Les rayons du soleil me caressaient le visage me réchauffant la peau. La nuit avait été longue car malgré toutes les tentatives pour avoir chaud, le froid était resté mordant. Je n'avais profité que de quelques heures de sommeil dans un confort précaire que je ressentais maintenant par mon corps courbaturé. J'étais presque sûr que mon gardien n'avait pas plus connu le repos que moi voir pas du tout. Il n'avait pas bougé pas même un frisson depuis qu'il s'était installé dos à moi.

Je ne voulais pas me lever. Tout simplement parce que cela signifiait que j'aillais devoir me laissais amener dans un endroit où mon futur était des plus incertain. Je n'avais toujours aucune preuve de la bonne volonté du soldat. Je ne connaissais même pas son nom ! Comment avoir un tant soit peu confiance en lui ?

Malgré ma peur, je n'avais pas d'autres alternatives. Je me trouvais en plein milieu de montagne recouverte d'une immense foret avec aucuns moyens pour se repérer en pour couronner le tout blessé. Je ne survivrais pas longtemps. Je soupirai de désespoir et de résignation.

Ce geste déclencha la mise en mouvement du corps à côté de moi. Il se leva rapidement et commença à s'affairer pour rassembler les différentes affaires. Ces gestes sonnaient comme un mécanisme parfaitement huilé qui se faisait sans réflexion. Le cheval, qui devait être étroitement lié à son maître, se redressa de lui-même attendant de partir. Je me retrouvai ainsi à terre avec la sensation d'être un étranger à cette scène. L'alpha ne faisait même pas attention à moi, se concentrant uniquement sur sa tache.

« Si tu crois que je vais t'oublier en restant par terre comme une merde c'est perdu. Aller lève toi gamin ». Je soupirai de nouveau. Cet homme était la douceur à l'état pur. Je me redressai et dû me soutenir avec les sangles du cheval pour me mettre debout. Je ne pouvais pas toucher le sol sans que ma cheville me lance. L'alpha, sans aucune compassion pour moi, se contenta de se saisir de ma couverture pour la ranger.

Nous étions prêt à partir désormais. « Tu es déjà monté au cheval ?

- Oui il y a longtemps » murmurai-je dans un souffle.

Je mis mon pied valide à l'étriller et puisai dans mes forces pour me soulevais au dessus de l'animal. Plus facile à dire qu'à faire au vu de mon état physique. Le soldat derrière moi perdit patience, me saisit par les hanches et me souleva comme une plume. Comment un homme aussi petit pouvait avoir autant de force ? Je me retrouvai donc jucher sur l'étalon. Sans perdre une seconde, son maître nous entraîna hors de la grotte et nous faire revenir sur le chemin.

Il enfourcha souplement son destrier et le fit partir au trot. Je me crispai violemment je ne supportais toujours pas d'avoir un contact physique avec lui. Or maintenant ses bras s'enroulaient autour de mes hanches et son torse était presque planqué contre mon dos à tel point que je sentais sa respiration contre ma nuque. Il claqua sa langue d'agacement. « Je viens de passer une nuit à coté de toi. Tu ne crois pas qu'il faudrait te décoincer le cul ? »

Une bouffée noire de colère me remonta de mes tripes. Comment pouvait-il me jugé alors qu'il n'avais jamais subi ce que j'avais subi ? Non. Je me tortillai sur la selle pour trouver la position la plus éloignée de lui dans la moindre mesure. Hélas, mon corps ne pouvait pas supporter longtemps de rester à cheval aussi tendu. Mes muscles me brûlaient et je dus me laisser aller contre le torse derrière moi. L'autre connard eut l'obligeance de ne pas faire de commentaire.

Les minutes s'écoulaient péniblement. Aucune autre parole n'avait été prononcée. Un silence pesant nous enveloppait. Je n'arrivais même plus à apprécier la beauté de la forêt. Elle était devenue terne. Elle me semblait inaccessible comme si un immense gouffre me séparait du reste de la réalité. J'étais redevenu l'oiseau en cage. Je ne faisais que bouger dans une illusion.

Ma poitrine était compressée par un poids. Ma respiration devient laborieuse et mes oreilles se mirent à siffler. Ma vision se brouilla. J'étais perdu, mon esprit s'évaporait et seul mon corps qui déchantait comptait. Je me sentais sombrer peu à peu. Soudain, une main se plaça sur mon cœur et me pressa contre quelque chose de chaud. L'alpha. Ce geste n'inspirait aucune violence, aucune malveillance. Ce fut l'inverse : avec cette simple présence je me raccrochai à la réalité. Cette main m'apparaissait comme une corde qui me retenait de tomber dans la panique.

Il fallait que je me calme. J'expirai profondément pour ralentir les battements affolés de mon cœur. Ma respiration redevient normale et mon corps se détendit après plusieurs minutes. La pression de la main disparut et je sentis un froid à l'endroit où elle se tenait.

Le silence monotone revient à la charge. Ce fut comme si les derniers instants n'avaient jamais existé. Nous continuions notre périple à travers les arbres et l'alpha était toujours aussi silencieux. Je ne comprenais d'ailleurs pas du tout la douceur avec laquelle il m'avait aidé. Il n'avait rien fait d'extraordinaire en apparence. Mais son geste apaisant tranchait avec sa façon d'agir avec moi avant.

En repassant les événement de la veille, je me rendis compte qu'en réalité c'est plutôt faux. Bon il n'était pas aller dans la dentelle mais l'alpha n'avait jamais rien fait pour me blesser ou être violent avec moi. Il m'avait soigné, nourri et traité avec un minimum de décence. Aucuns de ses autres geôliers n'avaient agi ainsi.

Rahh ne te laisse pas attendrir Eren ! Je repousse ses pensées parasites pour me concentrer sur la réalité. Nous continuions calmement notre route sans que rien semble s'être passé. Je n'osais pas jeter un regard par dessus mon épaule pour voir l'objet de mon trouble. Je serais près à parier qu'il me lancera une pique acerbe s'il le remarquait.

