Non, non, non, vous ne rêvez pas, il s'agit bien d'un nouveau chapitre!

Navrée de ma longue absence.

Comme d'hab, un grand merci à ma complice au béret rouge^^

Bonne lecture et on se retrouve en bas

Enjoy :-)

C.


Cora jetait un œil sur le dossier médical de sa belle-fille dans le bureau qu'un de ses confrères français lui avait laissé.

La chirurgienne orthopédique, qui se trouvait à un colloque médical dans la ville, avait été appelée par Regina. Cette dernière, paniquée, avait mentionné qu'Emma avait eu un accident et, ni une ni deux, Cora s'était précipitée à l'hôpital où elle avait pu prendre part aux opérations une fois que ses références et autres accréditations furent vérifiées.

Il n'y avait rien d'exceptionnel dans le dossier qu'elle compulsait, ou presque. Aucune allergie connue mais ce qui fit sourire la brune, ce fut de voir tous les vaccins.

Au moins, elle peut aller à l'étranger sans problème avec tout ce qu'ils lui ont injecté.

Le petit sourire toujours aux lèvres, Cora se rendit dans la chambre de sa belle-fille qui, pour l'instant, était à la merci des infirmières.

Cela faisait trois jours qu'elle était hospitalisée et la militaire commençait à en avoir marre. Emma savait très bien qu'elle ne pouvait plus faire les simples gestes du quotidien et se retenait de tout envoyer valser. Néanmoins, un sourire de soulagement fit son apparition lorsqu'elle vit sa belle-mère entrer.

-Ma chirurgienne préférée. Fit-elle, un brin ironique.

-Bonjour Emma. Répondit Cora en s'asseyant sur un siège libre. Comment vas-tu ?

-La télévision est ma meilleure amie. Ironisa la grande blonde. Gina m'a trouvé des audio livres mais ce n'est pas pareil. Je préfère quand elle me fait la lecture ou quand elle parle de ses travaux sur Abou Simbel. J'en ai pour combien de temps ?

-A être ici ? Trois mois. Le reste de ta convalescence se fera chez toi. Approximativement, tu en as pour six mois.

-Six mois ? Fit Emma, dépitée. Vache...

-Six mois à te faire dorloter par ma fille et à profiter de vos enfants. Fit la chirurgienne en souriant avant de reprendre, plus sérieuse. Je t'ai opérée et crois-moi, ce n'était pas joli à voir. Je te passe les détails, tu risquerais de tourner de l'œil. Tu vas avoir du kiné d'ici une semaine pour éviter la fonte musculaire et faire travailler tes articulations. Une fois tes plâtres enlevés, tu en auras d'autres séances pour que tu puisses t'adapter à la ferraille que tu as dans ta jambe gauche. Tu vas avoir des antidouleurs et anti-inflammatoires adaptés à ton cas. Bien que je ne sois pas fan des opiacées car j'ai vu des sportifs de haut niveau en devenir accro, je vais t'en prescrire. Tu passeras ensuite à la classe en dessous.

-Charmant programme. Bougonna la blonde, mécontente.

-Ce repos forcé va te faire du bien. Tu es épuisée aussi bien physiquement que mentalement. Tu as besoin d'être parmi les tiens. A ce propos...

-Si c'est par rapport à mon accident, non, je n'ai pas voulu me foutre en l'air. Je revenais simplement de ce qui me sert de grand-mère.

-Ah... Et tu as eu des réponses à tes questions ?

-Négatif. Murmura Emma en fermant les yeux.

Cora opina doucement de la tête et posa une main affectueuse sur l'épaule valide de sa belle-fille.

-Je crois que tu as de la visite.

Sous le regard étonné de la militaire, la porte s'ouvrit, laissant apparaître Regina et les Twins. L'égyptologue embrassa sa mère sur le front avant qu'elle s'éclipse puis alla près de sa compagne.

-Il y en a deux qui voulaient te voir. Dit-elle en calant Henry et Mérida contre la blonde qui, de son bras valide, les serra contre elle.

-Coucou les Nains. Fit Emma en français.

