Chapitre 13 - La fin d'un règne

Des cris me parvenaient depuis la salle de réunion du conseil restreint, je pouvais entendre Cersei, mais aussi des voix d'hommes. Mais je n'arrivais pas à me percevoir ce qu'ils disaient, je ne comprenais que quelques brèves passages de leurs conversations… Mais seulement, je ne pouvais écouter davantage, l'Homme qui se trouvait devant moi m'intéressait bien plus que cela. Je décidai de débuter la conversation : « Comment cela un Martell ? Un bâtard ?

-Sans doute ? Qui sait ?

-Pourquoi es-tu ici ? Que me veux-tu ? Me tuer pour venger ta famille ?

-Je dois bien te l'avouer, j'y ai réfléchis à un instant, mais ce n'était pas mon attention. Je voulais.. Espionner ? Oui c'est cela le mot approprié, espionner.

-Espionner ? Mais pourquoi cela ?

-Et bien… Pour trouver les points faibles de la grande famille Lannister et je t'ai trouvé toi. Seulement je ne m'attendais pas à ce que tu évolues à ce point, reine, bravo. Mais une femme au pouvoir…Comment comptes tu faire pour arriver à tes fins ?

-Mais tais-toi voyons ! Sinon quand je serai reine je te ferai couper la tête. » Nous rimes tous deux de bon cœur. Après ces semaines de chevauchés, nous étions devenus proches, amis. Je continuai alors : « Mais me donneras tu ton nom un jour ?

-Non je pense pas, tu le sauras un jour ou l'autre. »

Notre conversation fut coupée par l'apparition de Cersei et du conseil restreint la suivant. Elle avait un sourire sur le visage. Cersei se plaça alors devant le trône et prit la parole. « En effet, d'après les textes de lois, le pouvoir te revient de droit. Le fait que tu sois une femme ne poserait pas de problème dans la succession. Personne ne s'opposerait à la succession… enfin à une condition... Tu devrais épouser Loras Tyrell, comme Tommen ne passe qu'en second, l'union de Margaery et Tommen ne compte plus.

-Loras Tyrell ? Non je ne veux pas, mais… pourquoi ? Je ne le connais même pas ? C'est injuste… » Cersei se rapprocha de moi : « Une vraie reine doit faire des sacrifices tu sais, même si tu ne l'aime pas tu dois l'épouser, ainsi est la vie des femmes dans notre monde. » Je n'avais pas le choix, je me devais de le faire afin d'obtenir la couronne, afin de devenir reine de Westeros.

J'entendis crier à l'autre bout du couloir, non pas un cri de désespoir mais un cri de colère. Je connaissais cette voix, elle était celle de la femme… Je me rapprochai et vit Margaery, je ne la savais pas de retour ici. Je décidai de faire face à elle, même si je savais qu'elle me voulait toujours, au final elle me détestait. « Mais qui vois-je, une revenante, HautJardin ne vous sied guère ?

-TOI ! N'en as-tu pas assez de pourrir ma vie ? Tu me prends tout ! TOUT ! Maintenant tu veux ma place de reine ? Non je ne te la donnerais pas comme ça.

-Calmez-vous voyons, je ne vous ai rien fait…

-TAIS-TOI ! Toute ma vie on m'a dicté ce que je devais faire, et maintenant, alors que j'étais enfin libre, tu m'as pris tout ce que j'avais ! TOUT ! Tu vas me le payer, je te le jure, très chère. » Je ne pus rien ajouter, elle disparut en furie, j'avais mis en colère la mauvaise personne. Au fond de moi j'avais peur, mais je ne devais pas le montrer je ne devais pas passer pour une faible… je ne pouvais pas.

C'est en me retournant que je vis Tommen, ainsi c'était avec lui qu'elle se disputait, je n'avais même pas remarqué sa présence… Il me regarda et me dit : « Tu sais, moi je me fiche que tu me prennes a place, être roi confère un grand pouvoir ça oui, mais aussi de grandes responsabilités, je n'ai pas les épaules pour pouvoir supporter tout ça. Rien que l'idée que je doive gouverner un royaume entier m'effraie. Je suis trop jeune pour ce poste… Je le donne avec plaisir.

-Tu sais… Je… Enfin si cela te fait du mal dit le moi… Enfin vu la réaction de Margaery… Je veux dire.

-Non ne t'inquiètes pas, elle n'est pas un problème pour moi, c'est juste… elle perd son pouvoir c'est tout, plus de pouvoir plus de privilèges voilà tout. Ma mère doit en être ravie.

-Comment ça ? Pourquoi ?

-Ma mère la déteste, cela se voit aisément. Je ne veux pas te froisser en te disant ça mais… je pense que cette rivalité est la seule raison pour laquelle ma mère a bien voulu te céder la place de reine….

-Non ne t'inquiètes pas, tu as tout à fait raison, mais vois-tu, je suis bien heureuse de prendre sa place, elle n'aurait pas fait une bonne reine. » Il ria, ce petit homme était en effet trop jeune pour gouverner, il ne connaissait rien du monde extérieur, il ne connaissait pas ce qu'était la pauvreté. Moi, je l'ai vécu, je ne sais pas si je ferai une bonne reine mais j'essayerai.

Il faisait nuit, demain ce sera mon couronnement, et la peur commença à monter en moi. Non pas que j'avais peur de trébucher, de balbutier ou de me tromper. Mais j'avais peur des représailles de Margaery. Je déçidai alors d'appeler la seule personne en qui j'avais confiance, Martell. Il arriva très vite, je lui expliquai très brièvement la situation, il me répondit seulement : « Ecoute, je t'ai protégée depuis le Nord de Westeros, ça se serait une fois arrivé à bon port que j'échouerais dans ma tâche ? Non voyons. » Je le remerciai. Il était vraiment le seul sur lequel je pouvais compter, le seul dans ce monde de faux semblants.

