Ho Ho Ho ! Mais qui revoilà... Le père Noyel !

Il vous apporte en avance une petite ficlette de quelques chapitres à déguster juste avant les fêtes de fin d'année, à déguster bien sur, sans modération !

Nous voici à quelques semaines de Noel, 4 pour être précise... Ca tombe bien, c'est nombre de chapitres que compte cette fic pas comme les autres puisqu'elle reprend un célèbre conte de Charles Dickens " A Christmas Carol" (Un chantde Noel pour les non anglophones ^^).

Il y a eu pleins d'adaptions de ce conte en film, dessin animé, film d'animation, je suis certaine que vous en avez déjà entendu parler, et si ce n'est pas le cas, alors je serais heureuse de vous le faire découvrir au travers de cette fic !

Pourquoi ce conte ? Parce qu'il est pour moi, mon conte de Noel préféré ! J'adore Noël et je trouve que ce conte est magnifiquement représentatif de l'esprit de Noël !

Vous l'aurez donc compris, cette fic est un AU (pas de curse, magie plot twist pourri XD) qui regroupe volontairement peu de persos principaux (mais pas mal de clins d'oeil d'autres).

Cette fic sera postée tous les mercredis pendant 4 mercredis et donc, vous l'aurez compris, se terminera le 23 Décembre, la veille de la veille de Noel ^^

Voici un chapitre introductif.

ENJOY


Introduction

La vie est parfois un conte de fée…

Parfois seulement.

Pour Regina Mills, la vie n'est qu'une succession de jours qui se ressemblent tous : fades, mornes, sans couleurs ni envie. Seule, sans famille ni amis, Regina ne vivait que pour son travail, à qui elle donnait quasiment toutes ses forces et son temps.

Mais pour le coup, ses efforts furent récompensés et mainte fois : meilleure entreprise de l'année, meilleurs bénéfices, personnalité exemplaire de l'année… Regina cumulait les prix et récompenses.

Oui, Regina était une femme accomplie professionnellement parlant. Mais pour sa vie personnelle, rien n'était moins sûr. Célibataire, solitaire et heureuse de l'être, elle estimait que partager sa vie avec quelqu'un était une perte de temps et d'énergie… Une énergie qu'elle pouvait mettre plutôt dans son entreprise.

Et cela se ressentait dans sa vie de tous les jours : certains de ses employés pensaient, à juste titre, qu'elle vivait même à l'intérieur de ses propres locaux. De folles rumeurs circulaient sur elle : femme aigrie et acariâtre, elle serait devenue ainsi après avoir été trompée par deux fois par ses précédents amants. N'ayant plus rien ni personne dans sa vie, elle se serait recluse dans son bureau, menant ses employés d'une main de fer.

Et si ces derniers restaient auprès d'elle, c'était simplement qu'à défaut d'être amicale, elle était assez juste envers eux : s'ils travaillaient honnêtement et dur, ils étaient rémunérés en conséquence, et assez généreusement.

Mais le fort salaire avait une contrepartie assez amère : Regina Mills ne faisait quasiment aucun arrêt pour les fêtes, peu importe la fête, mais surtout celle de Noël, ce qui n'était pas pour plaire à ses employés.

Depuis dix ans maintenant, Regina n'accordait aucune journée pour fêter Noël à ses employés. Ces derniers étaient imposés à venir jusqu'au 24 au soir et revenir le 25 au matin. La principale raison invoquée par Regina ? Son entreprise faisait son plus gros chiffre d'affaire durant ces jours là.

Mais ses employés, depuis trois ans déjà avaient remué ciel et terre pour avoir au moins leur jour de Noël. Et après des papiers assassins dans la presse et des reportages peu élogieux sur la « Gripsou de Noël », ils avaient obtenu gain de cause. Et pour le plus grand déplaisir de Regina, ils avaient donc eu le droit de délaisser les bureaux pour ce jour festif.

Ainsi, Regina se retrouvait systématiquement toute seule pour le 24 Décembre. Enfin … Presque. Alors que tous ses employés partaient généralement vers 14h, seule une employée restait fidèle au poste jusqu'à au moins 17h.

Cette employée fermait les portes avec Regina et lui souhaitait, comme tous les ans, un joyeux Noël, ce à quoi répondait Regina simplement par une grimace et un grommellement.

