Et voilà le dernier chapitre !

Il concerne les chapitres 23, 55 *pleure* et 57 du tome 3.


Son départ

La bulle de plénitude et de bien-être qu'avait ressenti Thomas l'aida à trouver rapidement un sommeil lourd. Cependant ce ne fût pas le cas de l'autre blocard.

Serré contre l'endormi, Newt gardait les yeux ouverts dans l'obscurité, jouant distraitement avec les mèches noircies de son Tommy qui avait calé son front juste au-dessous de sa clavicule.

Une multitude de pensées se bousculaient dans sa tête : allant de la terreur de se retrouver seul dans le berg, à la perte probable d'un être cher, la magie du moment qu'il venait de passer avec Thomas, ou encore l'étroitesse du lit qui les obligeait à se presser l'un contre l'autre, les jambes entremêlées, s'ils ne voulaient pas tomber à terre.

Il tenta de détendre son esprit turbulent en se laissant bercer par les ronronnements du brun qui dormait paisiblement dans ses bras, son souffle chaud et profond s'étalant à un rythme régulier sur sa peau sensible.

Malgré ses efforts, la peur qu'il arrive quelque chose à Thomas ne le quitta pas une seconde. Tel un parasite, elle s'accrocha à lui pour le reste de la nuit.

oOo

Le jour était levé et tout le monde s'activait dans la grande pièce principale du berg. Tout le monde sauf Newt.

Il restait en retrait, l'épaule appuyée contre un mur, observant ses amis préparer leurs affaires pour Denver en se rongeant nerveusement les ongles. Une boule se forma au creux de son ventre lorsque Jorge annonça le départ.

A cet instant Thomas ne savait plus quoi faire, il hésitait à prendre Newt dans ses bras, comme l'avait fait Minho avant de se placer devant la trappe du berg. Mais il n'osait pas. Embarrassé, il observa ses pieds en se disant que si seulement il était seul avec son blond alors il pourrait lui dire au revoir comme il se doit.

En apercevant une paire de chaussure devant les siennes il leva ses yeux et tomba nez à nez avec Newt qui le dévisageait avec un sourire en coin. Ce dernier avait remarqué le comportement de Thomas et avait vite compris ses pensées.

Déstabilisé par ce regard insistant, Thomas ouvrit la bouche mais aucun son n'en sortit, puis Newt posa sa main sur sa nuque et avec une légère pression l'incita à rapprocher leurs deux visages. L'air ne s'engouffrait plus dans ses poumons lorsque leurs deux nez se croisèrent et que ses lèvres se pressèrent contre les siennes.

Newt l'embrassa longuement, intensément, oubliant complètement la présence des autres juste à côté d'eux. Jorge fît un petit sourire satisfait, tandis que la mâchoire de Brenda semblait toucher le sol. Quant à Minho il avait plissé les yeux, croyant délirer en voyant ses deux meilleurs amis se rouler une grosse pelle. Puis en fin de compte, il les siffla, traduisant son approbation.

Quand Newt se recula pour reprendre son souffle, il dit : « Ce n'est pas toi qui disais qu'il fallait profiter du moment présent ? ». Comme réponse, Thomas lui offrit le plus beau des sourires et le serra fort dans ses bras.

Trois petits mots cruciaux, lourds en émotions voulaient sortir de sa bouche. Mais il ne dit rien. Il quitta le berg, certain que lorsqu'il reviendra, Newt serait toujours là.

oOo

Il n'avait jamais eu aussi tort de toute sa vie.

Ce fût le pire des scénarios que Thomas avait pu s'imaginer.

Lorsqu'ils étaient revenus au berg, Newt n'y était plus. Ils étaient allés jusqu'à l'Hôtel des Fondus pour le chercher, mais le malade leur avait clairement dit d'aller se faire voir.

Thomas et Minho avaient tenté de le convaincre mais rien ne le fît changer d'avis, car il ne voulait pas que ses amis assistent à sa décadence. Donc ils l'avaient abandonné, la mort dans l'âme, au milieu de cette bande de psychopathes.

Puis Thomas l'avait revu quelques jours après. Son cœur avait éclaté en mille morceaux en voyant la sauvagerie dans son regard, ainsi que son état qui n'avait fait qu'empirer. Tout ce que Newt lui avait dit restera gravé dans sa mémoire.

Personne ne l'avait autant blessé, il se retenait de pleurer à chacun de ces mots cinglants et cruels qui le détruisaient petit à petit. Il resta pétrifié lorsque Newt se jeta sur lui, le menaçant de lui crever les yeux.

Enfin Newt s'était lui-même collé le canon du pistolet de Thomas sur le front, lui suppliant d'en finir. Les joues mouillées de larmes et complètement horrifié, Thomas avait trouvé la force d'exaucer son souhait, le libérant de cette prison que fût sa vie.

Le coup de feu, le corps de Newt tressautant contre lui, le sang du garçon qu'il aimait sur ses mains :

Ils devinrent les hantises de ses nuits.

oOo

Lorsque Thomas quitta Lawrence, il avait la sensation d'être seul dans un nouveau monde.

Il savourait l'air frais s'engouffrer dans ses poumons alors qu'il traversait la forêt en direction des bâtiments du WICKED.

