L'Âme sœur

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Newt était perdu. Entre sa mère qui finalement avait eu une promotion – il soupçonnait Thomas d'en être à l'origine, Aris qui lui envoyait des messages étranges, lui demandant de laisser une chance au brun, à croire qu'il c'était finalement rangé du côté de Thomas. Et puis avec sa marque d'âme qui le faisait souffrir car il n'avait pas vu son âme sœur depuis plusieurs semaines à cause des révisions pour le bac, il avait l'impression que son monde tournait uniquement autour de brun. Bien que ce soit certainement le cas puisque Thomas était passé de bourreau à amant.

Il secoua brusquement la tête pour se sortir cette idée étrange de la tête, Thomas n'était et ne serrait absolument jamais son amant ! Térésa le regarda bizarrement en le voyant marmonner tout seul. Il était perdu, et la visite de la brune n'arrangeait pas les choses.

Déjà entre Térésa et lui ça n'avait été une très grande amitié. La jeune fille était plus proche de Thomas que de lui, aussi il ne la côtoyait que rarement, lorsqu'elle se joignait au groupe pour discuter avec le brun. Il n'était même pas sûr de s'être déjà retrouvé seul avec elle. Et maintenant elle se tenait devant la porte de son appartement, posant son regard bleu sombre sur Newt, lui reprochant visiblement quelque chose.

N'attendant pas de se faire inviter, elle entra sans aucune gêne et vient s'installer sur le canapé. Elle croisa les jambes, portant son regard scrutateur sur les meubles autour d'elle. Newt la rejoignit en soupirant, pas qu'il n'appréciait pas la visite de la brune – en fait il trouvait quand même ça plutôt louche qu'elle vienne le voir, mais il était en plein dans ses révisions et les épreuves du bac n'était plus que dans une semaine à peine. Il s'assit sur le sofa à ses côtés, légèrement mal à l'aise face à l'attention soutenue que lui porta Térésa. Mal à l'aise dans sa propre maison que c'était ironique.

« Térésa. » Commença-t-il en voyant que la brune n'était visiblement pas décidée à prendre la parole. « Qu'est-ce que je peux faire pour toi ? »

Il accompagna sa question d'un petit sourire un peu maladroit, il ne voulait pas lui donner l'impression qu'elle dérangeait, même si c'était le cas. Mais l'expression de Térésa se fit soudainement plus dure et il perdit son sourire. Quelque chose clochait, et il n'était pas sûr de vouloir savoir quoi.

« Je suis au courant pour Thomas et toi. » Asséna-t-elle de but en blanc.

Newt fronça les sourcils une seconde, tentant de comprendre à quelle histoire elle faisait allusion. Il soupira.

« Oh Gally t'as dit alors ? »

« Pas Gally, Thomas. » Le reprit-elle sèchement.

Encore plus perdu Newt s'enfonça dans le canapé. Thomas avait certainement du lui dire qu'ils étaient liés, maintenant qu'il acceptait qu'ils soient des âmes sœurs, mais il ne voyait pas en quoi cela pouvait énerver Térésa. Car clairement, là, elle lui en voulait. Certes Thomas et elle étaient sortis ensemble à une période, mais ça remontait à la seconde et ça faisait bien longtemps qu'aucun d'eux n'y avaient fait allusion. Alors il ne comprenait pas pourquoi la brune lui ferrait une crise de jalousie. C'était pas sa faute non plus si le nom de Thomas était gravé sur son poignet ! Il lui aurait bien laissé s'il avait eu le choix.

« Hum, ouais et alors ? » Souffla Newt en attrapant un des coussins rouges qui traînait à côté de lui, le calant contre ses jambes.

« Alors pourquoi vous êtres pas encore ensemble ?! » Aboya Térésa.

Newt se figea le temps d'un instant avant de se retourner vers elle. Là, il ne comprenait décidément plus rien. Térésa venait-elle vraiment l'engueuler car il ne sortait pas avec Thomas ? C'était quoi ces conneries ? Il souffla agacé.

« En quoi ça te concerne ? »

« Ça me concerne quand cet abruti vient sonner chez moi en plein milieu de la nuit car sa putain d'âme sœur ne répond pas à ses messages ! »

« Hey ! » Protesta Newt, appréciant peu de se faire insulter gratuitement.

Alors comme ça Thomas cherchait à le joindre ? Enfin Aris lui en avait vaguement parlé. Depuis que Newt avait fait l'erreur de le laisser seul en compagnie de Thomas, le châtain c'était stupidement mit en tête que Newt devait lui accorder une deuxième chance. Sauf que lui, plus que quiconque devrait comprendre que Thomas avait déjà eu beaucoup plus que deux chances. Mais de là à aller mêler Térésa qui n'avait rien à voir dans cette histoire...

