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Chapitre 4


Lexa vint lui rendre visite une fois par semaine. Chaque semaine.

En général, elle arrivait dans la matinée et repartait avant que la nuit ne tombe. Elles passaient leur journée à jouer aux échecs et à se raconter leurs semaines respectives. Clarke lui parlait des animaux étranges qu'elle rencontrait pendant ses trajets pour aller chercher de l'eau et lui montrait les croquis qu'elle en faisait, afin que Lexa lui en donne les noms dans sa langue. Lexa, en retour, évoquait les festivités dans les rues de Polis, les artistes, la musique, la nourriture et à quel point elle souhaitait pouvoir y emmener Clarke un jour.

Parfois elles s'asseyaient dehors en silence dans la neige, Clarke penchée sur les pages de son carnet de croquis et Lexa lisant un de ses livres. Chaque minute, elle lançait des regards furtifs à Clarke, comme si elle craignait que celle-ci ne disparaisse. Clarke remarqua chaque coup d'œil, mais ne dit rien. Une part d'elle-même désirait tellement que Lexa l'aime, que c'en était douloureux. Une autre part tentait de se convaincre que Lexa était la seule à éprouver cette affection illimitée et que ce qu'elle éprouvait elle, en retour pour Lexa, était tout autre.

Lexa apporta plus de vivres quand les réserves de Clarke s'amenuisèrent, bien que Clarke lui ait précisé qu'elle n'avait pas à le faire. Elle remplaça le seau quand il fut percé, porta du bois pour le feu et rapporta plus de peinture et de carnets de dessins quand les étagères de Clarke commencèrent à se vider.

Parfois Lexa passait la nuit au bunker, mais elle apportait toujours de quoi se faire un lit afin d'avoir un endroit où elle puisse dormir sans embarrasser Clarke.

Un matin, elles montèrent à cheval ensemble, le bras de Lexa passé autour de la taille de Clarke, alors que Prairie les menaient à la tombe de Wells non loin de là, proche du lieu d'atterrissage de la capsule des 100. Clarke s'agenouilla silencieusement dans la poussière. Lexa resta en retrait derrière elle, la tête baissée bien qu'elle ne partageât pas les croyances du Peuple du Ciel.

La situation aurait pu prêter à rire ; le Commandeur des Douze Clans s'acharnant à prendre soin si exclusivement d'une unique jeune fille, si Clarke n'avait pas trouvé quelque chose de touchant et de romantique à ses attentions. Cela aurait pu être comique si Clarke ne remplaçait pas progressivement les images du visage de Lexa souillé par le sang et la trahison par le souvenir du Commandeur irrité et contrarié à chaque fois qu'elle effectuait un mauvais déplacement aux échecs, parlant dans son sommeil, ou regardant Clarke comme si elle était prête à attendre une éternité pour avoir le droit à une seconde chance.

–-

Les semaines passèrent jusqu'au jour où Lexa arriva sur un cheval qui n'était pas Prairie. La neige avait fondu sur le sol et de petites touffes d'herbe commençaient déjà à refaire surface. Les arbres commençaient à bourgeonner, les oiseaux revenaient et les animaux sortaient doucement de leur hibernation. Il faisait assez chaud, même en début de matinée, pour pouvoir se promener autour du bunker sans porter de veste.

Ces derniers temps, le cœur de Clarke était plus léger. La plupart de ses blessures avaient cicatrisé au cours de l'hiver, laissant uniquement derrière elle une douleur fantôme, lui rappelant le passé, sans pour autant lui interdire de se tourner vers l'avenir.

Lexa descendit de cheval et guida l'animal plus près de Clarke.

« Comment s'appelle ce beau compagnon qui est le tien ? Demanda Clarke.

- Son nom est Roque, répondit Lexa. Je l'ai baptisé en référence au déplacement que tu as inventé à mi-parcours de notre première partie d'échecs. »

Clarke se tourna vers le cheval pour le caresser, dissimulant son sourire.

« Tu es stupide. »

Lexa esquissa un sourire alors qu'elle s'éloignait pour attacher le cheval.

