Harry commençait sa sixième année et comme d'habitude il avait eu de mauvais résultats en potion et défense contre les forces du mal. C'était le même schéma chaque année. Il coulait dans ces matières, mais le reste de ses notes lui permettaient malgré tout d'avoir une bonne moyenne.

Cependant, cette année son directeur de maison ne semblait pas satisfait de son travail. Harry avait toujours été mal à l'aise face à cet homme froid et réservé, mais en contrepartie il avait la sensation qu'il poussait Harry à donner le meilleur de lui même.

-Monsieur Potter, vous avez marqué durant votre cinquième année que votre projet après Poudlard était de devenir Auror. Or, pour intégrer l'école des Aurors, vos compétences en potion et DCFM sont insuffisantes. Vous n'avez que des P+ alors qu'il vous faudrait au minimum A- pour vous ASPIC. Jusqu'à présent, je n'ai rien dit, mais si vos notes ne sont pas meilleures avant les vacances de Noël, je vous colle tous les soirs jusqu'à la fin de votre septième année.

-Mais professeur, je vous assure que j'ai tout essayé pour avoir de meilleures notes. Je passe tout mon temps à la bibliothèque. Je pense juste que je suis nul en potion et même si ma magie c'est un peu calmé, elle reste toujours difficile à contrôler.

-Ne me racontez pas des sornettes, Monsieur Potter. Si votre magie était si incontrôlable, alors vous ne seriez pas un boulet seulement en DCFM, mais également dans les autres matières, répliqua le professeur Snape, avant de poursuivre en voyant son élève ouvrir la bouche. Je ne veux rien savoir. Trouvez une solution ou ce sera les heures de colles Monsieur Potter. Et avant que vous n'alliez pleurer dans les jupons de votre professeur de DCFM, sachez qu'il est entièrement d'accord avec moi. Me suis-je bien fait comprendre?

Harry se contenta de hocher la tête. Tenter de se défendre un peu plus n'aurait fait qu'envenimer les choses et il se serait retrouvé avec encore plus d'heures de colles.

-Bien. Vous pouvez partir.

Harry quitta la salle de classe. Il pesta mentalement contre son démon de directeur de maison et contre son professeur de DCFM. Néanmoins, ce que le professeur Snape lui avait dit trottait dans sa tête en boucle. S'il voulait devenir Auror, il allait vraiment devoir mettre les bouchés doubles. Mais il aurait sûrement besoin de l'aide de quelqu'un.

Mais qui?

Il avait grandi chez son oncle et sa tante, car ses parents étaient morts quand il n'était qu'un bébé. Ses tuteurs le détestaient parce qu'il était un sorcier, chose qu'il ignorait à l'époque. Lorsqu'il avait appris la nouvelle, une semaine avant son anniversaire, il avait été ravi. Cela signifiait qu'il allait quitter son oncle et sa tante ainsi que son idiot de cousin. Il pourrait même se faire des amis, qui sait.

Mais avant tout, Harry gardait quand même les pieds sur terres.

Lorsqu'il était arrivé à Poudlard, le choixpeau l'avait placé à Serpentard et si le soir même il avait réussi à converser avec quelques élèves durant le dîner, Harry se retrouva à nouveau seul en l'espace de quelques heures.

Le responsable? Draco Malfoy!

Ce Serpentard d'un an son aîné avait ruiné ses relations en une seule seconde. Alors que les premières années étaient arrivées dans la salle commune de Serpentard, ils s'étaient tous installés auprès du feu et Harry s'était assis dans le fauteuil de Sa Majesté Malfoy. Chose qu'il ignorait, bien entendu!

Ce petit merdeux avait seulement un an de plus que lui, mais il était déjà adulé par tous les Serpentards. Ce soir-là, il avait traité Harry comme le dernier des pouilleux et tous les autres avaient suivi leur chef.

Durant les trois mois qui précédèrent la rentrée, Harry fut donc le bouc émissaire de toutes les mauvaises blagues des Serpentards, jusqu'à ce qu'il se retrouve à l'infirmerie. Il avait été victime une fois de plus de la méchanceté de ses camarades, qui l'avait enfermé toute une nuit dans les douches, les jets crachant sans interruption de l'eau froide sur lui. Il avait attrapé une pneumonie et avait dû rester plusieurs jours à l'infirmerie.

