Une aventure d'Astérix

Astérix et l'Urne Magique


Épilogue :

Le vent souffle sur la montagne maintenant débarrasser de sa forteresse de glace. C'est cela qui ramène les Gaulois à la réalité. Astérix se redresse en prenant sa tête qui bat comme un tambour avant de se tourner vers ses compagnons. Panoramix grogne en se massant les tempes, Obélix se redresse en papillonnant, relevant Apeldjus par la même occasion, et cherche son petit chien Idéfix qui, bien que titubant sur ses frêles pattes, s'est redressé également. Certain d'être encore vivant malgré le choc, Astérix se lève sur ses deux jambes et s'avance vers le centre de ce qui fut la forteresse de Frima, inquiet. Son cœur bat comme un fou, repensant à ce qu'il s'est passé il y a quelques secondes. Il était venu pour aider ses amis. Surtout Obélix mais également leur druide et leur barde… et il craint ce qu'il va découvrir, suivit par Panoramix, son ami tailleur de menhirs et Apeldjus, le gamin tenant Idéfix dans ses bras.

« Assurancetourix ? » appelle-t-il en voyant deux formes au sol.


L'une d'elle se met à gémir et se redresse en frottant sa tête douloureuse, révélant les cheveux blonds d'habitude si soigneusement coiffés du barde, au grand soulagement de ses compagnons. Le jeune homme revient à lui en chassant quelques mèches rebelles, surprit d'être encore vivant devant ses amis, puis baisse la tête vers l'être inconscient à ses côtés. Il s'agit d'une jeune femme aux longs cheveux jadis tenu en chignon maintenant lâchés. Mais ce qui choque les quatre hommes et l'enfant, c'est que ses cheveux blonds platine parcourus de paillettes de givres sont maintenant bruns sombre parcouru de mèches légèrement plus claires. Et sa robe de grande prêtresse blanche avait perdu son éclat pour redevenir la simple robe rouge et brune qu'elle portait avant de faire son souhait au lac souterrain de Brocéliandre.

« Frima ?... » suffoque Panoramix en la reconnaissant.

La jeune femme fronce les sourcils et gémit en se redressant lentement, complètement groggy par le choc et le froid soudain qu'elle ressent. Le froid ? Frima met quelques secondes à comprendre la nature de cette étrange sensation, nouvelle pour elle, et se fige à cette réalisation : elle avait froid ! Elle baisse les yeux vers ses mains qui ne sont plus couvertes de givre et une mèche de cheveux tombe devant ses yeux. Des cheveux bruns ! Voyant cela, elle saisit la mèche, les mains tremblantes, incapable de croire cela. La malédiction qui la rendait insensible au froid était levée !


Levant ses grands yeux bleu vers les Gaulois qu'elle a tenté de détruire, elle sent les larmes lui brouiller la vue. Elle serre ses bras autour d'elle pour rester au chaud et sourit de pur bonheur.

« Panoramix... j'ai froid... je sens le froid... j'ai froid ! » s'extasie-t-elle.

Le druide ne sait pas quoi faire d'autre que de sourire en s'agenouillant à côté de sa sœur pour la serrer dans ses bras, heureux qu'elle ait échappée à ce funeste destin et qu'elle soit enfin redevenue elle-même. Les larmes de joie coulent sur les joues du frère et de sa sœur au grand bonheur des autres. Apeldjus serre Idéfix dans ses bras, Astérix et Obélix se regardent en souriant et Assurancetourix observe tout cela d'un regard rassuré et heureux. Frima serre fort son frère dans ses bras, ne voulant plus jamais le laisser s'éloigner d'elle. Mais ce changement salutaire semble impossible à Frima.

« Pourquoi ?… Pourquoi suis-je encore de ce monde alors que la glace aurait dû me détruire ?…. »

Panoramix écarte légèrement sa sœur pour la regarder. Il est vrai que le dernier sort qu'elle a déclenchée aurait dû la tuer. Elle aurait dû finir en statue de glace et se briser en mille morceaux comme ses monstres de glace. Mais elle était vivante, sauvée de la malédiction qui lui gelait le cœur, et Assurancetourix également.

