Bonjour à tous ! Cela fait bien longtemps qu'on ne m'avait pas vu sur ce site, et pourtant, j'y viens régulièrement faire un tour ! Mais les études, ma vie d'étudiante mais aussi de fille indépendante qui a une maison à faire tourner me prenant beaucoup de temps, j'avoue m'être fait toute petite ces temps derniers.

Cependant, nous voilà au mois de décembre, et qui dit décembre, dit Noël ! Je suis une grande enfant qui croit encore dur comme fer à la magie de Noël ! J'ai déjà mis mon sapin d'ailleurs, et mon copain m'a offert un calendrier de l'avant Kinder, oui oui !

Et c'est pour cette période particulièrement chère à mon cœur que j'ai décidé de revenir ici, peut être que je retrouverai mes lecteurs habituels, peut être que je m'en ferai de nouveaux ! Voici donc une fic de Noël, qui se tiendra sur 20 chapitres de 2000 mots chacun. C'est un Dramione, encore, mais que voulez-vous, la magie de Noël opère mieux avec eux !

C'est sans prise de tête, et sans prétention, mais j'espère que ça vous détendra pour ces dernières semaines qui nous séparent de Noël ! J'essaierai de poster tous les jours, ou tous les deux jours pour finir avant la fin du mois de Décembre, mais comme je n'ai aucun chapitre d'avance, j'espère que je parviendrai à m'y tenir !

En attendant, je vous souhaite à tous une bonne lecture, et n'oubliez pas que c'est noël, alors, offrez de reviews si le cœur vous en dit !

Bien à vous !


L'hiver s'était emparé de Londres avant que quiconque ne s'en rende vraiment compte. Il ne neigeait pas encore, mais un vent froid et sec s'engouffrait dans chaque ruelle de la capitale anglaise, faisant virevolter les écharpes des dames et les cheveux des petites filles. Malgré ce froid de canard, le vent avait eut le mérite d'apporter avec lui le ciel bleu. Les sempiternels nuages gris de Bretagne semblaient s'être éclipsés pour quelques jours, laissant aux anglais – moldus comme sorciers – le loisir de contempler le myosotis du ciel d'hiver.

Le mois de décembre commençait juste, mais on pouvait déjà voir dans les vitrines des magasins, des guirlandes lumineuses multicolores et d'énormes boules de noël recouvertes de neige artificielle. Tout sorcier qu'il était, le Chemin de Travers ne faisait pas exception à la règle : chaque enseigne avait apporté sa touche de magie de noël à sa devanture. Chez Fleury et Botts, une neige magique recouvrait les ouvrages dans la vitrine, et des petits grelots tintinnabulaient à chaque fois que quelqu'un ouvrait la porte. Le propriétaire du magasin de Quidditch, quant à lui, s'était contenté d'entourer des guirlandes lumineuses autour de chacun de ses balais, et Mme Guipure avait loué les services des lutins d'hiver pour chantonner des chants de noël à chaque nouveau client.

Toutes ces décorations donnaient à Hermione envie de pleurer. Elle qui avait toujours adoré noël, se retrouvait cette année bien en peine de le célébrer. Le peu d'argent qu'elle avait servait à payer les factures et les courses de la semaine, et elle ignorait si elle aurait les moyens d'offrir ne serait-ce qu'un cadeau à sa fille âgée de quatre ans, la jolie Rosie.

C'était en effet une bien mauvaise période pour Hermione et sa fille. Après avoir découvert une autre femme dans le lit conjugal, Hermione s'était vue dans l'obligation de quitter son avocat de mari. Après cinq ans de mariage, le beau français avait prouvé que la fidélité ne faisait pas parti de ses nombreuses qualités. Blessé dans son égo, il avait réclamé l'intégralité de leurs biens en échange d'un divorce rapide, et Hermione, trop fière, lui avait tout laissé. Sauf leur fille. De toute façon, Eric travaillait bien trop pour pouvoir s'occuper de Rosie, et en y repensant, Hermione n'était même pas certaine qu'il connaisse la date de naissance de leur fille.

— Dépêche-toi Rosie, j'aimerai qu'on rentre avant la nuit.

Rosie traînait des pieds. Ce n'était pas dans son habitude de se montrer aussi pénible, mais Hermione savait que depuis la séparation de ses parents, la petite fille n'était pas dans son assiette. La magnifique petite fille blonde avait perdu son beau sourire, et ses yeux étaient bien souvent remplis de larmes. Elle était généralement dans la lune, sans doute hantée par de vieux souvenirs ou peut être par l'avenir qu'elle n'aurait pas. Hermione se sentait terriblement coupable de faire subir cela à sa fille, seulement quelques semaines avant Noël, mais elle savait aussi que se disputer le soir de Noël n'était pas la meilleure chose à offrir à une gamine qui croyait encore au père Noël.