« Non mais sérieusement Newt ! » Continua Térésa, visiblement d'accord avec le fait qu'elle ne devrait pas à avoir à intervenir entre eux. « T'as juste à l'appeler, il me foutra enfin la paix et vous serez heureux tous les deux. »

« Je peux pas faire ça. »

« Bien sûr que si, c'est ton âme sœur, tu ne pourras pas l'éviter toute ta vie. »

L'entendre dire était encore pire que de se le répéter en pensé. Il savait bien que ce qu'il souhaitait était impossible. Il aurait était plus simple d'oublier Thomas si celui-ci n'avait pas subitement changé de comportement. Comment pouvait-il passer des coups aux baisers en seulement quelques jours ? Ou venait-il seulement de se rendre compte que le détester revenait à dire adieu à tous ce que promettait le lien d'âme ? Newt serra le coussin contre lui, ramenant ses jambes vers lui, il ne pouvait tous simplement pas oublier des années de souffrance rien qu'avec un ou deux bisous. Il soupira de nouveau.

« Tu ne connais pas toute l'histoire. »

« Si. »

« Nan. » Répliqua Newt, très mature.

« Si. » Le contredit Térésa, elle souffla visiblement agacée, s'attirant le regard interrogateur du blond. « Je sais très bien ce qui c'est passé entre vous deux. »

« Ah Gally te l'as dit ça aussi. »

« Pas Gally, Tom ! » Répéta-t-elle une nouvelle fois. « Je t'ai dit, je suis au courant pour vous deux. De tous. »

« De tous ? » Répéta Newt sans comprendre. Il fronça les sourcils. « Attends, quand tu dis tous... Tu veux dire... ? » Il murmura, laissant la question en suspend comme s'il avait peur d'entendre ce que voulait dire exactement Térésa.

« Oui tous. » Térésa détourna enfin son regard trop bleu, baissant les yeux sur le sol. « Sérieusement Newt, tu pensais vraiment que personne n'avait rien remarqué depuis tout ce temps ? »

Newt se figea. Il avait peur de comprendre.

Il serra les poings, entre ces mains le coussin martyrisé n'allait pas faire très long feu. Oh que ça faisait mal ça.

« Depuis combien de temps ? » Souffla-t-il doucement de peur que sa voix ne déraille.

« Newt... » Tenta Térésa en posant une main sur son bras.

Il la repoussa violemment, lançant en même temps le coussin qui passa haut au dessus de la tête brune et alla s'écraser à l'autre bout de la pièce, évitant de justesse de renverser une plante.

« Combien de temps ! » Explosa -t-il brusquement avant de se reprendre rapidement, s'enfonçant de nouveau dans le canapé le plus loin possible de la brune

« … Trois ou quatre. »

« Quatre... mois, j'espère ? » Demanda-t-il, ravalant avec peine toute la haine qui lui montait à la gorge.

Le silence de Térésa parla pour elle.

Bordel. Quatre ans. Quatre ans qu'elle était au courant et elle n'avait jamais rien fait pour l'aider. Non, pire. Elle le savait mais était toujours amie avec Thomas, elle était même sortie avec ce taré ! Newt se sentait trahit, même si Térésa et lui n'avait jamais été vraiment proche, elle avait préférée soutenir le bourreau plutôt que la victime. Et elle osait lui demander d'appeler Thomas.

« Barre toi.. » Souffla-t-il.

Il ferma les yeux, se massant l'arrête du nez tentant de réguler la colère qui sentait monter en lui. C'était Thomas qui agissait sous des coups de sangs, pas lui. Mais si Térésa s'obstinait à rester immobile, il n'allait pas tenir très longtemps.

« Newt... »

« Barre toi ! » Répéta-t-il plus fort. « Tu pense vraiment que je vais appeler le type qui a fait de ma vie un enfer ? »

Il se leva brusquement du canapé pour la fusiller du regard. Térésa semblait beaucoup moins intimidante qu'un peu plus tôt, ses yeux bleus avaient perdus de leur dureté et elle semblait complètement perdu. Au moins comme ça il n'était plus seul, ironisa-t-il mentalement.

« Tu pense vraiment que je veux passer ma vie avec le gars qui m'a frappé et insulté pendant cinq ans ? Avec l'homme qui m'a poussé à me jeter de la fenêtre de ma chambre ? »

Newt se rappela avec amertume sa tentative de suicide, si seulement il n'avait pas échoué ce jour là, il n'aurait pas eu à supporter tous ce que Thomas lui infligeaient. Il préférait même l'époque où le brun le frappait sans raison, au moins il n'avait pas à subir le flot d'émotions contradictoires induit par sa marque d'âme. C'était mieux de détester clairement un monstre que d'en tomber amoureux contre sa volonté.