Dumbledore, le directeur de l'école, avait alors décidé de lui faire un traitement de faveur et de lui offrir une chambre à part, loin de ses camarades. C'est ainsi qu'Harry Potter put enfin profiter de Poudlard.

Certes, il n'avait pas d'amis. Mais il était habitué à la solitude et lorsqu'il reçut la cape d'invisibilité de son père (son premier cadeau, soit dit en passant), il profita de celle-ci pour se balader dans l'école sans être vu, aussi bien le jour que la nuit. Mais surtout, surtout, il en profita pour se venger de Malfoy.

En effet, il utilisa sa cape d'invisibilité pour piquer des affaires à Malfoy, qu'il enfermait ensuite dans une boite à chaussure cachée sous son lit. Cependant, au fur et à mesure que la boite se remplissait, Harry se rendait compte qu'il devenait de plus en plus accro à Malfoy. Surtout lorsqu'il lui vola un jour son parfum et qu'une fois dans sa chambre il ne put s'empêcher dans mettre sur ses draps pour avoir l'odeur de son aîné avec lui. Il était bien conscient que son comportement était un peu fou, mais il n'arrivait plus à stopper l'engrenage.

Sa dernière acquisition se trouvait être sa bague, avec l'emblème de la famille Malfoy dessus. Il se sentait un peu honteux de continuer à faire ce genre de chose à son âge, mais c'était la dernière année de Malfoy à Poudlard et il voulait récupérer un maximum d'objet à lui comme souvenir. Instinctivement, il passa ses doigts sur la bague qui se trouvait dans la poche de son pantalon. Il savait que c'était dangereux de se balader avec, mais il n'arrivait pas à s'en défaire. Il se dirigea vers la bibliothèque avec l'idée d'emprunter tous les livres sur les potions. Les défenses contre les forces du mal étaient une autre paire de manches, car il s'agissait de pratiquer. Le problème venait de sa magie.

Celle-ci était instable lorsqu'il l'utilisait. Il s'était plus d'une fois retrouvé à l'infirmerie, avec lui un simple lumos pouvait se transformer en un sort impardonnable. C'est de cette façon qu'il s'était lui-même jeté un doloris. Pomfresh avait fait appel à un Psychomage pour savoir quel était son problème. Ce dernier avait déclaré qu'il s'agissait d'un traumatisme dû à la mort de ses parents. Harry avait été étonné d'apprendre que l'esprit humain pouvait garder des séquelles d'une période ou l'intelligence ne s'est pas encore développée.

En sommes, il lui fallait patienter pour que sa magie se stabilise.

Cependant, son traumatisme lui avait valu d'autres moqueries de la part des élèves et pas seulement les Serpentards et il s'était complètement désintéressé de cette matière. D'où ces mauvaises notes. Pour les potions, il n'était pas quelqu'un de patient par conséquent, il allait toujours trop vite dans ses préparations, ses ingrédients n'étaient jamais adéquats et il avait fini par renoncer à s'améliorer dans cette matière également.

Néanmoins, il passa tout son après-midi à la bibliothèque. Les paroles du professeur Snape l'avaient fait réfléchir. Il voulait absolument devenir Auror, comme ses parents. C'était le seul lien qu'il pouvait avoir avec eux.

Vers la fin de la journée, les noms des potions, des ingrédients, des ustensiles... tout tourner dans sa tête en un gigantesque capharnaüm qui lui donnait le tournis. De plus, il n'arrivait plus à se concentrer depuis la dernière heure.

La raison? Draco Malfoy.

Il était entré comme un fou furieux dans la bibliothèque, s'attirant le regard furieux de Madame Pince, qu'il ignora royalement. Il jetait des coups d'œil partout autour de lui, puis son regard se posa sur Harry et ce dernier frissonna.

Pourquoi le regardait-il avec une telle intensité? Se pourrait-il qu'il soit au courant? Non, impossible! Sa cape le rendait invisible aux yeux de tous.

Harry replongea dans son bouquin quand Malfoy disparut entre les rayons de livres. Depuis, il n'arrivait plus à digérer ce qu'il lisait. Il tenta une nouvelle fois de se pencher sur le bouquin, quand quelqu'un l'interrompit:

-Est-ce que je peux te prendre ce livre?

