Coucou tout le monde !

Voilà le chapitre 16.

L'une de vous m'a demandé à ce qu'on voit le père de Clarke comme ça fait un moment et du coup il sera dans le chapitre suivant.

Bonne lecture !


Le Réconfort de Ses Bras

Par Lilly

OoOoOoO

Chapitre 16

Cela fait plus d'une heure que je me trouve à ce rendez-vous avec l'organisatrice de notre mariage. Je l'ai invité à venir boire le café chez moi. Elle est arrivée à 16h et il est maintenant presque 17h30. J'avais prévu cet horaire car Bellamy devait rentrer à 16h30 et j'espérais qu'il puisse donner son avis sur certaines choses. Je ne voulais pas être la seule à prendre toutes les décisions.

Mais il n'était pas rentré.

Et je n'arrivai maintenant plus à me consentrer pleinement sur ce qu'elle me disait, mon regard ne cessant de passer de ce qu'elle me montrait à l'horloge au mur.

- Vous savez, ce n'est pas très grave, je peux repasser à un autre moment. Dit-elle prudemment.

Je cligne des yeux et met un instant à comprendre qu'elle parle de Bellamy et non de l'organisation du mariage.

- Je suis vraiment désolé, il devait rentrer à...

- 16h30. Finit-elle à ma place. Je sais.

Oui sans doute parce que ça fait trois fois que je le répète.

- Il n'y a vraiment aucun souci, vous savez. Assure-t-elle.

Mes yeux tombent sur mes mains que je tords inlassablement.

- Sans doute pas. Soupiré-je.

Une de ses mains vient se poser sur les miennes, mon regard remonte pour trouver le sien. Il est compatissant. Elle est désolée pour moi. Et je me rends soudainement compte de l'image pathétique que je donne. Parce que ce n'est pas la première fois que je la fais venir pour qu'elle rencontre Bellamy et qu'il ne se pointe pas. C'est la troisième fois.

Une fois est un accident, deux fois c'est malencontreux, trois fois... ça fait de moi une totale idiote.

- Je ne vais pas vous faire perdre plus de votre temps. Murmuré-je. Encore, je veux dire.

- Ce n'est pas grave. Articule-t-elle à nouveau en serrant mes mains.

- Ce que vous avez fait pour le moment est génial, vraiment. Tout me plaît, c'est fantastique. Vous avez vraiment compris le genre de choses que j'aime et j'apprécie beaucoup.

- Parfait. Me sourit-elle.

Je la raccompagne jusqu'à la porte en priant pour que, pendant notre ascension jusqu'à la porte, celle-ci s'ouvre miraculeusement sur Bellamy. Mais cela n'arrive pas. J'ouvre la porte et il n'est pas là. Elle me serre une dernière fois la main en m'affirmant de la rappeler pour convenir d'une date ultérieure où Bellamy sera disponible. Je garde le sourire même si j'ai envie de pleurer.

Trois rendez-vous manqués en une semaine, on peut dire qu'elle est d'une patience inégalable. Une patience que je suis loin d'égalé.

A peine la porte refermée que je sens les larmes couler sur mes joues. L'appartement est bien silencieux et renforce un peu plus le sentiment de solitude qui m'habite depuis une semaine. J'ai l'impression que depuis l'épisode du « massacre de la cuisine » la semaine dernière, je n'ai pas passé un seul vrai moment avec Bellamy. Un moment où aucun de nous deux ne dort.

J'attrape une bouteille de vin ainsi qu'un verre ballon et vais m'installer sur le canapé. Vers 18h, je vais chercher un plaid car je commence à avoir la chaire de poule. A 19h, mon téléphone sonne et je me jette désespérément dessus. Peut-être que Bellamy vient de réaliser l'heure qu'il est et appel pour s'excuser.

Mais ce n'est pas Bellamy, c'est sa sœur.

- Salut, O. Soufflé-je.

- Oulah... Me répond-elle. Ne me dis pas qu'il n'est encore pas venu.

- Et si. Soupiré-je.

- Clarke, je suis vraiment désolé.

- Ouai, l'organisatrice aussi était très désolé pour moi. Rétorqué-je, les larmes aux yeux.

Non, je refuse de pleurer à nouveau. Pas après avoir pleurer pendant près d'une heure, maintenant c'est terminé !

- Clarke...

- Non, s'il te plaît, ne dis rien. Prié-je.

- Je suis là si tu veux parler, tu sais. Même si c'est pour t'écouter insulter mon frère de tous les noms. Je suis là. Assure-t-elle.

- Je sais. Merci.

- Je t'aime.

- Je t'aime aussi.

Je repose le téléphone sur la table basse et allume la télé. Je ne la regarde pas vraiment mais ça m'aide à oublier que je suis en train de me descendre une bouteille de vin à moi toute seule.

