Auteur : Ludeloan

Titre : Harry Potter et les machinations de Dumbledore

Pairing: Severus/James Harry/ ?

Chapitre 1 : Souvenirs effacés

Quel imbécile ! Le voilà aujourd'hui sans sa meilleure amie. A cause d'un simple mot, d'une injure, d'une maladresse, il venait de perdre la seule personne qui l'aidait à garder la hors de l'eau et à survivre dans ce monde ingrat dans lequel il vivait. Elle avait refusé d'entendre ce qu'il avait à dire et il savait qu'elle ne changerait pas d'avis. Elle avait voulu l'aider et lui, qu'avait-il fait ? Il l'avait repoussé encore et encore alors qu'elle cherchait tout simplement à lui venir en aide.

Severus peiné d'avoir perdu Lily alla se réfugier dans la cabane hurlante pour pouvoir pleurer sans être surpris. Les vacances d'été approchaient, bientôt il devra retourner chez à lui à l'impasse tiseur. Rien que de penser à cet endroit lui donna des frissons, il n'avait nullement l'envie d'y retourner en sachant ce qui allait lui arriver. Il désespérait de ne pouvoir s'en sortir tout seul. Ces marques sur son corps lui rappelaient chaque jour qu'il ne connaîtra jamais la paix et encore moins le bonheur.

Maintenant que Lily et lui s'étaient fâchés, il devait oublier la proposition de la rousse à passer l'été chez elle.

Anéanti, Severus se mit à pleurer ne pouvant contenir plus longtemps cette douleur qui comprimait son estomac. Il ne voulait pas y retourner, il ne le supporterait pas. Son corps avait beaucoup souffert et avait été longtemps sollicité. Aveuglé par la douleur et l'angoisse, Severus sortit sa baguette magique de sa poche et métamorphosa un bout de bois qui traînait dans la cabane en une fine lame. Il regarda la lame pendant quelques minutes puis il s'ouvrit les veines. Il s'assit en s'adossant contre la paroi, heureux de sentir son corps s'apaiser au fur et à mesure qu'il se vidait de son sang. Il allait être enfin libre, il allait enfin avoir le repos qu'il recherchait tant.

Severus battit des paupières aveuglé par une lumière blanche. Etait-il au paradis ? Se demanda-t-il. Bien vite, lorsque ses yeux s'habituèrent à la lumière aveuglante de la pièce, il découvrit avec déception et horreur qu'il se trouvait à l'infirmerie. Des larmes se mirent à s'écouler sur son visage. Il était toujours en vie, il n'avait pas réussi.

« Monsieur Snape, heureuse de vous revoir parmi nous ! » S'exclama l'infirmière sortant sa baguette avant de l'ausculter pour voir si son état s'était enfin stabilisé. « Vous allez mieux mais je préfère vous garder ici pendant quelques jours. Vous avez perdu énormément de sang, c'est une chance que Monsieur Potter ait été là sinon je n'aurai pas pu vous sauver. »

Ainsi donc il devait son malheur à Potter. Toujours lui. Il voulait tout simplement mourir bon sang !

Pompom avait tiré une chaise près de son patient et s'y était assise. Elle avait vu les larmes couler sur le visage du jeune Snape. Elle se doutait de ce qu'il pouvait ressentir à cet instant mais elle était reconnaissante envers James Potter d'avoir réagi à temps lorsqu'il l'avait découvert baignant dans une mare de sang à moitié mort.

« Severus, j'ai besoin que tu me dises qui t'a mis dans cet état. En t'auscultant et en examinant ton corps, j'ai appris certaines choses dont j'aimerai que tu m'en parles. Mademoiselle Evans m'a raconté tout ce qu'elle savait mais j'ai besoin que toi tu puisses te confier à moi. » Dit Pompom d'une voix douce.

« Vous ne savez rien du tout ! » S'écria Severus en colère. « Rien alors laissez-moi mourir. Laissez-moi mourir. » Sanglota-t-il.

« Je peux t'aider, Severus mais pour cela j'ai besoin que tu me parles. Si c'est ton père qui t'a fait tout cela, le directeur pourra t'aider. Nous te placerons dans une autre famille. » Répliqua la médicomage.

« Le directeur ? » Ricana Severus essuyant ses larmes du revers de la main. « Le directeur n'a jamais rien fait pour moi, il se contente d'observer sans rien faire. »

Pompom écarquilla les yeux surprise d'apprendre que Dumbledore était au courant de la situation du jeune Snape et qu'il n'avait jamais rien fait pour aider ce pauvre enfant.