Le soleil se levait, il était temps, je devais me préparer, même si la cérémonie était très courte et en très petit comité, je me devais d'être présentable. Je mis alors une sorte de corset en cuir, celui me couvrait la poitrine et s'enroulait sur la moitié de mon ventre laissant l'autre moitié à découverte. J'avais aussi une grande partie de mon dos non couverte, peu m'importait, désormais j'étais reine. Je dus aussi porter un pantalon qui me serait les jambes. A ceci s'ajoutait une large cape avec le blason d'une de mes maisons dessus, le blason Lannister. Je décidai de laisser mes cheveux lâchés. Ainsi je me présentai devant le grand Septon. Les Tyrell étaient là, de même que les Lannister et d'autres personnes que je ne connaissais pas, mon protecteur aussi était là, au fond de la salle, ne me lâchant pas du regard.

La cérémonie était longue et assommante, mais après quelques discours, ce fut mon moment. Je me plaçai dos au trône, de là je pouvais voir chaque personne de l'assemblée. Le septon plaça la couronne sur ma tête, elle était lourde et se perdait quelque peu dans ma masse de cheveux. L'assemblée applaudis mais seul Cersei et Tommen souriaient, le reste de cette assemblée montrait des visages figés sans aucunes émotions. Je m'assis alors sur le trône, et un homme se rapprocha de moi en me demandant : « Ma reine, souhaitez-vous nommer une main de suite ?

-Une Main ?

-La main du roi, enfant la personne qui vous aidera à gouverner, comprenez-vous ma reine ?

-Ah d'accord, j'ai bien un nom.

-Dites-le alors.

-Je souhaite nommer Jaime Lannister

-Mais ma reine ceci est impossible, il est le chef de la garde, nous..

-Et bien démettez le ses fonctions, je veux lui et seulement lui comme main.

-Si c'est ce que vous souhaitez…. » Sur ce il s'éloigna et cria a la foule : « La reine a choisis sa main, Ser Jaime Lannister a été nommé. Il sera mis au courant de ses nouvelles positions à son retour. » La foule semblait perplexe et choquée, mais mon regard se posa sur Cersei qui me sourit, elle me fit un signe de la tête comme pour me féliciter de cette décision. S'attendait-elle à cela ?

Gouverner était un tel fardeau, durant trois jours je dû entendre les plaintes de paysans, nobles. Cela m'ennuyait. Mais je pus aussi accéder aux stratégies de guerre de l'armée Lannister. Enfin une activité intéressante. Mais tout ce stoppa le jour de mon mariage, car je ne pus déroger à la règle. Pour la première fois de ma vie je dû porter une robe, elle était très belle mais porter des robes n'était pas dans mon style habituel. Celle-ci était rouge, limité rouge sang. Elle était parée de broderies en or. Une septa attacha mes cheveux en une longue natte laissant ainsi mon visage à découvert. Le soldat Martell m'attendait à la porte de ma chambre. Lui était paré de noir, une tunique noire agrémentée d'une large ceinture en cuir. Je fis mon entrer dans le Septuaire de Baelor au bras de Tommen, je pus passer devant toute l'assemblée. Il y avait les Lannister, les Tyrell, mais aussi des Bolton, des Martell et j'ai pu apercevoir LittleFinger, que faisait-il ici ? Loras m'attendait au bout du chemin paré d'or et de bleu, il était très beau ainsi mais je ne l'intéressais nullement, il préférait la compagnie de homme tout le monde le savait. J'étais mal à l'aise, tout le monde me regardait, tous souriaient mais je savais que cela était des sourires hypocrites. J'arrivai enfin à la hauteur de Loras, il souriait lui aussi mais moi non, ce jour était plus un jour de deuil qu'un jour de joie. De là où j'étais, je pouvais voir Margaery, elle faisait la même tête que moi, une tête d'enterrement, tout comme Cersei d'ailleurs.

La cérémonie fut courte, vint le moment où nous dûmes échanger nos vœux. Mais Loras intervint et me dit dans l'oreille: « excusez-moi un instant j'ai horriblement soif. » Je lui fis un regard noir mais il fit dos à l'assemblée et sortit une gourde dans laquelle il ne but que quelques lichées. Il rangea alors sa bouteille et me dit : « bon là c'est le moment où on s'embrasse tu sais. » Je n'avais pas du tout envie mais je le devais. Nous nous rapprochâmes et nous embrassâmes. Ce ne fut pas un long baiser langoureux ni magique, il ni avait aucun émotion à vrai dire. Il me prit par la main et nous nous dirigeâmes à la sortie du septuaire pour saluer le peuple. Les portes s'ouvrirent. De nombreuses personnes étaient présentes. Les escaliers étaient gardés par de nombreux gardes ce qui rendait inaccessible le septuaire par cette entrée. C'est alors que je sentis mon nez couler. Je me ma main rapidement mais me rendis compte que c'était du sang, je me tournai à ma gauche vers le soldat Martell mais il ne réagit pas, je me tournai alors vers Cersei les mains pleines de sang. Je tombai sur le sol. La foule se tût, ma vue se brouilla, des visages commençait à apparaître autour de moi, je reconnu celui de Cersei qui pleurait et qui disait : « non pas encore, aidez la je vous en supplie aidez là. » Je partais de plus en plus dans la brume, tout devenait de plus en plus noir, je partais, je mourrais.

C'est ce jour qui marqua la fin de mon règne.