Harry leva les yeux et découvrir qu'il s'agissait d'Hermione Granger. C'était l'élève la plus brillante de Poudlard (après Malfoy bien sûr), elle se trouvait en dernière année alors qu'elle avait l'âge d'Harry. Il regarda le livre que la jeune femme souhaitait prendre et il hocha la tête quand il s'aperçut qu'il s'agissait d'un livre de cours pour les septièmes années.

-Vas-y, je n'en suis pas encore là.

-"La potion avec simplicité: cours de premières années"? demanda Hermione en lisant le titre du livre d'Harry.

Ce dernier rougit d'embarras. Il n'aimait pas montrer ses faiblesses et il avait un peu honte d'être aussi nul dans la matière préférée de sa maison.

-Je suis nul en potion, expliqua-t-il néanmoins. Mais mon directeur de maison m'a dit qu'il fallait que je m'améliore si je voulais devenir Auror.

-Et tu réussis à comprendre ce que tu lis?

-Pas vraiment...

-Tu devrais demander de l'aide à quelqu'un de ta maison, proposa Hermione.

-Je ne peux pas.

-Pourquoi?

-C'est privé, grinça Harry.

-Oh, je vois. C'est toi le paria des Serpentards? Désolé, ajouta précipitamment Hermione en voyant le visage d'Harry rougir violemment. Ce n'est pas ce que je voulais dire. Et puis, tu sais, moi aussi je ne suis pas très proche de mes camarades.

-Vraiment? demanda Harry, choqué qu'une personne aussi intelligente soit toute seule. Pourtant, Gryffondor est connu pour sa camaraderie.

-Disons que le fait que j'ai sauté une année ne m'aide pas. Mais, ça met égale.

-Wouah... je t'admire.

Hermione rigola devant ce constat. Ce Serpentard n'était pas comme les autres, elle se demandait même pourquoi le choixpeau l'avait envoyé dans cette maison.

-Si tu veux de l'aide pour comprendre les potions, je peux t'aider, proposa la jeune femme.

-Vraiment?! Ça serait vraiment très gentil.

Hermione lui sourit et s'apprêta à s'asseoir quand une douce mélodie s'éleva dans la bibliothèque, signalant aux élèves que celle-ci allait fermer.

-Apparemment, c'est trop tard pour ce soir, mais reviens demain si tu veux.

-Pas de problème, répondit Harry en se levant, ramassant les livres pour les remettre à leur place.

-Emprunte le livre que tu étais en train de lire et apprend pour demain les dix premières combinaisons qui se trouvent à la fin.

-Ok, à demain alors.

Hermione lui fit un signe de tête et quitta la bibliothèque, tandis qu'Harry se dirigea vers le guichet d'emprunt. Alors qu'il enregistrait son livre, Malfoy quitta à son tour la bibliothèque, lui jetant un dernier coup d'œil avant de partir.


Il marchait lentement dans les couloirs déserts. Tous les élèves se trouvaient dans la grande Salle pour le repas du soir. Harry n'avait pas faim, il avait bien trop de choses à penser et il devait également réviser ce qu'Hermione lui avait demandé. Il ne lui restait plus que deux couloirs à parcourir avant d'arriver dans sa chambre. C'est alors qu'il sentit quelqu'un l'attraper par le col de sa robe et le tirer dans une salle vide

Ce fut tellement violent, qu'il s'écroula sur le sol. Il entendit quelqu'un lancer un sort de verrouillage sur la porte, mais cette fois Harry n'était pas d'humeur à se laisser tabasser. Il se releva et se figea d'effroi en constatant que son agresseur était Malfoy.

-Potter, siffla froidement Malfoy.

Le blond fit un pas vers lui, faisant reculer Harry de deux pas et ainsi de suite jusqu'à ce qu'il se retrouve pris au piège par le bureau.

-Je ne sais pas si tu es au courant, mais j'ai perdu ma bague, continua Malfoy en avançant.

-Ah... ah bon?

-Oui et vois tu, elle m'est très précieuse, car elle appartient à ma famille depuis plusieurs siècles, se passant de génération en génération.

-Et? demanda Harry après un temps d'hésitation.

-Tu ne serais pas où elle est par hasard?

-Du... du tout...

