Merci à la déesse Elfbert qui m'a autorisée à traduire ma fic préférée sur le fandom Sherlock.
Il y aura 17 chapitres en tout.
Chapitre 1
John leva la tête pour regarder l'énorme affiche au-dessus d'eux, tandis que Sherlock payait le taxi.
- Tu te moques de moi, dit-il, se retournant pour voir Sherlock. Un meurtre ? Ici ?
Sherlock lui renvoya un regard vide.
John indiqua l'affiche sur laquelle était annoncée l'adaptation scénique d'un polar, très obligeamment intitulée « Le Marjordome L'A Fait ».
Sherlock le dépassa, se dirigeant tout droit vers l'entrée des artistes.
- Si tu daignais utiliser tes dons d'observation, tu aurais vu que la production a terminé sa représentation la semaine dernière, dit Sherlock, en attendant à la porte qu'on lui réponde.
- Oh. John releva la tête pour voir que le détective avait raison. Il en ressentit une petite déception. Alors, qu'est-ce qui passe en ce moment ?
- Dernières répétitions, réussit à dire Sherlock avant qu'un homme chauve n'ouvre la porte.
Il portait un pull à col en V et de petites lunettes cerclées d'or.
- Oui ? demanda-t-il, les détaillant avec une évidente suspicion.
- Holmes, Watson, Scotland Yard, répondit Sherlock, ayant montré très rapidement un insigne qui appartenait certainement à Dimmock. Nous sommes ici à propos des meurtres.
John cilla à l'utilisation du pluriel et suivit Sherlock et l'homme dans le théâtre. Ils se faufilèrent entre les pièces de décor éparpillées, les meubles et accessoires, traversant au petit trot une enfilade de pièces, pour finir dans les coulisses. John jeta un rapide coup d'œil derrière lui, pas rassuré qu'il trouverait le chemin du retour sans l'aide de quelqu'un.
Sur la scène, il y avait des danseurs, un homme habillé d'une tenue de sport vraiment trop moulante avec des jambières, qui criait, et un autre homme qui portait un costume-cravate. Celui-ci se caressait beaucoup trop le menton.
Les danseurs étaient en train d'exécuter quelque chose qui paraissait très vif et complexe, et John supposa que l'homme qui hurlait en était le chorégraphe. Il laissa son attention vagabonder et repéra dans les coulisses tout un groupe de personnes qui observaient et émettaient occasionnellement des commentaires entre elles. Il plissa légèrement les yeux quand il reconnut l'un des hommes. Il avait remarqué le petit éclat argenté des cheveux courts, et essayait de remettre le visage.
- Oh mon Dieu ! s'exclama-t-il soudain, ce qui poussa Sherlock à se retourner et à le regarder, tandis que l'homme chauve le gratifia d'un froncement de sourcils. Juste là, le… Avec le jeans et la chemise à carreaux,… C'est Lestrade !
Sherlock se redressa un peu.
- C'est lui ? Excellent, c'est lui qu'on vient voir. Est-ce que tu le connais ?
John en resta bouche bée.
- Le connaître… C'est, c'est une superstar, Sherlock, bien sûr que je ne le connais pas. C'est une légende ! Qu'est-ce qu'on… pourquoi…
Il fut interrompu par un cri.
- Non, non, bordel de merde ! C'est censé être un rêve, un fantasme. J'ai déjà vu un putain de poissonnier avoir l'air plus amoureux en évidant une truite que vous tous sur cette chanson.
Lestrade arpenta la scène à grands pas, une main gesticulant son irritation évidente.
- Écoutez, c'est un… Il se retourna et plissa les yeux en direction de John et Sherlock. Vous, dit-il, le doigt pointé sur John. Venez ici.
John jeta un coup d'œil derrière lui, mais il n'y avait personne d'autre. Il regarda à nouveau Lestrade, la légende du rock qui se tenait devant lui, l'air plus que contrarié et qui faisait signe d'approcher.
- Allez ! On n'a pas toute la putain de journée.
John s'avança avec l'impression persistante qu'il était dans un rêve, pendant qu'il se plaçait sous les projecteurs.
