Salut les Swens !
C'est parti ! Je poste ma nouvelle fic SwanQueen qui, je l'espère, vous plaira ! Normalement, je posterai un nouveau chapitre tous les mercredis. L'écriture est bien avancée, mais elle n'est pas terminée. J'espère donc pouvoir poster régulièrement, mais on verra ...
Résumé : AU - Et si Emma n'avait pas eu un enfant, mais deux jumeaux ? Et si ces deux enfants, qui ne se connaissent pas, se retrouvaient tout à fait par hasard ? Et si, grâce à ses enfants, Emma rencontrait l'amour de sa vie ?
Cette fic est une adaptation (très) libre du joli petit film A nous quatre, mais en version SwanQueen !
Remerciements : tout d'abord, un grand merci à Sedgie, l'auteur des fantastiques fics SQ, qui m'a donné l'idée d'écrire cette fic. Dans sa fic Amber, elle fait un petit clin d'oeil à ce film, et c'est cela qui m'a convaincue de me lancer dans cette histoire. Donc un grand merci ! Et si vous ne la connaissez pas, n'hésitez pas à la lire, vous passerez un super moment !
Egalement un grand merci à Polypocket, qui, bien qu'étant une OQ convaincue, nous supporte, moi et mon ship !
Enfin, merci à Lisa-Loup qui m'a aidée pour trouver le titre !
Bonne lecture et on se retrouve en bas !
Chapitre 1 : Deux pour une
- Félicitations, Emma, ce sont deux beaux garçons ! La voix du médecin était presque couverte par les cris pleins de vie de deux nouveau-nés.
- Non, je ne peux pas … soupira la toute jeune mère de 17 ans, éreintée.
- Comment allez-vous les appeler ? demanda d'un air curieux le médecin fédéral rattaché à la prison de Phoenix, en Arizona. Sans un mot pour la détresse apparente d'Emma, il continua : « Ah oui, ça, c'est sûr, ça ne sera pas facile de les élever tous les deux entre ces murs, mais après tout, vous n'en avez plus pour longtemps, hein ? Alors … ces prénoms ? »
Emma ne réagit pas. Elle n'avait jamais voulu de ces enfants. Neal, le père, l'avait séduite, poussée à faire des choses illégales et à cause de lui, elle avait fini entre les murs de cette prison fédérale. Non, décidément, elle ne voulait pas avoir le moindre souvenir de lui, même si c'était des petits êtres humains sans défense. Et de plus, elle, élever des enfants ? Impossible…
Le Dr. Jones s'approcha de la jeune femme alitée, un bébé dans chaque bras, un grand sourire niais sur le visage. Il ne semblait pas le moindre du monde remarquer la tristesse de la jeune mère. Aussi, quelle ne fut pas sa surprise quand elle refusa de les prendre pour le premier contact peau contre peau. Il n'avait jamais vu ça. Il ne comprenait pas.
- Emma… prenez-les… On vous aidera, mais regardez-les, au moins. Ils sont beaux et en pleine santé !
- Non, s'il vous plaît… Je suis sûre qu'ils trouveront une famille aimante et bien plus respectable que moi… Comprenez-moi, je ne suis pas capable d'élever des enfants, pas moi…
Ses paroles se muèrent en sanglot. Le Dr. Jones, interdit, posa les deux frères dans un grand couffin double, qui, bien qu'étant âgés de seulement quelques heures, se ressemblaient déjà comme deux gouttes d'eau. Une infirmière les conduisit à la nurserie de l'hôpital carcéral.
- Emma, les enfants resteront à la nurserie deux jours, le temps de leur prodiguer les soins et de faire les examens nécessaires… Si vous changez d'avis…
- Ce ne sera pas le cas, merci docteur. Elle tourna la tête vers la fenêtre à barreaux, concluant fermement la discussion avec le médecin, qui se leva, et sortit de la chambre, tout enthousiasme ayant déserté son visage.
En raison de sa grossesse, quelques mois après son arrivée à la prison, Emma avait eu droit à une cellule médicalisée comportant un lit confortable dans une plus grande chambre. Même si ce n'était pas le grand luxe, elle avait au moins la chance d'être seule dans sa chambre, et de ne pas être dérangée par les ronflements et autres questions indiscrètes des autres codétenues. C'est à l'instant où les larmes se mirent à rouler qu'elle apprécia l'isolement dont elle avait la chance de bénéficier.
