Hello ! :)

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Tiens, un épilogue ? Oui, oui, je vous l'avez promis, le voilà ! Je n'ose même pas dire combien de semaines se sont écoulées depuis que j'ai posté le dernier chapitre, mais bien trop, c'est évident.

Bref, je pars en stage lundi, en Inde, et je ne pouvais pas partir sans avoir posté l'épilogue. C'était ma deadline. Ce fut short, très short même, mais mission accomplie :)

Bref, j'espère que cet épilogue, longuement attendu, vous plaira ! :) Et répondra à certaines de vos questions.

Je précise au cas où: deux scènes se déroulent simultanément dans cet épilogue. Attzntion cependant, elles n'ont pas lieu en même temps! L'une fait suite à l'autre, mais j'ai décidé de les superposer. Enfin, vous comprendrez en lisant.

Enjoy ! :)

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Épilogue

La violence fait les tyrans, la douce autorité les rois.

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-Réformes du premier juin 2007. Le Département de la Justice Magique, en association avec le Bureau des lois magiques ainsi que le cabinet du Ministre sont parvenus à un accord après trois semaines de négociations et de débats. Les réformes énoncées lors de la présente séance entreront en vigueur dès la rentrée 2008.

Il y avait quelque chose de magnétique chez le jeune Ministre de la Magie. De magnétique et d'inquiétant. C'était une lueur dans son regard, perçante, sombre, profonde qui attirait et retenait inévitablement l'attention. Mais plus que son regard hypnotisant, c'était l'aura de charisme écrasant qu'il dégageait à toute heure qui contribuait à glorifier son image. Son charisme, son élégance, son port de tête altier, son arrogance, ses silences indéfinissables, ses sourires froids et polis, sa répartie acerbe, sa confiance inébranlable en lui-même, sa détermination à toute épreuve, jamais un Ministre de la Magie n'avait porté ce titre avec autant de grâce et de prestance.

Et c'est probablement pour cela que, malgré son jeune âge, il inspirait respect et admiration.

Néanmoins, l'aura inquiétante, la magie puissante et le mystère dont il s'entourait constamment lui donnait une image d'homme sombre et secret difficile à percer. On le craignait un peu et on évitait généralement de s'opposer à lui de quelque manière que ce soit. C'était instinctif.

Après la chute de Voldemort, le régime qu'il avait instauré avait paru être une libération pour les sorciers mais, le temps passant et l'horreur vécue sous le règne du Lord s'atténuant peu à peu, le régime de ce nouveau Ministre portait de plus en plus à controverses.

-La commission d'enregistrement des nés-moldus verra son effectif rehausser afin de permettre un meilleur accompagnement des nouveaux sorciers lors de leur entrée dans notre monde.

Un brouhaha accueillit cette déclaration, mais Draco Malfoy n'en fut en rien dérangé. Des mains se levèrent, mais il n'en tint pas compte.

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Monsieur Potter ! Que pensez-vous de la commission d'enregistrement des nés-moldus ? Elle devait être démantelée il y a des années déjà !

La commission est utile, quoiqu'on en dise. Elle a mauvaise réputation car elle a été créée sous le régime de Voldemort, mais elle accompagne chaque année des dizaines de nés-moldus lors de leur entrée dans le monde magique. Elle les introduit à notre monde, elle les accompagne dans leurs démarches administratives, tel que l'ouverture d'un compte dans la banque des sorciers, elle est là pour eux s'ils ont besoin d'aide ou de soutien.

C'est de l'espionnage ! Elle ne les aide pas, elle les surveille !

La commission veille au respect des lois, comme beaucoup d'organismes gouvernementaux. Il en va de la préservation de notre monde. Le contrôle qu'elle exerce sur les nés-moldus permet de veiller à ce qu'ils respectent bien les lois, nouvelles pour eux, de notre monde. S'ils ne le font pas, ils mettent en danger le monde le la magie.

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-De plus, le serment que les dits nés-moldus passent envers notre monde à leur entrée dans la sorcellerie, pour garantir sa sécurité et son secret, évolue : en effet, ils certifieront à compter du premier janvier 2008 à mettre au courant du monde magique non plus quatre personnes de leur entourage moldu, mais trois.

