Plop... plop... plop... Will fixait les gouttes sortirent du robinet de la cuisine, chaque goutte produisait le même son, il en était hypnotiser, mais pas autant que lorsqu'il regardait Hannibal dans les yeux, chose qu'il détestait. Depuis qu'il était ici il avait appris amèrement à faire ce qu'il n'aimait pas. À commencer par se mettre à la place des tueurs par le biais de simples photos. Depuis qu'il s'était fait avoir avec une photo montage il se méfiait de tout ce qu'il lui montrait, il n'avait déjà pas confiance en lui avant, mais alors là encore moins.
- Cessez de vous abrutir devant quelque chose d'aussi simple.
Hannibal s'approcha et ferma correctement le robinet, les gouttes cessèrent immédiatement de couler.
- Je ne vois pas en quoi cela vous regarde, maugréa Will en s'éloignant du psychiatre pour se poster près de la baie vitrée.
- Un esprit tel que le vôtre se doit d'être entretenu par des activités plus enrichissantes, argumenta Hannibal en le suivant du regard.
- Vous vous préoccuper beaucoup de mon état, mais je vous rappelle que sans mon enfermement et sans cette torture psychologique que vous m'infliger depuis que je suis ici, je ne serais pas ainsi.
- Sans mon intervention vous seriez encore en train de donner des cours inutiles à l'université et les enquêtes mené avec l'agent Crawford aurait fini par vous rendre frustrer.
Les derniers mots d'Hannibal firent tiquer Will. Frustrer ? Il fronça légèrement les sourcils et se retourna vers son kidnappeur. Celui-ci se trouvait toujours près de l'évier, appuyé contre le rebord en marbre noir et brun. Sa pose était calculée, elle montrait un homme sûr de lui qui contrôlait la situation. Cette assurance exaspérait Will qui comptait bien inverser la situation en sa faveur. Cela faisait une semaine qu'il avait tué le docteur Delcorps. Une semaine, jour pour jour où cet assassinat avait métamorphosé Will. Il était toujours torturé et fragiliser par la manipulation d'Hannibal, mais une autre facette de sa personnalité avait fait de nouveau surface.
- Vous pensez savoir ce qui se passe dans ma tête, mais vous vous trompez.
- Je sais ce qui s'y passe car nous sommes pareilles.
C'est ce qu'il aimerait croire, mais Will pensait autrement et il refusait de ressembler à un psychopathe telle que Hannibal Lecter.
- Vous êtes en meilleur forme depuis cette fameuse soirée, c'est pourquoi j'ai prévu un programme de force pour cette après-midi.
- Comment ça ? demanda Will en fronçant les sourcils.
- Vous verrez au moment venu, enfiler de bonnes chaussures et rejoignez-moi ici dans vingt minute.
Une chose qu'aimait Hannibal était de faire durer le suspense, c'était presque un don chez lui. Will n'aimait pas suivre ses ordres, mais sa curiosité le poussait à monter pour enfiler des bottines d'un brun foncées. Les lacets étaient à présent plus simples à faire, il avait l'esprit plus clair et il avait repris le contrôle de ses mains. Ses maux de tête s'étaient dissipés et ses hallucinations avaient presque disparues, le meurtre avait résout une bonne partie de ses problèmes, mais était-ce réellement le cas ? Était-ce son esprit qui lui jouait des tours et se reposait après avoir subi un choc à la suite de la barbarie de son geste envers le docteur Delcorps ? Pour la première fois il ignorait ce qui lui arrivait, il l'ignorait ou il refusait de voir la vérité en face.
Chaque chose en son temps, il verrait au moment venu s'il lui restait une once d'humanité, car pour le moment, il en doutait. Will du réprimer un rire en pensant à l'humanité. Depuis des siècles l'être humain bâclait cette partie de lui pour pouvoir exercé des actes immoraux à travers le monde, dans ces moments-là ils se fichaient de leur humanité, alors est-ce que celle de Will comptait vraiment ? Pouvait-on la retrouver après avoir commis un acte irréparable même en se faisant pardonner par une quelconque divinité ? Sommes-nous réellement absolu de ces péchés ?