Toujours assise dans le canapé, Térésa avait soudainement blanchie, levant un regard maintenant effrayé sur Newt.

« Il ne m'a jamais parlé de ça... » Murmura-t-elle si bas que Newt cru avoir mal entendu.

Newt fronça les sourcils, l'incrédulité visiblement non feinte de la brune le poussa à se demander ce qu'elle savait réellement de ce que lui avait fait subir Thomas. Sa fureur redescendit légèrement et il se rassit dans le canapé en face de Térésa. Il lui fit un signe de la tête pour l'inciter à continuer mais la brune secoua la tête, refusant d'accepter cette possibilité.

« Non, non Tom n'est pas comme ça, il n'aurait jamais voulu... »

Le soupire de Newt l'interrompit, entre ce que elle elle voulait et ce que faisait le brun, ce n'était pas la même chose. Toujours refusant d'admettre la possibilité que son parfait Tom ai pu pousser quelqu'un à vouloir se suicider, elle se leva et se dirigea vers la porte. Newt la regarda prendre la fuite, trop épuisé pour aller la retenir. Mais avant de passer la porte, elle se retourna une dernière fois vers Newt, toujours aussi blême.

« Tu devrais appeler Thomas... Je pense que vous avez des choses à vous dire... » Murmura-t-elle avant de claquer la porte derrière elle.

Ouais, Newt était perdu, définitivement.

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Depuis quelques temps, Aris n'arrêtait pas de lui envoyer des messages l'incitant à revoir Thomas pour lui parler ou même l'inviter à manger quelques part. Au départ Newt avait cru que le châtain s'était fait voler son portable mais lorsqu'il avait commencé à le harceler même lorsqu'ils se voyaient au salon de thé, il avait du se rendre à l'évidence. Aris avait complètement changé d'avis sur Thomas. Et c'était limite s'il n'en était pas devenu complètement fan.

Ça écœurait complètement Newt. Que Térésa soit du côté de Thomas, ça passait encore. Il lui semblait qu'elle n'était pas autant au courant qu'elle voulait le faire croire. Mais Aris. Aris qui avait subit avec lui toute la cruauté de Thomas, Aris qui avait même du déménagé à cause du brun. Aris, ce Aris venait lui dire que Thomas avait changé et qu'il devait au moins le laisser s'excuser, ça Newt ne parvenait pas à s'en remettre.

C'était complètement surréaliste, et quand il lui avait demandé une explication du fait de son revirement, Aris avait juste répondu que tout le monde avait droit à une deuxième chance. Il leur en foutrait à tous des deuxièmes chances ! Thomas ne pouvait pas avoir autant changé en si peu de temps ! Deux semaines plus tôt à peine, lorsqu'il avait laissé Aris et Thomas ensemble, ils étaient tous les deux près à se sauter dessus pour s'arracher les yeux. Ils n'avaient tous simplement pas pu devenir amis en si peu de temps. Tous ça c'était un complot, dont le diable tirait les ficelles.

Pendant un instant, son esprit dérangé imagina comment serrait Thomas s'il se déguisait en diablotin.

Newt attrapa un coussin qui traînait à côté de lui sur le lit et se l'aplatit sur la tête pour faire sortir cette image affreuse de son cerveau.

Manquerait plus que Gally s'y mette et le pousse dans les bras de son pire ennemi. Mais heureusement pour sa santé mentalement, Gally restait campé sur ces positions. Celles de détruire le beau visage d'ange de Thomas la prochaine fois qu'il le croiserait. Et même si ça lui faisait un petit pincement au cœur de savoir que son âme sœur allait se faire frapper, il ne pouvait qu'éprouver une joie malsaine à l'idée que son bourreau soit enfin puni pour ce qu'il lui avait fait.

C'était encore un effet étrange que lui causait son lien d'âme avec le brun, comme si le Thomas d'avant, son tortionnaire attitré, et celui de maintenant, celui reconnu par la marque sur son poignet, étaient deux personnes bien distinctes. Pour son petit cœur manipulé par l'amour factice du lien, le Thomas a qui était lié n'était pas le même que celui qui le faisait souffrir et il tentait de gagner la guerre avec sa raison qui voulait se tenir le plus loin possible du vrai Thomas. Il allait devoir choisir entre l'amour et la raison. Perdre son cœur ou perdre la tête ?

Newt ricana à sa conclusion complètement farfelu. Parfois ses réflexions partait beaucoup trop loin, finalement faire une pause entre ses révisions n'était pas une si bonne idée que ça. Il ne faisait que penser à Thomas – bordel ce lien foutait en l'air même ses études !- et ça ne le menait nul part. Alors qu'il aurait simplement voulu l'oublier, au moins le temps des épreuves pour passer le bac tranquillement, le brun venait l'emmerder jusqu'à chez lui, dans sa propre tête.