« Assurancetourix… marmonne-t-il soudain.

_Quoi ? s'inquiète le barde.

_C'est toi qui a sauvé Frima ! sourit le druide en se tournant vers le jeune homme. En acceptant d'aimer Frima comme elle était, tu l'as sauvée ! Car seul un geste d'Amour Sincère peut dégeler un Cœur de Glace ! »

Le jeune barde rougit au point de prendre la couleur de sa cape, faisant éclater de rire Apeldjus, Astérix et Obélix (rires que les deux hommes étouffent derrière leurs mains). Frima sourit au jeune barde et se redresse. S'avançant lentement vers lui sans lâcher son regard, elle joue nerveusement avec ses doigts.

« Est-ce vrai ? Ce que tu as dit tout à l'heure ?... »

Assurancetourix n'ose pas la regarder, de peur d'un rejet, mais hoche la tête. La jeune femme se jette soudain contre lui et le serre dans ses bras.

« Merci… merci d'avoir su écouter mon cœur…. »

Assurancetourix sent le sien s'emballer mais il n'a jamais été aussi heureux. Fou de joie, il serre la belle demoiselle dans ses bras et dépose un léger baiser sur son front.


Le sol autour des jeunes gens se met à briller légèrement et soudain, la neige se décompose en flocons et ceux-ci s'envolent légèrement dans le ciel. Surpris, les Gaulois observent cela, émerveillés et inquiets. La neige redevient de magnifiques petites étoiles qui s'envolent, l'herbe réapparaît sous la pellicule de glace, les fleurs fanées repoussent, les animaux et l'eau dégèlent et reprennent vie. Sous le regard émerveillé de ses habitants, l'Armorique renaît après l'Hiver. Frima sent soudain du froid se poser sur son dos. Tournant légèrement la tête, elle voit des flocons s'accrocher à son dos, prenant la forme de la terrible Marque du Dragon. Même chose avec Panoramix. Les autres flocons se rassemblent en un énorme flocon brillant et disparaissent comme un feu d'artifice, laissant une étrange sensation de renouveau. Le druide retire sa cape, dévoilant son dos, et tous voient avec stupéfaction que la Marque Maudite a disparu. Assurancetourix écarte les cheveux de Frima qui cache son dos pour voir qu'elle n'a plus cette horrible marque qui l'a transformée en monstre. Panoramix observe cela, stupéfait, puis sourit en repensant aux paroles que sa sœur a prononcée, lorsqu'elle avait tentée de tuer Astérix.

« L'Amour est le seul remède… seul un geste d'Amour Sincère peut dégeler un cœur de glace… »

La jeune femme demeure indécise quelques secondes puis sourit en se jetant au cou du barde.

« C'est cette marque qui m'a gelé le cœur en me forçant à me cacher, à cacher ce que j'étais, à garder la glace que je créais en moi,… en m'aimant comme j'étais, malgré ma marque et ma magie, tu as dégelé mon cœur et le feu de la Marque du Dragon s'est éteint.

_Ça faisait du feu sur la peau, cette marque-là ? s'étonne Obélix en récupérant Idéfix.

_Obélix ! » soupire Astérix même si il est incapable de retenir un petit rire.

Ce genre de répliques ne venait que de son ami et personne ne savait les faire comme lui. C'était des phrases dignes d'un enfant mais Obélix était encore un enfant dans sa tête. C'était sa manière de maîtriser sa force : penser simplement, ne pas réfléchir, voir tout en couleurs et avec un sourire permanent. L'Amour avait un grand pouvoir et, pour Obélix, le bonheur de ses proches amenait son bonheur. Alors même s'il avait hait Frima, il la comprend maintenant et voir ses amis sourire le fait sourire. Le noir de la rage avait été remplacé par les couleurs de la vie et de la joie. Autrement dit, il était enfin devenu lui-même ! Apeldjus se jette au cou de son héros qui le perche sur ses épaules en riant, pendant que Panoramix et Astérix observent avec un petit sourire le nouveau couple qui vient de se former, Assurancetourix caressant doucement la joue de Frima et passant ses doigts dans ses cheveux maintenant bruns. La jeune femme avait enfin retrouvée la paix.

