Hello ! voici le premier bonus qui suit la fic principale ! Et devinez quoi ? y a aucun des sujets dont j'ai pu parler sur facebook... no comment. En revanche, j'ai mis une scène directement inspirée par Barjy ;) Elle saura laquelle ! Pour le reste… ne cherchez pas ce qu'il peut se passer dans mon esprit de grande malade ;p

Marchi à Pimpiericky pour sa correction !

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Bonus

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Graver sur ta peau

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Castiel sortit de son heure d'algèbre la tête dans les nuages. C'était le dernier jour de sa semaine de reprise des cours et il était loin d'avoir été aussi concentré qu'il l'avait été à l'université jusque-là. Très loin même. Dans sa tête repassaient encore et encore les vacances d'hivers chez Bobby avec Sam et Gabriel… Et Dean. Son Dean. De nouveau à lui et rien qu'à lui. De nouveau à ses côtés, moteur de ses plus grands changements et pilier de ses plus grandes forces.

Il n'avait pas beaucoup dormi durant ces deux semaines, ni révisé d'ailleurs… Pour être honnête, il ne se souvenait pas de beaucoup de choses en dehors de lui, de Dean, du lit et des différentes positions dans lesquelles ils s'étaient redécouverts et avaient réappris le corps de l'autre.

Ce n'était probablement pas raisonnable. Ils auraient dû parler, discuter de ce qu'il s'était passé, des erreurs faites et de celles qui ne seraient plus pardonnées. Ils auraient dû s'expliquer et commencer à reconstruire ce qui avait été détruit pas les mensonges, l'absence, le temps et les choix discutables. Ils auraient dû faire tout ça… Ils ne l'avaient pas fait. Et Castiel ne pouvait pas blâmer Dean pour cela sachant que lui-même n'avait pas été le dernier à réclamer sa dose de baisers, de peaux froissées et de corps embrasés.

Il avait été tellement content à retrouver Dean, qu'aujourd'hui encore il était loin d'être redescendu de son petit nuage et ce week-end promettait d'être une belle redite des vacances.

C'est donc plus à l'habitude et à l'instinct que par réelle conscience de chemin à prendre qu'il navigua sur le campus en direction de la sortie. Avait-il un sourire idiot aux lèvres ? Non, ce n'était définitivement pas son genre ! Par contre, ses vêtements étaient plus désordonnés que d'habitude et ses yeux étaient assombris par les souvenirs sulfureux qui pétillaient dans son esprit.

- Hey Castiel, fit un blond aux cheveux coupés courts en se plaçant sur son chemin dans l'allée centrale du parc. Tu as l'air détendu depuis ton retour.

Castiel fronça les sourcils en examinant le jeune homme.

- On se connaît ?

- Non, mais ça peut s'arranger, fit le blond avec un sourire rayonnant.

Castiel se sentit aussitôt blasé et ce qu'il avait de bonne humeur s'envola. Le fait qu'un petit groupe de filles et garçons les observent avec la discrétion de son cousin dans une confiserie ne l'aidait pas à calmer sa contrariété naissante. A peine revenu le lundi qu'il s'était déjà fait aborder et ça avait continué, tous les jours, y compris celui-ci qui était son dernier de la semaine. Ça commençait à devenir pénible !

- Je ne suis pas intéressé, déclara-t-il froidement.

- Oh allez ! Tu veux pas au moins essayer ? insista son dragueur avec un sourire lubrique.

- Je sors déjà avec...

- … Quelqu'un, finit le blond. C'est ce que tu dis depuis lundi. Alors c'est ça ta nouvelle excuse ? Après je suis gay, je suis en couple ? Décoince-toi mon vieux ! Je te promets d'être doux pour ta première fois ! Tu pourrais même y prendre goût, ajouta-t-il avec un clin d'œil tout en posant une main sur son épaule.