Quand Will revient dans la cuisine, il fut face à un Hannibal apprêter pour une partie de chasse : vêtements bruns et vert, un fusil à la main dont le canon était posé sur son épaule et dans l'autre main il tenait un petit couteau avec une corde avec un poids à chaque extrémité.
- Qu'allons-nous faire ? demanda suspicieux Will en fixant les armes.
- Je vais vous apprendre la traque.
Hannibal s'approcha de lui et fourra dans ses mains le couteau ainsi que la corde.
- C'est pour vous, cela vous sera utile pour la suite des événements.
Les deux hommes sortirent par le jardin comme la dernière fois. L'automne avançait à grand pas, les feuilles étaient presque toutes brunes et la plupart était repliées sur elles-mêmes, n'attendant que le passage de l'hiver pour les détruire totalement. Le regard clair du professeur s'attarda sur ce triste spectacle avant d'être ramené à la réalité par son bourreau qui était passé devant lui pour ouvrir la marche. Tel un robot, il le suivit en silence alors qu'il regardait ce qu'il avait en main. Il lui serait si aisée de serrer la gorge d'Hannibal avec cette corde jusqu'à ce qu'il n'y est plus une once d'air qui s'infiltre dans ses poumons, il ne serait satisfait que lorsqu'il entendrait le craquement de son cou se rompre sous son assaut. Ou alors avec le couteau, finement aiguisé il pourrait trancher sa carotide, elle était à sa vue et il pourrait l'atteindre facilement. Bien entendu, ces deux options seraient possibles si Will était en pleine possession de ses moyens, s'il était plus grand et costaud, et si Hannibal plus faible et petit. Fantasmer n'était pas un crime, sauf quand il s'agissait de planifier un meurtre.
- Will, dit le psychiatre en se stoppant au bout de quelques mètres, après avoir pénétré dans la forê
- Quel reproche allez-vous m'accorder cette fois ?
- Aucun, répondit-il en consultant sa montre avec sérieux. Soyez attentif à ce que je vais vous dire.
Il jeta un coup d'œil droit devant lui avant de reporter son attention sur son patient. Il avait bien changé depuis leur première rencontre, il n'était plus l'homme qu'il était avant. Aujourd'hui c'était une chose fragile et désemparer qui avait besoin d'être guidé vers sa véritable destiné. Hannibal s'était toujours vu voyager seul, vivre seul, tuer seul, mais en rencontrant Will Graham, consultant du FBI, il avait vu alors une nouvelle perceptive d'avenir. Il s'était reconnu en lui.
- Avec le Dr Delcorps vous avez franchi un nouveau pas loin cette barrière que vous vous êtes mis ici, dit-il en pointant du doigt son crâne. Aujourd'hui j'aimerais que vous en fassiez un nouveau, il faut aller dans cette progression.
- Je ne…
- Écoutez-moi.
Will soupira, sa main se serra sur la poignée de son couteau.
- Dans cette forêt il y a un homme dénommé Bryan Cooper, il a assassiné deux employés de sa société qui menaçait de dénoncé des détournements d'argent dont il était coupable.
- Et que voulez-vous qu'on n'y fasse ? demanda-t-il en sachant pertinemment la réponse.
- Lui donner une leçon, dit-il en levant la main de Will qui contenait le couteau.
- Une leçon fatale… Pourquoi ne pas laisser la police s'en charger ?
- Il irait en prison, s'ils trouvent des preuves pour l'incriminé en tout cas.
Ce n'était pas une raison pour faire justice soi-même, s'il était vraiment coupable il se ferait arrêté.
- Comment êtes-vous au courant de ce qu'il a fait ?
- Tout simplement parce qu'il est l'un de mes patients.
- C'est une habitude pour vous, de traqué vos patients.
Le coin des lèvres du psychiatre s'étirèrent très légèrement pour former un demi-sourire.