Le brouhaha s'intensifia, sous les yeux froids et indifférents du Ministre de la Magie. Rien ne semblait l'atteindre, ni les éloges, ni les critiques.

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Ces nouvelles mesures sont aberrantes ! Scandaleuses ! Honteuses !

Le Ministre de la Magie Draco Malfoy justifie ces mesures bien mieux que moi : si les moldus venaient à découvrir l'existence de notre monde, ils seraient effrayés par nos pouvoirs, qu'ils ne comprendraient pas, qui les dépasseraient totalement. Et que font les êtres humains face à quelque chose qu'ils ne comprennent pas, quelque chose qui leur fait peur ? Ils deviennent agressifs ! En un mot, ce serait la guerre. Je suis totalement d'accord avec lui sur ce point, parce que je l'ai vécu, toute mon enfance. Mon oncle et ma tante avaient peur de mes pouvoirs, de ce que je pouvais être capable de faire, de leur faire, et pour cela, bien que j'étais à l'époque un simple garçon inoffensif, et même inconscient de mes pouvoirs, ils m'ont maltraité toute mon enfance.

Les moldus ne feraient pas le poids contre notre puissance. Nous pourrions les contrôler, ou les tenir à distance.

Sous-estimer les moldus ne nous mènera, au mieux, à rien, au pire, vers une tragédie. Nous avons certes la magie, mais ils possèdent des armes puissantes et dangereuses dont nous n'avons même pas idée.

Pourquoi ne pas les accepter, dans ce cas ? Nos deux mondes pourraient vivre en harmonie, si chacun faisait un effort. Nous ne sommes plus des barbares, il semble impensable que les deux seules solutions que nous ayons soient le rejet ou la guerre.

Les moldus n'ont rien à faire dans notre monde. Ils ne le comprendraient pas, ils n'y seraient pas à leur place, et ceux qui pensent l'inverse se trompent lourdement. Confrontés à la magie, ils n'éprouveraient qu'envie, jalousie, rancœur et injustice. Rien de bon. Nous vivons, en ce moment, en harmonie. Et celle-ci ne tient qu'à une chose : l'ignorance.

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-En cas de refus de se soumettre à ce serment, la commission se réservera le droit d'interdire purement et simplement l'entrée dans notre monde au né-moldu en question.

Cette fois, des huées se firent entendre dans la salle. Draco, totalement impassible, balaya la pièce remplie de journalistes du regard et retint un sourire.

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Exclure les nés-moldus n'est pas la solution !

Peut-être pas, en effet. Mais nous devons choisir. Personnellement, si j'ai le choix entre préserver le secret de notre existence pour éviter une guerre, et imposer un contrôle strict sur l'entrée des nés-moldus dans notre monde, je n'ai aucune hésitation. Le bien être de notre société passe, à mes yeux, avant tout. Et les nés-moldus le mettent en danger parce qu'ils sont trop liés au monde moldu. Ils passent d'un monde à un autre en toute impunité, dévoilent le secret à leurs proches. Ils nous rendent vulnérables.

Ce sont des sorciers, ils ont leur place parmi nous.

Et personne n'a jamais affirmé le contraire. Il n'a par ailleurs jamais été question d'exclure purement et simplement les nés-moldus de notre société. Il faut simplement avoir conscience que la magie est quelque chose de formidable. C'est un don, et il ne faut pas le gâcher. Les nés-moldus, plus que quiconque d'autre, doivent en avoir conscience. Ils devraient nous aider à la protéger, en se soumettant à ces mesures qui sont tout à faire acceptables.

Nous ne leur interdisons pas de vivre parmi nous, mais nous ne pouvons pas tolérer qu'ils nous mettent en danger, ou qu'ils mettent en péril la suprématie et le secret du monde sorcier. Nous les acceptons, bien sûr, car nous sommes tolérants et ouverts d'esprit, mais pas à n'importe quel prix. Il est de notre devoir de nous protéger, de protéger notre magie, notre monde. C'est à nous de le faire, si nous l'aimons, si nous voulons le préserver, il faut en passer par là, il faut faire des sacrifices. Et ce sacrifice, c'est surveiller les nés-moldus. Ce n'est pas du racisme, ou de l'intolérance, ce n'est pas gratuit ou injustifié, c'est de la prévention.