- Toc toc toc, je peux ? demanda une petite voix enjouée derrière la lourde porte en métal vert foncé.
Sans même attendre la réponse d'Emma, qui sécha ses larmes le plus discrètement possible, une jeune infirmière de 18 ans apparut sur le seuil de la cellule. Jane était très fraîchement diplômée et avait obtenu son premier poste dans la prison fédérale pour femmes de Phoenix. Oui, c'était dur et elle avait eu peur au début, mais elle s'était finalement habituée aux détenues et à la vie carcérale. En suivant la grossesse d'Emma, elle avait appris à la connaître. En prison, les rapports aux autres changent et Emma, qui ne côtoyait pas les autres détenues, appréciait la présence de Jane qui la sortait un peu de son quotidien morose et identique chaque jour. Elles avaient presque le même âge et s'entendaient plutôt bien.
- Je les ai vus, tes p'tits gars, ils sont beaux, dis donc ! Félicitations à la jeune maman !
- T'enflamme pas, Jane, je vais pas les garder… répondit Emma d'une voix monocorde
- Comment ça, tu vas pas les garder ? Arrête, ils sont en super bonne santé, beaux comme tout, et ils feront la fierté de leur maman !
- Non, je vais remplir les papiers d'adoption, Jane ! Je ne peux pas les garder !
- Mais…
- Non, pas « mais » ! Tu me vois, moi, mère célibataire, 17 ans, deux jumeaux et fraîchement sortie de prison ? Ah, super le tableau ! Je parie que je ne tiens même pas 2 mois dans la vraie vie ! Sans parler de la super éducation que je vais leur donner, ouais… Je n'ai même pas de modèle de mère pour m'aider…
Emma débita ce discours sans s'arrêter et les sanglots reprirent de plus belle… Abandonnée dès sa naissance et trimballée de famille d'accueil en famille d'accueil, Emma ne connut jamais l'amour maternel. Cette blessure enfouie au fond d'elle rejaillit aujourd'hui avec force. Elle regrettait le geste de sa mère, qui n'avait jamais pu l'aimer et l'élever, mais d'une certaine manière, aujourd'hui plus que jamais elle comprenait cette mère qu'elle n'avait jamais connue, et comprenait la peur et le sentiment d'impuissance qu'elle avait dû ressentir à la naissance de sa fille.
- Je ne peux pas, Jane… Ils seront plus heureux sans moi… reprit-elle d'une voix éteinte entremêlée de sanglots.
- Chh… allez, vas-y, pleure, ça te fera du bien… Je comprends tes peurs, Emma. Je ne peux pas dire que je sais ce que tu ressens, mais je comprends que tu ne te sentes pas capable de les élever comme tu le voudrais. Tu es leur mère, le choix est le tien, et quel qu'il soit, je le comprendrai et je t'aiderai…
Les paroles douces de Jane rassurèrent la jolie blonde. Elle prit la jeune infirmière dans ses bras, son corps parcouru de tremblements.
- Et Neal, peut-être veut-il les reconnaître et les élever ?
- Neal ? reprit Emma, un rictus moqueur au coin des lèvres. Neal, il ne sait même pas qu'ils existent ! Il m'a envoyée en prison alors que je ne savais pas moi-même que j'étais enceinte ! Je ne sais même pas où il est en ce moment et de toute façon, je ne veux plus entendre parler de lui. Encore un que j'aurais dû éviter …
Le regard qui était triste devint noir quand elle parla de son ex.
- Veux-tu au moins aller les voir, une fois ? Juste pour que tu voies comme ils sont mignons, allez !
- S'il te plaît, Jane, n'insiste pas…
- Pardon, Emma, je … Bon, je vais te laisse te reposer, et je passe demain voir si la cicatrisation se passe bien, ok ? L'enthousiasme de Jane était-il feint ? Emma l'ignora mais le sourire de sa seule amie en ces lieux eut le mérite de la rassurer et de la calmer.
