Et oui, c'est reparti ! Pour ceux qui me connaissent un peu, je vous avais dis que je reviendrai avec un Dramione. Vous avez été nombreux à me suivre sur La Couleur de l'Equinoxe et plus encore sur La Vie est une Chienne, alors j'espère que cette nouvelle fiction vous plaira. Je pars sur tout autre chose que pour mes deux précédentes fic'.

Au début, je voulais écrire quelque chose de guimauve, parce que parfois ça fait du bien et puis… Puis une idée pas du tout guimauve a germé dans ma tête, et je n'ai pas pu me contrôler. Je vous présente donc Les Soldats de Marbre, ma petite dernière.

J'espère retrouver mes anciens lecteurs et en rencontrer des nouveaux ! Je vous laisse découvrir ce prologue, avant de vous promettre un chapitre par semaine !

Bonne lecture !


C'était il y a cinq ans déjà. Cinq ans qu'Hermione avait été envoyée à Azkaban. Elle et tout l'Ordre du Phénix. Ou ce qu'il en restait en tout cas. Harry avait été tué par Voldemort, lors de la Bataille de Poudlard, et Ron en était devenu fou. Si fou qu'on n'avait pas prit la peine de l'enfermer, car sa seule cage, désormais, était sa propre tête. Il ne restait plus qu'Hermione.

Hermione qu'on avait réduite au silence, Hermione qu'on avait enfermée – en attendant Merlin savait quoi.

Elle n'avait pas été exécutée, elle ne savait pas pourquoi. Mais bien souvent, elle s'était demandée si la mort n'était pas préférable à une vie d'enfermement. Elle ne souffrait plus. Non pas qu'elle avait oublié, mais son corps trop affamé et trop faible, peinait à rassembler assez de force pour être en colère.

Alors elle sombrait. Inexorablement, indéniablement sans que personne ne s'en rende vraiment compte. Elle sombrait dans la folie à son tour, comme Ron, en espérant que ce serait plus facile.

Jusqu'à ce jour, où sa routine de prisonnière fut interrompue.

Yaxley, désormais bras droit de Voldemort, s'était déplacé en personne. Il avait ouvert les barreaux qui retenaient Hermione prisonnière et il lui avait ordonné de sortir. Dans ses guenilles et amaigrie par un régime strict, Hermione avait bien du mal à marcher.

—Je n'ai pas toute la journée, Sang-de-Bourbe.

Il s'était emparé de son bras avec tant de force qu'Hermione crut qu'il allait le lui casser. Elle se retint de gémir de douleur – sa dignité était tout ce qui lui restait – et se contenta de relever la tête pour regarder son bourreau droit dans les yeux.

—Où m'emmenez-vous ?

Sa voix n'était que murmure rauque et douloureux. Depuis combien de temps n'avait-elle pas parlé ? Pour dire vrai, elle ne s'en souvenait même plus.

—Tu n'as pas été autorisée à parler, petite garce.

Hermione ne broncha pas.

—Dites-moi où nous…

Elle n'eut pas le temps de terminer sa phrase, car déjà, Yaxley lui giflait la joue avec force. Hermione sentit sa peau chauffer, et les larmes lui monter aux yeux, mais elle se retint de pleurer. Elle n'osa rien ajouter cependant, et se contenta de suivre Yaxley.

Mais il marchait si vite… A chaque pas qu'il faisait, Hermione devait en faire deux ou trois. Ils passèrent devant les cellules des autres détenus, des amis d'Hermione pour la plupart : Remus, Minerva, Kingsley, et même Xenophilius. Tous ceux qui n'étaient désormais plus que l'ombre d'eux-mêmes.

Tous lui jetèrent un regard inquiet, mais personne ne put faire quoi que ce soit, car déjà, les Détraqueurs arrivaient, prenant soin de les tenir éloignés.

Quand Hermione et Yaxley furent dans ce qui servait de hall à la prison, le Mangemort se retourna vers elle avec un petit sourire mesquin qui ne présageait rien de bon. Et avant même qu'elle ne puisse réagir, il dégaina sa baguette à la vitesse de l'éclair et s'écria :

—Stupefix !

