Coucou tout le monde ! Le troisième chapitre est enfin là !

J'espère qu'il vous plaira autant que les autres,

Bonne lecture ;)


PDV Kise

Honteux comme pas possible, je me cache les yeux derrière mes mèches blondes. J'ai tellement peur de la réaction d'Aominecchi que je n'ose même pas le regarder. Il est peut-être trop choqué. Je me risque à l'appeler doucement.

"A-Aominecchi ?"

"C'est... C'est tout ?!" s'exclame-t-il.

"Comment ça c'est tout ?"

"Mais il n'y a rien ! Je pensais que tu cachais un truc moi !"

"Ça ne te fait rien de plus ? Tu es dans MON espace privé, MA chambre, MON intimité !" dis-je en dramatisant.

"Mais c'est pas ton intimité, c'est là où tu dors !"

"Et ça c'est pas mon intimité peut-être ?!" dis-je fortement tout en lui désignant du doigt une boîte de préservatifs ouverte.

"Que ?" se figea-t-il.

"Bon alors c'est MON intimité oui ou non ?"

Ne me prêtant aucunement attention, il prend la boîte de préservatifs et l'observe sous toutes ses coutures.

"T'as utilisé tout ça ? Et ben mon vieux t'es vraiment pire que moi ! C'est quoi ta taille ? Attends... Non sérieux ?!"

La tête rouge fluo, je m'empresse de lui arracher la boîte des mains.

"Non mais ça va pas ! C'est pas tes affaires d'abord !"

"Ah ouais et pourquoi pas ? On est entre gars, on s'en fout !"

"Ba pas moi ! Enlève tes mains de là !" dis-je en lui tapant sur les doigts, ce qui n'a aucun résultat.

"Allez Kise passe-la moi !"

"Non j'ai dit !"

"Eh fais pas ta chochotte ! On a couché ensemble je te rappelle !"

Il se tut la seconde suivante, il venait de toucher à un point très sensible. Mon visage s'assombrit soudainement et un lourd silence s'installa dans l'étroite pièce.

"J-Je vais préparer le repas."

Je bégaie mais j'arrive à dire ce que je veux. Je sors de la pièce complètement abattu comme si je venais de faire un match de basket super éprouvant. Je sais bien qu'il n'a pas fait exprès cependant j'ai besoin de penser à autre chose pour le moment. Toujours la tête dans les nuages, je choisis quelques ingrédients au hasard dans le frigo et décide de préparer un bento. Avec la chaleur qu'il fait, ça ne pourra que nous faire du bien.

PDV Aomine

Bon j'ai fait une gaffe et alors ? Ça arrive à tout le monde franchement. Je comprends que ça soit un sujet délicat mais qu'il le veuille ou non on l'a fait un point c'est tout. Il veut qu'on fasse comme si de rien n'était ? Désolé mais c'est pas dans mes intentions. Je vais tirer tout ça au clair avec lui. Je descends prudemment les marches d'escalier séparant les chambres à l'étage du salon. Lorsque j'arrive Kise est vraiment entrain de préparer le repas. Moi qui pensais qu'il s'était encore trouvé une bonne excuse. Il a l'air de nous faire des bentos, tant mieux je crève la dalle et je ne sais pas cuisiner alors tous mes soucis sont réglés.

Il est vêtu d'un grand tablier blanc et est plutôt habile en terme de cuisine, j'ai l'impression. Moi c'est à peine si je sais couper des légumes. Comme si il savait que je le fixe, Kise me demande : "T'en veux ?"

Il pique un morceau de poulpe avec une fourchette et la tend vers moi. Je m'avance sans me faire prier et l'avale d'un coup.

"Alors c'est comment ?" m'interroge-t-il.

"Humm... Pas mal."

L'air complètement dépité, il goûte également le poulpe et me regarde avec une sombre aura meurtrière.

"Aaaaominecchi... C'est trop bon ! C'est quoi que t'aimes pas ?" commence-t-il à sangloter.

"Ouais ouais c'est bon."

"Sincèrement ?" insiste-t-il.

"Ouais." dis-je, complètement absent.

Il finit par tout organiser dans des petites boîtes et mets tout ça dans un sac tandis que je l'observe.

"Oï pourquoi tu mets ça là-dedans ? J'ai faim moi !"

"Tu ne crois quand même pas qu'on va manger ici ?"

"Et pourquoi pas ?"

"Parce qu'il fait beau et qu'il faut que je prenne l'air frais pour me rétablir entièrement."

Je me résigne à accepter malgré mes nombreuses et incessantes protestations. En plus de ça, c'est moi qui me retrouve à porter le sac de bouffe !

"Kise t'abuses un peu non ?" je grogne, sous le poids du bagage de deux tonnes et demi.

"Mais je suis malade !" sourit-il.

"Si t'étais vraiment malade, tu serais à l'hôpital je te signale !"

"Et toi si je te saoulais vraiment, tu ne serais pas ici alors arrête de tout me mettre sur le dos !"

"Tu me fatigues..."

Il me traîne dans un coin paumé et s'assoit dans une vaste étendue d'herbe fraîchement tondue.

"Dis, c'est normal qu'il n'y ait que nous ?"

"Ba oui, il est à moi ce terrain."

