrible que semblait ne jamais finir.

Un instant, en voyant la sorcière immobile, toujours baguette pointée dans sa direction, elle crut qu'elle ne l'avait pas reconnu. Mais la baguette fut rengainée et Mary prit ça pour un bon signe. Elle s'approcha encore en miaulant à nouveau. La main de sa mère se posa sur son crâne et elle sentit la chaleur de cette paume se propager à tout son corps. Peut-être pourrait-elle la transformer à nouveau en humaine ? Comme ayant deviné sa question, la Maître des Potions lui apprit qu'elle en était incapable et Mary se rappela avec un temps de retard que s'il y avait une branche de la magie qui donnait du fil à retordre à sa mère, c'était bien la métamorphose. Était-elle destinée à rester coincer dans ce corps d'animal toute sa vie ?

Un elfe arriva quand sa mère l'appela. Il sembla un moment terrifié en voyant Mary, et elle tâcha de rester totalement immobile tandis que la seule humaine présente expliquait la situation. Craintivement, la petite Créature tendit la main pour les toucher toutes les deux. Mary ferma les yeux et se laissa emportée loin de l'école avec un soulagement titanesque.


A suivre...