Elles passèrent la journée dehors, profitant de la douceur du climat. Elles grimpèrent dans les arbres ensemble, parlèrent de la peur que Clarke avait du vide et de cette fois où Lexa, âgée de huit ans, avait accidentellement coupé une poignée de ses propres cheveux, en jouant avec une épée qu'elle n'était même pas censée toucher et comment Anya avait ri de sa bêtise, avant de lui attacher les cheveux de manière à en dissimuler les parties manquantes.

À la nuit tombée, elles sortirent leurs couvertures sur l'herbe fraîche et s'allongèrent côte à côte, regardant les étoiles.

« Parle-moi du ciel, lui demanda Lexa.

- Il n'y avait rien de glamour à vivre là-haut, soupira Clarke. Nous n'étions pas libres de nos mouvements dans l'espace, nous étions prisonniers d'une bombe à retardement. Tout dans l'Arc était si... étroit. Les pièces, les cellules, les couloirs reliant les stations. »

À ses côtés, Lexa bougea.

« Tu pouvais voir la Terre depuis là-haut ? »

Clarke sourit au souvenir, nostalgique.

« Oui, voir la Terre depuis l'espace c'est magnifique. C'est la seule chose qui me manque.

- La Terre est-elle aussi belle que tu l'imaginais ? Demanda Lexa.

- Certaines choses le sont. »

Clarke tourna la tête pour regarder Lexa.

« Mais je pourrais quand même me passer des gorilles géants. »

Lexa laissa échapper un rire bref.

« Tu as vaillamment combattu le pauna. »

Clarke roula sur le côté pour regarder Lexa. Elle l'observa de profil alors qu'elle respirait, sa poitrine montant et descendant régulièrement. Elle oubliait, parfois, que Lexa était si jeune.

« Parle-moi de Costia. »

La respiration de Lexa devint saccadée, mais elle s'exécuta.

« Elle était guérisseuse, comme toi. Elle m'a sauvé la vie une fois, quand nous étions jeunes. Anya m'avait conduite aux premières lignes d'un accrochage avec le Peuple des Glaces. Une lance empoisonnée m'a surprise. Costia fut celle qui trouva l'antidote. Je lui dois la vie. »

Clarke se rapprocha, prit la main de Lexa et la glissa entre les siennes. Lexa pencha la tête un instant pour regarder leurs doigts entrelacés, mais ne dit rien.

Clarke serra la main de Lexa.

« Je suis désolée.

- Tu n'as pas à l'être, dit Lexa. Tu ne l'as pas connue.

- Elle comptait pour toi, c'est tout ce que j'ai besoin de savoir. »

Les yeux de Lexa s'embuèrent de larmes, sa mâchoire se crispa. Clarke savait ce qu'elle s'apprêtait à dire, avant même que les mots ne quittent la bouche de Lexa, mais elle ressentit quand même comme une piqûre quand elle lui demanda, doucement comme si elle craignait que quelque chose entre elles ne se brise :

« Parle-moi de Finn. »

Clarke secoua la tête, relâchant la main de Lexa.

« Je ne suis pas sûre que ce soit une bonne idée. »

Lexa se tourna, leurs yeux se rencontrèrent.

« Tu l'aimais ?

- Oui.

- Même après ce qu'il a fait ? »

Clarke ne put trouver les mots, à la place, elle hocha la tête et laissa tomber son menton sur sa poitrine.

« Je ne porte pas de jugement, Clarke, dit doucement Lexa, j'ai tué, bien plus que Finn.

- En temps de guerre, nuança Clarke. »

Lexa regarda au loin.

« Pas toujours.

- Alors, dit Clarke, en accord avec vos lois.

- J'ai déjà tué pour protéger mes secrets, dit Lexa, fixant le ciel sans broncher.»

C'était une vérité abominable, mise à nue aux yeux de Clarke.

Mais cela importait peu pour Clarke.

« As-tu des regrets ? demanda-t-elle.

- Au cœur de la guerre, il n'y a pas de place pour les regrets, dit Lexa indifférente.

- Et après la guerre ? Insista Clarke.

