Bitter / Sweet

Par : Provocative Envy

Traductrice : Bleak Dawn

Beta : shadowquill17

N/T: Bonsoir tout le monde. Me voici de retour avec est un three-shot de la talentueuse provocative envy. Enjoy et on se retrouve très bientôt pour la suite.

Avant et après.

Nous sommes tombés amoureux lentement.

Je n'avais pas réalisé—pas avant des jours, des semaines, des mois— qu'il avait changé, que j'avais changé, que la cruelle—répugnante—moquerie que j'avais si longtemps dirigée vers lui s'était dissipée, évaporée, était partie en fumée comme la buée d'une douche particulièrement bouillante.

(– Pourquoi est-ce que tes notes n'étaient pas meilleures à l'école ? lui demandai-je un après-midi.

Il haussa les épaules.

– Je déteste lire.

– Quoi ?

Il eut l'air amusé.

J'ai grandi avec la magie, expliqua-t-il. Ça rend les choses plus faciles. Les livres ont toujours eu l'air d'être trop de boulot en comparaison.

Nous étions fondamentalement différents.

Cela avait cessé de me déranger à la longue.)

Il ne s'excusa jamais de ce qui s'était passé au manoir de ses parents. Bien sûr, après un certain temps j'arrêtai de m'attendre à ce qu'il le fasse et ce fut ceci, entre toutes choses, qui me força à me demander quand est-ce que j'avais commencé à le comprendre aussi bien. Toutes les observations que j'avais faites à son propos au fil des ans n'avaient été que superficielles—il était égoïste et il était pourri gâté et il était si nonchalamment, si facilement cruel, et malgré son regard particulièrement envoûtant, il était fondamentalement détestable, ne l'était-il pas ?

(Il ne l'était pas, apparemment.)

Ce qu'il était en revanche, c'était intelligent. Intelligent et obstiné et brisé et presque irrécupérable, à l'instar d'une feuille de papier froissée et roulée en boule, incapable de redevenir lisse par elle-même, jamais plus nette ou plate ou froide au toucher. Et sa voix—la cadence aristocratique et raffinée de celle-ci demeurait intacte malgré toutes les horreurs du passé—était toujours teintée d'une sorte de ressentiment féroce à chaque fois qu'il parlait de sa famille.

(Il me confia, une fois, qu'il avait le sentiment qu'ils l'avaient manipulé.

Je ne le contredis pas.)

Cependant chaque dimanche après-midi, sans exception, il écrivait à sa mère, le bruit du grattement de sa plume parcourant le parchemin un peu trop fort dans l'étrange silence tendu de son salon. Je ne demandai jamais à lire ses lettres, désirant respecter le dernier vestige d'intimité que le Ministère lui avait accordé. Il était toujours taciturne en revenant de la boîte aux lettres où il les déposait.

(J'aurais vraiment dû les lire.)