Un bouquet de roses et de lys

Bonjour à tous ! Le chapitre 3 est là avec toujours un peu plus de retard que prévu (on ne me change pas on dirait !). En tout cas j'espère que vous avez tous passé une bonne AkaKuro week (au départ, je voulais publier ce chapitre durant cette dernière… L'espoir fait vivre comme on dit) !

Quoiqu'il en soit, je suis heureuse que le précédent chapitre ait autant plu ! Le personnage d'Akashi et de son père ont enfin été posés et les réactions les concernant n'ont pas été aussi horribles que je le prévoyais !

Sinon, pour ceux qui ne l'ont pas encore lu sur mon profil, les couples qui accompagneront le AkaKuro seront le MidoTaka, un des rares couples que j'affectionne en dehors du AkaKuro, le AoKi et le MiraHimu (que des classiques quoi) !
Voilà, j'espère, par cette petite annonce, avoir fait plaisir à un peu tout le monde !
Pour les déçu, il faudra retenter à l'une de mes prochaines fictions, désolée !

A titre d'information tant que j'y pense, vous pouvez désormais trouver sur mon profil le statut du prochain chapitre.
Ainsi, vous pouvez dorénavant constater par vous-même à quel stade de la rédaction j'en suis ! J'espère que par ce procédé l'attente sera moins longue pour vous !

J'ai juste une dernière chose à dire avant de clore cette introduction de chapitre… Ne sous-estimez pas Akashi !
Voilà, je n'en dis pas plus, et je vous laisse le soin de vous torturez tranquillement chez vous, derrière votre écran en attendant la réponse à toutes vos questions ! Surtout que ce chapitre se finit… Comment dire… Sur quelque chose qui, j'en suis sûr, va vous faire réagir !

On se retrouve donc à la fin de ce chapitre !

Je remercie mocchiFR, PinkGi, lys0212, Rinfantasy, Kawaii Marshmallow, ellie27, Kuroko-SenPaille, Metsi, Lemonstreet, Anaya Naki, Shirayuki Yukine, Akashi 4, MD864, Xiaonu, Guest (X2), yanaio, Erizu-sama, Marie Morgane et Luna pour avoir laissé un petit quelque chose de leur visite.
Bien sûr, je remercie également tous ceux qui commencent petit à petit à me suivre ou à me rajouter dans leur liste de favoris.
Si ces chapitres sortent encore aujourd'hui, c'est uniquement grâce à vous, sachez-le !

mocchiFR : Avant tout, je précise avoir beaucoup aimé ton « prends ton temps pour l'écrire » !
Non, sérieusement, merci beaucoup pour cet review qui m'a fait extrêmement plaisir !
En tout cas, ne t'inquiète pas, si tu n'as pas accroché à mon univers dès les premiers chapitres, je vais redoubler d'effort par la suite pour que tu n'es pas à regretter ta décision de continuer, malgré tout, à me suivre !
Concernant les couples dont tu m'as cité, sache que je les apprécie tout autant et je peux déjà t'affirmer qu'ils seront bel et bien présents dans une autre de mes fictions à venir.
Aaaah, toi non plus tu n'es pas une accro du AkaKuro… Je vais devoir changer cela ! Défi accepté !

PinkGi : Merci à toi, car c'est avant tout grâce à toi si j'en suis là aujourd'hui ! Encore merci !

lys0212 : Tu me combles de joie en me disant ressentir les émotions des personnages ! Je ne suis pas une experte du point de vue omniscient et j'avais vraiment peur que les sentiments de mes personnages soient un peu passés à la trappe ! En tout cas ça me rassure, merci beaucoup !

Rinfantasy : Yes, Akashi is crazy… But, I can just say that you risk to be surprised !

Kawaii-Marshmallow : Je suis contente que mon chapitre soit aussi bien tombé, surtout que je voulais le poster la veille, au départ. Le destin qui sait ?
Aaaah sérieusement, à chaque review, tu me fais rougir ! Que de compliment qui me donne toujours plus envie de me surpasser ! Merci beaucoup !
Sinon, je suis ravie que le personnage d'Akashi t'ait plus, j'avais vraiment peur des réactions à venir suite à son comportement quelque peu… déplacé !
Et je suis vraiment contente de savoir que, d'une manière ou d'une autre, ma fiction arrive à t'aider dans la vie, ne serait-ce qu'un peu, car oui, comme tu l'as dit, la vie n'est pas facile tous les jours et rien qu'à l'idée que ma fiction ait pu te redonner le moral, c'est comme une petite victoire pour moi (sinon très bonne blague !)

ellie27 : Contente que l'idée que Kuroko se marie avec Akashi te plaise ! Je me demandais quelles seraient les réactions qui allaient suivre mais j'ai été agréablement surprise !
En tout cas merci de m'avoir laissé un petit quelque chose malgré le fait que tu ne possèdes pas de compte sur ce site, cela me motive beaucoup pour écrire, tu ne sais pas à quel point !

Kuroko-SenPaille : Le scénario de ma fiction te plait, je ne peux qu'en mourir heureuse ! J'espère que ce chapitre 3 va tout autant te plaire ! Je croise les doigts !

Metsi : Ne t'excuse pas de ton retard, le simple fait que tu m'écrives quelque chose me fait plaisir ! Et malgré que ta review commente le chapitre 1, je vais tacher d'y répondre ici même :
Et oui, il ne faut jamais énerver notre petit Kuroko ! J'avais vraiment envie d'en faire un personnage fort qui ne se laisse pas facilement marcher sur les pieds. Non seulement cela convient mieux au contexte de ma fiction, mais en plus je trouve que cela lui convient bien !
Eh oui, niveau orthographe, je dois encore m'améliorer mais je tacherai de progresser le plus vite possible, promis !

Lemonstreet : J'ai lu à peu près toutes tes fictions (désolée si je n'ai posté pas de review pour chacune d'entre elles, je les lis sur mon portable via l'application du site et je n'ai pas encore vraiment eu de temps pour moi ces quelques semaines avec mes exam') et sache que tu as interdiction de finir ton Two-Shot de cette façon-là ! J'attends néanmoins tout autant le deuxième chapitre de ta nouvelle fiction =) !
Sinon merci de m'avoir signalé cette petite faute de ma part, je tacherai de faire plus attention à l'avenir !

Anaya Naki : Je savais que quelqu'un aller me répondre « ok » et cela fut toi (comme quoi notre humour semble assez similaire) !
En tout cas j'espère que la présence du MidoTaka fut une bonne surprise pour toi, tout comme le Aoki et le MuraHimu. Quand tu as commencé à les citer, j'étais heureuse de voir que tes gouts correspondaient à ce que j'avais prévu !
Sinon, concernant Kuroko, oui il perd vite son calme mais il faut aussi se mettre à sa place : il subit une énorme pression et cela quotidiennement. A cela s'ajoute un manque de sommeil évident, et n'oublions pas surtout que de nombreux hommes et camarades de notre protagoniste sont morts et cela pour une cause qu'Akashi semble comparer à un simple jeu. Personnellement, je trouve qu'il y a de quoi craquer facilement, surtout qu'en quelque chose nous tiens sincèrement à cœur.
Voilà, j'espère avoir réussi à te faire comprendre mon point de vue =).
Sinon, ne t'inquiète pas, je suis une grande amatrice de roman d'amour donc de la romance, de l'action et tout ce dont tu souhaites sera bien au rendez-vous, mais il faudra, pour cela, patienter encore un peu et encaisser les quelques moments assez difficiles qui vont suivre !

Shirayuki Yukine : Concernant la claque de Kuroko, je te laisse la possibilité de lire la justification qui se trouve juste au-dessus, en espérant te faire comprendre à toi aussi mon point de vue =) ! Après tu n'as absolument pas tort mais… il fallait que Kuroko le fasse, c'est tout ce que je peux dire pour le moment !

Akashi 4 : Au cas où tu ne l'aurais pas lu précédemment, le MidoTaka sera effectivement bien présent !
Sinon, concernant la présence d'un couple hétéro, peut-être qu'il y en aura bien un, je n'en suis pas encore sûr, mais il n'aura aucune véritable importance, désolée ! Peut-être dans une autre prochaine fiction, qui sait ?
Et enfin, concernant l'apparitions de la GM, tout dépendra de la longueur du prochain chapitre et de mon humeur, si j'ai envie de vous faire languir plus longtemps ou pas !

MD864 : Ooooh ! Ça c'est une review encourageante ! Merci, je vais faire de mon mieux !