La route se dépliait paresseusement devant nous et j'étais plongé dans un ennui mortel. Le paysage passais et repassais au point de presque se répéter à l'infini. Rien ne voulait rompre le morose qui nous étouffait. Mon compagnon de voyage mettait un point d'honneur à ne produire aucun bruit. Le soleil était maintenant parfaitement levé au dessus de nous. Plusieurs heures devaient s'être passées depuis notre départ. Mes cuisses me brûlaient avec le frottement de la selle sur mes jambes. Ma fierté m'obligeait à souffrir dans le silence alors que mon corps hurlait de réclamer une pause.

C'est alors que le chemin longea une rivière. La rivière d'hier ! Je me redressais sur la selle à ce souvenir. À ma grande surprise, l'alpha tira sur les raines et stoppa sa monture. « On fais une pause » dit-il sommairement en descendant souplement. Pour ma part, le simple fait de bouger ma jambe me brûlait. Mes cuisses étaient hérité par le mouvement sur la selle de cuir. Je me soulevais en tentant de réprimer une grimace de douleur. Peine perdue, le regard perçant de l'autre idiot semblait tout voir. En un temps record, des mains me prirent par la taille et me portèrent à terre. Je me dégageai brutalement mais j'avais oublié ma cheville.

Je défaillis et mes jambes cédèrent. Avant que je touche le sol, l'alpha me rattrapa encore une fois. Il m'emmena au bord de l'eau et m'aida à m'asseoir. L'eau me léchait les pieds. Une force me poussa à ramper plus loin dans l'eau. Lorsqu'elle se posa sur mes brûlures je soupirai d'aise.

« Bravo ! Te voilà trempé maintenant » siffla Mr. Rabat-joie. « Si tu retombes malade c'est ton problème gamin »

Je levai les yeux au ciel. Je regardai en biais l'alpha qui s'occupait de faire boire sa monture. Il était vrai que ma chemise de nuit, déjà en mauvais état, était trempée mais il en fallait plus pour que j'attrape la mort. De plus l'apaisement que ça m'apportait valait bien le risque.

Nous restâmes plusieurs minutes dans un silence apaisant. Elles passèrent trop vite et déjà le nain ramenait son cheval sur le chemin. Il marcha ensuite jusqu'à moi. Je ne voulais pas remonter sur cet engin de torture. « Comment t'appelles-tu ? ». Les mots avaient glissé sur ma langue sans que puisse les arrêter. Il y eut un temps d'arrêt.

« Que je saches au moins à qui je dois toutes ses tortures » rajoutai-je pour briser ma gêne.

Sans même me répondre, l'alpha me jeta sur son épaule. Je voulus lui cracher à la gueule mon ressentie sur ses manières exécrables. Je n'en avais même pas le temps que déjà je me retrouvais assis en amazone sur la selle. Ma bouche s'ouvrit quand il enfourcha sa monture et partit. « Levi ». Ce ne fut qu'un murmure mais je savais que je ne l'avais pas rêvé. Bien que je n'aie la confirmation bien plus tard c'était bien son prénom. Aucune phrase n'arrivait à se construire dans ma tête et je dus me résoudre à ne rien dire.

Le voyage repris sa cour et sa monotonie. Je priais presque pour voir apparaître l'immense bâtisse que j'avais fuie. Cette attente était d'autant plus longue que je m'imaginais les pires scénarios pour mon future. Plus les heures passaient plus mon angoisse me dévorait. Ma vie se résumait donc qu'avoir peur à tout instant et être incapable de choisir sa propre voie ? « Je dois devenir plus fort » pensais-je.

« La force ne changera rien ». Je fis un bond. J'avais pensé à voix haute !

« Tu pourras être aussi fort que tu veux tu restes et tu resteras un oméga. Le monde entier te verra à jamais comme un animal docile.
- Je me fiche de du regard des autres ! Je veux être fort pour pouvoir choisir mon destin !
- Tu restes dépendant des alphas...
- Plutôt crever que de m'accoupler !
- C'est exactement ce qui va t'arriver si tu ne le fais pas ! ». Je restai sans voie ne comprennent pas.

« Un oméga ne survie pas plus de 15 ans après sa première chaleur s'il ne s'accouple pas » expliqua Levi.

Je restais sur le cul. J'étais donc condamné à m'accoupler. La seule échappatoire était la mort…

« Et ne croit pas que c'est une mort rapide et douce, tu crèvera dans la folie et la douleur »

Pouf ! Plus d'échappatoire, plus rien. Mes pensées fusaient, se mélangeaient à toutes vitesse mais un seul sentiment ressortait : la colère. J'étais donc naît avec déjà les mains liées avec pour seul horizon une vie de servitude.

« Mais tu devrais être libre de choisir l'idiot avec lequel tu veux toi te lier, voilà pourquoi nous t'avons sortie de ce trou à rats.
- Je ne vois pas le rapport, rétorquai- je.
- Laisse moi finir morveux ! Je disais dons notre objectif est de te mettre en sécurité pour que tu puisses ensuite choisir ton alpha loin des salops qui achètent à plus offrant des jouets sexuels »

Choisir mon alpha ? Croyez moi ou non mais ça ne m'avait jamais traversé l'esprit jusqu'à cet instant. Depuis ma tendre enfance on m'avait martelé le crâne que je devais fuir les alphas à tout pris. Pour les gens communs, les omégas étaient justes des jouets pour les riches et les nobles. On fermait les yeux sur les enlèvements et on se taisait sur les pratiques des plus puissances après tout c'est que nous pouvions contre eux. Après tout même l'armée …

« Depuis quand l'armée se préoccupe des omégas ? Lançai-je sarcastique.
- Normalement depuis toujours mais nous pouvons agir depuis que la reine a été couronnée.
- La reine ? Le roi Rodd est mort ?
- Partir en fumée avec tout le reste de la famille royale !
- Quoi ? Depuis combien de temps ?
- Pfff gamin il y a plus important ça … quatre ans je dirais.

