Bonjour tout le monde!

Je m'excuse pour ce looonnng retard... Ma vie privée a fait que je n'ai eu que peu de temps pour écrire, mais voici enfin le 22ème chapitre, qui clôture cette histoire.

J'aimerai remercier tout ceux qui l'ont suivi malgré les retards que j'ai pu avoir, tout ceux qui ont laisser des review... cela m'a booster à l'écrire, à la poursuivre et à ne pas abandonner. Je dis merci aussi à tous les lecteurs dans l'ombre, ceux qui mettent en follow ou en fav! Vous êtes tous superbe.

Les dernières réponses aux Guests...

Raphi5930 : Haha, nos cerveau peuvent imaginer beaucoup de chose quand on est dans l'ignorance ! Contente que ça t'ait plu ;-)

S : Merci beaucoup pour ta review. Contente que tu y voies plus clair ;-)

Guest 2 : Il est vrai que je ne leur ait pas accordé beaucoup de temps ensemble avant de les replonger dans une malédiction ! Mais c'est ça qui est drôle ! Oui, y'a une petit pointe de sadisme ! Pour répondre à ta question, nous savons ou se trouve David, Ruby et Granny. Et même Graham et Jefferson… Cela est la petite surprise du chapitre ! A lire pour comprendre.

Lily : C'est exacte ! Ce sont des scènes Passé/Présent. Leurs passés sont écrit dans le livre, comme dans la série. J'y ai ajouté ma version. ;-) ! Oui, il m'énerve aussi, alors je lui trouvais que ce rôle lui allait très bien lol. Merci d'avoir vu le petit clin d'œil à David dans la saison 1 ; Blessée a l'arme blanche, et dans le coma ensuite.

J'ai écris le tout premier chapitre de cette histoire en avril, l'année derrière, et je ne la finis que maintenant. Elle a été bousculée, changée, modifiée à maintes reprises, mais elle a survécu et en voici le final.

Bonne lecture à tous et rendez-vous à la fin du chapitre pour une petite demande ;-)


- Retour à la maison -

Régina referma le livre, sur la dernière page d'un conte particulier. L'histoire était enfin terminée, et voilà que beaucoup de mystères disparaissaient. Sans un mot de plus, préférant le silence pour assimiler les dernières informations, la brune se leva lentement. Elle posa le bouquin sur la table de nuit, et s'activa dans la chambre. Emma, qui commençait à bien cerner l'infirmière, resta sage sur son lit, attendant un signe de sa part. La blonde n'était pas plus perturbée que ça, par la fin de l'histoire. Cela levait le voile sur son amnésie, sur son coma, et sur sa blessure, dont elle ignorait l'aventure, même si intérieurement elle avait encore un léger doute. Elle observait Régina se mouvoir avec grâce dans la chambre, et plus elle la regardait, plus elle prenait conscience de ses sentiments. Si l'histoire disait vrai, elles étaient destinées à se retrouver et à s'aimer. Et cela satisfaisait parfaitement la patiente. Finalement, à force de la voir sans vraiment la regarder agir, elle percuta, après coup, que Régina préparait un fauteuil roulant, destiné pour les sorties extérieures.

Délicatement, Régina aida la blonde à se lever pour l'installer confortablement sur le fauteuil. La praticienne plaça un petit coussin dans le dos d'Emma et une couverture sur ses jambes, afin qu'elle n'ait pas froid. La patiente en rigola, ce qui stoppa Régina.

- Pourquoi tu rigoles? Demanda-t-elle sur la défensive.

- Hey... Je ne me moque pas, d'accord... Il fait beau dehors et je ne suis pas en sucre. Tes attentions sont très touchantes, c'est ça qui me fait rire. Tu es adorable.

Les compliments firent rougir la brune, peu habituée à ce genre de déclarations spontanées, et resta pantoise. Pour ne pas laisser le silence inconfortable prendre possession de la chambre, la blonde laissa l'infirmière lui mettre la couverture, et, alors qu'elle allait se relever, Emma la stoppa, et posa tendrement ses lèvres sur la joue douce de sa belle. Le coeur de Régina fit un bond dans sa poitrine, laissant sa carapace fendue être envahit par le plaisir de l'envie.

- On y va? Proposa Emma, rassurant Régina sur ce baiser. La blonde n'attendait rien de plus.

- Une balade dans les jardins, ça te va?

- Avec grand plaisir. Répondit simplement la blonde, tentant de charmer Régina, un peu plus à chaque mot.

Tranquillement, elles quittèrent la chambre aseptisée, mais Régina se mit à pousser plus rapidement le fauteuil au milieu des couloirs, afin de vite trouver la sortie sud. C'était la première fois qu'Emma mettait le nez dehors, et de respirer le doux parfum des fleurs de cette saison, lui faisait le plus grand bien. Doucement, et sans à-coups, Régina fit descendre le fauteuil par la pente, réservée aux handicapés, pour se rendre dans le jardin de l'établissement. Elles se promenaient paisiblement, profitant de la chaleur du soleil et de l'air frais de fin de journée. En arrivant au milieu du parc, Emma remarqua une plateforme sur laquelle trônait différent appareils de rééducation.

- Ce n'est pas une simple balade, n'est ce pas ? Demanda Emma, qui commençait à trembler, rien qu'en pensant aux efforts qu'elle devrait faire.

- Tu as tout compris ! Confirma Régina, fière d'elle. Tu en es capable Emma. Continua-t-elle en s'agenouillant devant la blonde, et prenant ses mains dans les siennes. Tu récupères à une vitesse incroyable, et tes forces sont maintenant suffisantes pour tenter une véritable rééducation.

- Tu le crois vraiment? Questionna la patiente, peu sûre d'elle. Je ne veux pas être un poids si jamais je ne tiens pas sur mes jambes.

- Ne t'en fais pas, je ne vais pas t'abandonner à la première chute. On y va ensemble, d'accord?

La blonde hocha la tête en guise de réponse positive, et continua son chemin jusqu'à la plateforme. Le coeur d'Emma battait dur à cause du stresse et de l'inquiétude, mais lorsqu'elle sentit la main douce et rassurante de Régina sur son épaule, ses craintes s'apaisèrent. Ce qui fit battre, un peu plus le coeur de la patiente, ce fut l'attitude de Régina. Elle semblait loin, et pourtant la brune était très proche, jusqu'à être, d'elle-même, tactile. Elles n'avaient pas encore évoqué le livre, et chacune n'osait pas commencer.

Régina conduisit Emma jusqu'aux barres parallèles, placées au milieu de la plateforme. La praticienne les régla à la hauteur de sa patiente, qui elle, la regardait faire avec appréhension. Au bout de quelques minutes de préparation, Régina revint vers la blonde et s'agenouilla devant elle. La brune remonta délicatement les jambes du jogging ample d'Emma, afin de commencer un massage pour chauffer les muscles.

C'est ainsi que la belle brune prit un malin plaisir à faire glisser ses mains agiles et ses doigts experts sur la peau frissonnante de la patiente. D'abord légères et calmes, les caresses prirent une tournure plus sensuelle et intime. Le corps d'Emma tremblait entièrement, et elle luttait pour ne pas gémir de contentement.

- Arrête ça tout de suite, s'il te plaît! Supplia la blonde, tout en se penchant pour saisir les mains de Régina rapidement, qui serpentaient jusqu'à ses cuisses.

- Sinon quoi? Menaça l'infirmière, un sourire en coin non caché.

- Sinon je ne répondrais plus de rien. Répondit Emma la voix basse et rauque, sous-entendant un désir naissant.

Régina s'arrêta net, leva les sourcils dans un mouvement de tête vers les jambes fragiles de la blonde. Emma comprit le message, et compléta sa phrase :

- Quand mes jambes iront mieux! Corrigea-t-elle en s'adossant lourdement, boudant presque ses membres inférieurs, ce qui amusa Régina.

- Allé, faisons travailler tes muscles! Lança la brune, se relevant pour amener le fauteuil devant les barres. Tu ne répondras plus de rien, après. Souffla-t-elle à son oreille, penchée derrière elle.

La brune se glissa entre les deux barres et tendit les mains vers Emma, l'incitant à les saisir pour se lever. Après quelques hésitations et aucune précipitation de la part de Régina, la patiente avança ses mains vers les barres, jusqu'à s'accrocher aux mains de la praticienne. Doucement, Emma posa un pied sur le sol, puis le second. La sensation de tomber dans le vide lors d'un sommeil profond, voilà ce que ressentait Emma avant de se hisser hors du fauteuil. Elle était terrifiée et volontaire à la fois.

Finalement, Emma se décida. Aidée de Régina, la blonde se leva assez facilement avant de saisir les barres de chaque côté. Régina resta devant elle, se rapprochant même, jusqu'à poser ses mains sur les hanches de sa patiente.

- Ensemble. D'accord? Proposa sérieusement Régina, à quelques centimètres de sa blonde.

- Ok... Souffla seulement Emma, fixant son regard aux deux océans chocolats devant elle.

