Dernier chapitre ( si n peut appeler un épilogue chapitre ) avant la fin j'espère que vous aurez aimé. Je vais continuez suit à ça sur le projet Les deux inconnus.
Bonnes lecture !
Épilogue
Ça faisait quelques mois qu'il était avec Trafalgar Law – sur et dans son sous-marin – à se socialiser avec plus ou moins de réussite avec d'autres personnes et il ne savait pas trop quoi en penser.
Pour l'instant, il passait ses journées entre le pont, sa cabine et la salle des cartes – qui était devenu en quelques sorte sa seconde chambre -, ses yeux pourpres perdus dans le vide. A plaisanter de temps en temps avec Shashi – qui dormait dans la même chambre que lui.
D'ailleurs, quand il avait appris m'effroyable nouvelle, il avait fait la gueule pendant des jours. A se disputer sans s'arrêter avec Wakame. Et ce, malgré l'enterrement de la hache de guerre exigé poliment – un scalpel sous la gorge – par le cap'tain.
Les deux s'étaient au départ adressé des sourires crispés, l'un se mordant l'intérieur de la joue pour s'empêcher de cracher son venin, l'autre fourrant ses mains dans ses poches afin d'éviter de répandre le sang. Des faux sourires en papier mâché. Et il n'avait suffis que d'une étincelle pour que la poudre prenne feu et manque de les tuer. Après tout se battre sur un pont couvert de savon – nettoyage hebdomadaire oblige -, n'était pas la meilleure idée au monde. Surtout qu'étrangement, il était parfaitement incapable de se battre correctement depuis son allégeance.
Il savait toujours se bastonner – et bien heureusement d'ailleurs, il n'aurait jamais pu y survivre dans le cas contraire, il en était sûr et San se foutrait de sa gueule pour l'éternité - enchaînant coups de pieds sur uppercuts fulgurants, mais le cœur n'y était pas. Il le sentait. Ce ne fut pas avec la force de terrasser un équipage tout entier – comme il l'avait fait des mois, des années auparavant – qu'il se lança toutes griffes dehors sur le brun. Non, ce n'était qu'avec une énergie molle, qu'il avait méchamment matraqué le brun. Mais il le lui avait rendu.
La rage et la fureur qui caractérisait auparavant ses coups avaient disparu. Et c'était apaisant.
Ils s'étaient fait gronder par Bepo mais étrangement le capitaine n'avait rien dit ils continuaient à se battre – étrangement de manière assez hebdomadaire, tous les mardis et jeudis, sur un pont glissant de savon – l'un contre l'autre.
Et c'est ainsi qu'après deux semaines de ce régime, étalés comme des loques sur le bois humide, ils avaient parlé. Par petites touches, à petits pas. Mais ils avaient appris à se connaître.
Il avait parlé de femmes, pis de Shashi et enfin de Law.
Il l'aimait bien. Il avait appris que le cuisinier se battait avec un pistolet. Il visait bien d'ailleurs bien, et après quelques hésitations, il avait fini par lui dire que lui ne savait pas tirer. Évidemment, le brun s'était fichu de lui. Surtout quand il apprit qu'il possédait une arme à feu.
Il n'avait pas apprécié les nombreuses railleries qui étaient tombées, compte tenu d tous les efforts qu'il avait fournis pour d'un, récupéré les armes et de deux, levé le pistolet dans sa main le flingue sans trembler. Mais il ne s'était pas non plus énervé. Il avait attendu que les piques insolentes de l'autre cessent puis lui avait demandé de lui apprendre.
D'ailleurs, en parlant de flingue, le cap'tain avait fini par lui rendre le sien, qui reposait coincé par le canon dans sa ceinture.
Il contempla le journal qu'il tenait dans ses mains. Après quelques jours où il n'avait absolument pas parlé, le cap'tain avait décrété qu'il devait écrire. Un point c'est tout.
Et on ne discutait pas les ordres du cap'tain si on ne voulait passer un looong quart d'heure sur la table d'opération.
Ça l'avait aidé. Beaucoup. Le cap'tain avait eu raison. Comme d'habitude.
Ul soupira, l'horizon béant autours de lui. Il se sentait encore un peu perdu mais il avait réussi. Un sourire étira ses joues.
Il la vit un instant à ses côtés, ses jambes se balançant elles aussi dans ce vide au-dessus des flots.
Et cette seconde, il redevint cet enfant aux yeux turquoises avec cette écharpe rouge un peu vieille et très abîmée. Avec ses rêves hors-la-loi. Avec sa joie d'autrefois.
Elle, qui voulait devenir pirate, parce que c'est la liberté, Pen' ! et lui juste à ses ordres, brave moussaillon, courageux garçon rêvant en couleur océan.
Ils avaient appris à lire, à écrire, à vivre tout simplement dans les méandres de leur ville. Ils avaient écouté les histoires des vieux loups de mers, dessiné des cartes de ce qu'ils voudraient voir et visiter, créant des rêves d'une douceur rare en ces temps dorés de piraterie.
Ils avaient un grand avenir, être heureux, c'était leur objectif final.
Accomplissement de tout. Avec ça, juré ! Promis, juré, même, ils vivaient. Et vivre c'était aussi beau que d'être heureux.
Mais elle était partie. Laissant derrière elle, son lot de tristesse, de remords et de toutes ces choses qui l'avait rendu ainsi. Il en avait bavé, c'était sûr. S'enterrant dans cette spirale macabre rythmé par des morts sans que jamais cela ne cesse, plongeant toujours plus loin dans ces propres limbes et allant même jusqu'à gratter la surface du purement démoniaque.
