Note de l'auteur :

Bonjour à tous !

Voici ma première fic publiée ici ! (publiée tout court d'ailleurs...)

Tout est parti d'un rêve. Je lis tellement de fanfictions que j'en rêve. Et une fois, je n'ai pas rêvé des aventures des personnages de Harry Potter, mais j'ai rêvé que j'y étais, moi ! Quand je me suis réveillée, mon premier réflexe a été de me dire : "faut que j'en parle à [Marie] !" (ma meilleure amie). Et cette histoire est née comme ça.

C'est une sorte de méta-fan-fiction : une fanfiction sur les fan-fictions. Vous retrouverez non seulement des éléments du canon, mais aussi beaucoup beaucoup de choses issues des fan-fictions. C'est normal, volontaire, et dans la mesure du possible, j'essaierai de vous donner des exemples des fan-fics qui m'ont inspiré telle ou telle idée.

C'est une aventure, une épopée, une comédie, un drame, une romance... Plein de choses. Il devrait y en avoir pour tous les goûts ! Même s'il y a de l'humour (autant que j'en sois capable ;) ), ce n'est pas une parodie ! Je reprends tous ces clichés pour en faire un ensemble que j'espère cohérent, construit et crédible.

Avertissements : certains clichés que je vais utiliser ne plairont pas à tout le monde... En vrac, il y aura du bashing de personnages (désolée si votre préféré en fait partie, mais ce n'est qu'une histoire ;) ), une jolie Marie-Sue et ses petits copains super!un-peu-tout-ce-que-vous-pourrez-imaginer, des évocations de sexualité (hétérosexualité, homosexualité, violences sexuelles...) et de violence...

Également, je lis énormément en anglais. Les noms propres seront donc en anglais, ainsi que les noms des créatures qui n' "existent" qu'en Grande Bretagne (les Détraqueurs seront les Dementors, par exemple).

Et enfin... le disclaimer : bien entendu, l'univers de Harry Potter, ses personnages, lieux et événements ne m'appartiennent pas. Ils appartiennent à J.K Rowling et aux entreprises auxquelles elle a bien voulu céder une partie de ses droits.
A cause de la nature-même de cette fic, je dois également préciser que de nombreux thèmes non canons ne sont pas les miens, mais viennent de fan-fictions.

Manon est à moi, par contre (hin hin)

Bonne lecture, et n'hésitez pas à me donner votre avis !


20 août 2008

Manon était perdue dans ses pensées et ne faisait pas particulièrement attention à ce qui se passait autour d'elle. Elle n'entendit donc pas la sonnette insistante quand elle commença à traverser la voie du tramway.

Par réflexe, elle tourna la tête à gauche pour vérifier que la voie était libre, mais c'était déjà trop tard : elle était engagée, et la sonnette piéton s'était transformée en coups de klaxon et en hurlements de freins. Le tramway arrivait sur elle.

Elle resta immobile, incapable de réagir. Son cerveau s'était brusquement tu. Elle sentit une violente douleur dans tout le côté gauche quand le véhicule la percuta, puis elle décolla du sol, et atterrit violemment quelques mètres plus loin, tête la première.

Elle sombra dans le noir.

Vendredi 3 novembre 1995

Chère Marie,

Oui, je sais, ça peut paraître absurde d'écrire un journal en utilisant le nom de sa meilleure amie, mais voilà, depuis deux jours que je suis ici, la première réaction que j'ai eue quand j'ai compris ce qui se passait, et celle que j'ai régulièrement quand j'essaie de réaliser vraiment ce qui m'arrive, c'est : Oh la vache, faut absolument que je raconte ça à Marie ! Et donc, comme je ne sais pas quand je vais pouvoir te raconter ça, et surtout, que je ne veux pas oublier le moindre petit détail à te raconter, j'écris ce journal en m'imaginant qu'un jour, tu le liras.

Tu as du constater la date, en haut. Novembre 1995. Et tu dois demander ce qui me passe par la tête. Il y a trois jours, j'ai eu un accident de tram. Le 20 août 2008, vers dix heures du matin. Enfin, accident de tram... J'ai voulu traverser, j'ai pas vu le tram, et il m'a foncé dedans. Ça m'apprendra à ne pas regarder avant de traverser...

Et, quand je me suis réveillée, je n'étais pas dans un hôpital, bardée de tubes en tout genre, avec divers membres dans le plâtre... Non, pas du tout...

J'étais à poil... à poil, en plein milieu d'une salle immense et remplie de monde en train de manger. Tous habillés en noir, avec des bougies qui flottaient en l'air... Chaleureux... J'ai paniqué, honnêtement. Comment réagirais-tu si tu te retrouvais sans rien du tout devant des centaines de personnes ? Typiquement le cauchemar devenu réalité.

Et là, un mec d'une quinzaine d'années se précipite vers moi, enlève sa robe noire (il avait des fringues en dessous, le veinard) et m'enveloppe dedans. Il émanait... je sais pas... Il donnait l'impression que la seule chose qui comptait pour lui en ce moment, c'était de me rassurer et de me dire que je n'avais rien à craindre. Et ma belle, il avait de ces yeux... Verts, absolument magnifiques ! Pas comme mes sœurs où leur vert est mélangé à du marron et du gris, si bien qu'on ne sait pas vraiment quelle couleur sont leurs yeux. Non, un beau vert émeraude, pur. Si je prends un feutre vert foncé et colorie ses iris, j'ai le même résultat...