- Un pas après l'autre, Emma. On commence par le pied droit. Expliqua la brune, rassurant la blonde sur sa présence et son implication.

C'est ainsi que commença la première véritable rééducation d'Emma, ce matin-là. Les révélations du dernier chapitre du livre les laissaient silencieuses. Chacune se posait des questions, sans oser les formuler. Que devaient-elles faire? Devaient-elles croire tout ceci? Cela était dorénavant trop important pour faire semblant.

Elles avançaient, pas après pas, comme lui avait promis Régina, et Emma prit de plus en plus de force. Elles arrivèrent presque à la moitié de l'agrès quand Régina rassembla tout son courage pour enfin parler du livre.

- Je crois en tout ceci. En nous, et en notre passé qu'on a oublié. Lâcha la praticienne, sans prévenir, ce qui perturba Emma dans sa concentration. Doucement... N'oublie pas, un pied après l'autre. Et si possible, sans te faire de croche-patte!

- Ma maladresse me précède... Ronchonna la blonde, un sourire d'amusement sur le visage.

- Et de très loin! Confirma Régina, faisant rire Emma.

Ce petit son cristallin fit battre le coeur de Régina plus rapidement encore. Leurs corps étaient si près, qu'elles ressentaient presque la chaleur de l'autre. Leurs yeux ne se lâchaient plus, hypnotisés l'un l'autre, dans une danse séductrice. Emma fit un pas de plus. Tremblante. Peu sûre d'elle. Mais déterminée à la fois. Leurs poitrines se frôlèrent dans le rapprochement, et Régina sentit les frissons lui parcourir le corps, en un battement de cil. Elles ne savaient pas ce qui les retenait, mais aucune des deux femmes ne firent le mouvement de plus. Le besoin de s'avouer les choses était devenu nécessaire. Plus de livre pour se cacher derrière une irrésistible envie. Ce moment sur la plateforme était bien réel, et Régina en prit conscience la première.

- J'ai le collier, Emma. Celui que tu m'as donné...

Ajoutant les gestes à ses paroles, Régina glissa sa main sous le col de sa chemise et en sorti une chaine en argent surplombée d'un pendentif en forme d'anneau. Le même que celui d'Emma. Le même que celui du livre. La blonde fixa la main de Régina tenant le pendentif. Emma avait des sueurs froides. Si jusque-là, elle avait un minimum de doutes sur la réalité des histoires du livre, ce collier en leva le voile. Sans penser aux conséquences, Emma voulut tendre la main vers le pendentif, mais avec un appuie en moins, ses jambes flanchèrent rapidement. La blonde perdit l'équilibre et chuta, emportant avec elle, la brune.

Régina protégea du mieux qu'elle pu sa patiente dans sa chute, mais avec l'agrès, ce ne fut pas évident. Elles se retrouvèrent rapidement sur le sol, accompagnées de quelques jurons. Emma grimaçait tentant de se tenir un maximum sur ses bras pour ne pas faire mal à Régina, sous elle.

- Je suis désolée. Excuse-moi ! Se précipita de dire la blonde, navrée d'être tombée comme ça.

- Ce n'est rien, ne t'en fais pas. Tu t'es fais mal quelque part? Demanda la brune, inquiète pour sa patiente.

- Non... Je ne crois pas... Grâce à toi! Merci.

- Je t'avais dis que je ne t'abandonnerais... Rassura Régina, répétant ses mots, plus tôt prononcés.

Régina aida la blonde à se relever, puis à s'assoir sur son fauteuil. Elle culpabilisait de leur chute, car la brune savait très bien qu'Emma avait été perturbée. Le collier avait réveillé quelque chose en elle, et il était temps d'avancer. Régina conduisit Emma jusqu'à un banc plus loin, dans le parc fleurit. La praticienne s'installa tranquillement, amenant le fauteuil en face d'elle, pour pouvoir regarder Emma et discuter sérieusement. Elle leva les mains pour les passer dans sa nuque et en détacha le collier.

- Tiens. Lança-t-elle tendrement, plaçant la chaîne et le pendentif au creux de la main d'Emma.

La blonde ferma la main sur le bijou, soufflant lentement, avant de la rouvrir. Elle l'observa méticuleusement. Emma n'avait jamais vu ce bijou, mais avait la sensation bien réel qu'il lui appartenait.

- Tout cela est bien réel? Demanda Emma, avant de poursuivre sans attendre de réponse : J'ai l'impression de me répéter... D'abord avec ce bouquin dans l'histoire, et maintenant... Est-ce que c'est ce qui m'attend toute ma vie?

- Je ne sais pas Emma, mais je suis certaine que tout ceci est réel. Henry en est convaincu aussi. Confirma Régina, sachant que de parler d'Henry aurait un impact favorable.

- Henry... Il serait... Mon fils aussi...

- Emma. Il se sent proche de toi alors qu'il ne t'a vu qu'une seule fois! Il a eu des flashs, comme nous. Et il t'a vu... Ce n'est pas un hasard bidon du destin.

Régina venait d'abattre ses dernières cartes. Il était hors de question de brusquer la blonde et lui demander de faire quelque chose contre sa volonté. Et même si la brune savait que ses charmes ne la rendaient pas insensible, il y avait une différence entre flirté gentiment, comme le commun des mortels, et flirté dans le but de briser une malédiction. Régina connaissait ce qui animait son coeur. Elle était tombée sous le charme de son endormie, et avait laissé développer ses sentiments pour elle au fil de leurs discussions et du récit.

- Embrasse-moi. Lança Emma, étonnant fortement l'infirmière.

- Non, Emma. Je ne veux pas t'embrasser si c'est uniquement pour briser une malédiction, en laquelle tu as des doutes. Ce n'est pas ce que je veux... Expliqua Régina, luttant pour être raisonnable et refuser ce baiser.

- Régina, je veux t'embrasser ! Ce qui est raconté dans ce livre est peut-être - sûrement - arrivé mais ce que je ressens maintenant, n'est pas quelque chose d'écrit. C'est quelque chose que je sens à chaque battement de mon coeur. Je ne le comprends pas, mais c'est comme ça.

- J'en meurs d'envie depuis la première fois où j'ai posé mes lèvres sur les tiennes. Murmura la brune, laissant son envie grimper.

- Est-ce qu'on peut faire ça? Je veux dire... Si on brise cette malédiction, tout le monde se souviendra. Ces gens-là sont peut-être heureux dans cette nouvelle vie... Tu comprends ce que je veux dire. Se questionna Emma, incertaine des conséquences.

- Oui, je comprends ton raisonnement. Mais s'ils sont tous comme moi, ils doivent vivre avec un manque. Un manque jamais compensé, car impossible à cause de la malédiction. J'ai constamment une sensation de vide au fond de mon coeur, comme si une partie en était mort. Cette sensation s'est légèrement dissipée depuis que je t'ai rencontré.

- Je n'ai pas de souvenir d'une sensation comme celle-ci... Pourquoi ? Demanda Emma, curieuse de comprendre.

- Tu étais dans le coma. C'est normal. Tranquillisa la brune, voyant Emma qui commençait à se poser trop de questions. Tu sais, Emma, tu es restée longtemps dans le coma et quand j'ai commencé à m'occuper de toi, tes constantes ont vite évoluées, jusqu'à ton réveil. Je suis sûre que, inconsciemment, tu savais que c'était moi.

Emma ne répondit pas. Suffisamment de mots furent prononcés, c'était l'heure de vérité. Elles n'étaient même pas sûre que cela fonctionne, ni comment briser une telle malédiction. Les Emma et Régina oubliés, le sauraient, mais à cet instant les deux jeunes femmes étaient simplement guidées par leurs intuitions et leurs sentiments. Régina plaça une de ses mains sur la chevelure dorée d'Emma, avant de la glisser sur sa nuque. D'une légère pression, la brune fit comprendre à sa patiente de s'avancer. Emma s'exécuta lentement, profitant du doux regard devant elle.

L'atmosphère se chargeait d'électricité. L'air devenait plus lourd, sans pour autant être remarquable. Les deux jeunes femmes, elles, n'y firent en tout cas, pas attention. Trop absorbées l'une par l'autre, se dessinait sur leur visages de tendres sourires timides. Leurs nez se touchèrent dans un effleurement, les faisant frissonner ensemble.

Régina posa son autre main sur la joue d'Emma, caressant avec son pouce, les lèvres qu'elle désirait gouter une nouvelle fois. La blonde fit serpenter ses bras autour de la taille de l'infirmière et les resserra, afin d'avancer la brune plus près d'elle. Finalement, ensemble, elles finirent de se rapprocher d'un mouvement bref et maîtriser. Leurs lèvres se scellèrent enfin dans un baiser doux et fortement désiré. Au bout de quelques secondes, leurs lèvres prirent vie, et le baiser devint plus tendre, puis plus langoureux. Régina, la première fit glisser sa langue sur la bouche chaude d'Emma, afin d'en demander implicitement l'accès. La blonde répondit immédiatement, entrouvrant ses lèvres, pour que sa langue puisse y accueillir celle de Régina. Se donnant l'une à l'autre dans un baiser sincère et lourd d'un passé oublié, elles s'acceptaient sans conditions.