Choqué. Castiel était proprement choqué par le discours de son interlocuteur. Ses poings le démangeaient d'une forte envie d'aller rencontrer le visage du blond à vive allure ! C'était d'ailleurs ce qu'il s'apprêtait à faire, commençant par dégager la main qui envahissait son espace vitale, lorsque…

- Cas' ! appela Dean quelques mètres plus loin en marchant vers son petit-ami avec une décontraction totale. Plutôt que de t'attendre je me suis dit que je pourrais bien venir te chercher ! Tu es sûr que je ne peux vraiment pas assassiner ton cousin dans son sommeil ? demanda-t-il en s'arrêtant à côté de son homme.

- Le meurtre est un crime, même si ça concerne Gabriel, remarqua Castiel en se rapprochant inconsciemment de Dean.

L'ancien chasseur sourit avec amusement avant de glisser son bras sur ses épaules. Castiel en profita pour lui envoyer un regard clair : tu as deux secondes pour fuir après je t'embrasse. Dean déglutit avec nervosité mais ne s'éloigna pas. Ils étaient au milieu du parc du campus et sa paranoïa revenait en force en lui faisant croire que tout le monde l'observait et le jugeait mais il tint bon et dès que les lèvres de Castiel se posèrent sur les siennes tout le reste passa au second, troisième, voire même quatrième plan. Castiel embrassait diablement bien. Ça devait être un don chez lui, car dès le début Dean s'était senti fondre sous ses baisers. Comme un avant-goût de paradis, le corps qui fourmille et l'estomac qui papillonne en plus.

- En t'attendant j'ai un peu fait le tour et discuté, souffla Dean lorsque le baiser cessa pour se redonner contenance.

La redescente après un baiser en public avec Castiel ressemblait toujours à un bad trip cotonneux. Le cerveau comprenait qu'on avait sûrement fait une grosse connerie mais tout avait un parfum de guimauve.

- Tu ne devineras jamais ce qui se dit sur ton campus, continua Dean. Paraîtrait que vous auriez un gars avec qui personne n'arrive à sortir, genre le prince des glaces, une vraie froideur ce type mais un putain de canon !

Castiel, presque front contre front avec Dean, pencha la tête de curiosité. Il n'avait jamais entendu parler de cette histoire mais vu qu'il n'avait jamais cherché à se faire des amis ça ne l'étonnait pas particulièrement.

- Il y a même un défi qui tourne avec des paris qui ne cessent de monter. Celui qui arrivera à décongeler la statue empochera une sacrée mise, tu peux me croire.

- Ça ne m'intéresse pas, crut bon de dire Castiel.

- Ça ne fait aucun doute, lâcha Dean avec amusement avant de se tourner vers le blond estomaqué. Un ami à toi ? Tu nous présentes ? hésita-t-il en regardant l'étudiant avec perplexité.

Sa paranoïa avait peut-être un fond de réalité finalement se dit Dean en voyant le regard du blond, du groupe derrière et de plusieurs autres étudiants qui avaient cessé d'avancer pour les regarder, lui et Castiel, comme s'ils venaient de présenter un numéro de cirque.

- Ce n'est pas un ami, déclara froidement Castiel. Juste quelqu'un qui voulait coucher avec moi.

Dean se figea avant de resserrer sa prise sur les épaules de son homme et d'envoyer un regard meurtrier à l'étudiant. Celui-ci fit immédiatement trois pas en arrière, clairement terrifié par le regard de tueur que le mannequin lingerie lui envoyait.

- Et il y en a beaucoup qui ont tenté leur chance ? se renseigna Dean, hésitant entre la fierté et l'inquiétude jalouse.

- Trop, répondit Castiel en se raidissant. C'est le sixième cette semaine.

Dean ouvrit la bouche, la referma, regarda Castiel pensivement avant de revenir à l'étudiant terrorisé qui n'osait pas bouger d'un cheveu.

- C'est toujours comme ça ? demanda-t-il d'une voix plate.

- Parfois c'est plus.

- C'est lui mister glaçon, affirma Dean en montrant Castiel du doigt.

Le blond acquiesça.

- Dommage, je fais pas partie de l'université donc je peux pas empocher le prix mais… Il est à moi, revendiqua Dean en collant un Castiel stupéfait contre lui.