« Enfin… soupire le guerrier en observant le paysage entièrement revenu à la normale. Ce cauchemar est enfin fini. »


Au Village, tous observent la Vie reprendre après l'Hiver avec un sourire heureux. Leur cauchemar prenait fin ! Leurs amis avaient réussit ! Les oiseaux se remettent à chanter, la forêt semble reprendre vie, même les côtes d'Armorique ont dégelées... libérant de vieilles connaissances des glaces. Le bateau des Pirates s'était mit à longer les côtes pour éviter les Gaulois et, sans prévenir, quelque chose avait amené un froid glacial sur la mer et gelé les flots, bloquant le navire. Immobilisé, les corsaires avaient dû resté sur place, claquant des dents de froid et de peur. Les Gaulois vivaient non loin après tout ! Sentant le bateau rebouger et, malgré le rhume carabiné de l'équipage, le capitaine Barde-Rouge court sur le pont en hurlant :

« Allez ! On se bouge ! La ber est re… ATCHOUM ! La ber est redevenue norbale ! Alors on…. ATCHOUM ! On brend la poudre d'escambette ! Allez ! Baba ! Tu vois des Gaulois ?

_Non Cabitaine ! ATCHOUM ! Bas une t'ace ! renifle la vigie avant de se moucher bruyamment.

_Alors on file vite ! ATCHOUM ! On s'éloigne de l'Hiver Armoricain ! Autant… ATCHOUM ! Autant retourner se refaire près des Terres Vikings ! L'Hiver est moins soudain…. »

Reniflant et se mouchant, les pirates se dépêchent de s'éloigner, espérant que leurs éternuements bruyants n'attireront pas les Gaulois.


Dans le camp détruit de Petibonhum, les romains reprennent leur couleur. Alors que les légionnaires semblent se réveiller d'un long sommeil et bougent leurs membres engourdis, les parents d'Apeldjus reviennent également à la vie. Dulcia et Petiminus s'observent les mains, incrédules devant le fait d'être encore en vie puis la Romaine se jette au cou de son mari et l'embrasse, folle de joie.

« Nous somme vivants ! » soupire-t-elle.

Les légionnaires se regardent, surpris d'être vivants, puis tous se tournent vers leurs centurions, attendant une réponse. Sauf que aucun des supérieurs Romains ne sait ce qu'il se passe. Où sont les Gaulois ? Et l'Enchanteresse ?

« Que faisons-nous, Centurion ? demande le légionnaire Segratlépus.

_Qu'est-ce que j'en sais ? grogne Caius Bonus.

_Et les Irréductibles ? Ils sont passé où ?

_Et l'Enchanteresse ? »

Les romains se mettent à se poser à voix haute mille et une questions sans avoir la moindre réponse. Leurs centurions essayent de les calmer et de répondre à leurs questions… mais eux-même n'ont aucunes réponses.

Soudain, Dulcia se fige. Paniquée, elle saisit les épaules de son mari.

« Apeldjus ! Cette femme en avait après Apeldjus !

_Par Jupiter ! pâlit Petiminus en se rappelant de ce détail. Il faut aller voir chez les Gaulois ! Ils doivent savoir où il est ! »

Sans attendre, les deux parents courent vers le Village sous le regard étonné des légionnaires.

« J'y comprend plus rien, moi ! marmonne le légionnaire Cubitus*.

_On faisait quoi il y a cinq minutes, Centurion ? demande un autre, complètement perdu.

_Je m'en rappelle pas… marmonne un autre.