Et cette année ne faisait pas exception. Nous étions la veille de Noël, il était 16h50, et comme tous les ans depuis trois ans, Emma Swan, employée pour Regina depuis 5 ans déjà, s'apprêtait à quitter les locaux, déjà vide, de sa patronne.

Elle savait où la trouver, elle y était tous les jours, toutes les heures. Elle l'imaginait pianotant frénétiquement sur son ordinateur, ne détachant pas ses yeux de l'écran, faisant à peine attention aux départs successifs de ses employés. Cette année encore, elle passerait la majorité de sa soirée dans son bureau avant de rentrer chez elle en sentant la fatigue arriver. Puis elle reviendrait le lendemain dans des bureaux déserts, travaillant encore et toujours alors que ses employés festoyaient gaiement avec leurs familles.

« Miss Mills ? »

« Hm … »

« Je… J'y vais. »

Regina décrocha son regard de son écran juste pour le poser sur la pendule à sa gauche. Lorsqu'elle constata l'heure, elle haussa un sourcil et soupira doucement « Bien. »

Emma se demandait si Regina n'avait déjà pas oublié sa présence. Elle n'avait d'ailleurs jamais eu de réflexion positives ou négatives sur le fait qu'elle restait plus tard que les autres afin de boucler son travail. Elle n'en avait jamais pris ombrage, sachant pertinemment que sa patronne n'était absolument pas du genre à faire des démonstrations affectives grandiloquentes.

Mais comme tous les ans, Emma tentait une énième approche auprès de sa patronne « Vous… Vous restez ? » Aucune réponse ne vint, mais Emma insista « Miss Mills ? Ils annoncent une belle chute de neige ce soir, vous ne devriez pas tarder. »

Pour la première fois depuis le début de la journée, Regina ancra son regard dans le sien, ce qui déstabilisa la jeune femme.

« Merci de votre sollicitude … »

« Emma. Emma Swan. Je travaille pour vous depuis cinq ans déjà. »

« Je sais. » répondit presque offusquée sa patronne. Puis elle jeta un œil de nouveau vers sa pendule « Vous devriez donc y aller. »

« Personne ne vous attend pour les fêtes ?! »

Regina détestait les questions, encore moins celles qui la concernaient, et encore encore moins celles qui concernaient sa vie privée. Elle grimaça alors et Emma sut qu'elle avait été trop loin. Elle attrapa son sac et esquissa un timide sourire « Joyeux Noël miss Mills. » Regina hoqueta, comme si elle se moquait, ce qui interpela Emma qui se tourna de nouveau « Un problème ? »

« Oh non rien …Cette notion surfaite de Noël. Et peut-on me dire ce qu'il ya de joyeux là-dedans ? Tout n'est qu'attraits commerciales et flatterie du porte-monnaie. Tout cet argent dépensé à des choses si futiles et furtives. C'est stupide. »

« C'est bien triste de penser ainsi. » soupira Emma sans se rendre compte qu'elle l'avait dit à haute voix.

« Excusez-moi ? »

« No… Non, non rien. »

« Perdez votre temps à fêter cette chose inutile pendant que d'autres font marcher les affaires. Il faut bien des gens qui ont un pied dans la réalité pour voir les choses. »

« Parfois, ça ne fait pas de mal de voir les choses autrement. »

« Pas quand cela est une tromperie. »

« Noël permet à beaucoup de voir la vie d'une plus belle façon, au moins le temps de quelques jours, ce qui n'est pas un luxe par les temps qui courent. »

Pour toute réponse, Regina leva les yeux au ciel, ce qui ne plut guère à Emma qui tentait, depuis 5 ans déjà, de percer le mystère qu'était sa patronne. Elle se risqua à un pas dans le bureau, ce qui surprit Regina qui écarquilla les yeux comme si Emma venait de l'agresser tant verbalement que physiquement.

« C'est vraiment dommage que vous n'aimiez pas Noël. Pourtant, ce n'est que joie, espoir, chants et danses. Les sapins, les décorations, les cadeaux, les rires des enfants et la joie des parents… Tout cela fait partie de la magie de Noël. »

« Baliverne ! » hoqueta Regina en replongeant son nez sur son écran, signe que la conversation pour elle était finie. Emma le comprit et soupira faiblement avant de reculer. Et c'est à peine en jetant un regard à sa patronne qu'elle lui souhaita une nouvelle fois Joyeux Noël, sachant pertinemment qu'elle n'aurait jamais de retour.


