Bêtas : Chapaf et Bruniblondi

Genre : slash M/M

Rating : M

Destinataire : Nanola.

Warning : BDSM

NDA : Dernier chapitre ! J'espère qu'il vous plaira, et qu'il vous surprendra aussi... en fait, il vous surprendra sûrement par certains côtés ;) Bonne lecture et je vous donne rendez-vous à la fin pour la dernière NDA ^^


Puppy

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Partie 15

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''Lorsque je me laisse aller à être ce que je suis, je deviens ce que je pourrais être." - Lao Tseu (2)


Il n'entendait que sa respiration, calme et profonde. Celle de son Dom, son Maître. Celui aussi qu'il aimait, bien qu'en cet instant, cela ne compte pas. Ne devait pas compter.

Cette séance aurait pu être comme n'importe quelle autre. Elle lui avait déjà apporté de belles marques sur les fesses, qui étaient rouges et chaudes, il le savait, tandis que Severus finissait de lui administrer cette diabolique fessée.

Elle avait été si bonne, si revigorante. Harry, encore une fois, s'était senti pleinement vivant, délivré de tout ce qui l'enchaînait alors que la paume de Severus claquait sur ses fesses tendres, sans relâche.

Il avait gémi, crié, pleurniché. Et Severus avait continué jusqu'à ce que lui estime que c'était assez. Harry s'en remettait entièrement à lui, à ce qu'il pouvait décider pour lui, pour eux. Ici, c'était lui qui dirigeait. Severus. Personne d'autre.

« Sur le lit, Puppy, » ordonna l'homme.

Harry se redressa et clopina jusqu'au matelas. Il s'allongea, sur le ventre.

« À quatre pattes. »

Aussitôt le jeune homme redressa son postérieur et se soutint grâce à ses coudes et genoux. La main de Severus caressa ses fesses, toujours brûlantes, faisant faiblement gémir Harry.

« Tu es un si bon garçon, n'est-ce-pas, Pup, » marmonna Severus. « Tu as su me donner un tel plaisir tout à l'heure. »

Ça, Harry voulait bien le croire. Il s'était démené, avait avalé le plus de longueur possible du membre turgescent dans sa bouche, sa gorge. Il avait été d'une dévotion sans faille et avait offert un orgasme remarquable à son Maître en tout début de séance.

La bouche humide de Severus se posa sur le bas de ses reins, sa langue le caressa alors qu'elle descendait plus bas et se faufilait dans la raie de ses fesses. Harry gémit plus fort, ses mains se cramponnèrent au drap. Puis son dos se cambra alors que la mutine léchait chacun de ses petits plis serrés. Elle le stimula longuement, mouilla la zone si réceptive que Severus avait totalement dévoilée en écartant de ses mains les collines de chair chaude.

Harry avait posé sa tête sur ses mains, et se retenait de crier. Seigneur, que c'était bon, cette caresse divine, ce pétale de rose ensorcelant. L'humide coquine appuya plus fort sur son entrée et Harry se relâcha, lui permettant de le pénétrer. Il poussa un petit cri tandis qu'il sentait l'appendice qui glissait en lui et s'activait, stimulant plus encore son anus sensible.

Bien trop vite à son goût, elle le délaissa et fut remplacée, heureusement, par un doigt, puis rapidement, par deux.

Harry s'abandonna au plaisir, d'autant que Severus savait admirablement stimuler son point merveilleux, le mont des sens qui grossissait à chaque poussé.

Puis tout disparut.

« Sur le ventre, Puppy. »

La voix de Severus était tendue, tout autant que leurs sexes.

Harry obéit et se laissa manipuler. Severus lui attacha les bras et les jambes aux montants du lit, en étoile. Puis ses mains parcoururent son corps, le faisant trembler, gémir, pour finir par le laisser en larmes sur le matelas, les membres tremblants et les poignets brûlants d'avoir tiré sur ses liens. Severus avait alterné paume, bout des doigts, plume, roulette et fin martinet. Harry n'était que sensations et s'offrait sans retenue à tout ce que son Dom voulait de lui.

Enfin, de nouveau, des doigts lubrifiés furent en lui alors que la roulette parcourait son sexe, le faisant crier. Severus jeta la roulette au sol, mais persévéra de ses doigts, les plongeant profondément en Harry, les remuant à l'intérieur de lui. Le garçon, gémit, s'arqua comme il le pouvait, se remit à geindre et à pleurnicher.

Severus ne pouvait s'empêcher de l'admirer. Harry était l'érotisme même ainsi, nu, humide de transpiration et haletant.

D'un geste impatient de sa main libre qui avait saisi sa baguette, Severus détacha les pieds de Harry qui remua, s'arqua, bougea le bas de son corps.

« Tu n'en peux plus, hein, petit cœur ? » murmura l'homme.

Harry eut un sanglot tout en hochant la tête. Oui, c'était bon, il était proche mais en voulait plus. Et surtout, Severus ne l'avait pas appelé Puppy cette fois-ci. Les mots de l'homme avaient trouvé un écho douloureux dans son cœur.

Les doigts de Severus ne bougèrent plus en lui, sa main libre le parcourut avec douceur. Harry reprit une respiration plus calme, les battements de son cœur s'apaisèrent.

« Ferme tes yeux. »

Harry les ferma et sentit presque aussitôt un bandeau de soie les lui recouvrir. Les doigts en lui voyagèrent de nouveau, plus lentement que précédemment. Harry déglutit. Severus le préparait. Il le préparait à le recevoir. Cette fois, ils iraient jusqu'au bout de leur union charnelle.

La douleur dans sa poitrine refusa pourtant de partir. Pire, elle gonfla.

Pourquoi ?

C'était ce qu'il voulait, ce qu'il désirait depuis des semaines ! Il avait pris sa décision durant la nuit. Il ne dirait rien à Severus. Pas ce soir en tout cas. Il ne voulait pas gâcher ce moment, cet instant.

Il sentit que l'homme s'installait entre ses cuisses ouvertes. La main de Severus qui n'était pas occupée à le préparer releva ses genoux, l'un après l'autre.

Harry avala sa salive. Ils y étaient presque.

Il ouvrit les yeux mais ne rencontra que du noir. Severus lui fit sentir sa colonne de chair, avec laquelle il caressa l'une de ses cuisses, puis l'autre, les maculant de liquide séminal. Le propre sexe de Harry était lui aussi humide, dressé et en attente. Mais lui ne connaîtrait pas la pénétration, pensa Harry. Non, c'était ses fesses qui auraient cet honneur-là.

Severus allait lui faire l'amour.

Néanmoins, à peine cette pensée l'effleura-t-elle que la douleur dans son cœur rugit. Non, Severus ne lui ferait pas l'amour. C'était uniquement son Dom qui allait le sodomiser.

Harry gémit, tenta de chasser la voix rauque qui résonnait dans sa tête et son cœur. Puis il se souvint des paroles échangées avec Alex, pendant le premier jour de l'année.

« Tu n'aurais pas préféré faire l'amour avec lui en dehors d'une scène ? »

« Elle était finie. On avait eu la séance, il m'avait enlevé mon collier. On était allongé tous les deux, on parlait et on se caressait. Et on a fait l'amour. »

Harry serra les lèvres afin de retenir un autre sanglot qui menaçait de s'échapper.

C'était ça qu'il voulait ? Se faire sodomiser par son Dom lors d'une scène ? Ça et uniquement ça ? Ou plus ? Il risquait de tout perdre ! lui hurla l'autre partie de son cerveau. Il ne devait rien dire, c'était ce qu'il avait décidé.

Sauf que là, alors que le pénis de Severus frottait désormais son anus, Harry douta. Son chagrin enfla, ainsi que ses questionnements. Un mélange d'indécision, de scrupule et de... honte, s'ajouta à sa peine.

Il mentait.

Il se mentait à lui-même et à Severus.

En ne disant rien, en laissant le Dom faire ce qu'ils avaient envie – car, Merlin, qu'est-ce qu'il avait envie de sentir ce sexe entrer en lui ! – il n'était pas honnête.

« James ! » cria-t-il.

Le cri de Harry résonna comme une sentence, un couperet aiguisé entre eux.