- Bien. Écoutez, toute cette chanson, c'est vous qui fantasmez à propos de ce que vous allez faire quand vous serez enfin tous les deux ensemble. Vous tous, vous faites comme si votre partenaire avait une MST ! Quand vous vous tenez ensemble, il agrippa les épaules de John et le plaça fermement devant lui. Il faut que vous bougiez comme si vous vouliez entrer dans la peau de votre partenaire, il faut que vous…
Il changea de position pour se presser juste contre le dos de John, puis bougea les bras, les glissa à travers le corps de John en les croisant et resserra la prise de ses mains sur la poitrine du blond.
John était en train de penser qu'il était précisément sur le point de se mettre lui-même dans l'embarras, devant cette audience considérable, parce que son idole – un homme aussi chaud que la braise – promenait sensuellement ses mains sur tout son corps. Il garda donc ses bras bien rigides sur les côtés et pouvait sentir chacun de ses muscles se tendre.
- C'est… Vous devez faire en sorte que le public pense que si vous ne portiez pas des vêtements, quelqu'un pourrait tomber enceinte avant la fin de l'acte. Sa prise se relâcha, mais il continua à garder une main sur l'épaule de John. Et pourquoi diable est-ce que vous êtes tous des couples fille/garçon ? On vit au putain de vingt-et-unième siècle ! Je pense que la scène de Londres est prête à voir danser des couples du même sexe, n'est-ce pas ? Il se retourna et fixa le chorégraphe qui acquiesçait furieusement. Très bien.
Et Lestrade sembla enfin se rendre compte qu'il tenait toujours John.
- Excusez-moi, vieux, comme vous étiez là, dit-il, tapant l'épaule de John et faisant un pas pour retourner vers les coulisses.
- Oh, non, j'étais… Je veux dire, nous sommes ici pour vous voir, en fait, Les… Milor… Euh… Monsieur, bredouilla-t-il.
- Me voir… Oh, je pensais que vous vous occupiez des lumières ou un truc du genre. Désolé, mec, je voulais pas vous agripper. Vous auriez dû me le dire. Par ici, dit-il en lui faisant signe de le suivre dans les coulisses.
John se retourna et interpella Sherlock à son tour, remarquant que ce dernier observait les danseurs avec un profond dégoût.
- Qu'est-ce que je peux faire pour vous ? demanda Lestrade, s'arrêtant sur un petit espace dégagé et éclairé, plein de ce qui semblait être du matériel pour le son. Vous venez d'un des magazines ?
- Nous sommes ici à propos des meurtres, répondit Sherlock d'une voix monocorde. J'ai cru comprendre que deux membres de votre cast ont été retrouvés morts.
Lestrade se passa une main sur le visage.
- Oui, c'est vrai. Merde, je… Bon, j'ai déjà dit tout ce que je savais. Vraiment. Vous êtes le gars dont l'Inspecteur m'a parlé, n'est-ce pas ? Hum… Shylock ?
- Sherlock, répliqua Sherlock, même pas impressionné, pendant qu'un John aux yeux écarquillés fixait toujours Lestrade.
- Ouais. Bon, je vous aiderai comme je peux, mais je tiens à dire que je ne connaissais pas ces gosses, ils étaient là pour être dans mon show, c'est tout. Je ne les ai probablement rencontrés qu'à quelques occasions. Et l'autre type a dit qu'il pensait que l'un d'eux aurait pu être un suicide.
Sherlock hocha la tête.
- C'est un idiot. C'est clairement un meurtre. Toutefois, je voudrais que vous répondiez à quelques questions. Comment ont-ils été choisis pour être dans le spectacle ? Quelle a été la méthode de sélection ?
- Des auditions, bien sûr. Les gens ont envoyé des vidéos, on a présélectionné des candidats, puis fait passer des auditions. C'est exactement la même chose que tout le monde fait d'habitude.
- J'aurais besoin des vidéos des deux victimes, répondit Sherlock.
- Vraiment ? Bien sûr. Elles sont chez moi, par contre. Je peux vous les donner… Je sais pas, demain ?