"Aaaaaah ?! À toi ? Tu gagnes autant d'argent que ça ?!"

Il me sourit de manière assez triste tout en déballant le repas.

"Pour tout te dire, je gagne pas mal d'argent oui mais je ne viens presque jamais ici."

"Pourquoi ? Si j'étais toi, je..."

"Tu n'es pas moi." coupa-t-il. "Je ne viens jamais parce que je suis toujours seul c'est tout."

Me sentant soudain extrêmement débile, je ne réponds rien et m'assois par terre. On prend chacun une boîte de bento et la mangeons en silence.

"Il est meilleur." J'annonce simplement.

"Hein ?" s'étonne-t-il.

"Il est meilleur quand on le mange ici que dans ta maison."

"Merci." sourit-il.

"C'est pas vraiment un compliment tu sais."

"Je sais." dit-il avec un air béa sur le visage.

"Si tu le dis."

Il commence à faire de plus en chaud et comme je suis un peu attardé je n'ai mis qu'un sweat-shirt manches longues. Je tente de le garder par "pudeur", même si je n'en ai pas vraiment, mais le Soleil semble s'acharner sur moi. Je crève de chaud et je transpire de partout. Au diable ma soi-disant " pudeur", je retire mon haut et m'expose torse nu au Soleil, comme une sorte de vengeance. Je m'étire longuement et sens un agréable vent frais. Je respire profondément et m'allonge sur l'herbe. Kise me fixe avec de gros yeux ronds et me jette mon sweat au visage.

"Aominecchi ! Rhabille-toi !" hurle-t-il.

Je réponds avec nonchalance que ce qu'il pense m'est bien égal et que je resterai ainsi parce que je me sens mieux. C'est sans compter sur sa répartie de "mannequin".

" N'essaie pas de t'exhiber comme ça ! Remets tes vêtements ou c'est moi qui le fais !" me menace-t-il.

"Tu peux toujours essayer." lui répondis-je en m'esclaffant.

Ce n'est pas avec ses faibles compétences en combat qu'il réussira à me battre à ce petit jeu. Il me tire par la main, me pousse la tête mais je ne bouge pas d'un poil.

"C'est bien ce que je pensais." pensais-je intérieurement.

Avant que je ne m'y attende, Kise s'approche, mon sweat à la main, et se met au-dessus de moi, les mains posées de chaque côté de ma tête et ses genoux auprès de mes jambes.

"Kise ?" me surpris-je à lui demander.

"Je te remettrai ce sweat-shirt Aominecchi." insiste-t-il avec un air on ne peut plus sérieux.

"Oï Kise tu prends vraiment cette histoire à cœur ?"

"Ne te moque pas." pleurniche-t-il. "Je veux juste que tu sois habillé !"

"Pourquoi ça te dérange à ce point-là ?"

Il ne me répond pas et s'assoit sur moi. Je relève alors la tête, cependant ce que je vois me fait écarquiller les yeux encore plus que ce que je pensais. Il arbore une expression de gêne extrême, il se cache le visage avec son avant-bras mais trop tard, j'ai vu. À cette vision, je me lève légèrement en prenant appui sur mes coudes et lui prend le sweat-shirt des mains.

"C'est bon je vais le remettre."

Résigné à mourir de chaud j'enfile maladroitement mon haut et m'écroule à nouveau sur le sol.

"Kise, tu peux bouger maintenant tu sais."

PDV Kise

Je ne lui réponds pas et me contente de poser ma tête sur son torse.

"O-Oï."

"Juste un peu s'il te plaît." dis-je dans un murmure.

Je n'entends aucune protestation de sa part donc je reste ainsi. J'entends les battements de son cœur mais ils semblent désordonnés.

"Ton cœur bat vite Aominecchi."

"La ferme." peine-t-il à dire.

Je me sens bien comme ça contre lui. J'inspire discrètement l'odeur de son sweat et mes mains, aux côtés de mon visage, resserrent un peu la prise de son vêtement.

Aominecchi sent bon. On dirait un mélange de lavande et de myrtille. Je me demande si il est nerveux à cause de notre position. Ou si il s'en fiche. Sa voix profonde et grave soupire mon prénom et je monte doucement ma tête hors de son pull pour le regarder en face.

"Tu penses toujours que c'était une erreur ? Je veux dire qu'on ait couché enfin fait l'amour ensemble." demande-t-il prudemment.

Je réenfouis mon visage dans son sweat et murmure : "Je me le demande encore aujourd'hui."

"Ah.." commente-t-il.

"Mais...je crois que je regrette moins qu'avant.."

Je jette un coup d'œil et le voit sourire en silence.

"Je vois." répondit-il.

Après le repas en plein air, nous décidons de retourner chez "nous". Sur place, je me mets à sortir une boîte de Pocky fraîchement achetée la veille, en cachette bien évidemment. Aominecchi, assis sur le canapé, ne se préoccupe pas de moi tandis que j'ouvre la boîte et mets le bâton en chocolat dans ma bouche. Je me poste pile en face de lui et le regarde avec des yeux suppliants. À la vue du chocolat il semble un peu surpris (allez savoir pourquoi) et il me lance un " Non." sec. "Aominecchi est méchant !" dis-je en partant pleurnicher dans mon coin. Accroupi dans le recoin d'un mur, je marmonne des mots incompréhensibles tout en mangeant mes Pocky seul.