Henry s'étira et Mérida se cala un peu plus contre sa mère, sa tête reposant contre le creux de son cou.

-Je pourrais rester des heures ainsi. Chuchota la grande blonde, ravie.

-C'est le but. Sourit Regina en constatant que les Twins commençaient à s'endormir contre la militaire.


Trois mois plus tard, Emma était enfin de retour chez elle. Les plâtres n'étaient plus qu'un mauvais souvenir, mais pas ses nuits agitées.

Physiquement, la grande blonde avait pris quelques kilos en plus et n'avait pas pu éviter la fonte musculaire mais elle s'en foutait complètement. Elle était chez elle et même si elle devait utiliser des béquilles pour se déplacer, ce n'était rien comparé au bonheur d'être chez soi.

Allongée sur le canapé du salon, en short et t-shirt, Emma somnolait, Famas lové contre elle.


-Laissez-vous faire miss Swan. C'est mon métier. Ordonna gentiment l'aide-soignante à une Emma qui, allongée, était mal à l'aise.

-Je sais très bien que vous êtes là pour m'aider à me laver mais... Je ne peux pas le faire toute seule ? Déjà que j'ai besoin d'aide pour aller aux toilettes...

-Je comprend mais vu votre état, mon aide est indispensable. Il y a …

-Certains gestes que je ne peux pas faire toute seule et si je tombe, je suis incapable de me relever.

-Besoin d'aide ? Demanda Regina en pénétrant dans la chambre.

Habituellement, lorsque l'égyptologue arrivait, sa compagne avait été douchée et habillée. Cela faisait deux semaines qu'Emma était hospitalisée et la brune comprenait aisément que son amante commençait à en avoir ras-le-bol et qu'elle voulait faire des choses seule.

Regina avait mis le doigt sur ce qui clochait. Emma n'avait aucun problème avec la nudité. Elle voulait juste avoir un peu d'intimité.

-Je peux vous aider pour la douche ? Proposa la brune à l'aide-soignante. Peut-être que si vous m'indiquez comment faire, je pourrais...

-Bonne idée. Répliqua la plus jeune qui esquissa un sourire en remarquant que la grande blonde levait les yeux au ciel.

Inutile de mentionner que ce jour-là, la militaire fut très docile pour une raison toute simple. Regina, sur les instructions de l'aide-soignante, procéda à la douche.


Un mois qu'Emma arpentait les couloirs en fauteuil roulant, poussée par une infirmière ou autre membre du personnel hospitalier. Sauf aujourd'hui où Zelena était venue la voir, profitant d'un week-end de repos.

-Tu me déprimes à être dans le fauteuil. Fit la gardienne internationale en poussant Emma dans les couloirs pour aller à l'extérieur.

-J'en ai ras-le-cul d'être là. Niveau intimité, que dalle. Quoique... C'est Gina qui me fait prendre ma douche.

-Et vous en profitez pour vous envoyer en l'air. Plaisanta la rousse.

-Même pas. Bougonna la militaire. Ça coupe toute envie d'être ici.

-Tu n'as pas le fantasme de l'infirmière ?

-Pas le fantasme de l'uniforme tout court. Sauf celui de la mère Noël juchée sur une paire de Louboutins, corset et porte-jarretelle. Rit la blonde de sa propre boutade avant de sourire son bonheur tout simple de sentir l'air frais sur son visage. Ça fait du bien d'être dehors.

-De ne pas être emmerdée par un doc ou une infirmière toutes les cinq minutes. Quoique les infirmières sont plutôt mignonnes...

-Toujours en train de mater.

-Ce n'est parce que je suis en couple que je n'ai pas le droit de regarder ailleurs.

-Comment va Mal ?

-Sa rééducation pour les croisés se passe bien. C'est même elle qui m'a poussée à venir vous voir. Je cite « bouge ton gros cul en France et passe le week-end avec les filles. Ça va te faire du bien ». Je l'appellerai tout à l'heure.

-T'es sacrément mordue. Sourit Emma.

-Ouais. Au point que je songe à lui laisser de manière officielle mon double de clés.

-Zelena Mills ose enfin la vie à deux ?