- Après, nous pleurons nos morts, mais nous pensons d'abord aux survivants. »

Clarke se rallongea sur le dos et observa les étoiles. Elle tenta de se rappeler où l'Arc serait, si elle flottait toujours dans l'espace, tenta de se souvenir des choses qu'elle avait apprises pendant ses longs cours de physique. Puis elle réalisa que cela n'avait plus d'importance. L'Arc n'était plus dans l'espace et elle n'avait de skaikru que le nom. Elle pensa à Octavia et Lincoln, à quel point la frontière qui les séparait était floue. Elle se demanda si cela ne pourrait jamais être aussi simple, après tout ça.

« Clarke. »

Une pointe d'embarras accompagna les mots de Lexa quand elle demanda :

« Est-ce que Finn était ton premier ?

- Mon premier quoi ?

- Ton premier amour. La première personne avec qui tu t'es liée. »

Lexa laissa s'échapper un long soupir, nerveuse.

« J'essaie d'être délicate.

- Non. »

Clarke sentait le rouge lui monter au visage.

« Costia le fut pour toi? »

Lexa acquiesça d'un hochement de tête à peine perceptible.

« Qui avant Finn ?

- Une fille de l'Arc. Elle n'est pas descendue sur Terre avec nous.

- Elle te manque ? Demanda Lexa abruptement.

- Nous étions vraiment jeunes. Je m'en souviens à peine. »

Clarke rit doucement.

« Tu es jalouse ? »

- La jalousie est le fait d'un esprit faible, se moqua Lexa.

Clarke se releva et changea de position pour se retrouver sur le ventre. Elle s'était rapprochée de Lexa dans son mouvement et leurs hanches s'effleuraient. Clarke s'appuya sur les coudes, pensant à tout ce qu'elle aimerait dire si seulement elle pouvait trouver comment le dire. Dire qu'elle comprenait et pardonnait. Lui dire le réconfort qu'elle trouvait dans le partage de leur fardeau, différents, mais semblables. Tout ce que Lexa avait vu et fait, sa manière de sortir la tête haute de ces épreuves, tout cela permettait à Clarke de se sentir moins seule dans son propre combat.

« C'est normal d'avoir des désirs, dit Clarke s'installant plus confortablement pour parler. »

Elle n'était plus sûre de savoir à qui elle s'adressait.

« C'est normal d'avoir des désirs, pour soi. »

Les yeux de Lexa brillèrent quand elle regarda Clarke, brûlant d'une passion qu'elle tentait de contenir.

« Tout ce que je désire, c'est toi. »

Clarke l'embrassa. Les lèvres de Lexa étaient gercées et elle les caressa doucement avec sa langue, gratifiée d'un gémissement sourd émanant de Lexa. Les mains de Lexa glissèrent dans les cheveux de Clarke alors qu'elle répondait à son baiser, timidement au départ. Puis elle appuya le baiser et l'embrassa, désespérément, comme si elle avait tu ce désir depuis des mois. Clarke se hissa sur Lexa et s'installa à cheval sur ses hanches. Elle sentit la chaleur se dégager de la zone de contact entre leurs deux corps. Clarke tira des deux mains sur la chemise de Lexa, la sortant de son pantalon. Elle glissa ses mains sous la chemise, les laissant remonter plus haut, caressant la peau de Lexa. Les doigts de Clarke se firent plus légers quand ils entrèrent en contact avec une longue cicatrice, s'étendant entre une hanche et les côtes. Lexa tenta vainement de contrôler sa respiration, regardant Clarke, les yeux grands ouverts.

Clarke se pencha sur Lexa, pour déposer une série de baisers tout le long de la cicatrice. Lexa frissonna, sa peau se hérissa. Mais c'est alors que Clarke réalisa que la réaction épidermique de Lexa n'était pas seulement dû à ses caresses, mais plutôt à la fraîcheur de l'air sur sa peau nue. Clarke se rassit et rabattit la chemise de Lexa sur son ventre.