Plus haut dans le ciel bleu, un craquement bruyant se fit entendre. L'étrange coup de tonnerre fit sursauter Emma et Régina. Pour la seconde fois, et sans le savoir, elles déclenchèrent la magie, jusqu'alors en sommeil. Et pas n'importe laquelle, celle du véritable amour.

Dans les bras l'une de l'autre, elles restèrent silencieuses. Leurs regards se croisèrent et elles se sourirent. Aucun mot n'était nécessaire au bonheur qu'elles avaient de se retrouver. La présence de l'autre suffisait à se convaincre que toute cette histoire prenait enfin, fin.

Puis, réalisant l'état de santé d'Emma, la brune se recula vivement et posa ses mains sur les jambes de sa douce retrouvée. Régina se concentra si fort, que sa petite veine sur le front, apparue. Elle s'agaçait de ne pas y arriver, jusqu'à ce qu'Emma lui prenne les mains. La reine ferma les yeux et comprit la raison de son échec.

- Il n'y a pas de magie dans ce monde... Je ne peux pas te soigner. Affirma, fataliste, l'infirmière.

- Pourtant, tu le fais depuis plusieurs mois... Répondit la blonde, rassurant Régina en la faisant doucement sourire.

o-o-o-SQ-o-o-o

Plus loin en ville, alors qu'il dormait encore, suite à son escapade nocturne avec sa mère, Henry se réveilla en sursaut. Assis dans son lit, il mit quelques minutes à réaliser. Le jeune garçon qui avait perdu sa mère biologique, aussitôt retrouvée, pouvait enfin en profiter. Il se leva rapidement et ne prit même pas la peine de passer par la salle de bain. Le brun enfila les vêtements les plus proches disponibles et s'habilla. Alors qu'il passait sa tête dans son t-shirt, Henry remarqua l'odeur. L'adolescent hésita quelques secondes avant de le retirer pour en chercher un propre.

Enfin prêt, il ferma la porte à double tour et emprunta le premier bus en direction de l'établissement médical. L'impatience du jeune garçon, qui tapotait des pieds, contaminait l'ensemble des passagers, pressé de le voir descendre. Arrivant à son arrêt, lorsqu'il posa un pied sur le sol, un soupir de soulagement uniforme se fit entendre. Henry, remonta dans le bus, et comme pour se justifier, il annonça à l'ensemble du bus :

- Je vais retrouver ma mère biologique!

Étonnés par le culot et l'assurance de l'adolescent, les passagers se calmèrent dans la seconde.

- Bonne chance jeune homme. Encouragea une dame assise près de la sortie.

- Merci! Lança Henry, déjà au pas de course pour rejoindre le centre.

Le brun se retrouva devant l'établissement très rapidement. Son coeur battait à un rythme fulgurant, si bien qu'il s'arrêta à quelques pas de l'entrée, pour se calmer un peu. Il était si pressé de retrouver ses mamans, qu'il en oubliait de respirer. Pas après pas, Henry se dirigea vers les portes du centre. Comme si c'était la veille, il déambula dans les couloirs de l'établissement, afin de se frayer un chemin jusqu'à la chambre d'Emma. La surprise fut de taille quand il remarqua la pièce vide, sans trace, ni d'Emma, ni de Régina. Sans perdre une minute, il courut jusqu'à l'accueil, précédemment sur son chemin.

- Emma Swan, s'il vous plaît! Se précipita-t-il oubliant sa politesse durement apprise.

- Bonjour! Répondit simplement la secrétaire médicale, attendant un juste retour.

- Oui... Bonjour. Excusez-moi. Murmura Henry, tout penaud.

- Que veux-tu jeune homme? Demanda la gentille femme, posant sur lui, un regard légèrement suspicieux.

- Je cherche Emma Swan.

- Je suis désolée, mais elle est en soin dans le parc de l'établissement. Peux-tu repasser plus tard? Qui es-tu? Questionna-t-elle curieuse par cette soudaine visite, après des années à ne recevoir personne.

- Non, vous ne comprenez pas! Je suis son fils! Je dois la voir maintenant. Régina Mills est ma mère aussi! Lança rapidement Henry, laissant la secrétaire dans l'incompréhension.

Après quelques secondes de flottement, la brune derrière le comptoir ne réagissait toujours pas, tentant d'assimiler, et comprendre, les informations du jeune garçon. Henry, voyant que rien ne se passait, décida de franchir la barrière sans autorisation. Il se mit à courir le plus vite possible vers les portes plus au sud.

- HÉ PETIT ! Interpella la secrétaire en se lançant à sa poursuite. Tu n'as pas le droit!

Mais Henry ne l'écoutait pas, tout ce qu'il désirait, c'était de retrouver ses mères, enfin réunies. Il courait sur les chemins entourés de fleurs colorées, aux senteurs divines, jusqu'à apercevoir, au loin, deux silhouettes connues. Il hurla pour les interpeller, continuant son sprint. Régina leva la tête, étonnée par un tel chahut, et sourit en remarquant son fils.

- Je te confirme que nous ne sommes pas les seuls à avoir recouvré la mémoire... Lança tendrement la brune, en faisant un signe de la tête vers Henry.

La blonde recula son fauteuil, afin de le tourner et comprendre l'insinuation de sa compagne. Elle n'avait pas vraiment fait attention au cri lointain, mais maintenant, elle était émue. Les larmes lui montèrent librement, sans aucune retenue. Le coma avait provoqué quelques dérèglements, mais le souvenir de son passé perdu la bouleversait plus que tout. Son fils qu'elle avait abandonné, puis retrouvé, pour le perdre une seconde fois, fut trop pour elle.

- Henry... Souffla la patiente dans un soupir de soulagement.

Elle n'y croyait pas. Tant de temps perdu à cause de la magie, mais tant d'espoir ravivé grâce à elle. Quand le jeune garçon arriva à leur hauteur, Emma fut impressionnée par sa taille. Il lui semblait si grand par rapport à ses souvenirs. Henry tomba aux genoux de la blonde avant de poser sa tête sur ses cuisses.

- M'man! Expira-t-il, le souffle court et les larmes aux yeux.

- Henry... Murmura Emma, bouleversée par les émotions de son fils et ses propres sentiments, et sous le regard tendre de Régina.

- Veuillez m'excuser Mlle Mills! Je vais appeler la sécurité! Lança la secrétaire en arrivant à leurs côtés.

- Certainement pas! Il s'agit de notre fils! Retourner à l'accueil. Répondit fermement l'infirmière, reprenant ses airs de reine, trop longtemps mis sous silence.

La secrétaire regarda les deux jeunes femmes étrangement, et recula de quelques pas avant de se retourner pour rejoindre le bâtiment principal. Une fois éloignée du petit groupe, Régina se mit à rire, fière de sa petite improvisation royale. La petite famille se retrouvait après une longue absence, mais avec la sensation, que cela était la veille.

- Combien de temps ai-je été dans le coma? S'inquiéta Emma, en se redressant vers Régina.

- D'après ton dossier, ça fait un peu plus de quatre ans. Depuis que la malédiction a été lancée. Expliqua la reine, se rendant compte du temps passé.

- Que de temps perdu... Regarde toi Henry, souffla Emma triste de cette perte de temps, tu es un beau jeune homme!

- M'man, promets moi que plus rien ne nous séparera! Toi aussi maman! Promettez le moi, toutes les deux. Exigea Henry, afin d'être rassuré sur l'instant présent.

- Promis gamin! Laisse-moi le temps de retrouver toutes mes forces, et c'est toi qui en aura marre de ma présence! Tenta la blonde pour rendre l'atmosphère moins lourde.

- Ça, jamais!

Le jeune garçon se redressa pour enlacer Emma, puis sauta quasiment dans les bras de Régina. Cette femme, qui l'avait élevé depuis ses trois premières semaines de vie, était le pilier de son existence. Henry croyait en elle, en sa volonté, et en sa force. Régina avait toujours espéré être aimée ainsi. Sans faux semblant et sans hypocrisie. Juste avec le coeur et la confiance d'un amour réciproque. Son fils était la prunelle de ses yeux, sa force de vivre et de vaincre. Aujourd'hui, elle ouvrait ses yeux, son coeur et son âme à bien plus que cela. Elle les ouvrait à une famille entière et à des amis sincères. Des années de lutte dans la forêt enchantée pour finalement se rendre compte que ce qui l'éloignait du bonheur était en réalité son propre comportement. Qu'il avait suffit d'oublier sa vengeance, pour s'ouvrir et laisser son coeur s'inonder de joie.

Alors qu'ils profitaient tous les trois de leurs retrouvailles inespérées, plus loin dans le parc, s'avançait un homme. Pas après pas, terrifié et perdu, il rejoignit le petit groupe.