Ces mesures, c'est comme revenir au règne de Vous-Savez-Qui !

Voldemort torturait et tuait les nés-moldus. Il cherchait purement à les exterminer. Draco Malfoy n'a jamais eu l'intention de commettre une telle monstruosité. Les mesures qu'il prend sont justes et légitimes et elles n'ont rien à voir avec celles qu'a pu un jour prendre Voldemort. Penser cela est démontrer d'un réel manque de jugement et faire une comparaison déplacée qui n'a pas lieu d'être.

Ce que semble vouloir faire le Ministre Malfoy, c'est trouver un juste milieu entre ce que voulait Voldemort, et ce que souhaitait Dumbledore. Il tente de trouver un compromis viable et juste pour tous, sans chercher à exterminer les nés-moldus, mais sans non plus accueillir les moldus à bras ouverts dans notre monde.

L'important, c'est que la frontière qui sépare nos deux mondes reste nette. Je ne le répèterai jamais assez, il s'agit de nous préserver. Cela doit être notre priorité absolue. C'est la mienne, en tout cas.

Nous trahisons les valeurs du monde sorcier ! Le Ministre parle de tolérance et d'ouverture d'esprit, mais il fait tout le contraire.

Ils parlent également de préservation. Et l'un n'empêche pas l'autre. La société sorcière repose entièrement sur des valeurs ancestrales qui ont longtemps fait notre force: la magie qui coule dans nos veines, la force et la pureté de nos pouvoirs, notre capacité à nous préserver en vivant dans le secret, le rejet plus ou moins conscient que nous avons toujours eu face à la société moldue. Nos traditions sont anciennes et primordiales. Ce sont elles qui font de nous ce que nous sommes aujourd'hui, des êtres indépendants, puissants, fiers. Elles doivent être préservées à tout prix. Pas forcément en bannissant l'influence moldue qu'apportent les nés-moldus, mais en nous préservant de sa toute puissance.

Faire attention à notre monde, tenter de le préserver, ne signifie pas que nous sommes intolérants.

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-Dans le cadre de l'éducation, à présent. Pour mieux encadrer et accompagner nos jeunes sorciers, les effectifs, ainsi que les qualifications de leurs professeurs seront également revues à la hausse. Pour enseigner à nos jeunes, un professeur devra à présent justifier d'un diplôme suffisamment élevé ainsi qu'un minimum de trois années d'expérience préalable.

Le silence était retombé dans la vaste salle. Les journalistes, carnets et plumes à Papotte à la main, fixaient leur Ministre avec intensité, attentifs à ses moindres paroles. Seul le frottement des plumes sur les parchemins se faisaient entendre. Draco fixait le mur opposé à l'estrade sur laquelle il se tenait sans ciller, et ne leur prêtait qu'une attention limitée.

-De plus, à compté de la rentrée de septembre de la présente année, un cours d'introduction et d'application à la branche obscure de la magie sera instaurée, à raison de deux heures hebdomadaires, à partir de la cinquième année d'étude.

Un tollé de protestations s'éleva dans la salle, le forçant à s'interrompre.

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Monsieur Potter ! Que pensez-vous de l'instauration prochaine de l'enseignement de la magie noire à Poudlard ?

L'enseignement de la magie noire à Poudlard est une avancée extraordinaire pour le monde magique. La preuve par excellence que les sorciers peuvent encore évoluer, se remettre en question, instaurer des mesures révolutionnaires qui, il y a quelques années, n'auraient même pas été envisageables. C'est la preuve que notre société s'ouvre, évolue, grandit.

Il ne faut pas être bornés, obtus, totalement fermés à ce que l'on pense être mal ou peu digne d'intérêt. Il faut savoir être ouvert d'esprit, curieux, il faut savoir expérimenter toute forme de magie, même sa forme la plus sauvage, la plus sombre, la plus dangereuse. Un sorcier qui n'a jamais étudié la magie noire ne pourra jamais se dire être un homme cultivé ou un sorcier expérimenté. La magie noire est de la magie, il ne faut pas la mettre de côté sous prétexte qu'elle peut être dangereuse et imprévisible.

Monsieur Potter, l'enseignement de la magie noire à Poudlard est un scandale ! Une hérésie ! Une trahison ! Vous devez vous y opposer !