Il soupira. Roulant sur le côté en repoussant le coussin jusqu'ici plaqué sur ses yeux, il embrassa sa chambre du regard. Le soleil de fin d'après midi venait se frayer un passage entre les vieux stores mal réglés, fermés pour l'éternité, et éclairait péniblement la pièce de rayons orangés découpés en lamelles de lumières. Des tonnes de feuilles étaient étalés sur le sol, répartis dans un ordre plus au moins logique en fonction de la matière ou du chapitre que le blond était en train de travailler. La pièce était dans un beau bordel organisé, comme disait certain.

Le bureau, contrairement au sol, était particulièrement bien rangé. Seule une lampe et deux trois crayons se battaient en duel sur la surface plane. Mais le centre était occupé par une petite boîte pas plus grande qu'une brique de lait. Newt eut un rictus en l'apercevant, ça faisait presque une semaine qu'elle traînait là et il ne l'avait toujours pas ouverte. Et pour cause : c'était Thomas qui lui avait offert.

Non content d'avoir donné une promotion à sa mère, Thomas lui avait envoyé ce 'cadeau ' par la poste. Comptait-il réellement acheter son amour avec l'argent et le pouvoir de son père ? C'était complètement idiot de sa part et aussi très orgueilleux. Sérieusement, pour qui il le prenait, ce n'était pas parce qu'il permettait à sa mère de s'offrir un luxe qu'elle n'avait jamais eu qu'il allait oublier des années de violence.

Le pire c'était qu'à cause de ça, sa mère et sa sœur étaient persuadées qu'entre Thomas et lui tous allaient pour le mieux et elles lui rabâchaient les oreilles pour l'inviter à la maison. Quelle blague. Et ça c'était pas arrangé quand Sonya avait découvert le portable haut de gamme que Thomas avait envoyé au blond.

Newt se tourna de nouveau sur le dos. Comment pouvait-il se concentrer lorsque le moindre objet le ramenait à Thomas. Même les tâches brunes du plafond lui faisaient penser aux grains de beauté parsemant la peau claire de son brun ! Il soupira et ferma les yeux, tentant de faire le vide dans son esprit.

Est-ce que que Thomas avait réellement des grains de beauté sur tous le corps ?

Il se releva brusquement du lit, se donnant un coup sur la tempe au passage pour oublier l'image étrange d'un brun complètement nu qui se dandinait dans son cerveau. Bordel ! Il pouvait pas sortir de sa tête celui là ? Aris, Térésa et les autres n'arrangeaient pas les choses en lui parlant de Thomas à la moindre occasion, à croire que c'était le seul sujet de conversation de l'humanité toute entière ! Bon ok, l'humanité ne se résumait pas à deux amis et sa famille, mais quand même. Il soupira d'agacement, ce n'était pas en pensant continuellement à Thomas qu'il allait réussir son bac.

Il marcha d'un pas rageur vers le bureau -manquant de glisser sur ses feuilles de cours- et attrapa la boite qui traînait sur son bureau. Si Thomas ne voulait pas sortir de sa tête, il allait lui donner ce qu'il voulait et enfin il pourrait avoir la paix. Son butin en main, il retourna s'asseoir sur son lit et inspira un grand coup avant d'ouvrir son 'cadeau'.

Avant tous, son regard fut immédiatement attiré par l'appareil de haute technologie, il était beau, Newt devait le reconnaître. Mais en posant le couvercle sur le lit à côté de lui, Newt remarqua que l'intérieur de la boîte était noircit par une une élégante écriture qu'il aurait pu juger peu masculine si le mot n'était pas signé Thomas Edison. Il ne put retenir un petit sourire en voyant que la signature était en tous points identique au nom sur son poignet.

Il se gifla mentalement pour avoir pensé que c'était mignon. Décidément la force du lien avait de plus en plus d'emprise sur son esprit, ça en devenait dangereux.

Vu que tu ne réponds plus sur ton portable, c'est qu'il est cassé n'est-ce pas ? Avait écrit Thomas, la menace clairement présente dans la deuxième partie lui fit lever les yeux au ciel. En voici donc un nouveau pour qu'on puisse s'envoyer des mots d'amours.

C'était suivit d'un clin d'œil et de sa signature. Newt eut brusquement envie de refermer la boîte, Thomas se foutait clairement de sa gueule là ! Et ses joues rouges n'étaient dû qu'à la colère, en aucun cas à la gêne.

