Hello à toutes et à tous. Je suis toujours un peu nerveuse à chaque nouvelle histoire. Celle-ci à la base ne devait pas être publiée, je l'ai écrit pour faire plaisir à ma soeur, puis quelques amis ayant trouvé mes idées intéressantes. Mais je saute le pas, car il faut toujours le faire, n'est-ce pas ? J'avais prévenu les lecteurs de mes autres fictions que quelque chose arrivait, et voilà finalement.

J'espère que ce prologue vous plaira et que vous prendrez autant de plaisir à sa lecture que j'en ai eu à l'écrire !

Genre : Drame/Horror

Rating : T/M, certaines scènes pourront choquer à l'avenir, morts violentes, tortures, langage grossier, etc.

Pairing : approfondis plus tard, mais mention de relations homosexuelles.

Disclaimer : JK Rowling a tout.


Bittersweet Tragedy


On est les enfants oubliés de l'Histoire, pas de but, pas de guerre…

-FIGHT CLUB


Il était vrai que si l'on s'intéressait à la vie de Rita Skeeter, l'on pouvait sans doute dire qu'elle n'avait jamais rien accompli de grandiose. Six BUSEs, cinq ASPICs dont un Optimal en métamorphose : elle n'avait pas été une sorcière très douée, ni très admirée. Et encore moins très aimée.

Rita Skeeter s'était toujours prise d'affection pour les petits ragots et les potins juteux. Dès son adolescence ce qui croustillait sous sa dent, avait attisé sa curiosité et la méfiance puis la haine de ses amis, voir de ses confrères lorsqu'elle s'était lancée dans le journalisme.

Pour autant Rita s'en était moquée. Elle avait traversé la vie avec la vitesse d'une étoile filante en semant des petits racontars que savouraient des potiches au foyer.

Alors oui elle avait été seule. Elle n'avait jamais eu d'enfant, mais qui voulait d'un chiard braillard et baveux ? Pas elle, les papiers qu'elle avait écrits, les ragots qu'elle avait balancés étaient devenus ses enfants. Ses enfants de papiers, oui elle les avait aimé passionnément.

Lorsqu'elle avait donné naissance à la biographie de Dumbledore durant la Guerre près de vingt-cinq ans auparavant cependant, les retours avaient été sévères.

Procès, condamnation, amende, humiliation. Ainsi avait été assassiné l'enfant adoré de Skeeter.

Et il n'y avait qu'un nom à tout cela.

Harry Potter.

Le Grand Harry Potter avait défendu avec tant d'hardiesse son héros. Il l'avait descendue avec tellement d'ardeur, l'avait fait condamner si injustement que la blonde s'était jurée de se venger.

Et aujourd'hui, la vengeance arrivait enfin. Elle se saisit de son calepin. Une plume à papote défraichie sauta aussitôt dans son sac de croco usé et dans un même temps, elle admira la mise en place de sa permanente blanchie. Elle sourit de ses dents pointues.

Oui, la vengeance arrivait plus de vingt cinq ans après, sous la forme d'un procès auquel avait été conviée comme tant d'autres à suivre. Et pas n'importe lequel.

Celui des trois enfants Potter.

oOo

La salle d'audience n'avait jamais été aussi pleine et pourtant dans ses jeunes années, Skeeter avait suivi des procès de mangemorts.

Il semblait cependant que les trois rejetons du héros national déplaçassent plus les foules que des meurtriers et des criminels.

Mais ceux-là étaient des criminels n'est-ce pas ?

Rita s'assit sur les larges bancs mit à disposition et placés en estrade tandis qu'à ses côtés l'on s'agitait encore et encore. Des journalistes, tout comme elle, mais certainement moins doués, allaient chacun de leurs petits commentaires.

L'ancienne rédactrice les écoutait, tout en sortant son matériel. Nul ne savait exactement ce qu'il s'était passé, trois semaines plus tôt à Poudlard, mais tout accusait les gamins. On parlait volontiers dans la salle de ce qui avait amené ces enfants pourtant si irréprochables aux yeux de tous à commettre un acte aussi impensable. Encore fallait-il pouvoir deviner ce qu'il s'était passé.