-Comme c'est étrange. Laisse-moi t'expliquer quelque chose, Potter. Comme ça fait des années que certaines de mes affaires disparaissent, j'ai décidé de jeter un sort de localisation sur mes objets les plus précieux. Est-ce que tu commences à comprendre?

Harry était aussi blanc qu'un cachet d'aspirine et tremblait comme une feuille. La voix doucereuse de Malfoy lui indiquait mille et une souffrances. Tentant le tout pour le tout, Harry essaya de s'enfuir en poussant Malfoy. Mais ce dernier fut plus vif que lui et lui fit un croche-pied. Harry se retrouve pour la deuxième fois au sol. Il sentit alors une main lui agripper les cheveux et tirer sa tête en arrière pour le forcer à regarder deux yeux gris.

-Qu'elle plaisir ça va être de t'amener dans le bureau du directeur et de lui montrer que tu n'es qu'un voleur.

-Pourquoi?

-Voyons Potter, tu me voles ma bague et tu...

-Non. Pourquoi tu t'acharnes sur moi comme ça ? Faire de moi le paria des Serpentards ne t'a pas suffi?!

-Potter, je t'ai mis une claque parce que tu m'avais volé ma place, mais en aucun cas je n'ai dit aux autres de te détester. Ce n'est pas de ma faute si tu ne sais pas te défendre. Est-ce par vengeance que tu m'as piqué ma bague?

Harry n'eut pas le temps de répondre, la porte de la salle s'ouvrit pour laisser passer le professeur McGonagall. Malfoy avait lâché rapidement Harry, mais la directrice des Gryffondor n'était pas dupe.

-Monsieur Malfoy, Monsieur Potter. Puis-je savoir ce que vous faites dans une salle de classe, seuls, alors que le dîner est servi dans la grande salle?

-Je réglais une affaire personnelle avec mon camarade de maison.

-Je suis sûr que le professeur Dumbledore sera ravi d'entendre parler de cette "affaire", répliqua le professeur McGonagall.

"Merci Merlin!" Pensa Harry avec soulagement.

"Vieille bique!" Pensa Malfoy de son côté.

Ils suivirent le professeur de métamorphose jusqu'au bureau du directeur. Celui-ci semblait les attendre, ainsi que le professeur Snape. La directrice des Gryffondor, quant à elle, repartit sans demander son reste. Les histoires des Serpentards n'étaient vraiment pas sa tasse de thé.

-Bonsoir jeunes hommes, accueillit Dumbledore en les invitant à s'approcher. Je vois que le professeur McGonagall n'a pas mis longtemps à vous trouver. Savez-vous pourquoi vous êtes là ?

Malfoy ne répondit pas, il n'avait rien à dire à ce vieux fou. Harry quant à lui tenta timidement une réponse.

-Parce qu'on était dans une classe vide, plutôt que dans la grande salle.

-Non, Monsieur Potter, répondit calmement le directeur un peu surpris par cette réponse. Bien que, rater un repas n'est pas une bonne chose...

-Si nous ne sommes pas là pour notre altercation dans la salle de classe, alors pour quelle raison, s'énerva Malfoy.

Le regard noir que lui lança le professeur Snape l'empêcha d'en rajouter plus.

-Votre professeur et directeur de maison m'a rapporté votre difficulté à cohabiter avec votre partenaire, Mlle Parkinson. Il m'a donc demandé l'autorisation de vous donner une chambre à vous. Cependant, il n'y en a pas de disponible, donc j'ai pensé que vous pourriez partager celle de Monsieur Potter.

C'est impossible, voulut s'écrier Harry. S'il devait partager sa chambre avec le blond, il était sûr de ne pas y survivre.

-Professeur, murmura Harry en regardant ses chaussures, je ne suis pas sur que ce soit une bonne idée. En plus, le poste de Malfoy va me déranger...

-Moi je suis d'accord, coupa le préfet.

Il n'en pouvait plus de cette sangsue qui lui servait de partenaire. Cette femme était un vrai Bulldog, depuis qu'elle avait décidé de faire de lui son mari, elle ne le lâchait plus. À tel point que son amitié pour elle s'était volatilisée, ne laissant derrière lui que mépris et envie de meurtre. Oui, à choisir entre Potter et Parkinson, il choisissait Potter. Il était sûr d'avoir l'ascendant sur lui.