Lorsqu'Aominecchi passe devant moi, il s'arrête un moment et soupire longuement avant de m'attraper le visage avec sa main en me compressant les joues.

"Tu saoules."

Il approche sa bouche du bâtonnet, commence à le mordiller et engloutit plus de la moitié de la friandise. Arrivé à moins d'un centimètre de ma bouche, il brise la bâton et éloigne son visage du mien. Absolument rouge, je me répète que j'aurais voulu qu'il le mange jusqu'au bout.

Alors que je recommence à déprimer, Aominecchi me propose de jouer à un jeu, sans hésitation j'accepte avant de réaliser que je devrais me méfier car c'est quand même encore un jeu tordu d'Aominecchi.

"Bon je t'explique toutes les 5 secondes on va rapprocher nos visages l'un de l'autre et pendant ces 5 secondes, on ne doit pas se lâcher du regard. Celui qui détourne les yeux a perdu."

"C'est quoi ce jeu ?!"

Je n'ai le temps de penser à ce qu'il m'arrivait qu'Aominecchi rapproche déjà son visage. Je fais de même, il compte jusqu'à cinq et on recommence la même action en boucle. Je ne sais pas d'où il sort ce "jeu" mais Aominecchi a vraiment des idées bizarres. Lorsque l'extrémité de nos lèvres se touchent, le jeu se termine sur un ex-æquo bien que j'ai eu du mal. Soulagé, je me retire.

C'est sans compter sur Aominecchi qui décide de s'emparer fougueusement de ma bouche. À peine ai-je le temps de respirer qu'il introduit sa langue et je ferme les yeux. Il a l'air tellement passionné par l'instant qu'il nous fait tomber au sol. Tout en continuant de m'embrasser, il délaisse ma bouche et descend progressivement à mon cou tout en faisant sauter les boutons de ma chemise un à un. Je laisse échapper quelques gémissements incontrôlés.

Sa main passe sur mon torse ainsi que sa bouche et je le retiens de recommencer en le retenant par les épaules.

"Attends, attends.."

J'essaie de reprendre mon souffle et en voyant la tête aux yeux ronds d'Aominecchi, j'ai du mal à ne pas éclater de rire. Toutefois, je reprends bien vite mes esprits.

"On va refaire la même erreur là."

"Franchement Kise je te comprends pas, si tu le veux et moi aussi où est le problème ?"

"D'accord donc je te poserai juste une question. Est-ce que tu n'en veux qu'à mon corps ?"

"Tu vas pas recommencer avec ça.." soupire-t-il, l'air abattu.

"Réponds-moi. Oui ou non ?"

"Tu me fais chier.." répond-il en se relevant.

"Aominecchi !"

"J'ai plus envie." dit-il en se traînant à nouveau jusqu'au canapé de cuir.

Cette fois c'est moi qui vais le chercher. Avant qu'il ne puisse poser ses fesses sur les coussins, je pique un sprint pour s'asseoir pile à sa place.

"Tu fais quoi là ?" déprime-t-il.

"Je veux une réponse."

"T'es sûr de toi ?" me demande-t-il.

Je hoche la tête. Aominecchi me prend alors le bras (décidément c'est une habitude), et me tire jusqu'à l'étage, ouvre ma chambre et me jette sur le lit. Il se met au-dessus de moi.

"C'est quoi ton problème au juste Kise ? Tu m'aimes ou pas ? Tu veux coucher avec moi ou pas ? Parce que même quand c'est ce que tu veux t'es jamais content."

"C'est pour ça que je te demande, tu n'en veux qu'à mon corps oui ou non ?!"

Il baisse le regard et resserre son emprise sur mes poignets.

"J'en sais rien."

"Je vais te dire la vérité. Moi je t'aime, mais si tu ne veux que mon corps je...je ne pense pas que j'arriverai à l'accepter aussi facilement."

Sur cette conclusion, Aominecchi me fixe un instant puis quitte la pièce en fermant la porte. J'ai dit ce que j'avais à dire donc maintenant c'est à lui de voir. Juste pour mettre les choses au clair, je lui crie : "Et ne va pas dire que tu m'aimes juste pour qu'on couche !"

J'entends un petit rire de l'autre côté du mur.

PDV Aomine

Il m'aime. Bon c'est bien mais...est-ce que c'est réciproque au moins ? Même moi je me pose la question. Déjà suis-je gay ou hétéro ? Je commence à comprendre la présence de tous les livres et DVDs bizarres de Kise. Je vais m'allonger dans le lit pour mettre mes idées au clair. La nuit porte conseil. Encore une belle connerie ! J'ai fait une sieste de 15h à 18h et je n'ai toujours pas éclairci mes sentiments. Il est vrai qu'à 15h il ne fait pas nuit mais bon. J'ai l'impression que ça n'a fait qu'empirer. Enfin le bon côté des choses c'est que l'on est pendant les grandes vacances, au moins j'ai le temps de réfléchir.