- C'est compris ! répondit précipitamment l'étudiant. Je le ferai plus ! Les autres non plus ! Au revoir !

Castiel s'écarta de Dean avec un semblant d'énervement tandis que le blond partait rapidement rejoindre ses amis.

- Je ne suis pas ta chose, grinça-t-il. Et ne va pas croire que je ne suis sorti avec personne uniquement parce que je t'ai attendu !

- Tu n'es sorti avec personne ? sourit Dean.

Les joues de Castiel rougirent malgré lui avant que la colère ne reprenne le pas.

- Alors que toi tu as eu des tas d'aventures, c'est ça ?

- Non. Aucune, avoua Dean d'une voix rassurante.

Castiel se radoucit et s'approcha de lui pour lui donner impulsivement un court baiser.

- Pas que j'aime pas me taper l'affiche mais… Si on y allait ? proposa Dean en constatant qu'ils étaient bel et bien le centre d'attention de pas mal de monde.

- Tu vis toujours chez Balthazar ?

- Ouais. Je me cherche un appart et un petit boulot. Mais ce n'est pas là qu'on va ! annonça-t-il joyeusement en reprenant sa marche avec Castiel. Mon frère et le nabot ont décidé de fêter mon… Mon arrivée ici.

- Je ne pense pas que ce soit une bonne idée, déclara Castiel en suivant tout de même Dean jusqu'à sa voiture.

- On va juste s'éclater un peu, faire quelques bars et boites de nuit !

- Avec Gabriel…

- C'est moi qui me méfie de lui généralement, se moqua Dean.

- Je ne me méfie pas, je le connais, corrigea sombrement Castiel. On va le regretter demain si on le suit…

- T'en fais pas ! A trois contre lui, on saura le tenir !

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Mal au crâne. Mal au dos. Mal au torse. Envie de vomir. Et il n'avait pas encore ouvert un œil…

Dean s'était déjà pris des cuites. Plusieurs. Mais jamais il ne s'était senti aussi mal au réveil. Comme si un camion-poubelle lui avait roulé dessus. Il ouvrit la bouche pour déglutir et tenter d'humidifier sa gorge desséchée et sa langue pâteuse. Il grimaça en sentant son haleine. Peut-être plutôt un semi-remorque de fumier en fait…

Dean ouvrit difficilement une paupière collée et gémit quand un éclat de lumière lui transperça l'œil et le crâne. Il tâta le terrain autour de lui à défaut de le voir. Un tapis. Du parquet. Il avait dormi à même le sol. Au moins avait-il pensé à prendre un des coussins du canapé pour le mettre sous sa tête…

Il fit un nouvel essai pour ouvrir les yeux et tomba sur une paire de chaussettes, avec des pieds à l'intérieur. Et la tête de Castiel de l'autre côté. Il se releva difficilement, tous ses muscles criant misère et ses os encore plus d'avoir dormi par terre et regarda autour de lui d'un œil hagard. A priori, il devait être chez Sam et Gabriel. Ça ressemblait à chez eux en tout cas. Et les deux avaient dû réussir à se traîner jusqu'à leur lit… Ah non, Sam bavait à moitié sur son comptoir ! Seul le gnome avait trouvé le chemin de sa chambre. Ou pas. Il pouvait aussi bien être en train de ronfler dans la baignoire… Bien fait pour sa tronche !

Dean ne se souvenait pas de grand-chose concernant la soirée d'hier. Un peu le début, les premiers bars, les premières boites de nuit, les premiers verres… Et puis il y avait eu une étrange boisson violet foncé. "Passion pourpre" si ses souvenirs étaient bons. Après, le néant version gruyère. En tout cas, c'était Gabriel qui avait ramené les cocktails donc c'était de sa faute !

