Yo ! Comment vous-portez vous ? Cette fiction me tient très à coeur (comme une autre), car... j'y décris quelque expériences que j'ai moi-même vécu.

Disclamair : Tadatoshi Fujimaki

Rated : T mais passera à M

Pairing : AkaFuri

Note : bonne lecture !


« Furihata ! Si mon cours t'ennuie, reste chez toi ! »

Le susnommé se réveilla en sursaut. Perdu et hébété, il regarda autour de lui, les yeux écarquillés. Bon Dieu, il paniquait. Il s'était endormi en classe ! La honte ! Il leva un regard penaud vers son professeur.

« Hie Sensei, v-votre cours est pa-passionnant... C'est juste que... D-Désolé, bafouilla le brun, rougissant, cédant à la panique, le regard fuyant. Ça ne se reproduira plus... »

Hideko-sensei voyait bien que son élève était sincère, et qu'il ne s'était pas endormi par ennui (sinon, ça aurait été sa fête), mais plus par fatigue, voir épuisement, si l'on remarquait les cernes qui creusaient le dessous de ses yeux. C'est pour ça qu'elle ne peut lui en tenir cure, et lui adressa un sourire en disant :

« Bien. Je ne te fais pas de remarques aujourd'hui, mais si cela devait arriver de nouveau, je devrai t'en sanctionner, d'accord ?

- Hai, Sensei. Merci. »

Pendant le reste de l'heure, Furihata fit tout ce qu'il pu pour éviter de se rendormir, et quand la sonnerie retentit, il poussa un soupir de soulagement. Il rangea ses affaires, lentement, il se sentait tout chose.

« Furihata ? »

Il tourna la tête vers Hideko, se rendant enfin compte qu'il était le dernier, gêné et honteux, il se dépêcha de finir de ranger ses cahiers.

« Hai ? »

Une vague de peur le submergea. Oh non. Il avait oublié. Comment avait-il pu ? Il allait se faire massacrer. Taper. Humilier. Son corps se mit à trembler, il sentit à nouveau la panique l'envahir. Il n'avait pas entendu que son professeur s'approcher.

« Furihata. Est-ce que ça va ? » Demanda t-elle, d'une voix inquiète.

Surpris, il releva brusquement la tête. Était-ce bien de l'inquiétude qu'il avait pu entendre dans la voix ?

« Oui, ça va, pourquoi ? »

Il paniquait de plus en plus. Dieu, il n'avait qu'une seule envie, c'était de déguerpir d'ici. Les questions d'Hideko le mettait mal à l'aise, en plus, ses « amis » ne seraient vraiment pas contents... Et s'il le disait ? S'il avouait tout ? Il n'aurait plus de problèmes. Il se ravisa. Non, il ne devait rien dire, ils lui avaient dit que s'il parlait, ils s'en prendraient à ses proches, ses amis. Et lui ne voulait pas ça.

« Tu as l'air épuisé. Tu dors assez ?

- Oui, ne vous en faites pas, c'est à cause des devoirs, j'en ai beaucoup. Il fit un sourire, espérant se montrer convaincant. Je dois y aller, mes amis m'attendent. Au revoir Sensei, finit-il d'une voix tremblante.

Furihata ! Si tu as des problèmes, viens me voir, d'accord ?

- Hai. »

Sur ce, il fila de la salle où il avait déjà passé trop de temps à son goût.

Courant plus qu'il ne marchait, il se dirigea vers la cafétéria où il acheta trois sandwichs (il n'avait pas assez d'argent pour acheter son repas), des boissons et des petits pains fourrés. Il espéra que cela suffirait à les calmer un peu, il avait terriblement peur de se prendre la pire des raclées.

À grandes foulées, il rejoignit l'arrière du lycée et se présenta aux trois lycéens. Il posa ses mains sur ses genoux, reprenant son souffle. Et il se disait joueur de basket avec aussi peur d'endurance ! Il alla déposer le sac au pied du « meneur » des trois, s'inclina très bas, tremblant de peur.

« Pourquoi es-tu en retard ? » Fit-il, menaçant.

Furihata glapit, il avait tellement peur. Il aurait volontiers donné n'importe quoi pour qu'on le sorte de cette situation. Toujours courbé, il répondit :

« J-Je me suis f-fait retenir par Hi-Hideko-sensei... »

Il ne vit pas le coup partir. Il tomba par terre, la tête douloureuse. Il vit danser des points noir et blanc devant lui. Ça tournait. Il se fit retourner d'un coup de pied, le même pied qui appuya sur sa poitrine, douloureusement.

« Tu n'as rien dit ? »

Le souffle coupé, la respiration difficile, il s'efforça quand même de répondre.

« N-Non...