Je descends les escaliers en mode "Aomine qui vient de se réveiller" car le matin, il ne faut pas venir me parler. J'arrive dans le salon, passe dans la cuisine et j'ouvre le frigo espérant trouver de quoi me rassasier. Je prends ce qui me tombe sous la main et le mange. J'attrape une petite bouteille d'eau au passage et repart m'habiller. Baskets, chemise avec manches retroussés jusqu'aux coudes et jean. Avec une flemme pire que d'habitude, je cherche Kise dans la maison mais il n'est pas là. Cet abruti a dû se rendre à son entraînement de basket-ball alors qu'il est encore en pleine convalescence. Aaaah, j'en ai marre de lui.

Je me lève, ferme la maison à clé et me traîne jusqu'à Kaijõ. J'entends les crissements familiers du parquet et le bruit des ballons. J'entrouvre la porte et aperçoit l'équipe de Kise au grand complet, lui y compris.

"Bien comme l'entraîneur n'est pas là, c'est moi qui vais m'occuper de l'entraînement pour les prochains jours. Allez tous me faire 10 tours de stade, exécution !" ordonna Kasamatsu.

Je m'incruste discrètement dans la salle et m'assois tranquillement sans que personne ne me remarque. Lorsque Kise s'apprête à rejoindre ses camarades, Kasamatsu le retient par l'épaule.

"Sauf toi Kise." dit-il froidement.

"Mais pourquoi ?!" se plaint-il.

"J'ai cru comprendre que tu n'étais pas totalement rétabli pas vrai ? Alors tu ne fais pas d'effort aujourd'hui, tu te contenteras d'observer."

"Quoooi ? Mais Senpai je..."

Kasamatsu lui donne un coup de pied dans le dos et fait tomber Kise.

"Tais-toi, tu t'assoies et tu regardes c'est clair ?"

"Oui.."

Kise se fait vraiment martyriser partout hein, avec moi ça ne se passerait pas comme ça. Pas du tout. Kise continue d'insister et son capitaine finit par accepter qu'il s'entraîne à mettre des paniers. Mais seulement des paniers. Fou de joie, le blond s'empare du ballon que lui tend son capitaine et part dunker sur un panier. Sa technique n'est pas mauvaise mais je ferais mieux, pensai-je. J'aimerais bien aller jouer moi aussi, comme au collège. Je m'apprête à partir quand Kasamatsu m'aperçoit et m'interpelle.

Après que je lui ai expliqué le pourquoi du comment j'étais venu assister à leur entraînement, il me proposa de rester un peu sur le banc tout en regardant Kise s'acharner à faire passer le ballon dans le filet. Il s'assoit à mes côtés et je réengage la conversation.

"Dis-moi, pourquoi tu frappes Kise sans cesse ? T'es sado ?" dis-je avec une pointe d'ironie.

Il m'engueule que je l'ai traité de "sado" mais semble un peu surpris par la question et finit par me répondre.

"C'est amical, j'ai toujours été comme ça avec lui et ça ne changera probablement jamais. Ça reste entre nous mais au fond, c'est lui qui a le plus de mérite dans l'équipe. Lors du match contre Haizaki, il s'était tellement entraîné que lorsqu'il lui a marché sur le pied, il a été forcé de porter une attelle par la suite. Il a beau pleurnicher et faire sa petite nature, il est très sérieux quand on en vient au basket."

"Ouais je m'en doute."

À vrai dire, je le savais déjà tout ça (sauf pour l'attelle).

"Bon je te laisse. C'est bien beau que je donne des directives mais faut que j'aille m'entraîner aussi." dit-il en se levant du banc. "Au fait" reprend-il une dernière fois, "je sais pas si il s'est passé quelque chose entre vous mais en tout cas il n'arrête pas de parler de toi alors évite de trop le déconcentrer." finit-il ironiquement.

"C'est pas comme si je m'en souciais."

"Je dis ça je dis rien." conclut-il en rejoignant Kise.

Il chuchote quelques mots à l'oreille de Kise avant de partir pour de bon. Pas que je sois jaloux mais ça me fait un peu chier, c'est tout. Lors de ces murmures "secrets", Kise se retourne vivement vers moi.

PDV Kise

"Je crois qu'il y a ton copain." me chuchote Senpai.

Je comprends tout de suite son sous-entendu de "copain", " petit-ami". Je marche vers Aominecchi et lui lance mon ballon qu'il rattrape sans problème.

"Qu'est-ce que tu fais là, Aominecchi ?" lui dis-je.

"Rien je visite."

Je ris à ce bien piètre mensonge. Vraiment, il n'est pas doué pour mentir.

"Si je mets de côté ton non-talent pour mentir, on se fait un petit match ?"

Il fait claquer sa langue avant de courir le ballon à la main et de mettre un magnifique panier. "Alors je t'attends blondinet !"

Je souris de colère et d'amusement, étrange sentiment non ?

"Qui tu traites de blondinet, sale crâneur !"

Aominecchi retrouve bien vite son sourire plein d'arrogance et je lui rends la monnaie de sa pièce en dunkant sous son nez. Il me reprend la balle, je la lui vole et ainsi de suite pendant de longues minutes. Au bout d'une heure, nous décidons de rentrer et je préviens Senpai de notre départ.

Sur le chemin, j'assaille Aominecchi de questions et lui ne répond que par de simples onomatopées du genre "Ah", " Ok", "Hum". Je suis habitué donc ça ne me fait rien. De loin, j'aperçois deux têtes, une bleue ciel et une verte.