Je dû finir par m'endormir car lorsque j'ouvre les yeux c'est que je suis réveillé par le bruit de la porte suivie d'une lumière vive qui m'aveugle à moitié.

- Merde, désolé, je n'avais pas vue que tu étais là !, s'exclame Bellamy en me voyant me redresser en me frottant les yeux.

Une fois que j'arrive à maintenir les yeux ouvert, mon regard trouve le sien. Il n'a absolument aucune idée de ce qui se passe, je le vois à l'incompréhension qui traverse son regard lorsque celui-ci tombe sur la bouteille presque vide sur la table.

- Tu as bus tout ça toute seule ?, s'étonne-t-il.

Je ne réponds pas mais mon silence est assez éloquent. Il retire rapidement ses chaussures ainsi que sa veste en cuir qu'il pend à côté de la porte. Puis, il vient vers moi.

- Qu'est-ce qui s'est passé ? C'est ta mère ?, s'enquiert-il.

- Ma mère ne m'adresse toujours pas la parole.

Il semble surpris, ses yeux clignent plusieurs fois.

- Mais tu ne savais même pas qu'elle ne m'avait pas adressé la parole depuis notre dispute, n'est-ce pas ?, compris-je.

- Je... Non, en effet. Admit-il à contrecœur.

- Comment le saurais-tu ?, rétorqué-je.

- Est-ce que tu m'en as parlé ?, s'enquiet-il.

- Non. Mais quand t'aurais-je parlé ?

Il semble enfin comprendre le problème car son visage se décompose et il s'assoit lentement au bout du canapé.

- Je suis désolé chérie. Soupire-t-il, ses mains se posant sur mes jambes qui nous sépare. Je sais que je ne suis pas très présent ces derniers temps...

- Pas très présent ?, répété-je. Tu n'es pas là du tout.

- Clarke...

- Non, écoute, je savais ce qu'incluait ton contrat et, franchement, je pense avoir été très compréhensive. Mais cite moi un moment, un seul, durant la semaine qui vient de s'écouler où nous avons réellement put avoir une conversation toi et moi ?

Il ne répond pas, alors je reprends :

- Je vais t'aider : aucun. Il n'y en a pas un seul.

- Clarke. Répète-t-il.

- Arrête de répéter mon nom comme si c'était une formule magique, merde !, m'exclamé-je en me levant d'un bond.

Mon regard tombe sur l'horloge au mur et ma colère se déculpe : 2h du matin.

- Je suis sûr que tu ne sais même pas ce que tu as oublié aujourd'hui ?, m'enquiers-je en le foudroyant du regard.

Il semble réfléchir et j'imagine totalement ce qui lui passe par la tête : un anniversaire ? Un événement ? Mais rien ne semble lui venir.

- Aujourd'hui, ça fais trois fois que tu loupes le rendez-vous avec l'organisatrice de notre mariage.

- Et merde !, souffle-t-il en se frottant le visage.

- Dois-je y voir un message caché ?

- Quoi ?, s'étonne-t-il.

- Dois-je comprendre que si tu oublies, à chaque fois, de te pointer pour organiser notre mariage c'est qu'en réalité tu ne veux pas qu'on se marie ?

- Absolument pas !, assure-t-il en sautant sur ses pieds. Ecoute Clarke, ce n'est pas comme si on n'était pas déjà mariés.

- Oh, je vois, donc tout ça n'a aucun intérêt à tes yeux ?

- Ce n'est pas ce que j'ai dit !

- Alors quoi ?

- Je veux t'épouser à nouveau. Merde, Clarke, je renouvèlerais mes vœux tous les jours si cela pouvait te rendre heureuse.

- Tu sais ce qui me rendrait heureuse ? Avoir l'impression d'être réellement marié.

- Ne dis pas ça.

- La seule façon dont on communique depuis une semaine c'est par note interposée. « Parti travailler. Bonne journée, je t'aime. ». Cité-je.

- Je suis désolé. Répète-t-il.

Il soupire profondément en s'approchant de moi pour attraper mes mains, puis il dépose son front contre le mien. Je résiste à l'envie de le repousser pour lui hurler dessus car l'envie de le sentir est encore bien plus forte. Comment en est-on arrivé là ? Comment réalise-t-on à un moment qu'on n'a pas embrassé son mari depuis une semaine ?

- Je suis vraiment désolé. Répète-t-il encore dans un murmure.

Il est si proche que son souffle caresse mes lèvres et, à nouveau, j'ai envie de pleurer. Je me détache de lui à regret.

- Comment on est arrivé là ?, murmuré-je.

Il ne répond pas et ça m'énerve d'autant plus.

- On était si heureux, non ? Si... amoureux.

- On l'est toujours. Affirme-t-il. Je le suis toujours. Rectifie-t-il.

- Heureux ou amoureux ?