- Vous êtes à part Will. Maintenant je vais vous laissez le pister, pour commencer il vous suffira de suivre les pas que j'ai laissé, ensuite ce sera lui qu'il faudra suivre, il doit être réveillé à présent.
Hannibal ne lui laissa pas l'occasion de répliquer qu'il le poussa un peu devant lui pour qu'il puisse commencer. C'était quelqu'un de très patient, mais il aimait aussi les résultats et s'il ne mettait pas Will sur la bonne voie, il avait l'impression qu'il devrait attendre un long moment avant de voir une quelconque avancée de sa part.
Les traces au sol n'était pas toutes évidentes, Will devait souvent être accroupi pour voir une empreinte de chaussure, toutes les mêmes : celle de Hannibal. Tout en avançant, il se demandait pourquoi est-ce qu'il avait accepté de se prêter au jeu et ce qu'il allait faire une fois arrivé à destination. Il ne voulait tuer personne, mais est-ce que son bourreau lui laisserait le choix ? Celui-ci restait silencieux, il laissait faire son apprenti qui marchait dans la bonne direction. Pour ne pas le perturber plus que d'avantage, il restait quelques pas en retrait.
- Tout ceci n'est qu'un foutu cauchemar…, marmonna Will qui prit une pause, alors qu'il était penché vers de nouvelles traces de pieds cette fois : Bryan Cooper.
À côté de ces empruntes de pieds se trouvait un peu de sang coaguler.
- Vous l'avez saignez, l'accusa Will.
- Superficiellement, je voulais qu'il soit repérable pour n'importe qui.
Hannibal lui avait entaillé quelques veines qui saignait de manière fluide et rapide mais peu de temps, il ne voulait pas le tuer, c'était à Will de s'en charger. Le sang sur le ton brun comme était les feuilles actuellement n'avait rien de charmant, cela se voyait à peine. Par contre, quand l'hiver était là et que la forêt était entièrement recouverte de neige, le sang rouge vif avait quelque chose de magnifique à ses yeux, il tâchait la pureté de la neige, d'un corps encore chaud chez qui la vie le quittait aussi rapidement que l'importance de ses blessures. Il ferma les yeux en imaginant une scène des plus exquises.
La forêt était immense, il était difficile de s'y perdre quand on ne l'a connaissait pas, c'est pourquoi Bryan Cooper errait dans celle-ci sans savoir où il allait. Muni d'un simple caleçon, l'homme plutôt rondouillard courait à pas lent là où ses pieds le menaient. Les effets de la drogue était toujours présent et embrumait son corps et son esprit, il essayait de se remémorer les événements précédent mais sans succès. Son corps frigorifier par le froid d'automne était parcouru de filet de sang séché, il ne sentait aucune douleur, l'adrénaline qui parcourait à toute vitesse dans ses veines l'empêchait d'avoir mal.
- Seigneur… Au secours ! Au secours ! Aidez-moi ! Je vous en prie…, supplia Bryan en reniflant bruyamment. Bordel qu'est-ce que je vous là…
Il parcourut encore une dizaine de mètre avant de sentir un étau encercler ses chevilles, il s'écroula de tout son long dans les feuilles mortes.
- Bien jouer.
Bryan gémit de peur et se retourna difficilement sur le dos.
- Vous l'avez trouvez, rajouta Hannibal qui se tenait derrière Will.
- Qui êtes-vous ? Que me voulez-vous ?
- Toujours les mêmes questions, constata Hannibal qui se détacha de son apprenti pour être vue par leur proie.
- Docteur ? Mais… Qu'est-ce qui se passe ? Pourquoi me faites-vous ça ?
- En l'occurrence je ne vous fait rien, mais en ce qui le concerne…
Will tremblait devant l'homme d'affaire, le couteau qu'il tenait semblait peser une tonne et il avait peur de le faire tomber à tout moment. Il s'approcha d'un pas hésitant vers l'homme à terre, celui-ci recula de manière pitoyable sur les moignons qui lui servaient de mains.
- Pitié ! Laissez-moi partir !