« Je vais parler à Albus maintenant reposez-vous. » Dit-elle en se levant de sa chaise. « J'ai placé un sort de protection sur vous, si vous tentez quoi que ce soit, je serais prévenue immédiatement. » Ajouta-t-elle avant de sortir de l'infirmerie pour le bureau d'Albus Dumbledore.

Severus leva les yeux au plafond et se mit à soupirer. Il leva les bras tout près de ses yeux et regarda avec déception les bandages de ses blessures. Vivant. Il devait son enfer à cet imbécile de Potter. Quand il le reverrait, il lui ferait regretter son geste. Il n'avait pas demandé à être sauvé, il voulait tout simplement mourir. Etait-ce trop demandé ?

« Comment vas-tu ? » Lui demanda une voix masculine étrangement familière.

Severus tourna la tête vers la voix et découvrit avec horreur qu'il s'agissait de son pire ennemi.

« Qu'est-ce que tu me veux ? » Questionna sèchement Severus.

« Je voulais simplement savoir si tu allais bien. J'ai appris ce qui se passe chez toi par Madame Pomfresh et Lily et j'ai voulu… »

« Je vois que la nouvelle s'est déjà répandue dans toute l'école. Déçu Potter ? Déçu de savoir qu'il y a plus connard que toi ? Déçu de savoir que quelqu'un d'autre s'amusait avec l'un de tes jouets favoris ? » Lança Severus d'une voix pleine de colère. « Maintenant dégage ! »

« Je voulais… »

« Dégage, je t'ai dit. » Hurla Severus sentant des larmes coulées sur ses joues.

Il serra ses poings, irrité de se montrer aussi vulnérable et aussi faible devant son ennemi. Il tourna le dos à Potter pour ne pas voir la satisfaction sur son visage de le voir ainsi. Potter avait gagné une fois de plus. Désormais il n'avait plus envie de jouer à ce jeu, il en avait marre. Il prendrait ses vacances dans une semaine et savait que Pompom n'arriverait pas à faire changer d'avis au directeur quant à sa situation et il serait obligé de retourner chez lui, de retourner chez Tobias.

Il sentit son matelas s'affaisser puis un bras passa sur sa taille pour l'enlacer. Une odeur de jasmin lui parvinrent aux narines et étrangement ce parfum semblait l'apaiser.

« Tu peux venir passer l'été chez moi. Mes parents n'y verront aucune objection à ce que je t'invite. » Lui proposa James.

« Où est la blague, Potter ? Je suis fatigué de ces jeux puérils alors si tu veux m'humilier fais-le maintenant et sors de mon lit car je n'ai pas la force ni l'envie de me battre avec toi. » Dit Severus d'une voix lasse.

James le fit se retourner pour qu'il puisse le regarder dans les yeux.

« Ce n'est pas une blague. Je suis peut-être un con mais jamais je n'irai aussi loin. Je veux tout simplement t'aider pour me faire pardonner de toutes les blagues que j'ai bien pu te faire. » Expliqua James.

Severus fut surpris par ce qu'il voyait dans les yeux de Potter, de la sincérité, du regret mais aussi… Non, il devait se tromper.

« Pourquoi es-tu devenu si subitement gentil avec moi ? » Demanda Severus dubitatif.

« Je veux me faire pardonner. » Répondit James ancrant son regard dans celui du jeune serpentard.

Severus hocha sèchement la tête et nicha sa tête dans le cou de son ancien ennemi. Il était las de ces disputes incessantes, il voulait un moment de répit avant de reprendre la guerre car il savait que la gentillesse de Potter n'allait pas durer longtemps donc en bon serpentard, il profitait de la situation et il improvisera par la suite. James raffermit son étreinte sur Severus et s'endormit à ses côtés.

Severus secoua la tête lorsqu'il revint enfin à lui. Non, il ne voulait pas croire aux dires de cette vieille femme qu'il avait croisé il y'a une semaine de cela.

« Ah ! Monsieur Snape ! Comment allez-vous ? Et votre fils comment va-t-il ? Presque onze ans que je n'ai pas revu ces magnifiques yeux verts. Je suis sincèrement désolé pour la mort de James Potter, mes condoléances à vous et à votre fils. » Avait dit une femme d'une cinquantaine d'années dans une boutique de peinture.