Rita vit ensuite La Haute Cour du Mangenmagot arriver dans la salle d'audience et commencer à s'installer. Ils étaient tous là, nota-t-elle comme une évidence. Évidemment. S'il n'y avait pas eu les sorciers les plus importants pour juger ce procès, elle aurait été déçue. Le Ministre Bittersweet prit place à son tour et observa un instant, toutes les personnes présentes d'un œil froid et implacable avant de plonger dans ses papiers.

Il ne daigna même pas s'intéresser à deux silhouettes bien reconnaissables qui franchissaient la foule compacte pour s'installer sur les bancs.

Ce fut à cet instant que Rita frémit. Harry Potter et sa femme Ginevra Potter fendaient la foule la tête baissée pour éviter toute photo, serrés l'un contre l'autre comme pour se donner le courage de continuer à avancer. Ils semblaient si pitoyables tous les deux qu'une bouffée de plaisir envahit la vieille chroniqueuse. Des cernes maculaient le visage du Survivant, et il semblait avoir vieilli prématurément depuis l'arrestation de ses propres enfants. Ainsi courbé, Rita lui aurait facilement donné quinze ans de plus. Hermione Granger, son époux, et quelques autres rouquins Weasley tracèrent à leur tour la foule pour apporter leur soutien aux deux éplorés en s'asseyant près d'eux. Ils n'échangeaient rien, mais toute la sollicitude présente dans leur regard fit grimacer la femme de dégoût.

Le héros national fusilla du regard le Ministre de la Magie lorsqu'il se mit à tousser légèrement annonçant le début des festivités, puis enfin sembla la remarquer. Rita avait attendu ce moment avec tant d'impatience depuis des années, qu'elle composa en une seconde le visage qu'elle avait tant espéré arborer à cet instant.

Un air de victoire.

—Faites entrer les accusés, énonça la voix hachée du Sous Secrétaire d'État, Percy Weasley lui-même.

Le procès n'avait pas encore commencé, que Rita Skeeter l'aimait déjà. Le silence se fit soudainement, la tension était à son comble.

Les portes par lesquelles tout ce beau monde était rentré, s'ouvrirent à nouveau pour laisser passer trois silhouettes encadrées par deux aurors et deux Magicogardes. Rita se surprit à tendre le cou pour mieux les observer. Le premier à arriver et le seul à qui l'on avait mit des chaines aux poignets, était l'aîné Potter.

James Sirius Potter dans son état, n'avait rien à envier avec cette dégaine, aux Mangemorts dont jadis Rita avait couvert les procès. Grand, beaucoup plus que son père, il était si maigre, que l'on pouvait deviner chaque muscle suinter sous son sweet-shirt. Skeeter nota cela avec attention. S'il n'avait pas été si maigre, s'il n'avait eut le visage effeuillé de sa barbe comme un oiseau à moitié déplumé et l'air si fatigué il aurait été beau garçon, se dit-elle. Ses cheveux noirs et sa peau translucide marquée de cernes laissaient voir des yeux bleus et hagards comme s'il ne savait pas exactement pourquoi il était là. Il ressemblait avec cet air vide et fantomatique aux photos de mangemorts placardées partout durant la première guerre.

Une autre petite silhouette se tenait près de lui arborant la même expression sur le visage. Lily Luna Potter levait ses petits yeux marron en observant les environs d'un air étonnement fade. Son visage si constellé de tâches de sons qu'on aurait dit qu'elle avait regardé le soleil au travers d'une passoire, encadrés de cheveux roux presque blonds, trahissait la plus grande neutralité. N'eût-elle pas eu ce nez trop retroussé, cette bouche trop pleine et ce petit air de constante apathie, que Rita aurait pu la trouver elle aussi mignonne.