- John peux vous accompagner chez vous, maintenant, repartit Sherlock. Il pourra me les rapporter quand vous retournerez en ville, plus tard.
- Hum, oui, acquiesça John, en essayant de ne pas paraître trop enthousiaste.
- Oh, d'accord, bien sûr. Le sourcil de Lestrade s'était arqué. Comment saviez-vous que j'allais rentrer ?
D'un regard, Sherlock fit le tour de la pièce, visiblement ennuyé par la conversation.
- Votre voiture est dehors et vous portez des vêtements décontractés. Vous êtes attendu pour un talk-show ce soir et ils enverront une voiture pour vous récupérer, après que vous aurez changé de tenue.
- C'est… ouais. Lestrade secoua légèrement la tête comme s'il essayait de rassembler ses idées. Hum… J'ai encore quelques petites choses à faire ici, d'abord. Est-ce que c'est urgent ? Je veux dire, je peux…
- Non, dit Sherlock en agitant une main. John n'a rien d'autre à faire. Bonne journée.
Il fit volte-face et partit à travers la scène en évitant les danseurs, sous les regards furieux du chorégraphe et du metteur en scène.
John revint sur Lestrade et lui sourit.
- Hum… Je serai juste… fit-il d'un geste vague.
- Ouais… Écoutez, désolé, mais on est un peu dans le chaos, donc… Je serai pas long. Une heure maxi ?
Il passa une main dans ses cheveux, hérissant ses mèches grises. John hocha simplement la tête, toujours avec cette sensation de rêve éveillé.
Et Il resta là à observer : Lestrade qui parlait au metteur en scène et à l'équipe, qui continuait à passer en revue plus de scènes et de chansons, en traversant toutes les nuances du bonheur, et occasionnellement celles du désespoir. Plus d'une fois, l'homme aux cheveux gris se cacha le visage et secoua la tête, comme s'il ne pouvait supporter d'en voir davantage.
John se surprit à fredonner les plus grands succès et pensa à tous les albums qu'il avait à la maison, en souhaitant que Sherlock l'eût prévenu, pour qu'il ait pu avoir un autographe sur au moins l'un d'eux. Bien que d'un autre côté, il se demandait si ce genre d'attitude n'aurait pas été perçu comme très professionnel. N'empêche, ce n'était pas souvent qu'il pouvait rencontrer une authentique légende du rock, et son seuil de tolérance à la honte avait augmenté de façon significative depuis qu'il connaissait Sherlock.
Son téléphone vibra dans sa poche et il l'en retira.
« Assure-toi de bien observer la maison et les alentours. Prends autant de photos que tu pourras, particulièrement son bureau, la cuisine et le garage. Essaie d'écouter tous les messages sur son répondeur. _SH »
John fixa longuement son téléphone. Il aurait dû savoir que Sherlock aurait d'autres motivations derrière la visite. Mais il n'était pas sûr de pouvoir sérieusement fouiner partout dans la maison de son idole - et probablement son plus gros coup de cœur. Il soupira, partagé entre le fait d'obéir à Sherlock et celui de respecter l'intimité de Lestrade. De toute manière, il ne pouvait même pas savoir s'il pourrait exécuter ces ordres avant d'être arrivé sur place.
- Désolé, mec. Lestrade se tint finalement devant lui, les cheveux encore plus en désordre et les manches enroulées jusqu'aux coudes. Prêt à partir si vous l'êtes.
- Oui, bien sûr, dit John en se levant tout sourire.
À l'extérieur, ils se trouvèrent devant un petit groupe de femmes blotties les unes contres les autres. Elles étaient toutes en train de chuchoter entre elles lorsque Lestrade s'avança sur le trottoir. Il leur sourit, et l'une d'elles fut poussée par les autres derrière, elle serrait contre elle un CD et un stylo.
- Lestrade ? Hum, j'étais… S'il vous plaît, vous pouvez signer mon album ? Euh, je suis une fan et…
- Bien sûr. Lestrade prit le boîtier et le stylo, et la regarda. Vous voulez que je le signe pour vous ? Ou juste un autographe ?