Il jeta le couvercle à l'autre bout du lit pour ne plus avoir le message tendancieux sous les yeux et sortit le portable de sa protection. Il l'alluma rapidement, découvrant sans grand étonnement qu'il était déjà paramétré et qu'un seul numéro s'affichait dans les contacts. Cet abruti avait osé se surnommé Tommy avec un petit cœur à la fin. Newt soupira.

Contrairement à se qu'il pensait, il n'avait reçu aucun message ou appel et le sms qu'il écrivit fut le premier de la conversation.

Ok pour qu'on se voit. Mais après le bac. Dans un lieu public.

Et il l'envoya avant de changer d'avis et que Thomas ne revienne hanter ses pensés.

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Newt se fustigea d'avoir été aussi crédule. Alors d'accord, le restaurant que Thomas avait choisi était un lieu public, le brun avait respecté cet engagement. Mais demander à tout le monde de partir lorsqu'il arrivait, ça c'était un coup bas. Toujours à l'entrée du restaurant, Newt regarda les rares personnes déjà installés à table se faire calmement congédier comme si cela était normale. Une fois remit de sa surprise, il fit lui aussi demi-tour, près à rentrer chez lui. Si Thomas ne respectait pas ses conditions, il n'avait aucune raison d'accepter de le voir.

Mais lorsqu'il voulut franchir la porte vitrée du restaurant pour la deuxième fois en moins d'une minute, ont le retient par le bras. Et au vu du très (dés)agréable frison qui s'empara de son corps lorsque les doigts froids effleurèrent sa peau, il n'eut aucun mal à deviner qui voulait l'empêcher de sortir.

« Lâche moi. » Souffla-t-il, sa voix s'éteignant presque lorsqu'il rencontra le regard ambré de son âme sœur.

Thomas était stupidement magnifique ce soir, ses mèches brunes savamment ébouriffés lui donnait une apparence beaucoup trop sexy et ses yeux brillaient d'un éclat que Newt ne lui avait jamais vu. Habillé d'un pantalon de toile et d'une chemise en lin, Newt avait presque honte de son look jean t-shirt passe partout. Enfin pour avoir honte il aurait déjà fallu qu'il y ai d'autres personnes mais les clients du restaurant s'étaient retirés lorsque le brun avait simplement claqué des doigts. Cette constatation ramena Newt à l'instant présent.

« On avait dit un lieu public, tu as privatisé le resto alors je m'en vais. »

Il voulut se défaire de la prise de Thomas, mais le brun le ramena vers lui avec une facilité déconcertante. Il passa un bras dans le dos du blond pour l'inciter à avancer dans le restaurant et Newt se raidit en sentant ses doigts lui effleurer le bas du dos.

« Ça reste un endroit public. » Contra Thomas en le poussant vers une table près d'une grande baie vitrée. « Et il y a toujours les serveurs si tu as peur que je te saute dessus. »

« Je n'ai pas peur de toi ! » Siffla Newt. « Tu es juste un sale... ! »

Il perdit le fil de ses paroles lorsque la main de Thomas lui caressa distraitement la hanche.

Bordel ! Si Thomas continuait à agir ainsi son cœur allait exposer sous la pression ! Il s'éloigna d'un bond et partit s'asseoir de l'autre côté de la table, tâchant de mettre le plus de distance possible entre eux deux.

« Je te préviens, à la première connerie je me barre ! » Menaça Newt en croisant les bras contre son torse.

Mais le sourire qu'afficha Thomas montrait clairement qu'il n'y croyait pas vraiment. Énerve, Newt tourna la tête sur le côté, il n'arrivait pas à voir si le brun se foutait encore de sa gueule, ou si pour la première fois il était sérieux quant à leur relation.

Il soupira distraitement, laissant son regard dériver à l'extérieur. Le restaurant était situé sur les hauteurs de la ville, offrant un panorama gigantesque de la cité entourée d'une forêt d'un côté et d'une immense plaine de l'autre. Il ne faisait pas encore nuit, pourtant déjà maisons et rues étaient illuminées de dizaines de petites lumières clignotants dans le lointain.

La voix du serveur demandant ce qu'ils prendraient en entrées ramena Newt sur terre, il se détourna de la vue olympienne, jetant un bref coup d'œil à Thomas avant de passer sa commende. Il demanda l'entrée la plus chère, ça lui apprendrait, à Thomas, à vouloir acheter son amour grâce à l'argent.

Étrangement Thomas ne protesta pas. D'ailleurs il resta plutôt silencieux, se contentant de fixer Newt jusqu'à ce que leurs entrées arrives.

« Tu compte me fixer pendant tout le repas ? » Lui demanda Newt, agacé. « Si c'est seulement pour ça que tu voulais me voir, je me barre. »

« Non non. » Souffla Thomas en baissant les yeux.

