Le vent frais de l'extérieur fit frissonner la jeune fille, giflant ses joues accoutumées à la chaleur du gymnase. Elle soupira d'aise et ferma les yeux, appréciant le contact froid.

Elle ferma la porte du bâtiment derrière elle, faisant ainsi disparaître le brouhaha familier de la fin d'entraînement, et profita du silence relatif de cette fin de journée en appuyant son dos contre le mur.

Quelques minutes plus tard, cependant, elle entendit la porte se rouvrir, puis se refermer. Sans ouvrir les yeux, elle tendit l'oreille.

-Tu vas bien ?

Elle identifia cette voix comme étant celle de Sugawara.

-Franchement ? J'ai connu mieux…, répondit-elle après un court silence.

-Le coach nous a dit, pour ton père… Désolé…

Junko ouvrit les yeux et planta son regard électrique dans celui noisette du plus âgé.

-Il a fait quoi ?

Elle vit les yeux de Suga s'écarquiller.

-Ça te dérange ? Qu'on soit au courant, je veux dire…

La brune laissa échapper un soupir irrité en se massant les tempes. Son mal de crâne du matin refaisait douloureusement surface.

-C'est pas contre vous. T'inquiète…

L'argenté lui fit un petit sourire.

-Si t'as besoin de parler…

-Merci, je vais bien, le coupa-t-elle sèchement. Elle le regretta tout de suite, mais n'en montra rien.

Putain de fierté.

-Bien sûr, souffla-t-il après un silence. Ça se voit.

Elle ne put s'empêcher de le toiser avec froideur.

-Mêle-toi de ce qui te regarde, Suga. Vraiment.

Elle pénétra de nouveau dans le gymnase, serrant les poings et laissant le plus vieux derrière elle.


-Tu as fait quoi ?!

La voix colérique du libéro résonna dans les vestiaires presque vides. La tête basse, le dos voûté, Lev répondit dans un murmure :

-J'ai… forcé Junko-san à m'embrasser…

Yaku lâcha un juron entre ses dents serrées. Le plus jeune releva la tête et posa ses yeux sur son aîné. Celui-ci s'était assis sur le banc en face de lui, la tête entre ses mains.

-… Yaku-san ?

-T'es vraiment trop con, siffla-t-il.

-Je… Je regrette, tu sais–

Le futur as fut coupé par Morisuke – il ne se souvenait pas quand il s'était levé – qui l'avait saisi par le col et le secouait avec vigueur.

-T'as plutôt intérêt ! hurla le châtain. Tu crois pas que t'aurais pu choisir un autre moment ?! Être moins brutal ?! Tu crois pas qu'elle était pas trop d'humeur à ça ?!

-Mais elle comprenait rien ! riposta l'argenté, se dégageant de l'emprise de Yaku. Elle comprenait rien, et elle allait partir ! Merde Yaku-san ! J'avais peur, voilà ! J'avais peur de ne plus la revoir ! J'avais peur qu'elle n'oublie et qu'elle soit plus heureuse là-bas qu'ici ! J'avais peur parce qu'elle comprenait rien à ce que je ressentais, elle ne comprendra jamais parce qu'elle est partie !

Un lourd silence suivit les paroles du jeune Russe. Il se rendit compte que, dans l'action, il s'était levé impulsivement et avait saisit son aîné par les épaules. De petites larmes brillaient à présent dans ses yeux félins et ne demandaient qu'à être versées.

Il se sentit soudain vidé, et se laissa lourdement retomber sur le banc. Il sentit une boule remonter dans sa gorge et fut brusquement pris de sanglots incontrôlables. Il enfouit son visage fin dans ses grandes mains et laissa couler ses larmes.

-J–je suis désolé Yaku-san ! Je s–sais pas ce qui m'a p–pris, j'ai pas réfléchi ! Je te jure, je suis d–désolé !

Le silence retomba dans la pièce, seulement interrompu par les sanglots et les reniflements de Lev.

Yaku, lui était redevenu complètement calme. L'accès de larmes de son cadet avait eu pour don de faire retomber sa colère tel un soufflé. Il soupira en s'asseyant à côté de l'attaquant, posant une main réconfortante sur son épaule tremblotante.

-C'est pas à moi qu'il fallait dire ça. C'est à elle. Tu sais, elle m'a dit qu'on se verrait, pendant les camps d'entraînement. Aller va, pleure pas, grand con.


Ouhhhhh mais ne serait-ce pas une avancée de fourmi dans la relation entre les personnages que je vois là ? (lol non t'as cru, c'est de la merde ce chapitre)

Rien n'est construit dans cette fiction mdr. J'ai pas de plan, pas de chapitres d'avance, pas de vie. J'ai juste la fin et deux-trois passages en tête, c'est à l'arrache de ouf. Notez que le passage YakuLev était écrit depuis une dizaine de mois, mais le premier passage a été rédigé ce soir. L'organisation ? C'quoi c'truc ? Ça s'mange ?

Breffff. J'espère que c'était quand même que c'était pas trop merdique. C'était encore une bébé MàJ, je pense que je vais garder ce format de moins de mille mots/chapitre pendant un moment.