Il l'entendait à peine parler, seul les battements sourds de son cœur arrivait jusqu'à ses oreilles et l'empêchait de réfléchir. La présence d'Hannibal dans son dos l'empêchait de s'enfuir, il avait l'impression d'avoir un étau tout autour de lui qui l'empêchait d'aller où que ce soit.
- N'ayez pas peur Will, vous l'avez déjà fait, vous pouvez recommencez, l'incita son mentor du crime. Cet homme le mérite, tout autant que le Dr Delcorps.
Le Dr Delcorps lui avait fait du tords, cette homme l'avait touché personnellement et c'est pourquoi il avait laissé s'exprimer sa rage. Mais ici… ce ne serait qu'un acte froid, sans sentiments. Il ne serait pas capable de le tuer.
- Non. Je ne peux pas, dit Will en se retournant vers Hannibal.
- Ne reculez pas, vous êtes sur la bonne voie.
- Je ne peux pas !
En voyant leur attention détournée, Bryan Cooper en profita pour donner un coup au niveau du tibia de Will avant de se retourner et de se mettre à courir.
Will se recula rapidement d'Hannibal qui l'avait rattrapé pour qu'il évite de tomber. Il se retourna ensuite vers Bryan et le rattrapa en un rien de temps, il se fichait de la douleur de sa cheville.
Malgré la différence de poids entre les deux hommes, il réussit à le faire tomber et pour ensuite lui faire face. Il pressa la lame contre sa gorge sans pour autant lui assener le coup fatal.
- Non ! cria Bryan.
- Oui…, l'encouragea Hannibal avec une petite étincelle dans le regard.
Il était face à un ultimatum auquel il n'était pas prêt à répondre, il ne se sentait pas apte à abattre la lame dans le gros cou de cet homme. Ses yeux baignaient de larme et le suppliait d'épargner sa vie, mais ce qu'il ne comprenait pas c'est que si ce n'était pas Will qui s'en chargeait, le psychiatre le ferait, dans les deux cas, il n'aurait pas la vie sauve.
Le couteau glissa de sa paume pour atterrir au sol. Il ne pouvait pas.
Hannibal ne se le cachait pas : c'était un échec. Mais chaque échec pouvait être surmonté et il ne baissait pas les bras. Avec son calme légendaire, il ramassa l'arme et analysa le corps de Bryan, il était sale de sang séché et de terre, son corps disgracieux ne méritait pas que l'on s'attarde dessus, mais il avait un travail à effectuer. Il planta avec force le couteau au niveau de ses intestins.
Bryan se mit à gémir comme un animal et se mit à gigoter pour échapper à Hannibal qui avait posé un pied sur son torse pour l'empêcher de bouger. Il avait fourré l'arme pleine de sang dans les mains de son apprenti.
- Il souffre, Will, dit Hannibal en regardant l'homme à terre avec indifférence, si tu n'abrège pas ses souffrances cela peut durer un moment.
- Vous êtes immondes, l'accusa Will en regardant la plaie de Bryan gorgée de sang qui coulait sur son abdomen.
Il ne lui laissait pas le choix. Soit il mourrait vite, soit il mourrait dans d'atroces souffrances… Sa lèvre inférieure trembla légèrement à la décision qu'il venait de prendre. Il leva son regard vers le visage de l'homme déformé par la souffrance et la peur et lui demanda silencieusement de lui pardonner.
Vous me le paierez…, jura Will en plantant la lame dans le cou de Bryan.
Du sang gicla sur le visage du pauvre malheureux qui couina de douleur, mais aussi sur Will qui en reçu sur ses vêtements et un peu sur son visage. Du sang chaud et poisseux dégoulina sur sa main, lui donnant un haut le cœur qu'il eut dur à retenir. Il se recula et se pencha en avant, le souffle court alors qu'il essayait de contrôler son estomac qui menaçait de tout remettre.
- Reprenez-vous Will, ce n'est pas terminé.
- Que… Que voulez-vous faire d'autre ? Il est mort !
- Eh bien, nous n'allons pas gâcher toute cette viande.