Guest : Désolée de t'avoir fait patienter aussi longtemps ! Ce que je peux te dire, concernant les dates de sortie de mes chapitres, c'est que je peux supposer que, tant que je suis encore en cours, je pourrai poster un chapitre par mois. Bien sûr, cela ne reste qu'un pronostique de ma part, ne t'en fie donc pas trop !

Xiaonu : Merci de continuer à me lire malgré l'attente permanente entre chaque chapitre !

Yanaio : Merci beaucoup, je vais essayer de continuer ainsi !

Erizu-sama : Je suis tellement contente que le chapitre t'ait plus !
Sinon concernant les fautes d'orthographes, j'espère que dans ce chapitre tu en trouveras moins (pourquoi j'ai l'impression que mon souhait va vite se briser ?)
En tout cas, je suis heureuse de voir à quel point tu cernes aussi bien ma fiction ! Tu arrives toujours à comprendre ce que je veux faire ressentir, comme l'atmosphère que je veux instaurer par exemple ! En tout cas, à chacune de tes reviews, je suis étonnée devant ta perspicacité, vraiment !
PS : je suis bientôt en vacances, donc attend toi à une avalanche de review !

Marie Morgane : Oui, Akashi a un culot monstre et c'est le moindre que l'on puisse dire ! Et si sa réaction ta faire rire, j'attends avec impatience ta réaction qui suivra une fois que tu auras fini ce chapitre !
Et bien sur, comme tu l'as si bien deviné, j'aime mettre beaucoup de suspense à la fin de mes chapitres et cela va vraiment se confirmer à la fin de ce dernier !

Guest (2) : Désolée à toi aussi de t'avoir fait patienter aussi longtemps ! A titre d'information, tu pourras désormais trouver sur mon profil le "statut du prochain chapitre" afin de toujours savoir où j'en suis dans mon étape de rédaction. En espérant que cela puisse te faire patienter l'esprit plus tranquille !

Luna : Je suis contente que la scène d'action du premier chapitre t'ait plu ! Ça me rassure beaucoup, surtout que je prévoie d'en faire une très prochainement !
Pour les couples, je suis désolée que ceux que tu as mentionné n'y soit pas, mais ne t'inquiète pas ! J'apprécie beaucoup le AoKaga, j'ai même énormément hésité entre celui-là et le AoKi (mais plus de demandes ont souhaité ce dernier), donc tu le trouveras surement dans une autre de mes fictions à l'avenir, qui sait !
Mais concernant leur rôle, tu devrais néanmoins y trouver ton compte, je l'espère !
Voilà en tout cas merci encore d'avoir laissé un petit quelque chose !


Chapitre 2 :

« Le don et le sacrifice sont les deux faces d'une même médaille...
Le don est ce qu'on abandonne volontairement à quelqu'un sans rien recevoir en retour...
Le sacrifice, quant à lui, emmène l'idée du renoncement…

Il avait tout perdu cette nuit-là… La seule chose qui lui restait à donner, c'était sa propre vie… »


A cette heure-ci de la matinée, le quartier général grouillait généralement de monde. Pourtant, aujourd'hui, les couloirs étaient déserts, absent de tout bruit, de toute agitation : le silence semblait désormais dominer les lieux.

Rien ne semblait vouloir troubler ce semblant de paix, même le vent semblait vouloir se faire discret.
Pourtant, comme toutes les bonnes choses ont une fin, un bruit de froissement de draps se fit entendre brisant ainsi la douce tranquillité qu'offrait cette paisible matinée.


Alors qu'il se débattait pendant quelques secondes avec le peu de couverture dont il disposait, Kuroko remarqua qu'il avait les muscles raidis par le froid.
En cela rien d'étonnant, il avait passé la quasi-totalité de la nuit assis sur le lit de sa nouvelle "chambre", à fixer d'un regard vidé de toute émotion la fenêtre barricadée qui lui faisait face.

Il ne comptait plus le nombre d'heure ou de jour passé depuis qu'il avait été enfermé dans cette pièce creuse, et cela lui était désormais complètement égale. En y repensant, plus rien n'avait d'importance à ses yeux depuis quelque temps.

Quoique, il aurait bien tout donner en cet instant pour sortir à l'extérieur, ne serait-ce que quelques petites secondes, afin de se dégourdir les jambes et respirer l'air frais qui s'amuserait alors à lui caresser délicatement les cheveux.

Pourtant, malgré ce puissant désir de liberté qui ne cessait de le torturait jour après jour, il resta là, sagement assis sur un lit qui lui paraissait aussi dur et froid que la pierre et aussi accueillant qu'un gardien de prison ce qui, ironiquement, n'était pas bien loin de la vérité auquel il était confronté.

Alors que le jeune assassin était désormais face à l'aube qui éclairait petit à petit l'étroite chambre glacée, il se contenta de l'observer, comme impuissant, tandis qu'elle le précipitait dans une journée qu'il appréhendait depuis maintenant des semaines. Et comme ce soleil persistait au fil des minutes à monter dans le ciel, il se décida enfin à se lever malgré les protestations de ses articulations fatiguées.

Il ouvrit la seule fenêtre de sa petite prison et inspira sans plus attendre l'air frais à pleins poumons, profitant ainsi du seul semblant de liberté dont il disposait dès à présent.

Une fine brise de vent souffla dans la pièce étriquée, faisant ainsi s'envoler les quelques feuilles de papier qui étaient soigneusement posée sur le bureau.
Mais Kuroko n'en avait que faire. Il savait que ces petits moments qui semblaient si anodins aux yeux de plusieurs personnes, représentait désormais son unique moyen d'escapade, la seule rêverie qu'on ne lui avait pas encore enlevé : il se devait donc d'en profiter un maximum tant qu'il en avait encore la possibilité.

Il ferma alors les yeux et s'imagina aussitôt être loin d'ici. Où, il ne saurait le dire précisément, mais là où il était, il pouvait entendre le ruissèlement fluide d'une eau calme et peu profond où il pourrait y tremper délicatement les pieds. Des arbres se pencheraient au-dessus de lui, comme s'ils cherchaient à le toucher délicatement de leurs majestueuses feuilles.
Sur les rives, des fleurs de lys se balanceraient au gré de la brise et des oiseaux s'amuseraient entre eux à chanter leur plus belle mélodie.

Oui il rêvait… Il rêvait d'un endroit où la tranquillité règnerait, où, au bord de l'eau, il pourrait enfin sentir l'apaisement le gagner et où la chaleur du soleil serait pour lui comme une couverture délicieuse sur son dos.
Ici, il pourrait enfin librement décider de mener la vie dont il souhaitait : il déciderait de l'heure à laquelle il voudrait se coucher mais aussi de manger ce que bon lui semble, de faire ce dont il a envie quand il en a envie et, surtout, il pourrait choisir qui il voudrait épouser et quand il le voudrait.

Cette simple pensée lui glaça immédiatement le sang, le ramenant sur terre telle une gifle qu'on lui aurait donné en plein visage.

Oui… Ce monde était bien un rêve, un endroit qu'il ne pourrait jamais atteindre, ni même toucher. Et même si cette simple idée lui donnait envie de hurler, il ne pouvait que l'accepter.


Alors qu'il semblait désormais totalement plongé dans ses pensées, un bruit métallique arriva silencieusement, comme venue de loin, à ses oreilles.
Malgré les réflexes de son corps qu'il avait tâché d'affuter au cours de sa vie, le jeune homme se retourna doucement vers la personne qui venait d'entrer dans son soi-disant "espace de réflexion".

Le regard froid et les yeux sans vie, il se contenta d'observer cet intrus qui, avant de refermer soigneusement la porte derrière lui, se rapprocha de lui d'un pas léger et délicat.

Le silence ne tarda pas à s'épanouir dans la pièce froide, cela étant devenue chose commune ces derniers temps.

Peut-être attendait-il qu'il dise quelque chose en premier ? Peut-être voulait-il qu'il fasse le premier pas ? Kuroko n'en savait rien et il ne voulait pas savoir : il en avait tout simplement assez de devoir sans cesse comprendre les intentions cachées de ses interlocuteurs.

-C'est le grand jour, pas vrai ? marmonna finalement le jeune homme aux cheveux châtains.

Le bleuté ne prit pas la peine de lui répondre. Il continua de le fixer d'un air passive, comme si son regard le traversait bien que ses yeux étaient plongés dans les siens.
Un soupire brisa cette fois-ci le silence.