Le roi était mort depuis quatre ans ! Non pas que ça aille eut de l'importance pour moi mais cette information me montra que bien des choses c'était passé depuis que j'avais été enlevé. Toutes les années qu'on m'avait volées m'étaient jetées à la figure et encore une fois une rage sourde gonflait dans mon ventre.

« Je refuse que qui que se soit puisse décider de ma vie maintenant et pour toujours, clamai-je.
- Gamin tu commences à m'emmerder ! Tu n'es pas capable de prendre soigne de toi et tu veux déjà te battre contre le monde entier. Ton corps n'est qu'un sac d'os même un enfant te mettrait à terre sans problème. Alors freine tes ardeurs suicidaires et vois d'abord la chance que tu as d'être ici et pas entrain de te faire violer ! Fulmina Levi.
- A quoi me servirait si je dois redevenir prisonnier encore une fois.
- Mais tu es bouché ma parole ! Très bien tu vas devenir plus fort comme tu le dis si bien même si ça doit être moi qui dois te botter le cul pour que tu le sois ! Mais d'abord attend que ton corps le supporte. »

Attend est-ce que cet homme est entrain de m'annoncer qu'il va me rendre plus fort ? Comme… Qu'il va m'entraîner ? Un alpha de plus un soldat me propose de m'apprendre à me battre à moi un oméga ?

« C'est une promesse ? Demandai-je fébrile.

Levi eut un temps d'hésitation : « Putain de gamin manipulateur … oui c'est une promesse » souffla-t-il dépité. "Mais d'abord tu vas te soigner"

Un sourire fleuri sur mon visage. Une petite lumière semblait apparaître au bout du tunnel. Cependant, ma raison me rappelait que cet alpha est vraiment bizarre. Malgré son manque apparent de tact, il s'inquiétait de ma santé. Et surtout à aucun moment il n'avait utilisé son pouvoir de domination sur moi alors que je semblais réellement l'irriter.

Cette constatation me rendait perplexe mais me rassurait. Il restait un connard par ses manières brusques mais pas un alpha imbu de lui-même. J'espérais juste que je me ne trompais pas.

Je ne sais pas comment j'avais pu partir aussi loin mais il nous fallu plus d'une demi journée pour arriver en vu du manoir. Je pus le détailler avec plus de précision. La bâtisse était dans une clairière encerclée par la montagne. En son centre, un petit lac.

Il avait deux bâtiments dont l'un devait être une écurie. Le bâtiment principal était massif avec deux étages, la façade blanche percée de grandes fenêtres et une tourelle accrochée à son aile gauche.

L'appréhension me tordait encore le ventre mais l'inconfort ressenti était de plus en plus insupportable. Nous arrivâmes enfin à la fin du chemin et sortîmes du couvert des arbres. La douceur du soleil me réchauffa. Le cheval accéléra de lui-même en voyant se rapprocher son écurie.

Nous arrivions juste devant la porte qu'elle s'ouvrit brutalement et laissa apparaître Caroline qui accourut vers nous. Elle criait ce qui semblait être des remontrances mais tellement vite que je n'en saisissais que la moitié. Cela me suffis pour comprendre qu'elle était plutôt mécontente que je me sois enfuie et qu'elle était morte d'inquiétude.

Je m'en voulais. Devant sa colère, je m'en voulais. Ce n'était vraiment compréhensible vu que je ne la connaissais que depuis la veille et que normalement son jugement devrait m'importer peu. Cependant les faits étaient là, et quand elle arriva devant nous et qu'elle vit mon état déplorable son regard inquiet n'était pas faux.

« Oi la mégère ! Au lieu de t'égosiller va préparer un bain chaud et un repas. » siffla Levi.

Cet homme était vraiment odieux avec tout le monde me dis-je.

« Non mais tu te prends pour qui alpha de mes deux ! Ton bain et ton repas tu te les prépares toi-même ! »

Ah ! Prends ça dans tes dents alpha !

« Sh ! Je n'ai pas besoin de tes mains dégelasses pour ça. C'est le morveux. Alors passe devant que je le porte.
- Je peux marcher merci ! m'écriai-je.
- Avec ta cheville et le ventre vide ? Ne me fait pas rire gamin, rétorqua le soldat.
- Sa cheville ? Tu devais le ramener et ne pas lui faire de mal ! s'offusqua Caroline.
- Mais tu me prends pour qui ? Il s'est fait mal tout seul comme le grand gamin incapable qu'il est. Donc maintenant va lui préparer un bain avec des bandages et de la crème pour les brûlures » répliqua Levi.

Caroline fit la grimace mais ne répliqua pas et repartit à l'intérieur. Levi se tourna vers moi :
« Qu'en à toi tu vas te laisser faire parce que je commence à être à bout de patience »

Ses yeux me firent clairement comprendre qu'il était très sérieux. Je me laissai donc faire quand il mit ses mains sur mes hanches et me descendit de cheval. Il eut au moins la décence de me porter dans ses bras et non sur son dos comme un vulgaire sac.

A peine rentrée dans la maison, qu'une forme burne se précipita sur nous.

« Oh tu l'as trouvé ? Il était où ? Il semble dans un salement amoché ! Oh mais tu as vu ses yeux ? Mais dis moi tu sembles bien vieux, tu as déjà eu ta première chaleur ? Certainement que non puisque sinon tu aurais été mis en vente avant ! Alors tu as quel âge ?... » Déblatéra une drôle de femme.

Le débit de paroles s'écoulait à toute vitesse et j'eus beaucoup de mal à suivre les propos de cet étrange personnage. Je n'essayais même pas de répondre à ses innombrables questions trop fasciner par la femme, une bêta à l'odeur, qui gesticulait devant moi. Plutôt longue et fine, avec des cheveux bruns qui étaient ramenées en pagaille dans une queue de cheval. Mais le plus impressionnant restait ses yeux illuminés par une flamme qui me fixaient comme si j'étais une nouvelle espèce d'animaux qu'elle avait découvert.