- Oh, pour Jo, s'il vous plaît, merci ! C'est tellement gentil.
Lestrade griffonna sur tout le CD, ponctuant par de gros bisous après son nom.
Le temps de finir, le reste des femmes s'était rapproché, et John le regardait pendant qu'il souriait et bavardait avec elles tout en signant divers posters, albums et DVD. À ce qu'il lui semblait, elles avaient clairement la trentaine passée ; et malgré ça, elles étaient réduites à l'état d'adolescentes gloussantes et rougissantes. Mais John ne pouvait pas les en blâmer. Quelques-unes d'entre elles lui souriaient, se demandant sans doute qui il était. Il leur rendit poliment leur sourire en étant secrètement jaloux du fait qu'elles aient pu faire signer leur précieux butin.
Puis l'une d'elles sortit son portable avec hésitation.
- Ça vous dérangerait qu'on prenne une photo avec vous ? demanda-t-elle, un peu tendue.
- Bien sûr que non. John, pourriez-vous ? Lestrade prit le téléphone et le tendit à John, qui se retrouva à prendre des photos de toutes ces femmes avec Lestrade passant un bras autour de leurs épaules en souriant largement.
Après, elles finirent par remercier Lestrade et John avec profusion, pour partir dans la ruelle, en se retournant et en souriant tout le temps. Lestrade se retourna finalement vers John.
- Désolé, merci pour tout ça. Maintenant, nous pouvons vraiment partir.
- Ça arrive souvent ? interrogea John tout en se demandant à quel point ce serait peu professionnel de réclamer lui aussi sa propre part de séance photos. Au moins, s'il pouvait avoir un truc avec un autographe… Il aurait toujours pu prétendre que ce serait pour sa sœur.
- Ouais, ça me dérange pas… Pas quand c'est des vrais fans. Ce sont les gens qui forment une longue queue pour avoir des autographes sur tous leurs objets qui me… Vous savez, tout ça finit sur e-Bay dans la journée même. J'ai eu quelques mots avec certains d'entre eux, d'ailleurs. Mais les personnes comme ça, les authentiques fans, je les trouve sympa à être là, capables d'attendre des heures. Ça montre qu'elles se préoccupent vraiment de nous. Le moins que je puisse faire c'est de signer leurs trucs.
Lestrade retira des clés de sa poche et appuya sur la télécommande, provoquant un bip et le déverrouillage d'une des voitures en stationnement.
John fit comme si sa mâchoire ne s'était pas décrochée d'admiration devant l'élégante Aston Martin garée au bord du trottoir. Il se baissa et ouvrit la portière, puis se laissa tomber sur le siège en cuir, incapable de s'empêcher de tendre la main et de toucher au tableau de bord.
- Mon Dieu, c'est magnifique, souffla-t-il.
- C'est plutôt pas mal pour faire une balade, répondit Lestrade en lançant le moteur avec un rugissement rauque et en prenant la route. Donc, désolé, je n'ai pas retenu votre nom, Inspecteur… dit-il en jetant un regard rapide à John.
- Je, euh, pas inspecteur, en fait. Hum, je… On travaille avec la police, un genre de consultants, balbutia-t-il.
- Pas… Vous n'êtes pas la vraie police ?
Il pouvait sentir le regard de Lestrade littéralement se figer sur lui.
- Pas… exactement. Mais, on est avec Scotland Yard, vous voyez. Dans le genre… crimes irrésolus, hum… experts en recherches d'indices et de liens, et toutes ces choses.
- Bon, je comprends, déclara lentement Lestrade, n'ayant pas l'air de comprendre du tout.
- C'est dur à expliquer. Mais c'est totalement légitime. En fait, c'est le lieutenant Dimmock qui nous a demandé de prendre l'affaire. On fait ça tout le temps.
- Très bien, répondit Lestrade qui semblait toujours peu convaincu.
- Alors, hum… une comédie musicale ? demanda John, ayant décidé qu'un changement de sujet était plus que jamais de rigueur. Un domaine un peu différent, n'est-ce pas ?