C'en était trop, c'était la goutte d'eau qui fit débordée le vase. Will vomit tout ce qu'il avait dans l'estomac jusqu'à ce qu'il ne reste plus que de la bile qui lui brûla la gorge. Il toussa avant de s'essuyer la bouche à l'aide de sa manche.
- Vous n'avez aucun respect pour l'être humain.
- J'en ai bien plus que vous ne le pensez, dit-il en prenant les jambes de Bryan qui à présent ne bougeait plus.
Il se mit en marche, prenant la direction de sa demeure. Will le suivit du regard et machinalement ses pieds commencèrent à le suivre. Que pouvait-il faire d'autre ? Fuir serait facile, il trouverait les autorités et ferait arrêter Hannibal s'ils réussissaient à le trouver, mais il serait toujours en vie et irait seulement en prison. De plus, baigné de sang comme il était, il se ferait aussi arrêter, il ne pourrait nier le meurtre qu'il avait commis. S'il restait, Will aurait une chance de mettre un terme à tout ce carnage, mais il en serait briser à jamais.
Bryan semblait peser aussi lourd qu'un sac de farine, Hannibal ne semblait éprouver aucune fatigue, il était très robuste. Cette scène lui rappelait aisément à quel point il ne faisait pas parti des Hommes Moyens, il était bien plus, il était au-dessus d'eux. Tout hommes rêveraient d'être lui, sans son côté meurtrier et cannibale bien sûr.
Le corps fut emmené dans le sous-sol, non loin de la pièce où Will avait été séquestré
La pièce était impeccable, elle sentait le désinfectant et tout était lustré au millimètre près. Maniaque. Ça devait le rendre fou de voir leurs empreintes de boue sur le sol mais il ne le montrait pas. Il avait de la chance que le sang avait coagulé, il n'y avait pas une goutte par terre.
- Bien, terminons tout ça, dit Hannibal en enlevant son fusil de son épaule et sa veste, il enfila ensuite un tablier de boucher.
Dépecer un animal mort n'avait jamais fait partie des activités de Will, mais alors le faire sur un humain… Il déglutit à la vue des instruments chirurgicaux qu'il employait pour découper la chair qui commençait être rigide, il ne devait plus perdre une minute.
- Êtes-vous né avec cette faculté de pouvoir découper en morceau quelqu'un ? demanda Will en s'approchant de la table.
- Bien sûr que non, dit-il en esquissant un léger sourire. Cela s'apprend, vous apprendrez vous aussi.
- Votre détermination à me transformer en monstre sanguinaire force le respect.
Hannibal déploya les peaux de Bryan pour avoir à découvert son torse rougeoyant. Il analysa le contenu et se mit à écarter certains organes pour avoir accès à ce qui l'intéressait.
- Il ne faut pas vous attardez sur des détails si superficiel que la manière dont une personne meurt, mais sur le pourquoi. À partir du moment où la justice ne fait pas son travail et laisse des criminels en libertés, quel autre choix reste-t-il ?
Will ne put réprimer un rire.
- Vous prenez-vous pour un justicier dans ce cas ? Vous tuez pour le bien de la société ?
- Je tue qui bon me semble, précisa le psychiatre. Cela ne me fait rien que la personne soit coupable ou non d'un quelconque crime, mais en ce qui vous concerne, je sens que cette justification sera nécessaire pour que vous puissiez agir sans remord.
Il ne pouvait le contredire. À choisir, Will préférait tuer des coupables que des innocents. Penser de la sorte lui faisait douter de ses intentions futures, cela voudrait-il dire qu'il tuerait s'il estimait que la personne le méritait ? De plus, qui était-il pour en juger ? Il avait mal à la tête à force que sa conscience soit malmener par les petits tours tordus d'Hannibal. Il voulait s'en sortir, mais à quel prix ? Il devait arrêter de penser et agir.
- Laissez…, murmura-t-il soudainement.