-Je n'ai pas l'intention de laisser filer la seule nana qui arrive à me supporter. Fit la gardienne internationale en lui tirant la langue. Blague à part, le terrain ne te manque pas trop ?

-Lequel ?

-Le terrain de foot. Je ne te parle pas de ton boulot ou de la salle de jeux de la cousine.

-Un peu.

-T'es sûre ?

-Beaucoup même. C'est la première fois que je me blesse aussi longtemps.

Zelena observa son amie quelques secondes et se lança, voulant avoir des réponses aux questions qu'elle se posait depuis longtemps.

-Ça doit faire sept ans qu'on se connaît, que j'assiste à certains de tes matchs, qu'on fait un foot de temps en temps... L'été dernier, nous avons même fait un 2/2 avec Mal et Gina. Sans vouloir lancer des fleurs à ma chérie qui est quand même titulaire à son poste aussi bien dans l'équipe que chez les Frauen...

-Et ? Maléfique n'a eu aucun problème à me prendre la balle.

-Tu veux rire ou quoi ? Il a fallu qu'elle te colle au train et te pousse à la faute justement.

-Mais non. Je ne suis...

-Qu'une simple amatrice, tu me l'as déjà dit. Coupa Zelena. Mulan et Ruby sont bonnes à leurs postes mais toi... C'est pire qu'être bonne. Tu es excellente. Je ne connais pas beaucoup de nanas qui utilisent indifféremment leurs deux pieds avec une excellente vision du jeu, qui permutent sans problème sans affecter le volume du jeu en question, jouant toujours avec un tel sang-froid même quand tu te fais coller au cul par deux voire trois joueuses adverses... Tu as même bluffé mon entraîneur la dernière fois que tu es venue. « Tu es sûre que la copine de ta cousine est une simple amatrice ? Parce qu'elle en a sous les pieds. Technique, vitesse... Elle ne s'en rend pas compte ? » (remarque le silence de la blonde et le fait qu'elle soit mal à l'aise) Je suis gardienne et j'ai le temps d'observer. De t'observer. Putain, tu ferais un malheur dans les grosses équipes alors pourquoi tu restes ici ?

-Parce que... Je n'ai pas le niveau. Je ne cours pas après des chimères. Dit Emma en allemand.

-Tu noies le poisson, bouffeuse de grenouilles.

-Je... (soupire) Gamine, j'avais des rêves et des envies. Aussi loin que je me souvienne, je jouais avec un ballon. Mes parents... Mes parents m'avaient inscrite dans le club local et j'adorais ça. Je faisais même du rab pour reproduire les tirs et feintes de mes idoles. Contrôles, passes, coups francs aussi bien du gauche que du droit, roulette, petit pont, grand pont... Surclassée assez rapidement. Un jour, les U15 ou jouait Mulan ont eu besoin d'une joueuse. Je n'avais pas match avec mon équipe. J'ai joué sans me poser de questions et nous avons gagné 5/0 contre les U15 de notre actuelle bête noire en championnat.

-Et tu as été repérée.

-Repérée, remarquée, peu importe. On me proposait de me consacrer uniquement au foot. Mon rêve était à portée de main... Maman n'y voyait pas d'objection car j'étais déjà interne. Herr Colonel n'a jamais voulu. « Tu es fille, petite-fille et arrière-petite-fille d'officier » Ils sont revenus à la charge plusieurs fois mais la réponse a toujours été négative. A dix-huit ans, je m'engageais. Fin de l'histoire.

-Il avait quoi à la place du cerveau ton père ? Le règlement de l'armée ? Fit Zelena, choquée par l'attitude du père de la blonde.

-On peut voir ça de cette manière. Répondit Emma, évasive.

-Et si...

-Si quoi ?

-Et si une équipe te faisait une proposition, tu y réfléchirais ?

-Zelena, ma vie est ici. Je suis militaire. Le foot reste un loisir. Une activité que je fais hors... Tu vois ?

-Je vois. Au final, le foot, c'est plus qu'une passion. C'est le sport où tu n'es pas la chef Swan mais simplement miss n°13, Emma Swan.