Finissait enfin le trio, le cadet des Potter. Albus Severus Potter. Ce qui frappa la chroniqueuse fut la ressemblance frappante entre fils et père. Ils auraient pu être jumeaux à quelques années et quelques tâches de rousseurs près. Les yeux verts du jeune homme n'étaient pas neutres comme ceux de son frère et sa sœur, mais bels et bien furieux. Rita, au fil du temps avait appris à discerner dans ce type de comportement, une peur animale sous jacente. Lorsque le brun posa les yeux sur elle, un rictus de haine circula si violemment à son attention, que la vieille femme se surprit à se demander en quelle occasion elle avait rencontré ce garçon.

La réponse était simple. Jamais. Elle n'avait jamais rencontré ces jeunes gens. Rita en fut légèrement troublée, mais le jeune homme était déjà passé à autre chose. Les trois enfants prirent soin de ne pas regarder leur famille.

On les fit s'asseoir dans le plus grand silence et Bittersweet annonça :

—En ce jour, du 20 décembre 2024, l'Audience des trois prévenus Lily Potter, James Potter et Albus Potter peut commencer sous le jugement solennel de la Haute Cour du Magenmagot.

Percy Weasley, commença alors d'une voix tremblante à énumérer les faits que tous attendaient et redoutaient.

—Lily Luna Potter, fille d'Harry James Potter et de Ginevra Molly Potter née Weasley, née le 13 mai 2008. Vous avez été vue par plusieurs témoins oculaires aux côtés d'une forme fantomatique portant les traits de l'ancien ennemi numéro 1, anciennement connu sous le patronyme du Seigneur des Ténèbres, le 13 novembre 2024. Lequel, décédé depuis vingt-six ans a pourtant attaqué plusieurs élèves et tué un professeur. Vous paraissez ici pour acte de Magie Noire, ayant eut pour objectif la résurrection d'un criminel de guerre et pour complicité dans la mort d'un de vos professeurs et la mutilation de vos camarades de classes… Que plaidez-vous ?

Non coupable.

À l'énoncé des faits, la salle s'emplit d'une clameur épouvantée et horrifiée. La plume à Papote de Rita s'agita fébrilement sur son calepin attendant un ordre qui ne vint pas. Rita gardait la bouche ouverte, comme nombre de personnes dans la salle, si ce n'était qu'elle, elle ne gâchait pas sa salive en vaines paroles. Lord Voldemort était-il vraiment de retour ? L'information n'était pas pour l'instant qu'une mauvaise rumeur ? Comment pouvait-on annoncer une telle chose au cours d'une audience ? Tout cela n'était qu'une mauvaise rumeur qui circulait depuis quelques semaines comment pouvait-on porter crédit à cela ? s'offusquait la foule, prise d'un mouvement de panique. Quelques uns se levaient et hurlaient au mensonge en plein déni, mais il ne fallut qu'un regard vers l'Élu, pour savoir que tout cela était… indubitablement vrai.

Harry Potter n'osait même pas regarder sa propre fille.

N'avait-on pas entendu parler d'attaque ces dernières semaines après tout ? De gens disparus, que la Gazette du Sorcier ne mentionnait qu'à moitié ? Les blessés, les témoins, et le mort de Poudlard avaient été tus. Sous la direction de McGonagall, aucune information n'avait pu filtrer. On entendait jusqu'à présent que des rumeurs que le Gouvernement venait de créditer.

Il fallait se leurrer pour imaginer que tout allait bien et Rita ne faisait pas parti des gens utopistes. Si le retour de Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom était réel, la panique allait véritablement prendre le pays. Si la poignée de mangemort acquittée se retrouvait, les choses pouvaient bien empirer. Oui, les choses pouvaient être largement pires.

Devait-elle avoir peur en ce cas ? Non. Rita avait survécu à deux guerres. Elle pourrait bien survivre à une troisième. Dans la salle, l'on continuait de hurler à l'infamie, à la traîtrise en hurlant sur la petite rousse assise sur sa chaise trop grande pour elle.

