Note d'auteur 1 : Hey ! C'est avec émotions que l'on vous livre le dernier chapitre de cette traduction. Merci infiniment à vous d'avoir lu, commenté, suivi et mis en favoris. Cette aventure nous a permis de rencontrer des personnes formidables, avec qui on espère rester en contact. Merci de votre compréhension, de votre soutient, de vos encouragements et de votre amour.

Nous allons prendre le temps de corriger les quelques fautes qui se sont glissées au fil des chapitres. Nous espérons que ce chapitre sera à la hauteur de vos attentes.

Disclaimer : Les personnages de Once Upon A Time ne nous appartiennent pas, tout comme l'histoire originale qui appartient à hunnyfresh. Seule la traduction est de nous. Le titre de cette fanfiction est tirée de la chanson Letters From War de Mark Schultz.

Bonne lecture et nous sommes désolées s'il reste des fautes :/


Samedi 10 Mai 2014 – Salle de conférence du Sheraton Laguardia Hotel

« Monsieur Booth, comment réagissez-vous aux différentes opinions qu'ont les gens à propos de votre livre ? Certains disent que vous avez eu de l'audace de faire vivre une relation entre lesbiennes qui fonctionne alors que d'autres n'ont pas été aussi conciliants, ce qui a attisé la controverse dans de nombreuses communautés telles que celle des LGBT et même l'armée. »

August sourit lorsque que les flashs des appareils photos illuminèrent la petite salle de conférence alors qu'il était assis à une table sur une estrade, la couverture de son livre accrochée fièrement derrière lui. La plupart des personnes qu'il connaissait n'avait pas porté beaucoup d'intérêt quand le jeune homme leur avait dit qu'il écrivait un livre ou qu'il faisait des recherches. Il était toujours "en train d'écrire un livre" et s'il voulait rester cloitré dans son appartement pendant des jours entiers et partir à l'improviste de Storybrooke durant des semaines, alors qui étaient-ils pour l'en empêcher. Mais il avait réussit. Voir son nom écrit en majuscule, être l'auteur de cette histoire qui l'avait consumé pendant des années et savoir que son livre avait du succès, c'était trop beau pour être vrai.

Presque.

Il fit mine de réfléchir à cette question qu'on lui avait posé un nombre incalculable de fois pendant les séances de dédicaces et se frotta le menton en choisissant avec soin ses mots. « Il est évident que je suis un homme, mais la controverse à laquelle vous faites référence vient du fait que je suis un homme qui a écrit l'histoire de deux femmes qui tombent amoureuses l'une de l'autre. J'ai tout entendu : le stéréotype de l'homme qui écrit une histoire sexuelle sur une relation lesbienne -ce qui, si je peux me permettre, n'est pas seulement sexuelle; l'homme hétérosexuel qui écrit pour une communauté dont il ne fera jamais partie; le militaire qui trahi le système qu'il est supposé représenter. Qu'est-ce que je leur répond ? Je répond à ces gens de lire ou de relire l'histoire parce qu'en temps qu'écrivain, je cherche seulement à raconter la meilleure histoire possible, et c'est exactement ce qu'est The Next Mile. Il y a des problèmes dans ce roman que la plupart des personnes refuse d'admettre, d'affronter. Pas seulement parce qu'il s'agit d'une femme engagée dans l'armée, mais parce qu'elle aime aussi les femmes. Ce qui se cache derrière tout ça montre un monde dont beaucoup de personne ne connaissait pas l'existence, et en saisissant l'opportunité qui m'a était donnée en temps qu'homme hétérosexuel, de race blanche et ex-soldat, j'ai pu vous montrer ce monde. Est-ce que ça aurait dû être quelqu'un de bien plus impliqué dans ces communautés ? Absolument.

Je dois admettre que le lynchage potentiel auquel j'aurais du faire face une fois que le public se serait intéressé à l'auteur derrière le livre m'a fait hésiter, mais ça a aussi était ce qui m'a permit d'avancer dans la bonne direction pour m'assurer que les histoires d'amour du garçon-qui-rencontre-une-fille sont bien trop formatées et enjolivées. Je suis bien loin d'être capable d'écrire sur deux femmes dans une relation amoureuse, mais l'essence même de cette histoire méritait d'être racontée. »

Le journaliste acquiesça fermement et se rassit pour taper ses notes sur son iPad. Sur le côté, l'agent d'August, Malinda, une jeune femme Trinidadienne* dans un tailleur, crispée, les cheveux attachés en un chignon impeccable avec des lunettes vintages et plus méticuleuse qu'une certaine mairesse qu'il connaissait, tapota sa montre, un cadeau venant d'August à l'occasion de son premier chèque, parce que, bien qu'elle soit stricte, elle était aussi adorable. Le jeune homme se pencha vers son micro, passa du regard la foule de journalistes, de photographes, des fans et de chahuteurs avant de sourire et de s'excuser. « J'ai le temps pour une dernière question. »

Une multitude de mains se levèrent, journalistes et blogueurs espérant avoir le droit à cette dernière question pour leur papiers avant que le modérateur ne choisisse une jeune fille, certainement une collégienne avec une mèche violette dans ses cheveux et le sourcil percé, qui avait l'air bien plus timide que ce que son look excentrique laissait supposer. Elle serra le micro dans une main et prit soin d'éviter les regards envieux des journalistes expérimentés avant de se racler la gorge et de sourire à August. « Bonjour, Monsieur Booth. Je voulais d'abord vous dire que j'adore votre livre. Une fois ouvert, je n'ai pas pu m'en défaire. C'était tellement rafraîchissant d'entrer dans une librairie et de voir dans la liste des bestsellers un livre racontant l'histoire de personnes comme moi. »

« Merci. » Sourit August. « Comment est-ce que tu t'appelles ? »

« Sam. Samantha Chan. »

« Je suis content qu'il t'ai plu, Sam Chan. »

Les joues de la jeune fille se tintèrent de rouge et elle ri doucement. « Je me demandais seulement comment l'inspiration vous était venue ou ce qui vous a poussé à vous lancer dans l'écriture ? »