Emma opina doucement de la tête et sourit à Zelena.


Emma se redressa et se mit doucement en position assise. La grande blonde attrapa ses béquilles, se mit debout et se dirigea tranquillement vers la cuisine pour se préparer un thé.


-Quel est le programme aujourd'hui ? Demanda Emma à l'infirmière qui venait de lui apporter son petit-déjeuner. (goûte le café) Infâme.

-Pire que celui de l'armée ?

-A mettre dans le même sac. Je vais finir par demander à Gina d'en ramener de la maison.

L'infirmière éclata de rire et regarda Emma.

-Pas de kiné aujourd'hui mais une entrevue avec un psychologue. Il a été noté que vos nuits sont agitées.

-Pas de psy. Fit la militaire, catégorique.

-Vous ne pouvez pas refuser.

-Il en sera pour ses frais.

-Si vous le dites. Terminez votre petit-déjeuner et je viendrai vous habiller.


Vêtue d'un short et d'un t-shirt, allongée sur son lit, Emma attendait la venue du psychologue.

-Et on dit que l'exactitude est la politesse des rois. Mon cul. Grommela-t'elle entre ses dents, mécontente. Pas foutu d'être à l'heure.

-Désolé de mon retard. Fit un homme d'une quarantaine d'années en pénétrant dans la chambre. Un patient avait besoin de parler. Comment allez-vous aujourd'hui ?

-Aussi bien qu'hier.

-De quoi rêvez-vous la nuit ?

-De moi faisant des choses pas très catholiques avec ma Reine d'Égypte. En quoi ça vous concerne ?

-Il m'a été dit que vos nuits sont agitées et qu'un prénom revenait souvent. Qui est Christian ?

-Allez vous faire foutre. Répondit vertement Emma.

-Vous ne m'aidez pas Emma.

-Chef Swan. Corrigea la blonde, agacée. Je n'ai pas besoin et encore moins l'envie de vous parler. Allez-vous en avant que je ne vous dise vraiment le fond de ma pensée et, croyez-moi, ce ne seront pas des mots d'amour qui sortiront de ma bouche.


-Un psy... Pour quoi faire ? Grommela Emma sous le regard amusé de Mulan qui était venue la voir.

-Connaissant ta délicatesse légendaire, tu as dû l'envoyer chier.

-Juste un peu. Sourit la blonde, amusée. Je n'ai pas envie d'en parler et certainement pas à un psy. Déjà que je ne parle pas à Gina de ça alors le reste... (fait voir ses mains qui tremblent) J'arrive à les camoufler quand il y a du monde...

-Finalement, ton accident est peut-être une bonne chose. Tu as besoin de repos. Entre ton père et la mission...

-C'est ce que m'a dit Cora. Et ma belle-mère a foutrement raison. Je suis à bout. Admis Emma en regardant Mulan.

-Tu es sous morphine ? Demanda l'asiatique car ce n'était pas dans les habitudes de son amie d'enfance de parler d'elle-même.

-Sous opiacés mais te dire lequel... En tout cas, assez défoncée pour ne pas ressentir de douleurs et te dire que ma Reine d'Égypte est plus que mon pilier. C'est mon équilibre, ma force, la femme de ma vie.

-Tu es défoncée.

-Complètement. Mulan, nos compagnes sont exceptionnelles.

-A qui le dis-tu. Soupira l'officier en pensant à Aurore.

-Te voilà partie à...

-A rien du tout Yankee. (sourit) Je vais t'en raconter une bien bonne qui s'est passée ce matin lors du réveil. Robin a surpris un des jeunes en train de se palucher...


Emma mit un sachet de thé dans son mug préféré et versa l'eau bouillante. La militaire s'assit, entoura de ses mains la grande tasse et resta songeuse quelques minutes.


Regina s'essuyait consciencieusement les mains tout en regardant sa compagne. Cette dernière, de dos, appuyée contre le lavabo, se brossait les dents avec sa main gauche dont le plâtre avait été enlevé une semaine plus tôt.