Tuer, tuer, tuer. Il s'enlisait dans son propre malheur, attirant dans sa misère d'autres ombres. Mais cela ne l'avait pas dérangé.
Les spectres de tous ces pirates, ces cruels hommes, enfin, tout ce qui avait eu le déplaisir d'avoir sa tête sur du papier administratif et qui un jour avait croisé la route de cet albinos maluné.
Mais voilà, un jour c'était lui qui avait rencontré plus fort que lui, en la personne de ce grand blond au cheveux jusqu'au cul, avec cet arrogance, cet éclat si étrange derrière son masque très moche.
Il l'avait redescendu sur Terre à vrai dire et même en dessous du niveau des océans, pensa-t-il un sourire un poil ironique sur les lèvres.
Et dans une boite de conserve fluo, en compagnie d'un brun psychopathe, d'un rouquin fou de mécanique, un ours parlant et d'un blond carburant au café, il avait trouvé quelque chose. Ce quelque chose, cela ressemblait à une sorte de famille. Le cap'tain l'avait dit de toute façon : l'équipage allait s'agrandir de manière très certainement exponentielle. Alors oui, pour tout cela, il allait sourire, jouir de cette vie qu'on lui offrait sur un plateau d'argent – bien que d'une certaine manière (pas qu'une), c'était le sabre sous la gorge qu'il avait accepté.
Et grâce à lui, à présent, il était libre. De ses cauchemars, de ses peurs démesurées et du reste.
Il lui avait parlé de ce qu'il ce qu'il avait ressenti.
Il lui avait parlé d'elle.
Il s'était épanché des heures durant sur son épaule – hachant ses mots avec une tristesse sans commune mesure.
Et après, une fois toutes ses peines gémies, il lui avait répondu.
C'était sa faute. Oui. Law n'avait pas mâché ses mots, en lui infligeant ça mais il ne mâchait jamais ces mots à vrai dire.
Il aurait dû aller la secourir. Ça aussi c'était sûr.
Mais elle lui aurait pardonné. Il ne fallait pas en douter.
Elle l'aurait boudé longtemps mais elle l'aurait pardonné. Il n'avait absolument aucun doute là-dessus.
Car l'un comme l'autre, avait été les meilleurs amis du monde.
Penguin l'avait écouté dire tout cela. Essuyé ses larmes de détresse. Promit qu'il ne pleurerait plus. Et il lui avait juré allégeance.
Il sourit doucement
il n'était finalement pas aux ordres de sa douce amie, de cette bonne à enfermer.
Il le regrettait un peu mais bon.
Trafalgar Law. Ce nom signifiait tout à présent pour lui.
Il n'oublierait jamais cette amie. Cette enfant qui l'avait tourmenté si longtemps, que son imagination avait rendue cruelle. Oui, il porterait son souvenir comme un drapeau joyeux par ces nouveaux temps.
Et ses yeux se parèrent du turquoise d'autrefois comme un morceau d'océan. Il y flottait toujours quelques éclats bordeaux et vermillons mais il eut un sourire doux comme le vent.
« Je suis un pirate, un Heart. J'y suis arrivé San. »
Et à cet instant, Law, vit.
Une jeune femme. Avec des cheveux longs noirs comme une nuit sans lune, ondulant tels des serpents, inclinant son chapeau de corsaire, un demis-sourire plus tendre que le monde étirant ses joues. Et si on observait encore mieux, on devinait l'éclat rieur de deux prunelles rouges sur un visage d'ange.
Il tendit l'oreille juste à cet instant et entendit, murmuré à demi-mot :
« Trafalgar Law, j'te préviens, si tu lui fais le moindre mal…
- Je hais les ordres mais même si cela y ressemble fortement, j'vais faire une exception pour cette fois…
- Sûr ? Demanda cette espèce de fantôme, hésitante.
- Oui, j'ne perdrais aucun des membres de mon équipage. »
Le mirage, sourit puis murmura en direction de ce garçon qui n'avait tant grandit :
« J'sais que j'suis partie tôt, trop tôt à vrai dire. J'sais que tu t'en voudras longtemps encore mais tu sais, on s'tait promis de vivre heureux. Et l'peu de temps que j'ai foulé c'tte terre à tes côtés, j'pense… qu'il fut le plus beau de mon existence.
Pen', j'crois que t'as l'un des plus beaux trésors du monde entre tes mains. Et j'crois aussi que tu vas devoirs cravacher pour trouver le premier, p'tit con ! »
Et le vent, dernières paroles, murmurait derrière un chapeau abaissé :
« Vis ta vie, Penguin. Aussi belle et aussi triste qu'elle sera, vis-la, Pen'. T'as pas intérêt à la rater... »
Et le temps que des paupières s'abaissent et se relèvent à nouveau, il n'y avait plus rien. Juste le souvenir d'un mirage, d'une promesse, d'un autrefois apaisé.
Trafalgar ne savait pas vraiment ce qu'il venait de se passer, ignorait si ce qu'il venait de se passer était une hallucination particulièrement réaliste ou quelque chose du même cru, mais là, il s'en foutait.
Il entendit la porte derrière lui frémir étrangement et il soupira.
« Allez-y, vous n'attendez que ça… »
La porte s'ouvrit avec fracas, avec un " merci cap'tain " général – et il ne réussit même pas à s'en agacer et la seconde suivante, Penguin se trouvait assaillis de toute part.
Hésitant et gauche face à l'effusion de bonheur des autres, il sourit avec hésitation. ça s'annonçait bien. ça commençait bien même.
Le commencement d'une nouvelle vie.
Si l'envie vous en prend, j'aimerais bien connaître votre avis sur ce chapitre.
Bises de Traff's