Le sourire sur le visage de l'auteur aurait pu être décrit comme un sourire satisfait. C'était une question qu'on lui avait beaucoup posé et la réponse habituelle qu'il donnait aux journalistes curieux, c'était que toute histoire d'amour devrait être racontée ou qu'il était temps que les histoires de ce genre soient plus représentées dans les médias. Bien que vrai, et alors qu'il maintenait fermement cette idée, cette fois, alors qu'il souriait à Sam Chan, sa réponse toute-faite fut jetée à la poubelle quand Malinda lui fit de nouveau signe qu'il était temps d'y aller. « Et bien. » Commença August avec ironie. « Disons simplement que j'ai loupé mon mariage avec l'inspiration. »


August remercia sa bonne étoile. Son avion n'avait pas eu de retard et la voiture qu'il avait demandé l'attendait quand il était arrivé à Portland. Il s'était montré malin et avait changé son jean et son tee-shirt pour un costume dans les toilettes de l'avion. Il passa le panneau Bienvenue à Storybrooke et accéléra vers le petit port de plaisance pour se rendre directement à la cérémonie. Le parking ne constituait pas un embouteillage en soi mais les voitures qui y stationnaient le remplissaient presque entièrement. Sa montre sur le tableau de bord acheva une nouvelle minute alors qu'August hésitait à garer son hybride entre une Toyota Camry et un break. Après réflexion, et après avoir longuement hésité à simplement abandonner sa voiture pour se diriger vers la salle de réception face à l'océan, August se souvint de sa condition et sourit lorsqu'il entra dans le parking pour handicapés et plaça sa vignette sur le tableau de bord.

Il contourna la terrasse où quelques invités s'étaient rassemblés pour fumer ou simplement pour discuter. La cérémonie devait commencer dans une dizaine de minutes, et il pouvait déjà entendre plusieurs voix l'accuser d'avoir faillit être en retard. En ouvrant les portes battantes de l'entrée principale, le jeune homme fut accueilli par la moquette cozy de la salle de réception, salle dont les meubles étaient principalement fait de bois et où étaient exposés les trophées du club nautique qui s'y réunissait. Dans la pièce étaient disposées des tables où de petits vases contenant des roses rouges et pourpres était illuminés à leurs bases par les lampes LED. Des photographies d'Emma, de Regina et même d'Henry étaient accrochées aux murs, des instants de vie capturés au bon moment, alors qu'un autre cliché du couple bordé par une quinzaine de centimètres de papier vierge maintenant griffonné des vœux et des félicitations des invités était placé sur un chevalet à l'entrée. Au centre de la pièce se trouvait un grand escalier menant au seconde étage de la salle de réception. Il était illuminé par des guirlandes électriques enroulées autour de la rambarde et décoré par des rubans pourpres et des fleurs rouges. August faillit s'arrêter pour admirer la vue puisque qu'il n'avait pas pu assister au dîner de répétition, mais il devait trouver la loge d'Emma, et vite. Il se tourna de façon hasardeuse et cria lorsqu'il heurta quelqu'un. Les injures flottèrent dans l'air.

« Regardes où tu vas mon gars ! »

Une réplique effrontée lui vint à l'esprit avant qu'il ne regarde réellement la personne qu'il venait de heurter. Une femme, petite, à la peau claire, les cheveux auburn attachés dans un chignon décoiffé avec quelques mèches entourant son visage, tenait soigneusement dans ses mains une composition florale. Elle marmonna quelque chose, visiblement irritée, alors qu'elle réorganisait les Lys rouges et pourpres, tout en se retenant d'insulter celui qui n'était pas capable de regarder où il allait. Quelques pétales tombèrent de l'arrangement floral et vinrent se poser sur sa robe moulante noire, bien trop courte pour cet événement. Emma pouvait attendre, décida August.

« Désolé. » Il pencha timidement la tête et sourit. « Je ne regardais pas où j'allais. »

Elle leva finalement la tête et regarda sans subtilité son costume sur mesure, sa veste pourpre s'accordant parfaitement avec son nœud papillon. Un sourire apparut sur ses lèvres bordeaux. « Vous êtes en retard ou bien perdu ? »

Son accent australien était flagrant maintenant, et August fit un pas vers elle. « Un peu des deux. Je suis le Témoin et je ne suis pas fichu d'arriver à l'heure. »

La beauté à l'accent rit. C'était un rire profond et machiavélique et August fut finalement heureux d'être arrivé avec un peu de retard. « Je suppose que tu es le témoin de la blonde. Elle est dans la pièce au fond à gauche. »

Il se retourna pour regarder l'endroit qu'elle indiquait mais lorsqu'il tourna rapidement la tête pour la remercier, elle avait déjà passé les portes battantes et se dirigeait vers la terrasse. Elle lui sourit à travers la fenêtre et pencha la tête pour le faire bouger. August ricana et trottina jusqu'à la loge d'Emma, arrivant juste à temps pour voir la porte s'ouvrir sur Ruby, portant une petite robe pourpre, un bouquet de roses rouges à la main et une expression de dédain sur le visage.

« Tu es en retard. » La brune fixa August et le jeune homme se pencha pour l'embrasser sur la joue avant d'entrer dans la pièce.

« J'aime soigner mon entrée. » Il acquiesça et posa sa main sur l'épaule de Neal qui était assis sur une chaise dans le coin, portant lui aussi un costume. « Où est Emma ? »

« August ? » La voix d'Emma, légère mais confiante, fit écho derrière le paravent. Il s'avança et vit au pied du paravent un vanity contenant un boucleur et une quantité incroyable de maquillage. Il frappa contre le bois avant de passer la tête quand elle l'y autorisa.

Le sourire sur son visage n'était rien comparé à celui d'Emma.

August avait vu Emma en robe seulement quelques fois, la plus récente étant à l'occasion du gala annuel de Noël de Storybrooke, où le soldat qui avait opté pour une robe de cocktail à longue manches souriait, heureuse, aux côtés de sa femme. Bien-sûr, les deux femmes attendaient impatiemment la légalisation du mariage pour tous dans le Maine. C'était romantique, vraiment, quand August avait entendu l'histoire l'après-midi même après qu'elles se soient rendu devant un juge et signé le certificat de mariage. Emma avait réveillé Regina à l'aube, et, bien qu'à moitié endormie, Regina avait su avec exactitude ce que la jeune femme allait lui dire.

« Épouses-moi. » Avait murmuré Emma dans un baiser, les yeux grands ouverts. Pas de bague, seulement son amour à l'état pur.

Elles étaient officiellement mariées depuis plus d'un an, mais renouveler leurs vœux pour leurs amis et leurs familles avait été planifié au moment même où elles étaient devenues Swan-Mills. August avait été déçu de ne pas être là pour assister à l'union officielle des deux femmes, mais se tenir devant Emma quelques minutes avant qu'elle ne monte les escaliers pour déclarer au monde entier son amour pour Regina effaçait sa déception.