- Emma... Souffla-t-il suffisamment fort pour se faire entendre.

- Papa... Répondit-elle dans un souffle grave.

Plus personne ne fit le moindre geste, attendant un signe quelconque, permettant au temps de reprendre sa course. Emma le fit. Elle tourna davantage son fauteuil et roula jusqu'au blond. Ce dernier s'agenouilla et lui prit la main.

- Tu n'es pas une patiente facile à vivre, tu sais. Lança-t-il pour détendre la pression de l'air ambiant.

- Tu n'es pas un infirmier patient! Rétorqua-t-elle vivement, un immense sourire aux lèvres.

Un silence passa entre eux deux, avant que David ne se redresse, comme Henry plus tôt, et serra sa fille dans ses bras.

- Dieu merci, tu es sauve... Nous avons eu tellement peur quand Leroy t'a blessé ! D'ailleurs, si je le retrouve, il va...

- David! Apostropha Régina, coupant ainsi David dans ses menaces. Nous avons perdu assez de temps je pense.

- Tu as raison ! Accorda le prince, prenant place sur le banc, à côté de son petit-fils qu'il encercla d'un bras. Profitons de cette énième chance de tous nous retrouver.

- David, commença Emma doucement, sais-tu où se trouve Mary-Margaret?

- Non. Je n'en sais rien. La malédiction nous a séparé. S'exprima avec peine, les sanglots dans la voix, trahissant son désespoir.

- Pourquoi ne vous a-t-elle pas séparé dans ce cas? Vous travaillez au même endroit. Et toi et Henry, continua Emma en se tournant vers Régina, vous êtes restés ensemble...

- Je n'ai pas d'explications, Emma. La malédiction et la magie agissent aléatoirement. Nous n'habitions pas Boston. C'est une opportunité qui m'a fait venir. Ce sont les aléas de la vie. De notre destin. Et une fois de plus, ses mêmes aléas, ont permis de nous retrouver. Et nous retrouverons tous les autres.

Régina venait de calmer les deux charmants réunis, en seulement quelques mots. La détermination qui émanait de cette reine faisait fondre littéralement le coeur de la blonde. Jamais, en quittant Boston, elle n'aurait imaginé tout ceci. Un autre monde, son fils, la femme de sa vie, et même ses parents. Avec ses quatre ans de perdus, Emma réalisa qu'elle ne devait pas rejeter ses géniteurs, mais leur offrir une seconde chance. Cette même seconde chance, qu'elle avait avec Henry.

- Il faut retrouver maman. Lança la patiente, faisant sursauter David, heureux par l'appellation utilisée.

- Mais comment? Demanda Henry, tout aussi perdu que David. Le livre ne dit plus rien après le sort de Gold.

- J'ai peut-être une idée. Lâcha la brune, le sourire aux lèvres et le regard sûr. Graham!

- Comment Graham pourrait nous aider? Tu me vois lui demander de rechercher quelqu'un qui n'a pas d'identité dans ce monde? Déclara Emma, fataliste d'avance et certaine que cette idée était mauvaise.

- Tout simplement parce qu'il ne vient pas de ce monde non plus. Admit Régina, surprenant le reste du groupe, qui la regardait étrangement. Quoi? Ne me regardez pas comme ça!

- Tu débloques Régina! L'air de Boston ne te réussi pas. Je connais Graham depuis des années. Il a toujours été flic ici. Tenta Emma pour faire revenir la brune à la raison.

- Je ne sais pas quand il y est arrivé ici, mais effectivement, cela doit faire plusieurs longues années. Graham est un chasseur. Un très bon chasseur. Commença l'infirmière avant d'être coupée par Henry, impatient.

- Celui de Blanche-Neige ? Celui que tu as envoyé pour la tuer ? Trépignait le jeune garçon, heureux de découvrir un nouveau personnage de ses contes.

- Celui-là même Henry. Mais s'il te plaît, contient ta joie... Ton grand-père apprécie moyennement l'anecdote. S'amusa Régina en voyant l'air dur et presque colérique de David. Bref, quoiqu'il en soit, Graham peut nous aider. Et Ruby aussi.

- Ruby! Tu sais où elle est? S'extasia Emma, heureuse de retrouver une de ses amies.

- Oui. Elle travaille au poste de police. Elle est à l'accueil. Et Granny à la cafétéria du poste. Je propose qu'on aille les chercher. Lança l'infirmière déjà debout, prête à partir.

- Tu oublies quelque chose, Régina. Annonça Emma, en faisant reculer le fauteuil sur quelques tours de roues. Je ne peux pas marcher!

- Je vais te porter, ma chérie ! Lâcha David, naturellement, commençant à pousser le fauteuil à travers les chemins de fleurs.

C'est ainsi que tous les quatre partirent, sous le regard désabusé de la secrétaire. Régina et David filèrent dans les vestiaires afin de récupérer leurs affaires, puis déposèrent leurs badges à l'accueil avant de quitter les lieux. Ayant toujours sa camionnette, David aida Emma à grimper et plaça le fauteuil roulant à l'arrière. Père et fille se regardaient en souriant, prêt à retrouver le reste de leurs amis et habitants de Storybrooke. Régina et Henry restèrent ensemble, prenant la berline noire de la brune pour rejoindre le poste de police.

Arrivée sur place, Emma eu un pincement au coeur. Elle avait toujours connu ce poste, ce lieu abritant tant de souvenirs, alors que la réalité était tout autre. Voilà maintenant plus de quatre ans que ça vie avait changé, qu'elle était une autre femme. De nouveau, David aida Emma à descendre de la camionnette, mais ce fut plus éprouvant que prévu. La brune remarqua la grimace de douleur sur sa douce, et se précipita vers elle. À genoux devant Emma, Régina touchait ses jambes, tentant de détecter le moindre problème, ce qui fit sourire la blonde.

- Tu as gardé tes réflexes d'infirmière, madame le maire. La charia Emma, touchée par son inquiétude.

- Non, je veux juste prendre soin de vous, shérif. Souffla Régina au creux de l'oreille de la blonde, avant de déposer un tendre baiser sur sa joue.

Laissant Emma pantoise, et se caressant la joue du bout des doigts, après ce doux baiser, Régina agrippa le fauteuil afin de le faire rouler jusqu'à l'intérieur du bâtiment. Étrangement, l'atmosphère y était calme et aucune agitation ne venait perturber l'ambiance détendue du poste. Emma regardait les locaux avec mélancolie. Boston était toute sa vie. De sa triste enfance jusqu'à son insigne de lieutenant. Emma ne pourra jamais oublier le passé qui a fait d'elle, une femme combattante, déterminée et indépendante, mais aujourd'hui, sa vie avait changé. Fini cette lutte contre elle-même pour savoir qui elle était vraiment. Un regard vers son fils et sa compagne, et elle savait où sa vie devait être, ainsi que ceux qui comptait le plus. Sa famille. Ses amis.

En pensant à eux, elle tourna la tête vers le comptoir et la blonde y trouva l'accueil vide. Son sang ne fit qu'un tour en imaginant le pire. Est-ce que briser cette malédiction avait des fâcheuses conséquences ? Son teint devint plus pâle et Henry remarqua l'attitude de sa mère.

- Tout est fini m'man! Il n'y a plus de malédiction. Elles sont dans le coin j'en suis sûr. Rassura l'adolescent, posant sa main sur l'épaule d'Emma.

- Emma!

La blonde se décala pour observer la personne qui l'appelait. Son collègue et ami de toujours se tenait devant elle. Lorsque ce dernier croisa le regard de Régina, la colère lui monta au nez. La brune resta droite et fière face à lui. Les souvenirs en plus, Régina n'était plus une simple infirmière pour cet ancien chasseur, mais belle et bien là méchante reine du royaume qu'il avait fuit.

- Vous! Lança-t-il avec rage en s'avançant promptement vers la brune, jusqu'à ce que David, en vrai chevalier, s'interpose.

- Tout doux lieutenant! Calma David avec une pointe d'amusement. Faisons les présentations d'abord. Ici, je m'appelle David. Dans notre monde, je suis le prince charmant. Voici ma fille, Emma. Que vous connaissez. Indiqua-t-il en pointant du doigt la blonde. Derrière moi, poursuivit-il en se retournant, Régina, compagne d'Emma et ancienne méchante reine de la forêt enchantée. Et à côté d'Emma, il y a Henry. Fils adoptif de Régina, mais dont Emma est la mère biologique, et par conséquent, mon petit-fils. Je vous laisse le temps de tout comprendre, mais interdiction de toucher à qui que ce soit. Lança-t-il en reprenant tout son sérieux.

- Vous vous rendez compte de qui vous protégez? S'énerva Graham en s'avançant un peu plus vers le prince.

- Oh que oui, je le sais. Elle m'a pourchassé pendant des années, tenté de tuer ma femme, ma famille et mes amis presque toute sa vie. Mais aujourd'hui les choses sont différentes. Régina est une femme aimée et respectée. Comme elle respecte les autres. Vous ne craignez rien avec elle. Défendit David, persuadé de ses propos.