Bien. Tu te souviens de ce qu'il se passe si tu parles... »

Évidemment qu'il s'en souvenait. Ça l'angoissait tous les jours, lui pourrissait ses journées et ses nuits. Il avait si peur. Si terrifié. Il n'était qu'une tapette. Un lâche. Faible qu'il était. Il était un homme non ? Alors pourquoi subissait-il tout ça ? Pourquoi n'était-il pas capable de se défendre ? Il retint ses larmes du mieux qu'il put. Tout ça, parce qu'il était seul.

« Tu chiales, la tarlouze ? Tu m'fais pitié, j'ai honte pour toi. Regarde-toi. Recroquevillé sur le sol, t'es pas beau à voir. Ah merde, tu m'dégoûtes ! »

Les coups se mirent à pleuvoir. Torse, dos, cuisses. Comme d'habitude. Il ne put que se mettre en boule, fermant les yeux, et pria pour que tout cela s'arrête vite. Mais ils s'acharnèrent le plus longtemps qu'ils purent. Ils ne cessèrent que lorsque la sonnerie retentit, laissant Furihata gisant sur le sol. Le corps de ce dernier n'était que douleur. Il parvint cependant à se relever, et à marcher en direction de sa classe, malgré son être qui hurlait à la souffrance. Il n'osait imaginer les hématomes, blessures qu'il pouvait avoir. Heureusement qu'il n'avait qu'une heure de cours cet après-midi, il pourrait donc s'occuper de ça assez vite. Il reviendrait pour l'entraînement de basket. Ou pas...

Pendant l'heure qui suivit, il ne put s'empêcher aux paroles des garçons. « Tapette. » « Tu me fais pitié. » « Moins-que-rien. »Il ne se concentra pas du tout lors du cours, et il aurait dû, car en fin d'heure, le professeur leur rendit leur devoirs de la dernière fois, et expliqua que ceux qui avait en dessous de la moyenne devrait le corriger et lui rendre, afin qu'il puisse, si cela était bon, de changer leurs notes.

Le professeur déposa la copie de Furihata sur sa table, et commenta « Décevant. ». Il repartit ensuite distribuer les autres contrôles. Le châtain avait peur de sa note. Il prit le peu qu'il avait de courage à deux mains, et jeta un coup d'oeil rapide sur sa feuille. 23/100. Ah oui, il n'avait pas seulement loupé son interrogation, il l'avait bien foiré. Il poussa un soupir à s'en fendre l'âme. La cloche mit fin à sa journée, et il retourna chez lui, le cœur lourd

XXX

« 23/100 ! En maths ! Mais tu me fais honte, Kôki ! N'y a t-il donc pas une seule matière où tu sois à peu près bon ?! Je suis sûre que c'est à cause de ce sport, le basket ! Tu y consacres trop de temps ! Si tu n'as pas la moyenne au prochain contrôle, tu arrêtes, et tu te concentres à réviser, sinon, je te mets à la porte ! Tu n'en fais jamais assez ! Est-ce que c'est clair ?! Je ne veux pas d'un fils ignare chez moi, compris ? »

Pendant tout le temps que sa mère avait crié, il avait baissé la tête, les larmes aux yeux. Il s'entendit cependant répondre.

« O-Oui Oka-san... »

La gifle partit toute seule. Sa tête partit vers le droite avec violence, et il ne put retenir ses larmes plus longtemps, dévalant lentement ses joues. Il essuya rapidement, sans succès.

« Tu me regardes quand tu me réponds ! Et cesse donc de pleurer, c'est pour les enfants ça !

- Nadeshiko, tu as fini ? On va être en retard, fit une voix provenant du salon.

- Oui, j'arrive Ari ! Quand à toi, file dans ta chambre ! »

Il ne se fit pas prier.

Il ferma sa porte à double-clés, et se laissa glisser contre elle. Il pleura toutes les larmes de son corps. Il entendit la porte d'entrée claquer, et là, il cria. Il hurla toute sa douleur, ses souffrances, humiliations, peurs, colères. Tout à coup, il fut pris d'une envie subite. Il secoua la tête. Ça allait empirer les choses. Mais, comme possédé, il sortit de sa chambre, se dirigea vers la salle de bain de ses parents, prit un paquet, et se ré-enferma dans sa chambre. Il jeta le paquet au loin. Non, vraiment, il allait trop loin. Puis... « Tu vas arrêter. » ''Non, je ne veux pas ! Je ne veux pas arrêter le basket, c'est tout ce que j'ai, même si je ne joue pas, je ne veux pas !'' Ce fut l'élément déclencheur. Il ramassa le paquet, l'ouvrit, et plusieurs petites lames tombèrent sur le sol. Il en prit une, releva sa manche, appuya un bout de la lamelle contre sa peau, inspira un bon coup, pour arrêter de trembler, et coupa. Le sang jaillit, coulant à grosse gouttes, mais Furihata fut surpris, la pression, la peur, l'angoisse, ses peines, diminuèrent. Il se sentait mieux, beaucoup mieux. Alors il traça un autre trait, plus profond. Il faillit pleurer de soulagement. Dieu, que cela faisait longtemps qu'il n'avait pas eu la tête vide de toutes pensées ! Déterminé à se sentir de mieux en mieux ce soir, il traça, coupa encore, et n'arrêta que lorsque sa chambre commença à tanguer autour de lui. Il regarda son bras, maculé de sang. Il ne regrettait pas, il se sentait bien. Il planait presque. Il prit une serviette, l'enroula autour de son bras, et s'affala sur son lit, bien-heureux. Il se mit à rire, d'une voix dénué de joie. Pathétique. C'était le seul qui le décrivait à l'instant. Pour lui, du moins.

