Bonjour, j'ai remarqué qu'il n'y avait pas beaucoup de crossovers de FF7 et du Seigneur des Anneaux en français.

Sans parler d'une trad que j'avais commencée et que je n'ai jamais pu finir puisque l'auteur semble avoir abandonné la fic en anglais.

J'ai donc décidé d'en faire une à moi.

J'espère que vous aimerez. La mienne diffère quand même des autres car le personnage principal n'est pas Cloud, et… Ben, pour le reste, vous verrez.

Si cette histoire vous intéresse, dites-le-moi par review et je poursuivrai.

Bonne lecture !

Lexique elfique :

Ada : père

Naneth : mère

Penneth : enfant


Prologue

Les coups de marteau résonnaient dans les forges de la cité Ost-in-Edhil, située en Eregion.

Celebrimbor aimait ce bruit. C'était une mélodie unique pour les forgerons, celle du métal qui se courbait dans les flammes se modelait selon les vœux de son artisan. C'était le chant de la terre qui s'unissait au feu pour créer un objet unique.

Le maître elfe espérait que le fait d'exercer son art et d'écouter ce bruit l'aiderait à libérer son esprit des doutes qui l'envahissaient depuis le départ d'Annatar.

Après avoir forgé les anneaux de pouvoir pour les hommes et les nains, le Maia était parti les livrer aux seigneurs des deux peuples.

Celebrimbor avait gardé le marteau en mithril que le Maia lui avait offert pour accomplir la création des anneaux. Cet objet était vraiment parfait. Esthétique, recouvert de fines gravures elfiques et taillé dans du mithril, un métal solide et léger.

Pourtant, le seigneur elfe se sentait mal parfois, quand il utilisait le marteau. La magie qu'il dégageait lui semblait anormale, comme si elle était issue des Ténèbres. Mais pourquoi un serviteur des Valars lui aurait offert un objet maudit ?

Enfin, lorsque son dernier ouvrage fut achevé, Celebrimbor posa les trois artéfacts sur la table : Narya, Nenya et Vilya. Ces trois anneaux étaient destinés aux elfes. Il n'avait pas vraiment eu le temps d'aborder le sujet avec Annatar, tant celui-ci avait paru pressé de remettre les autres anneaux aux nains et aux hommes.

Mais Celebrimbor ne voyait pas pourquoi son peuple serait le seul à ne disposer de ces objets.

Sans compter que Galadriel avait souffert des méfaits de son grand-père Fëanor, avec le massacre du peuple de sa mère pour voler des bateaux dans leur quête des Silmarils. L'anneau de diamant serait un gage de bonne foi du seigneur Celebrimbor. Ainsi, elle contrôlerait mieux le pouvoir du miroir qu'il lui avait offert par le passé.

Celebrimbor prit les anneaux un par un et les mit à ses doigts. Aussitôt, il sentit leur pouvoir l'envahir. Ses yeux bleus s'illuminèrent, tandis que des visions envahirent son esprit.

Les images passaient trop vite hélas pour qu'il puisse les saisir dans leur intégralité. Mais l'une d'elles retint son attention. Elle le concernait de près.

Il vit Annatar, qui cheminait à travers un paysage sombre et désolé. Des lacs de feu perçaient la roche noire, tandis que le vent faisait danser des nuages de fumée empoisonnée. Mais le Maia avançait sans avoir l'air affecté par cet environnement hostile.

Que fait donc Annatar en plein milieu du Mordor ? se demanda Celebrimbor.

Sa tunique d'elfe blanche ne bougeait qu'en fonction des mouvements du Maia aux longs cheveux blonds. Lorsque celui-ci parvint devant la porte de la Montagne du Destin, ses yeux dorés s'embrasèrent. La lueur rouge qui apparut dans ses prunelles ne laissait aucune place au doute : c'était la lumière du Mal !

L'apparence d'Annatar se transforma. Le Maia grandit tandis que ses vêtements passèrent du blanc au noir, le tissu devenant une carapace de métal noir et un heaume sombre hérissé de pics recouvrit son beau visage.

Sauron.

Celebrimbor le regarda entrer dans la Montagne et se diriger vers la falaise au centre. Là se trouvaient une enclume et le nécessaire à la forge.

Sous les yeux impuissants de l'elfe, Sauron commença à forger son anneau.

"Ada ?", dit une voix enfantine.

Sous la surprise, Celebrimbor sentit son esprit se détacher de cette vision. Il retomba brutalement dans son corps, mais parvint à demeurer sur pieds.

Clignant des yeux, il mit un moment à reconnaître la forge. Il baissa les yeux et vit une fillette elfe debout près de lui. Elle le regardait avec des yeux inquiets, ses yeux aussi bleus que les siens.

"Miriel ?! Que fais-tu là ?" demanda Celebrimbor.

"Je vous cherchais. Naneth aussi. Vous avez été absent toute la journée, et il fait déjà nuit. Personne ne vous a vu."

Celebrimbor se passa la main sur le visage.