Il m'a serrée contre lui et j'ai ressenti encore plus fort son envie de me rassurer. Il n'avait rien dit, c'était juste ce... qu'il émanait, je ne vois pas d'autre mot possible. Et curieusement, ça a marché : je me suis calmée. Je n'étais plus à poil devant tout le monde, et sa présence était vraiment réconfortante.

Un vieil homme s'est approché de nous. Il avait une robe de couleur bleu pétant, avec des étoiles argentées et dorées partout. Aïe, mal aux yeux... Il avait aussi une longue barbe blanche et de longs cheveux blancs, et des yeux très bleus qui semblaient pétiller. Il avait un sourire chaleureux, un peu comme ton grand-père favori sauf que... ce qui se dégageait de lui, ce n'était absolument pas de la chaleur. Certes, il y avait de la curiosité, ce qui était normal : je venais d'apparaître nue au milieu de leur repas, venant de nulle part... mais il y avait également de l'ambition, la soif de contrôle, la manipulation, le calcul... Pas une belle âme, et très loin de ce que son sourire disait. J'ai eu peur de lui.

Le garçon a du le ressentir, parce que son envie de me rassurer s'est faite plus forte, et il m'a serrée davantage contre lui. Le vieux ne s'est pas approché plus près, mais il s'est tourné vers quelqu'un d'autre :

« Severus, apporte une Potion de Sommeil. »

(C'est écrit en français, mais ils parlent en anglais. Je suis gentille, je pense à toi qui ne parles pas anglais, et j'écris tout en français... Mais par contre, les noms propres resteront en anglais. Ce sont des noms propres, après tout...)

J'étais encore sous le coup de la panique, et je n'ai pas réalisé ce qu'il venait de dire. Ce n'est que maintenant que je t'écris et que j'ai fait le tri dans mes pensées que je peux vraiment te dire ce qui s'est passé. Toujours est-il que quelqu'un d'autre s'est approché. Un grand gaillard tout en noir, avec de longs cheveux raides et graisseux, une expression sévère. Mais son... aura n'était pas aussi sévère. Il avait l'air lui aussi curieux, mais il n'y avait pas tout ce côté négatif que dégageait le vieux. Juste cette curiosité et la volonté de faire son devoir. Il a donné une fiole au garçon, qui me l'a fait boire.

Et je me suis endormie.

Quand je me suis réveillée, j'étais dans un lit d'hôpital. Je me suis dit que tout ça n'avait été qu'un rêve, un drôle de rêve, mais pas si étonnant quand on connaît mon obsession de ces dernières semaines pour tout ce qui comporte la moindre mention à Harry Potter.

J'avais un mal de crâne affreux, et j'avais l'impression que si j'ouvrais les yeux, ils allaient cramer avec la lumière du jour. Sans trop bouger, de peur d'avoir mal, j'ai fait un rapide point : je peux tout sentir, tout va bien. À part ce foutu mal de crâne.

Il y avait deux personnes qui discutaient (en anglais toujours, mais j'ai l'impression que ce sera le cas pendant un moment, alors je vais arrêter de le dire, et considère que tant que je ne précise rien, ce sera de l'anglais).

« … Venue de nulle part ? a fait une voix de femme, surprise.

–Oui, Poppy. Et son pouvoir est important. »

Une voix d'homme, douce.

« Une empathe, a repris la femme. Cela fait des années que je n'en avais pas vu.

–Cette jeune fille me donne l'impression d'être une voyageuse, a fait la voix de l'homme, clairement songeuse.

–C'est-à-dire, Albus ?

–Une personne ayant voyagé entre deux dimensions spatiales ou temporelles, a expliqué la voix d'homme patiemment. Et vu sa réaction à son arrivée, ce n'était pas volontaire. Je me demande ce qu'elle sait de notre monde.

–Si elle vient d'une autre dimension, il est probable qu'elle ne sait rien.

–Cela est bien possible, a admis 'Albus'. Sa réaction dans la Grande Salle était plus qu'étrange. Cette confiance envers le jeune Harry, et sa méfiance envers moi.

–C'est une empathe, a affirmé la femme. Elle a du reconnaître que Mr Potter ne voulait que l'aider. Vous, vous l'observiez déjà avec votre esprit cherchant à comprendre les implications, et ça a du l'effrayer.

–C'est sans doute ça, Poppy, a répondu l'homme presque joyeusement. Harry a-t-il cherché à la voir ?

–Oui. Avec Miss Granger et Mr Weasley, bien entendu, a bougonné 'Poppy'. Je leur ai dit qu'il valait mieux ne pas la perturber davantage, et que les visites étaient pour l'instant restreintes tant qu'on n'en saurait pas plus sur elle.

–C'est parfait, Poppy. »

J'ai entendu 'Albus' s'éloigner. Tu auras reconnu les noms, et cette fois-ci, contrairement à ce qui s'était passé dans la Grande Salle, moi aussi. Les noms des personnages du monde de Harry Potter. Honnêtement, j'ai hésité entre le fait que finalement, je n'étais pas encore réveillée, et le fait que quelqu'un avait profité de mon inconscience pour me faire une super blague.

J'ai ouvert les yeux. J'étais dans une infirmerie. Je ne peux même pas appeler ça un hôpital : il y a une trentaine de lits en métal alignés face à face contre deux murs, des tables de chevet entre chaque lit, mais aucun appareil médical en vue. Un peu comme une infirmerie de colonie (je sais que tu n'as jamais été dans une colonie, mais je pense que tu peux imaginer. Sinon, l'infirmerie des films Harry Potter est assez fidèle.).