Une longue conversation s'en était suivie avec cette femme et Severus apprit des choses qu'il ignorait complètement ou qu'il avait oublié. Après ça, il s'était dirigé à Ste Mangouste consulter un médicomage pour savoir s'il avait subi un sort d'amnésie et ce qu'il découvrit l'avait stupéfié. Sa mémoire avait été modifiée par un puissant sortilège de magie noire mais en plus de ça, il avait été enceint. Des registres de Ste Mangouste atteste l'avoir pris en charge tout au long de sa grossesse jusqu'à son accouchement.

Il avait été enceint, il avait un enfant dont il ignorait l'existence et qui aurait des yeux verts, comme ceux de sa mère. S'il avait eu un enfant, qu'il avait les yeux verts, qu'il avait onze ans aujourd'hui, que son père n'était autre que James Potter, cela voudrait dire que…

« Impossible. » Refusa le maître des potions.

Il y'avait bien trop de mystères, trop de questions sans réponses pour qu'il puisse affirmer quoi que ce soit. S'il était vraiment le porteur du fils de James Potter, il le saurait. Albus le lui aurait dit à moins que… Non, Dumbledore n'utiliserait jamais un sortilège de magie noire, c'est à l'encontre de ses principes sauf-ci c'est pour le plus grand bien.

Il fut tiré de ses pensées par l'arrivée de ses élèves. Il avait cours avec les premières années des gryffondors et des serpentards.

Il commença l'appel lorsque tout le monde fut assis et stoppa sa lecture sur le nom d'Harry Potter. Il releva la tête et posa ses yeux sur ce garçon qu'il devait détester pour ressembler autant à celui qui avait fait de sa scolarité à Poudlard un véritable enfer mais tout ce qu'il ressentit à l'instant n'était autre qu'une profonde douleur mais aussi de la tendresse et de l'amour.

« Harry Potter. » Dit-il d'une voix neutre.

Severus acheva de faire l'appel et releva la tête.

« Vous êtes ici pour apprendre la science subtile et l'art rigoureux de la préparation des potions. » Commença-t-il.

Sa voix était à peine plus élevée qu'un murmure, mais on entendait distinctement chaque mot. Tout comme le professeur McGonagall, Snape avait le don de maintenir sans effort le silence dans une classe.

« Ici, on ne s'amuse pas à agiter des baguettes magiques, je m'attends donc à ce que vous ne compreniez pas grand-chose à la beauté d'un chaudron qui bouillonne doucement en laissant échapper des volutes scintillantes, ni à la délicatesse d'un liquide qui s'insinue dans les veines d'un homme pour ensorceler peu à peu son esprit et lui emprisonner les sens... Je pourrais vous apprendre à mettre la gloire en bouteille, à distiller la grandeur, et même à enfermer la mort dans un flacon si vous étiez autre chose qu'une de ces bandes de cornichons à qui je dispense habituellement mes cours. » Termina-t-il.

Cette entrée en matière fut suivie d'un long silence. Harry et Ron échangèrent un regard en levant les sourcils. Hermione Granger était assise tout au bord de sa chaise et avait visiblement hâte de prouver qu'elle n'avait rien d'un cornichon.

« Potter ! » Dit soudain Snape. « Qu'est-ce que j'obtiens quand j'ajoute de la racine d'asphodèle en poudre à une infusion d'armoise ? »

Poudre de quoi, infusion de quoi ? Harry jeta un coup d'œil à Ron qui parut aussi décontenancé que lui. La main d'Hermione s'était levée à la vitesse d'un boulet de canon.

« Je ne sais pas, Monsieur. » Répondit Harry.

Snape eut un rictus méprisant.

« Apparemment, la célébrité n'est pas tout dans la vie. » Dit-il sans prêter la moindre attention à la main levée d'Hermione.

« Essayons encore une fois, Potter. » Reprit Snape. « Où iriez-vous si je vous demandais de me rapporter un bézoard ? »

Hermione leva à nouveau la main comme si elle essayait de toucher le plafond, mais Harry n'avait pas la moindre idée de ce que pouvait bien être un bézoard. Il essaya de ne pas regarder Malefoy, Crabbe et Goyle qui étaient secoués d'un fou rire.

« Je ne sais pas, Monsieur. » Dit-il.

