Partie 3 : bonheur caché ?

Shizuru était encore désarçonnée par les agissements de sa louve, jamais elle n'avait pris l'initiative de l'embrasser de la sorte, elle avait l'impression qu'elles étaient véritablement un couple. Cet atmosphère était si douce et légère, comme si elles n'étaient plus que toutes les deux dans ce monde de brute. Certes, elle l'aimait éperdument, cependant, elle savait que son amour était plus puissant que celui de sa louve, parfois elle pensait au fond de son cœur que la bluette avait pitié d'elle, qu'elle ne l'aimait pas, qu'elle était trop généreuse pour la quitter. Natsuki avait par le passé de grande difficulté à exprimer ses émotions et depuis son agression…elle s'était entièrement repliée sur elle-même depuis toutes ses années. Elle était comme un miroir, froid, délicat, avec cet éclat en son centre qui pouvait se fissurer plus largement et se briser entièrement à ne plus pouvoir en recoller les morceaux. C'était la plus grande peur de Shizuru que Natsuki disparaisse définitivement.

Il y avait une telle chaleur et tendresse dans ce baiser, des larmes parcoururent les joues de Fujino. Elle ne put les contenir tant que son bonheur était immense. On devait la prendre pour une idiote, s'émouvoir de la sorte pour un simple baiser mais elle avait cette impression que Natsuki l'aimait véritablement, que ce ne fut pas de la compassion. La louve était une personne tendre, passionnée avec un cœur en or.

Le baiser se termina, tant émotions se confondirent dans l'esprit de la beauté de Kyoto, elle sentit une douce caresse derrière sa tête.

« Chut, ne pleure pas Shizuru. Ne pleure pas…tout va bien. Tout va bien. » La nommée se mit à sourire. Elle cajolait de la même Natsuki lorsque celle-ci avait eu des cauchemars.

« Je sais que tout va bien surtout lorsque tu es à mes côtés. C'est le bonheur absolu. Je suis seulement heureuse, un peu fatiguée, c'est pour cette raison que je suis à fleur de peau. » Shizuru attrapa délicatement les doigts fins et longs qui brossait sa chevelure et les enlaça.

« Bon, il ne manque plus que le dessert. J'espère que tu as toujours faim. » Shizuru se mit à rire nerveusement, elle n'avait plus d'appétit après leur baiser, elle avait toujours des bourdonnements dans l'estomac, aussi, elle tenta de chasser en vain ses pensées perverties. Oui elle avait faim mais elle ne pouvait l'assouvir avec de la nourriture mais seulement avec de l'amour. Malgré que les paroles soient bloquées au niveau de sa gorge, elle se mit à agréer. Natsuki se releva à la plus grande stupéfaction de sa compagne alors qu'elle n'avait pas mangé un morceau de melon.

« On y va ? »

« Ara ? Où ? »

« À la maison, le dessert est là-bas. » Shizuru était toujours aussi dubitative, qu'est-ce qu'il se passait aujourd'hui ? Etait-elle en train d'imaginer tous ces moments ?

« Le dessert n'est pas les fruits ? »

« C'est une partie du dessert ou devrais-je dire un complément ? Allez ou je ne t'attends pas. » Natsuki présenta sa main à Shizuru, celle-ci prit les boites vides de son repas, elle prit la main de sa petite amie.


Notre couple venait d'arriver devant le palier de la maison. Shizuru semblait se poser des questions, la lumière semblait être éteinte, pourtant leur fils Keiji devrait être en train de regarder la télévision, comme il avait la fâcheuse habitude de la faire. C'est pour cela que la châtain avait programmée des émissions plus éducatifs. Tablettes, smartphones étaient prohibés. Le jeune garçon le comprit que son regard de chien battu ne fonctionnerait pas pour la faire détourner de ses directives. Parfois, elle n'arrivait pas toujours à résister mais elle garda la tête froide.

« Keiji n'est pas dans le salon ? Il est dans sa chambre avec sa nounou Akira ? »

« Non, il est chez son meilleur ami Takumi, il va passer la nuit chez lui, la mère de Takumi va nous le ramener dans la journée. Comme demain ils n'ont pas cours, ils voulaient regarder des dessins animés ainsi que manger au fast-food. Donc Akira n'a pas besoin d'être là pour le surveiller, nous avons donc la maison pour nous deux. » Fujino grimaça à l'énonciation de fast-food puis son attention s'était détournée sur le nous deux, Natsuki et elle étaient seules dans leur demeure ? La nervosité la gagna de nouveau, Shizuru se mit à déglutir péniblement, notre couple ne s'était jamais retrouvé seule en tête à tête, à part lorsqu'elles étaient dans leur chambre.

Shizuru vit finalement l'intérieur de leur maison, de nombreuses bougies étaient parsemés le long de l'entrée, et ils illuminèrent le passage en un chemin. Natsuki lui fit signe de continuer sa marche ce que fit avec ahurissement l'hôtelière aux rubis. Elle sentit la douce odeur des fleurs, des pétales de roses enduisent le sol, des bouquets de lys décoraient chaque parcelle des meubles et des escaliers. Elle fut encore plus stupéfaite de se retrouver dans le jardin, des lanternes guirlandes recouvraient les arbres. Au milieu de ce paysage féérique, elle entendit les grillons, le souffle doux de l'été fut un bercement savoureux à ce magique moment. Une table avec des chandelles attendirent le couple. Shizuru sentit un léger poids sur ses épaules, c'était un chandail que lui avait recouvert Kuga.