Et ce fut le néant et l'inconscience.

Elle ne sut combien de temps s'était passé depuis son départ de la prison, mais quand elle se réveilla, Hermione était loin d'Azkaban et de ses cellules humides et froides. En fait, l'endroit où elle se trouvait lui était très familier, malgré ses difficultés à le reconnaître. Elle était assise sur une chaise en bois dur, et la luminosité qui y régnait agressait ses yeux fatigués. Ce ne fut que lorsqu'elle se fut habituée à la lumière et qu'elle eut levé les yeux au ciel qu'elle comprit : elle était à Poudlard.

Autour d'elle, il y avait des dizaines de personnes, peut être des centaines, des garçons et des filles qui devaient avoir plus ou moins son âge.

Hermione avait vingt-trois ans, mais sa maigreur lui en faisait paraître trois ou quatre de moins. Quelques regards s'étaient tournés vers elle, mais leurs mines perdues en disaient long. Tous étaient aussi désorientés qu'Hermione, si ce n'était plus.

Les quatre grandes tables qui meublaient habituellement la Grande Salle avaient disparu pour faire place à des rangées de chaises, à la manière d'un grand amphithéâtre très inconfortable. Personne n'osait parler, mais Hermione réalisa que de nombreux regards étaient rivés sur l'estrade qui était autrefois réservée aux professeurs.

Dessus, la table des enseignants était toujours présente, mais au lieu d'y trouver McGonagall, Rogue, Hagrid ou encore Dumbledore, Hermione reconnut avec horreur Bellatrix Lestrange, Ciberus Yaxley, Lucius Malefoy, Walden McNair et d'autres partisans de Voldemort tout aussi sympathiques.

Les minutes s'écoulèrent sans que personne ne parle, et Hermione soupçonna les Mangemorts de laisser planer le doute pour mieux contrôler la foule. Ce ne fut qu'après vingt longues minutes que Bellatrix Lestrange se leva de sa chaise et prit la parole de sa voix à glacer le sang.

—Bonjour, bonjour, s'exclama-t-elle avec un large sourire qui n'atteignait cependant pas ses yeux. Je suis heureuse de vous accueillir dans votre nouvelle demeure : Poudlard, nouvelle Grande Unité d'Élite des Recrues, qui est désormais au service du Ministère de la Magie, aussi appelée GUER.

Hermione eut un petit pincement au cœur. Le nom était bien trouvé.

—Vous avez tous été recrutés par le gouvernement pour prendre part aux projets de reconstruction du monde Magique, de notre nouveau Ministre Lord Voldemort. Félicitations.

Elle fut la seule à applaudir, ce qui dut accentuer d'avantage la démence qu'on pouvait lire dans ses yeux. Bellatrix n'ajouta rien cependant, ce qui donna l'impression à chacun qu'elle cachait l'essentiel de ces projets. Au premier rang, un garçon d'une vingtaine d'années, bien bâti et à la voix grave demanda avec force :

—Et peut-on savoir comment allons-nous servir de tels projets ?

L'agacement put se lire sur le visage de Bellatrix, mais elle sembla prendre sur elle et eut un petit sourire qu'elle aurait sans doute voulu rendre bienveillant – mais qui ressemblait davantage à une grimace.

—Tout jeunes et beaux que vous êtes, il a été décidé qu'une armée serait créée pour défendre le monde Magique. Vous en êtes la première génération. Vous êtes ici pour être formés à vous battre, et à protéger notre vénéré Maître.

—Et si on ne veut pas s'engager ? répliqua le garçon.

—Quel est ton nom, jeune homme ?

—Daniel Errington.

—Et bien, Danny, si tu ne veux pas t'engager, il se peut que ta famille disparaisse subitement de la circulation.

Une vague d'indignation vint secouer la foule des jeunes recrues à qui l'on n'avait pas laissé le choix. Hermione sentit ses voisins s'agiter, et elle-même avait le cœur qui battait la chamade. Elle comprenait le projet de Voldemort, ce qu'elle ne comprenait pas cependant, c'était ce qu'elle faisait là. Pourquoi Voldemort voulait d'Hermione Granger dans son armée ? Elle, une Sang-de-Bourbe ?