Parce que si on le regardait, on voyait un adolescent triste. Souffrant. Un peu désabusé. Mais surtout, cruellement en manque d'affection, d'amour, de soutien et d'aide.

Kôki se leva, attrapa son ordinateur et se ré-installa sur son lit. Son bras commençait à lui faire mal. Il alla sur ''Young Justice''. Il n'y avait personne, à cette heure-là.

[A little chihuahua] - 15 heures 23

''Bonjour.''

Il ferma les yeux, en attendant une réponse. Quelques minutes plus tard, il entendit le bruit caractéristique d'un message.

[Bloopy] – 15 heures 28

''Chihuahua, ça faisait un bout de temps ! Comment te portes-tu ?''

[A little chihuahua] – 15 heures 28

''Bloop', on s'est parlé avant-hier... Oui, ça va... Enfin, presque...''

[Bloopy] – 15 heures 28

''Oui ben ça fait longtemps ! (smiley gonflant les joues) C'est encore eux ? Si seulement je pouvais leur casser la gueule... (smiley en colère + smiley poing)''

[A little chihuahua] – 15 heures 29

''Oui... Bah, j'ai bien dû mériter ça... Mais assez parlé de moi... Toi, ça va ?''

[Bloopy] – 15 heures 29

''Non, ça va pas, psk si tu vas pas bien, moi aussi !''

[Hawk's eyes] – 15 heures 29

''Euuh... Salut ? (smiley timide)''

[Bloopy] – 15 heures 29

''Un nouveau ! Bienvenue à toi !''

[A little chihuahua] – 15 heures 29

''Bonjour. (Smiley qui sourit)''

[Bloopy] – 15 heures 30

''Je suppose que tu as lu les règles ? Ici, tu peux parler de ce que tu veux, tant que tu n'attaques pas les internautes – tu t'y feras vite, crois-moi, ils sont tous sympas – et on s'aide les uns et autres dans nos problèmes, alors n'hésite pas. (smiley qui sourit + smiley clin d'oeil)''

[A little chihuahua] – 15 heures 30

''Oh, je dois y aller, à ce soir peut-être ? (smiley rougissant)''

[Bloopy] – 15 heures 30

''Oui, je serai là. Je préviendrai *Bim Badabim Badaboum *. À ce soir. (smiley qui sourit)''

[Hawk's eyes] – 15 heures 30

''J'essaierai moi aussi. (smiley pouce en l'air)''

Furihata ferma son ordinateur. Il se pinça l'arête du nez. Bon Dieu, qu'avait-il fait ? Il s'était... Il s'était... Il avait honte, tellement, honte ! Il s'était donné encore plus de problèmes. Et là, il ne pouvait pas dire que c'était faute à autrui, il s'était infligé ça tout seul. Il ne pouvait blâmer quiconque, c'était sa faute à lui, il n'avait qu'à assumer. Mais Dieu, qu'est-ce que ça le soulageait aussi... Il se promit que ça serait la première et dernière fois. Mais bon... Une promesse, c'est pas toujours facile à tenir...

Il s'appuya sur ses bras pour se relever, mais poussa un cri de douleur déchirant. Il avait tellement mal au bras. Il enleva la serviette, et regarda les dégâts. Du rouge, partout, c'était poisseux, douloureux. Il paniqua. Comment allait-il jouer au basket ce soir ? Il ne pouvait pas. La coach le verrait. Non, il valait mieux pour lui qu'il n'y aille pas ce soir, le temps que ça cicatrise un peu. Il avait juste à y aller demain, il trouverait une excuse. Oui, c'est ça, il trouverait une excuse. Excuse.

De quoi s'excuserait-il, déjà ?

Qui était-il ?

Que faisait-il ?

Où était-il ?

L'aiderait-on ?

Le verrait-on ?

Le relèverait-on ?

Jouerait-il encore ?

N'était-il jamais assez bon ?

N'en faisait-il jamais assez ?

Toutes ces questions le mettaient hors de lui, mais en même temps, l'accablaient. Oh oui, il allait mal, et personne ne le voyait.


Cela vous a plus ? Avis ! A bientôt !