- Graham... Appela Emma, certaine d'avoir son attention. S'il te plaît. Régina n'est plus celle que tu as connue. Et nous avons besoin de toi.

- Très bien. Je te fais confiance Emma!

Les quatre adultes et Henry se dirigèrent vers une salle d'interrogation. Régina et Emma se placèrent sur un côté. David et Henry de l'autre. Et Graham en bout de table. Les explications commencèrent. Graham raconta son histoire depuis le début. Ses chasses, uniquement pour survivre, son isolement, sa haine pour la race humaine et son amour pour les loups. Puis il développa le jour où il fut attrapé par les hommes de mains de la reine. L'utilisation de ses charmes et de ses ruses pour le faire accepter un seul et unique contrat. Tuer Blanche-Neige.

Régina abaissa la tête, honteuse de cette période de sa vie, et terriblement affectée que quelqu'un en parle devant les personnes les plus importantes à ses yeux. Mais elle acceptait. Un peu comme un rite de passage pour accéder à une paix enfin mérité. Faire face à ses propres agissements pour se rendre compte de la gravité. Malgré le récit de Graham, cela n'empêcha pas Emma de glisser sa main jusqu'à celle de Régina, sous la table. Elle lui serra si fort la main, qu'elle ressentit le soutient sans faille de sa jolie blonde.

- Ma mère n'est plus cette femme! Cria Henry à travers la petite pièce, faisant sursauter tout le monde.

- Mais c'est celle que je connais! Rétorqua le lieutenant imperturbable.

- Alors donne-lui une seconde chance. Proposa Emma simplement. Comme si oublié son douloureux passé était facile à faire.

Le lieutenant regarda l'ancienne reine sourire à Emma et son fils. D'aussi loin que sa mémoire lui rappelle, jamais il n'avait vu la brune sourire ainsi. Sa colère descendit d'un cran, puis d'un second, avant de disparaître complètement sous le regard suppliant de son amie.

- Graham, comment es-tu arrivé dans ce monde? Demanda Régina, gardant sa vitalité dans sa voix et sa détermination dans ses paroles.

- La fée bleue. Je savais que lorsque vous découvririez que le coeur n'était pas celui de Blanche-Neige, vous me feriez pourchasser pour avoir le mien. Expliqua-t-il simplement et sans fioritures.

- Vous aviez raison. Je ne vous aurais pas laissé si facilement m'échapper. Avoua-t-elle, la tête haute, fière de sa terrifiante réputation.

- Heureusement que la fée bleue a entendu mon appel, sinon j'aurais fini en barbecue géant. Ironisa-t-il, tentant, malgré tout, d'alléger l'atmosphère. Puis un jour j'ai eu une sensation bizarre.

- Laquelle ? Demanda rapidement Henry, désirant en savoir plus, en bon curieux qu'il était.

- Comme si ma vie s'était arrêtée. Je veux dire que, j'avais la sensation de ne plus vieillir. Ça a duré des années comme ça, mais je n'arrivais pas à comprendre pourquoi.

- 28 ans... Souffla Régina percutant que cela avait un rapport avec la malédiction. Ça a prit fin il y a quelques mois?

- Oui, mais ça, je ne m'en suis souvenu, il n'y a que quelques heures.

- Je ne comprends plus là... S'énerva Henry, plongeant sa tête dans ses mains, sentant la migraine arriver.

- Je pense que Graham a subit les deux malédictions, mais différemment. Étant donné qu'il n'était plus dans notre monde, les effets étaient moins puissants. Lança David en guise d'hypothèse.

- Possible. La magie du ténébreux est très puissante. Bien. Affirma Régina en se levant de sa chaise.

La brune posa ses mains sur la table, se penchant ainsi vers le chasseur. Elle plongea son regard noisette dans les yeux inquiets en face d'elle, se délectant par la même occasion de cette petite crainte qu'elle provoquait.

- Graham, où se trouve Ruby et Granny?

- Nous sommes là. Résonna derrière Régina, la faisant se retourner rapidement.

Devant la porte grise se trouvait Ruby, habillé de sa tenue de travail, et Granny, toujours son chignon sur la tête et son tablier autour de la taille. Régina fut soulager de revoir une de ses amies, et sans réellement se rendre compte, elle s'approcha d'elle afin de la prendre dans ses bras. Ruby, elle-même en fut surprise, mais au bout de quatre années perdues, elle accueillit avec plaisir la brune contre elle. Emma les regardait tendrement, visualisant deux amies se retrouver et elle fut presque émue. L'expression incompréhensible sur le visage de Graham l'empêcha d'atteindre l'émotion digne de la situation. Elle se pencha doucement vers son ami avant de murmurer quelques mots :

- Est-ce que la femme que tu as connue ferait ça devant tout le monde?

- Même sans témoin, elle ne le ferait pas! Affirma l'ancien chasseur, acceptant, petit à petit, le changement de cette femme.

- Alors donne-lui sa chance...

Les deux amis se sourirent, avant que l'homme brun se rapproche et enlace la blonde. À une période de sa vie, Graham avait été tout pour Emma, son seul ami, son seul confident, le seul pilier dans sa vie sombre, et elle n'avait jamais osé lui parler. Par peur? Par honte? Peu importe la raison qui la retenait, elle regretta à cet instant de ne pas avoir plus partagé avec cet homme noble et respectueux.

- Une seconde chance pour tout le monde, c'est ça? Demanda Graham dans un soupir d'acceptation.

- Crois-moi, tu ne le regretteras pas. La femme que tu as connue n'existe plus. Apprends à connaître celle-ci. Proposa Emma, soufflant à l'oreille de son ami.

- D'accord.

Graham se leva, regardant Emma avec toute l'amitié qu'il ressentait pour cette jeune femme, et laissant Ruby se jeter presque sur la blonde. Chacune savourait ces retrouvailles aussi inespérées que fortes en émotion. Seule, Emma avait toujours barricadé son coeur contre la souffrance, ce faisant souffrir elle-même du manque de présence. Aujourd'hui, elle ferait tout son possible pour retrouver ses amis, ainsi que sa famille. Qu'elle acceptait.

- Je veux rentrer chez moi. Ma chambre me manque. Le parc, le port, le Granny, la bibliothèque... Lança Henry, l'air nostalgique, prostré sur sa chaise.

- De quoi parles-tu Henry... Tu sais très bien que... Commença Régina, avant d'être coupé par le jeune homme.

- Non! Stoppa-t-il fermement, surprenant tout le monde au passage. Quand nous y sommes allés, la malédiction planait toujours au-dessus de nos têtes. Aujourd'hui, ce n'est plus le cas. Peut-être que... que Storybrooke est revenu...

L'espoir brillait dans les yeux du jeune garçon. Tentant, d'un simple regard, faire capituler ses mères. Il savait que la réapparition de leur ville était une possibilité, comme celle que Storybrooke ait totalement disparu. Mais une part infime de son être y croyait dur comme fer. Ressentant au fond de lui, le besoin de retourner sur place pour en avoir le coeur net.

- Granny, Ruby, vous avez une voiture? Demanda, avec autorité, Régina, se retournant vers les deux femmes.

- Nous avons chacune la nôtre. Annonça Granny le sourire aux lèvres, imaginant déjà ce que préparait la mairesse de Storybrooke dans sa tête.

- Très bien! David tu as la tienne! Lança-t-elle avec évidence, ne prêtant même pas attention à ce qu'il lui réponde et s'adressa au lieutenant. Graham, Emma est le shérif de Storybrooke. Mais elle aura sûrement besoin d'un remplaçant pendant sa rééducation, et d'un adjoint par la suite. Qu'est ce que vous en dites?

- Je suis des vôtres! Répondit-il sans la moindre hésitation.

Emma afficha un grand sourire et Régina su qu'elle prenait une bonne décision demandant à Graham de venir avec eux. La brune savait ce que représentait l'homme pour son shérif, il était inconcevable de partir sans lui.

- Très bien. Je vous propose à tous de rentrer chez vous. On se retrouve demain matin, 10h, devant le commissariat. Nous rentrerons chez nous. Émit Régina, déterminée pour son fils, avant de souffler pour elle-même : Enfin j'espère...

Tous partirent du commissariat, heureux de s'être retrouvés et prêts à tout pour ramener leur famille et amis auprès d'eux. Chacun de leurs côtés, ils rentrèrent dans une maison qui fut la leur pendant quatre ans, croyant que cela faisait beaucoup plus. Difficile parfois de se rappeler si un souvenir est réel ou créer de toute pièce, mais ce dont tous étaient certains, c'est que leur vie n'était pas ici.

Les valises se remplissaient au domicile des Mills. Emma était assisse sur le sofa du salon à observer mère et fils s'activer dans tout l'appartement. Elle remercia également en silence, Régina, d'avoir choisi un immeuble avec ascenseur. Jamais elle n'aurait pu supporter une nuit supplémentaire au centre spécialisé, loin d'elle et d'Henry.