L'égyptologue continuait toujours de lui faire prendre ses douches et si, au départ, cela ne lui faisait ni chaud ni froid en raison du lieu, la jeune femme commençait à ressentir de la frustration.

Deux mois qu'elle dormait seule dans leur grand lit. Deux mois qu'elle portait un short et un t-shirt d'Emma la nuit mais ça ne remplaçait pas son amante. Certes, les vêtements, le lit, bref la chambre avait son odeur mais il manquait sa présence physique.

Regina hocha doucement la tête et se posta derrière Emma, posant son menton contre son épaule droite et glissant ses mains sous le t-shirt pour les poser sur le ventre plat. La grande blonde s'essuya la bouche et dit, regardant son amante à l'aide du miroir :

-A quoi tu penses ?

-Je me disais que... ça ne m'aide vraiment pas de te laver.

-Moi si car au moins, je peux imaginer des choses. Sourit Emma.

-Ça ne m'aide vraiment pas là. Soupira Regina en lui embrassant l'épaule. Je me fais l'effet d'une ado en proie à ses hormones qui ne peut pas jouer au docteur.

-Dis-toi que pour moi, c'est pareil. (se retourne et lui fait face) Il y a quand même une sacrée différence entre partir en mission et ne pas te voir pendant quatre mois et être coincée là, te voir et ne pas pouvoir te toucher comme je le souhaiterais.

Regina esquissa un sourire et Emma, adossée contre le lavabo, l'attira contre elle.

-Désolée de ne pas pouvoir faire plus. Murmura la militaire en l'embrassant délicatement sur les lèvres.

-Ne t'excuse pas pour ça. Je suis heureuse d'être dans tes bras. De sentir ton parfum. De t'entendre parler et rire. Contredit gentiment l'égyptologue en posant sa tête contre l'épaule valide.

-Idem chaton. (grimace) Je crois que je vais aller m'allonger. Ça commence à tirer.

-Emma Swan où l'art et la manière d'interrompre un moment à deux. Plaisanta la brune. Un coup de main liebchen ? »


Regina poussa la porte d'entrée et fut surprise d'entendre Chopin.

Sûrement Emma qui a mis un CD

L'égyptologue se déchaussa, se rendit dans le salon et s'arrêta net, un sourire incrédule sur les lèvres.

Ce qu'elle pensait être un CD n'était autre qu'Emma, assise au Pleyel, béquilles à portée de main, qui jouait. Pas avec son brio habituel mais la militaire, en se mettant au piano deux heures plus tôt, s'était aperçue que jouer apaisait le tremblement de ses mains.

Bien qu'épuisée par sa semaine passée au Louvre, Regina écouta avec plaisir Chopin et Satie.

-Je sais que tu es là ma Reine.

Un sourire éclaira les lèvres de la brune qui se porta derrière la blonde, ses mains se posant sur ses épaules.

-Grillée à cause de mon parfum. Je devrais peut-être en changer.

-N'y songe surtout pas. J'adore ton parfum. Quand je le sens, je sais que c'est toi.

La musicienne arrêta de jouer en entendant quelques fausses notes et se retourna pour faire face à son amante qui souriait largement, les mains sagement posées sur ses genoux.

-Tu vas bien ? S'enquit Regina.

-Mieux depuis que tu es là. Dit Emma avec un sourire en coin.

La militaire se leva doucement et la prit dans ses bras, inspirant son parfum qui lui avait manqué. Regina fit de même.

Partir avec les affaires de la blonde, c'était bien mais la sentir contre soi était largement mieux. Tout comme sentir ses lèvres se balader dans son cou et sentir ses mains déboutonner la chemise blanche.

-Tu es sûre qu'on peut ? Demanda l'égyptologue en posant ses mains de part et d'autre du visage de la militaire qui souriait.

-Absolument. Vous pouvez faire de moi tout ce que vous voulez ma Reine...


-Je... Nom de...

-Appelle-moi Emma. Rit la blonde en basculant sur le dos pour reprendre son souffle.

-Tu m'a littéralement épuisée. Soupira Regina en se pelotonnant contre son amante qui la prit dans ses bras. Épuisée mais ravie.