- Un gros tas d'emmerdes, répondit Lestrade en zigzaguant dans la circulation londonienne. Si quelqu'un m'avait dit… Et ça, c'était avant même que des gens commencent à se faire tuer. Il secoua la tête. Putain, je voulais pas dire ça, désolé.
John eut un sourire gêné.
- Hum, donc, ce sont toutes les chansons du groupe, n'est-ce pas ? Qui seront… mises ensembles, pour le spectacle ?
- Ouais, quelques tubes, plusieurs titres dans des albums. On a essayé de satisfaire tout le monde, mais on dirait qu'on a fini par contenter personne, même vaguement. Vous savez, ce genre de chose.
Lestrade soupira et appuya plus fort sur l'accélérateur du fait qu'ils entraient sur l'autoroute.
- Pardon, vous ne voulez sans doute pas entendre parler des problèmes. Oui, une comédie musicale, censée se produire dans quatre semaines. Tous les tubes que vous aimez en une seule fois. Broadway, nous voilà, youhou, putain ! débita-t-il dans un grand sourire, mais c'était un effort épuisant.
- Mais ça en vaut la peine, si ça devient un succès comme certains autres… John s'arrêta de parler, craignant que le succès ne serait peut-être pas au rendez-vous.
- Oh, ouais, si les gens prenaient goût à une bande de jolis petits jeunes qui interprètent nos vieux trucs, ça pourrait booster quelques albums, la bande-son se vendrait bien. Peut-être même qu'on gagnera quelques nouveaux fans. Ça dépendra juste de ce que les critiques diront, et si les fans de longue date arriveront à digérer.
- Si vous n'aimez pas ce que vous faites… Euh, pourquoi le faire, alors ?
John gigota un peu sur son siège. Il ne perdait pas une miette de l'expression de Lestrade, admirant la touche argentée sur ses tempes et les boucles en argent qu'il portait, dont une avait l'air d'avoir une petite balle comme pendant.
- Le fric, répliqua Lestrade en se frottant les doigts avec un sourire.
- Mais vous… J'aurais cru que… vous étiez riches à millions… en tout cas, suffisamment, non ?
Il ne pouvait même pas commencer à calculer combien d'années ça lui prendrait d'économiser pour avoir une voiture semblable à celle dans laquelle ils se trouvaient.
- Pardon, c'est… Je sais, c'est pas mes affaires.
Lestrade agita une main.
- Ouais, moi, je le suis, mais les autres… vous savez ce que Tommy a laissé à ses six ex-femmes et ses onze enfants quand il est mort ? Un tas d'hypothèques impayées, une dette de l'ordre du PNB d'un petit État africain, une Merco avec une boîte de vitesse un peu louche et une putain d'addition non payée pour un Olympic Breakfast de chez Little Chef. Il secoua la tête. Ils ont du pot qu'il n'ait pas cédé sa part des droits de nos œuvres, sinon, ils seraient vraiment dans la merde. Au moins avec ça, ils peuvent toucher un peu d'argent.
- Wow… Mais… Vous étiez… Vous étiez les rois du monde ! J'ai entendu dire qu'une fois, vous avez payé un hôtel à Las Vegas pour remplir toute la piscine avec du champagne.
Lestrade éclata de rire, et John ne pouvait pas s'empêcher d'apprécier la vue. Il nota que ça lui donnait un air tellement plus jeune que quand il était renfrogné ou inquiet, comme il l'était au théâtre.
- Mon Dieu, ouais, on a fait ça. C'était le bon temps, vous savez, dit-il en secouant encore la tête. Mais on aurait quand même dû garder un peu de bon sens. Tommy a gâché le sien en épousant chaque femme qu'il a rencontrée, Rick met la moitié du sien directement dans son nez, ce qui veut dire que c'est un bordel de cauchemar de travailler avec lui, et Freddy vit là-bas dans les îles Canaries et déteste revenir ici. Il n'a pas dépensé toute sa part, mais faire des tournées, c'est une foutue galère, et aucun de nous ne rajeunit.
John hocha la tête avec la sensation que les fantasmes qu'il s'était imaginés sur la vie de rock star venaient tout juste d'être démontés et sérieusement ternis.