-Professeur, puis-je parler une minute seul à seul avec Harry, s'il vous plaît? demanda Malfoy.

Sans attendre la réponse du directeur, il attrapa Harry par le bras et lui fit quitter le bureau.

-Si tu ne veux pas que je te balance pour la bague, Potter, tu ferais mieux d'accepter, siffla Malfoy.

Harry pâlit sous la menace. Il ne pouvait pas se permettre que Malfoy le dénonce, il avait trop besoin de Poudlard, de ses diplômes et surtout, il ne voulait pas retourner chez son oncle et sa tante. Mais il n'arrivait pas à supporter l'idée de passer le reste de l'année à partager la même chambre, la même salle de bain, le même lieu de vie que Malfoy.

-Pourquoi je ne prendrais pas ta place ? proposa-t-il en désespoir de cause. Comme ça, tu seras tout seul...

-J'admire ta stupidité Potter, ricana Malfoy. Aller cohabiter avec Parkinson, tout en sachant à quel point elle te haïra pour avoir pris ma place... Mais après tout, tu as raison, je serais plus tranquille sans toi.

Draco prit plaisir à voir l'effroi se peindre sur le visage de Potter. Il savait qu'il allait changer d'avis et accepter de partager sa chambre. Draco était rassuré, car il n'était pas sûr que le professeur Dumbledore et Severus aient accepté qu'Harry prenne sa place. Ils ne sortaient pas un élève des griffes de Pansy pour en mettre un autre.

Il observa Potter trembler de peur devant son regard et cela lui procura une satisfaction purement sadique. Il était de notoriété publique que les Malfoy avaient un vil penchant pour l'humiliation. C'étaient des dominants nés, chacun cherchant à prendre l'ascendant sur autrui.

Ils retournèrent dans le bureau et lorsque le professeur Dumbledore leur demanda ce qu'ils avaient conclu, Potter se contenta de hocher la tête. Il fit cependant une remarque plus que stupide sur le fait que ça chambre ne possédait qu'un seul lit. Draco leva les yeux aux ciels, tout le monde savait que les pièces de Poudlard pouvaient s'élargir et se rétrécir en fonction du besoin. Pourtant, Dumbledore le rassura:

-Ne t'en fais pas Harry. Maintenant que nous avons ta permission, les elfes de maisons sont en train de modifier la chambre pour qu'elle puisse également accueillir Monsieur Malfoy.

Harry, qui était déjà pâle à cause de toute cette histoire, perdit un peu plus de couleurs à l'idée que quelqu'un touche à son trésor ou que Malfoy tombe dessus.

Bordel! Dans quel merdier il s'était embourbé?!


Son ancienne chambre n'avait pas été modifiée comme il si attendait, elle avait simplement était agrandi. Au départ, la pièce faisait seize mètres carrés et les murs étaient renfoncés à certains endroits, créant ainsi des "U" dans lesquels il avait placé son lit et son bureau. Le centre de la pièce était libre de tout encombrement, alors il avait ajouté une table basse, un canapé et deux fauteuils. Une cheminée se trouvait à droite de l'entrée et juste à côté d'elle une autre porte donnait accès à la salle de bain.

La nouvelle configuration de leur chambre était exactement la même, sauf que la pièce avait été agrandie afin de mettre un deuxième bureau et un deuxième lit.

-Sympa, siffla Malfoy en entrant dans la chambre. Tu as vécu comme un roi ces six dernières années.

-Un roi seul, précisa courageusement Harry.

-Tout ne peut pas être parfait.

Harry ignora la réplique de Malfoy et se dirigea vers son bureau. Son ventre lui faisait mal de ne rien avoir à digérer et il devait encore réviser ce qu'Hermione lui avait demandé. Il entendit Malfoy partir dans la salle de bain, puis plus rien. Il était tellement concentré qu'il ne prêta plus attention à ce qui l'entourait.

Draco prit une douche rapide, car il était en retard pour son tour de ronde. Lorsqu'il quitta la chambre, Potter était toujours plongé dans son livre. Il devrait d'ailleurs lui toucher deux mots sur son amitié avec la Sang-de-Bourbe. Un Serpentard devait suivre un code d'honneur, même si le Serpentard en question était un être chétif et un paria.