Il était déjà plus de 21h lorsque Regina décida que s'en était assez pour ce soir. Elle ferma son ordinateur, fit son tour habituel de ses bureaux en veillant à ce que chaque ordinateur soit fermé, chaque porte verrouillée, chaque fenêtre close. Puis elle prit son sac, enfila son manteau, s'emmitoufla dans sa grosse écharpe et vissa un épais bonnet sur sa tête.

Et comme à chaque fois, lorsqu'elle mettait les pieds dehors, elle grimaça, gênée par cette neige collante et froide s'agglutinant à son manteau, ses cheveux et brouillant son visage.

Elle détestait Noël, elle détestait le froid, elle détestait l'hiver. Non vraiment, rien ne lui plaisait dans cette période : il faisait nuit tôt, jour tard, il faisait froid constamment, il pleuvait sans cesse, quand il ne neigeait pas, et le summum pour elle était toutes les festivités liées à Noël pour parsemaient cette fin d'année.

Elle se calfeutra dans son écharpe, ne laissant que ses yeux dépasser. Mais il fallait croire qu'elle n'était toujours pas assez discrète ni incognito car à peine fut-elle sortie de ses locaux que deux hommes d'un certains âge, tout sourire, l'alpaguèrent.

« Oh miss Mills ! Comment allez-vous ? »

Bien évidemment, Regina espérait qu'en ne leur répondant pas, ils comprendraient qu'ils n'étaient pas la bienvenue dans son espace personnel. Malgré le manque flagrant d'envie de discourir, les deux hommes se postèrent pile dans sa trajectoire, afin de la stopper, ce qui arriva fatalement.

« Miss Mills. Nous vous souhaitons de joyeuses fêtes de Noël ! »

« Baliverne … » grommela-t-elle

« Nous imaginons bien qu'en cette période festive, certains n'ont que peu de choses pour vivre et nous engageons nos forces en cette fin d'année à leur redonner le sourire. »

« Et alors ? » argua la jeune femme visiblement agacée

« Vous êtes une femme influente avec beaucoup de facilités financières et … »

« Je vous arrête tout de suite. J'ai travaillé toute ma vie pour ce que j'ai aujourd'hui, et je lutte encore pour le garder. Il est hors de question que je donne mes deniers gagnés à la sueur de mon front à des gens à qui il suffirait de se bouger pour en avoir autant. »

« Mais Miss Mills … »

« Non. Si vous souhaitez aider une société décadente et arriviste, ça vous regarde. Il est hors de question que j'y contribue. »

« Mais c'est Noël. »

« Noël, le 4 Juillet ou Thanksgiving, peu importe… Je n'apporterais pas un sou à ce genre de personnes. Vous n'avez qu'à mettre votre propre argent en jeu. »

Sur ce, elle poussa les deux hommes pour se frayer un chemin entre eux et accélérer le pas, décourageant ses assaillants de la suivre. Les deux hommes restèrent bouche bée avant de se tourner l'un vers l'autre :

« Qu'aurions-nous attendre d'une telle femme après tout … »

« Quel malheur, surtout en cette période de Noël… Elle finira par s'en mordre les doigts… »

« Que Dieu vous entende mon ami, que Dieu vous entende. »


Regina hâta le pas, la neige s'insinuant dans son col de manteau, comme si elle jouait avec sa patience et ses nerfs. Pestant et grommelant, elle manqua par deux fois de tomber sur le trottoir gelé.

Le soulagement vint lorsque sa maison fut en approche. Elle passa les lourdes grilles dans un grincement lugubre qui résonna jusqu'au fon de ses entrailles. Elle marcha dans l'allée recouverte de neige et pesta une nouvelle fois quand elle comprit qu'elle devrait encore déblayer la neige devant chez elle ce week-end. Elle pourrait engager quelqu'un, mais pourquoi payer un tiers lorsqu'on peut le faire soi-même ?

Elle ragea alors une nouvelle fois en montant les quelques marches jusqu'à son perron. La nuit noire ne facilitait pas la recherche de ses clés dans son sac et lorsqu'elle les attrapa enfin, ces dernières lui glissèrent entre les doigts pour tomber dans la neige.