Emma se tenait devant le paravent, à côté d'un petit fauteuil. Ses cheveux tombaient en cascade sur ses épaules, légèrement bouclés et dont une partie était attachée avec une broche en forme de fleur. Le maquillage n'avait jamais été une priorité pour la jeune femme qui n'en avait jamais utilisé pendant son adolescence et pour qui ça s'était révélé peu pratique pendant son déploiement, mais le fond de teint et l'ombre à paupière rose pâle sur ses yeux les faisait briller. La cicatrice courant le long de sa joue s'était légèrement estompée au fils des ans, mais ce n'était rien comparé au sourire étincelant de la blonde. Sa robe était simple, sans toutes les extravagances que la plupart des mariées pouvaient ajouter à leurs robes, mais c'était ce qu'Emma désirait. Le bustier était coloré, en dentelle superposée, s'accordant parfaitement avec la fleur dans ses cheveux. Le reste de la robe était quant à lui en satin et lui arrivait aux chevilles. La dentelle, drapée sur le satin, longeait le décolleté du corset et recouvrait l'épaule d'Emma. August savait qu'elle était encore parfois embarrassée par sa prothèse, mais elle semblait se moquer du regard du monde. Le seul bijou qu'elle portait était un pendentif, niché au creux de sa clavicule, qui valait bien plus que le plus précieux des diamants.

Les larmes perlèrent au coin des yeux du jeune homme et sa gorge se serra. Ça. C'était trop beau pour être vrai. Sa petite sœur allait se marier. Pendant plus de quinze ans, il avait regardé une adolescente têtue se transformer en cette femme forte et magnifique, mais maintenant qu'il se tenait devant elle, le jour de son mariage -gagner au loto n'était rien comparé au sentiment de joie qu'exprimait Emma.

« Alors ? » Demanda la jeune femme avant de prendre le bouquet de Lys pourpres posé sur le petit fauteuil pour parfaire son look.

Une larme roula sur sa joue et Ruby lui donna un petit coup pour le faire bouger. Il se plaça devant elle, et sans dire un mot, la fit tourner sur elle-même. Il se pencha sur le fauteuil, s'empara de la pince qui tenait son voile et déplia délicatement la mousseline. D'un geste sûr, il clippa le voile juste en dessous de la broche, et alors qu'August arrangeait légèrement le tulle, Emma tourna doucement dans ses bras avec un sourire larmoyant.

« Tu... » Commença le jeune homme en déposant un baiser sur le front de la blonde. « Tu partages la première place dans la catégorie de la plus belle mariée. »

Emma ri et haussa les épaules. « La seconde plus belle mariée. »

« Mon Dieu, tu t'es déjà fait battre. » Grogna August.

Emma ri une nouvelle fois et l'attira vers elle pour un câlin, auquel le jeune homme répondit rapidement. « J'avais peur que tu ne viennes pas. »

« Et manquer l'opportunité de voir ma petite sœur prendre la meilleure décision de toute sa vie ? » S'enquit August en caressant le menton de la blonde. « Jamais. »

« On commence bientôt, les gars. » Appela Neal. La porte s'ouvrit, laissant le son étouffé d'une musique instrumentale provenant de l'étage envahir la pièce.

August tendit un bras vers Emma et sourit lorsque la jeune femme le prit. « Allons rendre ça officiel. »


Petite fille, Emma n'avait jamais était le genre d'enfant à mettre une taie d'oreiller en guise de voile dans ses cheveux, à tenir un bouquet fait de papier toilette et à traverser l'allée imaginaire d'une église pour rejoindre son Prince (ou sa Princesse) Charmant(e). En fait, elle avait beaucoup plus souvent imaginé ses funérailles que son mariage, parce qu'au moins, elle était sûre que ça arriverait.

Écrire à Regina avait tout changer.

Depuis presque treize ans, les vies de Regina Mills et d'Emma Swan s'étaient croisées avec tellement de minutie qu'on aurait pu croire que les Moires* elles-mêmes avaient entrelacé leurs vies l'une à l'autre. Les cinq dernières années avaient été empreintes d'émotions pour la petite famille. Non seulement Emma avait continué de souffrir du syndrome de stress post-traumatique, mais Regina -et Henry- avait vu s'effondrer l'idée d'acceptation qu'ils avaient mis si longtemps à construire après le retour d'Emma. Aucun des Mills ne s'en étaient plaint, même si quelques fois, Emma craignait qu'ils ne lui en veuillent. Le Docteur Hopper avait exprimé ses inquiétudes quant à ces retrouvailles hâtives, mais la famille était plus que prête à franchir toutes les étapes pour apprendre à se connaître à nouveau.

Les sessions de thérapie -individuelles, en couple ou en famille- avaient lieu chaque semaine. Henry avait mit fin à ses sessions six mois après le retour d'Emma, le petit garçon étant encore persuadé de la magie des miracles, et les sessions en couple s'étaient faites de plus en plus rares, jusqu'à cesser complètement l'année passée. Cependant, chaque semaine pendant presque quatre ans, Regina conduisait Emma chez un thérapeute à Portland beaucoup plus apte à aider Emma dans sa transition après son séjour à Brookhaven. Pendant la plupart des sessions, Regina s'asseyait dans la salle d'attente, feuilletait nerveusement le livre qu'elle avait toujours dans son sac jusqu'à ce qu'Emma ne ressorte, vidée de toute émotions ou silencieuse et distante sur le trajet du retour. Les heures passées à étudier des livres spécialisés, les recherches sur Internet, les discussions avec Archie avaient permis à Regina de parfaire son sens de la communication afin qu'elle puisse épauler et soutenir la blonde quand elle en avait besoin.

L'anniversaire de sa capture était toujours très dur pour les deux jeunes femmes, et quelques fois, pendant la nuit, Regina se réveillait brusquement et secouait Emma seulement pour voir ses yeux s'ouvrir et sa poitrine se soulever, mais les chansons de Noël qu'Henry diffusait dans toute la maison et le gui qu'August accrochait sans aucune subtilité les aidait à faire disparaître leur anxiété. Avec le temps, Emma avait espacé ses rendez-vous avec son thérapeute, se rendant aux sessions seulement tous les deux ou trois mois. Communiquer avec lui et avoir la confirmation qu'elle était sur la bonne voie était tout ce dont elle avait besoin lorsque ses peurs et ses incertitudes prenaient le dessus sur elle ou sur Regina.