Cependant, Draco changea d'avis lorsqu'il vit Granger au bout du couloir. Ce n'était pas à Potter de s'éloigner, mais à elle de savoir où était sa place.

-Granger!

Surprise, la jeune femme se tourna vers l'idole des Serpentard et fronça les sourcils, se préparant mentalement à un rapport de force.

-Malfoy, dit-elle doucement, mais avec une certaine méfiance. Que puis-je pour toi?

-Ne t'approche plus de Potter. Une Sang-de-Bourbe comme toi ne devrait pas côtoyer un être aussi noble qu'un Serpentard.

-Je pourrais t'enlever des points pour langage insultant, mais je ne le ferais pas, car ton comportement m'étonne. Tu as ignoré Harry pendant six ans et maintenant, tu t'inquiètes qu'une personne née de parents Moldus s'approche de lui. Pourquoi?

C'est vrai ça, pourquoi s'en souciait-il? Draco secoua la tête pour chasser cet idiot de son esprit et répliqua:

-Justement, il est temps que quelqu'un fasse l'éducation de cet imbécile.

Puis il tourna les talons.

Cependant, la jeune femme avait une idée derrière la tête.

-Malfoy, attends!

Draco se retourna pour toiser cette impétueuse qui osait lui donner un ordre. Granger s'avança vers lui et il y eut un flottement durant lequel ils ne firent aucun bruit.

-Harry a d'énormes difficultés en potion et en défense contre les forces du mal. J'avais l'intention de lui enseigner les deux, mais je n'aurais pas assez de temps.

-Et alors? répliqua Malfoy. Qu'est-ce que ça peut me faire?

-Je me disais que tu pourrais peut-être l'aider en potion. Tu connais mieux ce domaine que moi.

-N'essaye pas de me flatter Granger, ça ne marchera pas. Et je me moque des notes de Potter. Sur ce, bonne soirée.

Draco partit à l'opposé de la Sang-de-Bourbe, histoire d'être sûr de ne pas la recroiser. Alors qu'il continuait son tour de ronde, il surprit deux élèves dans une salle de classe en train de faire des choses pas très catholiques. Il les renvoya dans leur dortoir en leur enlevant trente points chacun et en les insultants copieusement.

En temps normal, Draco était le premier à fermer les yeux sur ce genre de scène. D'un, parce que surprendre des élèves en pleine action lui apportait une monnaie de chantage. Deux, parce qu'il était lui aussi très actif.

Or, depuis la rentrée entre les ASPICS à la fin de l'année et son rôle de préfet en chef, Draco n'avait plus le temps de baiser comme il voulait. Aussitôt, son esprit, cet être diabolique et incontrôlable, lui souffla que la bouche de Potter irait parfaitement bien autour de sa queue.

En effet, comme l'avait dit Granger, Draco n'avait jamais prêté attention à Potter. Mais lorsqu'ils s'étaient retrouvés tous les deux dans cette salle de classe, son regard gris ne pouvait s'empêcher de regarder les lèvres pleines et rouges de Potter. Sur le moment, il n'avait pas trop fait attention. Malgré tout, cette image s'était gravée dans sa tête.

Il visualisa alors les lèvres de Potter entourant sa queue, aller et venir dessus, les bruits de succion que sa bouche ferait et ses joues rouges de honte. Il imagina ses yeux verts remplis de larmes à cause des gorges profondes. Draco dut retenir un sifflement appréciateur et faire abstraction de son sexe gonflé et en manque d'attention.

Il devait absolument trouver un moyen de chantage sur Potter. Il avait pensé au cours, mais celui-ci pourrait très bien lui dire non et tout balancer à la Sang-de-Bourbe.

Après deux heures de ronde ennuyeuse à mourir, Draco retourna enfin dans sa nouvelle chambre. Il alluma la lumière de la chambre et fut déçu de constater que Potter avait fermé ses rideaux. Il aurait voulu que cet idiot se réveille à cause de lui.

Il alla s'asseoir sur son lit et apprécia la dureté du matelas. Il alluma sa lampe de chevet et éteignit celle du plafond. Allongé sur son lit, il laissa le silence de la nuit l'entourer et le bercer. Il se laissa emporter par le calme pendant une dizaine de minutes avant de se décider à éteindre la lumière. C'est en se penchant pour éteindre la flamme qu'il remarqua la boite à chaussure qui reposait gentiment sous le lit de Potter.