Severus resta bloqué, se sentant totalement stupide. Il était là, plongé dans son désir, et voilà que Harry stoppait tout ? L'incrédulité déforma ses traits.

Merlin, que se passait-il ? Pourquoi Harry refusait-il qu'il continue ? Pourquoi le rejetait-il ?

Ces tournoiements intérieurs ne prirent sans doute pas plus d'une ou deux secondes, mais elle furent suffisantes pour que Harry tende ses bras attachés.

« Severus... S'il te plaît... Non... J'ai dit James, s'il te plaît... » supplia le jeune sorcier.

« Oui, bien sûr, » fit Severus en se secouant. « Ne t'inquiète pas, Harry, attends. »

Rapidement, Severus lui ôta son bandeau, puis les liens qu'il avait aux poignets. Harry s'assit aussitôt et se les massa délicatement, sans le regarder.

« Harry ? Qu'est-ce qu'il se passe ? Qu'est-ce qui ne va pas ? »

Harry leva ses yeux vers l'homme. Chacun fut choqué de lire autant de peine dans le regard de l'autre.

« Oh, Puppy. Qu'est-ce qu'il y a ? » fit Severus en s'asseyant à côté de Harry et en le prenant dans ses bras.

« Je suis désolé, Severus, » gémit Harry.

« Tu ne veux plus ? » demanda Severus.

Le simple fait de prononcer ces mots lui donna le sentiment d'un coup d'épée dans l'estomac, mais Harry réagit aussitôt.

« Si ! Si, je le veux ! Oh, Merlin, crois-moi je le veux ! »

Le garçon redressa la tête vers lui. Harry avait les yeux humides et le visage déchiré.

« Alors quoi ? » demanda Severus, perdu.

« Je veux faire l'amour avec toi. »

Severus haussa un sourcil.

« Et... ? »

« Severus... Je... Tu comprends pas... » Harry passa une main nerveuse dans ses cheveux, les ébouriffant de façon impossible. « Je sais pas comment te dire ça... Oh, Merlin... Mais je dois être honnête, tu vois. C'est important, parce qu'on se fait confiance et si je te dis pas ce que j'ai sur le cœur avant qu'on fasse quoi que ce soit, alors j'aurais l'impression de trahir ta confiance. Et ça, ça m'est insupportable ! Pas digne de toi. De moi. De ce qu'on est. »

Harry releva de nouveau les yeux vers Severus qui le regardait toujours.

« Je ne veux pas d'un autre Dom que toi. »

Le visage de Severus se ferma et Harry eut un coup au cœur.

« Pourquoi me dire ça maintenant ? »

« Parce que c'est important ! Important pour moi ! Je veux personne d'autre que toi, Severus ! Tu es mon Dom, le seul, l'unique. Je veux pas partir avec un autre Dom à la fin de notre contrat. Je voudrais qu'on en fasse un autre, tous les deux. »

Severus se redressa et se leva du lit, dos à lui, laissant un Harry déconfit.

« Pourquoi ? »

« Parce que... Parce que tu comptes énormément pour moi. Je te fais confiance. Tu es là pour moi. Tu... Je me sens bien avec toi. Quand t'es pas là, tu me manques, et quand tu es là, je me sens tout de suite mieux. Que ce soit pour une scène ou pour autre chose. Quand je suis là, ici, avec toi, j'ai l'impression d'être à ma place, à tes côtés. Tu es... Tu es celui qu'il me faut et que je veux. »

« Comment peux-tu le savoir, Harry ? » lança Severus en se retournant.

Harry fut surpris de voir les yeux noirs de Severus aussi pénétrants, son visage à la fois fermé, douloureux et rempli d'autre chose que le garçon ne sut interpréter.

« Comment je le sais ? Je le sais, c'est tout. »

« Harry, j'ai le double de ton âge. »

« Je m'en fiche ! Les sorciers vivent plus vieux en plus, alors c'est pas si important. »

« Je ne suis pas attirant. »

« Faux ! Moi je te trouve très attirant, et sexy. »

« Je n'ai rien à t'offrir ! »

« Tu as tout à m'offrir, bien au contraire ! »

« Je voulais discuter avec toi de tout ça plus tard, » soupira Severus en se rasseyant sur le lit. « Savoir si tu avais pensé à des Dom que tu voudrais. J'ai discuté avec certains d'entre eux, plus jeunes, plus beaux que moi. Il y a Je... »

« Je refuse Jesse ! »

« ..remy... » termina Severus. « Quoi ? Jesse ? »

Harry se sentit rougir un peu.

« Je ne veux pas de Jesse. Ni de Jeremy. Ni de personne. »

« Oui, mais, Jesse ? » insista Severus.

« Merde avec Jesse. Je m'en fous de Jesse ! Et de tous les autres, » explosa Harry. « Et Jesse c'est doublement non, parce qu'il est trop con pour voir que Will bave devant et est fou amoureux de lui, voilà ! »

« Intéressant, » fit Severus, comme pensif.

« Mais putain, Severus ! Tu m'écoutes ? Je suis en train de te parler de nous, là ! Des sentiments que j'ai pour toi ! Je t'aime, merde ! »

Le silence fut assourdissant et Harry se mordit les lèvres, réussissant au dernier moment à se retenir de plaquer sa main sur sa bouche.

« Je... vois... » fit Severus.

L'homme cligna des yeux, prit une longue inspiration, alors que Harry se consumait d'angoisse.

« Je pense qu'on va arrêter la séance pour cette fois. »

« Non ! » s'écria Harry.

Ce qu'il craignait le plus était en train d'arriver. Comme un enfant, il s'agrippa à son cou alors que Severus avançait sa main pour lui retirer son collier.

« Non ! Non, je veux pas ! Severus, on reprend où on en était, on discutera après, je suis désolé ! Mais non, fais pas ça ! J'ai pas arrêté la séance, j'ai dit James, pas Lily ! »

« Harry, calme-toi. Tu n'as pas dit ton dernier safe word, mais je décide d'arrêter la séance quand même. Et je n'ai pas dit que c'était fini entre nous, d'accord ? Juste que la séance de ce soir était finie. »

Harry grimaça sans retenir cette fois les deux larmes qui coulaient sur ses joues tandis que Severus lui ôtait le bijou en cuir. Il ne voulait pas arrêter la séance, pas que Severus le rejette. Mais une scène se faisait à deux, il fallait que les deux soient consentants. Le sub et le Dom. Or là, l'un d'eux voulait arrêter, alors l'autre se devait d'accepter.

Mais pourquoi avait-il ouvert sa grande bouche ? Il n'était qu'un imbécile. Néanmoins, il savait au fond de lui qu'il avait eu raison. Certes, Severus ne le toucherait plus ce soir, certes, il serait toujours vierge de toute relation anale. Et puis après ? Il devait le lui dire.

« Harry... Harry, pleure pas, petit cœur. »

« Arrête de m'appeler comme ça ! » cria Harry. Il se sécha les joues d'un revers de main rageur. « Arrête de m'appeler petit cœur ! Je suis pas ton petit cœur visiblement ! Tu veux pas de moi ! T'as jamais voulu de moi ! Je le sais, je le savais, et je sais aussi que c'est de ma faute si j'ai développé des sentiments et pas toi. Mais t'as pas le droit de m'appeler comme ça si tu ressens rien pour moi ! Parce que c'est trompeur ! On dit pas ça à quelqu'un qu'on jette dans la foulée ! »

« Harry... »

« Non ! Non, tu vas m'écouter ! T'étais là à me dire que t'es trop vieux, ou pas ci ou pas ça. Connerie ! La vérité, c'est que c'est toi qui veux pas de moi ! Parce que moi je m'en fous que tu sois plus vieux, ou pas assez beau ou j'en sais rien d'autre. Moi c'est toi que je veux, comme tu es. Avec tes défauts, mais aussi tout ce qui fait que tu es toi et dont tu me parles pas ! T'es un mec bien, t'es même drôle quand tu veux. Ouais, drôle, pas la peine de faire cette tête ! Et je me sentais bien avec toi. Alors dis pas que c'est pour mon bien, que tu sais ce qu'il vaut mieux pour moi, parce que là, dans ce domaine-là, y'a que moi qui sais ! Et je sais que c'est toi qui me rends heureux ! Alors merde, assume, et dis que c'est toi qui m'aimes pas, toi qui me veux pas comme sub ou comme mec. Dis que tu me trouves trop jeune, trop con, trop j'en sais rien et pas assez je sais pas. Mais rejette pas la faute sur moi parce que c'est dégueulasse ! Je suis pas un gamin ! Je sais ce que je veux et qui j'aime ! Et t'as pas à me dire quoi que ce soit là-dessus ! »

Harry reprit sa respiration, haletant. Il avait le cœur au bord des lèvres, était malheureux, si malheureux. Mais si Severus pensait qu'il allait tout laisser tomber sans combattre, alors il le connaissait mal.