Malgré les épreuves, les deux jeunes femmes étaient restées unies. Les nuits où les cauchemars d'Emma étaient trop réels, Regina était à ses côtés, caressant son visage pour lui rappeler qu'elle était en sécurité. Quand Regina était dépassée par le stress et s'en prenait à tout le monde, rouvrant quelques fois de vieilles blessures dans sa colère, Emma la prenait dans ses bras, lui masser les épaules et lui rappeleait qu'elles étaient ensembles maintenant.

Elles sortirent de nouveau. Dîners, jeux, elles étaient même retournées au ciné parc. Ça n'avait été qu'une tentative au début, comme lorsque l'on essaie de raviver une flamme, conscient que d'y mettre trop d'entrain ruinerait nos chances mais elles avaient réussit à se connaître de nouveau l'une l'autre. Elles s'étaient disputées, bien plus souvent que d'habitude, parce que Regina se montrait bien trop protectrice quand Emma sortait, et la blonde s'obstinait à vouloir être forte devant sa famille. Pendant chacune de leur dispute, elles s'aimaient deux fois plus parce que le temps qu'elles auraient dû passer ensemble leur avait été volé et qu'elles avaient apprit la leçon. Il y avait eu les voyages en famille au Québec, les cérémonies de Scout d'Henry, la fabrication des costumes d'halloween : Jim Hawkins, John Silver, Capitain Amélia et Docteur Doppler. Rattraper le temps perdu était l'un de leur passe-temps préféré.

La famille qu'Emma avait cherché, la famille à laquelle Regina aspirait fut réunie lorsqu'Henry eu dix ans. Il avait fait asseoir Emma et Regina de façon très formelle autour de la table de la cuisine et leur avait tendu des carnets avec des photographies et des anecdotes décrivant les raisons pour lesquelles il devrait être adopté par Emma, si elle était d'accord, bien entendu. Emma avait sourit face à son courage mais l'expression de son visage laissait deviner ses émotions. Regina, fière d'avoir élever un petit garçon si organisé, avait déposé un baiser sur la tempe de son fils et avait regardé la blonde, s'alliant silencieusement à la cause du petit garçon.

Henry était officiellement devenu le premier Swan-Mills à la fin de l'été.

Appelez ça le destin, un bon timing ou simplement un coup de chance, mais le bonheur enfantin qu'avait ressenti Emma lui avait donné la sensation que tout ce qu'ils avaient traversé -chaque balle, chaque lettre, chaque seconde passée loin les uns des autres- en avait valu la peine.

Aujourd'hui, elle pourrait dire au monde entier qu'elle aimait Regina et personne ne pourrait l'arrêter.

Emma qui attendait dans sa loge tremblait d'excitation alors que Ruby sortait et montait les escaliers. Pas de doute qu'Henry, qui était chargé des anneaux bien que le garçon préférait qu'on l'appelle le Meilleur Garçon d'Honneur, était déjà arrivé à l'étage et attendait près de la porte-fenêtre donnant vue sur l'océan. Un moment passa et des talons claquèrent sur les marches. Tina, devina Emma. Après quelques secondes, Neal posa sa main sur le bras de la blonde avant de sortir à son tour de la loge.

« Bientôt. » Murmura August dans une tentative d'apaiser son agitation et ils entendirent Kathryn monter elle-aussi les escaliers. Le jeune homme se tourna vers Emma et lui fit un clin d'œil avant de se pencher vers elle et de poser un baiser piquant sur sa joue et de s'éclipser de la pièce pour suivre la Demoiselle d'Honneur de Regina.

Son cœur battait la chamade à présent et ses joues lui faisaient mal à force de sourire, parce que dans quelques minutes, elle monterait les escaliers et attendrait aux cotés de sa famille que Regina vienne la rejoindre. Leur relation était loin d'être conventionnelle, et même leur mariage, qui avait eu lieu devant un juge avait été le fruit d'un coup de tête, alors ce mariage serait célébré dans les règles de l'art. Emma n'avait pas vu Regina depuis la nuit passée, et la séparation à la veille de leur mariage avait été plus dure que ce qu'elle aurait imaginé. Ruby avait accueillit Emma et Henry chez elle pour la nuit, pendant que Regina, Tina et Kathryn étaient restées au manoir. Aucune des amies ou même Henry n'avaient pu séparer les deux jeunes femmes de leurs téléphones portables cette nuit-là. Le couple s'assurait mutuellement que tout allait bien et avait même oser tenté un coup de fil pour se souhaiter bonne nuit. Un rapide coup de téléphone qui s'était transformé en une conversation chuchotée sur leur excitation avant qu'elles ne laissent le silence s'installer et qu'elles ne s'endorment en écoutant la respiration de l'autre.

Ses mains tremblaient avec l'anticipation, mais Emma se rappela que ce n'était plus qu'une question de minutes avant qu'elle ne puisse voir son épouse. La musique instrumentale diffusée pour la cérémonie changea. Inspirant profondément, Emma redressa les épaules et sortit de la loge. Elle faillit jeter un œil dans la loge de Regina, juste pour rassurer la brune avec un clin d'œil mais se ravisa, se tourna vers les escaliers et commença son ascension en relevant l'ourlet de sa robe. Emma s'arrêta à l'entrée de la salle de banquet, décorée de lanternes de papiers assorties à leur thème. Les invités se levèrent, souriant en la voyant. Quelques uns avaient déjà les larmes aux yeux, tandis que d'autres, tout spécialement Graham, montra son enthousiasme avec un pouce en l'air.

Emma gloussa en le voyant mais garda sa prestance alors qu'elle traversait l'allée. Après toutes ces années à vagabonder ça et là, ça lui semblait toujours surréaliste d'avoir autant d'amis proches, mais alors qu'elle souriait aux hommes vêtus de leurs uniformes militaires assis en face d'elle, Emma se demanda comment elle avait pu en douter un jour.

A sa droite, Henry qui, du haut de ses treize ans, portait un costume presque identique à celui d'oncle August était débout aux côtés de Tina et de Kathryn, et lui souriait à pleines dents. Emma fit un signe de tête à Archie, l'hôte de la cérémonie, parce que Regina et elle avaient décidé que le thérapeute serait parfait dans ce rôle puisque qu'il les avait aidé à guérir tout au long de leur périple. Elle s'arrêta et se plaça à côté d'August, de Neal et de Ruby, debout sur la gauche avant de se tourner vers la foule d'invités.