« Viens avec moi. À l'intérieur, lui intima Clarke le souffle court. »

Lexa laissa Clarke l'aider à se relever et la conduire au chaud, à l'intérieur du bunker. Clarke allongea Lexa sur les fourrures et prit un moment pour admirer ce à quoi elle ressemblait quand elle s'abandonnait. Puis elle passa une jambe par-dessus son corps, s'agenouilla et lui emprisonna les hanches entre ses genoux. Mais dans le silence du bunker, dans la lumière diffuse du feu, Clarke perdit son sang-froid. Ses mains se mirent à trembler alors qu'elle tirait sur la chemise de Lexa et la faisaient passer par-dessus sa tête. Elle se débattit fébrilement avec les boutons et les boucles du pantalon de Lexa, sans arriver à les défaire.

Lexa saisit le visage de Clarke entre ses mains, l'attirant pour l'embrasser doucement, pour la calmer. Les seins nus de Lexa se pressaient contre la poitrine de Clarke.

« Prends ton temps, murmura Lexa. Je ne bougerai pas d'ici ce soir. »

Clarke déposa un baiser dans le cou de Lexa, un autre sur son épaule, puis un dernier, plus bas, entre ses seins. Plusieurs tatouages formaient une ligne sur sa cage thoracique, sous son sein gauche. Clarke suivit le tracer de ses doigts.

« Qu'est-ce que ça signifie ? Demanda Clarke. »

Lexa baissa le regard, respirant profondément.

« L'épée est pour Anya, celle qui m'a appris à me battre. Le bouclier est pour Gustus, l'homme qui a consacré sa vie à protéger la mienne. La fleur de lotus représente Costia, c'est ce qu'elle avait ajouté à l'antidote pour me sauver la vie, et c'était sa fleur préférée. »

Clarke effleura le dernier, une étoile.

« Et celui-ci ?

- Je l'ai fait faire après Mount Weather, quand je t'ai abandonnée là-bas, pour ne jamais oublier, répondit doucement Lexa. »

La poitrine de Clarke se serra.

« Oublier quoi ?

- Ne pas t'oublier toi. Ne pas oublier ce que je ressens quand je suis à tes côtés. »

Clarke déposa un baiser sur les tatouages.

« Je ne suis pas morte, murmura-t-elle contre la peau de Lexa. »

Lexa déglutit difficilement.

« Ils ne représentent pas les proches que j'ai perdus, Clarke.

- Ils sont pour ceux que tu as aimés, comprit Clarke. »

Lexa ferma les yeux et acquiesça. Clarke se pencha sur elle et referma ses lèvres sur l'un de ses seins, décrivant un cercle régulier à l'aide de sa langue. Lexa rattrapa un gémissement, son dos se cambra au-dessus des fourrures. Clarke s'empara des boucles du pantalon de Lexa et parvint, cette fois-ci, à les défaire. Elle lui retira le vêtement, ainsi que ses bottes, avant de s'occuper de ses chaussettes et de ses sous-vêtements, la laissant complètement nue. Lexa tenta de se relever pour s'asseoir, mais Clarke la repoussa sur le dos et se ré-installa au-dessus d'elle pour l'embrasser sur la bouche.

« Tu es trop habillée, lui dit Lexa alors qu'elle mettait fin au baiser.

- Et tu ne fais rien pour y remédier, dit Clarke lentement, ses mains glissant le long du corps nu de Lexa. »

Les yeux de Lexa, sous l'effet du défi lancé, s'agrandirent de désir. Elle s'empara de la veste de Clarke, la tira vers le bas pour lui dégager les épaules, puis les bras. Clarke l'envoya dans un coin de la pièce. Immédiatement après, Lexa tira la chemise de Clarke la remonta lentement pour la faire passer par dessus-sa tête. Clarke se défit de son soutien-gorge et le laissa glisser le long de ses bras. Lexa s'appuya sur les bras pour se redresser et cette fois, Clarke la laissa faire. Lexa enfouit son visage entre ses seins, pendant que ses mains courraient entre leurs deux corps, pour aller déboutonner le pantalon de Clarke.

