Ca fait quand même un bien fou de revenir sur ce site. Les études, ma vie, tout ça, j'ai plus trop le temps de publier régulièrement mais j'ai toujours autant besoin d'écrire.

Cette fic est commencée mais non terminée, je devais attendre de la finir pour commencer la publication mais... j'ai besoin de retours je crois. Les reviews me manquent un peu et j'ai besoin de revivre un peu ma petite vie parallèle sur ce site, ça m'aide des fois.

Crossover de plusieurs univers qu'il est bon de connaître sans qu'il soit nécessaire d'avoir vu tous les films. Apparaîtront des personnages de Dragons (How to train your dragon), La Reine des Neiges (Frozen) et Les Cinq Légendes (Rise of the Guardians).

Pour ceux qui me connaissent de Ensemble ou de mes autres fics, sachez que celle-ci est différente. Premier modern AU, sujets traités assez différents de ce que j'ai pu faire, et des points de vue largement axés sur les sentiments des personnages. Je sais pas trop combien de chapitres il y aura, ça dépendra de la façon dont j'ai envie que ça se termine. Rating T mais j'ai aucune idée de l'impact psychologique possible de certains passages donc faites attention quand même. Un peu de langage grossier, une scène un peu chaude à venir dans les prochains chapitres mais si c'est trop je la mettrai en one-shot bonus, et de la torture psychologique et amoureuse dans tous les sens.

Beaucoup de questionnements sur le genre, l'orientation sexuelle et l'identité à prévoir (oui toi, toi là, c'est totalement de ta faute et je sais que tu te reconnaîtra).

Bref, j'espère sincèrement que ça vous plaira :)


1. Harold

Elle n'avait pas le droit. Elle n'avait pas le droit de me faire ça. Elle avait promis, on se l'était promis, quoi qu'il arrive la vérité rien que la vérité.

Mais tout ça c'est des conneries. J'ai menti le premier et je crois qu'elle m'en veut, mais elle avait dit d'accord je comprends et que c'était pas grave.

Elle n'avait pas le droit de me rejeter comme ça. La vérité rien que la vérité, et quoi qu'il arrive rien ne pourra nous séparer parce que notre amitié est plus forte que tout et qu'à l'époque on avait tous les deux besoin de savoir à quoi – à qui – se raccrocher. Mais c'est moi qui brise le serment, je le sais et je m'en veux, je m'en veux terriblement. Je l'aime et j'aimerais pouvoir contrôler mes sentiments, mais je ne peux pas, et je pensais qu'elle comprenait.

Je suis perdu depuis tellement longtemps, j'ai l'impression de n'avoir jamais su ce que je voulais, et puis d'un coup elle est devenue une certitude, alors je n'ai plus douté, j'ai foncé. Je n'aurais pas dû. Mais c'est de sa faute, c'est elle qui ne m'accepte pas, moi j'ai fait que suivre ses conseils. Elle me disait toujours arrête de te cacher Harold, arrête d'attendre que les choses t'arrivent en te contentant de t'en réjouir ou de t'y résigner, participe un peu, c'est de ta vie dont il s'agit et tu ne pourras pas éternellement en rester un spectateur. Elle avait raison, mais maintenant elle a tort, c'est elle qui ne sait pas ce qu'elle veut au final, moi je suis enfin sûr de ce dont j'ai envie et j'étais prêt à l'assumer, à le lui montrer, si seulement elle n'avait pas fui.

Elle prétend avoir besoin de moi mais elle me repousse. Je lui en veux, je lui en veux terriblement parce qu'elle m'avait pourtant dit qu'elle comprenait, mais juste après elle a dit que de toute manière c'est foutu, c'est trop tard. C'est de ma faute, elle l'a sous-entendu, mais je ne contrôle pas mes sentiments. Elle n'a pas le droit de m'en vouloir pour ça, ma propre culpabilité est déjà trop lourde à porter.

Je claque la porte en entrant chez moi – chez nous – je sais très bien qu'elle n'est pas là mais je suis quand même soulagé de constater son absence. Mon chat miaule quand je lui marche sur la queue mais je l'ignore et il me suit en gémissant, je m'écroule sur le canapé en mordant mes lèvres au sang pour ne pas pleurer de rage, je passe mes mains dans mes cheveux et je les sens, elles sont là, juste derrière mon oreille droite, je les adore et je les hais parce qu'elles la représentent. Je tire sur les élastiques et les arrachent, mais elles sont là depuis tellement longtemps, les cheveux sont collés et ne forment plus que deux grosses mèches qui s'accrochent à mon crâne comme je m'accroche à Astrid. Elles font partie de moi, mais je ne veux pas, je ne peux plus, elle m'a trahi et c'est insupportable.