« Je suis tombé amoureux, et t'as pas le doit de dire que je suis pas capable de reconnaître ce sentiment. Ni que tu le mérites pas. Alors, okay, moi, apparemment, je te conviens pas. Mais alors dis-moi au moins pourquoi ? Pourquoi tu veux pas qu'on essaye, tous les deux ? »

Severus posa sa paume sur la joue du jeune homme, la caressa avant de descendre et de se saisir de la main de Harry.

« Viens avec moi. »

« Quoi ? Comment ça, vient avec moi ? Tu refuses la discussion, c'est ça ? »

« Non, pas du tout. Je veux simplement qu'on la continue ailleurs que dans la salle de jeux. »

Harry se redressa, dubitatif. L'homme l'entraîna à sa suite, tous les deux toujours aussi nus, bien que leurs excitations respectives se soient éteintes depuis longtemps. Severus récupéra simplement sa baguette puis ils descendirent les escaliers, passèrent devant la chambre de Harry, qui regarda sa porte close avec nostalgie, avant de se tenir devant celle de Severus.

« Tu vois, Harry, je pensais que nous aurions notre scène, ce soir. Que nous aurions connu le plaisir de la chair, tous les deux. Et puis, je t'aurais posé quelques questions. Et je t'aurais conduit ici, comme je le fais maintenant, suivant tes réponses. Que veux-tu, je ne suis pas comme toi. Je suis sans doute plus calculateur, moins entier. Moins courageux, sans aucun doute. Alors, es-tu toujours aussi sûr de ton choix ? »

Harry fronça les sourcils mais hocha la tête.

Severus ouvrit alors la porte, le laissant entrer dans la pièce. Harry pénétra dans la chambre avec des yeux ronds. La lumière de la pièce était douce, tamisée grâce à de nombreuses bougies qui étaient disposées un peu partout. Elles répandaient aussi un doux parfum dans la chambre. Harry tendit sa main afin de toucher les draps que Severus avait changés. Il ne les connaissait pas, ils étaient bordeaux et étaient si doux ! Était-ce de la soie ou du satin ? Harry l'ignorait, n'étant vraiment pas doué en matière d'étoffe.

Il se retourna vers Severus, estomaqué.

« C'est... très... romantique. »

« Je voulais que ça le soit. Est-ce que ça te plaît ? »

« C'est, hum, surprenant, mais oui, ça me plaît. »

Ce que Harry ne dit pas était que ce qui lui plaisait surtout, dans tout ce décorum, c'était le message qu'il envoyait. Severus avait passé du temps à faire cela, en pensant à lui. Severus voulait que ce soit romantique. Était-ce parce qu'il éprouvait des sentiments romantiques envers lui ? Le jeune sorcier s'assit en tailleur sur le lit et redressa son visage vers Severus, dans l'attente de réponses à ses questions. Ce dernier s'assit à son tour.

« Harry, tu me soutiens aujourd'hui que notre différence d'âge t'importe peu. Mais tu dis ça maintenant, parce que c'est nouveau pour toi et que tu ne réalises pas. »

« Je réalise très bien que quand tu auras cent-trente ans, tu m'aideras à souffler mes cent-dix bougies. Autre chose ? »

Severus retint avec peine un fin sourire.

« Tu vois loin. Mais dans cinq ans ? Ou dix ? Quand tu me verras, moi, à tes côtés, et que tu regarderas les fringants et beaux jeunes hommes qu'aujourd'hui tu dédaignes. Que feras-tu ? N'auras-tu pas envie d'avoir un corps jeune et ferme plutôt que le mien ? »

Harry fronça les sourcils. C'était une blague ? Severus le rejetait aujourd'hui parce qu'il avait peur qu'un jour lui le rejette en raison de son âge ? Pour un peu, il en aurait ri si la situation n'avait pas été aussi sérieuse. Le petit sorcier réfléchit donc rapidement.

« Je ne peux m'imaginer un jour ressentir ça. Mais avant que tu ne dises quoi que ce soit, j'aimerais moi aussi savoir une chose. Severus, tu crains réellement qu'un jour j'ai envie, sexuellement parlant, d'un autre que toi ? »

« Oui, » affirma Severus. « Et que cette envie, combinée à notre passé, à l'amoindrissement de notre passion, t'éloigne définitivement de moi. »

Harry se retint de soupirer.

« Severus, on ne peut jamais être sûr de l'évolution quand il s'agit d'une relation ! Je suis bien avec toi aujourd'hui, c'est tout ce qui compte non ? »

« Je ne sais pas. Je me connais, Harry, je sais à quel point je peux être désagréable et jaloux. Regarde, la simple idée de te laisser faire une scène pour que tu testes des Doms me rend malade. »

Harry se retint cette fois de se frapper la tête contre le mur ou mieux, de frapper Severus. Il ne le fit pas parce que le mur était bien trop loin de sa tête et parce que frapper Severus pouvait être très improductif. Pour autant, les paroles de Severus lui donnaient encore de l'espoir. L'homme était jaloux ! Il était jaloux !

« Alors ne le fais pas, tout simplement. Je ne veux pas, Severus. Je ne veux pas d'un autre que toi, » murmura Harry en tendant la main vers celle du sorcier.

Ce dernier hésita une demie-seconde avant de la saisir et de la porter à sa bouche afin d'y déposer un baiser.

« Harry, je voudrais te montrer quelque chose. Mais avant que tu ne dises quoi que ce soit, je veux que tu réfléchisses très sérieusement. N'oublie pas qui je suis. »

« Je sais qui tu es. »

« Harry, je ne te parle pas de ton Dom ou de l'homme que j'ai pu être avec toi ces derniers mois. Je suis Severus Snape, celui qui a dénoncé tes parents au Seigneur Noir, celui qui t'a abandonné à la mort de ta mère, celui qui a fait de ta vie scolaire un enfer. »

Harry baissa les yeux alors que tous ces souvenirs-là refluaient en lui. Severus avait raison. Il était aussi cet homme.

Le bruit du tiroir de la table de chevet qui s'ouvrait lui fit redresser la tête. Severus en sortit un écrin noir. Sa simple vue coupa la respiration de Harry. Il avait chaud et froid tout à la fois, et avait le sentiment de points noirs qui dansaient devant ses yeux. Il déglutit, sa salive lui donnant l'impression de se coincer dans sa gorge sèche.

« J'ai tellement hésité, Harry. Pas parce que je doutais de toi, de ta valeur. Mais de la mienne. Alors, voilà, si tu le souhaites, ceci est pour toi. »

Severus ouvrit le coffret, révélant un bracelet et un collier en cuir qui firent pousser un léger hoquet de surprise à Harry.

Ils étaient splendides. Le cuir était noir, presque brillant. Le bracelet, fin, était agrémenté d'un anneau en argent qui liait le cordon. Le collier était du même ordre, la seule différence étant que le petit anneau en argent était sous forme de pendentif. Les deux bijoux étaient délicats et étrangement élégants.

« Je les ai pris dans un magasin sorcier. Le cuir et le collier sont enchantés, » continua Severus d'une voix sourde. « Suivant mon souhait il est ainsi, simple collier de cuir, ornement que tout homme pourrait porter. Et sinon... »

Le regard de Severus plongea dans celui de Harry, brûlant, le dévorant. L'homme tendit la main, toucha le pendentif et, sous les yeux émerveillés de Harry, le collier changea de forme, devenant un collier de soumission, plus large, plus court afin d'être ras du cou. L'anneau s'agrandit également, permettant sans peine d'y accrocher une laisse ou tout ce qu'un Dom pourrait juger utile.