« Prête, Mama ? » Lui chuchota à l'oreille Henry, sur la pointe des pieds.

Elle lui fit un clin d'œil et se pencha en avant lorsque la musique changea, son sourire s'agrandissant d'impatience.

Regina commença son ascension des escaliers, et rien que ça coupa le souffle d'Emma. Elle avait toujours trouver la brune magnifique, même le jour où elle l'avait heurtée au restaurant, mais alors que le visage de Regina se dessinait peu à peu, ses yeux rivés sur les siens, et un sourire tellement grand que celui d'Emma paraissait n'être qu'une grimace, la seule pensée cohérente qui vint à l'esprit de la blonde fut -wow.

Les cheveux de Regina étaient attachés en un chignon classique et sa frange était coiffée sur la droite, encadrant son visage. Elle avait les épaules nues, et autour de son cou pendaient les plaques militaires accrochées par une chaîne en argent. Emma, après les avoir récupérées du cou de Regina qui les avait gardées pendant toutes ces années avait décidé de les lui donner. Regina ne les avait plus enlevées depuis.

Emma avait toujours été comme attirée par les lèvres rouges de Regina. Aujourd'hui ne faisait pas exception et Emma du se forcer à rester immobile près de la fenêtre, comptant chaque pas qui la séparait de Regina. Sa robe était toute aussi élégante que la jeune femme. La couleur champagne et le style sirène donnait l'illusion que la robe était peinte sur le corps hâlé de la brune. Quelques mois auparavant, Emma avait demandé à Regina à quoi ressemblait sa robe, mais la brune avait secoué la tête tout en lui rappelant que la tradition lui interdisait de la voir avant le mariage. La blonde l'avait alors taquinée en lui répondant que si elles se montraient à la cérémonie dans la même robe, ce serait de sa faute. Regina était absolument éblouissante dans sa robe, mais Emma ne réussit qu'à se concentrer sur la jeune femme qui s'approchait et qui tendait la main pour prendre la sienne.

« Salut. » Murmura Emma en posant son front sur celui de la brune.

« Salut. » Sourit Regina avant de l'embrasser rapidement.

Archie se racla la gorge et leur rappela la foule qui se tenait devant elles. Lorsque les invités furent assis, le thérapeute ajusta son nœud papillon et commença. « Bonsoir, amis et famille de Regina et d'Emma Swan-Mills. Il m'a été demandé aujourd'hui de présider cette cérémonie de renouvellement de vœux pour que ces deux jeunes femmes puissent partager avec vous leur union. J'étais tellement heureux lorsqu'on m'a demandé d'être l'hôte de cet événement, et c'est avec le plus grand des honneurs que j'ai accepté. J'ai eu le privilège d'être le témoin de toutes les épreuves qu'a traversé ce jeune couple pendant ces dernières années, mais dans toutes ces batailles, j'ai vu leur amour renaître et s'épanouir. »

Il prit un moment pour sourire aux deux jeunes femmes avec une telle affection qu'on aurait pu croire à un père faisant ses adieux à son enfant partant pour l'université. « Emma, Regina, vous avez déplacé des montagnes, pas seulement l'une pour l'autre, mais aussi pour vous-même. Votre amour est fort, profond et véritable, et je me joins à toutes les personnes présentes aujourd'hui pour vous souhaiter le meilleur. »

Emma sourit et se rapprocha de la brune lorsqu'elle sentit Regina poser sa main sur son biceps avant de laisser Archie continuer. « Le couple a préparé ses vœux aujourd'hui, alors- » Au hochement de tête d'Emma, Archie se tourna vers la brune pour lui faire signe de parler. « Regina. »

Regina tendit son bouquet à Kathryn et Emma fit de même avec August et les deux jeunes femmes se prirent par la main. Le minuscule espace entre elles permit que leurs mains se balancent doucement, mais Emma fut incapable de détacher son regard des yeux chocolats brillants comme deux pépites d'or.

« Emma. » Commença Regina avant de s'arrêter pour sourire. La blonde sourit à son tour et lui serra la main pour l'encourager. « Emma, en repensant à la façon dont nous nous sommes rencontrées, je me souviens t'avoir dit que ta famille devait être tellement fière de toi. Nous le sommes. Tu es une battante. Je n'arrive même pas à comprendre comment on en est arrivé là. Mais je sais pourquoi. Notre relation est loin d'être conventionnelle, mais ça fonctionne. Je n'irais pas jusqu'à dire que ça a été facile- » Regina s'interrompit. La foule se mit à rire et Emma haussa les épaules. « Dieu sait que ça n'a pas été facile. Mais ce dont je suis certaine, c'est que pour être avec toi – pour former une famille- ça en valait la peine. »

« Je t'aime. » Regina prit une grande inspiration, les yeux brillants de larmes. « Je t'aime tellement. Je t'aime quand on se dispute. Je t'aime quand tu es triste. Je t'aime quand tu es de sortie. » Elle renifla et les larmes roulèrent sur sa joue avant qu'Emma ne les essuie. Regina prit de nouveau la main de la blonde dans la sienne et la posa sur sa poitrine, contre son cœur. « Tu auras toujours une place ici. Il y aura toujours de l'amour, de l'acceptation, et du soutient. Il y aura de bons et de mauvais jours, mais ce seront des jours passés ensemble. Je suis tellement fière de me tenir près de toi, et je suis consciente de la chance que j'ai d'avoir trouvé une mère merveilleuse pour notre fils, une amie et une épouse. Peu importe ce que la vie mettra au travers de notre chemin, je sais que l'on pourra tout surmonter. »

Emma ne réalisa pas que c'était cette fois son visage qui était inondé de larmes jusqu'à ce que Regina ne pose sa main sur sa joue et ne les essuie avec son pouce. La blonde lui saisit le poignet et déposa un baiser sur le dos de sa main. Son corps tremblait d'excitation et de surprise. Treize ans étaient passés et Emma n'arrivait toujours pas à réaliser que Regina la voulait, elle. Mais elle savait. Regina qui veillait tard le soir avec elle parce qu'Emma ne pouvait pas dormir, Regina qui l'appelait en milieu de journée seulement pour savoir comment elle allait, Regina qui se lovait contre elle même après qu'elles se soient disputées à propos de quelque chose de ridicule comme la vaisselle. Emma savait.