Oh merde… Mal de crâne… Dean grimaça en essayant de se remettre sur ses deux pieds. L'horloge indiquait 14:24. Il gratta distraitement son torse nu jusqu'à ce que ses doigts tombent sur un morceau de pansement. En baissant les yeux, il découvrit un gros carré de compresse et des bandes collantes sur son pectoral gauche, à l'emplacement du cœur, grosso modo. Il pâlit et enleva le pansement avec des gestes maladroits, grimaçant sous la douleur. Il le vit.

- Cette fois-ci c'est bon, je vais le tuer ! hurla-t-il d'une voix cassée avant de se précipiter vers la chambre, accompagné par les gémissements de Sam et Castiel qu'il venait de réveiller.

Dean ouvrit brutalement la porte, prêt à réveiller Gabriel en fanfare avant de l'étouffer avec un coussin mais sa voix se bloqua dans sa gorge quand il vit l'état de sa future victime. Un sourire sadique naquit sur ses lèvres. Ok, pas la peine de tuer l'affreux finalement. Après tout, son pansement à lui recouvrait l'intégralité de son dos ! Ça lui apprendra à leur faire boire des boissons bizarres.

Mais parce qu'il aimait les vengeances un peu mesquines aussi, il alla ouvrir en grand les rideaux de la chambre, inondant la pièce de lumière naturelle et faisant gémir Gabriel de douleur. Il revint ensuite dans la salle principale et alla directement mettre en route la cafetière. Après quoi, il se réfugia dans la salle de bain pour tenter de se redonner une tête humaine.

Quand il retourna dans le salon, il vit Castiel en caleçon et tee-shirt qui regardait l'intérieur du frigo comme s'il s'agissait d'une fenêtre vers un monde enchanté et son frère qui grattait distraitement son propre pansement avec un air terrifié.

- On est deux Sammy, voulut le rassurer Dean en montrant son propre torse. Trois si on compte ton idiot.

- Gabe aussi ?

- Et pas qu'un peu, ricana Dean.

- Je t'avais prévenu, lâcha Castiel d'une voix plus rauque encore qu'à l'habitude en sortant une brique de lait de soja.

- La prochaine fois je t'écouterai, admit Dean en s'asseyant à côté de Sam. Fais voir le tien ?

Sam décolla la compresse et révéla une étoile à cinq branches encerclée par un soleil située un peu au-dessus du cœur.

- On a le même, sourit Dean en pointant son propre tatouage.

- On avait quoi dans la tête pour vouloir faire ça ? souffla Sam avec désespoir.

- Beaucoup d'alcool je dirais.

- J'ai de la chance, j'y ai échappé, soupira Castiel avec soulagement en s'asseyant à son tour sur un des tabourets de bar.

- J'en serais pas aussi sûr à ta place Cassi, fit Gabriel en entrant dans la pièce, le visage brouillon mais toujours son éternelle malice dans les yeux.

Sam et Dean suivirent son regard vers le bas du dos de Castiel et virent le pansement que ne cachaient plus son caleçon et son tee-shirt. Un sourire goguenard apparut sur le visage de tous les présents moins Castiel.

- T'es pas vraiment en droit de te moquer toi, rappela Dean en souriant moqueusement à Gabriel.

- Mais moi j'assume tout à fait ! Même si je sais pas encore ce que c'est…

- Tu nous montres le tien Castiel ? demanda Sam.

- Je vais avoir du mal tout seul.

- Descends de ta chaise, fit Dean.

Il s'approcha ensuite de son amant et baissa un peu plus son caleçon sur ses reins. Le pansement, situé dans le bas de son dos, descendait jusqu'à la naissance de ses fesses. Dean le décolla délicatement et sourit, puis sourit encore plus.

- Alors, c'est quoi ? interrogea Sam, toujours assis mais soulagé de voir que pas un n'avait échappé à l'aiguille du tatoueur.

Dean s'écarta de son chemin et dévoila une paire d'ailes noires déployées à l'horizontal. En regardant de plus près, on pouvait deviner une inscription sur les deux plus longues rémiges.

- « Propriété de », révéla Dean en montrant celle de gauche puis en pointant celle de droit : « Dean W. ».

Castiel rabaissa brusquement son haut et s'enfuit vers la salle de bain.