Et c'était assez habituel pour en être dérangeant.

« En fait, Newt, je suis désolé. Je ne sais pas pourquoi je t'ai traité comme – » Il s'interrompit brusquement lorsque Newt lui donna un violent coup de pied sous la table. Il roula des yeux surpris, ne comprenant pas pourquoi le blond lui demandait des explications puis l'arrêtait dès qu'il se mettait à parler.

« Je te préviens. » Le menaça Newt de sa fourchette. « Si tu ose me dire que tu m'as fait subir ça car tu as toujours été amoureux de moi, je te balance par la fenêtre. On est pas dans une putain de fiction où la meuf pardonne de s'être fait maltraité quand le mec lui avoue avoir toujours été amoureux d'elle ! »

Thomas le regard ébahit, ne comprenant pas vraiment tous ce que le blond lui disait. Puis un petit sourire amusé s'afficha sur ses lèvres. Il secoua la tête, retrouvant son entrain habituel. Il se redressa, osant enfin affronter le regard de reproche du blond.

« Non, je ne suis pas ce genre de mec. » Se défendit-il en lui souriant (Newt grimaça). « Les personnes qui frappent les gens qu'ils aiment en espérant que leur coups transmettent leur amour sont des déséquilibrés mentaux. »

Newt hocha vaguement la tête, enfournant sa bouchée de crevettes. Au moins ils étaient d'accord sur ça. Dans un sens, il avait presque envie de voir quels étaient les arguments de Thomas pour le convaincre qu'il avait changé. Presque, hein, car il n'allait certainement pas lui pardonner tous ça.

« En fait. » Souffla le brun d'un air si désespéré que Newt faillit y croire. « Je me souviens même plus de comment ça a commencé. »

Oh, Newt pouvait très bien lui rafraîchir la mémoire s'il le souhaitait.

« Bien sûr. » Reprit Thomas avant que le blond ne puisse prendre la parole. « Je me rappel de l'histoire avec Aris. Mais je veux dire... Comment j'ai pu devenir aussi cruel avec toi ? »

Pour toute réponse, Newt haussa les épaules, mais Thomas ne le vit pas. Il contemplait d'un air absent son plat auquel il avait à peine touché, visiblement perdu dans des souvenirs lointains. Newt n'intervient pas, ce n'était pas son problème. D'ailleurs si Thomas pouvait ne pas le fixer, c'était tout aussi bien, au moins ça foutait un peu la paix à son pauvre petit cœur qui n'arrivait pas à gérer le trop plein d'émotions. Se retrouver face à Thomas après presque trois semaines sans pouvoir l'apercevoir, multipliait les sensations induites par sa marque d'âme.

Newt jeta un coup d'œil au bandage recouvrant son poignet, cette fois Thomas n'avait rien fait pour l'obliger à montrer la marque de leur lien.

« Au début, je te considérais comme un ami. »

Thomas était resté si longtemps silencieux, que Newt sursauta lorsqu'il reprit la parole, il releva la tête plongeant ses yeux soudainement emplit d'une détermination immense qui fit frissonner le blond. Ils restèrent un long moment à se fixer dans les yeux, le regard ambré et déterminé de Thomas affrontant celui plus sombre et légèrement perdu de Newt.

Finalement le serveur vient les sortir de leur états de trans en venant les débarrasser de leurs entrées. Il ne leur dit rien et repartit simplement vers les cuisines. Newt le suivit des yeux un instant, Thomas n'avait pas touché une seule fois à son assiette.

« Pour moi t'étais un ami. » Reprit doucement Thomas, et Newt le regarda de nouveau. « J'avoue que je me servais un peu de toi. »

« Mais juste un peu. » Ironisa Newt mais Thomas l'ignora.

« Quand Aris est arrivé et que tu t'es intéressé à lui, j'ai... Je sais pas, je crois que j'étais jaloux. »

Il marqua une pause, tournant son regard vers l'horizon qui sombrait peu à peu dans les ténèbres. Newt fronça les sourcils, ne comprenant pas où il voulait en venir. Rapidement le serveur revient leur apporter les plats du jours et repartit tout aussi vite, mais Newt ne lui prêta aucune attention.

« Et puis je sais pas, c'est allé de mal en pis, et j'ai fini par en venir aux mains. Je t'ai vraiment détesté. »

« Moi aussi. » Murmura Newt. Ça lui paraissait tellement paradoxale d'affirmer ça alors qu'en se moment même son ventre se nouait sous le regard envoûtant du brun. Il prit une grande inspiration.

« Mais on est lié. » Affirma Thomas.

Et pour la première fois Newt ne le contre-dit pas. Il plongea son regard sur le morceau de viande qu'on lui avait apporté, manquant de beau le sourire éblouissant de Thomas.

