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Façon n° 5

Aux vitamines.


Le quartier général se réveille en sursaut lorsqu'il entend des cris venant d'outre-tombe. Le Chef Smith en a plus que marre de ces trois-là et le fait savoir à tout le monde. Mais que lui ont-ils encore fait ?

« Bande d'enflures ! Saloperie de merdeux. »

Jamais dans l'histoire du Bataillon d'Exploration, il n'a été vu de pareille scène. Erwin ne tient pas en place, enfin il ne tient plus car tout allait bien jusqu'à ce déca vitaminé. Il ne peut plus dormir et ce depuis plusieurs jours -il entame sa quatrième nuit sans sommeil- et ça l'épuise et le contrarie énormément. Il n'y a qu'à voir son comportement de cette nuit, ces paroles ne lui ressemblent pas du tout, il en devient limite fou. Il a tout essayer pour sombrer dans les bras de Morphée mais rien n'y fait, même le plus puissant somnifère d'Hanji n'a eu aucun effet, c'est dire que c'est puissant.

Erwin a liquidé ses rapports en moins de deux, a nettoyé de fond en comble le QG, a même nettoyé les écuries mais non, il est toujours en forme. Et il a chaud, très chaud.

Les yeux prudes de certaines recrues féminines loupent le spectacle tandis qu'Hanji en bave. Ce n'est pas tous les jours, ni toutes les nuits, que ce genre de vision lui est offert : un Erwin courant à moitié déshabillé à quatre heures du matin tout en gueulant sa haine pour Levi et les deux autres, quoi de plus logique.

Et il court, il court, il court. Farlan et Isabel n'en peuvent plus de rire tandis que Levi esquisse un sourire. C'est assez drôle à regarder, il le conçoit. Mike tente de l'arrêter mais bon, c'est comme tenter de stopper un tsunami : impossible.

Quand il relève la tête, le blond aux yeux bleus se rue vers le plus petit des trois, présents dans son champ de vision, mais en bute sur un caillou, ce qui le fait tomber la tête en avant. Il se vautre en beauté devant les regards médusés des soldats du bataillon d'exploration et son corps nettoie le sol sur quelques mètres.

Farlan et Isabel sont en pleurs tandis que Levi observe cette magnifique scène le dos contre un des piliers du couloir extérieur, les bras croisés contre son torse, un rictus dessiné sur le visage. Non décidément, ce plan n'était pas le meilleur pour le faire tuer mais pour les faire mourir de rire, si.


Façon n° 6

L'empoisonnement.


Quand Hanji rentre dans son bureau avec ses rapports, tenus de sa main gauche, et du café, de la main droite, Erwin ne se doute absolument pas de ce qu'il se passe. C'est juste une délicate attention du brillant cerveau. Le blond ne calcule même pas la tasse glissante vers lui mais il arque néanmoins un sourcil : Attends voir, depuis quand ses comptes-rendus arrivent à l'heure ? Il y a définitivement anguille sous roche.

« Tout ça semble suspect. Qu'as-tu fait ?

- En quoi c'est suspect mon petit Erwin ?

- Evite les surnoms du genre avec moi et dis-moi tout.

- Il n'y a rien à dire, pour une fois. »

Erwin lâche un « mh » et s'attelle à lire le premier document qu'Hanji a ramené. Ses yeux se déplacent de gauche à droite assez rapidement puis quand il termine la première feuille, il entame la deuxième et ce jusque la fin. En effet, rien sur son expérience n'est à déplorer alors pourquoi ce sentiment d'insécurité plane sur la tête du commandant comme une épée de Damoclès ? Cependant, son être est toujours devant le blondinet, les bras derrière le dos, les mains liées entre elles. Pourquoi cette attente ?

« Tu peux disposer.

- J'attends la tasse.

- La tasse ?! »

C'est vrai que les rapports n'étaient pas venus seuls et Erwin prend la tasse au café fumant entre les mains. Tout ceci est vraiment bizarre, pourquoi attendre après une tasse ? Pourquoi venir avec est une bonne question également. Le commandant lance un regard suspect envers Hanji puis envers la tasse, non le liquide a l'air tout à fait correct. Il est noir, comme d'habitude. Mais bon, il faut avouer qu'il est le bienvenu , cela fait au moins trois heures qu'il est enfermé au milieu de la paperasse alors un remontant ne peut que lui faire du bien. Quand Erwin pose le rebord de celle-ci contre ses lèvres, Hanji retient maladroitement son excitation. D'accord, il voit.

« Toujours rien à dire ?

- Absolument pas. »

Bon, c'est Hanji après tout. Son cerveau doit avoir une idée et son corps ne la contient pas. Le blond en a l'habitude alors pourquoi ça le surprend encore ? Il ramène la tasse à ses lèvres et une nouvelle fois, le sourire d'Hanji lui file, sans le savoir, la chair de poule. Ses cercles bleus se penchent à nouveau vers le liquide noir puis fixent la tignasse à lunettes. Il profite d'un léger moment d'inattention de sa part pour vider le café dans le pot de la plante qui se trouvait juste derrière lui.

Quelques secondes plus tard, celle-ci meurt sous ses yeux qui trahissent légèrement une émotion, mais laquelle ? La colère à cause d'Hanji ? L'incompréhension à cause d'Hanji ? La déception à cause d'Hanji ? Quelque chose à cause d'Hanji ? La deuxième personne, voyant la plante partir vers l'au-delà, recule d'un pas, puis d'un autre, encore un autre, le sourire nerveux.

« Non Erwin ... »

Le blond se lève et se dirige en direction d'Hanji, les deux bras au-niveau de son visage.

« … Ce n'est pas ce que tu crois ! Non arrête. Ah. Ho. Ah. Non. »

Le corps de la file sursaute à chaque cri d'Hanji tandis que le blondinet se demande ce qui se trafique dans la pièce pour passer du silence à des cris d'agonie. Les yeux gris restent égaux à eux-même, ils se clignent plusieurs fois de suite.

A l'ouverture de la porte, ils se cachent derrière celle-ci, les dos collés au mur du couloir. Leurs yeux voient le corps glissant d'Hanji qui le traverse et entendent claquer cette première.

« Bordel. »

Levi souffle puis enjambe les pieds du corps assis contre le mur. C'est pas vrai, quand est-ce qu'il va mourir celui-là ? Il ne le supporte plus.

Et une fois de plus, ils laissent Hanji derrière eux. Si ça continue, le cerveau déjanté passera à l'ennemi.


Je suis vraiment désolée pour Hanji. Le mauvais rôle est toujours pour sa poire. Et les trois autres s'en balancent complet ahah.

Oui, j'ai mis deux façons aujourd'hui parce que séparément, ça fait de trop petits textes. Enfin j'espère que vous allez les apprécier. A la prochaine tentative.