-Kuroko-kun, on s'était mis d'acc-

-Non, Furihata-kun, le coupa-t-il sec, je n'ai, à aucun moment, eu mon mot à dire dans toute cette histoire.

L'homme en question, visiblement gêné à présent, passa sa main dans ses cheveux d'un geste nerveux.

-Tu as eu le choix de refuser, ne joue pas ainsi les martyre…

-Etait-ce vraiment un choix ?

Ses yeux plongèrent dans ceux de son ami, le forçant ainsi à le regardait bien en face.

-Où est-ce que tu vois que j'ai eu le choix lorsque tu m'as demandé de choisir entre sauver mon pays en me mariant avec une personne qui ne souhaite que ma mort, et refuser ce compromis, annulant ainsi le seul accord de paix qu'on a tous espérer depuis des années ?

Il sentit la fureur encore une fois monter en lui, et cela comme toutes les autres fois lorsqu'il s'engageait sur ce sujet avec son coéquipier.

-Tu n'es pas le seul à qui on a demandé de sacrifier sa liberté pour cet armistice, assura ensuite son partenaire d'une voix douce mais qui semblait cacher une profonde tristesse. A moi non plus, personne ne m'a demandé si j'avais envie de t'accompagner.

-Je sais…

Oui, Kuroko savait très bien que le brun avait raison, qu'il n'était pas le seul à avoir été choisi afin de se rendre au palais royal et, de ce fait, risquer sa vie.
Mais contrairement à lui, ces personnes, une fois un certain nombre d'année passée, pourront reprendre leur petite vie monotone là où ils l'avaient laissé.
Le bleuté, lui, était condamné à y rester, à y vivre, à y mourir…

Furihata posa alors doucement une main sur ses épaules, comme si, malgré son masque naturel d'impassibilité, il avait réussi à deviner ce à quoi il pensait.

-Mais ne t'y méprend pas. Même si une autre personne avait été désigné pour s'y rendre à tes côtés, j'aurai demandé à la remplacer. Tu n'es pas seul Kuroko-kun, on a toujours été une équipe et cela restera ainsi, même une fois cette guerre finie.

Kuroko ne comprenait pas comment son bras droit pouvait se montrer aussi posé en toutes circonstances, comme si jamais rien ne l'affectait, comme si toute cette situation était normale pour lui.
Et c'est justement durant ces quelques moments qu'il le trouvait beaucoup plus qualifié que lui dans le rôle de leader.

-Se mettre en colère contre quelque chose qu'on ne peut pas changer, c'est inutile, continua-t-il.

-Je pense qu'il n'y a rien qui ne puisse être changé, si on le désire vraiment.

Furihata haussa les épaules et Kuroko eut alors la subite envie de hurler.

-En théorie, c'est peut-être vrai, reprit-il calmement, mais maintenant tu es fiancé Kuroko-kun, et cela qu'on le veuille ou non. Il te suffit juste de trouver une façon de te débrouiller avec cela, nous n'avons pas d'autres solutions. Et quoique tu en dises, tu as pris cette décision par toi-même, c'est maintenant à toi de faire en sorte de ne pas la regretter…

Sur ces mots, Furihata recula de quelques pas et déposa une liasse de feuille sur le petit bureau.

-C'est ton planning de la journée. Tâche d'être prêt avant 14h, lorsqu'on viendra te chercher.

Et il partit en refermant le battant derrière lui.

Les jambes flageolantes, Kuroko ne perdit pas une seule seconde avant de se diriger en titubant vers un petit coin chaud de la pièce, à l'opposé de son lit, afin de s'y affaisser doucement.
Il appuya ensuite avec force ses paumes sur ses paupières fermées et chuchota dans un silencieux soupire ce qu'il avait sur le cœur depuis un long moment déjà :

-Et merde…


Lorsque Furihata était revenue le chercher à l'heure indiqué, Kuroko avait cru sentir son cœur battre beaucoup plus vite qu'à l'accoutumé.
La moindre parcelle de son corps lui faisait mal et respirer calmement semblait désormais devenir une tâche beaucoup plus ardue qu'elle aurait dû l'être en réalité.

Pourtant, contre toute attente, il se leva calmement et fit face aux deux gardes royaux qui s'étaient à leur tour avançaient vers lui.
Il semblait qu'ils étaient tous persuader que Kuroko tenterait, à la moindre petite occasion, de s'éclipser, que ce soit à la cour royale ou même ici, dans son propre QG.
Cependant, il ne put se résoudre à leur en vouloir : lui-même s'étonnait de son propre calme alors que son corps tout entier semblait désespérément vouloir courir à travers la forêt afin de ne plus jamais s'arrêter.

Mais alors que la situation lui semblait enfin propice pour une évasion, le bleuté ne résista pas lorsqu'on l'attrapa fermement par les deux bras.
Il avait peut-être donné sa parole lors de son dernier discours de respecter l'engagement promis, toutefois, ce ne fut pas cela qui le motiva à marcher sans chercher à assassiner les deux personnes qui l'empêchaient de s'échapper.
En effet, à chaque jour qui passait, il pouvait sentir toujours plus toutes les vies humaines qui pesaient désormais sur ses épaules et ce, depuis le jour où on lui avait annoncé ce terrible ultimatum.

De surcroît, alors même qu'il n'avait pas encore trouver la force d'assumer sa décision, des mères et des enfants étaient venues le trouver en pleures afin de le remercier de son noble sacrifice.

Comment pouvait-il alors leur retirer cet espoir de paix que lui seul pouvait leur offrir ?

Il ne pouvait pas, tout simplement, la situation s'était refermer autour de sa gorge avant même qu'il puisse s'en rendre compte.

Alors qu'il tentait vainement de mettre de côté les innombrables pensées négatives qui envahissaient toujours plus son esprit, Kuroko fixa de ses yeux inexpressives le mur en face de lui, ne prêtant ainsi nullement attention à toutes les exclamations de bonheur que lui adressait chaque personne qui croisait sa route.

A aucun moment le bleuté se permit un seul regard en arrière, et si, à l'extérieur, il semblait maitre de ses émotions, à l'intérieur, son sang, ses os, sa chair, sa peau, tout semblait vouloir hurler.
Néanmoins, il continua inlassablement de poser un pied devant l'autre, tout en se répétant que chaque pas qu'il faisait était dorénavant une victoire pour la rébellion, mettant ainsi toujours plus le peuple de Teiko en sécurité.

Finalement, Furihata avait raison, c'était son choix et il en était désormais fière. Et si sa décision le rendait faible aux yeux de tous, alors c'était une faiblesse avec laquelle il n'aurait jamais honte de vivre avec.


Lorsqu'il aperçut enfin les quelques rayons de soleil qui dépassait de l'embrassure de la grande porte d'entrée, Kuroko regarda droit devant lui, déployant ainsi d'important effort pour se vider l'esprit.

-Je suis désolé…

La voix de Furihata l'atteignit tel un silencieux murmure. Tellement silencieux que Kuroko se demanda si tout cela n'était pas en réalité le fruit de sa propre imagination.

-Tu n'as aucune raison de t'excuser, Furihata-kun… Tu avais raison, j'ai fait mon choix…, déclara l'assassin d'une voix plus dur qu'il ne l'aurait cru.

Le concerné releva finalement la tête et le toisa de ces quelques centimètres de plus.

-Et j'ai fait le mien…

Le reste du trajet se termina dans un silence de mort pendant que Kuroko essayait de méditer et de comprendre la signification des dernières paroles prononcées par son ami.


Lorsqu'il sentit enfin la sensation de chaleur sur sa peau, Kuroko tenta d'en profitait au maximum.
Il ignora les bourdonnements de voix derrière lui, profitant, comme si c'était la dernière fois, de la sensation de soleil sur sa peau.

Ce ne fut que lorsque la calèche royale pénétra dans la grande allé menant au QG que le brouhaha s'amplifia et que Kuroko retomba immédiatement sur terre.
Il put de suite sentir de nombreuses paires d'yeux se posaient immédiatement sur lui, chose dont il n'avait d'ordinaire pas l'habitude et qui le mit de ce fait très mal à l'aise.

Et ce sentiment parut s'intensifier davantage lorsque le noble véhicule s'arrêta à quelques mètres de lui, faisant ainsi planer un malaise palpable qui sembla s'étendre à toutes les personnes autour de lui.

Furihata, d'une humeur plus sombre qu'à l'accoutumé, ne semblait pas le quitter des yeux, s'attendant peut-être à ce qu'il s'enfuisse ou qu'il s'évanouisse.
Le bleuté essaya alors de lui faire comprendre d'un regard que tout irait bien : il était prêt pour ce qu'il allait venir.