"Aominecchi ! Regarde, il y a Kurokocchi et Midorimacchi !"

Je cours les voir et Aominecchi se contente de rester en retrait, me suivant lentement.

"Ohayo, Aomine-kun, Kise-kun." dit poliment Kurokocchi.

Pour réponse, je le serre fortement dans mes bras et lui caresse les cheveux avec ma tête d'imbécile heureux. Midorimacchi soupire de fatigue et sort une petite phrase cynique tout en réajustant la hauteur de ses lunettes.

"Toujours aussi désespérant mon pauvre Kise."

"Moi aussi je suis content de te voir Midorimacchi." dis-je, avec un air totalement déprimé et blasé.

"Yo !" lance Aominecchi.

"Qu'est-ce que vous faites ici ?" demanda Kurokocchi.

"Rien de spécial on rentre d'un match." finit Aominecchi. "Et vous ?"

"Akashi-kun nous envoie vous chercher."

"Ah ? Pourquoi ?"

"Il ne nous a rien dit." conclut Midorimacchi.

Aominecchi et moi nous regardons d'un air interrogateur et finissons par nous rendre chez Akashicchi en laissant Midorimacchi et Kurokocchi derrière nous. Arrivés chez Akashicchi, je déglutis rien qu'à l'idée de le revoir. Je crois bien que c'est la personne qui m'effraie le plus après mes parents. Aominecchi, voyant mon incapacité à bouger, prend l'initiative et appuie sur la sonnette de l'énorme maison. Une vraie résidence princière ! À peine entrés dans l'immense salon, un majordome nous accueille et nous guide vers le bureau d'Akashicchi.

La porte refermée derrière nous, je commence enfin à souffler quand je sens un vif courant d'air me frôler la joue et atterrir sur le mur. Une grande paire de ciseaux aiguisée a fendu l'air et est passé pile entre la tête d'Aominecchi et la mienne.

"A-Akashicchi." hoquetai-je.

"Akashi." dit simplement Aominecchi.

"Ryōta, Daiki. Combien de temps comptiez-vous me le cacher ?"

"Oï de quoi tu parles Akashi ? On ne cache ri..."

Il n'eut pas le temps de finir sa phrase car Akashicchi était à deux centimètres de lui, l'air menaçant.

"Ne joue pas au plus malin Daiki. Je t'éjecterai sur le champ." menace-t-il.

Les seules personnes capables de soumettre Aominecchi sont bien sa mère et Akashicchi.

"Que cache-t-on alors Akashicchi ?" dis-je en tentant de "détendre" l'atmosphère pesante.

"Bonne question Ryōta. C'est vous qui allez y répondre. Je ne suis pas le seul à avoir remarqué que vous avez une relation particulièrement étrange en ce moment. Êtes-vous actuellement engagés dans une quelconque relation ?"

"Eeeeeh ?! Akashicchi !"

"C'est bon." m'arrête Aominecchi en plaçant son bras devant ma tête.

Il fixe Akashicchi en essayant de ne pas baisser le regard.

"On a fait l'amour une fois et c'était il y a longtemps. Tu trouves quelque chose à y redire ?"

"Je dis simplement qu'aucune de vos actions ne m'échappe et que si vous osez me mentir je ne vous épargnerai pas. Est-ce clair ?"

"Akashicchi pourquoi tu tiens tant que ça à le savoir ?"

"Parce que."

"T'es pas notre mère Akashi." renchérit Aominecchi.

"Pardon ?" dit Akashicchi en balançant une nouvelle paire de ciseaux dans le pièce.

Celle-ci m'arrache une mèche de cheveux.

"R-Rien." bégaie Aominecchi.

"Parfait. Partez." ordonne-t-il sèchement.

Obéissant au doigt et à l'œil du "grand" Akashicchi, nous partons silencieusement.

Le pied dehors, je prends une grande inspiration puis laisse échapper un énorme soupir de soulagement.

"Je sais pas toi mais moi je ne remettrai plus jamais les pieds chez Akashicchi ! C'est beaucoup trop flippant pour moi !"

"Trouillard."

"Tu parles mais c'est pas toi qui t'ai fait couper les cheveux par une paire de ciseaux ! J'ai cru que j'allais y passer !"

"Tu ne risques rien. Akashi sait bien viser. Si il avait voulu que t'y passes tu serais déjà mort."

"Merci de ton soutien."

Décidant de rentrer pour de bon cette fois-ci, Aominecchi détourne le regard et me prend la main. Je l'observe avec de grands yeux écarquillés, étonné de son élan d'affection.

"Me demande même pas pourquoi sinon je vais chercher les ciseaux d'Akashi."

Je ne réponds rien et me contente d'afficher un joli sourire. Devant la maison et après avoir passé le portail, je m'apprête à ouvrir la porte. La clé s'apprête à tourner dans la serrure mais je m'arrête d'un coup. J'ai envie de lui demander. Si il me dit le contraire de ce que je veux, comment je fais ? Comment vais-je réagir ? Bon je me lance tant pis.

"Oï Kise qu'est-ce que t'attends pour ouvrir ? On crève de chaud dehors." s'impatiente-t-il.

"Aominecchi, à propos de notre « relation»."

"Ba quoi ?"