Harry en resta sans voix. Son cœur tambourinait sous ses côtes. Est-ce qu'il comprenait bien ce que lui présentait Severus ? Ce qu'il lui proposait ?

« Severus... C'est magnifique... Je... hum... c'est vraiment pour moi ? » dit-il maladroitement.

Severus eut un petit rire nerveux.

« Oui. Oui, c'est pour toi. »

Il sortit le bracelet qu'il passa au poignet de Harry. Le jeune homme adora immédiatement la sensation du cordon sur sa peau. Comme s'il l'avait attendu depuis le début.

« Harry... veux-tu devenir mon soumis ? » demanda Severus en lui présenta le collier qui avait repris son allure première.

« Je suis déjà ton soumis, » s'étrangla Harry.

Severus sourit en coin.

« Je voudrais, si tu es d'accord, que tu restes mon soumis après le trente juin. Que nous signions un nouveau contrat, tous les deux. Un contrat qui n'aurait ni date de fin, ni durée. Réfléchis avant de me donner ta réponse, s'il te plaît. »

Harry ne pouvait détacher ses yeux du visage de Severus. Oh Seigneur, il avait envie de crier, pleurer, rire et chanter tout à la fois. Sauf qu'il ne pouvait rien faire de tout cela. Il arrivait à peine à respirer.

Severus continua, sans paraître s'apercevoir que son jeune amant était au bord de l'apoplexie.

« En fait, je voudrais que tu y réfléchisses sérieusement, avec sincérité, parce que je voudrais bien plus qu'un simple contrat entre nous. » Severus prit une longue inspiration. « Quand tu auras fini tes ASPIC, j'aimerai que tu viennes vivre ici, chez moi. Chez nous. Je ne te veux pas uniquement en tant que sub. Je te veux toi. Je veux tout de toi, petit cœur. »

Harry ouvrit la bouche, la referma. L'air lui manquait, nom de nom ! Enfin, il réussit à inspirer et, sans sommation, sauta sur Severus, le faisant tomber en arrière et cogner contre la tête de lit dans son enthousiasme.

« Oui ! Oui ! Oui ! Oui ! Et encore oui ! »

Il riait et embrassait le visage de Severus, sans cesser de dire oui.

La surprise passée, les bras de Severus se refermèrent dans son dos, ses mains empoignèrent ses cheveux, puis Severus l'embrassa à son tour, dévorant sa bouche avec toute la passion qui les possédait. La peur de perdre l'autre, l'angoisse des réactions de l'amant, le désir, tout cela les rendaient incontrôlables dans leur besoin, leur envie de fusionner. Ils voulaient s'accrocher à l'autre, le dévorer, lui montrer à quel point il tenait à lui, le désirait, le voulait de façon totale et absolue.

Les premières minutes ressemblèrent plus à un combat, une lutte acharnée. Les bouches se dévoraient, sans concession, les dents s'entrechoquaient parfois alors que leurs langues se mouvaient avec violence.

Peu à peu, alors que le désir, les sentiments et le plaisir reprenaient leurs droits, les deux hommes se calmèrent. Les gestes devinrent plus doux, plus tendres, tandis qu'ils réalisaient que c'était réel, qu'aucun n'avait dit non et qu'ils ne se perdraient pas. Harry sentit son cœur enfler avec force. Soulagement, joie, et contre coup de trop plein d'émotion. Severus le prit contre lui, embrassa cette fois le visage, les cheveux, le front avec toute la douceur et la tendresse qu'il pouvait mettre dans ses baisers.

Ses mains longèrent le dos fin et musclé, des épaules rondes jusqu'aux fesses fermes. Harry poussa un doux gémissement qui se perdit dans la bouche de Severus lorsque ce dernier l'embrassa avec langueur. Lentement, Severus fit basculer Harry sur le matelas afin de le surplomber, sans cesser de l'embrasser et de le toucher de toutes parts. Ses lèvres parcoururent le visage juvénile, vénérèrent le cou tendre. Elles descendirent encore, la langue de Severus décida de se mettre en action également, se régalant d'un téton brun, puis de l'autre. Enfin, Severus s'acharna sur le ventre plat et le nombril du garçon qui s'arqua et gémit tout en retenant des petits rires, partagé entre des sensations bien différentes.

Ce fut le plaisir, la luxure qui l'emportèrent quand la bouche de Severus se referma sur son pénis érigé. Harry crispa ses poings sur le drap soyeux sans rien retenir de l'expression orale de sa félicité. Severus était si doué, si entreprenant.

« Oh, mon Dieu, » s'étrangla Harry tandis que la langue de Severus, après avoir retracé son gland avec application, décida de se faufiler entre ses bourses.

La bouche de Severus en goba une, puis l'autre, les suçota avec toute la délicatesse qu'elles nécessitaient. Harry gémit, écarta impudiquement ses cuisses alors qu'il prenait un oreiller et l'écrasait contre lui. Severus allait encore plus bas et le redécouvrait une nouvelle fois de façon intime.

La langue s'enfuit tandis que Severus se redressait. Il farfouilla dans le tiroir encore ouvert et sortit du lubrifiant dont il se tartina les doigts ainsi que la verge. Harry avait retiré son oreiller des yeux, toutefois il le gardait précieusement contre lui, haletant dedans, tout en ne perdant pas une miette du spectacle.

Severus lui accorda un franc sourire, ce qui fit également sourire Harry. Un tel sourire transformait tellement le visage d'ordinaire austère ! Severus ignorait-il donc à quel point il devenait beau, au moins aux yeux de Harry, dans ces moments-là ?

« Tu permets ? » lui dit Severus tout en lui prenant l'oreiller. « Je pense qu'il serait plus utile par ici, » termina l'homme en le lui glissant sous les reins.

Harry pouffa et leva les fesses, conciliant. Sans cesser de sourire, Severus s'allongea sur lui.

« Tu es prêt, petit cœur ? »

« Oui, » souffla Harry.

Et c'était vrai. Il n'y avait nulle trace d'angoisse ou de crainte en lui. Severus lui embrassa le bout du nez, puis sa bouche descendit sur les lèvres rouges et satinées. Harry laissa la langue de Severus rencontrer la sienne, ses mains s'agrippèrent aux cheveux longs afin de retenir l'homme au plus près de lui.

Pendant ce temps, les doigts humides de Severus s'engouffrèrent plus bas, écartant et préparant les chairs du plus jeune. Harry se laissa faire, détendant ses muscles alors que les appendices le stimulaient efficacement.

Cette fois-ci, il se sentait bien, totalement serein. Heureux. Il allait faire l'amour avec l'homme qui faisait battre son cœur. Il n'était plus un simple sub, il était tellement plus que cela.

Assez rapidement, les doigts le quittèrent, tout comme la bouche de Severus. Pour autant, le Maître des Potions resta à sa place, au-dessus de lui. Il prit les jambes de Harry et les plaça sur ses épaules, puis il lui adressa un autre fin sourire que Harry lui rendit.

Severus plaça son sexe devant la petite entrée plissée qui n'attendait que lui. Harry était prêt, en confiance et détendu. Severus appuya donc, sans quitter des yeux le visage de Harry, si beau dans la douce lumière des bougies. Il sentit la faible résistance de l'anneau de muscle, avant qu'il ne cède et ne le laisse entrer.

Severus poussa un court gémissement. Merlin, c'était encore plus doux et chaud qu'il ne l'avait rêvé. Tellement plus étroit également. Sa colonne de chair continua son avancée, lente et exquise, dans le fourreau fait de soie et de fermeté. Severus s'obligea à ne pas fermer les yeux, pas encore, tant il voulait être certain que Harry ne souffrait pas.

Le jeune homme le regardait également, son souffle court et haché. Il s'obligeait à se détendre, encore et encore, à accepter l'intrusion qui se faisait en lui. Severus était plus gros, plus épais et plus long que tout ce qui était passé par là jusqu'à présent. Mais surtout, c'était chaud, palpitant, vivant. C'était nouveau, et tellement bon. C'était Severus. Il gémit doucement, au rythme de la progression qu'il ressentait entre ses reins.