Valars, qu'ai-je fait ? Je croyais vous servir, et au lieu de cela, j'ai donné à l'Ennemi une arme pour envahir notre monde !

Il se laissa tomber au sol en poussant un soupir. Lui qui avait toujours aspiré à réparer les fautes commises par son grand-père et son père… Il venait de commettre un acte impardonnable !

Il sursauta en sentant une petite main se poser sur sa joue.

"Ada, qu'est-ce qu'il y a ? Vous avez l'air si malheureux !" dit l'enfant.

Celebrimbor regarda la fillette de quatre ans et eut un pincement de cœur. Si elle avait hérité de ses yeux bleus, elle avait en revanche hérité de la chevelure si étrange de sa mère : une chevelure qui changeait de couleur, pouvant devenir blonde, noire ou rousse en fonction de la lumière.

Le seigneur elfe eut peur pour elle. Sa fille Meldamiriel, que tout le monde surnommait Miriel par égard pour son arrière-grand-mère, devrait-elle payer les fautes de son père, comme lui ?

"Ne t'inquiète pas, penneth. Je suis seulement las d'avoir travaillé toute la journée à la forge. Viens, rentrons."

Se relevant avec grâce, le seigneur elfe prit l'enfant dans ses bras et se dirigea vers la sortie.

Plus tard, il rejoignit la nurserie. Là, il déposa l'enfant déjà endormie dans son lit. En la regardant se lover dans les couvertures en glissant son pouce dans sa bouche, le seigneur elfe eut de nouveau mal. Sa femme et cette petite fille étaient ses trésors les plus précieux. C'était bien pour cela qu'il avait appelé son enfant Meldamiriel, qui signifiait "joyau chéri". Elle avait plus de valeur que toutes les pierres précieuses et tous les artéfacts magiques d'Arda, à ses yeux.

Valars, punissez-moi pour mes fautes si vous en avez décidé ainsi. Mais épargnez ma fille, je vous en conjure, pensa le seigneur elfe en regardant les étoiles à travers la fenêtre de la chambre.

Ce souhait, hélas, aurait peu de chance d'être exaucé un jour.

XxXxXxXxXxXxX

Six mois plus tard…

Miriel ne comprenait rien à ce qui se passait. Depuis maintenant plusieurs jours, les gens s'agitaient. Son père était parti il y a des mois avec une délégation pour remettre trois anneaux magiques à Gil-Galad.

Et il y a quelques jours, son père était revenu en armure, avec un groupe de soldats elfes. On avait ordonné l'évacuation de la cité.

Mais cela prenait du temps, d'autant que la nouvelle était tombée d'un coup, sans aucun signe précurseur : le Mordor envahissait les terres de l'Eregion !

À présent, Miriel assistait impuissante à la débandade qui régnait dans les rues. Où était sa mère ? Et son père ? Elle essayait tant bien que mal d'éviter les gens qui couraient en tous sens en poussant des cris.

La fillette sentit la panique l'envahir. Pourquoi avait-elle quitté la bibliothèque ? Elle aurait dû attendre que l'on vienne la chercher là-bas. Sa mère ne l'aurait jamais abandonnée !

Soudain, elle aperçut une silhouette différente des autres, reconnaissable à son armure d'argent et sa chevelure noire.

"Ada !" cria la fillette.

Celebrimbor tourna la tête dans sa direction et ouvrit des yeux ronds en l'apercevant. Bousculant les fuyards, il courut près d'elle et la prit dans ses bras.

"Mais que fais-tu là, inconsciente ? Où est ta mère ?"

"Je ne sais pas ! Ada, j'ai peur ! Qu'est-ce qui se passe ?"

Soudain, le bruit des cors de guerre retentit. Le Mordor venait d'atteindre les portes de la cité ! Des sifflements retentirent, puis des pierres s'abattirent sur les tours et les maisons. Certaines tombèrent au sol, écrasant des elfes malchanceux.

Jurant, Celebrimbor sprinta jusqu'à la demeure seigneuriale. Elle était suffisamment éloignée pour que les catapultes l'atteignent.

Une fois à l'étage, dans son bureau, le seigneur elfe déposa son précieux fardeau et se mit à genoux.

"Bien, tu vas m'écouter attentivement et faire tout ce que je te dis. Je vais sortir chercher ta mère et tes grands-parents, puis nous partirons tous. Mais si jamais tu vois des Orques ou quelqu'un de mauvais approcher, tu sortiras par la porte secrète de la bibliothèque et tu t'enfuiras sans te retourner."

"Quoi ? Non ! Je veux rester avec vous ! Ada…"

"Fais ce que je te dis ! S'il y a du danger, fuis et ne te retourne pas."

"Ada…" gémit la fillette, les larmes aux yeux.

Celebrimbor sortit alors un anneau de la poche de sa tunique. Il prit la petite main de l'enfant et lui passa le bijou au doigt.

"Ne l'enlève jamais de ta main, Meldamiriel. Tant que tu le porteras, il y aura de l'espoir."