« Je ne suis pas du genre à pleurer si facilement. » Se défendit Emma qui passa son petit doigt sous ses yeux, en faisant attention à son maquillage. August chuchota un "oui bien-sûr" et la blonde leva les yeux pour tenter de regagner sa prestance mais ne put détacher son regard de Regina.

« Un homme sage m'a dit un jour. » Commença Emma en jetant un regard en coin à August avec un sourire narquois. « Qu'il n'y avait pas de bon ou de mauvais moment. Que le temps continuerait de s'écouler que je le veuilles ou non, et qu'il fallait que je crée le bon moment. C'est la raison pour laquelle nous nous sommes mariés à la seconde où c'est devenu légal. »

La foule rit une nouvelle fois et Regina hocha la tête.

« Si j'ai appris une chose depuis que je suis née, c'est qu'il avait raison. Il faut tenter notre chance. Même lorsque les enjeux sont énormes ou que tout est contre nous. Il suffit d'essayer. La Emma du passé se serait montrée méfiante d'avoir à écrire à une étrangère, mais cette étrangère est devenue mon amie, puis ma meilleure amie, puis ma petite-amie, et maintenant ma femme. Peu importe que ce soit le bon ou le mauvais moment, tout ce que je sais c'est que j'ai attendu toute ma vie pour avoir une chance de rencontrer quelqu'un comme toi, Regina. »

Un "aww" collectif commencé par Ruby se répandit dans la foule et fit écho dans la pièce. Emma rougit et Regina gloussa face à son embarras.

« Je sais qu'il en est de même pour toi. Regardes-nous. Je te promet de toujours être à tes côtés, même si tu ne peux pas me voir. Je serais ton roc, ta confidente, ton amie et ta femme pendant aussi longtemps que tu me le permettra. Je t'aime, et j'ai hâte de passer le reste de ma vie avec toi et notre fils. »

Comme par enchantement, Henry apparu entre elles et leur tendit les alliances. Les deux jeunes femmes prirent les anneaux et firent câlin à Henry avant de déposer un baiser sur ses joues. Sans se quitter des yeux, elles firent glisser les bagues sur le doigt de l'autre avant de s'embrasser tendrement.


Les invités applaudirent en suivant les épouses ainsi que leurs familles dans les escaliers menant au hall inférieur où les boissons et les hors-d'œuvre étaient servis tandis que les employés s'affairaient à retirer les chaises où avaient eu lieu la cérémonie pour les remplacer par des tables pour le dîner. August fut le second à féliciter le couple, après Henry bien-sûr. Emma, Regina et Henry s'étaient collés les uns aux autres pour un autre câlin dès l'instant où ils eurent descendus les escaliers.

Les photos furent prises. De vieilles amitiés se renouèrent. De nouvelles amitiés furent créées. Emma et Regina n'avaient jamais eu l'air si heureuses. Le photographe emprunta la famille Swan-Mills pour prendre des clichés sur la plage ce qui permit à August de trouver dans la foule d'invités la beauté à l'accent qu'il avait heurté plus tôt.

Marquant un rapide arrêt à l'open bar, il évita de justesse Denise, la petite fille de Neal âgée de trois ans, qui se mit à rire et à courir vers Aliya. Le jeune homme sourit aux deux petites filles qui portaient des robes bleues et dont les cheveux avaient été tressés. Son sourire s'agrandit lorsqu'il se souvint que Neal s'était plaint d'avoir de trop gros doigts pour tresser les cheveux de ses filles, mais Tamara l'avait forcé à apprendre.

Atteignant le bar, il tomba nez à nez avec Ruby qui, à en juger par ses yeux, faisait partie des personnes qui avaient commencé à boire. Graham, maintenant délégué au poste de co-Shérif après une crise cardiaque qui l'avait forcé à rester derrière un bureau, demandait déjà un autre verre.

« Tu as l'air heureux, Sergent. » Lança Ruby en lui tapotant l'épaule avant de s'appuyer contre le bar. « Je vais même te laisser me payer un verre. »

Il rit et demanda au barman deux rhum coca. « Tu es déjà saoule ? Il est à peine dix-huit heures. »

« S'il-te-plaît. » Supplia la serveuse en prenant le dit verre. « Je veux seulement me donner du courage. »

« Oh. » Le jeune homme fronça les sourcils, intrigué. « Qui est l'heureux élu ? »

Un timide "excusez-moi" se fit entendre entre eux. August et Ruby se reculèrent pour laisser se faufiler jusqu'au comptoir une jeune femme à la peau claire et aux cheveux auburn qui commanda au barman un soda. Réalisant sa chance, August sourit et tenta de pencher la tête pour attirer l'attention de la beauté à l'accent, mais elle était déterminée à prendre sa boisson. Quand elle se retourna pour s'en aller, August remarqua que Ruby regardait la jeune femme de la même façon - lui souriant timidement aussi. Les joues de la beauté à l'accent se tintèrent de rouge et elle sourit à son tour.

« Non. » L'avertit immédiatement August.

« Quoi ? » Ruby tourna rapidement la tête vers lui après avoir regardé la jeune femme partir, et réalisa soudainement. « Non, je penses qu'elle me préfère. »

« On s'est rencontrés quand je suis arrivé. »

« On a parlé pendant un moment et on a aidé Emma et Regina à choisir l'arrangement floral. Tu ne connais même pas son nom ! » S'exclama Ruby d'un air pétulant.

Avant qu'August ne puisse répondre, un accent familier se fit entendre par dessus la musique.

« Ruby ? » Le jeune hommes ouvrit de grands yeux quand il vit non pas une, mais deux beautés à l'accent. Il n'avait pas réalisé que celle qui s'était faufilée entre eux quelques secondes auparavant portait une robe d'un style différent, fluide et bien plus traditionnelle.

Ruby sourit et retourna son attention vers la fleuriste. « Eh Belle. »

« C'est ma sœur, Lacey. » Présenta Belle, bien que les yeux de Lacey étaient rivés sur August et que la jeune femme arborait un immense sourire. « Elle va rester pendant quelques mois pour m'aider moi et mon père à la boutique. »

Doucement, August et Ruby se tournèrent l'un vers l'autre, agréablement surpris. « Lacey. » Commença Ruby en poussant légèrement le jeune homme vers elle. « Je te présente August. »

Le quatuor s'éloigna du bar et Tina remarqua la lueur machiavélique dans les yeux de Ruby. La professeur d'école secoua la tête et attrapa Kathryn par le bras pour les amener vers le bar. « Je pensais qu'on s'étaient mises d'accord pour ne pas draguer quelqu'un pendant ce mariage. »

« Ce n'était valable que pour toi. » Kathryn se pencha sur le comptoir pour commander.