C'est à cet instant qu'elle réalisa qu'elle n'avait rien. Aucun vêtement, aucun bibelot, aucune photo... Aucun souvenir à ramener avec elle à Storybrooke. Quatre ans de sa vie perdue à dormir, pendant que tous les autres se construisaient une vie. Fictive, peut-être, mais une vie quand même. Un sentiment de culpabilité l'envahit alors. Et si leurs vies leurs convenaient? Et si briser la malédiction avait été une terrible erreur? Elle avait choisit et décidé du futur de centaines de personnes et le doute ne pu s'empêcher de s'immiscer en elle. Avait-elle bien fait? Puis son regard se leva et la scène sous ses yeux lui fit oublier ses doutes. Régina et Henry se disputaient une valise. Henry prétextant en avoir besoin pour ses livres et Régina pour ses chaussures. La cause de leur conflit était ridicule, mais aucun des deux ne lâchaient l'affaire. Et ce constat fit sourire Emma. Mais une fois de plus, cela la ramena au fait, qu'elle n'avait rien. Et qu'elle n'avait jamais rien eu, hormis une couverture brodée à son nom qui était restée à Storybrooke. La blonde se promit qu'une fois remise sur pieds, elle fabriquerait ses souvenirs avec ceux qu'elle aime. Plus jamais, Emma ne voulait ressentir ce sentiment. Celui d'être inexistante.

- Tout va bien Emma? Demanda Régina, remarquant sa douce loin dans ses pensées.

- Maintenant oui. Répondit-elle simplement, quand la brune emprisonna ses mains dans les siennes. Promets moi, qu'une fois tout ça terminé, on parlera sérieusement de nous deux, de ce que tu veux.

- Pourquoi attendre, Emma Swan? Tu m'as sauvé à de nombreuses reprises, tu as été la meilleure amie que je n'ai jamais eu, tu as été la première à réellement vouloir mon bonheur, quitte à te priver du tien... Tu as éveillé en moi des sentiments que j'avais depuis longtemps oublié, ne pensant plus jamais ressentir ça. Tu as réduis à néant la peur irrationnelle que j'avais de perdre Henry, à la faveur de quelqu'un d'autre. Tu m'as redonné confiance en l'amour, en l'amitié.

Régina fit une pause, fermant les yeux pour embrasser délicatement la blonde, abasourdie par ces révélations non prévues. Bientôt, leur baiser devint plus humide et salé. Emma l'arrêta tendrement, comprenant la raison. Régina pleurait silencieusement.

- J'ai cru te perdre il y a quatre ans. Pendant une minute ma vie s'est arrêtée parce que je pensais que tu ne survivrais pas. Puis, la minute suivante, j'étais à Miami, organisant ma vie avec Henry, comme si cela faisait des années. Je t'ai oublié, alors que... alors que j'aurais tout fait pour te sauver. Je ne veux plus que ça arrive. Je ne supporterais pas être encore séparée de toi.

- Régina... je...

- Attends. Je n'ai pas fini... Tu veux savoir ce que je veux? Je veux qu'on officialise notre relation, parce que je ne vois pas ma vie sans toi, et il est temps que tu reprennes tes droits envers Henry, parce que, même si tu ne le savais pas encore, tu as été génial pour lui, et il ne pourrait pas avoir mieux.

- Il a déjà la meilleure des mères. Je n'aurais jamais pu lui apporter tout ce que tu as fais pour lui.

- Laisse le passé, là où il est. C'est d'aujourd'hui que je parle, et de notre avenir. Clôtura Régina en embrassant fougueusement la blonde.

Henry arriva à cet instant dans le salon, mais en voyant ses mères occupées il recula doucement, sans faire de bruit. Il retrouva sa chambre, un grand sourire plaqué sur les lèvres et l'espoir d'avoir enfin la vie de famille qu'il désirait tant.

De l'autre côté de l'appartement, Régina entamait de tendres préliminaires, dignes de la plus douce des tortures sexuelles. La tension augmentait ainsi que le désir des deux femmes. Leurs mains redécouvraient le corps de l'autre, leurs lèvres se goûtaient avec plaisir et leurs souffles se faisaient plus bruyants. L'envie était forte, mais quand Emma voulu s'installer plus confortablement, afin d'amener plus à elle, Régina, elle se stoppa. La brune recula doucement, fronçant les sourcils d'incompréhension. Emma ferma les yeux retenant ses larmes, mais les tremblements de ses mains la trahirent.

- Qu'est ce qui se passe Emma? Demanda Régina inquiète et impuissante.

- Je n'arrive pas à utiliser mes jambes... Je suis un poids pour toi et je ne peux même pas te faire l'amour comme je le voudrais! S'agaça la blonde, essuyant rageusement les quelques perles iodées sur sa joue.

- Emma, calme-toi! Ce n'est rien. Ta musculature reviendra et à ce moment-là, je serais toute à toi... D'accord? Proposa Régina, aguichant volontairement sa douce, afin de la rassurer.

- C'est vrai? Ca ne t'ennuie pas d'attendre? Murmura la blonde, presque avec honte.

- Absolument pas Emma. Nous avons tout notre temps. Affirma-t-elle en embrassant tendrement la shérif dans ses bras.

Régina aida Emma à rejoindre sa chambre et à l'installer confortablement dans le lit de la brune. La mairesse lui murmura de l'attendre avant de s'endormir, et fila dans la salle de bain. Régina prit le temps de souffler tranquillement, s'observant dans le miroir. Quatre années s'étaient écoulées et pourtant, elle n'avait pas refait sa vie. Jamais elle n'avait trouvé quelqu'un à la hauteur. Capable de la faire sentir vivante et aimée. La brune remarqua les petites rides du temps passé, mais malgré tout, elle se sentait radieuse. Plus belle qu'avant. Elle pensa à Emma dans le lit. Tant de temps perdu par vengeance. Régina se déshabilla et prit une douche rapide avant de rejoindre sa belle, qui lisait tranquillement.

- Ne serait-ce pas mon livre? S'amusa la brune en remarquant le bouquin dans les mains d'Emma.

- C'était le seul à porté de main... Répondit Emma, une moue dessinée sur le visage.

- Je sais maintenant d'où ton fils tient ça... Je n'ai jamais pu lui résister quand il faisait cette tête là.

- Et avec moi, ça marche aussi? Tenta la blonde, accentuant sa mine de chien battu.

- Non! Toi, tu es adulte! Trancha la brune, en arrachant le livre des mains d'Emma, avant de s'allonger près d'elle.

- Ce n'est pas juste! Se plaignit cette dernière, en croisant les bras sur sa poitrine.

- Qu'est ce que tu peux être immature quand tu t'y mets! Lança Régina, levant les yeux au ciel, se rendant compte qu'elle avait, non plus un, mais deux enfants à charge.

C'est finalement dans la bonne humeur que se termina cette journée à Boston. La dernière, avant de partir avec l'espoir de retrouver Storybrooke, et reprendre leur vie, là où elle leur avait été arrachée.

Pour la première fois depuis bien longtemps, chacun dormi calmement. Sans visions, sans frissons, sans difficultés... juste une nuit de sommeil profond et reposant.

Régina se colla contre Emma, sa joue sur l'épaule de la blonde, son souffle chaud dans le cou de sa douce. Le fort sommeil les enveloppait, les épargnant de vieux cauchemars, désormais inutiles. Les gestes étaient tendres et délicats, appréciant la chaire de l'autre retrouvée.

David, seul dans son lit, espérait par-dessus tout revoir les beaux yeux de sa femme, ainsi que ressentir de nouveau la petite brune dans ses bras. Le prince, fort et courageux, laissa une larme couler sur sa joue. Tant de combats depuis tant d'années, qu'il se crût maudit. Pourchassé, blessé, séparé... c'était un peu leur quotidien, quand ils vivaient encore dans la forêt enchantée. Mais songeant à sa fille et à Régina, il se dit qu'avec ces deux-là à ses côtés, ils pouvaient, ensemble, mettre un terme à tout ceci, et enfin vivre sereinement, comme ils le désiraient. Ce soir-là, David s'endormit difficilement, priant pour qu'une fois la route parcourue, Storybrooke se trouve bien au bout du chemin.

Ruby et Granny regroupèrent leurs affaires, peu nombreuses, et placèrent le tout dans la voiture de Granny. Elles restèrent ensemble ce soir-là. Savourant la chance d'être réunies, afin d'échanger sur leurs quatre années, séparées par l'oublie.

Graham, lui, tournait en rond dans son appartement. Aucune valise n'était prête et pourtant les heures défilaient rapidement. Il était perturbé. Devait-il retrouver sa vie d'avant, celle qu'il avait fuis volontairement ou devait-il rester, ici, à Boston. Le brun s'assit sur le bord de son lit, plongeant sa tête aux creux de ses mains, restant avec l'incapacité de choisir.