Pourtant, alors que le soldat qui lui tenait le bras droit lui ordonna d'avancer, il ne put faire un seul pas.
Plus aucun son ne sembla lui parvenir et la dure réalité qui l'attendait au-delà de cette calèche innocemment positionner en face de lui, le frappa alors de plein fouet : il allait partir et cela sans savoir si, un jour, il pourrait retrouver sa liberté.
Sa respiration se fit, petit à petit, de plus en plus bruyante et il sentit des fourmillements dans tout son corps, perdant ensuite toute notion du temps.

-Kuroko-kun ?

La voix de Furihata parvenu soudainement à ses oreilles, lui permettant ainsi de réaliser qu'il se tenait accroupie, les coudes sur les genoux, la tête entre les mains, comme s'il était au bord de la crise de nerf.

Il aurait tant voulu rester ainsi, accroupie à même le sol, pourtant il savait que ce n'était ni le moment ni l'endroit pour cela.
Il s'obligea alors à se redresser lentement, rassurant ensuite son ami une nouvelle fois d'un hochement de tête, pour finalement quitter le pallier de la porte d'entrée.

Les quelques pas qui le rapprochaient inéluctablement de la calèche semblèrent aussitôt se dérouler au ralentit, comme si tout ce qui l'entourait s'était comme arrêter afin d'observer la scène.
Désormais, le seul bruit qui parvenait aux oreilles du bleuté fut les battements frénétiques de son cœur qui ne cessait d'augmenter au fur et à mesure des secondes qui passaient.

Quand il arriva enfin devant l'une des portes de la calèche qui lui avait été soigneusement ouverte, il se retourna une dernière fois vers Furihata.

Il avait tant de chose à lui dire mais rien qu'il ne connaissait déjà.
Sa gorge, quant à elle, était désormais totalement nouée par la peur ou par l'émotion - il ne voyait plus la différence - et il savait très bien que, dans son état actuel, il était dans l'incapacité de dire ne serait-ce qu'un seul petit mot.

Son bras droit dû ainsi agir pour eux deux : il s'approcha lentement vers lui et l'enlaça d'une tendre et ferme étreinte.
Il rapprocha ensuite doucement sa bouche vers son oreille droite avant de lui chuchoter :

-Je suis désolé…

Encore une fois, Kuroko n'eut pas la chance de demander à son camarade la véritable signification de ses paroles. Se doutait-il, lui aussi, qu'il ne ressortirait pas vivant de tout cela ? Pensait-il ne plus jamais le revoir ?

Il ne put s'attarder plus longtemps sur la question lorsque l'un des deux gardes royaux s'avança vers lui et lui rappela d'un ton impatient qu'ils devaient absolument y aller.

Sans plus tarder, il sentit deux bras fermes qui le soulevèrent du sol et qui le forcèrent à monter dans l'immense véhicule avant même qu'il n'ait eu le temps de prononcer ne serait-ce qu'une seule phrase à l'encontre de son ami.

Tout ce qu'il put alors faire fut d'observer, impuissant, la silhouette de Furihata qui ne cessait de s'éloigner toujours plus de lui, jusqu'à n'être désormais plus qu'un simple petit point parmi tant d'autre…


Pendant les dix premières minutes de son départ précipité, Kuroko guetta anxieusement tout signes d'une attaque ennemie, mais personne ne sembla finalement les suivre.
Il resta malgré tout à la fenêtre et cela fort longtemps après que la forêt ait été engloutit par les plaines sauvages qui bordaient le QG.

Les différents paysages qui s'offrait alors à lui eut pour mérite de le calmer un tant soit peu, pourtant, lorsqu'il remarqua après quelques minutes d'observation qu'il ne reconnaissait plus le nouveau panorama qui s'offrait généreusement à lui, il fut comme frapper par la foudre : il venait de véritablement quitter le seul foyer qui lui restait et qui l'avait accueilli à bras ouvert.
Après tout, c'était là-bas qu'il avait réussi à se reconstruire, à se défendre, à se retrouver, mais c'était avant tout là-bas qu'il avait enfin réussi à retrouver une nouvelle famille qui voulait bien de lui.

Trop épuisé mentalement pour pleurer, Kuroko décida de se recroqueviller sur lui-même, essayant ainsi d'éviter tout affrontement direct avec cette horrible vérité qui s'offrait à lui.

Il tenta alors de s'endormir, tout en sachant pertinemment que c'était peine perdue.

En effet, Kuroko fut réveillé comme prévu quelques heures plus tard par le son de son propre hurlement après un épouvantable cauchemar.
Dans ce dernier, il se voyait encore en train de courir, ses jambes se prenant dans des ronces qui s'efforçaient de lui écorcher tous le corps, tandis qu'il semblait s'enfuir à travers la forêt. Il était poursuivi par quelque chose, non par quelqu'un, dont les yeux vairons semblaient luire dans la nuit.
Il ne savait pas depuis combien de temps il courait, ni pourquoi il fuyait, mais il ne chercha plus à comprendre lorsque, d'une main géante, l'homme aux yeux hétérochromes le souleva du sol et tenta de lui arracher les yeux.

A son réveil, il comprit facilement qu'il avait dû hurlé à en perdre la voix et cela à maintes reprises : sa gorge lui brulée et respirer semblait même être devenu une torture de chaque instant.
Pourtant personne ne vint le voir, s'assurer de sa condition ou de sa sécurité, et quoique pouvait dire Furihata, désormais, il était bel et bien seul…


Quand la calèche commença finalement à ralentir, Kuroko sut qu'il était finalement arrivé à la capitale de Teiko, Rakuzan.

Une fois les grandes portes passées, le jeune homme s'avança prudemment vers la fenêtre qui se tenait à sa droite afin d'y découvrir les magnifiques et immenses rues qui constituaient fièrement la ville.

Et Kuroko devait bien se l'avouer, il était totalement subjugué par la beauté de cette ville chatoyante, teintée de bleu et de blanc, et aux bâtisses anciennes qui ne manquait pas de cachet.
Elle possédait en son centre un vieux château dont les tourelles de granit blanc s'élevaient avec grâce vers le ciel et qui contrastaient avec la végétation luxuriante qui semblait les entourer de leurs ronces.

Alors qu'il s'attardait sur chaque petit détail qu'il découvrait au fur et à mesure qu'il se rapprochait de sa principale destination, des passants commencèrent à le montrer du doigt ou, du moins, la calèche qui le transportait.
Il s'écarta alors immédiatement de la fenêtre, comme si son simple toucher l'avait brulé.

La clameur de la foule devint très rapidement un immense cri universel, pourtant Kuroko ne se démonta pas et ne démontra, comme à son habitude, pas la moindre émotion.
Il se contenta alors de fixer son regard dans le lointain, comme si cette foule en délire n'existait pas, et se concentra uniquement sur l'horizon qui se tintait lentement d'une lueur rouge sang.


Plus personne ne portait de blanc à son mariage. Il était en effet trop difficile de trouver un tissu de cette couleur en cette période de trouble, mais aussi beaucoup trop couteux.
Quelle fut alors sa surprise lorsque le bleuté se retrouva devant un costume blanc immaculé qui reposait gracieusement sur le lit de la petite chambre qu'on lui avait réservé.

Lorsqu'il avait atteint les portes du château royales, les évènements s'étaient succéder les uns après les autres à une vitesse folle.

De nombreuses personnes l'avaient attendu : du personnel, qui fut immédiatement aux petits soins avec lui, et une équipe de préparation qui lui fit immédiatement réciter les très nombreuses phrases dont il avait dû inlassablement mémoriser depuis plusieurs jours.
A cela s'ajoutait, bien évidemment, les quelques gardes royaux qui ne l'avaient toujours pas lâché d'une semelle à son plus grand malheur.

Il n'avait pas eu le temps de souffler ni même de comprendre ce qu'il se passait : on n'arrêtait pas de s'affoler autour de lui, de courir, de crier ou bien encore de lui posait d'innombrable questions dont il n'avait jamais le temps de répondre en intégralité sans être coupé par une autre question.

Le seul moment de répit qu'on lui avait permis lui avait été accordé lorsqu'on le conduisit dans une petite pièce à l'écart des regards curieux.
Cette dernière était une chambre tout à fait ordinaire, voire même plutôt charmante, mais c'était sans compter sur la présence de barreaux à sa fenêtre.