La magie noire a été marginalisée à cause de clichés infondés vieux comme le monde. Ces clichés, aujourd'hui, n'ont plus lieu d'être. Nous sommes une société évoluée, ouverte d'esprit, en plein essor. Autoriser l'enseignement de la magie noire dans notre société, c'est faire un immense pas en avant.

Elle a été interdite pas des sorciers obtus et apeurés qui ont vu en elle une menace quelconque parce qu'ils étaient trop faibles pour apprendre à la contrôler. Elle n'a pas toujours été prohibée et il fut un temps où elle était considérée comme une forme de magie à part entière. Elle était enseignée à l'école, avec réserve, certes, et ils semblent temps de réinstaurer cette tradition, de nous différencier de ces sorciers qui l'ont un jour, à défaut, interdite.

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-Ce cours sera obligatoire. Aucune dérogation de participation ne sera accordée. Tout refus de participer au cours sera sanctionné d'un renvoie définitif de l'école sans possibilité de négociations. Le directeur de l'école, Théodore Nott, ainsi que le conseil d'administration de l'école et le Bureau de Poudlard au Ministère seront les seuls juges de la décision d'exclusion.

Malgré le brouhaha et les exclamations qui traversaient la salle, Draco, inébranlable, continuait de déverser ses informations sans discontinuité. Le tollé qu'il provoquait semblait à peine l'effleurer et il n'y prêtait aucune attention.

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La magie noire est dangereuse ! Imprévisible !

Manipulée avec prudence et sang froid, elle n'est pas plus imprévisible et dangereuse que la magie blanche. Elle ne doit pas être bannie de notre société sous prétexte qu'elle peut se révéler instable. Dans ce cas, beaucoup de choses devraient l'être également.

Par ailleurs, elle sera enseignée par des professeurs rigoureux et compétents qui ne tolèreront aucuns débordements ou comportements déplacés de la part de leurs élèves, ce qui s'applique à toutes les classes enseignées à Poudlard. Les élèves seront en parfaite et totale sécurité, comme ils le sont pour tous leurs autres cours.

Effrayante ! Obscure !

La magie noire vous effraie parce qu'elle vous est inconnue. C'est bien connu, les gens sont effrayés par ce qu'ils ne connaissent pas. La magie noire peut se révéler être une branche passionnante et fascinante de la magie, si on s'y intéresse un tant soit peu, avec sérieux et application. Nous n'avons pas à la craindre constamment, à la diaboliser et la marginaliser. Ce temps là est révolu, nous nous devons de passer à autre chose.

La magie noire peut tuer ! Nos enfants seront en danger dans cette salle de classe !

On peut tuer des gens avec ses propres mains. La magie blanche peut tuer également. Tout dépend de l'utilisation que chacun fait de la magie. Rien de mal ne peut découler d'une bonne intention, que ce soit avec la magie blanche comme avec la magie noire.

Le Ministre de la Magie perd la tête !

Draco Malfoy est un homme déterminé qui connaît ses priorités et ses ambitions. Il n'a pas d'autres objectifs que de servir le monde sorcier, de l'accompagner dignement dans son évolution et son essor sans précédent. S'il juge que cette mesure peut contribuer à lui rendre sa gloire d'antan, je lui fais totalement confiance pour cela.

Il a maintes fois prouvé par le passé qu'il savait où il allait en mettant en place des mesures certes rigoureuses, mais qui, sur le long terme, ont largement prouvé leur efficacité. Celle-ci, visiblement, aussi audacieuse soit-elle, n'en est qu'une de plus qui saura prouver en temps voulu toute son efficacité.

Enseigner la magie noire à l'école, c'est comme former de futurs mages noirs !

Tous les plus grands sorciers de notre ère se sont un jour intéressés à cette partie de la magie. Et cela ne signifie pas qu'ils sont devenus mauvais, ou qu'ils l'ont été en s'y intéressant.

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-Le Ministère de la Magie publiera dans les jours prochains un communiqué qui reprendra plus amplement les réformes instaurées. Je vous remercie de votre attention.

En quittant l'estrade, Draco tentait de réprimer un sourire en coin arrogant.