- Joli, siffla Gabriel avec un grand sourire.

- Je me demande de qui venait l'idée, ricana Sam.

- Moi j'aime bien, assuma pleinement son aîné.

- Tu m'étonnes…

- Qui veut du café ? bailla Gabriel en sortant la cafetière pleine de son socle.

- Plus jamais de ma vie je ne bois un truc qui vient de toi ! jura Dean en le foudroyant des yeux.

- Petite nature…

- Blondinet dépravé.

- J'aimerais bien savoir ce que tu t'es fait tatouer, intervint Sam avant que ça ne dégénère.

- Aide-moi à décoller tout ça alors.

Sam se leva en grinçant des dents alors que ses muscles courbaturés hurlaient d'agonie et décrocha lentement le pansement. Une triple paire d'ailes se dévoila aux yeux de tous, celle du haut frôlant ses épaules et ses avant-bras, celle du milieu s'enroulant autour de ses flancs et la dernière suivant ses reins pour mieux pointer vers le bas.

- Alors ? demanda Gabriel.

- Alors t'es un grand malade dans ta tête, annonça Dean. Mais ça, on le savait tous déjà…

- Dean, râla Sam. Attends deux secondes Gabe.

Sam partit à la recherche de son portable, le trouva bien rangé dans le grille pain - mais heureusement intact – et prit en photo le dos de Gabriel avant de le lui tendre.

- Joli !

- T'es vraiment un grand taré, confirma Dean.

- Jaloux.

- J'en reviens toujours pas que je me sois fait faire un tatouage, soupira Sam en se rasseyant.

- Plains-toi à ton nabot...

- Comme si c'était ma faute ! se récria Gabriel.

- C'est ta faute ! l'accusa l'ancien chasseur.

- Je ne vous ai pas obligés à boire, remarqua le blond.

- Gabe, aucun de nous, même complètement torché, n'aurait eu l'idée débile d'aller se faire tatouer, contra Sam en se pinçant l'arrête du nez avec une grimace de douleur.

- Et pourtant…

- J'ai un tatouage dans le dos, fit Castiel en arrivant comme un zombi. Qui me proclame la propriété de quelqu'un d'autre…

- T'angoisse pas Cassi, voulu le rassurer Gabriel. S'il y a que ça, suffit de demander au gars de noircir complètement les ailes et tu seras juste un emplumé, comme moi !

Castiel le regarda avec lassitude avant de reprendre sa place au comptoir et de piquer du nez dans son lait de soja.

- Pizza ? demanda Dean quand les premiers gargouillements se firent entendre.

La proposition fut acceptée à l'unanimité, de même que la tournée de paracétamol.

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Les explications sur le déroulement de la soirée - ou en tout cas sur une partie de la soirée - arrivèrent quelques jours plus tard, quand Gabriel recontacta le tatoueur pour finir son motif et le colorer (- Parce que tu comptes y retourner ? - Il est incomplet Sammy ! c'est visible voyons ! - …). Le tatouage des deux frères était apparemment une idée de Dean qui avait trouvé que ce serait super que lui et Sam aient un symbole de ralliement ! Et quoi de mieux pour ça qu'un dessin anti-démon péché dans sa mémoire et le journal de son père ? Sam avait été lui aussi enthousiaste à cette idée… En même temps, vu la dose d'alcool qu'il devait avoir dans le sang à ce moment-là, probable qu'il aurait dit oui à tout et n'importe quoi, y compris à une partie de rodéo sur un taureau mécanique ou un plongeon dans la baie en plein mois de janvier !

Pour Gabriel, aucune explication autre "qu'il en avait envie" et pour Castiel… La faute lui revenait entièrement. Aussi bien pour le motif que pour les mots inscrits. Dean lui-même aurait tenté de le décourager mais Castiel n'aurait rien voulu savoir ! Pour le motif, l'emplacement et le message ! Cela avait fini d'achever le brun qui avait cru mourir de honte.