—Je réclame le silence dans la salle ou bien celle-ci sera évacuée, trancha le Ministre Bittersweet en frappant son marteau contre le socle de bois dans un bruit bien maigre comparé au brouhaha. La situation est actuellement sous contrôle. Je répète, la situation est actuellement sous contrôle. Le gouvernement travaille actuellement activement à la poursuite du criminel susnommé. Les conditions sont différentes qu'il y a des années. Nous sommes en mesure d'endiguer rapidement le problème. Il n'a pas la puissance d'autrefois, il n'est juste qu'un esprit frappeur et à peine plus consistant. Il est possible de l'arrêter, je répète, il est possible de l'arrêter. Il existe des sorts contre ce genre de créatures. Nous avons déjà considérablement avancé depuis ces quelques semaines. Je demande donc à l'assistance de se rasseoir et de conserver le plus grand calme et de coopérer dans l'application la plus juste possible de la loi. Un communiqué de prévention sera effectué à la fin de l'audience pour tous les foyers d'Angleterre. La situation est en ordre. Reprenez Sous-Secrétaire d'État Weasley.

Il fallut encore une minute pour que les paroles du ministre puissent avoir le moindre effet, trois personnes déjà voulaient quitter la salle pour annoncer l'horrible nouvelle au monde, mais ils furent dans l'obligation de retourner à leur siège.

—James Sirius Potter, frère aîné de la prévenue Lily Potter, né le 28 septembre 2004. Vous comparaissez devant ce tribunal pour complicité active dans l'utilisation de Magie Noire, ayant entraîné le retour d'une substance de Vous-Savez-Qui. À l'arrestation de la prévenue susnommée à Poudlard, vous avez attaqué de sang froid deux Aurors dans l'exercice de leurs fonctions pour tenter de la faire évader. Que plaidez-vous ?

Le jeune Potter regardait sa sœur d'un air indéchiffrable, tandis que celle-ci semblait contempler ses genoux avec la plus grande satisfaction. Weasley toussota et le jeune homme tourna sa face cadavérique vers lui.

Coupable.

Un léger gémissement retentit, celui de la mère éplorée, Ginny Potter dont le fils venait de sceller son destin. La chevelue Granger-Weasley posa une main tendre et attristée sur l'épaule de son amie pour l'aider, en vain. Celle-ci pleurait déjà à chaudes larmes contre l'épaule de son mari. Percy Weasley aurait sans doute préféré se trouver en enfer plutôt qu'ici à participer au jugement de ses neveux.

—Albus Severus Potter, frère des deux prévenus, né le 9 Mars 2006. Vous comparaissez devant ce tribunal pour complicité active dans l'utilisation de Magie Noire, ayant entraîné le retour d'une substance de Vous-Savez-Qui. À l'arrestation de votre sœur, vous avez attaqué un auror et un de vos anciens professeurs dans le but d'aider la fuite de votre frère et votre sœur. Que plaidez-vous ?

Coupable.

Un nouveau sanglot retentit, accompagné cette fois de celui de Granger-Weasley.

Percy Weasley semblait si attristé par ce constat qu'il dû remettre par deux fois la monture d'écaille de ses lunettes pour annoncer la suite.

—Vous avez été tout trois enfermés jusqu'au début du procès dans une maison d'arrêt dont l'emplacement reste à ce jour tenu secret. Vous risquez pour vos exactions, une graduation de peine, allant d'une peine de douze ans, d'un enfermement à vie dans la prison d'Azkaban au baiser du Détraqueur. Vous n'avez pas souhaité prendre de Juriste Sorcier pour vous défendre, nota le Sous-Secrétaire la gorge sèche.

Les trois gamins cillèrent enfin, quand la lourdeur de la peine leur fut jetée au visage. Ils se regardèrent liés par quelque chose d'indescriptible et la rousse hocha la tête.

—Nous n'avons pas besoin d'un Juriste pour défendre notre cause, articula James Potter.

—Vous avez plaidé coupable au nom de quoi, votre défense n'en sera que réduite à une demande de réduction de peine, nota une femme dans le Mangenmagot, Susan Bones, la reconnut Rita. Seule votre sœur peut encore plaider à l'innocence malgré les charges pesant contre elle.

—Mon frère et moi… ne nions pas l'utilisation de Magie Noire, ni l'attaque d'Aurors au sein de Poudlard, fit le plus âgé de la fratrie un air de défi sur le visage. Nous sommes tous les deux coupables de ça. Mais Lily n'a rien fait. Elle n'a pas commis d'actes de Magie Noire. Seuls Albus et moi en avons usé.