« Vous n'alliez quand même pas vous donner la peine d'ouvrir un de vos livres avant d'arriver ici, n'est-ce pas, Potter ? »

Harry se força à ne pas baisser les yeux devant le regard glacé du professeur. En fait, il avait bel et bien ouvert ses livres quand il était encore chez les Dursley, mais Snape ne pouvait pas exiger de lui qu'il ait retenu tout ce que contenait le manuel intitulé Mille herbes et champignons magiques. Snape ne faisait toujours pas attention à la main frémissante d'Hermione.

« Potter, reprit le professeur, quelle est la différence entre le napel et le tue-loup ? »

Cette fois, Hermione se leva, la main toujours tendue au-dessus de sa tête.

« Je ne sais pas. » Répondit Harry avec calme. « Mais je crois qu'Hermione le sait. Vous aurez peut-être plus de chance avec elle. »

Il y eut quelques rires. Snape, en revanche, n'avait pas l'air content.

« Asseyez-vous ! » Lança-t-il à Hermione. « Pour votre information, Potter, sachez que le mélange d'asphodèle et d'armoise donne un somnifère si puissant qu'on l'appelle la Goutte du Mort vivant. Un bézoard est une pierre qu'on trouve dans l'estomac des chèvres et qui constitue un antidote à la plupart des poisons. Quant au napel et au tue-loup, il s'agit de la même plante que l'on connaît aussi sous le nom d'aconit. Alors ? Qu'est-ce que vous attendez pour prendre note ? »

Il y eut un soudain bruissement de plumes et de parchemins.

« Potter, vous resterez avec moi à la fin du cours. » Ajouta Snape.

Harry croisa le regard désolé de son ami Ron. Deux heures après le cours de potions, tous les élèves sortirent à la hâte, heureux de regagner enfin leur liberté sauf Harry.

Une fois que tous les élèves furent sortis, Severus se précipita sur Potter et l'inspecta de la tête aux pieds.

« Suivez-moi. » L'ordonna-t-il.

Harry suivit sans broncher son professeur de potions qui le conduisait à l'infirmerie de Poudlard. Là-bas, Harry vit Neville allongé sur un des lits de la pièce tandis que Pompom était occupée à soigner une élève de serdaigle qui venait de se blesser. Lorsqu'elle eut finie avec son élève, elle se tourna vers le maître des potions.

« Severus, que puis-je pour toi ? » Demanda la médicomage.

« J'aimerais que tu examines, Monsieur Potter. » Répondit-il.

« Monsieur Potter ? Et pourquoi… » Fit-elle sans terminer sa phrase lorsqu'elle posa ses yeux sur Harry.

Elle comprit aussitôt pourquoi Severus voulait qu'elle examine le jeune garçon.

« Monsieur Potter, avancez s'il vous plaît. »

Harry obéit et avança vers elle. Pompom sortit sa baguette et lança un sort sur la poitrine du jeune Potter. Elle perdit des couleurs en voyant le sort devenir orange. Quand ce fut fini, elle fit signe à Severus de la suivre dans son bureau.

« Par Merlin, Severus ! Cet enfant a été sous-alimenté. » Lâcha-t-elle effarée.

« C'est bien ce que je pensais. Il est bien trop petit pour son âge. » Dit Severus.

« Albus nous avait pourtant assuré que le gamin était entre de bonnes mains. Que ces moldus s'occupaient bien d'Harry. »

« Pétunia Dursley a toujours été une harpie. » Cracha-t-il avec dédain. « Le directeur le savait et cela ne l'a pourtant pas empêché de le placer chez elle et gros lard de mari. »

« Directeur ? » Releva Pompom fronçant les sourcils. « Depuis quand l'appelles-tu de nouveau ainsi ? »

« Saviez-vous que James Potter et moi avions eu une relation ? Que j'ai été enceint ? » Questionna Severus sans tourner autour du pot.

Pompom devint soudainement pâle et détourna le regard du professeur de potions. Son attitude ne fit que confirmer les doutes de Severus. Elle était au courant. Elle le savait et elle ne lui avait jamais rien dit.

« Pourquoi ? » Renchérit-il amer.

« Je suis sincèrement désolée, Severus mais j'ai fait un serment inviolable. Je ne peux rien te dire. » S'excusa-t-elle d'un air abattu.

« Dumbledore. » Grinça-t-il.

« Fais attention à toi, mon garçon. Tu recouvres ta mémoire à ce que je vois et j'en suis soulagée mais cela pourrait te créer bien d'autres ennuis. » Le prévint Pompom.

« Si Harry est bel et bien mon fils, je ne laisserai personne me l'enlever une fois de plus. » Dit Severus d'une voix déterminée.