« Bon sang ! »

Elle se pencha alors et fouilla dans un monticule blanc et glacé avant de trouver enfin son trousseau. Et lorsqu'elle se releva, elle tomba nez à nez avec un visage fantomatique semblant sortir de sa porte.

D'abord surprise, elle mit quelques secondes à réaliser ce qu'elle avait devant les yeux. Et lorsque le visage se tordit soudain de douleur en lâchant un cri d'outre tombe, Regina tomba en arrière, son sac et ses clés retombant dans la neige. Elle secoua sa tête, essayant de reprendre ses esprits, puis elle se redressa et fixa de nouveau sa porte d'entrée : rien.

La fatigue sans doute, la contrariété de cette période festive certainement, du moins c'est ce que pensait la jeune femme qui soupira lourdement avant de se relever, d'épousseter son manteau puis de reprendre son sac et ses clés.

Lorsqu'elle entra chez elle, elle fut soudain envelopper dans une bulle qu'elle aimait à savoir protectrice. Personne n'était venu la visiter depuis des années, elle préférait largement sa solitude à des invités qu'elle ne désirait pas. C'était d'ailleurs bien dommage car sa maison était grande et avait, fut un temps, accueilli sa famille, sa mère, sa sœur dans de grandes fêtes avec cotillons et chants. Mais les temps avaient changé et aujourd'hui, elle rentrait dans une maison tout juste chauffée, dont le silence planait comme une ombre morbide où seuls ses pas résonnaient. Elle se calfeutrait dans les quelques pièces qui lui servaient à vivre : la cuisine, sa chambre et la salle de bain, délaissant une dizaine d'autres, devenues inutiles et superflues.

Et comme à son habitude, elle monta ses interminables escaliers menant au premier étage. Sans réelle attention, elle se débarrassa de ses affaires, qui tombèrent sans ménagement, sur un fauteuil, avant de défaire ses chaussures et de se poser près de l'âtre, à peine allumé. Elle taquina quelques bûchettes et fit crépiter de nouveau le feu qui illumina la pièce d'un ton orangé.

Elle se posa alors dans son large et moelleux fauteuil, son regard fixé sur l'âtre qui reprenait forme et chauffait la pièce.

Il était tard, près de 22h en cette veille de Noël et le sommeil commençait doucement à la gagner, ses yeux se fermant lentement… Quand soudain, un bruit métallique se fit entendre. Regina se redressa alors : serait-ce encore un tour de son imagination ? La fatigue trop lourde à porter ce soir ? Elle entendit un nouveau bruit, plus fort cette fois-ci, puis un autre, et encore un et encore un, à chaque fois plus près encore.

Un bruit comme un raclement, quelque chose que l'on trainait, quelque chose de lourd, très lourd… Et soudain, le bruit s'arrêta, aussi sèchement qu'il était arrivé.

Regina fixa, incrédule et une pointe de peur en elle, la porte close de sa chambre. Puis, tout à coup, cette dernière trembla, comme si quelqu'un, ou quelque chose, tambourinait derrière. Regina ramena ses genoux à elle, entourant ses bras autour. La poignée bougea alors mais la porte ne s'ouvrit pas. Et soudain, de nouveau le calme.

Durant de longues minutes, plus rien… Regina pensa alors que la fatigue lui jouait là un très mauvais tour, mais soudain, alors qu'elle se détendit à peine, une longue chaine traversa la porte pour venir s'enrouler autour de son fauteuil, puis une autre, frôlant la cheminée, et une autre encore se glissant sous son lit.

Puis soudain, une silhouette traversa à son tour la porte de la chambre, une silhouette fantomatique, à l'image de ce qu'elle avait aperçu à sa porte d'entrée. La silhouette s'approcha alors et Regina comprit alors que les chaines qui s'étaient insinuées dans sa chambre provenaient de cette chose, ce… fantôme. De longs cheveux ondulant comme des tentacules, un diadème en forme de cornes maléfiques sur la tête, un teint blafard, les joues creusées…

Un petit moment se passa avant que Regina n'ait la force de prononcer un mot « Qu… Qui êtes-vous ? Sui-je en train de rêver ? Suis-je morte ? »

« Morte ? Non… Pas toi. »

« Mais alors… »

« Ne me reconnais-tu pas ? Suis-je déjà un passé résolu et oublié pour toi ? »

« Que… Quoi ? On se connait ? »

La silhouette plana alors jusqu'à elle, s'approchant plus près et Regina plissa presque les yeux pour la distinguer tant son aspect spectral se fondait avec le décor autour.