Le tout agrémenté d'un immense sourire qui rendait le tableau malsain et presque … oui flippant c'était le mot. Surtout qu'elle portait l'uniforme militaire !

« La ferme la folle! Il est déjà bien assez traumatisé sans que tu en rajoutes une couche, intervenu Levi que je remercie intérieurement de me sauver.
- C'est sur qu'avec ta douceur légendaire et ta maîtrise des relations sociales tu es beaucoup mieux que moi ! s'écria l'accusée.
- Moi au moins je ne rêve pas de le disséquer.
- Ce n'est pas vrai ! »

Mais l'alpha ne lui laissa pas le temps d'argumenter et partit dans la pièce à notre droite. Nous entrâmes dans une immense cuisine. Une grande table en bois massif entourée de banc prenait la majeure partie de la place. Tout autour, des placards et des rangements de tous types s'amoncelaient. Une marmite était suspendue au dessus de l'âtre et diverses denrées se trouvaient sur la table me donnaient l'eau à la bouche.

Entre tous ça s'activaient trois personnes : Caroline, une femme âgée et un garçon blond. Sa tête me rappelait quelque chose … Ah oui ! C'était celui que j'avais bousculé pendant ma fuite ! En sentant mon regard un peu insistant, son regard rencontra le mien et il me sourit, remplie un seau de l'eau dans la marmite et repartie.

Pendant ce temps, les deux femmes ne s'arrêtèrent même pas à notre entrée. Elles préparaient le repas je supposais. La plus âgée continua à éplucher une carotte pendant qu'elle s'adressa à Levi :

« Vous arrivais juste avant le déjeuner donc vous pouvais tout les deux allait vous rafraîchir pendant que l'on finit de tout préparer. Normalement Armin devrait avoir fini de mettre de l'eau chaude dans la baignoire…
- Dis moi juste si tu la veux plus chaude, interrompis le garçon qui venait de réapparaître.
- Dépêches toi ! Tu ne vois pas qu'il est déjà assez mal comme ça, siffla Caroline.
- Caroline ! Ne prends pas l'excuse de ce pauvre garçon pour chercher des poux au caporal, la réprimanda aussi sec l'autre femme.
- Ne t'inquiète pas Hélène il y a longtemps que je ne fais plus attention aux paroles des gamins » dit d'un ton moqueur Levi.

Moi, j'observais la scène depuis les bras de l'alpha silencieux. Je me sentais vraiment étranger à ces gens. J'avais perdu l'habitude des taquineries et des petites phrases qui font le quotidien. Les souvenirs de ma mère en train de cuisiner me revenaient et me serraient le cœur.

Je remuais mes souvenirs sombres lorsque Levi partit dans l'autre pièce. La salle de bain était plutôt rudimentaire : une baignoire, un paravent, un tabouret et une commode. L'alpha put enfin se décharger en me faisant asseoir sur le tabouret.

Il s'avança ensuite vers la baignoire pour tester l'eau du bout des doigts. Sans rien dire il se tourna vers la commode et en sortit un savon, une bassine, une éponge et des serviettes. Il remplit la bassine avec l'eau de la baignoire et sans plus de cérémonie me lança :

« Déshabilles toi »

En soupirant je tirais sur le haillon qui me couvrait. Je pus alors sans même l'aide d'un miroir voir que j'étais dans un sale état. Mes bras, mes jambes et mes pieds étaient recouverts de griffures et d'égratignures, ma cheville avait doublée de volume et mes cuisses étaient devenues rouge sombre presque violet et pulsées douloureusement.

Levi se pencha pour défaire mon attelle de fortune. Il trempa ensuite l'éponge dans la bassine et se mit à frotter ma jambe. Ces gestes étaient ni doux ni durs mais mécaniques et méticuleux. Je m'offusquai.

« Je peux m'en occuper tout seul !
- Si tu tiens à ce que je t'entraîne tu vas bien sagement te laisser faire comme le bon gamin bien éduqué que tu es » grogna le soldat.

J'écarquillai les yeux. Cet homme venait de me piéger en beauté ! Il avait retourné la promesse qui m'avait servi à lui forcer la main pour me faire du chantage ! Et bien sur il avait raison, si je voulais arriver à mes fins il me fallait son aide car certainement personne d'autre n'accepterait. Je devais donc me plier à ses désirs sans broncher. Je ravalai avec beaucoup de difficulté toute la haine qui se pressée contre ma langue mais je ne pus ne pas être vulgaire.

« A quoi ça sert de juste se rafraîchir si on a une baignoire juste à côté pour totalement se laver ?
- Bravo, un éclair d'intelligence semble t'avoir toucher ! La prochaine fois fais en sorte que se soit avant de courir dans une forêt à moitié à poil et sans aucune bouffe ! »

Je ne trouvai aucune réplique à cette réplique cinglante.

« Si tu veux donc tant savoir c'est simplement parce que dès que ton cul aurais touchait l'eau elle serait devenu noire et il est hors de question que je doive encore attendre dans toute cette grasse pour avoir de l'eau propre ! » expliqua Levi.

Je me tus préférant ne pas encore être incendié et il continua sa tâche. Malgré son envie pressente de propreté il fut méticuleux et fit bien attention à mes blessures. En quelques minutes l'eau de la bassine devient noire de poussière, de grasse et de terre.

« Va dans la baignoire avant que la flotte soit froide » m'ordonna l'alpha lorsqu'il eut fini.

Je m'appuyai sur lui pour me redresser et me boitiller jusqu'à la baignoire. Je soupirai d'aise lorsque la chaleur m'enveloppa. Un bain chaud, juste un bain chaud et j'avais l'impression d'être au paradis. Tous mes muscles se détendirent et ma tête se reposa toute seule sur le rebord.

« Oi Champignon ! Viens veiller le suicidaire avant qu'il trouve le moyen de se noyer ! » Lança Levi en se dirigeant vers la porte.