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Draco était le Ministre de la Magie parfait. Il possédait cette prestance, ce charisme, ce charme qui attirait les foules et qui les rassemblait. Puis il y avait cette part d'ombre en lui, cette lueur inquiétante dans son regard, son passé mystérieux, tout autant de faits qui fascinaient. Draco avait été un Mangemort, il fut un temps, et c'était à ce titre qu'il avait gravi un à un les échelons du Ministère de la Magie, poussé et soutenu par nul autre que Voldemort.

Mais lui, à la différence de bien d'autres, avait toujours pris soin de cacher ses opinions. On l'avait entendu, lors de sa scolarité à Poudlard, affirmer vouloir refuser de servir Voldemort mais il y avait été contraint, pour sauver sa vie et celle de sa famille. On ne l'avait jamais entendu proclamer sa haine envers les moldus et les nés-moldus. On ne lui connaissait aucuns crimes. On n'avait, en apparence, rien à lui reprocher.

Et surtout, surtout, Draco Malfoy avait le soutien indéfectible du Survivait, de l'Elu, du Vainqueur. Harry affirmait souvent pour plaisanter que Draco aurait pu être Voldemort lui-même, on l'aurait accepté en tant que Ministre si Harry en avait fait la demande expresse. Lui-même avait tué Dumbledore, après tout, mais ce fait avait été oublié. Il avait suffi d'affirmer à quel point Dumbledore n'était qu'un manipulateur, servant ses propres intérêts, ayant enterré le monde magique dans une guerre personnelle et sans fin pour que les sorciers se rendent compte à quel point tout cela était vrai. Qu'aurait apporté Dumbledore de plus que Voldemort au monde magique ? Rien. La mort de Dumbledore était nécessaire. Il suffisait qu'il le dise pour qu'on le croit.

Il avait suffit qu'il dise que Draco serait le Ministre de la Magie idéal pour qu'on le croit, également.

Il suffisait qu'il apporte son crédit aux mesures plus que douteuses que Draco mettait en place au fil des ans pour qu'on les croit nécessaires et, même, légitimes.

Il répétait les mots que Voldemort lui avait enseignés dans son enfance, et en avait, parfois, pleinement conscience. Cela le faisait sourire, de voir à quel point le mage noir avait influencé sa façon de penser, et combien il le faisait toujours, en quelque sorte. Il lui avait enseigné une façon de penser, et Harry, même des années plus tard, la mettait toujours en pratique. Il la diffusait, même. Il s'en servait pour faire digérer à une population de sorcier à la fois sceptique et sous son influence des mesures qu'en temps normal, elle n'aurait jamais acceptées.

Les mots qui franchissaient ses lèvres, Voldemort lui-même les avait un jour prononcés, et il souriait en imaginant parfois les réactions de son auditoire, s'il avait su.

Il suffisait qu'il le dise, qu'il affirme avec conviction, qu'il le martèle, et ils le croyaient tous. Ils avaient confiance en lui, aveuglément. Ils en oubliaient leurs propres convictions, leurs idéaux et leurs valeurs. Ils ne pensaient plus, ils ne croyaient plus, ils n'étaient plus.

Ils étaient réduits à des hommes et des femmes sans conviction, qui ne pensaient qu'à travers ses mots, ne croyaient qu'à travers ses tirades enflammées. Parce qu'il était Harry Potter, qu'il avait vaincu, par deux fois, le plus grand et dangereux mage noir de tous les temps, parce qu'ils les avaient sauvés, libérés, il avait maintenant le pouvoir de les manipuler et de les endoctriner. Peu importe qu'il soit également à l'origine de la chute de Dumbledore, ce fait ne pouvait rivaliser avec ce qu'il avait accompli. Il était relégué loin derrière tout ce qu'il avait fait pour le monde des sorciers, pour chacun des sorciers, leurs familles, leurs amis.

L'image que les sorciers avaient de lui était si blanche et si pure qu'ils en étaient aveuglés. Ils ne voyaient pas au travers d'elle. Ils n'en avaient ni la possibilité, ni l'envie. Harry avait pris soin, toutes ces années, d'apparaître le plus dévoué possible à la cause du monde sorcier, et il s'y était employé corps et âme. Dévoué, il l'était.