L'intéresser se retourna vers Will et le regarda froidement, même si son esprit se demandait ce qu'il voulait. Will enfila des gants avec lenteur, comme si chaque seconde de gagner allait changer quelque chose à ce qu'il allait faire. Il regarda le visage blême de Bryan, sa dernière expression était celle de la souffrance, même dans la mort il garderait ce visage pétrifier, comme si ses traits s'étaient figés.
Il posa une main sur son torse et l'autre sur ses intestins, il savait ce que Hannibal recherchait. Il se mit à écarter les boyaux du pauvre homme à la recherche de ce petit organe foncé qu'était le foie, c'était un met qu'il appréciait particulièrement déguster avec ses invités. Il serra les dents pour ne pas faiblir, il devait se montrer fort, il devait se montrer froid, il devait être un monstre. Il devait être Hannibal.
Le temps s'écoulait et Will ne sentait plus l'odeur de sang ainsi que celle des cadavres en décompositions, chaque dissection qu'il effectuait se faisait machinalement, sans réfléchir. Hannibal ramenait de plus en plus de cadavre et lui se contentait de leur ôter ce lui serait nécessaire pour la confection de leur repas. Les souper… Qui aurait pu croire que Will s'en accommoderait ? Qu'il commenterait l'assaisonnement d'un aliment ? Qu'il savourerait le vin délicatement choisi par les soins de son hôte ? Will avait changé, il s'était endurci, il savait prendre du recul et momentanément s'absenté dans sa tête quand vivre devenait trop pénible. Chaque fois qu'il souffrait trop de cet enfermement, il ressortait le petit scalpel qu'il avait volé à Hannibal il y a quelques semaines de cela pour se faire une entaille au niveau de la cuisse. Elles étaient nombreuses et lui rappelait chaque fois les moments où il pensait perdre la tête. Il se détruisait à petit feu, mais lentement, très lentement pour garder le contrôle de soi et en finir un jour avec tout ça.
Il n'avait pas tué depuis Bryan Cooper, Hannibal lui laissait du répit à ce niveau-là tant qu'il s'occupait des corps après lui. Mais bientôt ce ne fut plus assez pour lui, il voulait que Graham évolue, passe à un niveau supérieur. C'est pourquoi, un soir alors qu'il dormait à point fermé, il fut doucement réveiller par une chaleur naissant dans une zone éteinte depuis bien trop longtemps. Son corps ne put s'empêcher de se arqué face aux caresses auxquels il faisait face. En ouvrant les yeux, Will constata que sa chemise avait été déboutonnée, dévoilant son torse pâle à vue de tous. Il avait toujours le bas de son pyjama, mais une main indiscrète c'était faufilé dans son boxer, ou plutôt deux : la sienne poser sur sa virilité et celle de Hannibal qui l'invitait à se caresser d'avantage.
- Qu'est-ce…, commença Will qui voulut arrêter, mais son bourreau l'en empêcha.
- Chut… Ce n'est rien.
Le regard du Dr Lecter sur lui semblait plus sombre que jamais, il dévorait du regard chaque expression qui passait sur le visage de Will : tout d'abord de l'incompréhension, puis de la peur mélanger à de l'excitation pour finir par du plaisir qu'il ne pouvait cacher. Il ferma les yeux pour éviter de croiser son regard alors qu'ensemble ils continuaient les va-et-vient sur son membre grossi sous le désir de ces caresses longtemps oubliées. Il ne savait pas depuis combien de temps son corps subissait cette assaut avant son réveil, mais la fin ne tarda pas à arriver. Will ne pouvait plus se retenir, il fini par jouir dans un râle de plaisir, son corps se tendant inconsciemment vers Hannibal qui serra son membre jusqu'à la fin.
Il fini par le lâcher alors que Will se trouvait haletant à côté de lui, haletant et souillé de honte. Il n'arrivait pas à croire qu'il venait de le laisser lui procurer du plaisir. Hannibal essuya sa main à l'aide d'un mouchoir et se releva du lit.
- Nous allons passer à l'étape suivante. Dans les jours à venir vous aurez une proie à capturer et tuer.
Et sur ces mots il quitta la chambre et un Will désemparer, envahi par toutes sortes d'émotions.