Quoi ?! Il partait où ? Qui était « champignon » ? Pourquoi il m'abandonnait ? Attendez, abandonner ? Mais qu'est ce que je pensais moi ?

Quand on perdrait la seule figure familière et en qui on avait relativement confiance dans un environnement totalement étranger c'était normal de légèrement paniquer et ne pas vouloir qu'elle s'en aille non ?

Je me dévissais le cou pour voir le nouvel arrivant avec appréhension. Un soupir de soulagement m'échappa lorsque le garçon blond de toute à l'heure apparut. C'était un étranger certes mais il irradiait trop la gentillesse et l'innocence pour que je puisse me faire à l'idée qu'il pouvait me faire du mal.

Avec ses cheveux mi-longs blond comme les blés et ses grands yeux bleus, il ressemblait presque à un ange. Il devait être légèrement plus jeune que moi et un peu impressionné de se trouver dans la même pièce que moi. L'accident d'hier peut être ? Non il semblait plutôt se retenir de me parler et ses yeux, croyant être discret, me scrutaient.

« Euh…Bonjour, bredouilla-t-il.
- Salut » dis-je lentement.

Il sursauta en entendant ma voix et releva ses yeux vers les miens. Quoi tu pensais que j'étais muet blondinet ? Mon regard contrarié le fit replonger dans sa timidité et un silence gênant se prolongea.

Je finis par me désintéresser de lui et me tenta de prendre le savon mais bien sur il me glissa des mains le traître ! Au moins cette action eut pour effet de faire bouger l'autre. Il pris le savon et s'avança pour me le tendre.

« Tu t'appelles comment ? »

Je haussai un sourcil et me saisis de l'objet. « Eren Jaëger. Maintenant poses ta vrai question ». Il me regarda interloqué mais ne démenti pas.
« Pourquoi tu t'es enfui ?
- Parce que quitter une prison pour une autre me semble bien trop horrible, lui répondis-je.
- Mais nous ne sommes pas une prison ! Nous voulons te protéger justement ! S'écria Armin.
- Et comment pourrai-je le savoir et en être sur ?
- Tu as été secouru par l'armée ! Objecta l'autre.
- Quand j'ai été enlevé l'armée s'en foutait des omégas, répliquai-je.
- Tu serais déjà un esclave si c'était le cas.
- Je viens d'apprendre que je le serais quoi qu'il arrive » Soupirai-je dépité.

Le blond me regarda incrédule ne semblant pas comprend où je voulais en venir. Puis un sourire amusé naquit sur ses lèvres:
« Donc pour toi être lié à un alpha revient au même que d'être un esclave ?
- Être obligé d'obéir sous la contrainte et être traité comme inférieur pour moi c'est la définition d'être un esclave.
- Alors je peux te rassurer en te disant que tu n'es pas obligé d'obéir à toi alpha et que si tu le choisis bien il te respectera » M'annonça-t-il fermement.

Cette fois ci se fus moi qui restais dubitatif.

« Et comme peux tu en être si certain ?
- Tout simplement parce que mon alpha ne m'a jamais forcé à quoi que se soit et me respecte en tant qu'individu »

Je restais sans voix. « Tu es un oméga ? Hurlai-je.
- Oui, certifia Armin.
- Mais… Mais tu n'as pas d'odeur !
- Si elle est moins forte parce que je suis accouplé et aussi parce que j'utilise des moyens pour la dissimuler, éluda-t-il.
- Tu n'as même pas quinze ans et tu es déjà accouplé !
- Eh ! Je vais avoir dix-huit ans ! Et crois moi que j'ai pris mon temps avant d'accepter et je ne le regrette pas ! Ne sois pas trop prompt à juger des autres quand tu ne sais rien ! » Cria l'oméga passablement énervé.

Je refermai ma bouche voyant que j'avais poussé le bouchon un peu loin. Mais en même temps j'étais médusé devant ma découverte. J'étais rassuré de trouver un autre congénère dans cette maison mais son marquage me laissait dubitatif sur le traitement qu'il avait reçu. Avait-il réellement choisi son alpha ?

« En tout cas je ne regrettes pas mon choix et je suis heureux c'est tout ce qui compte ». J'acquiesçai. Le sujet était clos.

La porte s'ouvrit avec fracas sur Levi portant plusieurs flacons dans les mains.

« C'est ce que t'appelles te laver ? Je te préviens morveux lorsque je reviens tu t'es manié le cul je te promets que tu vas pas apprécier ! » gronda l'alpha en repartant aussi sec.

Je ne sais pas ce qu'il me réservait si je n'obéissais pas mais son regard me promettait une morte lente et douloureuse. Je me frottis ma peau avec plus entrain. Armin pouffa de rire :

« Je vois que tu as vite compris que lorsqu'il parle de saleté Levi peut être très violent.
- Il est vraiment tout le temps comme ça ?
- Oh mais là encore il est calme. Caroline s'arrache les chevaux à chaque fois qu'elle doit faire sa chambre et qu'il trouve une toute petite trace de poussière. C'est presque devenu un jeu entre eux, confia Armin.
- Et… J'ai rencontré une femme un peu spéciale en arrivant ici… une bêta.
- Laisses moi deviner : brune avec les cheveux en pétard, qui n'arrête pas de parler et Levi l'a traité de folle ? Sourit le blond.
- Oui…, hésitai-je.
- Ah c'est Hanji, un capitaine d'escouade très douée et qui a disons… une passion dévorante pour les omégas »

Je me raidis et regarda les yeux exorbités l'oméga.

« Non pas comme ça ! C'est aussi une scientifique et elle cherche à mieux comprendre les mécanismes du corps des omégas et elle a fait pas mal de découvertes très intéressantes. Mais bon je te l'accorde elle est un peu dérangeante mais quand on vie dans cette maison on s'habitue à tout, affirma Armin.
- C'est extrêmement rassurant …

- Dis comme ça, je te l'accord mais dis toi qu'au moins ici personne ne te fera du mal »

Je ne trouvais rien d'autres à dire seul l'avenir me dira s'il a raison et si je ne voulais pas finir en amas de chair sanguinolente je devais finir de me laver en vitesse. Armin me proposa gentiment de s'occuper de mon dos et de mes cheveux. A deux ça ira plus vite.