Je sens encore ses doigts froids parcourir ma tête et mon visage, comptant mes taches de rousseur en riant, tressant mes cheveux bruns avec cette violente délicatesse dont elle a le secret, je sens son souffle contre ma joue quand elle rit parce que je râle alors que je la trouve adorable et elle le sait. Je sais qu'elle le sait, elle sait que je sais qu'elle le sait. Elle le savait et pourtant.

J'essaie de passer un doigt dans une des tresses, je tire, j'arrache, ça fait mal mais ça ne se défait pas, je me relève, je vois flou et mes joues sont humides, je trébuche sur mon chat et attrape la paire de ciseaux qui traîne sur la table, je ne l'utilise jamais mais pourtant elle était là, elle m'attendait.

Je me sens à peine mieux alors que les lames se rejoignent en un crissement léger et que ces maudites mèches se détachent enfin de mon crâne. Je balance les ciseaux au hasard et j'entends un miaulement mécontent, ils ont atterri sur le chat, qui s'enfuit en me jetant un regard noir. Je contemple mes cheveux sur le carrelage, je me sens étrangement bien, je viens de briser le serment définitivement et c'est pas normal que ça me fasse cet effet-là parce que maintenant elle et moi c'est terminé pour de bon, mais c'était plus possible de toute façon, elle me l'a dit elle-même, j'ai tout gâché.

Nous deux c'était pour la vie, la vérité, rien que la vérité, la confiance, la présence et le reste, mais elle m'a trahi et elle n'a plus le droit. Je l'aimais, je l'aimerai certainement encore longtemps, mais elle me rejette alors je préfère partir de mon plein gré. J'ai rompu le serment en premier, j'ai menti en premier, tout est de ma faute mais je l'assume, c'est moi qui m'en vais et c'est peut-être pas plus mal comme ça. Si je lui manque c'est tant mieux, sinon tant pis.

Je rassemble rapidement quelques affaires dans un grand sac de sport, je ne prends que l'essentiel parce que j'ai pas la tête à réfléchir et je vais forcément oublier des trucs, je m'arrangerai pour repasser plus tard et de toute façon je garde mes clés pour le moment, ne serait-ce que pour revenir voir Toothless, je l'emmènerais bien maintenant mais je ne sais pas si Nora acceptera un chat. Je ne sais même pas si elle acceptera de m'héberger en fait, elle habite avec son père adoptif et on se connaît pas depuis si longtemps que ça mais je sais qu'on se comprend et qu'elle ne me laissera pas tomber, elle est plus proche de moi que d'Astrid de toute manière.

Je claque rageusement la porte en sortant même si ça ne sert à rien et Toothless émet un miaulement plaintif, j'espère que sa queue va bien.

Je me sens un peu plus léger, ma tête penche presque à gauche alors que je marche, cours ou m'envole, je ne sais plus, tout va toujours trop vite autour de moi mais j'ai l'habitude et je crois même que je commence à aimer ça, ça me fait oublier. Mon sac me bat les hanches et mes clefs tintent dans la poche de ma veste, je ne pleure plus et je m'efforce d'oublier ma colère dans le gris des nuages au-dessus de la ville, un oiseau passe et je le regarde, j'aimerais tellement m'envoler moi aussi.

J'arrive chez Nora et je sonne un peu trop nerveusement, je sens déjà ma gorge se serrer mais je ne dois pas craquer, pas tout de suite, j'aurais l'air d'un con si elle n'est pas seule ou simplement pas là. Les secondes s'étirent en minutes et je réessaye, je jette des regards en coin à la caméra, j'ai envie que Nora me voit et qu'elle comprenne que c'est important mais j'ai pas envie d'avoir l'air d'un con si c'est son père qui ouvre alors je n'ose pas la fixer. Mais une larme roule sur ma joue malgré moi et la porte se déverrouille dans un grésillement désagréable, je la pousse et mon cœur accélère alors que je monte les marches, elle m'attend sur le pas de la porte, elle sourit doucement mais je sais qu'elle a compris.

Je m'approche doucement et elle me serre maladroitement dans ses bras, ça me surprend un peu mais ça me fait plaisir, elle est légèrement plus grande que moi et même si ça m'a toujours fait un peu bizarre je crois que j'aime bien ça. Je sens les larmes couler sur mes joues et je voudrais pouvoir me dissimuler derrière ses cheveux, j'ai pas envie qu'elle me voit pleurer, elle ne m'a jamais vu pleurer et j'ai peur parce que je viens de réaliser qu'en fin de compte tout cette histoire signifie la fin de notre amitié à trois et qu'elle va subir les conséquences de nos conneries de serments brisés et de promesses trahies.