L'infirmière, appelons la Madame Pomfrey en attendant que la blague soit levée, s'est approchée de moi, et m'a vue avec les yeux ouverts :

« Ah, Miss, vous êtes réveillée ! Vous nous avez fait une belle frayeur ! Comment vous appelez-vous ? »

J'ai hésité. Est-ce que quelqu'un qui me ferait une blague ne saurait pas mon nom ? Mais après tout, si la blague voulait être crédible, il fallait bien qu'elle fasse semblant. Alors j'ai joué le jeu, espérant la prendre en défaut plus tard :

« Manon.

–Manon. Ce n'est pas un nom anglais.

–Je suis Française.

–Ah, très bien. »

Elle avait l'air soulagée. Peut-être par le fait que je ne venais pas d'une dimension si lointaine que je ne comprendrais pas l'anglais ou la géographie de base de notre planète. Je ne sais personnellement pas si je suis dans une autre dimension ou non, mais toujours est-il que géographiquement et linguistiquement, je ne serai pas perdue...

« Et de quoi vous souvenez-vous avant d'arriver ici ? m'a-t-elle demandé.

–Ici où ? Où suis-je ?

–Vous êtes à présent dans l'infirmerie de Hogwarts, école de sorcellerie et de magie de Grande Bretagne. Vous êtes Française : êtes-vous scolarisée à Beauxbâtons ?

–Non, j'ai répondu rapidement avant de demander : En quelle année sommes-nous ?

–Pardon ? s'étonna sincèrement l'infirmière.

–Je me réveille dans un endroit inconnu pour moi, dans lequel je n'ai aucune raison d'être. Je crois que ma question n'est pas si illégitime. »

Je sais, je babille et donne l'impression de me justifier. Mais c'est aussi un peu ce que je ressentais. Je n'étais pas en confiance, et sans doute que parler me permettait de gagner du temps pour que j'ai enfin les infos nécessaires à la bonne compréhension de ce qui se passait. Et sans doute aussi que ça me permettait de manifester un peu ma nervosité, et tant pis si c'était un peu arrogant ou agressif.

Elle n'avait pas l'air d'être d'ailleurs particulièrement vexée ou outrée par mon ton ou mes paroles, puisqu'elle a répondu facilement :

« Nous sommes le 1er Novembre 1995. »

Alors là, je dois t'avouer, j'ai été sur le cul. Je ne pensais pas qu'ils auraient poussé la blague aussi loin que donner une date crédible. Elle a du voir ma surprise, parce qu'elle m'a demandé :

« Quelle est la date dont vous vous souvenez ?

–Vous le savez parfaitement... » j'ai répondu lentement, à la fois méfiante et impatientée.

Je commençais à en avoir marre. Les blagues les plus courtes sont les meilleures, n'est-ce pas ? Je suis heureuse de ne rien avoir, mais ce n'est pas une raison pour se moquer de moi.

« Miss Manon, je n'ai aucune idée de ce qui vous a amené ici, et d'où vous venez. Il nous faudrait quelques réponses pour qu'on puisse vous aider. »

Et là, j'ai commencé à avoir peur. Elle n'avait pas l'air de plaisanter du tout. Elle ne dégageait que sérieux et professionnalisme. Et un peu d'inquiétude à mon sujet. Pas du tout les émotions que j'imagine de quelqu'un qui sait qu'il me fait une blague (d'ailleurs, quand est-ce que je panique à l'idée de percevoir aussi facilement les émotions des autres ?). Et je ne connais personne qui aurait fait une telle blague. Je dois être dans un rêve. Oui, un rêve, c'est pas mal... En plus, je rêve d'être à Hogwarts ! C'est génial !

Alors, j'ai joué le jeu, et j'ai soupiré :

« La dernière date dont je me souviens, c'est le 20 août 2008, je viens de Lyon, en France. J'ai vingt-et-un ans, et je ne pratique pas la magie. »

Ce qui est bien, avec les rêves, c'est qu'on a moins peur quand on voit l'infirmière sortir une baguette magique pour lancer quelques sorts sur soi. Elle a froncé les sourcils :

« Vingt-et-un ans, vous dites ?

–C'est l'anniversaire que j'ai fêté il y a deux mois, oui. Presque jour pour jour, d'ailleurs. »

Elle a fait apparaître un grand miroir en pied à côté de mon lit (j'aime la magie !) et m'a aidée à descendre du lit pour que je me place devant.

Oh le choc !

Je n'ai pas vingt-et-un ans. En tout cas, pas dans ce rêve. J'ai quoi... quinze ans, seize ans ? Et... honnêtement... je n'ai jamais été aussi belle de ma vie. On m'a mis un pyjama blanc, pantalon et chemise. Et je vois bien que je suis mince. Pas maigre, mais mince, mince comme en bonne santé, quoi. J'ai soulevé le bas de la chemise, et j'ai vu que toutes les traces de vergetures étaient parties. J'ai un joli ventre tout plat, tout doux, tout uni. En serrant la chemise, j'ai vu une jolie poitrine, pas celle qui pend parce qu'elle est trop importante, mais une jolie bien ferme, bien ronde. Bonnet B, maximum. Certainement pas mon gros D habituel. J'ai de jolies fesses, bien rondes et bien fermes elles aussi, pas les énormes trucs que j'avais avant. Les cuisses sont minces, sans vergeture ni peau d'orange. Les bras n'ont plus l'air énormes. Plus de double menton.