Selon l'emploi du temps dont il avait été chargé d'apprendre par cœur, il disposait désormais de deux bonnes heures pour se reposer de son long trajet, et cela avant de devoir se préparer en vue de son mariage qui se tiendrait dans la soirée.
Le bleuté pensa alors enfin pouvoir se détendre un minimum, mais c'était avant qu'il aperçoive ce costume blanc posé innocemment sur le lit en face de lui.

Il sentit de suite ses jambes céder sous son propre poids avant de tomber silencieusement sur le sol carrelé qui fut, à son contact, glacé.

Alors qu'il resta assis là pendant la quasi-totalité des deux heures qu'on lui avait généreusement accordé, Kuroko tenta finalement de se relever, prenant appui sur sa jambe gauche.
Celle-ci fut néanmoins engourdie par le poids qu'elle avait dû supporter jusqu'à présent, et il fallut alors au bleuté quelques minutes avant que sa circulation sanguine puisse se rétablir.
Ce ne fut que lorsque qu'il eut réussi tant bien que mal à se redresser, que le futur marié s'assit au bord du lit à sa disposition, fixant d'un œil noir le beau costume blanc qui semblait le narguer de sa couleur immaculée.


Peu de temps après, Kuroko sursauta lorsque quelqu'un toqua délicatement à sa porte.

Un bouquet de roses rouges lui fut alors donné, sa couleur lui rappelant inexorablement celle de l'iris droit d'une certaine personne qu'il n'allait désormais plus tarder à revoir à son plus grand malheur.

Mais cela ne sembla pas surprendre Kuroko, on lui avait déjà expliqué que ce bouquet était un élément primordial aux traditions de la famille royale et que ce petit détail ne pouvait être négligé.
En effet, la rose était, depuis maintenant plusieurs générations, l'emblème principale de la famille royale, c'est pourquoi elle était fièrement représentée sur le blason et le sceau de la monarchie de Teiko.

Pourtant, quand il eut appris ceci, le bleuté avait de suite exprimait le souhait de voir malgré tout dans son bouquet la présence d'au moins une fleur de lys.
Toutefois, même après les nombreuses demandes qu'il avait pu tenter à leur encontre, rien ne lui fut accordé : encore une fois, son opinion n'avait guère d'importance aux yeux de la royauté, cette dernière semblant omettre que ce mariage était tout autant le sien.

Mais Kuroko n'était pas naïf, il savait pertinemment quel message on voulait lui transmettre non seulement via cette décision cruelle mais aussi par cette soi-disant « tradition familiale » qui pouvait semblait, aux yeux de tous, n'être qu'un petit geste anodin : on voulait lui faire comprendre que, désormais, il leur appartenait, que ce soit sa vie ou bien sa mort.

Oui, dorénavant, il ne décidait plus…


Tout au long de son trajet à pied, Kuroko parvint à se concentrer tant bien que mal sur les battements irréguliers de son cœur, essayant ainsi de se vider l'esprit.

Plusieurs gardes l'encadraient désormais, comme si le bleuté était un cheval prêt à s'emballer à tout moment.
Il ne comptait néanmoins pas s'enfuir, enfin plus maintenant, mais à quoi bon le leur dire ? Il était certain qu'ici, plus personne ne le croirait jamais.

Perdu dans ses pensées, il remarqua qu'il était arrivé à destination uniquement lorsqu'il aperçut la grande arche en pierre blanche qui marquait l'entrée du célèbre jardin royale.
Cette dernière, non seulement était immense et impressionnante, mais elle était aussi tout bonnement magnifique, comme si, en la franchissant, on pénétrait dans le sublime et mystérieux jardin d'Eden.
Pourtant, ici, ce n'était pas le paradis qui l'attendait…

Il s'arrêta alors un petit moment et inspira profondément avant d'observer, comme pour se calmer, le ciel bleu azure, si semblable à ses yeux disait-on, en espérant que cela constituait justement un heureux présage.

On lui ordonna soudainement d'avancer, le coupant net dans sa rêverie, et il s'exécuta de suite, mettant toujours un pied devant l'autre tout en gardant la tête baissée, exactement comme on le lui avait expressément stipulé.

Seulement, quand Kuroko décida néanmoins de lever la tête, il fut surpris d'observer les très nombreux regards qui se tournèrent curieusement vers lui à son arrivé.
Le bleuté n'en connaissait néanmoins aucun, tous ces visages lui étaient totalement inconnu, et cela n'améliora en rien le peu de contrôle qu'il avait réussi à maintenir sur sa respiration.

Ils étaient tous debout, positionner de façon presque militaire, devant de nobles chaises toutes aussi magnifiques les unes que les autres, patientant sur une immense pelouse qui semblait étinceler d'un vert émeraude comme il en avait rarement vu.

Le jeune assassin, quant à lui, se retrouvait à marcher au centre d'une longue allée en marbre blanc qui séparait cette foule en deux blocs équitables et qui le menait à l'homme qui lui apparut enfin au bout de ce long et tortueux chemin.

En effet, le jeune prince se tenait debout, au centre d'une imposante mais petite estrade, et cela dans toute sa splendeur royale.
Il était tout simplement à couper le souffle : son costume n'était pas noir comme à l'accoutumé, mais d'un blanc lumineux. Ses épaules remplissaient parfaitement la veste qu'il portait et qui révélait un gilet blanc tout aussi immaculé qui semblait taillé pour lui et épousait ses formes à la perfection.
Tout le reste était lui aussi d'un blanc parfait, même ses chaussures - à croire que la notion d'argent n'existait pas ici.

Et, au lieu de parait fantomatique comme le pensait l'être le bleuté lorsqu'il s'était aperçu dans un gigantesque miroir, Akashi emplissait la pièce de sa présence, tel un roi entouré de roturiers.
Kuroko commençait tout simplement à douter sur le fait que le prince soit humain ou non, il était d'une beauté que les mots n'auraient pas su décrire.

Son regard, quant à lui, restait impassible, presque amusé, et semblait rivé sur un point invisible au fond du jardin, ne lui accordant alors, de ce fait, pas même un seul coup d'œil dans sa direction.

Il ne se donna pas non plus la peine de venir à sa rencontre, mais quand le bleuté s'approcha pour lui tendre une main tremblante comme on le lui avait appris, il la prit dans la sienne avec tendresse.

Un mélange confus d'émotions se déchaina immédiatement dans sa tête.
Pourquoi cherchait-il à se montrer prévenant ? Voulait-il que Kuroko baisse sa garde afin de mieux pouvoir le tuer à l'avenir ? Voulait-il montrer via ce simple geste innocent toute sa pitié et sa compassion ?
Impossible à dire, ses yeux continuaient à éviter les siens avant de les poser sur le prêtre qui venait de faire son entré en face des deux futurs mariés.

-Souris, souffla néanmoins le jeune prince, tu as une grimace collée sur le visage.

Tentative d'humour ou non, au seul son de sa voix, Kuroko senti toutes sortes d'émotions désagréables l'envahirent, comme la peur mais aussi du désir, ce qu'il refoula immédiatement à l'intérieur de lui.
Heureusement, il n'en démontra rien, gardant son masque d'impassibilité -ou sa grimace selon certains dires- et reposa immédiatement son attention sur le vieil homme qui prit subitement la parole.

-Mesdames et messieurs, je suis heureux de vous recevoir aujourd'hui afin de célébrer le mariage de notre jeune empereur ici présent et qui va, je l'espère, constituer le premier pilier vers le royaume de paix dont nous avons tous tellement rêvé.

Ces simples petits mots alignés innocemment les uns derrière les autres semblèrent frapper Kuroko en plein visage : le prêtre lui-même ne considérait pas ce mariage comme le sien, même ce jour qui constituait pourtant un évènement important dans sa vie lui avaient été enlevé.

Le reste du monde lui parut alors très loin.
Sa réalité ne se résumait désormais plus qu'à ce ciel bleu au-dessus de sa tête, à ces parfaits inconnus qui l'entouraient dans un silence religieux, à cet homme qui lisait tranquillement son discours sur les bienfaits du mariage, et à cette personne aux cheveux ardents qui se tenait à ses côtés et qui semblait ne lui portait aucune espèce d'importance.

Il comprit ainsi la réelle conséquence qu'entrainait son sacrifice : non pas que sa décision lui coutait uniquement sa liberté, non, elle lui coutait bien plus : sa propre vie.