Tous avaient ensuite dû se résoudre à au moins soigner et entretenir leur tatouage. Gabriel y gagna plusieurs séances de massage avec pommade cicatrisante pour son dos. De même que Castiel à la grande joie de Dean qui, même après une semaine de ce traitement, ne s'en lassait pas !

Ce matin encore, Dean passait et repassait ses mains sur le tatouage de son amant, se délectant des frissons qu'il sentait naître en Castiel, souriant de voir sa chair se grêler de plaisir, savourant les légers déhanchés de son homme dont le sexe en plein éveil se trouvait comprimé entre lui et le matelas. Aucun doute, le massage plaisait à Castiel et pas qu'un peu ! Quant à Dean, tout l'excitait dans la situation, aussi bien avoir son ange alangui sous lui que de voir ces quatre petits mots gravés sur la chair de son amant. Il caressait la peau de ses pouces, sa respiration s'accélérant un peu plus à chaque fois jusqu'à ce qu'une brume de désir les enveloppe tous les deux et les poussent à voler vers mille et un cieux.

La passion consumée, Dean s'allongea sur le dos pour mieux recevoir Castiel qui se lova contre son torse. D'une main distraite, l'ancien chasseur effleura le dessin d'encre sombre.

- Ça ne veut rien dire, soupira Castiel avec contrariété.

- De quoi ?

- Ce qui est écrit, ça ne veut rien dire.

- Je n'en suis pas si sûr, sourit Dean.

- Je ne rigole pas. Ça ne veut… D'accord, ça veut dire quelque chose, grinça son amant. Mais pas autant que ce que tu crois !

- Ça ne veut pas dire que tu… M'aimes ?

- Si, rougit Castiel. Mais ça ne veut pas dire que je suis prêt à tout pour toi. Je ne suis pas ta propriété ou ton esclave contrairement à ce que proclament ces mots écrits sous l'emprise de l'alcool !

- Je n'ai jamais cru ça.

- Vraiment ?

- Vraiment.

- C'est faux Dean, souffla Castiel avec tristesse en se collant un peu plus contre le corps chaud. Tu as cru que je serais éternellement à toi, c'est pour ça que tu as pu me mentir et me mettre de côté.

- Cas'...

- Dean, le coupa Castiel. Je ne revivrai plus ce que tu m'as fait vivre, jamais. Les longues absences parce que je passais après ton père, parce qu'il n'était pas au courant de nous. Je peux comprendre que je serai ta seconde priorité après ta famille. Je peux le comprendre, mais je ne suis pas obligé de l'accepter. De même que je peux refuser que tu caches notre relation, que je sois ton secret honteux.

- Que… Quel message veux-tu me faire passer ? demanda Dean d'une voix enrouée.

Castiel se releva et s'assit sur ses talons, voulant s'éloigner de la chaleur et de l'impression de confort et de bien-être qu'il ressentait près de lui.

- Je ne veux te forcer à rien. Tu es libre d'agir comme bon te semble, lâcha formellement Castiel. Mais… Je peux encore noircir ce message tatoué sur moi que tu aimes tant. Je n'accepterai plus la moitié de ce que j'ai déjà souffert pour toi. Ça a déjà été bien assez dur pour moi… Demande à Balthazar si tu ne me crois pas. C'est lui qui me récupérait quand plus rien n'allait. Alors… Plus jamais. Pas comme ça. Je ne suis pas ta propriété Dean, j'accepte de l'être, c'est différent.

Un calme silence s'abattit dans la chambre. Dean observait son amant, fier et droit devant lui, magnifique aussi et un peu excitant il devait bien l'avouer. Ses yeux bleus reflétaient aussi bien la douleur que l'amour. Tranquillement, Dean leva sa main droite et la tendit à Castiel. Ce dernier hésita quelques secondes avant de la prendre et d'entremêler leurs doigts.