—Êtes-vous en train d'avouer avoir seulement à deux, ressuscité une part de Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom ? demanda Bittersweet.

—Non. C'était contre notre volonté. C'est plus compliqué que ça, répondit Albus Potter. Cela n'a jamais été dans nos plans. Nous n'avons jamais voulu faire revenir Voldemort. Nous n'avons jamais eue cette ambition. C'est compliqué… Tout ceci est une lourde erreur de notre part, ma sœur a été manipulée. Il y a des circonstances atténuantes.

—Lesquelles je vous prie ? questionna un vieillard.

—Légitime défense, s'accordèrent d'une même voix, les trois enfants Potter.

La plume à Papote de Rita écrivait si vite, qu'elle en écorchait le calepin et les yeux de la chroniqueuse ne savaient plus exactement où donner. Entre l'expression bouleversée du Survivant, le Magenmagot inquisiteur et les trois jeunes gens qui affrontaient cela avec une résolution alarmante, il y avait déjà là plus de trois pages entières d'informations croustillantes.

—Je ne comprends pas, nota Bittersweet. Vous parlez de manipulation, puis ensuite de légitime défense et de circonstances atténuantes. Arriverez-vous à produire une défense cohérente où dois-je commettre d'office un Juriste Sorcier à votre sœur ?

—Non ! C'est une histoire compliquée, vous n'y croiriez pas, se déconfit le cadet.

—Avez-vous des témoins oculaires pouvant corroborer vos affabulations ?

—Ce ne sont pas des affabulations, protesta James Potter qui ne tarda pas à se déconfire à son tour. Non… on ne peut pas produire de témoins.

—Vous avez donc des circonstances atténuantes, connues de vous trois seuls qui peuvent selon vous remettre en cause votre jugement ?

—Oui, fit la petite voix de Lily Luna Potter.

—Vous nous faites perdre notre temps, cingla une sorcière d'âge mûr, outrée. Vous êtes indubitablement coupables et vous tentez de gagner quelques jours à raconter des sornettes.

—Non, cracha l'aîné Potter en se levant subitement.

—Accusé Potter, vous êtes prié de vous calmer ou votre non-coopération sera retenue contre vous dans la suite du procès.

Je coopère !

—Baissez d'un ton, tempéra Percy Weasley.

James Potter fut forcé de se rasseoir sur son siège, mais cette fois, des chaînes ondulèrent sur son corps pour le ceinturer fermement au dossier. La scène parut tellement insoutenable à son père, qu'il ferma un instant les yeux, remarqua Rita. James Potter fusilla du regard son oncle qui replongea dans le dossier comme pour échapper au pire.

—Je reprends donc, énonça calmement le Ministre de la Magie. Vous n'avez ni témoin, ni faits pouvant démontrer une circonstance atténuante et vous souhaitez que cela soit pris en compte dans votre procès ?

—Oui… les choses ont changé on ne peut rien montrer à cause de ça.

—Je n'apprécie pas vos formules sibyllines, soyez clairs.

Je le suis. Si l'on vous dit ce qu'il s'est passé, vous ne nous croiriez pas. Pourtant, je vous supplie de nous croire.

—J'espère que vous ne vous moquez pas de nous. Compte tenu du procès verbal établi par votre entourage et vos professeurs, je vous laisse une seule chance de nous expliquer vos exactions. Une seule. Il nous faudrait donc pouvoir voir vos souvenirs, pour vérifier la véracité de vos dires. Il est impossible de modifier ses souvenirs, aucun mensonge ne saura passer.

Les jeunes gens hésitèrent et pour la première fois une vraie émotion marqua le visage de Lily Potter. L'horreur. Si elle avait pu disparaître dans son siège d'accusé, elle l'aurait volontiers fait. Une certaine agitation se propagea dans la salle. La peur primale avait laissé place à la curiosité.

Fallait-il être désespéré ou bien avoir un certain sacré culot pour fonder l'innocence de certains crimes uniquement sur son propre témoignage ? Rita se le demandait sérieusement.