- Oui, d'accord, à demain, merci pour tout, Jane …
De nouveau seule dans sa cellule, Emma se sentait dévastée. La fatigue physique et la perspective d'abandonner ses enfants l'attristaient. Elle savait que c'était le mieux, qu'elle ne serait qu'un poids pour eux, qu'elles ne sauraient les élever et qu'ils finiraient au mieux derniers de la classe, au pire délinquants… Au bout de deux heures de réflexion intense, elle s'endormit, éreintée.
Elle n'avait même pas croisé le regard de ses deux fils.
OoOoOoO
Réveillée aux premières lueurs de l'aube, Emma avait pris sa décision. C'est donc de pied ferme et avec une volonté affirmée qu'elle attendit l'heure d'ouverture du bureau administratif. A 9h tapantes, elle faisait face à la secrétaire.
- Emma ? Tu es debout ? Tu devrais te reposer, tu sais, ce n'est pas sérieux…
- Ouais, on verra… Bref… Je… Est-ce que vous auriez des formulaires … ? Heu, vous savez, pour les bébés… ? Emma n'osait encore prononcer le mot abandon. Nommer son geste lui donnerait une réalité devant laquelle elle ne pourrait plus reculer.
- Tu parles des formulaires d'abandon pour adoption plénière ? La secrétaire leva un œil soupçonneux au-dessus de ses petites lunettes.
- Heu, oui… Je … Je ne peux pas les garder, vous voyez…
- Oui, tu as raison, je crois que c'est mieux pour tout le monde ainsi, en effet… Le mépris dans sa voix n'était nullement caché mais Emma réussit à se contenir.
Puis elle reprit : « Le problème, c'est qu'on n'a pas ça en stock. Ça n'arrive pas souvent, des accouchements en prison, encore moins suivis d'un abandon. Il va falloir que je les demande à mon administration… Je ne les aurai pas avant demain…
- Oui, eh bien, j'attendrai…
- De toute façon, qu'as-tu d'autre à faire ici qu'attendre, hein huhuhu ? Ce n'est pas comme si tu étais débooooordée par le boulot, hein ? Faut dire que si tu en avais eu un, sans doute n'aurais-tu pas atterri ici… »
C'en fut trop pour Emma.
- TAISEZ-VOUS , TAISEZ-VOUS ! Vous ne connaissez rien de ma vie, vous ne connaissez rien de mon histoire ! Vous jugez mais vous ne savez pas ce que j'ai vécu ! Vous pensez que c'est mieux pour ces enfants qu'ils ne me connaissent pas ? Hé bien, oui, je vais vous faire ce plaisir, je suis d'accord avec vous ! Je ne suis bonne à rien, et la seule chose de bien que je vais faire dans mes 17 ans d'existence pourrie, ça va être de donner une meilleure chance à ces enfants. Alors ne me méprisez pas, je me méprise bien assez pour deux…
Ce fut comme si toutes ses douleurs contenues depuis son enfance malheureuse, son arrestation, son accouchement ressortaient avec dix fois plus d'intensité. Essoufflée, elle regarda la secrétaire et, sans même la regarder, ajouta :
- Je retourne dans ma cellule. Je reviendrai demain.
Et elle claqua la porte. La secrétaire travaillait dans les prisons depuis vingt ans, et elle en avait vu passer, des petites jeunes en révolte contre le monde entier et ne s'offusquait même plus de se prendre des verres d'eau, des insultes ou des crachats…. Elle n'avait nullement l'habitude de s'inquiéter pour les détenues, mais la détresse d'Emma ne la laissait pas de marbre. Elle décrocha son téléphone.
- Allô ?
- Allô Jane ? Bonjour, c'est Kate, du bureau. Je te dérange ?
- Non, pas du tout, bonjour Kate. Que se passe-t-il ? Encore un problème de fichier informatique récalcitrant ? plaisanta l'infirmière.
- Jane, c'est à propos d'Emma. Elle est passée ce matin et je crois qu'elle n'est pas bien. Elle veut faire adopter ses gamins – bon, je ne dis pas que ce n'est pas la chose à faire…
- Oui, je sais, elle est décidée et quand elle a quelque chose dans la tête…
- Ce n'est pas ça qui me dérange, Jane ? Disons qu'elle m'a semblée… hum… fragile. J'ai peur pour son moral, tu vois… Et donc je me disais que comme tu es un peu son amie, si tu pouvais passer la voir, lui changer les idées…
Jane fut agréablement surprise que derrière les petites lunettes et les chignons toujours parfaits de Kate, un être humain se cachait. Elle n'en croyait pas ses oreilles…
- Heu, oui, de toute façon, je devais aller la voir cet après-midi pour les soins post-partum. J'essaierai de la faire sourire… Merci de t'être inquiétée, Kate.