« Vous… Tu… Non… C'est impossible… »

« Oui, c'est bien moi ma chère amie… »

« Mal'… Mais … Tu… Tu es morte, non ? »

« Exactement. Plus morte que moi… Tu meurs ! » lâcha-t-elle dans un ricanement presque diabolique qui fit frissonner Regina.

« Mais que m'arrive-t-il ? Pourquoi… Pourquoi es-tu là ? »

« J'étais ton associée, il y a bien longtemps, avant que ce satané cancer ne me rattrape. Nous avions une affaire prospère n'est-ce pas ? »

« Elle l'est toujours. Ton départ ne m'a pas empêché de garder le cap. »

« Oh je sais Regina, tu as toujours été ainsi : inébranlable, inflexible… Mais aussi dure et sévère. »

« Tu ne t'en es jamais plainte, nous étions associée parce que tu partageais ma façon de faire et voir les choses. »

« J'étais aveugle à l'époque, aveugle et une soif de pouvoir qui me cachait toutes choses. »

« Mais qu'est-ce que tu racontes ?! »

« Sais-tu ce que sont toutes ses chaines Regina ? Toutes ses chaines que je traine derrière moi, qui m'entourent. »

« Non je… Ca va avec l'au-delà ? »

« Tous n'ont pas la désagréable chance de s'en trouver pourvu. Toutes ses chaines sont mes années à tes cotés Regina, des années de durs labeurs, d'une vie acariâtre, à être enfermée entre mon bureau et chez moi. J'ai délaissé ma fille, elle m'a abandonné parce que ma vie n'était jonchée que de pouvoirs et d'envie de plus… J'ai été seule, abandonnée, comme lorsque Danielle t'a abando… »

« Stop ! Tu… Tu n'as pas le droit. »

« Pas le droit… Pas le droit ! » hurla le fantôme aux oreilles de Regina qui frissonna de plus belle « Regarde où j'en suis à présente : morte et enterrée, couverte de chaines qui représentent chaque âme que j'ai floué, que j'ai trahi personnellement ou professionnellement. Et c'est parce qu'il me reste une once d'amitié avec toi que je suis ici. »

« Pourquoi ? »

« Un jour, tu me rejoindras, et j'espère ne pas entremêler mes chaines aux tiennes. Pour moi, il est trop tard, mais pour toi… Il reste une chance. »

« Une chance ? »

« De changer, de voir les choses, les vraies. D'éviter ces chaines qui me pèsent un peu plus et qui rendent mon éternité un calvaire. »

« Pourquoi aurais-je ses chaines ? Ce que je fais est juste. »

« Ce que tu crois. Et ce que je croyais aussi. Mais voilà où j'en suis de toutes ces années de méchanceté, d'égoïsme, de colère, de haine des autres… Il est certes agréable de vivre financièrement de manière sereine, mais qu'est-ce qu'une vie de 70 ans d'aisance à coté d'une éternité à trimbaler ces chaines ? »

Regina se figea alors et son associée fantomatique s'approcha un peu plus « Je suis là pour t'avertir Regina et pour t'aider. »

« Comment ? »

« Ce soir, tu auras la visite de trois esprits. »

« Des… esprits ? »

« Ils seront en charge de te montrer les vraies choses. Charge à toi d'ouvrir ton esprit et prendre conscience de la réalité. Le premier arrivera à 22h, puis les autres arriveront toutes les heures alors. »

« Je … Que dois-je faire ? »

« Laisse-toi porter. Regina, tu as toutes les cartes en mains. Et souviens-toi … Trois esprits. »

Puis soudain, la vision fantomatique, sous les traits de son associée, disparut aussi vite qu'elle était apparue, tant et si bien que Regina se demanda pas si, au final, elle n'avait pas totalement rêvé cette scène.

Elle resta pétrifiée et perplexe durant quelques minutes, imaginant que des fantômes allaient de nouveau surgir des murs. Lorsqu'elle fut assurée que rien ne viendrait de nouveau troubler sa nuit, elle se leva, se changea pour un pyjama polaire douillet, puis se glissa dans ses draps. Même si dans son esprit, elle n'était pas sereine, la fatigue la gagna peu à peu. Le sommeil l'emporta lorsque l'horloge sonna 22h.

TBC