« C'est ce que vous appelez nettoyer vous ? Non mais il n'y en a pas un pour rattraper l'autre ! ». Nous étions tellement concentrer que nous ne avons même entendu Levi rentrer.
« Bon laisses moi faire j'ai pas envie d'y passer la journée ». Il pris la place d'Armin et la torture commença. Ah ça c'est sûr, il était efficace… trop efficace. Mon dos devait être en sang après ça. Bon, peut être pas mais vous voyez l'idée. Lorsque, enfin, se fut fini je ne me fis pas prier pour sortir.

« Champignon, prend le pot vert pour appliquer sur ses égratignures, le pot bleu pour les brûlures et les bandes et le pot rouge pour sa cheville. Et fait ça bien compris !
- Oui monsieur » s'écria Armin totalement apeuré. Levi soupira. Il se retourna et sans cérémonie commença à enlever son uniforme. Si Armin détourna les yeux terriblement gênés, je m'en contrefichai. Après tout j'avais passé des années avec des dizaines d'autres personnes sans aucunes intimités. Et puis désolé mais il avait quelque chose à regarder parce que même si cela ne se voyait pas trop avec les vêtements, Levi était très musclé. Mais ce que me frappa était toutes les cicatrices qui jonché son corps.

Et lorsqu'il plongea dans l'eau chaude, je ne pus pas m'empêcher de sourire. Quelle personne continue de froncer les sourcils alors qu'il se détend ? Mais comme toujours rien n'échappait à ses yeux mêmes fermés.
« Oi, gamin au lieu de te marrer tu ne devrais pas plutôt poser des questions ? » Mon sourire disparut tout de suite et je restais comme un con à rien dire.
« Pourtant tu a été un vrai chieur à poser des questions cons et maintenant que c'est enfin le bon moment tu gobes des mouches. Donc avant de t'apprendre à te battre il va falloir d'apprendre à réfléchir la liste commence à devenir longue » ricana Levi.

Ou comment te faire haïr une personne en deux secondes. Pour la cent cinquième fois de la journée des idées meurtrières me montaient à la tête. Et le comble c'est qu'il avait raison, le salop. Je devenais aussi vulgaire que lui ! Armin se dressa alors comme mon sauveur :

« Peut être parce que tu es un peu trop… brutal pour qu'il te fasse confiance, Levi.
- Pff je ne l'ai ni violé ou battu à mort alors qu'il a dépassé depuis longtemps mon niveau d'acceptation de chiantisse je pense que c'est une preuve bien suffisante.
- Oui c'est sur que vu sous cet angle mais bon Erwin va certainement vouloir lui poser des questions et il sera aussi plus apte à répondre à ses interrogations avec plus de … finesse.
- Qui est Erwin ? » Intervenais-je frustré de ne pas pouvoir voix au chapitres sur ce que je dois faire encore une fois.

Les deux s'entre-regardèrent. « Vu que je suis trop brutal pour notre cher petit ange je lui laisse la lourde tâche de t'expliquer, cracha Levi.
- Pour un soi disant « adulte » tu te comportes vraiment comme un enfant, rétorqua Armin en se retournant vers moi. Bon tout d'abord tu dois savoir que Erwin Smith est le propriétaire de ce domaine, il l'a reçu car il est le commandant des Bataillons, surnommés « les ailes de la liberté »…
- Les Bataillons ?
- Euh… Comment expliquer ? Il y a trois corps dans l'armée: la garnison, les brigades spéciales et le bataillon. La garnison doit protéger des attaques extérieures et réguler les petits soucis quotidiens, les brigades spéciales sont les protecteurs de la capitale et de la reine et les bataillons eux se chargent des gros problèmes sur tous le territoires comme le trafic d'omégas.
- En gros on nous refile ce que les autres feignants ne veulent pas faire, résuma à sa manière Levi.
- Oui enfin grâce à leur travail, plusieurs réseaux ont été démantelé et t'ont sorti de là »

Il finit sa phrase et mon bandage. « Il faudra te trouver une béquille, murmura-t-il, mais pour l'instant nous allons voir Erwin !
- Et tu comptes le transporter dans tes petits bras ? Va plutôt rendre à la vielle ses potions » ordonna Levi. Armin hésita et ouvrit la bouche.
« Je vais l'emmener à ton cher et tendre alors rends toi plutôt utile » le coupa l'alpha. L'oméga soupira, ramassa les pots de pommades et sortit sans un mot.

Et encore un silence pesant où je devais attendre la bonne volonté d'un autre qui se révélait être bien trop souvent un certain connard. La situation m'exaspérait et je m'agitais assis là à rien faire. Plus les secondes, où des minutes à mes yeux, passaient plus je fusillais du regard alpha qui se prélassait dans le bain. « Que dirais tu d'essayer de t'habiller tu partiras plus vite qu'en me fixant du regard »

Je grognai pour faire bonne mesure et me redressai pour me saisir des vêtements mis à ma disposition. Un simple pantalon et une chemise. Si la chemise passa sans trop de difficultés ma cheville me lançait horriblement pour juste la soulever. Après plusieurs tentatives, les larmes me montaient aux yeux et ma mâchoire me faisait mal. Mais je refusais de me laisser abattre, je ne voulais pas être dépendant à ce point.

Levi se contenta de m'arracher le but de tissu des mains et de me l'enfiler sans délicatesse. Je ne pus pas retenir un cri de douleur.