« Moi ? » Demanda Tina, d'un air consterné. « Qu'est-ce que j'ai fais ? »

« Las Vegas. »

Deux mots qui stoppèrent la jeune femme blonde dans son élan et ses joues se tintèrent de rouge. Elle marmonna quelque chose ce qui fit rire Kathryn et croisa les bras d'un air accusateur. « Et toi alors, qu'est-ce que tu fais ? Ça va faire bientôt un an que tu as arrêté de voir Oliver. »

« Est-ce que je pourrais être juste célibataire au moins une fois ? » Kathryn tendit la main sans regarder pour prendre sa boisson seulement pour la retirer vivement après avoir sentit des doigts autour de son verre.

« Oh, je suis désolé, Mademoiselle. » Une voix, profonde et douce avec un léger accent du Sud se fondit en excuses, mais Kathryn y fit à peine attention quand elle vit l'homme, grand, les cheveux courts et qui faisait partie des trois hommes qui portaient leurs uniformes militaires. « Je pensais que c'était mon verre. »

Kathryn, malgré son franc parler et sa rapidité d'esprit, resta bouche bée et le jeune militaire mignon sourit timidement, avant de passer une main sur sa nuque. « Vous avez de bon goûts, Mademoiselle... ? »

« Désolée, Holt, F. » Répondit Tina en lisant son nom cousu sur la poitrine du jeune homme avant de lui tapoter le bicep d'un air désolé. « Pas de drague pendant un mariage. »

Elle prit Kathryn par le bras et plaça son verre dans la main de la brune.

« Non, ça ne s'applique qu'à toi ! » Se plaint Kathryn en regardant par dessus son épaule pour faire la moue.

Elles passèrent devant August, adossé contre un mur et en pleine conversation avec Lacey. La jeune femme avait passé sept mois en Australie avec sa mère, mais voyageait en Europe depuis ses dix-sept ans. Son histoire pouvait rivaliser avec celle d'August. Pendant qu'il s'épanouissait en Thaïlande, elle faisait de la randonnée le long du mur de Berlin. Pendant qu'il s'entraînait dans le désert, elle plongeait du haut d'une falaise et nageait avec les raies manta. August fut immédiatement passionné. Si c'était ce qu'Emma ressentait pour Regina, alors il était prêt à signer.

« Oncle August ! » Henry, presque aussi grand que lui, passa un bras autour des épaules du jeune homme en guise de salutation. Lacey, sentant que leur discussion était momentanément interrompue, pencha gracieusement la tête et s'éclipsa. « Mes mamans t'auraient tué si tu avais été en retard. »

August attrapa une flute de champagne sur le plateau que tenait un des serveurs et haussa les épaules. « Le mariage se serait déroulé avec ou sans moi. »

« Oui, mais elles te l'aurais rappelé jusqu'à la fin de tes jours. » Le garçon tendit le bras pour prendre à son tour une flute de champagne, mais August fut plus rapide et entraîna Henry loin de tout alcool.

« Bien essayé. » Le taquina le jeune homme.

« Juste un ? »

August considéra sa demande pendant un long moment, son regard passant de son propre verre au visage plein d'espoir d'Henry avant de secouer la tête. « Je tiens à la vie. »

« Elles ne le sauront pas. » Rétorqua l'adolescent avec une petite voix. « Elles sont encore en pleine séance photo. »

August gloussa et entraîna Henry plus loin, murmurant quelque chose sur quand il venait d'avoir seize ans quand Ruby, séparée de Belle pour animer la soirée, tapota le micro placé sur le podium à côté de la table principale près de la fenêtre donnant vue sur la plage et convia les invités à regagner leurs places.

Emma et Regina n'allaient pas tarder à arriver.


« Nerveuse ? »

« Excitée. »

Regina pressa son front contre celui d'Emma tandis que la lumière des escaliers dessinait leurs ombres. Des mèches de cheveux s'étaient échappées de son chignon, le bas de sa robe était tacheté de sable et de poussière après leur promenade sur la plage, et elle était presque certaine d'avoir un caillou dans sa chaussure, mais elle s'en fichait. Elle avait cru que ce jour ne serait qu'un spectacle, permettant à leurs amis et familles de les voir se marier, mais sourire à Emma, marcher le long de l'allée à ses côtés, l'épouser, lui avait fait réaliser ce que tout ça pouvait représenter.

« Moi aussi. » Murmura Regina contre ses lèvres roses. Elle se recula et entraîna la blonde à l'intérieur. La voir à l'entrée de la pièce avec un sourire si grand que ses propres joues lui faisaient mal, lui donna des papillons dans l'estomac. Ils volaient si vite qu'elle aurait pu jurer qu'ils pourraient la faire s'envoler pour rejoindre Emma. « Est-ce que je t'ai déjà dit que tu étais radieuse ? »

« Radieuse, non. » Admit Emma, espiègle. « Belle. Magnifique. Bien que mon préféré reste Délicieuse. »

Regina gloussa tandis qu'Emma se lovait contre son cou, le parsemant ça et là de baisers avant d'entourer les épaules de la brune de ses bras. Elles entendirent Ruby annoncer leur arrivée et leurs invités applaudirent au rythme de la musique, mais Regina était presque certaine qu'elle pouvait renoncer à l'idée d'être une hôtesse parfaite pendant un moment si elle pouvait se relaxer dans les bras de sa femme.

« Prête, Madame Swan-Mills ? » Murmura Emma contre la joue de la brune.

Regina acquiesça et posa ses lèvres contre celles d'Emma. « Prête, Madame Swan-Mills. »

Ensemble, elles montèrent les escaliers lorsque Ruby annonça « Laissez-moi vous présenter Madame et Madame Swan-Mills ! » Les invités acclamèrent les deux jeunes femmes et Regina faillit rougir face à leur enthousiasme.