« Alors ça a été le bac ? » Demanda le brun, changeant complètement de sujet au grand étonnement de Newt.

Ce dernier soupira. Devait-il lui dire que ses nuits avaient été bien trop courtes car il n'arrêtai pas de penser à lui un seul instant ? Non certainement pas.

Thomas continua de parler de sujet plus ou moins commun pendant qu'ils mangeaient. Enfin, que Newt mangeait, Thomas se contentait juste d'entretenir la conversation jusqu'au dessert. Dessert qui arriva bien trop vite au goût de Newt, la fin du repas annonçant inévitablement la fin d'une conversation qu'il redoutait d'entendre.

A peine le serveur disparut derrière les portes menant à la cuisine que Thomas attaqua.

« Newt, on a un lien d'âme, je ne peux juste pas l'ignorer. » Annonça-t-il en attrapant sa main, effleurant dangereusement le tissu beige qui cachait la marque du blond au reste du monde.

Newt se dégagea d'un coup sec, il prit une grande inspiration et se redressa pour se donner du courage.

« Thomas. » Dit-il, et il n'avait jamais été aussi sérieux. « Ça fait cinq ans. Cinq ans que je te hais, cinq ans que tu as fait de ma vie un enfer. J'ai même voulu en finir, tu t'en rends compte ?! » Il prit une inspiration pour se calmer et secoua la tête. « Je peux juste pas oublier tous ça. »

Il ne laissa pas à Thomas le temps de réagir, il repoussa sa chaise et lui tourna le dos prenant la direction de la sortie. Mais c'était sans compter sur la détermination du brun qui se leva tous aussi vite et contourna la table, lui agrippant le bras pour le retenir. Newt grommela agacé, pourquoi ne voulait-il pas comprendre ?

« Mais tu n'as pas le choix. » Contra Thomas en le ramenant vers lui.

Newt eut un frisson lorsque son coude rencontra le torse de Thomas, mais il ignora la chaleur qui se propageait sous sa peau et fusilla le brun du regard.

« Bien sûr que j'ai le choix ! » S'écria-t-il énervé. « Je ne veux pas vivre avec toi, jamais ! Je te déteste tu entends ! Je te hais !»

L'expression de Thomas se fit soudainement plus dure et pendant un instant, Newt cru qu'il allait le frapper. La prise du brun se renforça sur son avant bras et il le repoussa en arrière. Le dos du blond vient cogner durement contre la vitre dans un bruit sourds. Newt tourna la tête vers les cuisines, espérant vainement qu'un des employés vient à son secours. Mais bien sûr personne ne vient, il aurait du se douter que le brun leur avait demander de n'intervenir en aucun cas.

Soudain sa vue s'obscurcit lorsque le corps de Thomas vient se coller contre lui et il dut se mordre fortement la lèvre pour retenir un gémissement tant la sensation de chaleur était exquise. Newt voulut se dégager de son emprise, mais le corps présé contre lui du brun lui bloquait toute possibilité de fuite. Il soupira, décidément c'était une habitude chez lui de le plaquer n'importe où. Il prit sur lui pour relever la tête et affronter le regard furieux de Thomas. Mais contrairement à ce qu'il imaginait celui-ci était juste désespérément triste. La gorge de Newt se noua lorsque le brun baissa les yeux et vient nichez son nez contre son cou.

« Mais moi je te veux. » Protesta Thomas, son souffle chaud venant caresser la nuque du blond.

Newt frissonna alors que des milliers d'arcs électriques venaient chatouiller sa peau à chaque fois que Thomas l'effleurait. Bordel, ça lui faisait bien trop d'effet pour être normal.

« Sauf que pour être en couple il faut être deux. » Souffla-t-il avec le peu d'air qu'il restait dans ses poumons.

« Tu parle de couple, tu vois qu'on est pas si mal partie. » S'amusa Thomas.

Son rire étouffé contre la peau de Newt, embrasa le sang du blond tandis que les volcans reprenaient leurs activés au fond de son ventre. Comme il ne pouvait pas bouger les bras, il lui donna un coup de pied dans le tibia qui fit plus rire Thomas qu'autre chose.

« Putain Newt. » Grogna-t-il d'une voix rauque.

Et le cœur de Newt faillit exploser, entendre son nom prononcé d'une voix aussi sexy était.. ah...

« Je n'ai même pas encore ma marque. » Reprit Thomas inconscient de son trouble.« Et pourtant je ressent déjà la force du lien entre nous. Comment tu fais pour y résister ? »

« En deux mots. » Murmura Newt. « Je te hais. »

« Ça en fait trois là. » Pouffa Thomas qui eu droit à un nouveau coup de pied.