Il n'était pas un Serpentard pour rien, il y avait peut-être les secrets intimes de Potter à l'intérieur et il pensait déjà à tout ce qu'il pourrait lui demander de faire en échange de son silence. Lui qui cherchait justement une monnaie de chantage.

Il se dirigea à pas feutrer vers le lit et attrapa la boite à chaussure. Une puissante sonnerie s'éleva soudainement dans la chambre et le sourire de Draco s'élargit encore plus, s'il y avait une alarme c'est que Potter ne tenait vraiment pas à ce que quelqu'un découvre son contenu. Il retourna sur son lit et coupa la sonnerie, mais celle-ci avait déjà réveillé son propriétaire et lorsque la tête de Potter surgit de derrière les rideaux, Draco lui fit un petit signe de la main histoire de bien le narguer.

Harry paniqua en voyant la boite à chaussure dans les mains de Malfoy. Il se jeta sur lui et lui hurla de lui rentre son bien. Mais c'était mal connaître Malfoy. Il ne mit pas longtemps à immobiliser Harry et il vida le contenu de la boite sur son lit.

Draco, qui cherchait désespérément quelque chose pour faire chanter Potter, regarda avec étonnement le contenu qui se trouvait devant lui. Toutes les affaires qui avaient disparu se trouvaient devant lui. Il regarda Potter de ses yeux gris. Ce dernier avait le visage rouge et ses yeux verts étaient cerclés de larmes. L'humiliation qu'il vivait était intenable et Draco s'en réjouit.

-Tu as raison de pleurer Potter. Déjà que tu n'as rien eu pour ma bague, mais là je ne laisserais pas passer.

Draco ne voulait pas utiliser le chantage tout de suite. En réalité, il voulait que ce soit Potter qui rampe à ses pieds, il ne s'était pourtant pas attendu à ce que le garçon le supplie aussi vite. Il n'était vraiment pas un Serpentard!

-Pitié Malfoy ne fait pas ça. Je ferais tout ce que tu veux, absolument tout, mais ne me dénonce pas.

-Potter, Potter, Potter... Je commence à croire que tu es vraiment stupide. Dire une telle chose à un Serpentard, est-ce que tu te rends compte de la porté de tes paroles?! Je pourrais très bien te demander de coucher avec Russard ou sauter du haut de la tour d'Astronomie.

Le visage d'Harry perdit rapidement ses rougeurs alors qu'il assimilait les propos de Malfoy. Cependant, il n'avait pas vraiment le choix. S'il était renvoyé de Poudlard, il n'aurait nulle part où aller. Sans diplôme sorcier ou Moldu il ne vaudrait pas grand-chose. De plus, il ne voulait pas quitter le monde sorcier.

-Je t'en pris Malfoy, je suis même prêt à faire un serment inviolable.

Draco fut plus que surpris, mais il n'allait pas s'en plaindre, puisqu'il venait d'obtenir ce qu'il voulait. Il adressa à Potter son sourire le plus machiavélique et déclara:

-Très bien. Puisque tu es prêt à faire un serment inviolable, je veux bien accepter ta stupide idée. Cependant, on se contentera d'un pacte de sang. Jusqu'à la fin de l'année, tu devras faire tout ce que je te demanderais.

-D'accord... mais écrit qu'il n'y aura qu'à toi que j'obéirais et que cela restera entre nous. Je ne veux pas coucher avec Russard...

Draco fut une fois de plus pris au dépourvu. Potter se rabaissait en le suppliant et maintenant il trouvait le courage de lui imposer des conditions. Néanmoins, Draco était d'accord avec lui. Il voulait être le seul à baiser Potter, le seul à voir ses yeux mouillés de larmes. Les Malfoy étaient possessifs, même avec leur jouer.

Il regarda Potter, ce dernier attendant une réponse de sa part. Il se contenta de hocher la tête. De toute façon, s'il savait ce qu'il allait lui faire, Potter préférerait largement coucher avec Russard in petto.

Draco se réjouit mentalement, il avait trouvé son moyen de pression et Harry Potter allait finalement lui appartenir.

À suivre...