Elle n'avait pas réellement prêté attention à la salle lorsqu'elle avait monté les escaliers une heure auparavant. Peut-être était-ce les murs décorés de lanternes en papiers pourpres et rouges ou les invités eux-mêmes, debout à leurs tables disposées autour de la piste de danse, mais Regina sentit une multitude d'émotions la submerger. Enfants, elle et Kat avaient passé des nuits entières à planifier le mariage idéal. Une grande cérémonie. Des sculptures de glace. Un lâché de colombes lorsqu'elles sortiraient de l'église. Ça avait été son rêve. Mais ce mariage célébré dans un pavillon surplombant l'océan avec leurs familles et les amis qu'elles s'étaient fait au fil des années était tout simplement parfait.

Alors qu'elles entraient dans la pièce principale, leurs bras passés autour de la taille de l'autre, Regina sourit quand les membres de l'ancienne unité d'Emma les arrêtèrent, mains levées pour un high-five.

« Bon travail, Swan ! » Emma sourit à son tour et se pencha vers Regina pour lui prendre la main.

Regina sourit au jeune homme en essayant de mettre un nom sur son visage quand l'homme d'origine Argentine à côté de lui se pencha vers elle pour lui murmurer une phrase qu'elle comprit à peine. « Cuidar de ella. »

Regina parut surprise pendant un instant, mais en voyant la fierté sur son visage stoïque, elle acquiesça et murmura. « Si, señor. »

Elle avança en entraînant Emma quand la blonde parut confuse par sa brève conversation, mais alors qu'elles faisaient signe et souriaient à leurs invités -le directeur du centre d'accueil pour jeunes où Emma avait séjourné, Mary Margaret Nolan (enceinte et sans David), Alicia Stevens et le Docteur Caleb Mitchell, Jefferson et Paige Hatter, Robin et Rolan Locksley, Marco Borelli et Gwen du Lac -elle oublia cet échange et elles arrivèrent au centre de la piste de danse. Pendant une brève seconde, Emma eut l'air incertaine, les yeux rivés sur le sol, mais lorsque les notes d'une chanson familière d'Aerosmith se firent entendre au travers des enceintes, la blonde releva la tête, un sourire aux lèvres et attira Regina vers elle.

« Cette chanson me fait penser à toi. » Taquina la brune tandis qu'elles commençaient à danser.

« Sans la mort j'espère. »

« Évidemment. »

Elles rirent, front contre front, et valsèrent jusqu'à la fin du premier couplet avant qu'Emma n'attrape soudainement Regina par la taille et ne la soulève pendant le refrain. Regina cria de surprise et s'agrippa au cou d'Emma mais la bonde la tenait fermement. Regina entendit les applaudissements de la foule mais tout ce sur quoi elle put se concentrer fut à quel point Emma était envoutante. Lorsque la blonde la fit virevolter en la reposant délicatement, Regina laissa ses bras autour des épaules de la jeune femme. « Où as-tu appris à faire ça ? »

« Kathryn m'a peut-être présentée au professeur de danse qu'elle a été voir pour son mariage. » Expliqua Emma en haussant les épaules et en caressant le dos nu de Regina.

« Rappelles-moi de la remercier. »

Emma gloussa et mena la danse, guidant Regina sur la piste. Quand le refrain se fit de nouveau entendre, la blonde leva leurs bras et fit tourner Regina de façon à ce que son dos soit collé contre sa poitrine. Regina rit en repensant à toutes les fois où elles avaient dansé dans cette position au manoir. Elle laissa sa tête reposer sur l'épaule de sa femme et caressa la prothèse posée sur sa hanche. Emma avait juré ne rien pouvoir ressentir avec sa prothèse, mais quand Regina sentit le souffle saccadé de la blonde contre son cou, elle en douta.

" I just want to hold you close- " (Je veux seulement te serrer contre moi-)

Regina éclata de rire.

" I fell your heart so close to mine. " (Je sens ton cœur si près du mien.)

Alors que le rythme s'accélérait, Regina sentit les mains d'Emma se poser sur sa taille et la faire tourner avant de la soulever dans les airs une nouvelle fois et de la faire valser jusqu'au refrain. Le sourire satisfait d'Emma s'agrandit quand elle reposa Regina.

« Quand est-ce que tu t'es entraînée ? » Demanda Regina, réellement intriguée, les mains croisées derrière la nuque de la blonde, tout en continuant à danser.

Emma haussa timidement les épaules et approcha son visage de celui de la brune jusqu'à ce que quelques centimètres ne séparent leurs lèvres. « Je suis tellement heureuse. » Murmura la blonde dans un souffle.

Regina la tint plus fermement et leva le menton pour déposer un baisser sur chacune des paupières d'Emma avant d'embrasser ses lèvres. « Je m'assurerai que tu le sois tous les jours. » Promit-elle.

« Même quand ce sera compliqué ? » Demanda rapidement Emma.

« Même quand ce sera compliqué. » Promit Regina.

« Je t'aime. » Souffla Emma. « Est-ce que je te l'ai déjà dit ? »

« Hmm, je ne suis pas sûre... » Pouffa Regina pour la taquiner.

« Je t'aime. » Ni Emma, ni Regina n'eut besoin d'entendre le tintement des verres pour joindre leurs lèvres dans un tendre baiser. Soufflant de bonheur contre Emma, Regina ferma les yeux et se laissa aller dans ses bras, leurs lèvres se séparant uniquement pour se retrouver. C'était doux, et méthodique, et intense, et bon, ça la motivait, lui remontait le moral et lui donnait le sentiment qu'elles pourraient tout affronter. Les treize dernières années avaient été un tourbillon d'émotions, et pourtant, Regina avait hâte de voir ce que les soixante prochaines années leur promettaient. Elles avaient tout le temps de le découvrir. Elles étaient ensemble. Enfin.

FIN


* Trinidadienne : Habitant des Trinité-et-Tobago, état d'Amérique du Sud.

* Moires : Les Moires sont les déesses de la destinées.

La chanson d'Aerosmith s'intitule I Don't Wanna Miss A Thing.

Note d'auteur 2 : Ainsi s'achève cette histoire. Alors ? Cette fin vous a-t-elle satisfaits ? Dites-nous tout, on veut absolument avoir vos avis.

Pour tout ceux qui se poseraient la question, nous n'avons d'autres traductions de prévues et rien ne dit que l'on continuera (du moins pas pour Once Upon A Time). Cependant, si vous avez des histoires dont vous voulez absolument une traduction, n'hésitez pas à nous le dire en commentaires, et nous y réfléchirons.

On vous fait de gros bisous et merci encore de nous avoir suivies dans cette belle aventure !