—Taisez-vous, asséna sèchement Bellatrix à l'assemblée. Estimez-vous heureux d'être encore tous bien vivants.

—On préférerait être mort, lança une fille derrière Hermione.

Ce fut la dernière chose qu'elle dit. Bellatrix, jusqu'alors très calme, sembla perdre son sang-froid, et dégaina sa baguette à la vitesse de la lumière. Sans crier gare, elle la pointa sur l'infortunée qui avait osé parler, et s'écria d'une voix glaciale :

—Avada Kedavra.

La malheureuse tomba de sa chaise. Morte. Des Mangemorts postés à l'entrée de la Grande Salle s'avancèrent silencieusement et s'emparèrent du cadavre. Ils quittèrent la salle sans un mot, mais Hermione devina qu'ils avaient pour ordre de se débarrasser du corps. Peut être que le calmar géant s'en ferait un festin. A cette pensée, l'estomac d'Hermione se révulsa. Personne n'eut le temps de s'indigner néanmoins, car Bellatrix reprit.

—Maintenant que tout est clair entre nous, nous allons commencer les choses sérieuses. Vous serez répartis en quatre groupes et serez suivis par un formateur. Ainsi, toutes les personnes ayant un nom de famille entre A et F seront dans le premier groupe, ceux entre G et L dans le second, ceux entre M et S dans le troisième et le reste ira dans le quatrième. Faites-moi quatre rangs.

Ils étaient si désorientés qu'ils mirent un moment à comprendre ce qu'on leur demandait de faire. Hermione fut l'une des premières à se lever. Elle ne savait pas ce qui était en train de lui arriver, mais elle était sûre d'une chose : ce n'était pas le moment de se rebeller, sans baguette et sans allié.

Les groupes mirent près d'un quart d'heure à se former. Et ce ne fut que lorsque quatre rangées d'élèves se furent formées devant Bellatrix que cette dernière reprit la parole.

—Bien, vos formateurs vont arriver. Votre entraînement débutera cette après-midi, une fois que vos instructions vous auront été données, et que vous aurez visité les lieux.

Tout le monde connaît Poudlard, songea Hermione. Mais cette visite ne devait pas être inutile car sans doute les Mangemorts avaient-ils prévus des petits emménagements dans le château qui fut autrefois une place de paix et de magie.

Trop occupée à regarder autour d'elle, Hermione n'avait pas remarqué l'entrée de quatre nouvelles personnes sur l'estrade par la porte de derrière.

—Formateurs, voici vos groupes. Mr Crabbe prendra le premier, Mr Malefoy le second, Mr Goyle le troisième et Mr Zabini le dernier, déclara Bellatrix.

Hermione mit quelques secondes à réaliser qu'elle avait hérité du pire. Drago Malefoy. Jamais la vie n'aurait pu s'acharner davantage sur elle. Avec Malefoy en formateur, c'était sa fin assurée. D'ailleurs Hermione se demanda s'il n'avait pas fait exprès de demander le second groupe.

—Vos formateurs seront votre figure d'autorité. Ils ont tous les droits vous concernant, alors tâchez de ne pas les contrarier. S'il arrive un quelconque problème, ils en référeront au formateur en chef, Mr. Malefoy, qui tiendra un rapport hebdomadaire au Seigneur des Ténèbres. Sur ce, je vous souhaite une bonne journée.

Et ce fut tout. Tout ce qu'elle leur dit en tout cas.


C'est un prologue, donc quelque chose d'assez court pour se mettre dans l'ambiance. Sachez que j'écrirai principalement du point de vue de Drago (j'ai tellement adoré faire ça dans La Vie est une Chienne, que j'ai décidé de le faire dans celle-ci, de manière plus récurrente !).

J'enchaînerai directement sur le second chapitre, demain, pour ne pas vous laisser sur votre faim. On repartira sur un chapitre tous les mercredis !

En attendant, n'hésitez pas à laisser une trace de votre passage, c'est toujours super de vous lire et de prendre en compte vos remarques ! Et portez vous bien.