« Dégage !
- Qu'est ce que tu as dit gamin ?
- J'ai dis dégage ! Si je suis un gamin aussi chiant alors pourquoi tu t'entêtes ? Si c'est juste par pitié je préfères ramper que recevoir ton aide ! Si tenté que quelqu'un comme toi puisses avoir de l'empathie pour quelqu'un !
- C'est bon gamin tu as fini ? Alors petit un tu as du cran pour me parler comme ça alors que tu sembles vouloir mon aide, petit deux on m'a confié une mission : aller dans un bordel pour sauver des omégas et il se trouve que j'ai foiré alors non ce n'est pas de la pitié ! »

Non c'était du regret, de la colère contre lui-même et il ne pouvait seulement s'occuper de mieux possible de moi pour se racheter. Il me le crachait à la gueule avec toute la rage qui l'habité. Moi, je me sentis vraiment comme un enfant capricieux.

« Mais il semblerait que ce soit malheureusement le plus con qui s'en soit sorti. En tout cas le plus auto destructeur, soupira le soldat, alors je vais essayer de t'expliquer gentiment : tu te laisses faire et plus vite cette torture finira vite pour nous deux »

J'obéis. Je retenus mes gémissements et me laissa faire.

« Bon je pense que tu es assez présentable maintenant pour aller voir Erwin mais ça risque d'être long, c'est un putain de beau parleur qui aime entendre sa propre merde, donc préfères-tu ingurgiter quelque chose avant ?
- Euh… J'ai surtout envie de dormir, murmurai-je.
- Ah ! Ca m'étonne pas trop bon je vais demander à la mégère de te préparer quelque chose et tu le mangeras en même temps qu'on parlera. Peut être qu'avec la bouche pleine tu ne vas pas dire trop de conneries » ricana Levi. Il se détourna et sortit en me laissant seul.

Je soupirai. Cette journée était des plus épuisantes de ma vie, trop de choses se sont passées en trop peu de temps et je n'avais eu aucun temps morts pour pouvoir me poser et réfléchir. Certaines choses restaient dans le flou mais ma peur originale c'était peu à peu apaisée. Certes j'avais rencontré de drôles de personnages mais ils semblaient tous vouloir mon bien être et être sincère.

Si Levi m'exaspérait à plus haut point, son comportement totalement indifférent qu'en à mon genre m'intriguait. Il n'avait ni la vanité et l'orgueil ni le mépris d'un alpha. Certes, il était outrageusement vulgaire et sans filtre mais il me voyait comme un enfant (même si mon égo n'appréciait pas) pas comme un oméga bon qu'à être un être inférieur et dépendant aux alphas. Au moins il m'avait amené la quasi certitude que j'étais ici pour être sauver.

De même Armin ne correspondait pas au portrait de l'oméga lié. Pas de regard fuyant ni apeuré, il parlait sans crainte. Bon il ne défiait pas Levi non plus mais je crois qu'il n'y avait qu'un suicidaire comme moi tenter. Lui et Caroline était trop gentils pour me vouloir du mal et restaient dans cette maison si le propriétaire était un con fini.

« Arrête de rêvasser cet endroit est déjà bien assez remplie d'incapables comme ça ! » grogna l'alpha que revenait. Il n'ajouta rien d'autres et me souleva dans ses bras. Et encore une fois je me retrouvai ballotté. « Je peux marcher ! Il suffit de m'aider un peu !
- Et devoir t'attendre très peu pour moi.
- Dis plutôt que tu es trop petit pour que je puisse m'appuyer sur toi ! »

Il me lança un regard noir où je voyais les pires tortures mais je gardais le prestige du dernier mot. Nous traversions la cuisine puis arrivâmes dans l'entrée et montâmes les escaliers. L'alpha marcha d'un pas décidé vers l'aile gauche du manoir. La disposition des pièces étaient la mêmes que dans l'autre partie de la maison : un gros couloir bordé de grandes fenêtres donnant sur la cour et de l'autre côté plusieurs portes.

Levi ouvrit la deuxième porte. La pièce n'était pas immense mais pourtant elle était remplie d'une multitude de choses. Tout d'abord deux grandes bibliothèques de chaque coté avec des livres mais aussi d'innombrables objets comme une maquette de bateau ou un bois de cerf. Les murs étaient tapissés de cartes, de schémas mais surtout de portraits de plusieurs militaires dans leurs tenues d'apparat. Et au milieu de tous ça un magnifique bureau de bois sombre finement travaillé trônait devant l'unique fenêtre.

Un homme se leva derrière ce bureau et je le reconnus : l'alpha qui avait tenté de stopper ma fuite. Il était grand, très grand avec une masse impressionnante. Il semblait faire très attention à son image : rasé de près, la chevelure blonde parfaitement peignée et l'uniforme militaire impeccable. Un concentré de force et de charisme.

« Enfin je peux vous rencontrer ! Vous pouvez vous louer de nous en avoir fait voir de toutes les couleurs » Et bien sur, il avait une voie douce et grave pour vous rassurer et vous faire plier.

« J'en ai vu de toutes les couleurs parce que toi tu es resté bien assis dans ton fauteuil pendant que je le pistais dans la forêt ! siffla Levi.
- Certes, et je dois te remercier de l'avoir fait Levi.
- Sers lui à lui tes beaux discours »

Levi me déposa sur la chaise qui faisait face au bureau et partit se poser contre le mur surveillant l'échange.
« Bon, je pense que les présentations sont de mise : je suis donc Erwin Smith, commandant des Bataillons et par extension le propriétaire de cette maison, énuméra l'alpha.
- Je… Je m'appelle Eren Jaëger.
- Très bien, je vais commencer par te poser quelques questions et après tu pourras me demander tous ce que tu voudras d'accord ? » Enonça-t-il. J'acquiesçai.

« Bon commençons par le plus simple : quel est ton âge ?
- Euh…, hésitai-je pendant plusieurs secondes.
- Gamin si t'es pas foutu de dire ton âge tu…
- Je ne sais pas mon âge ! Criai-je, furieux.
- Levi laisse le s'il te plait, Eren tu ne le sais pas du tout ? dis calmement Erwin.
- Je sais juste que j'avais neuf ans quand j'ai été capturé mais après j'ai été perpétuellement sous terre donc impossible de dire précisément combien de temps est passé.
- Je vois. Nous sommes en 1765 si tu te souviens de l'an où tu es naît retrouver ton âge ne devrait pas être difficile » expliqua Erwin.