_C'était pas quelque chose avec l'Enchanteresse ? »

Les Romains se mettent à parler entre eux, complètement perdu. C'est comme si leur cerveau avait été effacé. Finalement, agacés, les Centurions ordonnent :

« Allons au Village des Gaulois ! Ils doivent savoir ce qui se passe ! »

Bien qu'effrayer à l'idée d'aller voir leurs ennemis, les Romains quittent le camp en ruine et s'avancent tremblant dans la forêt.


Dans le Village, les enfants se mettent à hurler de joie et à sautiller en voyant le soleil revenir. Certains se mettent à chanter et à danser pendant que d'autres imitent les oiseaux qui se remettent à chanter et à voler dans le ciel. Les adultes sont un peu plus réticents à se réjouir immédiatement mais le sourire revient enfin sur leur visage.

« Ils ont réussit, cochonnet ! » s'exclame Bonemine en sautant au cou de son mari avant de l'embrasser sur la joue.

Abraracourcix manque basculé mais sourit en serrant son épouse dans ses bras. Il semblait enfin que le cauchemar prenait fin. Soudain, deux silhouettes sortent des bois : Dulcia et Petiminus ! Les Gaulois comme les Romains sont d'abord surpris de les voir vivants mais Abraracourcix les accueille à bras ouverts.

« Mes amis ! Vous êtes vivants, sains et saufs ! Quelle joie !

_Apeldjus ! s'affole la mère. Où est Apeldjus ? »

Les villageois se mordent les lèvres, gênés. Comment expliquer à deux parents fous d'inquiétude que leur fils s'était enfuit avec leur guerrier pour affronter une folle givrée ? Mais alors qu'ils s'apprêtent à expliquer…

« Regardez ! Les voilà ! » s'exclame Taillefine en pointant l'orée de la forêt.


En effet, dans la forêt nouvellement fleurie où les animaux recommencent à vivre, Panoramix, Astérix, Obélix et Apeldjus qui tient les mains des deux Gaulois apparaissent sur le chemin de terre, suivit de Assurancetourix et d'une jeune inconnue aux cheveux bruns mal coiffés qui porte la cape du barde sur ses épaules. En apercevant leurs fils, le couple de Romains court le rejoindre en criant son nom. Le petit garçon est d'abord stupéfait de les voir vivant puis la joie le submerge, le faisant pleurer, et, lâchant les mains de ses deux héros, il court les rejoindre pour les serrer très fort dans ses bras, s'assurant qu'ils sont vraiment là. Les Gaulois et les Romains sourient à la vue de cette famille enfin réunie jusqu'à ce que Jules lève les yeux vers les autres arrivants. Le guerrier et le tailleur de menhirs se regardent, se demandant ce que César va pouvoir leur dire. L'Empereur s'approche d'eux, reste à les regarder fixement… puis, avec un sourire, il s'incline respectueusement devant eux. Les Gaulois se regardent bizarrement, les Romains sont très surpris mais, suivant leur chef, les légionnaires de la garde personnelle du Général Romain s'inclinent, suivit petit à petit par ceux des autres garnissons. Même ceux de celles qui entourent le Village. Astérix et Obélix se regardent, intrigués.

« Astérix ! Qu'est-ce qu'il nous fait, le Jules ? chuchote le rouquin, complètement perdu.

_Je ne sais pas, Obélix. Il doit nous remercier avec toute son armée. » répond le blondinet tout aussi bas.

Se redressant avec un sourire sincère, César répond à leur interrogation.

« Gaulois, je vous remercie du fond de mon cœur. Vous êtes mes ennemis et empêchez ma conquête complète de la Gaule, mais vous venez de sauver l'Empire Romain d'un Hiver éternel. Rome est sauvée et mon peuple est sauf grâce à vous, et je ne vous en serais jamais assez reconnaissant.

_Oh ! Ce n'était rien, Jules ! sourit le petit guerrier. Il nous a suffit d'ouvrir notre cœur pour offrir un Acte d'Amour sincère qui a dégeler le cœur de cette enchanteresse. »

Sur ce, le guerrier s'écarte pour que tous puisse voir et observer la jeune femme aux cheveux bruns. Celle-ci les regarde avec douceur et timidité, comme si elle craignait leur réaction. Assurancetourix se tient près d'elle comme pour la rassurer mais aucune personne présente ne voit qui elle peut être. Enfin, presque aucun.