- Je suis parti Cas', affirma l'ancien chasseur. J'ai… Abandonné mon père derrière moi, alors qu'il aurait pu avoir besoin de mon aide. Alors que je sais qu'il est... Malade. Je suis parti et… Je suis venu ici, à San Francisco, pas ailleurs mais ici. Parce que je savais que toi et Sam vous y étiez, même si je ne pouvais pas aller vous voir aussitôt. Je n'en étais pas capable. Tu sais pourquoi ?

Castiel ne dit rien mais caressa du pouce le dos de la main de son amant.

- Je sais que j'ai fait… Des erreurs, avec toi comme avec Sammy. Je sais que… Je vous ai fait du mal en… En insistant. Sur une cause perdue. Et je sais que ça a dû être particulièrement dur pour toi, parce que ça l'a été aussi pour moi. Mais… J'avais besoin d'y croire et aujourd'hui, je ne peux pas revenir sur le passé, sinon je l'aurais déjà fait. Tout… Tout ce que je peux te dire, te promettre. C'est de ne pas… De ne pas faire deux fois les mêmes erreurs. Mais je vais essayer de regagner ta confiance. C'est juré. Et, sache que je ne compte plus repartir, ni te laisser derrière. Tu vas m'avoir sur le dos pour un paquet d'années maintenant, plaisanta faiblement Dean. Si tu veux bien…

Castiel leva sa main et embrassa celle de Dean avant de se rallonger à ses côtés dans un soupir de soulagement. Rapidement, les doigts de son amant vinrent caresser le bas de son dos rendu sensible par le traitement infligé une semaine auparavant.

- J'ai repéré un appart pas mal sur Jackson street, annonça Dean l'air de rien. Ça te dit de le visiter avec moi ? Et si jamais il te plaît… On pourrait s'y installer ensemble ?

Dean inspira brutalement quand une main se faufila entre ses jambes pour englober son service trois pièces tandis qu'une langue venait taquiner son cou. C'était une réponse qu'il était tout à fait apte à comprendre !

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Pendant ce temps, quelque part en ville, Gabriel souffrait courageusement.

- Pourquoi fallait-il forcément qu'elles soient colorées ? soupira Sam dont l'une des mains se faisait broyer par celle de Gabriel.

- Parce que sinon elles auraient été incomplètes, répliqua le blond en serrant les dents. Et tu pourrais un peu compatir pour moi Sammymoose ! Je souffre !

- Tu as choisi de souffrir.

- Et alors ?

Sam leva les yeux au ciel avant de contempler le tatouage en cours de réalisation. Depuis le lendemain de leur cuite, le tatouage avait bien évolué. Les ailes avaient gagné en détails et en réalisme et désormais elles obtenaient leur couleur, un brun chaud mêlé de sépia et d'ocre rouge. La première paire semblait prête à s'envoler tandis que la seconde s'enroulait gracieusement autour de la taille de Gabriel, comme réellement en relief. La dernière paire obtenait ses couleurs à son tour et Sam devait bien avouer que le rendu général était particulièrement bluffant. Même complètement, ils avaient réussi le miracle de se trouver un bon tatoueur aux règles d'hygiènes rassurantes - le fait qu'il prenne des commandes de clients bourrés par contre était moins rassurant mais Sam le soupçonnait d'être une connaissance de Gabe, comme la moitié de la ville…

- J'ai mal, chouina Gabriel.

- Normal, une aiguille est en train de te transpercer la peau !

- Sammy, gémit le blond avec pitié.

Sam roula à nouveau des yeux sous le regard discrètement amusé du tatoueur et s'accroupit face au visage de Gabriel. En faisant attention à ne pas faire bouger son petit ami, il l'embrassa sur le front, la joue et enfin sur les lèvres.

Le tatoueur ne fit aucun commentaire. Gabriel était présent depuis tôt dans la matinée et c'était déjà sa quatrième heure de patience douloureuse. Du moment qu'il ne bougeait pas le dos, le Trickster pouvait bien embrasser sa souris autant qu'il le voulait…

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Fin bonus 3

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Voilà ! Désormais vous savez comment Sam et Dean ont obtenu leur tatouage XD et comment Castiel a été un dommage collatéral et Gabriel une victime tout à fait consentante !