"Je-Je sais que tu n'aimes que les filles aux gros seins et que tu es probablement hétéro m-mais je voulais savoir si...si tu éprouvais quelque chose pour moi ! Autre que le sexe je veux dire..."

Sans que je n'en comprenne la raison, il éclate de rire.

"T'es vraiment un cas toi ! Bon tu veux que je te dise ? Le sexe c'est sûr."

"J'étais au courant !" dis-je en m'agitant dans tous les sens.

"Après l'amour ça... Peut-être, je dis bien peut-être que je t'aime un peu. Mais juste un peu." reprécise-t-il en voyant mon visage s'illuminer à ses mots. "Va pas t'imaginer des trucs, j'ai dit un peu !" crie-t-il, rouge cramoisi.

"Aominecchi."

"Quoi ?"

J'attrape son col de chemise et l'attire vers moi. Je pose les lèvres sur les siennes furtivement avant d'ouvrir la porte.

"Dans ce cas-là, on sort ensemble ?" dis-je gaiement.

"Ferme-la sale blondinet !"

"Je prends ça pour un oui."

PDV Aomine

Je sors avec Kise. Le temps que ça s'imprime dans mon cerveau, ma tête est sur le point d'exploser. Putain je m'attendais pas du tout à ce qu'il me fasse un sourire comme ça.

"Aominecchi tu veux manger quoi ?"

"Ce que tu veux."

"D'accord et sinon ?"

"Mais j'en sais rien moi."

Il soupire et retourne sa tête dans le frigo. Je sens mon ventre gargouiller, signe que j'ai faim. Entrain de couper les aliments, Kise ne me prête aucune attention tandis que je continue de crier famine. J'arrive dans la cuisine et me colle au dos de Kise.

"Kise, j'ai faim."

"S-Si tu ne me laisses pas cuisiner comment tu veux que je fasse." bégaie-t-il.

"Je parle pas forcément de cette faim-là."

"Il n'y a qu'une seule faim qui existe et c'est en rapport avec la nourriture d'accord ?" répond-il de plus en plus embarrassé.

"Dans ce cas, ce sera toi ma nourriture." lui dis-je à l'oreille de manière sensuelle.

"J-Je ne suis pas à manger."

Mes gargouillements de ventre si incessants ont disparu pour faire place à ma nouvelle envie. Ma «vraie» faim.

"T'es sûr ? Alors je peux goûter pour vérifier ?"

"N'y pense même pas !" hurle-t-il de gêne en lâchant son couteau.

Il se retourne vivement et me fait face. Toujours adossé au bord du plan de travail de la cuisine, mon visage n'est même pas à un centimètre de celui de Kise.

"A-Arrête de me regarder comme ça..."

"Pourquoi ?"

"P-Parce que tu vas finir par me donner faim aussi."

Je rigole doucement et lui mordille l'oreille. Avec une main je défais le nœud de son tablier, pour laisser apparaître ses habits d'ordinaire. Je lui sors quelques phrases «salaces» comme on dit, qui ont don de le faire rougir des pieds à la tête. Je vois bien qu'il est gêné mais ça ne me dérange pas. J'aime bien le titiller jusqu'à ce qu'il soit à ma merci. Lorsque je suis occupé par son cou, je remarque un suçon.

"Aominecchi ?"

"C'est quoi ça ?" dis-je en m'arrêtant.

"... Je... Tu ne me croiras pas."

"Oï, dis-moi !"

"C'est..."

Putain juste quand j'allais savoir, on sonne à la porte. Énervé, j'ouvre violemment la porte.

"Quoi ?"

Je me stoppe cependant lorsque j'aperçois Tetsu et Kagami.

"Qu'est-ce que ?"

"Je les ai invité à dîner ce soir." précise Kise. "J'ai oublié de te prévenir."

"C'est bon, pas grave."

Je viens à peine de sortir avec lui que je découvre déjà le suçon d'un autre sur son cou et en plus je ne peux même pas savoir qui c'est parce qu'on a des invités. Tetsu nous salue poliment accompagnant Kagami s'exprimant de manière plus «brutale». Le repas se passe sans encombre, mis à part que je trépigne d'impatience. J'ai envie de leur dire de partir, que je puisse régler mes histoires avec Kise.

"Je vous laisse un instant je vais aux toilettes." lance Kise au plein milieu du repas.

Automatiquement je saute sur l'occasion et le rejoins, prétextant également une envie pressante. Je me cache, collé à la paroi du mur et l'observe discrètement du mieux que je peux. Il examine de près son suçon dans le miroir.

"Putain, il en a vraiment fait un profond.."

Il ?! Qui que ce soit je le bute et après je...

"Merde !" peste-t-il.

Avant qu'il ne le réalise, il était entrain de pleurer.

"Je peux pas aller les rejoindre dans cet état-là. Si ça continue Aominecchi va finir par me larguer alors que j'avais enfin réussi à tout lui avouer."

"Kise." dis-je en entrant dans la salle de bains.

"A-Aominecchi ? S'il te plaît laisse-moi t'expliquer, je.."

"Vas-y."

"C'est..." Il prend une inspiration et expire. "Shougo-kun."

"Quoi ?"

"La dernière fois, quand tu es venu m'aider.. Il était torse nu non ?"

"Il t'a quand même pas ?"