- Si tu ressens le besoin de poser la question, en effet, je ne sais pas comment on en est arrivé là.

Aussitôt, je m'en veux. Bien sûr que je sais qu'il m'aime, et évidemment que je l'aime. Cela ne serait pas aussi douloureux sinon.

- Désolé. Soupiré-je. Bien sûr que je sais que tu m'aime.

- C'est déjà ça. Plaisante-t-il.

- Je n'ai pas envie de rire, Bel.

- Dis-moi ce que tu veux et je le ferais ?

- Je ne sais pas. J'aimerais qu'on redevienne ce qu'on était.

Je tourne les talons dans un haussement d'épaules, las.

- Où vas-tu ?

- Me coucher. Réponds-je sans me retourner. Il est 2h du matin, je suis fatigué, et j'ai bien trop bus.

Je ne prends même pas la peine de me changer avant de me glisser sous la couette et de la remonter jusqu'à mon menton. Même pas une minute plus tard, je sens le lit s'affaisser derrière moi et le corps de Bellamy se serrer contre le mien, m'enveloppant de sa chaleur et de son odeur. Il dépose un baiser sur mon épaule et souffle :

- Je t'aime tellement, Clarke.

Je comprends ce que cela sous-entends : « Je ne veux pas te perdre ». Mais même si je suis marié à un fantôme depuis une semaine, même si j'ai été déçu qu'il manque trois fois le rendez-vous, même si je l'ai maudit toute la soirée en le traitant de tous les noms, la vérité est que... je serais incapable de le quitter, même si cette semaine devenait notre quotidien. Parce que je l'aime et que ces moments où il me serre fort dans ses bras, je ne pourrais tout simplement pas vivre sans.

- Je t'aime aussi.

OoOoOoO

Le lendemain matin, quand je me réveille, je suis surprise d'entendre du bruit provenant de la cuisine. Je jette un œil au réveil et il est 9h. Je suis encore plus surprise. D'habitude, quand je me réveille, Bellamy est soit déjà partit, soit il dort encore. Je m'extirpe de mon lit et traverse l'appartement pour aller à sa rencontre. Je me fige un instant en découvrant la table dressé pour le petit déjeuner, un plat de pancakes au milieu de deux assiettes.

- Ils ne seront sûrement pas aussi bons que les tiens mais... j'ai voulus essayer.

Mes yeux rencontrent ceux penauds de Bellamy qui semble vraiment mal à l'aise.

- Tu n'es pas au travail ?, m'étonné-je.

- J'ai pris ma journée.

- Vraiment ? Aussi simplement que ça ?

- Je n'ai pas vraiment laissé l'occasion à qui que ce soit de donner son avis.

- Oh...

- Assis-toi. M'encourage-t-il en tirant ma chaise.

Les sourcils froncés, je m'approche prudemment pour venir m'assoir. Aussitôt il s'assoit à côté de moi et nous sert du jus de fruit.

- Bellamy... est-ce que c'est à cause d'hier ?, m'enquiers-je.

- Non. Enfin, oui. Souffle-t-il. L'idée que tu puisse croire que je ne t'aime plus, merde, ça me rend malade.

- Bel...

- Non, ne dis rien, je...

Il se tourne vers moi et plante ses yeux dans les miens, ses mains attrapant tendrement les miennes.

- Clarke... Je suis désolé d'avoir fait passer ma carrière avant toi. Je... Rien ne compte plus que toi, d'accord ?

Je souris. Pas parce que ce qu'il dit me fait plaisir, bien que ce soit le cas, mais parce que son air embarrassé du mec qui n'a pas l'habitude de parler de ce qu'il ressent me donne franchement envie de rire. Mais je ne le fais pas, ce ne serait vraiment pas approprié.

- Alors j'ai posé ma journée. Pour te rappeler à quel point je t'aime et que tu passeras toujours avant tout le reste.

- D'accord. Opiné-je.

- D'accord ?, s'étonne-t-il.

- D'accord.

- Bien... et, s'il te plaît, la prochaine fois que je déconne, n'attend pas une semaine avant de me remettre dans les rails.

Je lui souris. Cette fois je n'ai pas envie de rire, je l'aime tout simplement.

- D'accord. Répète-je.

OoOoOoO

- Une galerie ?, m'étonné-je.

Bellamy me sourit :

- Une exposition. Une promenade dans un parc en déjeunant. Un tour à la patinoire. Et un diner au restaurant. Récite-t-il.

- Je vois, tu sors le grand jeu, hein ?

- Tout à fait, Madame Blake.

- Devrais-je être impressionné, Monsieur Blake ?, rétorqué-je.

Soulagée que nous redevenions enfin ce que nous sommes, je sens le poids qui pesait sur mon cœur s'alléger d'un coup.

- Un tout petit peu ce serait pas mal !, plaisante-t-il.