Et le visage... En soi, il n'a pas tant changé : les boucles brunes, les yeux marrons, la forme des yeux, les sourcils épais, les lèvres sombres, le nez rond, quelques tâches de rousseur... Tout est là. Mais la peau est nette, sans les traces des boutons d'adolescence, sans les pores, sans rien, parfaite. Je n'ai plus les dents du haut en avant, et ça change toute ma bouche : elle a l'air plus douce, moins pulpeuse, la lèvre du bas a l'air moins boudeuse. Et ma dent cassée ne l'est plus. Les dents du haut, alignées avec celles du bas, sont moins importantes, plus proportionnées. Et parfaitement blanches.

Eh, j'aime ce rêve : je suis canon !

Je me tourne vers Madame Pomfrey, qui m'observe attentivement :

« Ça fait du changement, j'ai dit lentement.

–C'est-à-dire ?

–C'est moi, sans être moi. Le moi de vingt-et-un ans est obèse. Ce n'est pas une affirmation à la légère d'une fille qui se trouve trop grosse : ma balance affichait en moyenne quatre-vingt-quinze kilos. Je dois en peser au moins trente de moins à présent.

–Cent dix-neuf livres, » a acquiescé Madame Pomfrey.

Aaaahhhh ! Les sorciers britanniques ont visiblement oublié de passer au système de mesure international en même temps que leurs camarades non-magiques... Et je ne connais absolument pas les conversions en kilos, mètres et tout... Je sais que je devrais, je les ai apprises l'an dernier, mais c'est le genre de choses que j'oublie sitôt les partiels passés... Apparemment, j'aurais du garder ça en mémoire...

« Je suis désolée, j'ai balbutié. Je ne sais absolument pas à quoi ça correspond en kilos. Un peu moins de soixante, c'est ça ? »

Elle m'a regardée un moment, avant de sourire :

« Française, n'est-ce pas ? a-t-elle dit, gentiment moqueuse. Les Nés-Moldus ont souvent le même problème en première année. Cela fait cinquante quatre kilos. »

Je l'ai regardée avec des yeux ronds :

« Même quand j'avais quinze ans, je faisais vingt kilos de plus que ça. J'ai toujours été ronde. Et... Plus maintenant. Et ma peau est plus belle, aussi. Même adulte, j'ai gardé les traces de l'acné adolescente, j'avais des cicatrices légères de boutons sur les côtés du visage. Rien qui ne puisse disparaître avec un peu de fond de teint, mais là, je n'en ai même plus besoin. Je n'ai plus eu une peau aussi parfaite depuis le début de l'adolescence. C'est moi, mais en plus sain, nettement plus sain. Est-ce que vous avez un sort pour donner mon âge ?

–Quinze ans et cinq mois, a répondu l'infirmière sans hésiter.

–Ça explique l'absence des cicatrices, j'ai dit en tirant sur la chemise pour dévoiler l'avant de l'épaule à travers le col. Chirurgie, j'ai ajouté en voyant son regard. Quand j'ai eu quinze ans, enfin, en mars l'année de mes quinze ans, c'est-à-dire en mars prochain selon votre sort, on a détecté un cancer, et j'ai été opérée pour que je puisse guérir. Rien de méchant, enfin, une fois traité, mais ça m'a laissé une grosse cicatrice là. »

J'ai tracé du bout du doigt l'emplacement habituel de la grosse cicatrice sur le plat à l'avant de l'épaule gauche, puis la petite plus discrète un peu plus haut sur le cou :

« Et là. Vous pensez que je serai à nouveau malade dans quelques mois ?

–Je n'en sais rien, Miss. Vous me dites que votre corps a beaucoup changé en plus de rajeunir. Peut-être que la maladie ne sera pas là.

–J'espère, j'ai soupiré. Ce serait bête d'être ici et de ne pas en profiter à cause d'un foutu cancer...

–Vous savez où nous sommes ? a dit l'infirmière, surprise.

–Je... Je ne sais pas ce qui se passe, j'ai répondu en hésitant. On dirait un rêve, en fait. J'ai eu un accident de circulation, je n'ai pas vu un tram arriver, et il m'a fait décoller. Et pouf, me voilà ici. Alors est-ce que c'est vraiment magique et que j'ai fait une sorte de voyage spatio-temporel ou est-ce que c'est un rêve, je n'en sais rien. Mais Hogwarts est connu de tout le monde, en 2008. Sauf que personne ne croit en son existence. C'est le lieu d'une série de romans, qui parlent de magie. Hogwarts, dans ces romans, est une école de magie, la meilleure de Grande Bretagne. Et il s'y passe... des choses intéressantes... à partir de 1991. Nous sommes en 95, vous dites ?

–C'est cela.

–Est-ce que ces livres sont vrais ? Est-ce que l'an dernier, il y a eu le Tournoi des Trois Sorciers, ici ?

–Oui.

–Et... »

Je me suis interrompue. Je dois garder à l'esprit qu'en effet, la possibilité d'un voyage spatio-temporel est vraisemblable. Après tout, je n'ai jamais connu la magie, mais ce n'est pas pour autant qu'elle n'existe pas. Après tout, la magie n'est pas censée être connue de ceux qui ne la pratiquent pas. Je veux dire, peut-être que ce drôle de truc qui m'arrive est réel. Peut-être que je suis réellement à Hogwarts, soit dans le passé, soit dans une réalité alternative...

Mais si c'est le cas, je dois garder à l'esprit que les personnes qui y sont actuellement ne savent pas ce qui se passera, en 96, 97, 98... et ainsi de suite. Je ne dois pas montrer ce que je sais, parce que si c'est réel, cela risque de faire du mal. Plus de mal que de bien, si je me vantais de connaître l'histoire avant qu'elle ne se déroule.