L'égyptologue avait perdu le compte au bout du quatrième orgasme et ne savait plus comment elles avaient fait pour atterrir dans leur lit.

-Le réchauffement de la planète, c'est nous. Chuchota Emma, ravie. Blague à part, j'avais l'impression d'avoir oublié ce qui faisait nous. (murmure) A quel point je me sentais bien quand tu étais dans mes bras. Quand je suis avec toi, j'ai l'impression d'être...

-D'être ?

-D'être moi. D'être à la maison.

-Et toi, tu es mon chevalier en armure étincelante qui me protège du monde...


Parler d'elle-même et de ses ressentis n'avait jamais été le point fort d'Emma. Néanmoins, la jeune femme, en revenant de sa séance quotidienne de kiné, se fit la réflexion qu'il fallait qu'elle parle de son père à sa compagne.

En définitive, Regina ne connaissait pratiquement pas son enfance et son adolescence en dehors des quelques anecdotes racontées par la militaire, Mulan ou sa proche famille.

Comme la blonde s'y attendait en rentrant, la brune était dans le salon avec les Twins, tous les trois allongés sur un tapis d'éveil, Famas posté en hauteur pour éviter que les enfants, passés maîtres dans l'art du quatre pattes, ne viennent lui tirer les moustaches.

Regina fredonnait une comptine dans sa langue maternelle tout en jouant avec les jumeaux. Emma s'assit dans son fauteuil préféré et, à peine eut-elle les fesses posées sur le coussin moelleux que Mérida, arborant une moue des plus décidées, rejoignit sa mère blonde à quatre pattes. La militaire sourit, prit la petite rousse sur ses genoux qui lui sourit en retour et babilla allègrement.

-Je crois qu'elle te raconte ce qu'elle a fait pendant ton absence. Commenta Regina en s'asseyant en tailleur tandis qu'Henry la rejoignait. Chacune le sien. Comment était ta séance ?

-Intense. J'en viens à regretter celles de Gaston.

-A ce point-là ? Dit la brune, étonnée car, ayant joué une saison avec les filles, elle connaissait très bien les méthodes du préparateur physique qui n'était pas un tendre.

-Oui. Sexy kiné doit se mettre en contact avec lui pour adapter le programme de reprise du foot.

-Foot. Répéta Mérida, amusée.

-C'est bien. Hé attends... C'est moi où mini rouquine vient de dire son premier mot ? fit Emma, étonnée.

-Foot... Foot...

-Mama. Déclara à son tour Henry et Regina, émue, embrassa leur fils sur le front.

-C'est bien mon bébé. Liebchen, nous avons chacune le notre. (Sourit) dans un sens, cela ne m'étonne pas que le premier mot de Mérida soit « foot » vu que la balle l'intéresse. Peut-être que nous avons une future championne du monde.

-Va savoir. Sourit Emma, ravie.

-Foot...

-Mama...


-Si, ils ont dit leurs premiers mots (…) Foot pour Mérida et mama pour Henry. (...) Tout se passe bien pour moi. (…) A bientôt maman.

Emma raccrocha et se tourna vers Regina. Cette dernière, lunettes de vue sur le nez, relisait le Petit Prince, un mug de thé fumant devant elle.

-Maman a dit qu'elle devait une pièce à James, Henry, Daniel, Neal et Satan. Tu m'expliques ?

-Un pari à Noël et je ne pensais pas qu'ils étaient sérieux.

-Sur le premier mot ?

-Non. Sur le fait que Mérida s'intéresserait au ballon rond. (sourit et ferme son livre) Ce qui est le cas. Notre fille s'agite dès qu'il y a du foot à la télé.

-Nous pouvons dire la même chose d'Henry dès qu'il y a de la natation. Si leurs intérêts se confirment en grandissant, leurs sports sont tout trouvés.

-Nous pouvons déjà faire une activité tous les quatre quand tu es de repos. Les bébés nageurs par exemple.

-Bonne idée. Henry adore l'eau, Mérida un peu moins. Cela nous donnera l'occasion de faire un truc en famille.