À l'instant même où le bas-ventre de Severus vint buter contre les fesses de Harry, celui-ci passa ses bras autour du cou de son amant et poussa un léger cri, reflétant à la fois son plaisir, sa satisfaction et une pointe de douleur. Severus admira une dernière fois le visage de l'autre sorcier avant de fermer les yeux et de s'enivrer des sensations qui le parcouraient.

Puis il entama le premier mouvement de la chorégraphie éternelle. Il le fit d'une façon qu'il espérait douce, sans chercher à aller trop loin, ni à bouger longuement afin de préserver l'anus nouvellement écartelé. Ce fut juste un léger coup de reins, qui fit s'arquer Harry.

« Oh, putain ! » glapit le jeune homme.

« C'est bon ? » fit Severus qui recommença, puis enchaîna les mouvements de hanches.

« Oui... Oh oui... t'arrête pas... »

« J'en ai pas l'intention, » murmura Severus qui plongea son nez dans le cou de son désormais véritable amant.

Les mouvements se firent plus rapides, plus longs, Severus appréciant cette fois de faire aller et venir la longueur de son sexe dans les entrailles si voluptueuses. Quel bonheur de sentir les muscles qui l'enserraient de la plus délicieuse des manières, l'anneau de chair qui le retenait à chaque va-et-vient. Et cette étroitesse divine, cette chaleur... Severus gémit de concert avec Harry, se perdant résolument dans le plaisir.

L'homme sous lui avait du mal à rassembler ses idées, à réaliser tout ce qu'il ressentait. C'était comme si son corps partait dans tous les sens. Alors que c'était là, juste là que tout se passait. Avec cette hampe ferme qui allait et venait en lui, dans des rythmes différents mais toujours lancinants. Ce moment, il en avait rêvé tant de fois. C'était à la fois différent, ce qu'il espérait et meilleur. Meilleur parce que réel.

« Oui... Ooooh, oui, » murmura Harry tandis que les coups se faisaient plus rapides, plus secs.

« Comme ça, mon cœur ? Tu aimes comme ça ? » haleta Severus contre son oreille.

« Oui, Severus, oui... »

Le plaisir montait si vite, de façon tellement vertigineuse que ça en était indécent. Bien sûr, son anus le brûla rapidement en raison des frottements et de la grosseur qui l'étirait, mais Harry n'en avait cure. Cela s'ajoutait au plaisir, en devenait indissociable quand bien même il savait qu'ensuite, il aurait un peu mal au derrière. De cela aussi, il s'en moquait. Il aurait le temps de s'habituer, le temps d'aimer, le temps d'apprendre à ne plus ressentir de douleur, du tout. Il avait tout le temps qu'il voulait maintenant.

« Severus... » gémit-il encore.

Sa main se glissa entre eux, empoigna son membre turgescent. Severus se redressa un peu, lui laissant ainsi plus de marge de manœuvre. Cela changea également légèrement l'angle de la pénétration et permit à l'homme de glisser avec plus de facilité entre les fesses surélevées. Cette fois, Harry ne retint pas ses cris. Des étoiles éclataient partout dans son ventre, chaque parcelle de son intimité n'était que jouissance, de son anus jusqu'aux tréfonds de la gaine de chair qui retenait le sexe de Severus en lui. Son pénis, qu'il masturbait avec vivacité, lui procurait un autre plaisir, un autre besoin.

Le membre de Severus stimula encore et encore le garçon, y compris ce point si puissant dans le plaisir. Les mains de l'homme se posèrent sur les mamelons érigés et Harry rendit les armes dans un dernier cri.

Severus se déchaîna alors que les spasmes de la passion de son amant enserraient son pénis avec énergie. Puis il explosa à son tour.

Il s'effondra sur la poitrine étroite de Harry qui se soulevait de façon frénétique.

« Severus... Severus... je t'aime, » murmurait le jeune homme.

Le sorcier s'obligea à se redresser, il retira son sexe avec précaution de l'anus en feu, arrachant une grimace à son propriétaire au passage. Harry fit tomber lourdement ses jambes sur le matelas et, tandis que Severus s'allongeait à ses côtés, se pelotonna contre lui.

Severus et lui se câlinèrent un long moment, plongés dans la douce félicité que leur avait procuré leur orgasme. Harry se serait sans doute volontiers endormi si son cerveau n'avait pas décidé, dans le même temps, de fonctionner à plein régime.

« C'était bon ? » murmura Severus d'une voix pour sa part très ensommeillée.

« Hum, bien plus que cela, » sourit Harry. « J'ai l'impression de te sentir encore en moi. C'était génial. J'ai hâte qu'on recommence. »

« Espèce de gourmand, » le taquina Severus, faisant rire Harry.

Le sorcier se délecta du son de clochette qui résonnait contre lui. C'était un carillon très masculin et en même temps si délicat. Il l'aimait, ce son-là. Severus referma un peu plus ses bras autour du corps qu'il enlaçait.

« Comment peux-tu m'aimer, hein ? Dis-moi, petite merveille ? Comment un homme comme toi peut aimer un homme comme moi ? » fit Severus à voix basse. « Après tout ce que j'ai fais. Moi, Severus Snape, comment je pourrais avoir la chance de t'avoir auprès de moi ? »

« Mais que t'es con, » soupira Harry.

Le jeune homme poussa un cri puis explosa de rire alors qu'il se faisait retourner comme une crêpe sur le matelas, Severus sur lui.

« Et toi, tu es un insolent ! » fit Severus, un grand sourire aux lèvres.

« M'en fous, c'est comme ça que tu m'aimes, non ? » rétorqua Harry, taquin.

Severus ne répondit rien. Il étudia le visage là encore fin et masculin de Harry, ses grands yeux verts qui le regardaient. Le plus jeune ne parla pas plus. Il savait très bien ce qu'il avait dit et se persuada qu'il n'attendait pas de réponse. Severus lui avait déjà démontré de multiple façons qu'il l'aimait : en gestes, en mots tendres, grâce à ce collier. Il n'avait pas besoin de plus, ce n'était pas grave s'il ne lui disait pas...

« Je t'aime, Harry. »

Merci mon Dieu ! hurla son cerveau avec reconnaissance tandis qu'un immense et lumineux sourire s'étirait de son oreille à une autre.

Puis le garçon ne pensa plus à rien parce que Severus avait décidé de le lobotomiser grâce à ses baisers. Ce ne fut que plusieurs longues minutes plus tard que Harry récupéra enfin ses idées, ainsi que sa respiration. Il reposait, la tête sur le torse de son homme, ses doigts jouant avec le téton et les quelques poils doux à sa portée.

« Severus, tu avais l'intention de me faire quoi exactement, ce soir, pendant la séance ? »

« Hum ? » fit Severus, qui était visiblement déjà aux portes du sommeil quand Harry avait parlé. « Eh bien tu l'as vu, non ? »

« Non, mais je veux dire après, la partie que tu as arrêtée. »

« La partie baise sauvage tu veux dire ? »

Harry pouffa.

« Oui, celle-là. Tu allais me faire comme avec Dorian ? Te jeter un sort et me baiser pendant quatre heures ? »

« Comment tu sais que je m'étais jeté un sort ? Ça aurait très bien pu être mon endurance naturelle ! » s'offusqua Severus.

« Mais oui, bien sûr, » rigola Harry avant qu'il ne pousse un léger cri. « Aïe ! Espèce de brute ! » dit-il en massant sa fesse vicieusement pincée.

« Tu l'as bien mérité. Eh non, je n'en avais pas l'intention. Je voulais te jeter un sort, à toi, pour te faire durer le plus longtemps possible en te prenant tout en te masturbant et ensuite, quand tu m'aurais supplié, te libérer du sort et que tu ne jouisses que grâce à mon pénis. »

Harry se redressa sur ses coudes et dévisagea Severus.

« Tu pourras le faire tout à l'heure ? L'idée est top. »

« Tout à l'heure ? » s'étonna Severus.

« Ben quoi ? On pourrait finir la scène, non ? J'ai envie d'essayer mon nouveau collier. »

Severus passa sa main dans les cheveux en pétard.