Il avait pour le monde de la magie une ambition démesurée, que rien ne semblait pouvoir arrêter. Il voulait le voir grand, puissant, somptueux, éclatant. Il voulait le voir briller de tous ses feux, il voulait que les sorciers en soient fiers, qu'ils portent, chacun d'entre eux, la magie avec dignité. Pour cela, toutes les menaces susceptibles de pouvoir le mettre en péril devaient être éradiquées, y compris les menaces que les sorciers eux-mêmes ne considéraient pas comme dangereuses.

Draco était l'homme parfait pour incarner cette puissance, cette élégance, ce charisme qu'il associait à la magie. Il était l'image même de la magie. Et, plus ou moins inconsciemment, les sorciers le savaient. Ils posaient sur leur jeune et talentueux, mais controversé, Ministre de la Magie un regard plein de respect, de fascination et de crainte. On le disait ministre juste, dictateur dangereux, et il était un peu des deux. Mais il savait trouver cet équilibre qui faisait de lui un sorcier respecté, et légitime dans ses fonctions.

Mais ce que les sorciers préféraient chez Draco, ce qui leur faisait fermer les yeux à tous ses agissements et les mesures, de plus en plus dangereuses et controversées, qu'il mettait en place sans sourciller, ce qui les confortait dans sa légitimité et sa justesse, c'était le soutien indéfectible qu'il avait du Survivant.

Harry Potter justifiait tout. Harry Potter acceptait tout. Harry Potter soutenait tout. Si le Survivant, celui qui avait vaincu Voldemort, à deux reprises, affirmait qu'enseigner la magie noire serait faire preuve d'ouverture d'esprit, alors il fallait l'enseigner à Poudlard. S'il soutenait que les nés-moldus devaient être contrôlés pour le bien du monde magique, alors qu'il en soit ainsi. Si Harry Potter affirmait que Draco Malfoy était un ministre juste et sain pour le monde magique, alors c'est qu'il l'était forcément.

Après tout, si ce n'était pas le cas, pourquoi le soutiendrait-il avec autant de ferveur, dans ce cas ? Pourquoi accepterait-il ces mesures si elles ne lui convenaient pas, si elles n'étaient pas justes ? Pourquoi apprécierait-il autant Draco Malfoy s'il le jugeait indigne du pouvoir qui lui était dû ? Pourquoi l'aurait-il soutenu dans sa candidature de Ministre de la Magie s'il avait réellement pensé que Malfoy était dangereux pour le monde de la magie ?

Après tout, Harry Potter ne devait rien à Draco Malfoy. Ils avaient certes été amis à Poudlard, bien que dans des maisons différentes, mais n'avaient plus eu le moindre contact depuis la fin de leur scolarité.

Il était évident que Malfoy était un bon ministre, car Harry Potter, bien qu'il n'est aucune raison de le faire, lui faisait confiance.

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Harry Potter et Draco Malfoy étaient allongés, nus, entre les draps froissés de leur lit. Tous deux, silencieux, fixaient le plafond d'un air absent, leurs torses se soulevant au rythme de leurs respirations, qui s'apaisaient peu à peu.

Les doigts de Harry caressaient négligemment ceux de Draco, d'un geste inconscient mille fois répétés. Il ne disait rien, mais il savait que Draco pensait la même chose que lui. Cela faisait bien longtemps, des années, que tous les deux étaient sur la même longueur d'onde.

Ils pensaient la même chose, ils voulaient la même chose, ils croyaient aux mêmes choses, ils avaient les mêmes projets, les mêmes envies, ils avaient en tête le même avenir pour le monde sorcier.

Et tout cela, ils le mettaient en place ensemble, lentement mais sûrement.

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FIN

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J'espère que cet épilogue, qui arrive longtemps après la guerre, vous a plu :) Que pensez-vous des méthodes de Harry et Draco ? Des mesures qu'ils mettent en place ? De la façon dont ils le font ? Hâte d'avoir vos avis sur cet épilogue qui m'a donné du fil à retordre :P

Bref, est-ce que vous n'êtes pas trop déçus par la fin de cette fic ? Je suis contente, en tout cas, de pouvoir enfin mettre la mention "complète" à ma deuxième fic :) je vous dis à bientôt, peut-être, pour une troisième fic ?

Gros bisous à tous, et merci d'avoir lu jusqu'ici !

Natom, 09/04/16