Alors, Kuroko s'accrocha au seul souhait qu'il lui tenait réellement cœur : celui d'un royaume en paix où, finalement, ses habitants connaitraient enfin ce que signifie réellement l'expression « faire des choix ».
Peut-être avait-il perdu cette faculté désormais, mais si cela revenait à donner cette possibilité à un plus grand nombre, son sacrifice ne prenait-il pas un tout autre sens ?

A cette pensée, le bleuté serra d'autant plus fort le bouquet de roses qu'il tenait soigneusement entre les mains.
Il les contempla un long moment et dut admettre qu'elles étaient magnifiques, d'un rouge qui était nullement comparable aux autres fleurs qui tentaient vainement d'égaler sa beauté.
Pourtant, cette autre fleur qui pouvait sembler banale et insignifiante à côté, continuait de prôner dans un coin de son cœur : le lys, et, en ce jour si important, il aurait tout donner pour les avoirs à ses côtés…


Il avait l'impression que des heures interminables passaient pendant le long discours du prêtre lorsque, soudain, des épines provenant de son bouquet se plantèrent dans les deux paumes de ses mains.

Le bleuté était pourtant persuadé que la personne qui lui avait remis ces fleurs lui avait assuré qu'il les avait toutes enlevées, pourtant, le sang sur ses mains qu'il tentait inutilement de cacher lui prouva encore une fois qu'ici aussi, il n'était pas le bienvenu.

Il eut alors toutes les peines du monde à maintenir son visage inexpressif face à cette douleur qui devenait de plus en plus lancinante.
Et, tout comme le sang coulait de ses mains, des larmes semblaient elles aussi vouloir se répandre le long de ses pâles joues.
Kuroko eut alors peur de perdre pied tandis que ses mains et ses jambes se mirent à trembler, toutefois ceci eut pour seul mérite de lui faire reprendre aussitôt ses esprits, ce qui, finalement, fut une bonne chance.

En effet, il vit subitement la bouche du prêtre former le nom de « Kuroko Tetsuya », pourtant il ne l'entendit pas : ses oreilles bourdonnaient et son cœur tambourinaient trop fort pour cela.
Il prit néanmoins une discrète et dernière grande inspiration, en espérant au passage qu'une bouffé de courage puisse se mêler à l'air qui pénétrait dans ses poumons.

Il se tourna ensuite, comme le veut le protocole, vers le jeune homme avec qui il n'allait pas tarder à prêter serment afin de lier sa vie à jamais avec la sienne.
D'un geste identique, le prince, qui lui faisait fièrement face, fit de même et lui dédaigna enfin pour la première fois de la journée un regard.

Ces yeux vairons… Les femmes devaient en être folles, Kuroko en était certain, et pourtant c'était lui qui se tenait ici, sur cette estrade, prêt à se marier avec l'homme pour qui il s'était entrainé corps et âme à tuer.

Son regard était si intense que le bleuté en oublia presque de respirer, et quand ses yeux croisèrent véritablement les siens, Kuroko remarqua qu'il l'étudiait avec une intensité qui lui colla aussitôt une boule au ventre. Ils n'étaient ni hostile, ni accueillant : son regard semblait uniquement le juger comme une énigme, comme un problème à résoudre.

Soudain, comme sorti de nulle part, un homme aux cheveux émeraudes émergea de la foule pour se retrouver aux côtés d'Akashi. Il portait d'élégantes lunettes et un costume tout aussi raffiné qui semblait, tout comme le sien, hors de prix.
Et, rien qu'en observant sa manière de se déplacer avec une grâce et une aisance naturelle, Kuroko comprit qu'il s'agissait du célèbre bras droit du prince.

Il tendit justement à ce dernier une bague qui ne laissait aucun doute sur sa valeur inestimable, avant d'en remettre une autre qui lui était tout aussi identique au bleuté.
Tout ce que put faire Kuroko en cet instant fut alors de la contempler, essayant ainsi de donner un sens à tout cela, comme si elle allait, à tout moment, répondre à toutes ses interrogations, à tous ses doutes.

Akashi se pencha sans plus attendre vers le plus petit avant de lui prendre doucement la main gauche. Pendant une seconde, Kuroko ressentit une telle fureur qu'il fut tenté de le frapper mais la voix du prêtre qui s'éleva aussitôt l'en empêcha, lui rappelant notamment le pourquoi de sa présence.

- Akashi Seijuro et Kuroko Tetsuya, vous avez écouté la parole de Dieu qui révèle la grandeur de l'amour humain et du mariage. Vous allez désormais vous engager l'un envers l'autre. Est-ce librement et sans contrainte ?

Kuroko eut envie de hurler que ce n'était pas normal, qu'il ne connaissait même pas le garçon en face de lui, que les seuls mots qu'ils ont échangés ensemble n'étaient que des pures menaces de mort.

Il lança alors un regard paniqué aux spectateurs mais ne retrouva que des visages souriants levés vers lui.
L'enthousiasme avec lequel tout le monde se liaient à cette mascarade ne fit alors qu'empirer son anxiété toujours plus grandissante.

Néanmoins, le bleuté s'exécuta sans protester : il ouvrit la bouche au moment où il devait le faire et prononça les mots appropriés qui correspondaient à son rôle.

-En fin de compte, je ne vaux pas mieux que tous ces gens, pensa-t-il devant l'obéissance aveugle dont il faisait preuve.

Le prêtre, inconscient de l'immense désarroi dont le bleuté était victime, continua la cérémonie de sa voix portante :

-En vous engageant dans la voie du mariage, vous vous promettez amour mutuel et respect. Est-ce pour toute votre vie ?

Encore une fois, le bleuté répondit mot pour mot ce qu'on lui avait appris, tel un parfait pantin.
Sa voix, néanmoins, continuait malgré lui de trembler tandis qu'il enviait Akashi dont la voix ne laissait transparaitre aucune émotion.
En effet, ce dernier continuait d'aborder ce même ton froid et neutre, comme s'il était étranger à ce mariage, comme si tout ceci n'était qu'une simple procédure de formalité.

Très vite, les échanges de consentements furent ensuite réalisés mais, du point de vue du jeune assassin, chaque phrase qu'il prononça ou entendit sonnait faux à ses oreilles, telle une mélodie qui s'efforçait en boucle de bercer tout le monde dans une belle et douce illusion.
Oui, ce n'était à ses yeux que de parfaites phrases apprises par cœur où l'on ne retrouvait aucune once de sincérité.

Pour autant, quand Kuroko reçut le signal tant attendu de la part du prêtre, il fit glissé lentement l'alliance de ses mains tremblantes pour la placer autour de l'annulaire que lui présentait son désormais "très cher" mari.
Il devait se l'avouer, il manqua plus d'une fois de la faire tomber, et cela à maintes reprises. Pourtant, une fois cette étape passée, le rouquin l'imita sans plus attendre et cela avec une grande facilité.

Sur sa peau, l'alliance sembla, tel un corps étranger, se resserrer autour de son doigt, tel une corde qu'on lui passerait autour du cou et qu'on aurait serré trop fort.

Sans plus attendre, le prêtre les déclara aussitôt mari et femme sous les applaudissements assourdissants des invités.
Akashi n'essaya alors pas de l'embrasser, pas même sur la joue, et Kuroko lui en fut extrêmement reconnaissant pour cela : il ne l'aurait sans doute pas supporté à l'heure actuel.

La foule se mit ensuite à hurler d'autant plus fort, laissant ainsi éclater sa joie.
Après tout, pour elle comme pour tous les autres, cette cérémonie n'était qu'un moyen de maintenir la paix et la cohésion entre le peuple et la royauté et par ces anneaux qui les liait à présent jusqu'à la mort, le premier pilier venait d'être enfin déposé : la paix semblait désormais à portée de main.

Au final, personne ne s'était interposer pour empêcher ce mariage grotesque et qui, pour Kuroko, ne ressemblait désormais plus qu'à une sentence de mise à mort publique.


Après la cérémonie, tout le monde descendit plus loin dans l'immense jardin où de longues tables offraient des verres de vin ou autre alcool dont Kuroko méconnaissait totalement l'existence.
Beaucoup de lumière éclairaient, pour cette occasion, le magnifique jardin en proie à la nuit qui faisait petit à petit son entrée, lui donnant ainsi un aspect presque irréaliste.

Pour faire bonne figure, Akashi posa une main sur le bas du dos du bleuté, et cela avec tendresse, avant de l'entrainer un peu plus loin au fond de l'impressionnant décor qui l'entourait.
Ils effectuèrent alors un long tour de pièce et acceptèrent les nombreuses félicitations qu'on s'empressa de leur adresser à leur approche.