« Tu auras ton collier en tant que bijou dès que tu le souhaites. Par contre, sous sa forme BDSM, je préférerais te le mettre plus tard, lors d'une occasion particulière. »

« Laquelle ? »

« Après tes examens, et au plus tard pour ton anniversaire, j'aurais aimé te poser le collier lors d'une cérémonie. On pourrait la faire au St Sebastian, qu'en penses-tu ? »

Harry ne dit rien, il cligna des yeux et soudain, la lumière fut. Severus voulait réellement de lui. Cette cérémonie équivalait à une union entre un Dom et son sub.

« J'en pense que c'est une excellente idée, » fit-il en déposant un léger bécot sur les lèvres minces du Maître des Potions.

Il continua de regarder Severus qui, visiblement, était pensif.

« Tu doutes encore, pas vrai ? » murmura Harry.

« Disons que je me demande si je pourrais satisfaire ton appétit et tes envies sur la durée, » répondit évasivement Severus.

« Mais oui, pépé, je vais t'épuiser, c'est certain, » se moqua Harry dans un premier temps avant de réaliser que ce n'était sans doute pas la bonne solution avec l'espèce de cornichon qui lui faisait face. « Tu t'inquiètes pour rien, » affirma-t-il.

Harry reposa sa tête sur la poitrine de son amant, lui aussi pensif désormais. Enfin, après quelques instants de réflexion, il se dressa de nouveau sur ses coudes.

« Severus, tu avais aimé notre scène avec Dorian et Damian ? »

« Oui, beaucoup. C'était véritablement excitant. »

« Et Dorian te plaît encore, pas vrai ? »

Severus fronça les sourcils.

« Où veux-tu en venir exactement, espèce de tête de bois ? Tu es jaloux ? Parce que toi aussi, il me semble, Dorian ne t'a pas laissé indifférent. »

« Non, » sourit Harry. « Je ne suis pas jaloux. Mais j'ai une proposition à te faire. »

« Laquelle ? » fit Severus, suspicieux.

« Eh bien, disons qu'à chaque fois où tu m'as confié à un autre Dom, entre Alan et Damian, on peut dire que ça t'a fait de l'effet. Non ? »

« Oui, c'est certain. »

« Tu aimes ça, hein, me voir avec un autre ? » fit Harry avec sensualité tout en déposant des baisers sur le torse de Severus. « Tu as adoré me voir me faire toucher... embrasser... » sa main descendit plus bas, se referma sur le sexe de Severus qu'il commença à masturber. « Imagine... moi, en train de faire une pipe à un autre... me faire baiser... tu aimerais ça, Severus ? Me voir comme ça, offert… Et ensuite... Quand j'en pourrais plus... c'est toi qui viendrais, qui me prendrais... »

« Harry... » soupira Severus, sa hampe de chair désormais fièrement dressée entre les doigts du jeune sorcier.

« Tu me prendrais, encore et encore, pour démontrer à qui j'appartiens... parce que c'est à toi que j'appartiens, Severus... »

« Oui... » souffla l'homme.

« Et tu me ferais jouir... Jouir si fort... » gémit Harry.

Severus le plaqua de nouveau sur le matelas, lui dévora la bouche et ondula du bassin afin de frictionner leurs érections l'une contre l'autre. Il descendit dans le cou de Harry, qu'il lécha et mordilla tout à la fois.

« Petit provocateur, » susurra Severus. « Et toi... tu aimerais ça, hum ? Te donner en spectacle devant moi ? »

« Oui... Oh oui, j'aimerais, surtout si je sais qu'ensuite tu me fais l'amour... »

« Je te ferai l'amour, oui, aussi longtemps que tu le veux... »

Harry poussa un soupir lascif tout en écartant ses jambes qu'il joignit sur le bas des reins de l'homme qui ondoyait toujours au-dessus de lui.

« Et comme ça, si tu penses que je pourrais me lasser de toi à cause d'un jeune et beau Dom... alors tu le choisiras pour moi... Il me baisera et ensuite, toi, tu m'aimeras... »

Severus lui attrapa le lobe de l'oreille, le grignota tendrement avant de venir déposer un baiser sur les lèvres rouges du garçon.

« Tu sais comment me parler, hein ? Et comment me prendre pour me rassurer, me plaire... »

« Je crois que je commence à savoir, » fit Harry en hochant la tête. « Et toi, tu sais comment me prendre ? »

« Je dirais... comme ça... » suggéra Severus en faisant buter son gland contre la petite entrée plissée de Harry.

Ce dernier gémit outrageusement, puis sa main partit à la recherche du tube de lubrifiant à tâtons.

… … …

Son verre de champagne à la main et à l'ombre du pommier, Harry souriait. C'était une magnifique journée, la dernière de juillet. Est-ce que sa vie aurait pu être plus belle en cet instant ? Harry en doutait.

Il fêtait ses dix-neuf ans en compagnie de ses amis et de sa famille, tous sorciers. Les Weasley avaient absolument tenu à ce que Harry souffle ses bougies ici, dans leur jardin fraîchement dégnomé. Une grande table avait été dressée, recouverte de victuailles diverses et variées. Les boissons avaient été apportées par Fleur, mais aussi par Harry, Seamus et Severus.

Oui, Severus.

Quand Molly lui avait expliqué qu'elle comptait organiser son anniversaire, et fêter par la même occasion la réussite de leurs ASPIC ainsi que leur acceptation à l'école des Aurors, Ron et lui, Harry n'avait pas longtemps hésité.

Après tout, il allait être rapidement connu de tout le monde que le jeune Harry Potter, Sauveur du monde sorcier et élève Auror, rentrait tous les soirs après ses cours à Poudlard. Ou plus exactement, dans l'appartement réservé au professeur de potions et néanmoins sous-directeur de l'école, Severus Snape.

Harry avait préféré faire les choses par ordre, histoire de ménager un peu la matriarche Weasley. Il avait voulu tout d'abord leur annoncer qu'il aimerait venir accompagné à sa fête. Arthur avait hoché la tête et Molly avait semblé étonnée.

« Tu sors avec quelqu'un, Harry ? »

« Oui, depuis quelque temps déjà. »

« Bien... bien... » avait fait Molly.

Harry n'était peut-être pas devin – la simple idée de ressembler de près ou de loin à Trewlawney l'avait fait frémir – mais il avait compris que Molly était déçue qu'il ne se remette pas avec Ginny.

« En fait, autant que je vous le dise tout de suite : c'est un homme. Je suis gay. »

Arthur avait baissé son journal et regardé Harry, avant de lui faire un petit sourire.

« Oh, c'est amusant ça, comme Charlie. »

Molly, elle, était tombée sur sa chaise.

« Mais... mais c'est une épidémie ! Qu'est-ce que vous avez tous à devenir gay, par Merlin ! » s'était-elle écriée.

« Mollynette, ma chérie, Charlie te l'a déjà dit, ce n'est pas une maladie, ça ne se transmet pas, ça ne s'attrape pas plus et ils ne deviennent pas gays, ils le sont. Point. On le connaît, Harry ? »

« Oh, Merlin, » avait dit Molly en pâlissant. « C'est l'homme chez qui tu étais cet hiver. C'est lui, n'est-ce pas ? »

« Euh... oui. »

« Est-ce qu'il a abusé de ta confiance, Harry ? Est-ce qu'il t'a forcé ? Tu n'étais pas gay, avant ! » avait fait la femme en se tordant les mains.

« Non, absolument pas ! » s'était exclamé Harry. « Je vous assure, Molly, c'est arrivé, c'est tout. »

Son regard avait dévié vers Arthur, en quête sans doute de soutien, et avait rencontré l'homme qui, cette fois, avait la bouche bée.

« Ah ben ça alors ! » avait fait Arthur. « Jamais je n'aurais pensé que Snape soit homo aussi. »

« Snape ?! » avait glapi Molly alors que Harry avait senti ses joues s'enflammer.

« Ça me semble évident que Harry était chez lui. Pas vrai, mon garçon ? »

« Eh bien...euh... oui... »

« Snape... » avait murmuré Molly, comme absente.

Arthur avait gentiment tapoté la main de sa femme, avec compassion, puis s'était tourné vers Harry.