Il ricana contre son cou, après tout il n'avait pas intérêt à se plaindre vu tous ce qu'il avait put faire subir au blond. Newt se sentit défaillir lorsque les mains du bruns glissèrent jusqu'à ses hanches, caressant ses côtes du bouts des doigts. Puis Thomas rapprocha encore de lui et l'embrassa dans la nuque.

Le choc des lèvres du brun contre sa peau fit disjoncter corps et cerveau, et pour la première fois cœur et raison furent complètement d'accord pour se laisser aller sous les baiser de Thomas.

Newt serrait certainement tombé si Thomas ne l'avait pas rattrapé par la taille, ses jambes se dérobant sous l'émotion. Il évita de regard moqueur du brun qui c'était redresser pour ricanner, laissant enfin assez d'espace vitale à Newt pour contrôler les sentiments du au lien entre leur âme.

« T'as gueule. » Souffla-t-il en croisant les bras, boudeur. « Je ne sais pas ce qui m'as prit. »

« Moi je sais. » S'amusa Thomas qui visiblement était ravis de la tournure des événements.

Newt lui jeta un coup d'œil suspicieux.

« Tu tombe amoureux de moi. »

Son visage s'embrassa alors qu'il tournait la tête pour éviter le regard du brun. Il appuya sa joue contre la vitre froide, dehors la nuit était définitivement tombée et des petites lueurs isolées se déplaçaient dans le lointain.

« Ce n'est pas volontaire. »

« Tomber n'est jamais volontaire. »

Newt sentit son cœur son cœur se gonfler dans sa poitrine avant de se serrer subitement. Après un instant de silence, il quitta la vue des yeux et replongea dans les yeux de Thomas assombrit par l'obscurité. En soupirant il leva une main et vient caresser la joue du brun du bout des doigts.

« Je ne peux pas juste faire comme si de rien n'étais. » Murmura-t-il dans le silence.

« Laisse moi te faire oublier, Newt » Demanda Thomas sur le même ton. Il se pencha, venant appuyer son front contre le sien. « S'il te plaît. »

Comment résister alors que son cœur battait à la chamade ?

Les yeux suppliant de Thomas lui dévoilaient une personne qu'il ne connaissait pas. Celle qui lui était destiné. Il savait que, qu'importe où il irait, il ne pourrait jamais oublier Thomas et l'amour qui lui portait. Ils étaient des âmes sœurs, destinées à être ensemble quelque soit les difficultés qu'ils devaient affronter pour être ensemble. Leurs âmes étaient liées pour l'éternité.

« D'accord. » Murmura Newt si bas qu'il cru n'avoir rien dit.

Mais le sourire éblouissant de Thomas lui prouvait le contraire. Il le serra dans ses bras et Newt eut un hoquet de surprise tant sa prise était forte.

« Je peux t'embrasser ? » Souffla doucement Thomas, comme s'il avait peur de briser quelque chose et que Newt ne revienne sur sa décision.

Newt ne répondit pas, se contentant de fermer les yeux, se demandant s'il prenait la bonne décision en acceptant Thomas dans sa vie. C'était ce que les autres attendaient de lui, ce que la nature elle même voulait, ce que son cœur souhaitait, pourtant il ne pouvait s'empêcher de penser qu'il ne faisait pas le bon choix.

Mais lorsque les lèvres hésitantes de Thomas se posèrent doucement sur les siennes et que son cœur explosa en millions d'étincelles, il sut qu'il ne le regretterait pas.

Fin.

« Ne crois pas que je te pardonne tous. » Articula Newt en reprenant difficilement son souffle.

« Ne t'inquiète pas Newtie. » Lui sourit Thomas sournoisement. « Je saurais me faire pardonner. »

Et il l'embrassa à nouveau.

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Eh oui c'est la fin ~ Certes je pourrais écrire une suite où Thomas essaye de se faire pardonner, mais pour moi une histoire est terminée du moment que les personnages sont en couple. J'aurais bien trop de mal à écrire leur relation si je continuais.

J'espère que cette fiction vous aura plus malgré l'attente considérable entre les chapitres, malheureusement, je ne suis plus aussi accro au Newtmas qu'avant et je ne pense pas entamer de nouvelle histoire. Déjà que finir Lâmes m'a demandé beaucoup de temps, j'ai beaucoup plus de mal à écrire sur des personnages qui ne m'appartienne pas. Aussi je me suis lancé dans les fictions originales (mais toujours BxB, faut pas abuser non plus). Et si le coeur vous en dit, vous pouvez retrouver mes écrits sur Wattpad où j'officie sous le même pseudo.

Au plaisir de vous revoir au détour d'une autre histoire ~