Puis il prit la petite tête de l'enfant entre ses mains et déposa un baiser sur son front. Impuissante, Miriel le regarda sortir du bureau.

Restée seule, elle lança des regards inquiets autour d'elle. Pourquoi sa mère ne l'avait-elle pas encore rejointe ? Et ses grands-parents ? Où étaient-ils tous passés ?

L'enfant finit par regarder l'anneau que son père lui avait donné. Il était en mithril et orné de gravures délicates. Mais elle ignorait de quelle langue il s'agissait. Cela ne correspondait pas à l'un des alphabets elfiques, naniens ou humains.

Soudain, des bruits attirent son attention. On aurait dit le bruit de lames de métal qui s'entrechoquaient. Miriel avait déjà entendu ce bruit en passant à la caserne avec sa mère pour regarder son père s'entraîner. Mais là, le bruit était puissant et chaotique. Et elle entendait aussi des grognements bestiaux.

La fillette se précipita à la fenêtre et vit son père, en bas, en train de combattre d'autres créatures noires, aux yeux rouges et aux dents jaunes. Ils portaient des armures faites d'ossements et avaient des armes en métal grossières, hérissées de pointes et tachées par le sang. Curufin était là aussi, et prêtait main-forte à son fils.

Miriel vit sa grand-mère et sa mère un peu plus loin, regardant la scène avec inquiétude.

Lorsque les deux seigneurs elfes eurent tué les derniers orques, une violente déflagration retentit à l'entrée des jardins. Soufflés, les deux elfes reculèrent. Miriel se pencha et vit avec horreur la cause de cette mystérieuse explosion : Sauron.

Le Seigneur des Ténèbres se tenait devant eux, nimbé d'une aura de feu et de mort. Miriel recula sous le coup. S'approcher de lui, c'était comme approcher sa tête d'un four !

Curufin se tenait à genoux avec le visage crispé de douleur. L'aura que dégageait ce monstre était insupportable.

Dans un vain élan de bravoure, Celebrimbor se redressa et bondit vers lui, son épée tendue vers lui. Sauron para cette attaque d'un violent coup de son horrible marteau. Le choc produisit une déflagration lumineuse.

Miriel fut frappée par la vague et tomba au sol. Lorsqu'elle se redressa pour regarder à nouveau par la fenêtre, elle vit ses grands-parents et sa mère entraînés sans aucune manière par les orques vers la sortie des jardins.

Deux autres avaient attrapé son père et le maintenaient immobile au sol, l'empêchant de se débattre. Le pauvre saignait à la tête et son armure était fendue à de multiples endroits, laissant voir des plaies sanguinolentes.

"Emmenez-le au Mordor", dit Sauron de sa voix caverneuse.

"ADA !" cria Miriel.

Tous les regards se braquèrent sur la fenêtre où se tenait la fillette.

"Amenez-la-moi", dit Sauron.

Réalisant soudain la portée de son geste, Miriel recula puis se dirigea vers la sortie.

Saisissant les jupons de sa robe, la fillette courut aussi vite que ses petites jambes lui permettaient. Mais ces maudits couloirs semblaient ne pas avoir de fin. Et l'image de son père entravé par les orques, perdant du sang…

"LA VOILÀ !" cria un Orque dans son dos.

"ATTRAPEZ-LA !" cria un autre.

Redoublant de vitesse, Miriel atteignit le bout du couloir. Elle bondit pour saisir la poignée de la porte et arriva enfin dans la bibliothèque. Refermant derrière elle, la fillette courut à travers les rangées d'étagères.

Mais elle vit soudain les fenêtres du mur devant elle se fracasser. Des Orques avaient escaladé les murs pour atteindre les fenêtres !

Avec un sourire cruel et bestial, les monstres s'approchèrent d'elle.

"Alors, on fuit, petit moucheron ?" ricana l'un d'eux.

Miriel serra les poings. Que faire ? Elle était seule et à la merci de ces monstres !

Elle sentit soudain une douce chaleur envelopper sa main. Aveuglés par la lumière, les orques émirent des grognements et reculèrent.

Miriel baissa les yeux et vit que cette lueur venait de son anneau ! Surprise, elle leva la main. Le bijou semblait étinceler d'une lumière de plus en plus grande.

Les orques et la bibliothèque disparurent bientôt. Lorsque l'enfant put voir, elle était dans un grand espace blanc et vide.

Soudain, une femme apparut devant elle. L'enfant ne savait pas qui elle était, mais elle était d'une beauté incroyable, avec sa longue chevelure blonde et ses yeux verts qui brillaient comme ceux des elfes.

"Ne perds pas espoir, enfant de Varda", dit la femme.

Puis tout disparut dans un nouvel éclat de lumière. Lorsque Miriel ouvrit les yeux, elle vit qu'elle se trouvait dans une clairière en pleine forêt.

Et un curieux oiseau jaune géant se tenait au-dessus d'elle, la regardant avec curiosité.

"Kwêêêê ?" dit l'oiseau.