« Par Bélénos ! Je suis peut-être vieux mais je n'oublie jamais un visage ! Et celui-là, je le reconnais ! C'est l'Enchanteresse ! » s'exclame Agecanonix.

Tous se figent et reculent sauf ceux qui connaissent déjà l'identité de la jeune femme. Celle-ci serre la cape que le barde a déposé sur ses épaules. Comment pouvait-elle s'attendre à ce qu'ils l'accueillent à bras ouverts après ce qu'elle leur avait fait ?


Les soldats sortent leurs épées et les Gaulois saisissent leur gourde accroché à la ceinture pour en boire une gorgée afin de donner une leçon à cette enchanteresse de malheurs ! Mais alors qu'ils s'approchent en grognant des « sorcière » « maudite enchanteresse » et « cœur de glace », Assurancetourix se place entre eux et Frima.

« Pousse-toi de là, Assurancetourix ! ordonne Abraracourcix.

_Non ! Je vous interdis de la toucher ! »

Les Villageois sont stupéfaits par la réaction de leur barde. Il n'avait jamais osé leur faire front à tous. Il avait même peur de se mettre Cétautomatix et Ordralfabétix sur le dos alors tous le Village, ce n'était pas la peine ! Mais le jeune homme reste droit et fier entre eux et la femme qu'il aime.

« Si vous voulez vous en prendre cette femme, il faudra d'abord me tuer ! »

Tous le Village se fige d'horreur. Bonemine se met à hurler :

« Assurancetourix, qu'est-ce qu'il te prend ? Tu sais très bien ce que cette femme a fait à notre Village !

_Tu l'as vu s'en prendre à nos familles ! s'indigne Iélosubmarine.

_Elle s'en est prit à nos amis ! rouspète Mme Agecanonix.

_Je sais ! Bien sûr que je sais !

_Alors pourquoi ?! s'indigne la femme du Chef.

_Parce que je l'aime ! » hurle Assurancetourix.

Tous sont figés sur place. Les mots étaient sortis avec une telle sincérité et une telle force qu'ils ne peuvent être que vrais ! Mais comment leur barde qui avait souffert des sorts de cette femme et qui avait été blessé par sa magie pouvait-il aimer un tel être ? Mais quelque chose intrigue tout les enfants. Ils se regardent, s'interrogent du regard mais aucun n'a de réponses pour les autres. Finalement, seule Taillefine trouve le courage de demander :

« Pourquoi a-t-elle les cheveux bruns maintenant ? »

Tous se tournent vers elle, surpris par une telle question, puis tous se tournent vers Frima, remarquant la peur dans son regard et les mèches brunes décoiffées, emmêlée. À vrai dire, dans cette vieille rose rouge et brune et ses cheveux non coiffés, elle ressemblait plus à une Gauloise ordinaire qu'à la redoutable Enchanteresse.

Voyant que des explications sont requises, Panoramix s'approche et, prenant la cape qui la couvre, montre le dos de sa sœur. Les Gaulois sont subjugués de ne pas voir la marque maudite. Il n'y a même pas de cicatrice. Souriant, le druide explique :

« Seul un geste d'amour sincère peut dégelé un cœur de glace. »

César fronce les sourcils à cette explication digne d'une légende pour rassurer les enfants, mais ne voyant aucune autre explication, il sourit et s'approche de Frima. La jeune femme semble surprise de voir César si près d'elle alors qu'elle avait échouée à sa mission et qu'elle avait gelée ses soldats. Mais alors qu'elle observe les villageois qui lui sourient avec gentillesse, elle reconnaît quelques romains des camps retranchés autour du Village. Ils étaient encore vivants, tout comme les parents d'Apeldjus. Cette fois, elle n'avait tuée personne.