Le lendemain matin, à neuf heures tapantes, le groupe d'amis se retrouva devant le poste de police. Comme prévu. Malgré le bonheur de quitter Boston, tous avaient une appréhension. Partaient-ils retrouver Storybrooke ou une ville morte et inexistante? Chacun dans leur voiture, ils prirent la route dans un silence lourd et presque assourdissant. Régina en tête, sa voiture filait sur le bitume, poursuivit par David, Granny et Ruby en fin de course. Dans le rétroviseur extérieur, Emma observait, muette, vers l'arrière, espérant apercevoir la voiture de Graham se joindre au cortège. En vain. Tristement, la blonde posa sa tête sur le haut du siège et ferma les yeux. Finalement, les derniers événements eûrent raison d'elle, si bien qu'elle s'endormit calmement, en songeant à sa vie auprès de son fils et de Régina.

Une bonne heure après leur départ, Emma se réveilla difficilement, la bouche sèche et les yeux collés. Elle grimaça en tentant de se rassoir correctement, mais cela n'échappa pas à la brune.

- Y'en a au moins un que ca ne gêne pas de dormir dans la voiture. Insinua Emma en jetant un œil sur la banquette arrière pour regarder Henry rêver profondément.

- Tu n'as pas pris tes cachets ce matin, c'est pour ça que tu as mal. On va s'arrêter à la prochaine aire de repos. Tout le monde a besoin de se dégourdir les jambes. Assura Régina avant de mettre son clignotant à droite.

Le groupe s'arrêta donc, profitant de cette pause pour faire un passage aux toilettes et de boire une boisson chaude. Régina, prévenante et aimante, prépara près d'Emma ses médicaments pour la douleur.

- Ta magie doit t'aider à guérir. Souffla la brune au creux de l'oreille de sa belle.

- Ma magie tu dis? Tu plaisantes? S'interloqua la blonde, regardant droit dans les yeux la mairesse de Storybrooke devant elle.

- Je ne vois pas d'autres explications, Emma. Tu guéris très rapidement. Ton long coma aurait dû provoquer chez toi de graves séquelles et tu t'en réveilles comme si tu avais simplement fais une très longue sieste. Si ce n'est pas la magie, c'est quoi alors? Demanda Régina, tendant une de ses mains vers la table haute, comme pour indiquer à Emma d'y apposer sa réponse.

- J'ai une bonne condition physique... Tenta Emma, grimaçant tendrement pour amadouer sa belle.

- Pour le moment, je ne peux rien faire, mais si Storybrooke est là, je te prouverais que j'ai raison! Affirma la jeune brune, très sûre d'elle. Je t'apprendrais, ne t'en fais pas... Insinua-t-elle, en adressant un clin d'oeil lourd de sens à Emma, repartant vers les autres.

Emma resta pantoise en regardant sa belle brune s'éloigner dans un déhanché outrageusement sexy. Ce qui, après quelques secondes, la fit sourire d'amusement.

Après des centaines de kilomètres parcourus, des angoisses incapables d'être calmées, des dizaines de chansons zappées à la radio, quelques sourires échangés et l'espoir de retrouver leurs amis, les quatre voitures se plongèrent dans une forêt dense et sombre. La montre de David indiquait presque 14h, et pourtant ils se seraient tous crus en pleine nuit. Aucun rayon de soleil ne filtrait entre les branches des arbres. Aucun reflet sur les feuilles vertes. Juste les phares des voitures guidant leurs chemins. La file de voiture freina puis s'arrêta. Ruby, derrière, ne comprit pas cet arrêt soudain en pleine forêt. Elle sortit précipitamment de la voiture, voyant les autres, faire de même. Sur la route, tous se regroupèrent auprès d'Henry, posté près de la voiture de sa mère. Emma à quelques pas devant, aidée de ses béquilles et éclairée par les phares de la Mercedes, observait Régina debout, sur le côté de la route. Brillant dans le noir grâce à la lumière des phares, planté dans le sol, se trouvait le panneau qu'ils attentaient tous. « Bienvenue à Storybrooke ». La brune sortie de la poche de sa veste, la carte postale trouvée sur la plage. Elle les compara et fut complètement rassurée en voyant que les deux étaient identiques. Comme pour être certaine que sa mémoire ne lui jouait pas de mauvais tours. Ce panneau était similaire à ses propres souvenirs, tout simplement parce qu'il était arrivé. Storybrooke avait réapparu en brisant la seconde malédiction de Gold.

Régina se retourna, les yeux humides et le sourire aux lèvres. Elle courra vers Emma, se jetant presque dans ses bras afin de l'étreindre aussi fort que possible. Elle murmura, dans le silence de la forêt, quelques mots que tous le monde entendirent.

- Nous sommes à la maison.

David, le visage illuminé par la joie, encercla son petit-fils par les épaules, rassuré de rentrer chez eux. Puis quelques secondes plus tard, le doux son du rire cristallin de Régina envahit le calme environnant. Un rire nerveux, laissant s'enfuir le stresse et l'inquiétude des dernières heures.

- Et si nous rentrions ? Proposa Granny, souriante dans les bras de sa petite-fille. J'ai hâte de retrouver mes fourneaux et mon arbalète.

- Grand-mère ! S'indigna Ruby face aux désirs de sa grand-mère.

- Bah quoi ? C'est vrai ! Qui n'a pas hâte de retrouver ses affaires…

Chacun s'amusa du comportement de la vieille dame avant de remonter en voiture pour traverser la frontière. L'une après l'autre, les voitures entrèrent sur le territoire de Storybrooke. Plus elles avançaient vers la ville, plus les éclaircies perçaient à travers la forêt et la hauteur des arbres centenaires. Comme si la ville reprenait vie avec l'arrivée du groupe d'amis, le soleil illuminait de plus en plus la route, ainsi que le ciel bleu au-dessus de leurs têtes.

Quelle fut leur surprise quand, en roulant dans la rue principale, ils se rendirent compte que certains étaient déjà présents. Ils se garèrent rapidement près du Granny et observèrent les alentours. Des familles entières se sautaient dans les bras, savourant leurs retrouvailles inespérées. Des amis se souriaient en pleurs, profitant de la joie de ce moment.

Emma regarda ses compagnons de route et bloqua sur Ruby. Cette dernière semblait heureuse, mais Emma, trop habituée au faux-semblant, se rendit vite compte que ce n'était qu'une façade. Doucement, la blonde s'approcha de son amie et posa sa main sur son bras. La brune, aux cheveux longs, sursauta légèrement, sortant ainsi de ses pensées.

- Qu'y a-t-il Ruby ? Souffla Emma pour que personne d'autre n'entende.

- Ca va. Ne t'en fais pas ! Expédia trop rapidement la serveuse au goût d'Emma.

- Non. Je le vois. Répliqua sérieusement la blonde, défiant ainsi son amie de lui mentir.

- Malgré toutes ses retrouvailles, il va manquer quelqu'un… Lança simplement Ruby, les yeux déjà humides et le regard triste.

- Je te promets qu'on fera à Belle, une cérémonie digne d'elle. Tu pourras lui dire au revoir correctement. Proposa Emma tendrement, sentant son cœur se serrer pour son amie.

- Je vais soumettre l'idée de donner à la bibliothèque de la ville, le nom de Belle French. Ca serait lui rendre honneur, tu ne penses pas ? Ajouta la mairesse, en s'avançant vers les deux femmes.

- Tu ne pourrais pas lui faire plus plaisir ! Affirma la serveuse, regagnant le sourire doucement.

Les trois jeunes femmes continuaient tranquillement de parler quand David les rejoignit en courant. Essoufflé, le brun posa sa main sur l'épaule de Ruby afin de reprendre son souffle.

- Emma… Regarde ! Dit-il seulement, et d'un coup de tête, il lui annonça la direction où regarder.

Au loin, sur la route, une voiture bleue nuit s'avançait vers eux. Se garant le long du trottoir, de l'autre côté de l'asphalte, Emma observait cette voiture qu'elle était certaine d'avoir déjà vu quelque part. C'est quand la shérif vit l'homme en descendre qu'elle comprit, et que son visage s'illumina.

- Graham ! S'écria-t-elle au milieu de la rue principale, heureuse que son ami soit là.

Le jeune homme s'approcha d'elle jusqu'à l'étreindre en faisant attention de ne pas lui faire plus de mal. Régina, légèrement en retrait, vu une petite pointe de jalousie naître en elle, en mesurant l'étendu de leur attachement.

- Tu t'es décidé à venir finalement ? Demanda-t-elle comme une évidence, cherchant plus la raison de son choix qu'autre chose.

- On n'échappe pas à son passé, alors autant vivre avec! Lança-t-il calmement, prêt à habiter dans une ville où cohabitent sujets et royautés ainsi que bons et méchants.

- Je suis contente que tu sois là. Et le poste du shérif t'attend. Annonça Emma avant d'être rejoint par Régina.

- Cette ville a besoin d'un agent capable de faire correctement son travail avant le retour du shérif. Vous serez ensuite son adjoint, si cela vous convient. Expliqua Régina, reprenant son autorité au sein de cette ville.