Pourtant, à chaque fois que le jeune assassin voulait prendre la parole afin d'exprimer ses remerciements, un regard glacial de la part de son cher mari le coupa net dans son élan, renonçant ainsi à se faire remarquer plus que nécessaire.

Il décida alors de reporter son attention sur le décor féérique qui l'entourait : le ciel azure avait désormais laissait sa place à un ciel nocturne où les étoiles scintillaient de la même façon qu'elle le faisait chez son ancien « chez lui ».
Toutefois, il y avait beaucoup trop de lumière pour permettre au bleuté de les admirer convenablement.

Des musiciens, eux, jouaient de leurs plus beaux instruments une calme mélodie qui réussit le miracle de le détendre. Des notes de violon et de piano semblaient flotter autour de lui, douces et rêveuses, et, à leur écoute, ses épaules semblèrent se relâchèrent à leur tour.

De grandes tables traditionnelles venaient désormais d'être installées de manière à ce que chacun puisse manger, boire et s'amuser dans le confort le plus total.
Sur ces tables étaient étalées des mets raffinés, plus extraordinaires les uns des autres. D'immense plateaux contenant eux aussi de la nourriture circulait entre les convives, portaient par d'élégants majordomes et servantes.

Kuroko, dont l'estomac était noué par l'inquiétude depuis plusieurs jours, s'aperçut qu'il était désormais affamé.
Seulement, il ne tenta pas immédiatement d'approcher ces vastes tables napées. En effet, Akashi, dont les yeux trahissaient sa perplexité, semblait l'étudier du coin de l'œil, tentant de comprendre ce à quoi il pensait pour peut-être mieux l'en empêcher.

Néanmoins, après quelques minutes d'hésitations, Kuroko l'ignora et s'approcha d'une première table qui proposait une vingtaine de plats différents, tous aussi succulent les uns que les autres.

Pourtant, le bleuté ne put alors s'empêcher face à un tel festin de penser aux enfants squelettiques qu'il lui avait été donné de voir dans tout Teiko lors de ces missions d'observations.
Les rebelles avaient tenté à maintes reprises de les aider du mieux qu'ils le pouvaient, mais, pour la majorité des cas, ils n'avaient rien pu leur offrir de plus que la misère qui les rendait alors trop faibles pour survivre.

Ici, on semblait même vomir de plaisir dans une pièce réservée à cet usage et cela afin de mieux pouvoir manger par la suite. Ce simple état des faits coupa instantanément l'appétit au bleuté.

Ce dernier, dont la résolution fut alors balayée, retourna alors aux côtés de son compagnon sans jamais dédaignait lui adresser un regard.

A la place, il le reporta sur un vaste coin du jardin qui venait de faire office de piste de danse, de scènes pour les spectacles que leur offraient jongleurs et cracheurs de feu, et de lieu de rencontre pour les invités aux costumes les plus flamboyants et qui semblaient dès lors profiter de cette occasion pour étaler et se vanter de leur richesse personnelle.

Des visages et des noms continuèrent toute la soirée de défiler sous les yeux du jeune marié qui semblait toujours plus perdu dans ce monde superficiel de lumière et de richesse : il ne venait pas d'ici et ne voulait en aucun cas en faire partie. Mais avait-il le choix désormais ?

Par une pression plus forte dans son dos de la part de son "cher et tendre", Kuroko fit un effort de se sociabiliser, sachant très bien que c'était loin d'être sa tasse de thé. Tout le monde désirait en effet lui adresser la parole et Kuroko d'eut alors faire d'autant plus attention à chaque mot qu'il prononça, lui pompant petit à petit le peu d'énergie qui lui restait.

Ils parlèrent de la fête, de l'ambiance, de la nourriture, que de sujet qui se voulait divertissant et innocent mais qui ne respirer que la superficialité et l'arrogance.
Kuroko fit semblant d'être ravi, comblé de bonheur, alors qu'en réalité il n'éprouvait que de la réversion face à cette fête et à ces personnes qui vivaient loin de la douloureuse réalité qui sévissait en dehors de ces murs...


Après mainte et maintes poigné de main, enchainant les louanges et compliments interminables, un silence de mort s'installa, tel un coup de vent glacial, stoppant net tout conversation, quelle qu'elle soit. Même le piano qui venait pourtant d'entamer l'une de ses nombreuses partitions s'arrêta aussitôt.

Intrigué malgré lui, Kuroko tourna finalement la tête là où convergeait tous les regards, avant d'apercevoir sur la même estrade où il se tenait auparavant, Masaomi Akashi.
Ce dernier était enveloppé dans un costume noir et doré, taillé spécialement pour lui.
Kuroko n'en doutait pas une seule seconde : cet élégant costume avait pour seul et véritable but de rabaisser toute personne qui porterait son regard sur lui.

Le sang du jeune bleuté ne fit alors qu'un tour lorsque ses yeux croisèrent ceux de son dès à présent « beau-père » et que celui-ci se tourna vers lui, entamant quelques pas en sa direction.

-Que nous vaut l'honneur de votre présence ici, cher père ? dit soudainement et contre tout attente le prince, coupant ainsi son père dans son élan d'approcher davantage.

Kuroko remarqua de suite une once de méfiance dans sa voix, ce qui ne manqua pas de l'inquiéter encore plus sur le sort qu'on lui réservait dès à présent qu'il était lié à la famille royale.

-Quel horrible père serais-je pour ne pas venir féliciter en personne mon fils qui vient à peine de se marier ?

Tout comme celle de son fils, sa voix était glaciale, dénué de tout amour paternel ou de fierté.

Ils se serrèrent néanmoins la main d'un geste peut être trop professionnel pour l'occasion, mais le bleuté avait d'autres problèmes en tête pour y faire davantage attention.

Etait-il venu l'humilier une nouvelle fois ? Ou bien venait-il l'achever mentalement voire physiquement devant tout le monde ?
Il n'eut pas le temps de penser outre mesure sur ces hypothèses qui devenaient toujours plus délirantes, lorsque le roi s'avança dans sa direction pour l'étreindre dans ses bras.

Plus que de la peur, du dégout fut visible sur son visage, ce qu'il tenta en vain de cacher du mieux qu'il le pouvait.
Il hésita à couper court à cette mascarade familiale mais il fut vite enveloppé dans des effluves de rose et de sang, ce qui le pétrifia dès lors sur place.

Quand finalement le plus âgé décida de le repousser tout en enfonçant brièvement ses doigts dans l'épaule de son gendre, Kuroko ne put formuler le moindre mot ou geste à son encontre.

-Bienvenue dans ta nouvelle famille, mon cher Kuroko.

Encore une fois, ces quelques mots dissimulaient un sens caché : en utilisant son désormais ancien nom de famille, il voulait lui faire comprendre qu'il ne le considérait pas comme l'un des siens, qu'il ne ferait jamais parti de sa soi-disant famille.
En ce sens, cela ne le dérangea pas plus que nécessaire, le sentiment était réciproque.

-Je te souhaite tout le bonheur du monde et cela tant que tu vivras, finit-il avec un sourire sardonique sur les lèvres et qui n'avait rien de forcé.

Ici, le message était parfaitement clair, nullement besoin d'interprétation. Pourtant, seul lui semblait comprendre ce que cachaient réellement ses paroles mielleuses à vomir car tous les invités les regardaient, le sourire aux lèvres, comme s'ils venaient d'avoir l'honneur d'assister à la naissance d'une belle et nouvelle relation d'affection familiale.

Alors que Kuroko s'apprêta à lui répondre, une main saisit la sienne dans un mouvement brusque et violent malgré la douceur et la chaleur qui en émaner.
Kuroko se tourna alors vers Akashi qui continua de juger son père du regard.

Le bleuté en était sûr, derrière ce long silence gênant et ces regards remplis de sous-entendus, une conversation silencieuse se tenait entre eux.
Il aurait maintenant tout donner pour être loin d'ici, échapper à cette main qui serrait la sienne avec une tendresse bien dissimulée dont il doutait désormais l'existence.

Avant même qu'il ait pu faire quelque chose pour stopper cette atmosphère pesante, la voix d'Akashi résonna dans le majestueux jardin :

-Nous partons, déclara-t-il subitement.

Et, ni une ni deux, sans qu'il n'ait eut à donner son avis, Kuroko fut trainer vers la sortie du jardin royal.