-Enfant, tu en faisais avec tes parents ? Demanda Regina, curieuse tandis qu'Emma s'asseyait sur le tapis, face à elle.

-Pas spécialement. Les musées et les expos avec maman et Neal quand herr Colonel m'en donnait l'autorisation. Les trois-quarts du temps, j'étais avec lui et la culture... « chaque fois que j'entends le mot culture, j'ai envie de sortir mon pistolet »

-Comment ça ? Fit l'égyptologue, étonnée.

-Nous avions plus le rapport troufion/officier que père/fille. Lâcha Emma en français au bout de quelques secondes de silence. Herr Colonel m'a élevée dans l'optique de faire de moi la relève. Fille, petite-fille et arrière-petite-fille d'officiers. Maman n'avait pas son mot à dire me concernant. Aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours été avec lui. Dès mon plus jeune âge, j'ai appris à faire mon lit au carré, à marcher au pas, connaître les grades, les procédures trans sur le bout des doigts et j'en passe... Les revues de piaule le samedi ou le dimanche matin selon son bon vouloir... Les marches avec un sac rempli de pierres ou son paquetage complet si mon bulletin de notes n'était pas excellent, assorti d'une interdiction de foot. Penser par moi-même et avoir une opinion bien à moi ? Inconcevable. Maman ne pouvait rien dire. Herr Colonel ne l'autorisait pas. Tout ce qui me concernait était de son ressort. Il n'y a qu'au foot où j'étais vraiment moi et même ça, il a fini par y foutre le nez.

C'était la première fois que la grande blonde évoquait son enfance et son adolescence et l'égyptologue ne savait pas quoi dire ni même penser. Pour être honnête, Regina était sidérée de l'attitude de David vis-à-vis d'Emma. Comment un parent pouvait-il faire ça à son propre enfant ?

Retenant les questions qui lui brûlaient les lèvres, la jeune femme laissa poursuivre son amante qui parlait d'un ton détaché, comme s'il s'agissait d'une autre histoire que la sienne.

-A quinze ans, j'ai pris conscience que le prince charmant à la sauce Disney ne me faisait pas plus d'effets que des vaches broutant dans un pré. Mulan a été la première à être au courant. Quand je l'ai annoncé à grand-père et maman, ils ne s'en sont pas formalisés. Herr Colonel... Il ne vivait plus avec maman depuis des années. Séparés mais mariés. Bref. Je lui ai dit le jour de mes dix-huit ans. (ferme les yeux) Je me revois encore au garde-à-vous devant lui, assis derrière son immense bureau en chêne chez lui. La première chose que je lui ai dite, c'était que je m'engageais comme simple sous-off. Première déception. La deuxième... Il a eu des paroles très dures. Ce qu'a dit Granny n'était que de la pisse de chat. (soupire) C'est ça qui a vraiment marqué l'inexistence de notre relation. Ça et le foot.

-Le foot ? Fit la brune, abasourdie des propos de sa compagne.

-Le foot. Pour faire court, je jouais avec les U17 et les U15 où jouait Mulan avaient besoin d'une joueuse. Comme nous n'avions pas de match prévu et pour m'éclater avec le Nem, j'ai dit oui…

La blonde raconta le même épisode que celui qu'elle avait évoqué avec Zelena, une grimace désabusée au coin des lèvres qui se changea en quelque chose de plus dur quand vint l'évocation de l'échange à sens unique avec celui qu'elle ne pouvait désigner que comme 'Herr Colonel', celui qui avait tué dans l'œuf l'opportunité qui lui avait été offerte de faire vibrer son âme sur un terrain de jeu.

- Ils sont revenus plusieurs fois à la charge et ils ont toujours eu la même réponse négative. Je me suis engagée à dix-huit ans. Fin de l'histoire.

-Tu regrettes ? Demanda Regina en regardant Emma.

-Absolument pas puisque je t'ai rencontrée. Et quand je vois ce que je suis maintenant... Tu es toute ma vie Gina. Fit la militaire en prenant ses mains dans les siennes. Ça, ça vaut tout l'or du monde.


Le prochain chapitre est en cours d'écriture.

A bientôt!