Ma date de naissance ? 1748 si mes souvenirs sont bons. Je mis plusieurs secondes avant d'avoir la réponse :
« J'ai 17 ans ! m'exclamai-je fier d'avoir retrouver un peu de mon identité.
- A la bonne heure ! Bon maintenant les questions que je vais te poser sont pour nous permettre de trouver où les trafiquants t'ont enfermé. D'abord décrit moi ton voyage jusqu'à Maria s'il te plait.
- euh…
- Combien te temps a-t-il duré ?
- Je ne sais pas trop en tout cas plus d'un jour puisque que nous avons du nous arrêter pour la nuit.
- Des éléments importants comme un types de paysages ?
- Nous étions dans une forêt lorsque nous sommes sortie de la cache et nous nous sommes arrêté à coté d'une rivière. Pardon mais nous étions dans un chariot bâché.
- Ne t'inquiètes pas, de quelle couleur était la roche de ta cellule ?
- euh blanche ? Pourquoi ?
- On ne trouve pas partout de la roche calcaire, répondu Erwin, bien ça nous amène quand même pas mal d'éléments merci Eren ton aide pourra peut être sauver d'autres omégas »

L'alpha s'empressa de tout noter sur une feuille. Mes informations semblaient bien maigres pour apporter la grande aide dont il me parlait mais savoir que j'avais pu mettre une petite pierre à l'édifice pour sauver les mieux me donner du courage.

On toqua alors à la porte. Erwin ordonna d'entrer et Caroline apparut charger d'un lourd plateau. Lorsque l'odeur de nourriture bien chaude me parvient mon ventre laissa échapper un gargouillement sonore. « Il semble que je tombe à pic pour nourrir un ventre affamé » sourit Caroline. Elle déposa le plateau sur le bureau. Je découvris un bouillon de viande et de légumes. Je me saisis d'une fourchette et me prépara à engloutir ce festin de roi. Sauf que je me stoppai devant les regards braqués sur moi.

Je rougis de honte devant mon attitude déplacée. Je tentai de réfréner mes pulsions de me manger lentement ce qui fut une véritable torture. Mon glas fut sonné quand le ricanement de Levi se fit entendre.

« Arrêtes on dirait un ogre qui tente de manger avec des manières ! Manges et ne t'inquiètes pas on a vu pire »

Je levai la tête pour rencontrer les trois regards qui m'encourageaient à faire selon mon envie. Je m'en donnai à cœur joie. Erwin afficha un grand sourire devant mon appétit.
« Je suis soulagé de voir que ces années ne t'ont pas enlevé l'appétit. Je pense maintenant que c'est à toi de me poser des questions.
- Attention gamin réfléchis avant de parler et surtout avale avant d'ouvrir la bouche ! » me mis en garde Levi.

J'obéis donc réfléchis pendant un long moment avant de finalement avaler.
« Qu'est ce que je vais devenir ?
- C'est une question vaste. Mais en définitif je ne sais pas, répondit Erwin.
- Quoi ?
- Nous n'avons pas de réel plan pour toi dans l'avenir c'est ça ce que je voulais dire. Notre objectif est clair te garder en sécurité et te permettre de choisir ta propre vie mais pour l'instant tout est flou. Surtout que tu es le tout premier oméga que nous arrivons à sauver.
- Pas un seul autre ?
- Non, nous arrivions trop tard ou ils étaient tués avant, déclara gravement Levi.
- Mais pour l'instant ta blessure mettra plusieurs semaines voir plus d'un mois à guérir donc pendant ce laps de temps tu vas rester ici et tenter de remettre un pied dans la vie extérieur ensuite. Cela te convient ?
- Oui »

Ce matin je m'étais réveiller sans espoir et maintenant l'avenir me semblait peu moins sombre. Je pouvais me remettre à rêver.


ENFIN ! J'ai réussi !
Bon tout d'abord je vous dois des excuses pour le très très très long retard qu'à ce chapitre.
Il y a plein de raisons à ce retard de plus d'un an :
- Je suis rentré en terminal et du me concentrer sur mon bac avant tout ( que j'ai eu ! )
- Je me suis peu à peu désintéresser de snk au profit de kingdom.
- Je n'arrivais plus à trouver du plaisir à écrire.
Mais je dois mon retour à une seul personne : Easyan. Lorsque j'ai découvert MBB en février j'ai repris goût aux fanfictions et à l'écriture. L'inspiration et le plaisir sont revenus. Bon juste pendant les révisions c'est génial !

J'espère que ce chapitre vous a plu ! Vu que son écriture s'est étalée sur plus d'un an il y a un changement de style entre le début et la fin mais j'espère que ce n'est pas trop flagrant.

Sinon je remercie grandement tous les followers : Flora08121999, Laleryn, hiimea, lucynatsukythomas et Natulcien ( les trois dernier vous aviez de l'espoir en me follow alors que ça faisait plus d'un an que je n'avais pas sortie un chapitre)

Merci à tous les commentaires :

Bibouchka : Pardon pour la cheville mais il fallait bien que je l'empêcher de courir sinon ça aurait été sans fin ^^. T'inquiète l'alpha est devenu une vrai maman poule ( un peu vulgaire et violente mais bon il va prendre soins de Erenou ). Merci beaucoup c'est très gentils ^^.

Audrey takarai : Voilà la suite j'espère quelle te plaira.

Je ne sais pas trop comment va être mon année prochaine donc si je vais avoir du temps pour écrire mais je vais écrire, je promets ( bon en essayant de mettre moins de temps ).

PS : J'ai modifié les chapitre d'avant ( surtout des erreurs ou des incohérences ). Et j'existe à supprimer le prologue donc donner moi votre avis.

Voilà je vous dis à la prochaine ( je pars demain en vacances donc je ne pourrais pas répondre tous de suite au review mais je le ferais dès que je rentre promis). Bon été à tous monde.