Surtout que la question essentielle est : quelle histoire ? J'ai lu les livres, certes, mais rien ne dit qu'ils sont vrais. Ce sont des livres pour enfants non-magiciens, beaucoup de choses ont du être passées sous silence. Et puis, même les films divergent déjà un peu des livres, sans parler des fan-fics qui, même si elles sont basées sur le même univers, ont tendance à explorer des voies complètement différentes. Et même si ces fictions ont été écrites pour le plaisir, certaines des questions que ces fan-fics soulèvent sont trop pertinentes pour que je me permette de dire n'importe quoi. Quelle est la réalité de ce monde ?

« Est-ce que je suis magicienne ? » j'ai donc seulement demandé.

Madame Pomfrey m'a observée. Elle a compris que j'avais changé ce que je voulais dire. Mais elle a simplement répondu :

« Oui. Vous êtes sorcière. Et empathe. Vous savez ce que ça veut dire ?

–Je peux percevoir les émotions des gens ? »

Voilà qui explique bien des choses.

« C'est ça. Il vous serait utile d'apprendre à contrôler ce pouvoir si vous voulez supporter la vie en collectivité. »

J'ai hoché la tête. Pour l'instant, il n'y avait qu'elle, je ne sentais que sa curiosité et son inquiétude quasi-maternelle, mais j'imagine ce que ça peut donner au milieu d'une foule.

« Qu'est-ce que je vais devenir ? j'ai demandé.

–Albus Dumbledore, le directeur de cette école, va vous inscrire ici et vous accorder une bourse pour que vous puissiez vous acheter votre matériel et quelques vêtements. Il estime que si vous êtes apparue ici en ce moment, c'est qu'il y a une bonne raison.

–Je comprends.

–Vous serez intégrée en tant qu'étudiante, a continué l'infirmière. La directrice adjointe, le Professeur McGonagall, ne va pas tarder à arriver pour vous parler de vos options. Elle va aussi vous apporter un livre pour que vous puissiez maîtriser votre pouvoir d'empathe. Vous ne commencerez les cours que lorsque ce sera le cas.

–Merci beaucoup. Pour tout. »

Elle m'a observée un moment, et j'ai senti son inquiétude s'accroître.

« Vous prenez les choses trop calmement.

–J'ai du mal à réaliser, j'ai reconnu. Hogwarts, du fait de la célébrité des romans, ne m'est pas un endroit inconnu, mais je n'avais jamais considéré que c'était un endroit qui pouvait vraiment exister. Je vais accuser le coup dans quelques heures, sans doute. Ne vous inquiétez pas pour mon manque de réaction, c'est normal chez moi. Soit je réagis comme ça, soit je suis complètement hystérique.

–Cela me semblerait plus normal. »

J'ai souri. Je ne suis pas exactement du genre à devenir hystérique... Et certainement pas devant quelqu'un. La dernière fois que j'ai craqué devant quelqu'un, c'était devant mon père, pour mon premier jour de chimio, il y a cinq ans... Je suppose que quand elle partira, je vais avoir le temps de réfléchir et sans doute de paniquer un peu, mais de là à perdre complètement mes moyens... J'aime trop contrôler mes émotions pour cela.

De plus, même si je n'en avais jamais vu, j'ai toujours fondamentalement accepté l'idée que la magie existait. Tu le sais, je ne lis pratiquement que de la fantasy, je n'écris quasiment que ça aussi, et mes livres qui ne sont pas des romans parlent de contes de fées, d'études sur les êtres fantastiques et les mythologies des diverses civilisations. Au fond, je suis tout à fait préparée à faire face à ce genre de chose...

« On verra plus tard comment je réagirai, j'ai fini par dire.

–Recouchez-vous, en attendant, a conseillé l'infirmière. Vous m'avez demandé si vous étiez magicienne. Vous ne l'êtes normalement pas ?

–Pas à ma connaissance, j'ai répondu en obéissant.

–Je demanderai au Professeur McGonagall de vous accompagner dans l'achat d'une baguette magique alors. »

Elle est repartie vers son bureau, et je suis restée toute seule. À présent, j'avais l'esprit bien réveillé.

Donc, certitude, je suis à Hogwarts, en 95, cinquième année de Harry Potter. Je suppose qu'il serait plus sain pour ma raison de continuer à croire que tout ça n'est qu'un rêve, mais... bon, c'est tordu, je sais, mais tu sais que je ne sais pas fonctionner simplement... Dans les rêves, le personnage principal (ici, moi) ne sait pas qu'il rêve... Est-ce que le fait que je me pose cette question : est-ce que je rêve ne veut pas dire justement que je ne suis pas en train de rêver et donc d'accepter tout simplement ce qui m'arrive comme une réalité onirique ? Est-ce que le fait que je me pose cette question doit confirmer que tout ça est d'une certaine manière bien réel ? Bon, tu as quatre heures pour répondre à cette question, sans calculatrice... Perso, ça fait deux jours, je n'ai toujours pas de réponse...

Mais en attendant, pour ma santé mentale, je suis partie du principe que tout ça est réel. À part le fait que je suis à Hogwarts et que j'ai rencontré Poppy Pomfrey et d'autres adultes de la littérature potterienne, tout est extraordinairement cohérent et normal. Il n'y a pas de saut temporel comme il peut y en avoir dans les rêves, j'ai faim, j'ai des besoins naturels, je m'ennuie, je me pose des questions philosophiques, je remets en cause la réalité de ce que je vis... Et comme je n'ai pas envie de finir comme Kant (tout ce qui est hors de notre perception n'est pas réel, tu te souviens ?), ben on va partir du principe que tout ça est réel et que je suis vraiment à Hogwarts en train de vivre cette drôle d'aventure.