« T'inquiète pas, elle s'en remettra, elle nous a fait pareil avec Charlie à Noël. Bon, lui ne sort avec personne à notre connaissance, mais sait-on jamais ce qu'il peut nous ramener un jour. Ma fois, tant que c'est pas un dragon, hein ! » s'était esclaffé Arthur. « Une tasse de thé, Harry ? »

« À quoi penses-tu ? »

Le souffle sur son oreille ainsi que la voix douce ramena Harry au présent. Il sourit et se retourna dans les bras de Severus qui lui embrassa le cou.

« À toi. »

« Hum, que voilà une agréable nouvelle. »

Harry se mit à rire doucement alors que les bras de l'homme se refermaient dans son dos.

« Tu as été gâté cette année. Trois anniversaires, rien que ça ? »

« Eh, c'est la rançon de la gloire, » se moqua Harry.

« Prétentieux. »

« Alors disons que c'est l'avantage d'avoir à la fois des amis sorciers, Moldus et également d'un milieu... particulier ? » fit Harry en regardant son amant.

C'était vrai. Il fêtait aujourd'hui ses dix-neuf ans avec les sorciers, dont une grande fête le soir – Seamus avait prévenu qu'il finirait toutes les bouteilles lui-même s'il le fallait – Molly et Arthur laissant leur maison aux ''jeunes'' et s'éclipsant chez Bill et Fleur pour la nuit. Le vendredi, Harry allait réunir ses amis Moldus et sorciers pour une virée en boîte dans le Londres moldu. Et la semaine suivante, Severus avait prévu une petite fête chez eux avec leurs amis, à savoir Dorian et Damian, Lewis et Alex, Anastasia et Carl ainsi que leurs jumeaux, Alan, et enfin Will et Jesse.

Ce dernier avait avoué à Harry que ce n'était pas du tout pour lui qu'il lui avait tourné autour ainsi que de Severus en mai, mais pour se renseigner discrètement sur le jeune soumis qui soupirait après lui.

« Tu re-veux boire quelque chose ? » lui demanda Severus.

« Oui, je veux bien un jus de fruit, s'il te plaît. »

Severus l'embrassa une nouvelle fois, lui prit son verre des mains et s'éloigna, le laissant seul.

« Ah, c'est là que se cache le héros de la journée ? » fit une voix derrière lui.

« Charlie ! » s'écria Harry en se retournant.

Le cadet de la famille Weasley lui faisait face, tout sourire. Les deux jeunes gens s'embrassèrent tout en se saluant et, dans le cas de Charlie, en souhaitant un bon anniversaire au plus jeune.

« Ça faisait longtemps que je ne t'avais pas vu. Tu es en forme. »

« Merci ! Tu viens d'arriver ? » demanda Harry.

« Oui, j'ai pris la cheminée à l'instant. Au fait, maman m'a dit un truc un peu bizarre quand je suis arrivé. J'ai rien compris mais elle avait l'air étrange. Tu lui as fait un truc à la Harry Potter ? »

« Plutôt à la Charlie Weasley, » pouffa Harry. « Je lui ai annoncé récemment que j'étais gay. »

Le rouquin haussa un sourcil surpris. Son regard bleu étudia le visage du Survivant, glissa de ses yeux à ses lèvres et enfin à son cou. Là, les yeux clairs s'écarquillèrent.

« Et pas que, dirait-on... Eh bien, que de cachotteries, en effet. Il semblerait bien que tu sois également pris, n'est-ce pas, Pet ? » fit Charlie d'une voix sourde, profonde et terriblement dominatrice qui envoya des frissons à Harry.

Il baissa instinctivement les yeux tandis que son cœur s'emballait. Merde et merde et merde ! Il le savait ! Charlie était un Dom !

« Qui est l'heureux élu ? »

« Severus, Monsieur. »

Charlie explosa de rire.

« Severus ! Il est là ? »

Harry hocha la tête.

« Il va falloir que je lui touche deux mots, ça tombe bien. En tout cas, il a parfaitement choisi ton collier et ton bracelet. J'avais repéré la collection moi aussi, mais comme je n'ai personne à qui les offrir... »

La voix de Charlie perdit cette étrange intonation et Harry redressa le nez pour tomber dans les yeux de nouveau rieurs et familiers de Charlie. Il lui sourit, ne comprenant pas vraiment pourquoi il avait réagi ainsi. Nul doute que Charlie était un Dom vraiment particulier !

« Je crois qu'on se reverra bientôt, » fit le deuxième fils Weasley avant de s'éloigner.

… … …

L'ambiance dans le club était chaude. Dans tous les sens du terme. Et il y avait du monde. Sans doute parce que c'était encore l'été, les vacances. Harry aurait bien soupiré qu'il s'ennuyait, mais ne le pouvait pas. Debout aux côtés de son maître, le jeune homme gardait sa tête droite et les yeux baissés.

Severus ne lui avait pas dit pourquoi ils étaient venus là ce soir. À sa connaissance, ce n'était pourtant pas Severus le Maître du Donjon pour la nuit, mais Damian et Alan. Le point positif était que ce nouveau short en cuir – cadeau de Will pour son anniversaire – lui allait très bien, de même que le débardeur en résille – cadeau d'Alex – tous les deux noirs. Ils mettaient en valeur son corps, ses cheveux, ses pinces-tétons – cadeau de Dorian – qu'on apercevait sous son haut et, surtout, son collier de soumission étroitement serré contre son cou. Les cadeaux de ses amis étaient réellement superbes. Par contre, si ces crétins avaient pu éviter de les lui offrir devant Ron, Hermione, Ginny, Dean, Neville, Luna, Hannah et bien d'autres ! Bande d'idiots. Harry était sûr que Hannah ne le regarderait plus jamais dans les yeux sans rougir. Quant à Ron, il ne souhaitait même pas en parler, ses oreilles devaient encore en être cramoisies.

Une main qui se baladait sur ses fesses avec insistance le fit sursauter. Il se retourna et tomba nez-à-nez avec un parfait inconnu. La réaction ne se fit pas attendre. Son poing vola et alla s'écraser contre la mâchoire du malotru.

« Dégage de là, connard ! » cria Harry.

« Mais il est complètement malade ! » s'écria l'homme en se tenant le menton. « T'es un sub, merdeux ! »

« Ouais, parfaitement, un sub, pas un paillasson, pauvre con ! Alors tu me touches pas et encore moins sans me demander mon avis ou celui de mon Dom ! »

« Calme, Puppy, » fit doucement Severus en passant ses doigts dans les cheveux ébouriffés. « Et toi, on ne touche effectivement pas à ce qui appartient à d'autres, encore moins quand on a un bracelet rouge autour du poignet. »

La voix froide, dangereuse, du sorcier, ainsi que son regard hostile, suffirent à créer le silence autour d'eux. L'homme inconnu n'insista pas, il déglutit et allait pour s'éloigner quand le barman l'interpella, un portable à la main.

« Toi, le patron veut te voir. Tu montes dans son bureau, maintenant. »

« Ouh, je connais un apprenti Dom qui va avoir chaud aux fesses, » se moqua Harry. « Bonne chance, blaireau ! »

« Puppy, ne sois pas insolent ou je me verrai dans l'obligation de te punir. »

Harry ne dit rien de plus et reprit sa position à côté de son maître.

« Ah, voilà celui que j'attendais. Harry, permission de parler. Dis bonjour à notre invité. »

Harry redressa le nez. Il sentit ses yeux s'agrandir.

« Charlie ! »

« Bonjour, Puppy, » fit l'homme. « Bonjour, Severus. »

« Bonjour, Charlie. Je suis heureux de te revoir. Je veux dire, ici. »

« Moi aussi, cela faisait une éternité que je n'étais pas venu dans ce club. »

Harry osa jeter de petits coups d'œil discrets au dragonnier. Il s'était installé sur un tabouret de bar à côté de Severus et avait commandé une bière. Merlin, il était foutrement bandant, torse nu et avec ce pantalon étroit qui moulait ses cuisses.