Ils étaient les premiers à prendre congé, ce qui, bien évidemment, en étonna plus d'un. Cela leur valu notamment de nombreux sifflements incessants, ces derniers provenant, pour la plupart, de plusieurs personnes ivres dans l'assistance.
Parmi les railleries, une attira immédiatement son attention :

-Il y en a un qui est pressé de voir ce qu'il y a sous ce beau costume blanc !

Les joues de Kuroko s'enflammèrent aussitôt. Il eut de suite la subite envie de redescendre les quelques marches qu'il avait gravi pour aller donner, à tous, des coups qu'ils méritaient amplement.

Pourtant, malgré la stupidité de leurs propos, le bleuté savait au plus profond de lui qu'ils n'avaient pas totalement tors : Akashi restait, malgré son statut princier, un jeune homme de dix-neuf ans et, ce soir, c'était sa nuit de noce.

Non, Kuroko n'était pas assez naïf pour penser qu'il allait le ramenait chez lui seulement pour jouer au Shōgi toute la soirée.
De plus que ce genre de proposition aguicheuse n'était pas totalement inconnu aux oreilles du bleuté lorsqu'il repensa à leur première rencontre.


Une fois sorti du grand jardin d'où l'on pouvait encore entendre le son des violons, Kuroko se perdit vite dans un dédalle infinis de couloir et d'escaliers.
Pourtant, plus les couloirs devenaient somptueux, plus il pouvait compter dans sa tête le nombre de pas qu'il restait avant d'atteindre les quartiers privés du prince.

La panique envahissait une fois de plus le jeune homme qui n'avait désormais plus qu'une envie : s'enfuir, et cela pour aller n'importe où, mais pas ici.

Il resta alors pétrifié sur place quelques secondes, les yeux braqués sur l'homme qui continuait de lui tenir la main comme pour l'empêcher de s'enfuir.
Et alors qu'il cherchait tant bien que mal une solution de repli, il s'efforça de se vider la tête de toutes pensées négatives, avant de se reconcentrer uniquement sur le fait de poser un pied devant l'autre.

Il se remit ensuite, d'une démarche presque mécanique, de nouveau en route et lorsqu'il fut présenté devant une grande porte au bout d'un silencieux et solitaire couloir où figurait de magnifiques ornements dorés, Kuroko comprit qu'ils étaient arrivés à destination.

Akashi, tel un gentleman, ouvrit la porte devant lui avant de la lui tenir et de le laisser ainsi pénétrer le premier dans l'immense chambre qui se présentait à lui.
Le bleuté s'obligea alors à franchir, avec un sentiment de réticence évident, le seuil de la porte à pas de loup.

Lorsqu'il parvenu finalement, sans se retourner et cela presque à l'aveuglette, au centre de la chambre, le bruit du battant se referma derrière lui et retentit dans la pièce déserte de toute lumière.

Un silence pesant s'installa dès lors et, par l'absence de bruit de pas dans son dos, Kuroko remarqua à son plus grand enchantement, que son cher mari ne s'était pas donné la peine de le suivre.

Soulagé, le jeune homme soupira avant de se concentrer sur le paysage qui lui faisait face.
Malheureusement, il faisait un peu trop noire pour pouvoir admirer quoi que ce soit, mais le fastueux décor qui s'offrait néanmoins à lui, lui fit immédiatement écarquillait les yeux.

La pièce était tout simplement à couper le souffle : tout n'était qu'or et argent sur un fond vermeil qui était agrémenté de tableaux splendides.

Un magnifique lustre en cristal était accroché au plafond et, de ses plus beaux cristaux, illumina d'une faible lumière la pièce grâce à la lune qui s'y reflétait.

Kuroko entama alors un petit tour de pièce discret, rechignant toujours à faire du bruit.

Soudain, quelque chose sembla attirer son attention. Il s'approcha dès lors, d'un pas silencieux, d'un tableau soigneusement disposé en évidence au-dessus d'un imposant bureau en bois massif blanc.

Quand il tenta de s'y approcher, il remarqua qu'il s'agissait d'un portrait représentant une jeune femme aux traits fins.
Elle était tout simplement sublime, d'une telle beauté que son caractère naturel sembla alors être discutable. Un sourire angélique était visible sur son visage tandis que ses yeux respiraient la bienveillance et la générosité. Ses cheveux étaient écarlates et tombaient en cascades sur ses frêles épaules, lui donnant ainsi comme un air féérique.

Alors que le jeune homme se permit d'admirer davantage la beauté du tableau, il sentit, sans en savoir la raison, ses mains devenir subitement moites tandis qu'un violent frisson le parcouru.
A cela s'ajouta soudainement une sensation déplaisante qui lui chatouilla la nuque alors que son instinct, quant à lui, lui hurlait de s'enfuir sans plus tarder.

Il fit alors aussitôt volte-face, tous les sens en alerte, et balaya immédiatement la chambre de son regard perçant. Pourtant, cette dernière resta indéniablement vide et impeccable.

Finalement, lorsque tout lui parut en ordre et que le jeune assassin ne perçut plus le moindre bruit ou mouvement suspect, il se retourna de nouveau en direction du mystérieux tableau qui avait tant attirer son attention.

Et c'est alors qu'il les vit…

Oui, ces magnifiques yeux hétérochromes qui brillaient à la lueur de la nuit, exactement comme dans son rêve, ce qui lui valut immédiatement un autre long et froid frisson dans le dos pendant qu'aucun des deux ne dédaigna faire le moindre geste.

Grâce aux rayons de la lune, il réussit finalement à apercevoir les traits de la personne qui lui faisait fièrement face. Ces derniers affichaient une émotion que le jeune assassin eut lui-même du mal à déchiffrer. Du désir ? Du désespoir ?

Mais alors que Kuroko avait son nom sur le bout des lèvres, des doigts se refermèrent froidement autour de sa gorge, lui empêchant alors de respirer.


Voila ! J'espère que ce chapitre vous a autant plus que la fin vous a surprise (malgré qu'il ne se passe pas grand-chose finalement) !
Je suis désolée si ce chapitre peut sembler pour certains pas aussi bien rédigé que d'habitude : avec mes examens j'ai vraiment eu très peu de temps pour moi et je voulais vraiment poster quelque chose afin que vous n'ayez pas à patienter deux mois non plus.

En tout cas, j'ai toujours autant de mal à écrire les chapitres de cette fiction ! J'ai tellement envie que tout soit parfait ! De plus qu'elle n'est vraiment pas facile à écrire !
Bon, niveau faute d'orthographe c'est pas encore ça apparemment, mais j'espère surtout que le style d'écriture et l'intrigue continuent à vous satisfaire !

Sinon, j'hésite à faire passer ou non ma fiction au rating M en prévision de ce qu'il va se passer dans les prochains chapitres. Surtout qu'une amie m'a mise au défi d'écrire un lemon… Pas sûr que j'en sois capable, enfin tout dépendra de vos réactions et de vos demandes (ce que je ne ferais pas pour vous, mes petits lecteurs chéris !).

Je pense aussi, à l'avenir, faire un omake de ce chapitre mais du point de vue de Akashi (vu que ce chapitre-là était uniquement du point de vue de Kuroko, d'où l'absence de description sur notre petit bleuté), et je suis presque sûr qu'il pourrait en surprendre plus d'un !
Enfin, je verrai bien le moment venu et n'hésitez pas à me donner votre avis sur la question.

N'hésitez pas non plus à me donner vos impressions mais aussi vos hypothèses concernant les évènements qui vont suivre ou bien encore sur ce que vous aimeriez y voir figurer à l'avenir !

Voilà, je voudrais juste encore rajouter que je ne pourrais pas poster le prochain chapitre plus rapidement que prévu et cela parce que au moment où je poste ce chapitre, j'entame ma semaine de révision, c'est-à-dire ma dernière semaine avant mes deux semaines d'examen qui suivront à la suite.
Je ne pourrais alors donner aucune nouvelle pendant trois semaines, mais, rassurez-vous, si je réussi à avoir mon année sans passer par le rattrapage (prions s'il vous plait !) je vous promets de poster le prochain chapitre le plus vite possible, voire dans la semaine même de l'annonce des résultats !

En plus, j'ai déjà beaucoup d'idée pour le prochain chapitre et je suis plutôt impatiente (pour changer) de l'écrire ! Je précise tout de même qu'il risque d'être plus court qu'à l'accoutumé et que, normalement, le plan d'Akashi va enfin être dévoilé !
Et oui, je vous mets bien l'eau à la bouche avant de m'éclipser !

Alors, à bientôt j'espère !
Tetsuna.