D'où le journal, que j'ai demandé à Pomfrey. Ça fait des années que je n'en ai pas tenu, mais là, je crois que c'est typiquement le genre de circonstances qui justifient l'utilisation d'un journal...

Alors maintenant qu'on a accepté que c'est réel, on reprend ce qui m'est arrivé depuis le début :

Je suppose que le garçon qui m'a inspiré confiance à mon arrivée, c'est justement Harry Potter. Les yeux verts et l'esprit chevaleresque. L'homme en noir et aux cheveux gras, à l'esprit pratique et professionnel, Snape, évidemment. Le vieil homme qui m'a effrayée, c'est Albus Dumbledore. Rien à dire, j'ai détesté ce qu'il dégageait. Et si je suis une empathe qui détecte d'une manière ou d'une autre les émotions des autres, c'est que le vieux est vraiment le manipulateur que j'ai cru percevoir.

Ce qui m'amène à la réflexion suivante : dans quelle mesure puis-je faire confiance aux livres ? Dans les livres, Dumbledore est certes manipulateur, mais reste avec un objectif noble, et ses manipulations ne sont que les moyens nécessaires pour parvenir à cet objectif. Mais là, ce sont des ambitions personnelles, et non altruistes, que j'ai perçues. Est-ce que ces fan-fics décrivant Dumbledore comme un manipulateur finalement peu digne d'être qualifié comme leader du clan de la Lumière sont plus proches de la réalité du monde dans lequel je me trouve ? Entre deux extrêmes du très bon et altruiste Albus et du bâtard Dumbledore quasiment égal à Voldemort, il y a tout un éventail de possibilités, et il faut que j'en sache plus.

Surtout que... dans les livres... je ne suis pas là. C'est idiot à dire, mais c'est un fait. Il n'y a aucun personnage qui arrive avec sa connaissance même partielle du possible futur de la guerre contre Voldemort et de la destinée de Harry Potter. Or, même s'ils ont souffert, Harry et ses amis, dans les livres, ont réussi. Dans quelle mesure puis-je influencer ce parcours ?

Et dans quelle mesure cela va-t-il influencer mon avenir ? En 95, j'avais huit ans. Encore quelques années, et je découvrirais l'univers de Harry Potter. Est-ce que les livres vont être changés, suite à mon intervention ? Est-ce que dorénavant, tout le monde saura qu'il y a une Manon qui est arrivée d'on ne sait où pour jouer avec le temps ?

Et qu'est-ce que je deviens ? Est-ce que je suis là temporairement, le temps d'effectuer je ne sais quelle mission donnée par le destin, puis je repartirai comme si de rien n'était dans mon univers confortable de Manon Descosses, sans magie et obèse ? Qu'est-ce que je suis devenue après cet accident ? Est-ce que je suis morte et la magie ou je ne sais quel être supérieur me donne une deuxième chance en m'envoyant ici ? Est-ce que je suis dans le coma et je vais revenir à moi en ayant l'impression d'avoir vécu une super aventure et en me disant « oh, génial, il faut absolument que je raconte ça à Marie ! » ?

Voilà, je commence à réaliser... Bon sang, je suis dans une situation délicate... C'est moins drôle, tout d'un coup...

Bon, laisse ces pensées déprimantes de côté. Pour l'instant, je suis ici, j'ai à nouveau quinze ans, je suis bien foutue, et je fais de la magie... Autant en profiter, et on va éviter de tout foutre en l'air. Ce sera déjà pas mal. Connaissant mon aptitude à mettre mes gros sabots dans les plats en porcelaine, c'est mal barré...

Bon, discussion philosophique terminée, continuons sur ce qui s'est passé.

McGonagall est arrivée. Elle est vraiment aussi sévère que ce que dit tout le monde. Grande, mince, très droite, chignon que toutes les danseuses étoiles envieraient... Mais elle a une aura chaleureuse, autoritaire, certes, mais attentive. Elle me donne l'impression d'être fiable. Je comprends pourquoi les Gryffindors l'aiment tant malgré sa sévérité et leur tendance à jouer les têtes brûlées. On dirait une grand mère qui ne gâte pas trop ses petits-enfants, mais qui reste à leur écoute si besoin. Ça doit pas être évident, n'empêche, de gérer les états d'âme de centaines d'enfants qui sont trop loin de leurs parents pour se confier à eux.

« Bonjour, mademoiselle.

–Bonjour Professeur.

–Vous savez qui je suis ? s'étonna le professeur.

–Madame Pomfrey m'a dit que le Professeur McGonagall viendrait me rendre visite. Je suppose que c'est vous. »

Ne pas se trahir, ne pas se trahir...

« En effet, a répondu la femme d'un ton approbateur. Comment vous appelez-vous ?

–Manon.

–Avez-vous un nom de famille, Manon ?

–Oui, mais... Je ne sais pas si je suis dans une réalité alternative, et donc si je peux donner mon nom de famille, ou si je suis dans le passé, et dans ce cas, la vraie petite Manon de 1995 n'apprécierait pas d'avoir un homonyme...

–Je comprends, a fait McGonagall en pinçant les lèvres, apparemment pensive. Le nom de votre mère, peut-être ?

–C'est une idée. Manon Nestral.

–Bien. Miss Nestral, donc. Votre accent indique que vous êtes Française ?