César la regarde avec un regard plein de compréhension et s'incline devant elle.

« Je suis ravi de voir que votre Magie ne causera plus aucun ennui. dit-il en se redressant.

_Il ne faut jamais jouer avec la Magie, César ! rouspète gentiment Panoramix. La puissance de cette dernière peut vite surpasser ceux qui ne peuvent la maîtriser et cela engendre de graves conséquences !

_Je le reconnais, Druide. Et même si je n'ai toujours pas vaincu les Gaulois Dissidents, même si ce village reste un caillou dans ma sandale, je remercie votre peuple pour avoir aider le mien et je vous souhaite beaucoup de bonheur.

_Il est encore plus fous que ses légionnaires, le Jules. » marmonne Obélix en frappant sa tempe avec son doigt.

Astérix étouffe un rire avant de regarder les deux chefs qui se serrent la main en signe d'accord.

« Pour avoir aider mes légions à vaincre cette enchanteresse, je vous promets de lever les légions qui entourent votre village et de le laisser en paix.

_Laissez au moins quelques légionnaires pour que mes hommes ne s'ennuient pas trop. »

Les légionnaires se mettent à trembler et se cachent derrière leurs boucliers, faisant rire aux éclats tout les Gaulois. Soudain, les enfants se mettent à rire en pointant quelque chose du doigt. Le druide, Astérix et Obélix regardent et sourient, attendri. Assurancetourix se tient devant Frima et lui peigne les cheveux avec ses doigts. La jeune fille sourit en rougissant légèrement, prenant la main du barde dans la sienne. Les rires des deux amis et du druide attirent les regards des autres. Tous observent, attendris, les deux jeunes gens qui, finalement en paix, s'échangent leur premier baiser.


Les journées suivantes furent festivités et joie. Bonheur de revoir l'été et que leur barde qui se sentait si délaissé ait enfin trouvé quelqu'un. L'anniversaire d'Astérix et Obélix fut malgré tout célébrer avec un grand banquet sous les étoiles avec Jules et ses légionnaires et, après que les Romains soient partis (pour Rome ou pour leur camps), les Gaulois ont organisé un beau mariage. Seuls Dulcia, Petitminus et Apeldjus étaient restés pour célébrer l'événement avec leurs amis d'Armorique. Après tout, le petit Romain avait aidé à la résolution du problème « Frima l'Enchanteresse Folle Givrée »

Pendant les quelques semaines qui ont suivit ce terrible événement, Frima s'était liée à tout les enfants. Ils la trouvaient très gentille, douce et délicate, les garçons riaient avec elle en jouant aux Gaulois contre Romains autour d'elle et les filles adoraient tressées des couronnes de fleurs colorées à ses pieds. Taillefine, avec l'aide d'une de ses amies, avait tressée une magnifique couronne de fleurs blanche et mauves pour aller avec la magnifique robe de mariée de Bonemine, légèrement retouchée grâce à Mme Agecanonix et Falbala, qui était rentrée au Village dès qu'elle avait entendu parlé de l'incident. Autant dire que voir ces femmes être gentilles avec elle rendait Frima mal à l'aise. Tout ce bonheur soudain après tant d'années de malheurs, de tristesse et de rage… c'était juste trop beau pour elle !

« Et voilà ! s'exclame Bonemine, la sortant de ses pensées. Parfait ! Une nouvelle robe que personne n'a vu ! Même Abraracourcix ne la reconnaîtrait pas !

_Assurancetourix sera subjugué et encore plus amoureux ! sourit Mme Agecanonix en terminant de coudre la ceinture, se prenant à rêver. Ah, cela me rappelle mon propre mariage avec Agecanonichou !

_Cela me rappelle des souvenirs à moi-aussi. rêve Falbala en terminant la coiffure de la future mariée. J'avais refait la robe de ma mère et, même si ce n'était pas au Village, ça a été le plus beau jour de ma vie ! »

Bonemine sourit, lissant la magnifique robe blanche légèrement brodée, et se redresse, levant les yeux vers la nouvelle habitante du village et future épouse de leur barde… mais elle remarque vite le regard sombre, triste même, de l'ancienne enchanteresse.