- Moui, et bien, bonne journée.
- Bonne journée à toi aussi ! Ah au fait, si tu veux, dès que tu as les formulaires, dis-le moi, je les lui apporterai. Ça évitera une nouvelle esclandre !
- Bonne idée, je te remercie. Au revoir...
OoOoOoO
L'après-midi en compagnie de Jane fut pour Emma une bouffée d'oxygène. Elle rit, ce qu'elle n'avait pas fait depuis plusieurs jours, et chacune prit bien soin de ne pas mentionner les enfants ou l'abandon.
Quand le soir vint, et qu'Emma se retrouva de nouveau seule dans sa cellule, elle repensa à ces deux petits êtres qui devaient sûrement dormir paisiblement deux couloirs plus loin… Pour la première fois depuis presque 24 heures, elle eut soudain envie de les voir. « Juste les voir, pour voir s'ils se ressemblent, c'est tout… »
Elle se leva et frappa à la porte en métal blindé. Une matonne baraquée et à la voix gouailleuse apparut devant le hublot.
- Ouais, tu veux quoi, Swan ?
- Heu… je voudrais aller faire un tour, je suis engourdie…
- Hahaha, non, mais attends, t'es sérieuse ? Depuis le temps que tu es là, tu crois que tu peux sortir comme ça ?
- S'il-vous-plaît, je veux juste aller … (elle baissa la voix, comme si elle n'osait l'avouer)… à la maternité.
- Tu veux voir tes gosses ? Tsss, c'est bien parce que c'est toi, Swan…
La porte s'ouvrit et la surveillante conduisit Emma jusqu'aux portes de la nurserie.
- Tu as 5 minutes, et après je viens te chercher par la peau du cou !
- Je n'aurai même pas besoin d'autant, merci…
Quand Emma pénétra dans la pièce dont la chaleur tendre contrastait avec le froid ambiant des couloirs de la prison, elle se surprit à sentir battre son cœur. La jeune femme s'approcha doucement. Pour rien au monde elle n'aurait voulu que les enfants se réveillent et se mettent à brailler. Elle marchait comme dans un champ miné. Son cœur battait tellement qu'elle avait peur qu'ils ne l'entendent. Dans la chambre dormaient silencieusement quatre enfants en bas-âge : deux enfants âgés de 1 et 2 ans, nés en prison et élevés par leurs mères encore détenues et, au bout de la pièce, dans un petit couffin en verre monté sur roulettes, deux nouveau-nés endormis face à face, et se tenant la main.
Arrivée devant le couffin, elle regarda les deux bébés. C'est vrai qu'ils se ressemblaient : le même petit nez retroussé, leurs yeux clos disposés de la même façon… On aurait dit que chacun dormait face à un miroir. Elle les observa quelques temps, un sourire à peine esquissé sur son visage. Elle n'osait les toucher, de peur de les blesser.
Soudain, l'un des deux nourrissons se mit à gigoter, agita les bras et, finalement, ouvrit les yeux. Emma se figea. Quand il tourna la tête et que son regard plein de vie croisa celui vert émeraude de sa mère, Emma ne put retenir les larmes qu'elle n'avait pas vu affluer depuis quelques minutes.
« Salut, toi… Tu te demandes ce que je fais là, hein ?... Après tout, peut-être même que tu te demandes qui je suis… A vrai dire, je ne sais pas qui je suis… Une ado ? Une prisonnière ?... Ta … maman ? »
Non, ce n'était pas possible, il n'avait pas compris ce qu'elle disait. Un nourrisson ne comprend pas ce qu'on lui dit, tentait de se rassurer la jeune fille. Pourtant, à la fin de cette phrase, le petit bébé lui sourit.
Ce sont ces quelques minutes dans la nurserie d'une prison fédérale d'Arizona qui ont changé le cours de la vie de la jeune Emma Swan.