"Non non ! Heureusement d'ailleurs, tu penses... Il a simplement embrassé mon cou et a un peu...touché mon torse on va dire..."

"... T'es pas sérieux..."

"Oui je sais j'aurais dû t'en parler plus tôt mais c'est pour ça que j'ai plus de mal à me laisser aller quand t'essaies de me toucher. Parce qu'à chaque fois j'ai les images qui me reviennent en tête et.."

"C'est bon, j'ai compris." dis-je en le prenant dans mes bras. "Mais c'est fini maintenant pas vrai ? T'as déjà porté plainte ?"

"Ouais mais ça sert à rien... À chaque fois il s'en sort indemne..."

"Je te jure que je vais lui régler son compte à celui-là tu verras."

"T'es pas...obligé." sanglote-t-il en silence.

"C'est pas une question d'obligation, c'est juste que je veux lui casser la gueule. Je t'offre une place au premier rang si tu veux."

Il parvient à laisser échapper un faible rire à travers ses larmes. C'est la première fois que je souhaite sincèrement la mort d'une personne. Comment j'ai pu penser une seconde que Kise me trompait (alors qu'on était pas vraiment encore ensemble) ? Évidemment qu'il ne ferait jamais ce genre de trucs, c'est moi qui suis tordu ici. Je reste un moment à le tenir dans mes bras avant de poser un chaste baiser sur son crâne de blond.

"On devrait retourner à table."

Il hoche la tête de haut en bas tandis que j'essuie ses larmes.

"Ça va aller ?"

"Oui, merci Aominecchi." sourit-il.

Main dans la main je l'amène jusqu'à la salle à manger et on se rassoit en silence.

"Vous en avez mis du temps !" grogne Kagami.

"Est-ce que Kise-kun et Aomine-kun étaient entrain de faire des choses dans les toilettes ?" demande innocemment Tetsu.

"Kurokocchi !" rougit Kise.

"Apprend la délicatesse, Tetsu." lui dis-je.

"Bon je veux pas en savoir plus, j'ai juste faim." lance Kagami.

Au mot "faim", Kise et moi nous regardons avant de détourner vivement la tête.

" J'ai dit quelque chose qu'il fallait pas ?" s'interroge Kagami.

"N-Non rien." réplique Kise.

Le dîner se prolongeant plus que prévu, Kise proposa à Kagami et Tetsu de rester pour la nuit ce qu'ils acceptèrent avec joie.

"Malheureusement, je n'ai que deux chambres..."

"On s'en fout, laisse-les dans la mienne. Je viens avec toi."

"A-Aominecchi ? Ne sois pas stupide je dormirai dans le salon sinon."

"Je te rejoindrai dans le salon."

On se retourna tous vivement lorsque Tetsu déjà en pyjama avec une brosse à dents dans la bouche, lança : "Kagami-kun on y va ?"

"Tu perds pas ton temps toi !" Nous crions en chœur.

"Kurokocchi t'as même été piquer un pyjama dans mes affaires !"

"Désolé Kise-kun je te le rendrai demain."

"Non c'est pas grave, garde-le." se résigne-t-il.

Finalement la répartition des chambres fut faite, Kagami et Tetsu dans ma chambre et au grand désarroi de Kise, lui et moi dans la sienne.

"Je te préviens, n'essaie même pas de faire ce à quoi je pense." me prévient-il.

"Non je n'essaierai pas."

Il soupire de soulagement jusqu'à ce que je reprenne.

"Je le ferai."

"Aominecchi !" crie-t-il en me balançant un coussin en pleine face.

Énervé de me faire agresser par un coussin, j'attrape vivement la couverture et la lui lance dessus.

"Je vais t'assassiner à coups de matelas Kise !"

"Non d'accord pardon, pardon !" supplie-t-il tandis que je le plaque sur le lit.

"T'es trop soumis." lui dis-je.

"Et toi t'es trop dominant."

"C'est toi qui es faible !"

"Je ne suis pas faible ! C'est toi qui est trop fort !"

"Décidément je n'ai que des qualités : dominant, fort." je me vante.

"Aominecchi je t'assure que c'est moi qui vais t'assassiner !"

En pleine "chamaillerie", quelqu'un toque à la porte. Une tête bleue avec les cheveux totalement en bataille, nous observe tout en baillant et se frottant les yeux avec le revers de sa manche.

" Kagami-kun insiste pour que vous baissiez le volume."

"Ah ? C'est pas son problème."

Toujours au-dessus de moi, la position était plus qu'embarrassante surtout en présence de Kurokocchi. Cependant cela n'avait pas du tout l'air de le déranger.

"Ça l'empêche de dormir Aomine-kun."

"Eh déjà qu'on vous héberge, il va pas nous soûler en plus l'autre."

"Moi ça ne me dérange pas. Enfin Kagami-kun a dit que ça irait du moment que, je cite, «vous ne baisiez pas toute la nuit»."

"Aaaah Kurokocchi comment des mots aussi obscènes peuvent sortir de ta bouche !"

"Ah ouais ? Et ba dis-lui que c'est valable pour vous aussi. Allez pas faire des cochonneries dans mon lit." lance Aominecchi.

"Hai mais je ne compte pas faire de choses bizarres avec Kagami-kun."

"Ça c'est ce que tu dis." réplique Aominecchi, sans plus attendre.