–C'est ça, j'ai répondu avec un sourire. Mais je suis quasiment bilingue et l'immersion dans un milieu anglophone est certainement tout ce qui me manque pour le devenir complètement. Je n'aurai pas trop de difficultés à suivre vos cours, à part peut-être le vocabulaire technique qu'il me faudra apprendre.

–Aviez-vous connaissance de la magie ?

–Oui et non. Je viens d'une réalité où Hogwarts est le lieu principal d'une série de romans. Sept romans, racontant l'histoire de quelques sorciers à une époque charnière de leur histoire. Dans quelle mesure ces romans racontent la vérité, je n'en sais rien, mais s'ils sont un minimum vrais, j'ai un tout petit peu de culture générale magique. Mais je n'ai jamais pratiqué la magie, et je n'étais pas empathe avant d'arriver ici.

–Alors le livre que je vous apporte vous sera utile, affirma le professeur. Albus a terminé la procédure d'inscription et débloqué votre bourse d'étude. Vous la conserverez tant que vous aurez des résultats acceptables vous permettant de passer en année supérieure. Nous ne tolérons pas les redoublements avant les OWLs.

–En quelle année vais-je être admise ?

–À cause de votre âge, ce sera la cinquième. L'année des OWLs, justement. Vous sentez-vous le courage d'effectuer en une année ce que les autres font en cinq ? »

Je dois reconnaître, j'ai eu envie d'afficher un gros sourire : j'aurais bien aimé condenser le collège et le lycée en deux années, cela aurait rendu l'apprentissage nettement plus stimulant. Mais est-ce que les cours ici sont plus denses ? Je n'en sais rien. Après tout, cela reste quand même un enseignement destiné au plus grand nombre, et il faut donc que la majorité des sorciers puissent passer leurs OWLs avec une moyenne acceptable. Peut-être pas les quatre-vingts et quelques pour cent de notre bac, mais tout de même. Cela reste leur diplôme de base avant qu'ils se spécialisent là où ils réussissent le mieux. Si je travaille sérieusement (hum hum, aucun commentaire, merci), cela devrait être faisable. Et bon sang, je vais apprendre la magie ! Si c'est pas une belle motivation, ça ?

« J'ai le courage, en effet, j'ai finalement répondu. Ça a été mon rêve à l'époque où j'étais au collège.

–Bonne élève ?

–Euh... Sans travailler, y compris pendant les leçons parce que je m'ennuyais, j'avais entre soixante-quinze et cent pour cent de réussite selon les matières. Je suppose qu'en travaillant et avec ce challenge qui va me motiver, je devrais arriver à avoir au moins soixante pour cent ? Cela correspond à votre A, n'est-ce pas ?

–C'est bien ça, a répondu le Professeur en fronçant les sourcils. Bien, nous vous laissons jusqu'à Noël pour voir comment vous vous en sortez. Si à Noël, vous n'avez pas entamé le programme de deuxième année en rattrapage, nous verrons des solutions de secours.

–D'accord.

–Faites-moi savoir quand vous aurez terminé ce livre et maîtrisé votre pouvoir. Nous irons alors acheter des robes et votre baguette. Je m'occupe en attendant de récupérer vos livres.

–Merci. Est-ce que je pourrais avoir les livres de première année dès que vous les aurez ? Ça me permettra de commencer au moins la théorie, et de me changer de lecture si celle-là devient trop pesante, avant que j'en sois dégoûtée.

–D'accord, a approuvé le professeur. Ensuite, dès la troisième année, les élèves ont la possibilité de choisir au moins deux options parmi une liste déterminée : Soins aux Créatures Magiques, Étude des Moldus, Divination, Arithmancie, et Runes. Y a-t-il déjà quelque chose qui attise votre curiosité ? »

J'ai pris le temps de réfléchir. Apparemment, cet Hogwarts se rapproche pas mal de celui des livres : les options sont les mêmes. Je suppose que les matières principales doivent l'être également. Donc, quoi choisir ?

« Étude des Moldus n'a aucun intérêt, j'ai dit sans hésiter. Je viens d'un futur qui a un gros écart technologique avec 1995. Même si votre cours est à jour, je vais avoir l'impression de vivre un beau retour en arrière. Inutile. Bon sang, vous n'avez sans doute même pas encore Internet ! »

McGonagall m'a regardée bizarrement, mais n'a pas insisté.

« C'est quoi exactement, l'Arithmancie ? »

Parce que je connais deux versions : officiellement, l'Arithmancie est à la numérologie ce que les équations à deux inconnues sont aux opérations simples de calcul... Mais beaucoup de fics en font tout autre chose...

« C'est ce qui permet de définir de manière scientifique un sort, a répondu le professeur. On utilise pour cela des formules arithmantiques, qui donneront des résultats précis et fiables, si ce n'est un peu complexes.

–Avec des chiffres ?

–En effet.

–Alors non, j'ai décrété. Je suis une littéraire, trop de chiffres me donnent le tournis. Divination... Je suis empathe, j'espère que je n'ai pas également de don de vision... »

Et lire dans les feuilles de thé n'a jamais été mon credo. À part pour plaisanter dans une soirée arrosée...

« Il ne vous reste plus que Soins aux Créatures Magiques et Runes, » m'a annoncé le Professeur.

J'ai réfléchi et j'ai souri :

« Ça me va : je découvre les créatures qui habitent le monde magique, et j'apprends enfin les runes, moi qui en avais toujours eu envie mais avais eu peur d'apprendre n'importe quoi si je me formais toute seule. Ces deux options me vont.