Elle me repousse finalement avec douceur et je détourne la tête même si ça ne sert à rien, elle me fait entrer et ferme la porte, elle n'a toujours rien dit et je sens qu'elle attend que je parle en premier mais je ne sais pas quoi dire, je ne sais pas par où commencer, je ne suis pas sûr d'être allé vers la bonne personne mais c'est trop tard. Je m'attends à ce qu'elle m'emmène dans sa chambre, son salon ou sa cuisine, mais elle reste immobile près de la porte, ses cheveux courts sont plus noirs que jamais et plus les secondes passent plus je me dis qu'elle est bizarre, et puis je me souviens que je viens de débarquer chez elle à l'improviste et en pleurs. Je dois lui expliquer, parce qu'elle a la décence de ne pas me poser de questions stupides comme ça va ou tu pleurs ?, et parce que je suis venu pour ça et que je sais qu'elle va m'écouter.

« Nora, je… je suis désolé. Ça va vraiment pas, je veux pas te mêler à tout ça mais il faut que tu saches, avec Astrid… »

Je ravale un sanglot avec difficulté, elle me regarde mais ses yeux brillent d'une lueur étrange, il fait sombre et je vois flou.

« J'ai fait n'importe quoi, je suis désolé, j'y peux rien, c'est pas de ma faute, ni de la sienne, enfin pas vraiment, mais… C'est fini.

- Harold… fait-elle d'un ton plaintif mais je ne la laisse pas finir, il faut que ça sorte, maintenant.

- Je sais, ça a même pas commencé, mais… Je lui ai dit la vérité, et elle m'a repoussé, ça a tout gâché mais je pouvais plus ne rien dire, je…

- Harold, il faut que…

- Je l'aime ! je hurle en me faisant moi-même sursauter. Je suis tombé amoureux d'elle, je traîne ça depuis des mois et je pensais… je pensais que…

- Je sais.

- ELLE AVAIT PAS LE DROIT ! je continue. ELLE AVAIT PROMIS ! ELLE POUVAIT PAS ME LAISSER TOMBER COMME ÇA, ELLE…

- JE SAIS, HAROLD ! Je sais. »

Et c'est seulement maintenant que je prends réellement conscience de ce qu'elle dit. Mon cerveau arrête brutalement de fonctionner, et je la fixe, bouche bée, j'essaie de faire des liens entre les événements mais je n'y arrive pas, je refuse, je ne veux pas savoir. Elle semble hésiter à poursuivre, à m'expliquer, mais je crois qu'elle a compris que j'avais compris, je voudrais qu'elle m'explique mais je ne veux pas entendre, elle ouvre la bouche, elle s'apprête à parler mais soudain elle lève légèrement les yeux, elle regarde quelque chose, quelqu'un derrière moi. L'atmosphère se tend brusquement, je respire plus fort, je sens sa présence, j'entends ses pas sur la moquette quand elle s'approche et je ne sais pas si je dois me retourner.

« Harold… »

J'en peux plus d'entendre mon nom, tout le temps, je craque et je me retourne, je la vois à peine à travers mes larmes mais je sais que c'est elle, je vois ses cheveux blonds et je devine ses yeux bleus qui me transpercent, elle est là, ici même. Et elle y était avant moi.

« Harold, il faut qu'on te parle… »

J'adore sa voix et je hurle, ça la surprend et elle écarquille les yeux, je ne me contrôle plus, je m'entends lui crier de se taire, elle s'approche, elle essaie de me calmer mais je suis incontrôlable, inconsolable.

« On a quelque chose d'important à te dire, Nora et moi… Enfin, surtout moi. »

Je ne sais pas comment elle fait pour être aussi calme, elle échange un regard avec Nora, je me retourne et la vois qui hoche la tête, puis je regarde à nouveau Astrid qui me regarde dans les yeux, j'ai arrêté de hurler mais je me déchire de l'intérieur parce que je comprends. Les événements se mettent bout à bout dans mon esprit, tout est trop logique, trop limpide pour être faux, elles se sont foutues de moi.

« J'ai pas réussi à te le dire hier, mais j'aurais dû, je suis vraiment désolée, continue Astrid et je ne l'interromps pas parce que je suis sous le choc. Je ne t'ai pas uniquement rejeté parce que je ne t'aimais pas d'amour, mais parce que… »

Elle déglutit et je suis presque déstabilisé par son attitude, elle est tellement sûre d'elle d'habitude, là elle a l'air complètement perdu, elle lutte pour me regarder en face et me déballer ce qu'elle a à me dire.