« Frima ? Quelque chose ne va pas ? » s'inquiète la femme du chef, intriguant les autres femmes.

La jeune brune soupire, laissant quelques larmes perlées dans ses yeux. Le Village s'était ouvert à elle avec une telle bonté malgré tout ce qu'elle leur avait fait, son cœur avait été dégelé par le Vrai Grand Amour et elle avait trouvé une famille immense et avec un don spécial et commun à tous : la générosité avec un peu de pardon. Et qu'avait-elle fait ? Elle avait gelée l'Armorique, avait blessée des villageois et presque tuée Astérix et Apeldjus, tout ça pour garder trois hommes qu'elle pensait uniquement digne à être ses frères...

« J'ai l'impression que ce n'est qu'un rêve et que je vais me réveiller d'un instant à un autre… avoue-t-elle en laissant ses premières larmes couler. Je ne mérite rien de tout cela après ce que je vous ai fait. »

Frima se met à pleurer en silence sous le regard étonné mais compréhensif des autres femmes. Falbala n'était certes pas là mais on lui avait expliquer toute l'histoire à son arrivée. Souriant, la jeune femme blonde regarde ses compagnes qui lui sourient, sachant très bien ce qu'elles doivent faire. La femme du Chef s'approche de la future mariée et la serre dans ses bras, la faisant s'agenouiller à sa hauteur, et essuie les larmes remplie de honte avec son pouce.

« Allons, ma toute belle ! Tu as bien vu que nous ne te détestions pas. Et tu n'as plus ton cœur de glace pour brouiller ton jugement. Je comprends que tu te sentes mal et que tu ne te sens pas digne de tout cet amour. Ça m'est arrivé aussi. Mais toi, tu le mérite plus que n'importe qui ! Tu as trop souffert pour refuser l'Amour maintenant !

_On en a tous besoin. Et tu as ouvert ton cœur à notre barde. C'est suffisant pour te pardonner. sourit Mme Agecanonix.

_Même après ce que j'ai fait à Astérix ?panique Frima. Je l'ai presque tué ! Et volontairement !

_Si Obélix t'a pardonné pour cela, nous pouvons tous te pardonner. ajoute Falbala en posant sa main sur l'épaule de la demoiselle.

_Et maintenant, sèche-moi vite ces larmes ! Tu ne peux quand même pas aller à ton mariage avec les yeux rouges ! » s'indigne Bonemine en essuyant les dernières larmes.

Frima les regarde, incertaine, puis sourit en se redressant. Essuyant ses yeux, elle sourit à sa nouvelle famille. Contrairement à ce qu'elle avait crut pendant des années, le vrai pouvoir ne vient pas de la magie… mais du cœur !


Dans la hutte de Panoramix, le druide termine une marmite de potion magique (juste au cas où) avant de se tourner vers les autres Gaulois présents dans sa demeure. La Hutte du Chef étant occupé par les Femmes et la future mariée, les Hommes n'avaient eu d'autres choix que une des huttes les plus éloignés : celle du druide ! La propre maison du futur marié était hors de question car trop haute perchée. À vrai dire, à part Assurancetourix et sa future épouse, personne ne voyait l'intérêt de vivre là-haut. Le barde avait toujours aimé la hauteur alors, dès qu'il avait été en âge de vivre seul ''loin'' de Bonemine et Abraracourcix, il s'était construit une hutte dans le grand arbre au centre du Village.

Le druide s'approche pour voir Astérix qui les observe devant la porte, surveillant les préparations qui se terminent à l'extérieur, pendant que Obélix surveille les enfants qui jouent ( ou se battent ) en riant. Dans la hutte, le Chef sourit en aidant Assurancetourix a lissé son costume. Abraracourcix avait tenu à ce que le barde soit aussi élégant que si il avait été fils de chef. Après tout, il avait été plus ou moins élever par le Chef et sa famille et il a voulu se sacrifier pour tous les sauver alors il avait bien droit à un peu d'honneur le jour de son mariage ! Surtout lorsque la mariée est la sœur de leur druide ! Celui-ci récupère d'ailleurs quelque chose dans un coffret et s'approche du futur marié en souriant.