« Alors, quelles sont les nouvelles ? »

« En fait, Charlie, je t'ai demandé de venir pour plusieurs raisons. Disons, une principale dont découle les autres. »

« Je t'écoute. »

« Voilà. Une amie m'a récemment demandé de l'aider. Au sujet de son fils. »

« Quel âge, le fils ? »

« Dix-neuf. Il s'avère que ce dernier lui cause, ainsi qu'à son mari, quelques petits soucis. Conséquences de la guerre en grande partie. Le garçon a un peu du mal à s'en remettre. Il est instable. Parfois un peu violent. Il est remonté contre tout le monde. Un peu comme notre jeune ami ici présent à une certaine époque. N'est-ce pas, Puppy ? »

« Oui, Monsieur. »

« Mais ce n'est pas pour cette raison qu'elle a demandé après moi. Son époux et elle voulaient fiancer leur fils à une jeune fille de bonne famille, bien sous tous rapports. Mais il refuse. »

« Seigneur, que de tribulations, » se moqua Charlie.

« Je ne te le fais pas dire. Là, elle m'a avoué le secret honteux de la famille. Il semblerait que le garçon préfère ceux de son propre sexe. Chose intolérable pour son époux qui, du coup, rejette son héritier. Bien évidemment, cela n'arrange en rien la santé émotionnelle de ce gamin. »

« Et ? Pourquoi me parler de tout ça ? »

« Eh bien, cet homme n'est pas le plus, comment dire, aimable que la Terre ait porté. Ses solutions sont plutôt du genre extrémiste. Mais il tient aux apparences, surtout au vu de son passé. Mon amie et lui ont mis en route un nouvel héritier, afin de remplacer le premier et transmettre le nom de leur famille. Ne sois pas surpris, ils connaissent des sorts pour choisir le sexe de leur futur enfant. Toujours est-il que mon amie ne veut pas pour autant que son fils aîné connaisse un tragique destin ou vive en reclus, contrairement au père. Juste... qu'il s'éloigne et trouve enfin sa voie, si possible en étant heureux. Mais loin de tout scandale qui pourrait les éclabousser. Alors, en te voyant à l'anniversaire de Harry, une idée lumineuse m'est apparue. La Roumanie me semble suffisamment éloignée, ainsi qu'à la mère du garçon. »

Une nouvelle fois, Charlie se mit à rire.

« La Roumanie ? Tu veux que j'embarque ce gamin avec moi ? Severus, je suis célibataire, certes, mais pas désespéré ! De plus, tu sais très bien que je suis exigeant en matière de compagnon. »

« Ce garçon est très beau, je te le garantis. »

« Je ne te parle pas de cela. Mais de soumission. Je veux un soumis à temps plein. Penses-tu sincèrement que Draco Malfoy conviendrait ? »

Harry ne put retenir un hoquet de surprise et plongea ses yeux dans ceux de Charlie et de Severus.

« Dix pour toi, Puppy. »

« Pardon, Monsieur, » fit Harry en baissant de nouveau ses yeux.

« Et oui, je le pense. Bien sûr, les débuts seront ardus. D'autant qu'il n'est pas au courant de ce que nous avons envisagé pour lui, Narcissa et moi. Mais elle a tout prévu. Si tu acceptes, je te l'emmènerai moi-même à la réserve des dragonniers. Allons, avec un tel prénom, il t'était destiné, » fit Severus, sardonique.

Charlie sembla réfléchir.

« J'avoue que l'expérience est tentante. Sans compter que je pourrais le dresser à ma convenance. »

« Tu m'en vois ravi. C'est un gentil garçon malgré les apparences. Cependant, j'aimerai voir un dernier point avec toi avant de te le confier. »

« Lequel ? »

« Eh bien, il y a fort longtemps que je ne t'ai pas vu en action. J'aimerai donc savoir si tu es toujours à la hauteur de ta réputation. Qu'en penses-tu, Puppy ? »

Harry étudia son Dom, puis le dragonnier. Oh, oh. Faire une scène avec Charlie et Severus ? Merlin et Dumbledore réunis, rien que d'y penser, Harry sentit son sang se mettre à bouillir.

« Je pense que cela est très excitant, Monsieur. »

Charlie se mit à rire.

« Nous voyons cela, ton short ne cache rien de ce que l'idée t'inspire. Quand veux-tu que nous commencions, Severus ? »

L'homme sourit, il tendit la main au barman qui lui glissa une clé.

« J'avais réservé la chambre neuf. Prêt ? »

« Oh combien ! » répondit Charlie en se levant.

Un délicieux frisson parcourut Harry. Oh oui, lui aussi était très, très, prêt. Prêt à faire la scène avec Charlie, prêt à se donner à lui et ensuite... Il se mordilla les lèvres tandis que la main de Severus se posait sur son dos. Et ensuite, il espérait bien que Severus lui ferait l'amour toute la nuit.

… … …

Severus entra dans la pièce, découvrant sans surprise Harry qui travaillait à son bureau. Pourtant, alors qu'il s'approchait, l'homme réalisa que ce n'était pas sur des dossiers professionnels qu'était penché son amant, mais sur des photos.

« Que fais-tu ? »

Harry sursauta et se retourna vers lui. Il l'embrassa puis lui montra les photos qui s'étalaient devant lui.

« Je regarde des photos. Des souvenirs. Regarde celle-là ! Tu te souviens ? »

« Seigneur, on était vraiment habillé comme ça pour la cérémonie de Will et Jesse ? »

« Oui, il faut le croire. On était quand même plus classes pour leur mariage, non ? »

« Oui, sans aucun doute, » sourit Severus en avisant l'autre photo qui lui tendait Harry.

L'Auror se leva et se lova dans les bras du Maître des Potions.

« Mais c'est pour le nôtre qu'on était les plus beaux. »

« Tu étais beau. Moi, j'étais égal à moi-même. »

Harry pouffa.

« Pour moi, tu étais beau. Tu l'es encore. »

Sa main hâlée passa dans les cheveux gris de son époux.

« Insolent. »

« Toujours. »

… … …

Fin

… … …


NDA : Voilà, c'est fini... Je sais, celles/ceux qui me connaissent ont dû crier : "mais c'est pas vrai, il a fallu qu'elle le mette !" C'est vrai, j'aime Charlie et j'aime le mettre un peu partout (surtout dans Harry, mais bon, ça c'est un autre débat ^^")

Eh oui, vous avez bien lu, j'ai fait en sorte que le couple Severus-Harry soit parfois libre, parce que ça aussi, comme le BDSM, ça peut faire partie de la vie et tant que tout le monde est consentant, personne n'a à juger ;) Et puis, j'aime bien remuer un peu les a priori et les choses établies, comme ceux/celles qui me connaissent le savent également.

Je ne peux terminer cette histoire sans remercier Nanola, d'ailleurs vous aussi, puisque si cette fiction existe c'est grâce à elle. Elle voulait tellement lire un BDSM, un "vrai".

Et bien sûr, je voulais remercier de tout cœur mes deux formidable Bêtas, Chapaf et Bruniblondi. Elles ont été simplement exceptionnelles et d'une efficacité redoutable. Cette fiction (et moi avec) leur doit beaucoup.

Pour en revenir à Charlie, je vais aborder ce sujet qui me permettra d'en aborder un autre, à savoir celui de mes futurs écrits. En fait, ma vie fait que je n'ai plus vraiment le temps aujourd'hui. J'ai des projets, personnels que ce soient au niveau de l'écriture ou tout autre, des contraintes qui me prennent du temps. Donc, pour le moment, je n'ai pas de FF longues en vue à part ma dernière fiction "longue", à savoir Dette de vie, aussi en HP/SS que j'espère pouvoir terminer un jour. Je vais, de temps en temps, écrire des OS, pour mon recueil ou postés seuls. D'ailleurs, suite à cette fic, qui était aussi à la base un OS, mes bêtas m'ont gentiment intimé l'ordre d'en faire deux autres. Un avec Charlie et Draco, un autre avec Will et Jesse. Je ne sais pas pour le Will/Jesse, mais il est plus que possible qu'un jour, celui de Charlie et Draco voit le jour. Et puis si vous avez des idées, des envies, n'hésitez pas à m'en faire part, sait-on jamais ;)

Voilà, je vous dis donc adieu, ou du moins au revoir, cette fois pour plusieurs mois.

Merci de m'avoir suivie, encouragée, aimée parfois. J'ai fais des formidables rencontres sur ce site, et rien que pour ça, ça valait le coup :)