« Je n'aime pas les hommes. J'ai mis du temps à le comprendre, mais je suis l… »

La fin de sa phrase est étouffée dans le sanglot qu'elle ravale. Mais j'ai compris. Depuis que Nora a levé les yeux vers elle, j'ai compris. Elle ne m'aime pas uniquement parce que je suis un garçon. Je trouve ça tellement absurde que j'ai envie de lui hurler dessus, mais elle est au bord des larmes et je ne peux pas faire ça. Putain, Astrid, tu comprends rien, je t'aime tellement que je pourrais en devenir une fille si c'est ce que tu veux, alors ton excuse ne vaut rien, t'es lesbienne, d'accord, ça m'est égal, mais s'il te plaît trouve un autre moyen de te justifier parce que là c'en est humiliant pour moi. Tu ne m'aimes pas, c'est tout. Et ça m'étonnerait que ça change si je me fais castrer, alors ne me sers pas cette excuse. Dis-moi la vérité. DIS-MOI LA VERITE.

Je ne me suis même pas rendu compte que j'ai hurlé la dernière phrase à haute voix. Nora accourt et prend Astrid dans ses bras, elle est en pleurs, je m'en veux mais je lui en veux encore plus alors je répète :

« Dis-moi la vérité.

- Mais c'est la vérité, imbécile ! me crie Nora. Et si tu ne l'acceptes pas, tu dégages ! »

C'est la phrase de trop. Je leur jette un regard dégoûté, attrape mon sac, et sors en claquant la porte. Et je cours. Je ne sais pas où je vais, mais je cours. Je m'en vais. Loin.

Elles n'avaient pas le droit. Elles n'avaient pas le droit de me faire ça. Nora qui ose me dire que je ne l'accepte pas alors que c'est précisément elle qui ne m'a pas accepté, et qu'elles se sont foutues de moi, toutes les deux, tout ce temps. Elles n'ont qu'à se consoler, s'embrasser, se câliner et se faire l'amour, moi je n'ai besoin de personne et d'ailleurs je m'en vais.

J'y croyais pourtant, à notre amitié, à notre trio, il était un peu déséquilibré mais j'y croyais, on s'était trouvés et j'ai cru au destin, j'ai cru que tout allait enfin s'arranger. Mais il a fallu que je tombe amoureux. Il a fallu qu'elles tombent amoureuses. Je le savais pourtant, j'aurais dû le savoir, trois c'est pas un bon chiffre et quand quelqu'un doit être laissé sur le côté c'est toujours moi, je dois avoir ça dans le sang, mais je m'y étais plus ou moins habitué et surtout ça n'était jamais allé aussi loin. Je n'arrive même pas à être heureux pour elles alors que je le devrais, peut-être, je ne sais pas, je ne sais plus, tout ça ça fait mal, je veux même pas savoir depuis combien de temps dure leur petit manège, c'est horrible et c'est à moi que ça arrive. Et depuis le début je culpabilise, elles me font culpabiliser, elles en avaient conscience et elles ont continué. Elles me connaissaient, elles savaient, elles savaient que je supporterais pas un truc pareil, Astrid surtout, Nora est arrivée après et bizarrement ou pas c'est pas à elle que j'en veux le plus alors qu'au fond c'est depuis qu'elle est là que ça ne va plus. Mais Astrid savait, Astrid a toujours su et Astrid m'a trahi, c'est pas moi qui ait brisé le serment, c'est elle, elle m'a forcé à le faire parce que ça l'arrangerait, comme ça c'est de ma faute, c'est tellement plus facile. C'est moi qui suis parti, c'est moi qui suis tombé amoureux de la mauvaise personne, c'est moi qui ai foutu la merde. Elles, elles se sont seulement rencontrées. Elles se sont simplement aimées.

Mais elles n'avaient pas le droit. Elles n'avaient pas le droit de me faire ça.


Voilà. C'est pas joyeux joyeux pour l'instant, je sais. N'hésitez surtout pas à me poser des questions si certains trucs ne sont pas clairs, certains aspects de cette histoire dérivent de ma propre vie donc c'est pas impossible que je me sois emballée et que ce que j'ai écrit ne soit pas des plus compréhensible. Donc laissez une petite review, et dites-moi ce que vous en avez pensé :))

(et pour les allergiques aux OC sachez que Nora n'est pas vraiment un OC. Je n'aime pas trop donner ce genre d'indice alors je n'en dirai pas plus mais elle ne sort pas de nulle part.)