Il y avait bien longtemps que le jeune Harry Potter avait cessé de croire en la bonté de l'homme. Surtout avec son oncle et sa tante qui se montraient envers lui, son cousin qui ne faisait que les imiter sans réfléchir et enfin les autres grandes personnes ou même enfant qui préféraient croire en ces êtres plutôt que de lui donner une chance, ainsi il avait toujours été considéré comme « Harry, l'attardé qui ne comprenait rien », mais était-ce de sa faute si on l'empêchait d'avoir de meilleures notes que Dudley ? Sous prétexte que ce dernier serait beaucoup plus fort qu'Harry, le petit garçon pensait bien que physiquement son cousin était beaucoup plus puissant et robuste que lui mais intellectuellement Dudley n'équivalait pas l'intelligence d'une limace quand le jeune garçon aux yeux émeraude pouvait lire des livres beaucoup plus compliqué que pour ces cinq ans. Il lisait à chaque fois qu'il en avait l'occasion et le bibliothécaire avait finit par réserver toutes les nouveautés pour lui cependant le jeune Potter préférait les romans fantaisistes avec des sorcières ou des créatures magiques.
Malheureusement pour lui, alors que le soleil tapait fort, alors qu'il aurait préféré lire un bon livre dans la douceur de sa « chambre » sous l'escalier, il était dans le jardin pour enlever toutes les mauvaises herbes que ce dit jardin pouvait avoir, tout ça parce que Pétunia Dursley, sa tante préférait une activité non productive plutôt qu'à cette corvée. Cette dite dame regardait la télévision abrutissante avec son fils plutôt que s'occuper de son jardin qu'elle laissait à son neveu, qu'elle détestait et traitait de monstre.
Même si Harry s'occupait de cet espace de verdure depuis maintenant un an, la tâche était toujours aussi dure pour un jeune garçon de cinq ans. Le pauvre transpirait dans un tee-shirt trop grand pour lui et surtout terriblement abîmé. Il savait que s'il enlevait ce misérable bout de tissu cela serait pire pour lui, ayant la peau pâle il attrapait facilement des coups de soleil et surtout ces dites rougeurs sur sa peau étaient terriblement douloureuses, encore plus quand il savait que Vernon le corrigeait s'il faisait une bêtise. Le porteur de lunettes avait presque fini, il était mort de fatigue et surtout au bord de l'épuisement cependant boire de l'eau lui était refusé tant qu'il n'avait pas fini et il devait justement finir avant que le mari de sa tante ne rentre sous peine d'une correction pour sa lenteur. Alors il n'avait pas le temps de se reposer et encore moins de rêvasser alors il continua un moment à retirer les vilaines herbes de la pelouse des Dursley.
Il faillit sauter de joie quand il constata qu'il avait enfin fini et qui plus est, avant le retour de son oncle, ce soir son dos allait être sauf.
Le petit brun maigrichon s'épousseta avant de regagner la demeure de sa famille, timidement il passa la tête dans la pièce qui contenait sa tante et son baleineau de fils.
« Tante Pétunia ? Celle-ci tourna la tête vivement vers lui et renifla dédaigneusement en voyant la terre sur les habits du fils de sa défunte sœur.
-Que ce que tu veux ? Demanda-t-elle sèchement.
-Avoir un verre d'eau. S'il te plait.
-Va te servir toi-même espèce d'idiot. Je suis occupée avec Dudley. »
Harry se contenta de baisser la tête et d'obéir à sa tante. Il but allégrement toute l'eau qu'il voulait avant que sa tante ne revienne sur sa parole puis il se réfugia dans sa pièce sous l'escalier, savant que son oncle allait rentrer d'un instant à l'autre. Le jeune garçon à la cicatrice d'éclair attrapa un livre qu'il venait d'emprunter et profitant de la faible lumière provenant du soleil à travers les ouvertures de la porte de sa « chambre » il lut pendant quelques instant avant qu'il entende la porte d'entrée s'ouvrir, son oncle revenait, ses gros pas semblant résonner dans toute la demeure.