- Ça me va parfaitement, madame le maire. Garantit sincèrement le lieutenant, dorénavant, shérif adjoint.

Ils se regroupèrent tous en fin de journée au Granny afin de mettre au point une solution pour retrouver le reste de leurs amis, éparpillés un peu partout au États-Unis. Découragé par l'ampleur de la tache, David s'énerva en tapant du poing sur la table. Rarement il n'avait été vu dans un état de nerf pareil mais il ne désirait qu'une seule chose. Retrouver sa femme. Le temps fut comme arrêté dans le restaurant, tant cela surpris les personnes présentes. Le silence envahissait le Diner jusqu'à ce que Régina prenne la parole.

- David. Nous retrouverons Blanche. Je la connais très bien et elle saura se débrouiller pour rentrer à la maison. Il faut avoir confiance en elle.

- J'ai confiance en elle! Je veux juste qu'elle soit près de moi. Murmura-t-il avec peine.

- C'est le cas! Émit simplement une voix féminine derrière eux.

Trop concentré sur David et une solution à apporter, personne n'entendit le tintement de la clochette, prévenant que la porte d'entrée du Granny avait été ouverte. C'est ainsi que tous sursautèrent, en entendant la voix derrière eux.

- Bl-Blanche ! Baragouina le prince, persuadé d'avoir une hallucination.

Le blond réalisa la présence de sa femme et se leva d'un bond afin de la rejoindre au plus vite et de la serrer contre lui. L'étreinte était si puissante et forte en émotion qu'aucun bruit ne venait gâcher ce moment, trop souvent effectué dans le passé. Comme une devise dans leur couple et dans la famille, ils se retrouvaient toujours. Ruby fit une place à son amie, pour que Blanche puisse s'installer à côté de son mari.

- Comment as-tu su? Où étais-tu? Que faisais-tu? Quand es-tu arrivée? Questionna précipitamment David, serrant fortement les mains de la petite brune.

- Calme-toi David ! Je vais tout te raconter. Commença-t-elle pour adoucir son impatience avant de l'embrasser tendrement. J'étais dans une petite ville à côté d'Atlanta. J'enseignais l'Art à l'Université. Mes étudiants vont me manquer, ils étaient soigneux et très appliqués.

- Comment as-tu su qu'il fallait revenir ici? Demanda Régina, souriante et contente de retrouver son ancienne ennemie.

- Je ne le savais pas. J'ai suivi ce que me disait mon instinct. J'étais en plein cours, et d'un coup ma mémoire est revenue. Je ne pensais plus qu'à une seule chose : vous retrouver. Je suis rentrée chez moi, j'ai fait quelques valises et je suis partie. J'ai beaucoup roulé et très peu dormi. Raconta Blanche-Neige, heureuse d'avoir retrouvé sa famille.

Emma était heureuse de retrouver son amie, mais il lui fallait le temps d'une soirée tranquille, pour se faire une raison que son amie, était également, sa mère. Elles s'observaient timidement, certaine de l'affection de l'autre, et respectant les envies de chacune. Si bien qu'Emma se leva afin d'enlacer sa mère, pour lui satisfaire son besoin de retrouver sa fille et Blanche n'insista pas à en vouloir davantage, se contentant de ce cadeau, déjà merveilleux.

- Et si nous passions tous une bonne nuit avant de nous concentrer, demain, sur nos recherches? Proposa Emma, pressée de se retrouver seule avec sa compagne et son fils.

- C'est une excellente idée! Confirma la serveuse, complètement d'accord avec cette proposition. La route m'a épuisé, et je veux être en forme pour retrouver cet idiot de Leroy!

- Je suis d'accord. Approuva David, prêt à régler quelques comptes avec ce nain.

- Non! Objecta Emma, dans le but de stopper leur envie de vengeance.

- Mais enfin, Emma! Il t'a poignardé! S'outragea Ruby, voulant défendre son amie. Tu as été blessée et dans le coma. Tu as perdue quatre ans de ta vie!

- Justement Ruby! Laissons le passé là où il est, et profitons de cette seconde chance. Je ne veux pas passer mon temps à retrouver quelqu'un pour une vengeance qui ne m'apportera aucun soulagement. Tu comprends ?

- Oui bien-sûr... Mais que je ne le croise pas! Prévint la serveuse en la pointant du doigt, faisant rire, par la même occasion, le groupe d'amis.

- Au fait, coupa Blanche, faisant stopper les rires, comment la malédiction a été brisée?

- C'est moi. Et Régina. Avoua sans détour la blonde, fière de leur amour.

- Vous n'étiez pas séparées? Comment avez vous su? Pourquoi vous? Vous vous souveniez? Pourquoi avoir attendu si longtemps? Poursuivit Blanche avec ses questions multiples, avant d'être freinée brutalement dans sa tirade.

- Maman! Ca serait trop long à expliquer pour ce soir... Attendons demain, s'il te plaît.

La petite brune se figea et regarda Emma fixement. C'était la première fois qu'elle entendait ce doux mot, tout en étant la destinataire. Ses yeux s'humidifièrent par l'émotion. La surprise était tout aussi importante chez Emma, qui ne s'en rendit compte qu'une fois le mot prononcé. Elles se souriaient, et sans ajouter de mots, elles acceptaient le besoin de l'autre, se contentant des acquis durement mérité.

Chacun rentra chez soi, savourant le plaisir d'être de retour à Storybrooke. La magie inondait cette ville, et tous le ressentirent. Quelque chose de subtile et délicat flottait dans l'air sombre de la nuit qui tombait. Au manoir Mills, Emma, Régina et Henry profitaient d'être ensemble. La blonde assise sur le canapé observait henry, maintenant adolescent, débordé d'enthousiasme en scrutant son livre avec passion.

Régina arriva doucement par derrière et glissa sa main sur la joue de sa belle, qui pencha sa tête en arrière. Délicatement, les doigts de la brune serpentèrent jusqu'à son cou afin de l'attirer vers elle. La mairesse se pencha tendrement jusqu'à sceller ses lèvres à celles de sa belle blonde. Offrant tout son amour, laissant le bonheur prendre possession d'elle, Régina embrassa sa compagne comme jamais.

Une légère secousse fut ressentit dans toute la ville, à l'instant même où la sincérité et l'authenticité de leur amour fut transmis dans leur baiser. À ce même moment, le livre d'Henry se mit à briller fortement, jusqu'à éblouir les trois personnes présentes. Les pages s'agitaient de plus en plus, faisant reculer le jeune homme, rejoignant ses mères sur le sofa. Puis, calmement, tout s'apaisa, comme si rien ne s'était passé. Henry se redressa et récupéra son livre, tombé sur le tapis blanc.

- Regardez! Commença Henry en revenant sur le canapé, subjugué par ce qu'il se passait au sein même du livre.

Sous leurs yeux, des pages entières apparurent. Sur celles-ci, du récit ainsi que des illustrations s'affichèrent. Reprenant là où l'histoire avait été coupée, dans cette même maison, dans ce même salon, quatre ans plus tôt. La vie de chaque habitants de Storybrooke fut révélée, et racontée dans le livre d'Henry. Désormais, ils avaient une piste pour retrouver, une à une, chaque vie oubliée. Ils découvrirent, en tournant quelques pages, que certains avaient trouvé l'amour, d'autres, la mort. Leurs souvenirs avaient peut-être été effacés, mais leurs vies continuaient. L'existence avait suivit son cours, loin des souvenirs de la magie, loin de Storybrooke. Et malgré les quêtes que chacun se donnait, personne n'a échappé à son destin. Personne n'a été capable d'altérer ce destin, sauf une personne. Emma. Restant dans son coma, elle a permit à des chemins de se croiser. David et Régina. Régina et Graham. Graham et Henry. Henry et Emma. Emma et David. Mais surtout Régina et Emma, permettant à leurs propres destins de se retrouver là, où ils avaient été maudits.

La joie, le bonheur, le soulagement étaient dans l'esprit de chacun. Pourtant tous oublièrent l'essentiel. C'est à la mort de Gold que la malédiction a été lancée. Mais à aucun instant, quelqu'un ne s'est préoccupé de savoir si les ténèbres avaient été détruites en même temps. Pourtant, réveillant la magie et Storybrooke en brisant la malédiction, cela aurait du être une évidence.

Et effectivement, c'est tapi dans l'ombre des ruelles sombres, quelque part dans cette ville, que les ténèbres rodent toujours.

Alors, un simple oublie, ou un coup de maître du destin?


Et voilà, c'est la fin de cette histoire. Elle m'aura causée beaucoup de problèmes, mais ça reste mon bébé, alors je vous remercie encore de l'avoir lu jusqu'au bout.

Je vous dis à bientôt, dans une prochaine histoire, qui, ce coup-ci, sera terminée avant d'être publiée lol.

Sur ce, merci encore!

J'vous adore! Gros bisous ;-) !