—Veuillez faire apporter la pensine.

Un homme quitta la salle pour y revenir quelques instants plus tard en portant la bassine de pierre qu'il déposa sur une table.

—J'ose imaginer que vous n'ignorez pas le procédé de la pensine, fit Bittersweet. Il serait cependant déraisonnable de vous laisser choisir les souvenirs qui seront étudiés. Cela vous les ôterait partiellement par ailleurs. Un Auror procédera à une épreuve de légilimencie sur l'un d'entre vous. Le souvenir extrait pour sa pertinence sera aussitôt vu par la pensine par l'assemblée présente.

Les deux garçons Potter déglutirent en se regardant longuement. L'un semblait, selon Skeeter, appeler l'autre à trouver une autre option. Mais il n'y en avait pas. La dernière, Lily Luna, secoua la tête.

—Je refuse !

C'est la seule solution Li'. Je n'en vois pas d'autre.

Le Ministre semblait se moquer éperdument des démêlés entre les deux adolescents.

—Par qui procédons-nous en premier ? La principale accusée ?

James Potter semblait aussi horrifié pour sa sœur que cette dernière pour elle même. Qu'avaient ces trois gosses à cacher qui soit pis encore qu'être à l'origine du probable retour du Seigneur des Ténèbres ?

Skeeter vit Harry Potter et sa femme joindre ensembles leurs mains dans une prière commune : que leurs enfants chéris acceptent de voir leur tête trifouillée pour prouver qu'ils n'étaient pas de dangereux sociopathes. La plume s'empressa de coucher sur le papier la formulation. Oh nul doute qu'Harry Potter n'aimait pas cette idée, qui aimerait voir l'intimité de son enfant violée ? Pour autant, selon les sources de Rita, il apparaissait que l'Élu avait fait de son mieux pour que le procès ait lieu, car beaucoup de membres du ministère comptaient les enfermer d'office. Enfants de héros, ou pas enfants de héros.

—Lily… c'est toi qui a vu le mieux ce qu'il s'est passé ce jour là. Le jour où tout a commencé… montre-leur. C'est le point de départ de tout…

—Je-je ne peux pas. Pas encore

Elle se mordit si férocement la lèvre que du sang coula. Skeeter vit ses poings fermement fermés blanchir au niveau de l'os. Elle en blêmit et n'y eût-il eut des taches de sons sur son visage qu'elle aurait eut le teint aussi cadavérique que James Potter. Albus monopolisa l'attention de la rousse en lui intimant de le regarder.

—Lily… la cave, rappelle-toi de la cave… J'étais là. Regarde-moi… C'est fini Lily. Tout est fini. Si on arrive à témoigner comme ça, on peut s'en sortir…Tu dois t'en sortir. Tu risques trop gros. Quand ce sera trop dur il jettera le sort sur moi, okay ?

Personne ne comprit de quoi il était question exactement. Rita plissa les yeux. La jeune fille déglutit. Enfin, elle regarda ses parents et y vit toute les supplications du monde. Elle ferma un instant les yeux, respira bruyamment et autorisa un auror d'une soixantaine d'année à s'approcher d'elle. Il pointa sa baguette vers la pensine :

Amplificatum.

L'étrange nuage transparent à la surface de la pensine vint s'apposer au plafond puis l'auror se lia à la pensine.

—Cela sera vu de tout le monde ? questionna le cadet Potter en tournant sa tête vers tout l'assistance présente.

—Oui… Ce procès est public, toutes les preuves et témoignages le sont aussi. Je ne pense pas que vous êtes encore en mesure d'apposer vos conditions, fit remarquer un gros sorcier les mains coincées sous son gras menton.

L'auror jeta le sort tant attendu sur la rouquine qui déglutit une dernière fois. Elle implora ses frères du regard, mais ceux-ci ne pouvaient rien faire de plus. Une expression de défaite prit place sur son visage.

Legilimens.

oOo


J'espère que ce début vous aura plu.

Si vous avez des remarques ou des questions, elles sont les bienvenues :))) ! Évidemment tout sera éclairci par la suite.

Love,

Hugs,

La chauve souris requin transgénique.