–C'est noté. Je vous inscris également dans ces deux cours et vous apporterai les livres de troisième année. Bienvenue à Hogwarts, Miss Nestral. »

Et je n'ai vu personne d'autre de la journée qu'elle lorsqu'elle est repassée plus tard m'apporter des livres de première année (troisième année pour les Runes et les Soins aux Créatures Magiques) et une tenue de base complète, et Madame Pomfrey qui surveille si je vais bien et m'apporte mes repas.

Et voilà donc où j'en suis, deux jours plus tard. J'ai fini de lire le livre sur l'empathie. C'est un drôle de pouvoir, proche de la Légilimancie dont on parle dans les livres, sauf que ça ne concerne pas les pensées, mais les émotions et sentiments, que les Occlumens ne pensent d'habitude pas à bloquer aussi bien que les pensées. D'où sans doute le fait que j'ai réussi à lire Dumbledore et Snape.

Pour maîtriser l'empathie, il faut que je maîtrise l'Occlumancie, que j'apprenne à barricader mon esprit, non pas pour que personne ne puisse y entrer, mais pour que les émotions qu'ils dégagent ne me parviennent pas. Heureusement, c'est une discipline assez simple pour un empathe. Je ne sais pas ce que ça donnera face à une foule, mais j'y arrive déjà bien face à Madame Pomfrey.

Pour me... euh... changer les idées ? j'ai commencé à lire les livres de première année. Je sens que l'Histoire de la Magie ne sera pas mon fort. On va juste faire en sorte de ne pas être complètement larguée.

Le livre de Défense contre les Forces du Mal est aussi inutile que sa réputation dans les bouquins. Je l'ai lu en deux heures, et tout ce que j'ai appris, c'est que la magie est divisée en magie blanche et en magie noire (moi qui déteste cette vision simpliste des choses, je suis servie : où est le gris ?) et qu'il faut toujours tenter de négocier une discussion à l'amiable plutôt qu'engager un combat. Comment négocier, aucune idée, ce doit être l'objet du cours de la deuxième année, sans doute... Aussi inutile que mes cours d'introduction au marketing en première année de fac (« le marketing sert à mieux vendre un produit en utilisant différents canaux pour atteindre le client »... Mais encore ?)... Sincèrement, tu me vois face à un sorcier qui a l'intention de me tuer et lui dire : « Ah, attendez, il y a certainement possibilité qu'on tombe d'accord sur autre chose que me blesser ou me tuer, non ? » Franchement... J'espère que je n'ai pas suffisamment perturbé l'histoire pour que Harry fonde son petit club, ce sera quand même plus intéressant...

J'ai lu la liste des sorts du cours de Sortilèges, ils sont amusants et inoffensifs, me reste plus qu'à les pratiquer. Même topo pour l'Herbologie : les plantes n'ont pas l'air compliquées mais il me faudra les avoir sous les yeux pour vraiment retenir leurs particularités.

La Métamorphose a l'air plus délicate, j'ai à peine commencé.

L'Astronomie a l'air prise de tête (à comprendre : il y a des choses à apprendre par cœur et d'autres à calculer), mais c'est nouveau, donc je devrais pouvoir m'y intéresser.

Les Potions ont l'air d'être un des cours les plus délicats (avec la Métamorphose) : je ne pense pas qu'il faille apprendre les recettes par cœur, mais par contre, les utilisations des ingrédients, pourquoi les couper ainsi et pas autrement, les ajouter à ce moment-là, la température du feu, touiller dans un sens et pas dans l'autre, et pendant un certain nombre de tours... ça, ça a l'air chaud... Je pense que je devrai me débrouiller dans la préparation brute s'il s'agit de suivre pas à pas une recette (quoique, j'ai toujours réussi à planter d'une manière ou d'une autre au moins une étape des recettes de pâtisserie, et je ne suis pas sûre que les potions autorisent la même marge de manœuvre que les tartes aux pommes), mais la théorie a l'air très complexe, et au moins aussi importante pour que les Potions aient vraiment de l'intérêt.

Bref, pour vraiment commencer, ne me reste plus qu'à avoir une baguette dans les mains, et ce sera parti...


Note de l'auteur :

Et voilà, premier chapitre de lancement, Manon arrive à Hogwarts !

Dans la mesure du possible, mes futures "notes de l'auteur" seront en fin de chapitre, sauf mention extrêmement importante.

Et j'ai un petit jeu à vous proposer : saurez-vous trouver tous les clichés de fanfics qui se glissent dans les chapitres ? ;)

MAJ du 02/10/2017 : Je mets à jour toute ma fic pour corriger les fautes qui traînent et les incohérences. A chaque bas de page, vous verrez la date de mise à jour si elle a été effectuée, et si une modif importante a été faite, je le préciserai. Ce n'est pas le cas dans ce chapitre.

MAJ du 11/12/2017 : cette histoire se développant de plus en plus, certains lecteurs ont un peu de mal à s'y retrouver. J'ai donc mis à disposition un forum sur ce site, avec toutes les infos (fiches persos, différents concepts présentés) à disposition : www(point)fanfiction(point)net/forum/Compagnon-de-lecture-de-la-fic-Tout-est-une-question-de-temps/208440/ Sa consultation n'est pas indispensable, c'est vraiment en fonction de vos besoins. Le lien est également accessible à tout moment à partir de mon profil. Cependant, puisque ce forum est construit en fonction de l'avancement de ma publication, je vous conseille très fortement de lire la notice "A lire avant de commencer à naviguer sur le forum" pour vous éviter les spoilers tant que vous n'êtes pas à jour par rapport à la publication.