Pétunia allait le voir, lui faisant un gros bisou et Dudley vint à sa rencontre. Ils discutaient un peu toujours quand l'homme obèse rentrait, il demandait à son fils comment s'était passé sa journée à l'école et à sa femme comment cela avait été que de s'occuper de la maison, ensuite c'était au tour de la femme et l'enfant que de questionner leur mari et père.
A ce genre de moment, enfermé dans son placard, Harry sentait les larmes lui monter aux yeux, certes il savait qu'il n'avait plus ni mère ni père mais la douleur que cela était que de voir une famille heureuse lui brisait le cœur. Personne ne lui demandait comment il allait, personne ne se souciait de lui.
Personne ne s'intéressait à Harry, celui qui était trop bête pour compter jusqu'à cinq alors que lorsqu'il était seul pouvait compter jusqu'à quinze. Personne ne regardait Harry parce qu'il était juste Harry. D'ailleurs il n'avait pas le droit de se montrer plus intelligent, il détestait la famille de sa mère à cause de ça, pourquoi ?
S'il y a bien une chose qu'il voulait savoir c'était, pourquoi cette haine ? Pourquoi devait-il être bête ? Et surtout, pourquoi devait il faire des corvées alors que Dudley n'en faisait pas et pourquoi se faisait-il souvent corriger ?
Il resta un moment alors que sa famille retournait au salon devant la télé, comme de belles grosses baleines. Harry sentait les larmes lui monter aux yeux alors il se replongea dans son livre.
On ne le sortit de sa lecture que pour le dîner. Il mangea comme d'habitude à la petite table loin des gens « normaux » qu'était sa famille. Il ne comprenait jamais pourquoi il n'avait pas le droit de manger avec les Dursley mais il acceptait ce fait comme tous les autres. Il s'y était habitué au fil des ans, d'ailleurs il ne se rappelait plus quand est-ce que ce train-train avait débuté.
Sa tante lui avait dit que le lendemain de la soirée d'Halloween des gens de la sécurité sociale étaient venus l'apporter à elle puisqu'elle était la seule famille qui restait à Harry. Le petit garçon ne savait même pas ce qu'était la sécurité sociale et encore moins pourquoi ses parents l'avaient abandonné à une hyène telle que pouvait être sa tante, car il était certain que cette moldue ne raconterait pas à Harry quel fut son destin lors de la fatidique nuit du 31 octobre, un an après sa naissance.
Le porteur de lunette fut bien vite renvoyé dans son placard quand il eut fini son repas et eut achevé de faire la vaisselle. Alors que Dudley profitait d'un moment en compagnie de ses parents devant la télévision, Harry lui s'ennuyait ferme dans son placard qui lui servait de chambre. Certes par moment il était agréable d'assister par les oreilles à ce que regardait les Dursley mais bien vite, Harry s'était lassé de cette occupation, il n'était pas la même chose de regarder la télé à distance et seulement avec ce que l'on pouvait entendre.
Ainsi allongé dans le noir Harry mettait ses bras d'arrière la tête après avoir retiré ses lunettes et contemplait le noir de sa petite chambre tout en rêvant d'un monde fantastique bien meilleur que celui dans lequel il se trouvait. Il s'imaginait souvent entouré de magie, que ce soit à l'état pur ou simplement avec des êtres qui soient capables de l'utilisaient, il ne savait pas pourquoi mais il ne se voyait jamais lui-même en faire, peut être était-ce dû à son éducation ? Harry refusait de se voir comme quelqu'un d'important alors dans un monde incroyable il continuait à se voir tout petit.