—C'est hors de question, Astoria, grogna Drago en se servant un whisky pur-feu.

Il lui tournait le dos, mais il savait déjà qu'elle était sur le point d'hurler. Quand il se retourna vers elle, Astoria avait les poings sur sa taille de guêpe, et ses lèvres tremblaient de rage. Elle avait l'air d'une petite fille pourrie gâtée qui réclamait un énième poney, ou une autre couronne de diamants. Elle était belle Astoria, dans sa robe griffée et ses escarpins à la semelle rouge, son gloss parfaitement mis et son chignon de duchesse. Son air sophistiqué en attirait plus d'un, mais son regard condescendant en avait envoyé un bon nombre sur les roses. Selon elle, Drago devait s'estimer chanceux de pouvoir s'afficher à son bras, et il devait la remercier à chaque jour que Merlin faisait de la voir partager sa vie. Amen.

—Ca fait deux ans qu'on est ensemble Drago, il est temps de fonder une famille. Je veux un enfant.

—Et moi, je te dis qu'il en est hors de question. Un gamin, et puis quoi encore ?

—J'exige un enfant, Drago !

—On n'est pas marié, Astoria, je ne te dois absolument rien. Et encore moins un enfant. Tu es déjà incapable de t'occuper de toi-même, alors un enfant, tu penses bien. Tu images ? Te lever la nuit pour le nourrir, lui faire prendre le bain, cuisiner des purées, avoir du vomi dans les cheveux ? Je doute que ta manucure hors de prix y résiste.

Astoria eut un hoquet dédaigneux, avant de s'approcher et de pointer un doigt menaçant dans direction de Drago. Elle avait l'air d'une démente. Ses cheveux, habituellement parfaitement lisses, partaient en des mèches rebelles tout autour de son visage triangulaire. Ses yeux clairs lançaient des éclairs, et ses joues étaient rouges de rage. Parfois, Drago se demandait ce qu'il faisait encore avec elle. Depuis plusieurs mois, il avait l'impression d'être là par habitude. Il n'était même pas sûr d'être un jour tombé amoureux d'Astoria. Non, il restait parce que c'était pratique, et parce qu'elle était la parfaite petite femme de maison. Drago soupira. Il avait l'impression d'être son père, il se désespérait lui-même.

—Tu nous payeras une nourrice.

—Bien sûr, et je regarderai si je peux t'acheter de la fibre maternelle en flacon, car tu sembles en être dépourvue. Tu recules de trois pas à chaque fois qu'un enfant s'approche de toi.

—Mais le nôtre sera parfait et…

—C'est non, la discussion est close Astoria.

Drago avala le reste de son verre et le posa brutalement sur la table. Astoria sursauta derrière lui, mais il n'y prêta pas attention. Elle le fatiguait. Sa voix stridente, ses crises perpétuelles, son goût du luxe. A chaque dispute, il rentrait avec un bijou et c'était oublié. A croire qu'elle provoquait des disputes dans le simple but de garnir son coffret à bijoux. Las, Drago tendis la main pour s'emparer de son manteau, et sans un regard envers Astoria, il quitta leur duplex londonien en silence.

—Où vas-tu ? s'écria Astoria, hystérique.

Mais il ne prit pas la peine de lui répondre et s'engouffra dans Kensington, où la foule grouillait à la manière d'une fourmilière. L'air frais eut le mérite de faire du bien à Drago. Ce dernier avait l'impression d'étouffer à chaque fois qu'il mettait un pied chez lui. C'était un comble tout de même de ne pas se sentir à l'aise sous son propre toit. Mais il y avait bien longtemps que son appartement de luxe n'était plus fait à son image. Astoria y avait peu à peu mis sa propre touche de féminité, si bien qu'il avait l'impression à chaque fois d'entrer chez Astoria plutôt que chez lui. Il avait besoin de prendre le large, et quoi de mieux qu'un cognac au Chaudron Baveur pour se remettre les idées en place.


Arrivé devant la discrète – mais célèbre – devanture du Chaudron Baveur, Drago fut bien malheureux de découvrir le bar bondé. Avec le froid ambiant, les gens s'étaient réfugiés chez ce bon vieux Tom pour siroter des chocolats chauds en famille, ou bien des bièraubeurres entre amis. Les bains de foule, très peu pour Drago. Ce dernier traversa alors la foule, et atteignit l'arrière boutique, qui donnait sur le chemin de Travers. Celui-ci, bien que vivant, était bien plus vide que la taverne, et Drago se sentit plus à l'aise. Vagabondant, les mains dans les poches, il s'adonna à une chose qu'il n'avait pas fait depuis bien longtemps : prendre son temps. Le lèche vitrine, les vas-et-viens entre la boutique de Quidditch et celle de farces et attrapes, voilà une chose qu'il ne s'était pas autorisée depuis des années.