"Tu penses que je mens Aomine-kun ?"

"Ouais." dit-il de manière franche.

"Je ne mens jamais. Sauf à la Génération Miracle."

"Sale fourbe de Tetsu." dit Aominecchi en riant jaune.

"Hai. Bonne nuit Aomine-kun, Kise-kun." finit-il en se retirant de la pièce.

"Bonne nuit Kurokocchi."

"Ouais."

"VOUS AVEZ INTÉRÊT À LA FERMER CETTE NUIT !" lança une voix rauque et endormi derrière la paroi.

"C'EST TOI QUI VA LA FERMER KAGAMI OU JE T'EXPLOSE !"

"Aominecchi calme-toi."

Quelques secondes plus tard, la tension s'étant apaisée Aominecchi et moi n'avons toujours pas changé de position. Profitant de sa colère passagère, j'enroule mes bras autour de son cou et lui murmure un "Embrasse-moi."

"Je croyais que tu ne voulais pas faire «ce à quoi tu pensais» non ?"

"Ça ne fait de mal à personne si on s'embrasse et puis c'est pas comme si ils pouvaient nous entendre."

"Pas faux." chuchote-t-il après une courte réflexion.

Il réduit bien vite la distance entre nos deux bouches et les fait se rencontrer. Le baiser assez brutal devient par la suite plus doux, plus lent comme si on prenait le temps d'explorer la bouche de l'autre. Et on sait tous que la meilleure en matière d'exploration de la bouche est la langue. Parfois les dents viennent mordiller la lèvre inférieure gentiment. Il n'est pas question de mordre trop fort. Je me sens bien et ça l'air d'être également le cas d'Aominecchi. De temps en temps, on prend une petite pause, on se regarde puis on se réembrasse à pleine bouche. Mis à part quelques très légers gémissements, c'est une activité parfaitement discrète. De temps à autre une main vient se glisser sous mon haut ou vers le bas mais je la remonte en essayant de ne pas trop me laisser aller. Je vois bien qu'Aominecchi peine à se retenir mais il tient le coup pour le moment.

Un peu plus tard, on décide de s'arrêter pendant un certain laps de temps. Il s'allonge à mes côtés et se met soudain à regarder une des photos posées sur mon bureau.

"C'est ta famille ?" demande-t-il en se levant pour la prendre.

"Oui, c'est mes deux grandes sœurs, ma mère, mon père et moi. Ça devait être il y au moins 5 ans." dis-je avec nostalgie.

En me rappelant de tout cela je réagis au fait que je n'ai jamais vu personne de la famille d'Aominecchi. Sans m'en rendre compte, je reste là à coller mes yeux sur lui.

"Quoi ?" s'agace-t-il.

"Hein ? Ah rien rien je me demandais juste à quoi pouvait ressembler ta famille aussi."

Son visage s'assombrit en une seconde et il serra les dents.

"Je n'ai pas de famille."

"Oh enfin que tu le veuille ou non tout le monde a un père et une mère ! Sans quoi tu ne serais pas là !"

"Parle pas si c'est pour dire de la merde." dit-il agressivement.

"Hein ?"

"D'où t'as vu que tout le monde avait des parents hein ? Désolé mais on n'est pas tous chez les Bisounours."

"Désolé je voulais pas..."

Je m'excuse en posant ma main sur son épaule mais il me repousse.

"Lâche."

"Où tu vas ?"

"J'sais pas. Faire un tour."

"Aominecchi ! C'est à cause de tes parents ? Je ne savais pas ! Je sais seulement que tu ne t'entends pas avec ton père, je ne pensais pas que.."

À ces mots, il me fixe d'un regard noir et accélère le pas.

"Tu ne sais rien. Ferme-la."

Le sang ne fait qu'un tour dans mon corps, je cours après lui et le rattrape sur le porche de l'entrée.

"Aominecchi ! Désolé ! S'il te plaît ne pars pas seul comme ça !"

"Casse-toi putain !" m'engueule-t-il.

En se retournant, sa main me claque violemment la joue, sans faire exprès, et je tombe lourdement sur le sol. Je ne me rends pas vraiment compte de ce qui se passe. Je sais cependant que c'est très mauvais. Je me relève machinalement et reste assis sur les marches du porche toute la nuit, attendant son retour jusqu'au petit matin.

"Kise-kun ?"

J'ouvre doucement les yeux et fait face à mes invités.

"Kurokocchi, Kagamicchi. Qu'est-ce qu'il y a ?"

"C'est plutôt à nous de te demander ça ! Qu'est-ce que tu fiches à dormir dehors ?" reprend le rouge.

D'un coup, je me remets sur pieds et secoue Kurokocchi.

"Est-ce qu'Aominecchi est rentré ?!"

"Aomine-kun ? Non je ne l'ai pas vu ce matin."

"Non..."

Je réalise alors que je viens de le perdre.


C'est fini pour ce troisième et looong chapitre X)

Je suis actuellement entrain d'écrire le sixième chapitre, je prévois assez large pour poster régulièrement ;)

Vous vous en doutez, le prochain chapitre dévoilera une grande partie du passé d'Aomine (qui ne sera pas très joyeux :/)

Encore merci à tous ceux qui me lisent et postent des reviews, ça me fait très plaisir et m'encourage à continuer ;)