Clarke releva le menton de Lexa pour l'embrasser. Les gestes de Lexa se firent plus audacieux. Elle glissa une main à l'intérieur du pantalon entre-ouvert de Clarke et celle-ci gémit contre sa bouche quand le Commandeur s'aventura en elle, la paume pressée fermement contre son sexe. Malgré les gestes impatients et désordonnés de Lexa, quelques instants seulement suffirent pour que le corps de Clake soit secoué par un plaisir brûlant. Ses mains s'agrippèrent aux épaules de Lexa, à son cou, à ses cheveux. Lexa n'arrêta ni ne ralentit son mouvement tandis qu'elle lui murmurait, au creux de l'oreille, des mots que Clarke ne comprenait pas, mais dont le ton affectueux parlait de lui-même. Clarke succomba à un deuxième orgasme, le prénom de Lexa pendu à ses lèvres. Lexa l'embrassa dans le cou et continua l'embrasser jusqu'à ce que Clarke lui écarte la main de sa peau sensible, et la tire hors de son pantalon.

Les lèvres de Clarke glissèrent le long des joues de Lexa, sur l'arrête de son nez, pour terminer leur course sur sa bouche avide. Clarke tenta de reprendre son souffle au cours du baiser, paresseux et langoureux. Entre deux baisers, Clarke glissa sa main entre les jambes de Lexa.

« Commandeur, murmura Clarke. »

Le corps entier de Lexa frémit. Clarke s'écarta et rit.

« Je ne suis pas surprise que ça t'excite.

- Clarke, implora Lexa. »

Clarke se remit debout afin de retirer son pantalon, puis se créa un espace entre les cuisses de Lexa et s'y installa. Lexa était réceptive partout là, où Clarke la touchait, mais rien ne la faisait plus se tordre que le contact des lèvres de Clarke sur son sexe.

Trois orgasmes secouèrent Lexa sous les assauts répétés de la langue de Clarke.

–-

Clarke se réveilla le matin suivant, enveloppée dans la chaleur du corps de Lexa. Quand elle s'écarta, Lexa émit un petit grognement de protestation et sa main, possessive, vint se poser sur la hanche de Clarke pour l'attirer à elle. Clarke plaça sa main sur celle de Lexa et entrelaça leurs doigts.

« Lexa.

- Encore quelques minutes, marmonna Lexa contre l'épaule de Clarke. »

Clarke céda et ferma les yeux. Elle finit par sombrer à nouveau dans le sommeil. Quand elle se réveilla, Lexa était déjà debout et habillée. Quand elle vit Clarke s'agiter, Lexa revint près du lit et se pencha pour déposer un baiser tendre, sur sa tempe.

« Bonjour, marmonna Clarke. Tu dois vraiment partir ?

- Pas avant cet après-midi, la rassura Lexa.

- Tant mieux. »

Clarke s'assit et attrapa ses vêtements.

« Qu'est-ce que ton peuple s'imagine quand tu éclipses en douce chaque semaine ?

- Ce ne sont pas leurs affaires, dit Lexa en se relevant, en temps de paix, je suis plus libre de me déplacer sans me faire remarquer. »

Clarke commença à s'habiller.

« Ils ne savent donc pas que leur Commandeur se fait botter le cul aux échecs par Clarke du Peuple du Ciel. Semaines après semaines. »

Lexa sourit.

« Ils ne le savent pas et ne le sauront jamais. »

Elle marqua une pause. Puis, continua, lentement :

« A moins que Clarke du Peuple du Ciel ne veuille faire admirer ses talents à Polis. »

Clarke se tourna pour lui faire face.

« Un jour, oui. Je te le promets. »

Elle finit de s'habiller et se leva.

« Mais avant j'ai d'autres choses à régler. Je pense que je pourrais retourner au Camp Jaha. Pas aujourd'hui, mais bientôt.

- Tu voudras que je t'accompagne ? Demanda Lexa. »

Clarke secoua la tête.

« C'est une épreuve que je dois affronter seule. Et pour être honnête, je ne suis pas sûre que mon peuple apprécierait ta présence. »

Lexa acquiesça.