Errant sur les dalles sombres de l'allée, il se laissa guider par ses pas jusqu'à une petite boutique dont l'enseigne indiquait « Christmas Shop – Boutique éphémère ». Des chants de Noël et une odeur de pain d'épice s'échappaient de la porte vitrée, et Drago se surprit à sourire. Il ne savait pas si c'était la première année que la boutique s'était établie sur le Chemin de Travers, mais en tout cas c'était la première fois qu'il la remarquait. A l'intérieur, le couple de vendeurs avait revêtu des costumes de lutins du Père Noël et souriait à chaque client qui venait demander des renseignements. Les murs étaient tous recouverts de grelots, de gui, de guirlandes, de boules de noël, et au centre de la boutique, un immense sapin de plusieurs mètres de haut trônait fièrement. Majestueux, il avait été décoré avec goût : tout de rouge et de blanc vêtu. Il n'était pas magique, pourtant, il se dégageait de l'arbre une aura fantastique qui donnait le sourire à quiconque s'en approchait.

—Maman ! Regarde, le sapin !

Drago tourna les yeux en direction de la petite voix surexcitée qui venait de résonner à côté de lui. C'était une jolie fillette avec des cheveux d'ange dorés mais en broussaille et un regard mordoré qui pétillait. Son petit nez rendu rouge par le froid était légèrement en trompette et recouvert de quelques tâches de rousseur.

—Je le veux maman ! s'exclama-t-elle en joignant ses petites mains potelées à la manière d'une prière.

—Non, chérie, c'est…

La mère de la petite ne termina pas sa phrase, ce qui eut le mérite d'attirer l'attention de Drago. Alors, ses yeux rencontrèrent ceux, familiers, de son ancienne camarade de classe. Hermione Granger se tenait devant lui, et tenait fermement la gamine par la main : de toute évidence, il s'agissait de sa fille. A y regarder de plus près, elles avaient les mêmes yeux, et si la couleur de leurs cheveux différaient, ils étaient tout autant en broussaille. Granger n'avait pas tellement changé. Elle avait pris quelques années, comme lui d'ailleurs, mais était devenue une véritable femme, marquée par la guerre et par ses propres déboires. Son teint pâle et ses lèvres gercées lui donnaient une allure presque vulnérable, tandis que sa fille semblait être une véritable force de la nature.

—Granger, grogna Drago sans la quitter des yeux.

—Malefoy…

Le silence s'installa entre les deux anciens camarades, tandis que la petite fille, témoin de ces retrouvailles intrigantes, observait avec attention ce qui allait se passer entre ces deux grandes personnes.

—C'est qui, maman ?

Sa petite voix fluette sortit Hermione de sa torpeur. Elle s'agenouilla près de sa fille et murmura d'une voix qu'elle aurait voulu douce et chaleureuse mais qui était crispée et légèrement plus aigue que d'habitude.

—Un vieux camarade de classe, chérie. Dis au revoir, on s'en va.

—Mais le sapin maman ! s'écria la petite, soucieuse que l'on oublie son arbre.

Hermione se mordit la lèvre inférieure, et s'approcha du conifère d'un pas lourd. Sous le regard intrigué de Drago, elle tendit la main et tourna l'étiquette sur la quelle était indiqué le prix. Trois gallions et dix mornilles. Merlin, qu'est ce qui pouvait justifier un tel prix ? des épines en or ? Trois gallions c'était ce qui restait à Hermione pour remplir le garde manger cette semaine. Elle secoua la tête et se retourna vers sa fille.

—Une autre fois Rosie, on n'a pas le temps.

Ni l'argent, songea-t-elle amèrement. Rosie eut l'air déçue, mais elle n'insista pas. Elle se retourna vers Drago et lui offrit son plus beau sourire triste.

—Au revoir monsieur.

Drago ne répondit pas et se contenta de lui sourire d'un air crispé. Encore interloqué par la réaction de Granger quand elle avait vu le prix du sapin. Quel genre de mère refuse d'acheter un arbre de noël à sa fille ? Sans doute celles qui n'en ont pas les moyens. Mais c'était une chose bien étrange que de voir qu'Hermione Granger n'avait pas les moyens. Il y avait quelques années de cela, il s'en serait sans doute réjoui, mais à présent, il dut admettre que le regard triste de cette gamine ne le laissa pas indifférent. Avant que la petite et sa mère ne disparaissent de la boutique, Drago se retourna et murmura :

—Au revoir, Rosie.


Voilà la fin du tout premier chapitre ! Ce n'est que le début, mais vous vous doutez bien que la magie de noël va opérer !

J'espère que ça vous a plu et j'essaie de poster la suite dès demain ! Merci d'être au rendez-vous, et n'oubliez pas que si ça vous chante vous pouvez me laisser un petit mot, ça fait toujours plaisir !

A très vite !