« Natsuki…c'est magnifique…tu as fait tout cela ? » Celle-ci se mit à acquiesçait. Elle attrapa le bras de sa compagne et la dirigea vers la place qui lui était réservé. La bluette s'assit en face de sa compagne et utilisa une télécommande, de la musique résonna. Ensuite, elle servit du vin rouge et une part de gâteau au chocolat.

« Natsuki…est-ce que j'ai oublié quelque chose ? Je ne pense pas que cela soit mon anniversaire, le tien ou celui de notre rencontre, quand on s'est installée ici ?… » Shizuru chercha en vain dans son esprit une réponse, avait-elle oublié quelque chose d'important ?

Une main attrapa la sienne et et la serra.

« Shizuru…je dois t'avouer quelque chose, et je dois le faire maintenant, car je ne sais pas si je le capable de le faire plus tard. » Fujino se mit à paniquer, est-ce que c'était la fin de leur relation ? Comme ça ? Alors qu'elle commençait finalement à voir de la lumière sur leur amour ?

« Tu es quelqu'un d'exceptionnel, de belle, forte, intelligente. »

« Ne me dis pas que je ne te mérite pas ! » Tonna froidement la châtain alors que son interlocutrice sursauta au ton plus que menaçant.

« Je n'allais pas dire cela. Mais simplement que j'étais extrêmement chanceuse de t'avoir dans ma vie si merdique…je le réalise chaque jour, toutes tes attentions, tes sourires, ton amour inconditionnel, j'étais souvent désagréable, méchante même. Mais je veux être une meilleure personne, je veux rendre à ma façon, l'amour que j'ai pour toi. J'avance lentement mais je veux faire des progrès avec toi et personne d'autre, je ne me vois pas être avec une autre personne que toi…je suis loin d'être romantique, j'ai cherché ce que pouvait aimer une femme au grand cœur comme le tien. Du romantisme, de l'affection, tout ce que tu m'as donnée au fil des années et que je prenais sans me rendre compte de cette chance que j'avais. Shizuru je t'aime. »

« Je t'aime aussi Natsuki. »

« Shizuru veux-tu m'épouser ? Je suis prête à te donner ce que tu as toujours voulu et inconsciemment ce que je souhaitais…une famille avec toi. De l'amour. J'aimerai que ce soit officiel, que ce soit pour toi, pour moi et notre fils. Je suis prête mais toi, l'es-tu toujours après si longue attente ? Je ne t'en voudrais pas si tu refuse. » Natsuki ouvrit un écrin, un diamant se présentait aux yeux humides de Fujino. Elle devait avoir une tête terrible, elle ne cessait de renifler et hoqueter. C'était la pire image qu'elle pouvait donner à sa louve, son mascara avait coulé, ses yeux étaient certainement totalement rouges, elle devait se moucher.

« Non. Je veux dire oui, bien sûr que je veux me marier avec toi, tu n'as même pas besoin de me le proposer ma réponse restera toujours oui. Mais attends ma réponse, je dois me changer…être plus présentable… » Avant que la beauté de Kyoto parte, son âme l'attrapa par la taille et la serra dans ses bras.

« Tu es parfaite telle que tu es. »

« Tu te rappelles que tu disais par le passé que j'étais une piètre menteuse ? Tu n'es pas mal non plus. » Natsuki se mit à rire, elle attrapa la main de Shizuru et mit à son annuaire l'anneau qui lui revenait de droit. Natsuki se mit de nouveau à embrasser Shizuru et ce fut plus profondément. Fujino commençait à avoir la tête qui tourne, elle savait parfaitement que ce n'était pas les effets du vin, elle n'en avait même pas bu, pourtant, elle avait la tête qui tournait comme si elle était enivrée. Elle devait repousser la femme de sa vie, elle ne pourrait plus contrôler ses désirs surtout lorsque Natsuki mit ses mains baladeuses sous son chemisier. La châtain repoussa sa future épouse alors qu'elle était essoufflée avec des bouffées de chaleur.

« Na…Natsuki…je crois qu'on devrait arrêter. »

« Pourquoi ? » Demanda innocemment Natsuki qui se léchait sa lèvre inférieure.

« Parce que…il le faut… » Je vais me jeter sur toi sinon ! Pensa Fujino qui ne souhaitait pas faire le moindre mal à sa louve, elle n'allait pas laisser sa libido prendre la raison sur tout, pas après cette romantique demande en mariage.

« Tu n'as pas envie de moi ? » Une autre question qui déstabilisa de nouveau la protagoniste.

« Si…enfin…je… »

« J'ai envie de toi Shizuru. » La nommée crut avoir mal compris, elle pensa qu'elle avait des problèmes d'audition, elle en tituba de surprise.

« Quoi ? »

« Cela fait un moment que je commence à retrouver du désir pour toi, je n'étais pas sûre de pouvoir franchir ce cap de faire l'amour, je pensais même que je pourrais jamais le faire, néanmoins, quand je t'ai entendu te masturber avant-hier dans la salle de bain et que tu gémissais mon prénom- »

« Oh mon dieu… » S'écria sous la choc la directrice de My Hime.


Prochain chapitre…Lemon… ? Ce sera gentillet si c'est le cas , aussi ce sera le dernier chapitre.