« J'espère avoir un jour la chance de les convaincre du contraire.

- Nous avons un rituel à l'Arc. Si tu veux prouver que tu es digne de quelqu'un, tu dois combattre sa mère au cours d'une démonstration de force. »

Lexa sembla étudier sérieusement la question pendant un moment, avant de réaliser que Clarke plaisantait. Elle se renfrogna.

« Ton sens de l'humour laisse à désirer. »

Clarke la tira à elle et l'embrassa sur les joues, puis sur les lèvres.

« Nous avons le temps, Lexa. Tu n'as pas attendu tous ces mois juste pour être décourager par la méfiance de mon peuple. Et juste pour être claire, ce n'est pas une invitation à tous les tuer.

- Tu me fais confiance ? Lui demanda Lexa. »

Clarke choisit ses mots avec précaution.

« Je sais qu'en temps de paix, tu n'as aucune raison de me faire du mal.

- Et en temps de guerre ?

- La guerre fait de nous des personnes que nous ne voulons pas être, dit simplement Clarke. »

Lexa acquiesça, elle comprenait. Elle leva les mains sur le visage de Clarke et lui caressa doucement les joues avec les pouces.

« Si tu as besoin de quoi que ce soit pour ton voyage...

- Eh bien, peut-être que tu pourrais faire le trajet avec moi, si Roque est d'accord. Retourner à pied au Camp Jaha me prendrait des jours.

- Bien sûr, accepta tout de suite Lexa. Dès que tu te sentiras prête. »

Clarke pinça ses lèvres.

« La semaine prochaine, peut-être.»

Elle appuya ses mains sur les hanches de Lexa.

« Bien, en attendant comment proposes-tu que l'on occupe le reste de notre temps avant que tu ne repartes ? Une partie d'échecs ? Lecture personnelle, dans le calme ? »

Lexa se pencha pour l'embrasser dans le cou.

« J'ai une meilleure idée. »

Clarke tenta de prendre un air contrarié.

« Je viens juste de m'habiller.

- Je connais une solution très efficace à ce problème, murmura Lexa en agrippant la chemise de Clarke. »

–-

Deux semaines furent nécessaires à Clarke pour avoir le courage de prendre sa décision, mais quand elle y parvint, elle savait, elle était sûre. Elle emballa tout ce qui restait de ses provisions et quand Lexa arriva à cheval, Clarke attacha son sac à la selle de Roque et monta en selle devant Lexa.

Le trajet du retour fut long mais tranquille. Clarke se laissa aller en arrière contre le corps de Lexa, qui la maintenait, un bras passé autour de sa taille et lui murmurait, de temps en temps, des paroles réconfortantes dans le creux de l'oreille. Lexa lui racontait son quotidien à Polis pour la distraire et la calmer.

Clarke demande à Lexa de s'arrêter à quelques miles des portes du camp. Elle descendit de cheval et détacha son sac avant de le balancer par-dessus son épaule. Lexa sauta à terre, serrant les rênes de Roque autour de son poing.

« Prends soin de toi, Clarke. »

Clarke l'embrassa.

« Ne t'inquiète pas. »

Lexa écarta une mèche de cheveux qui pendait devant le visage de Clarke.

« Quand aurai-je de tes nouvelles ?

- Retrouve-moi ici, dans une semaine, lui dit Clarke. »

Lexa acquiesça, l'étreignit et l'embrassa.

« À plus tard dans ce cas. »

Clarke sourit avec tendresse. Il n'y avait rien à ajouter. Clarke se retourna. Le cœur prêt à faire face à son peuple.

Fin


Nous espérons que vous avez pris plaisir à découvrir, en français, ce récit écrit par Nightshifted.

Nous vous remercions de vos appréciations, et de votre fidélité et espérons vous retrouver au cours de nouvelles traductions concernant de nouveaux récits qui nous ont plu qu'ils aient pour sujet les 100 ou d'autres univers (Notre prochain projet devrait concerner un récit inspiré par "l'Epée de vérité"-Legend of the seeker- et le couple électrique : Kahlan / Cara).