Le porteur de lunettes se voyait souvent en compagnie de serpents, il ne savait pas pourquoi mais il s'était toujours senti proche de ses créatures au sang froid, bien qu'il n'en n'ait jamais rencontré personnellement, Harry voyait en elles un idéal et surtout de la liberté. Bien qu'à cinq ans il n'aurait su décrire ce qu'il ressentait, le jeune garçon enviait leur liberté de mouvement, leur dangerosité pour certains et leur besoin irrépressible de chaleur, certes le jeune garçon n'avait pas besoin de chaleur en tant que telle, mais il avait envie d'une certaine affection qu'il n'avait pas dans son quotidien, à son plus grand regret.
Il finissait toujours par s'endormir avant que les Dursley ne montent à leur tour se coucher. C'était évident que le jeune garçon s'endorme avant, surtout quand il avait travaillé dans le jardin, un joli samedi après midi.
Cependant en cette douce nuit, des bruits étranges le réveillèrent.
Mélange entre sifflements et chuchotements. Il commença d'abord à ignorer ces bruits en se cachant la tête sous sa couverture. Mais il regretta bien vite quand les chuchotements semblèrent se rapprocher de lui. Il était certain que ce ne fut pas quelqu'un de sa famille alors il se frotta les yeux, mit ses lunettes et ouvrit la porte de son placard.
Le porteur à lunettes étouffa un cri de surprise avec l'une de ses mains. Grâce à la lueur bienveillante de la lune il pouvait les voir.
Des dizaines de serpents, par ici et là devant sa petite porte. Il était juste à portée de crocs.
Harry tomba à terre et se recula au maximum dans son placard, espérant passer discret aux yeux des reptiles, puis il ferma la porte.
Cependant les sifflements devinrent plus forts et le porteur de lunette crut un moment qu'il était fou à entendre ces serpents parler ! Un serpent ne parlait pas ! Il en était sûr. Néanmoins il fut bien forcé de l'admettre lorsque la « voix » d'un serpent domina celle des autres et lui parla à lui, derrière sa porte.
« Mon prince, est-ce vous ? Répondez nous je vous en prie, ou du moins ouvrez cette porte. Effrayé, l'enfant obéit néanmoins, le serpent ne l'attaquerait pas, du moins un instinct le lui murmurait. »
Des sifflements appréciateurs sortirent de la gueule des autres serpents alors que le serpent qui lui avait parlé s'avança vers lui. Il était de couleur noire et avait des yeux dorés, si Harry avait été un peu plus documenté il aurait su que c'était une vipère.
« Me comprenez-vous jeune enfant ? Le dit enfant hocha la tête machinalement, effrayé par le nombre de serpents se trouvant devant sa porte. Etes-vous bien Harry Potter ? Le porteur de lunettes se contenta une nouvelle fois d'hocher la tête. »
Alors que l'enfant se tenait toujours debout, prêt à refermer la porte au moindre danger, un serpent d'une magnifique couleur dorée, semblant émettre de la magie s'approcha de l'héritier Potter.
« Ne craignez rien majesté. Je vais grimper sur vous et m'installer sur votre tête, cela risque de chatouiller un peu. »
Toujours peu confiant en ces animaux réputés pour être le symbole de diable il laissa faire le serpent. Valait mieux avoir un reptile sur la tête plutôt que se faire mordre par des animaux peut être venimeux. Il frissonna sous le corps froid du reptile doré quand ce dernier atteint sa nuque nue de tout vêtement, le serpent fit le tour de sa tête comme une couronne et soudain un éclair de couleur sortit du corps du jeune garçon qui ne savait pas ce qu'il se passait. En fait, on n'aurait pu savoir si la lumière sortait de l'humain ou du serpent cependant cela ne dura que quelques secondes avant que tout ne redevienne comme avant. Harry cligna un moment des yeux puis reporta son attention sur le serpent qui lui avait parlé en premier.
« Que s'est-il passé ?
-Vous êtes désormais notre prince, cher Harry Potter. Nous, peuple du serpent, vous serviront jusqu'à ce que vous décidiez si notre roi est digne de prendre le pouvoir. »