Ses pieds s'enfonçaient dans la neige, il se concentrait sur le son du vent dans les arbres et l'odeur délicate des majestueux sapins qui l'entouraient, afin de ne pas réfléchir à ce qu'il avait fait à Newt.

Au bout d'une heure, il repensa au bloc, cette époque qui lui semblait si lointaine à présent. Tant de visages avaient disparus, des blocards dont Thomas ignorait toujours les noms. Il vit Alby, la bouille de Chuck, puis la silhouette de Newt, son sourire mystérieux et son regard espiègle. Des images agréables défilèrent dans son esprit, mais qui furent vite remplacées par celles du corps sans vie du blond, baignant dans son propre sang.

Thomas secoua la tête pour chasser ses pensées noires, cependant il réalisa soudainement quelque chose qu'il aurait dû faire. Son cœur se compressa avec violence, menaçant d'imploser.

Non il ne devait plus penser à ça.

Sa respiration perdit son rythme régulier, Thomas frotta frénétiquement ses mains contre son pantalon pour faire cesser ses tremblements, inconscient qu'il accélérait le pas.

« Respire. Respire profondément. Essaie de te calmer» s'ordonna-t-il.

Tout à coup il entendit sa propre voix dans sa tête. Elle était douce et posée ; c'était celle qu'il avait pris pour calmer Newt lorsqu'ils étaient dans le placard.

Il avait utilisé les mêmes mots.

Ses yeux se mouillèrent alors qu'il se mit à courir, il ne savait pas pourquoi mais il courait comme si sa vie en dépendait. Peut-être pour fuir la dure réalité, celle où il avait tué la personne qui lui était le plus cher d'une balle dans la tête.

Il crut entendre un coup de feu, le même qui avait arraché Newt à la vie, puis il trébucha sur quelque chose de mou et s'étala au sol. Thomas se retourna sur le dos pour voir ce qui l'avait fait chuter. Une expression d'horreur se peignit sur son visage quand il découvrit le cadavre de Newt à ses pieds.

Sa tête blonde et pâle était tournée vers lui. Ses yeux caramel étaient ouverts mais affreusement vides, et un trou rougeâtre et profond était au milieu de son front laissant y découler un liquide écarlate sur la neige immaculée.

Thomas hurla. Le pauvre hurla de toutes ses forces. Il se releva difficilement, tremblant de la tête aux pieds et courut, aussi loin qu'il put.

Après avoir piétiné une centaine de mètres à peine dans la neige, son souffle devint chaotique. Ses jambes faiblirent et il s'écroula à quatre pattes, le contrôle lui échappait de seconde en seconde. Il se sentit comme dans un sable mouvant : plus il se débattait, plus il se noyait. Thomas dut faire un effort colossal pour ne pas vomir.

Le brun grelottait alors que des perles de sueurs froides mouillaient son front et glissaient sur ses tempes. Sa gorge émettait un bruit de sifflement à chacune de ses inspirations qui lui brûlaient les poumons.

Newt était mort. Thomas l'avait tué, et il ne lui avait même pas dit qu'il l'aimait.

Pas une seule fois.

Voilà ce qu'il avait réalisé. La dernière fois qu'il avait effleuré les lèvres de Newt, avant de quitter le berg, lui dire ces mots ne lui avait pas censé être nécessaire.

S'étouffant dans sa tristesse et son regret, il s'en voulut au point de s'écœurer lui-même. Thomas avait tellement mal. Il ignorait qu'on pouvait autant souffrir.

Dans un geste désespéré, il prit de grandes poignées de neige qu'il étala sur son visage rougi. Au début ce fût douloureux, mais ce n'était rien comparé à ce qu'endurait son cœur à ce moment même. Ensuite la froideur lui fît un bien fou et l'aida à se calmer. Enfin il reprit le contrôle de sa respiration.

Il s'assit au sol et soudain tout son corps se relâcha. Alors que depuis longtemps il les refoulait, il permit à ses larmes de couler si elles le souhaitaient.

Newt les méritait après tout.

Il s'accorda quelques minutes pour lâcher prise avant de reprendre sa route. Car on comptait sur lui pour achever sa mission. Thomas se leva en reniflant, résolu à suivre son plan avec le Bras Droit.

En observant le grand édifice grisâtre, il repensa aux paroles de Teresa. WICKED est bon ? Quelle blague. C'était eux qui avaient envoyé Newt dans le bloc alors qu'ils le savaient condamné, sans vergogne ils lui avaient volé le temps qu'il lui restait à vivre.

Alors qu'il méritait la plus belle des vies.

Thomas serra les dents sous la colère qui l'envahissait peu à peu. Il marcha encore quelques minutes et arriva sur l'allée verglacée qui faisait le tour du quartier général.

En lançant un regard empli de haine au bâtiment imposant, il se jura de faire payer à ces tocards tout ce qu'ils leur avaient faits endurer. Ils leurs avaient cruellement tout volé.

Pour Newt, Chuck, Alby, les blocards et les jobars, Thomas s'avança jusqu'à la grande porte en verre. La peur s'envola et laissa place à la détermination qui fît cogner son cœur brisé contre ses côtes.

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Didou


Merci d'avoir suivis cette fanfic, et SURTOUT à ceux qui mettent des reviews. Il n'y a rien qui me fasse plus plaisir qu'un email qui m'informe que j'ai une nouvelle review. Alors merci du fond du cœur, en espérant que vous ayez aimé ce dernier chapitre.