« Tu es très élégant, Assurancetourix. félicite Panoramix, attirant l'attention du jeune homme.

_Merci… répond le barde en jouant nerveusement avec la cape de cérémonie que le Chef avait lui-même porté à son mariage et qu'il lui avait cédé sans aucun problème.

_Mais calme-toi ! rouspète gentiment Abraracourcix en remettant l'habit comme il faut. C'est pas pire que d'affronter les lions de l'arène. On a juste pas de potion magique puisqu'on en a pas besoin. Et Frima sans ses pouvoirs, c'est pas Bonemine ! »

Astérix et Obélix se mettent à pouffer de rire pendant que Panoramix sourit en levant les yeux au ciel.

Une fois que le Chef a terminé, le druide s'avance vers Assurancetourix avec un petit sourire. Le jeune barde le regarde avec appréhension. Après tout, il se mariait avec la sœur perdue du vieux mage ! Mais celui-ci ne semble pas être là pour le réprimander ou le mettre en garde.

« Je tenais à te remercier, Assurancetourix. Tu as su faire abstraction de tout le mal qui encerclait Frima et voir la vraie personne sous cette carapace de glace. Tu l'as sauvé de sa folie et de ses pouvoirs. Tu nous as tous sauvé ! »

Le jeune barde se sent rougir en articulant un « de rien » à peine audible, faisant sourire les autres hommes présents.


C'est ainsi que ce termina le ''Grand Froid'' et que le Village récupéra une nouvelle habitante… pour y perdre un célibataire. Mais cela n'était pas grave car cet ancien célibataire était le Héros du Village. Et oui ! Pour une fois, le Héros n'était pas Astérix ou Obélix… mais Assurancetourix !

L'union fut célébrée par le Chef et, comme à chaque fois, le Village célébra l'événement avec un grand banquet avec du vin, de la cervoise et du sanglier plus qu'il en fallait. Seulement, cette fois, Assurancetourix n'était pas attaché à un arbre mais à la place d'honneur près du Chef et de son épouse d'un côté et sa nouvelle épouse, Frima, et son frère Panoramix. Il avait même eu droit à une petite chanson et, étonnamment, les notes n'étaient pas totalement fausses et la voix puissante d'Assurancetourix n'était pas une vraie cacophonie. Frima rit à leurs visages surpris et avait avoué à Panoramix (et Astérix qui était à côté du Druide) :

« Je lui ai appris à contenir sa voix. On y est pas encore à cause des notes mais c'est bien mieux. »

C'est donc avec cette promesse d'une paix durable et d'un barde plus ''juste'' musicalement que les Gaulois et leurs amis romains célèbrent cette nouvelle aventure et l'arrivée de Frima dans leur Village.

La Fin/The End


ENFIN! J'ai enfin fini cette fiction :D Encore désolé pour le temps que j'ai mit mais je n'arrivais pas à rendre le chapitre sympa. On ne peut pas finir Astérix sans un épilogue intéressant! Il mérite mieux que ça!

Comme vous le voyez, notre Frima s'en est sortie et n'a visiblement plus de pouvoirs. En tout cas, plus de glace ^^ Et il y a une promesse d'amélioration de chant pour Assurancetourix :p L'Amour apporte des miracles ^^

Voilà la dernière notification notée *

48* Celui qu'on voit le plus dans le film « Le Domaine des Dieux »

Voilà :D N'oubliez pas de laisser un petit review pour donner votre avis :)

PS: Une nouvelle idée me trotte dans la tête pour Astérix alors si cette fiction vous plaît, n'hésitez pas à surveiller :) Une prochaine fiction pourrait être posté