《白龍傳》

« La Légende du Dragon Blanc »

Lordess Ananda Teenorag


Titre :《白龍傳》« La Légende du Dragon Blanc »

Auteur : Lordess Ananda Teenorag

Série : Inazuma Eleven Go

Genre : Suspense, Crime, Supernatural

Résumé : La Légende du Dragon Blanc. La tortueuse histoire d'amour entre un esprit et un mortel, que découvre le meilleur des Agents d'Elite du Cinquième Secteur. Un Livre mystérieux qui retrace sa vie… et le mène au cœur de l'Organisation.

Personnages principaux : Bailong 白龍 (Hakuryuu), Tezcat (Shuu)

Personnages secondaires : Zhuge Liang (Koumei Shokatsu), Victor Blade (Kyousuke Tsurugi), Njord Snio (Yukimura Hyouga), Sol Daystar (Taiyou Amemiya), Goldie Lemmon (Kinako Nanobana)

Pairing principal : Bailong (Hakuryuu) x Tezcat (Shuu)

Pairings secondaires : Bisexualité de Bailong en général.


Note : Extraits (remaniés) du roman La Légende du Serpent Blanc《白蛇傳》Baishe Zhuan. Extrait remanié de l'article du Wikipédia chinois (维基百科) le présentant. Extrait des 36 Stratagèmes, traduits et commentés par Jean Levi.

Blabla : Un clin d'œil à toi, Ygrec, et à tes œuvres ! Le "Sherleyton" te remercie. Et je suis hyper contente que le démon du EnGo te réclame de nouveau comme réceptacle... ^^


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第一幕 : 神書 Le Livre Magique

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《白龍傳》

Bailong Zhuan

« Il y a bien longtemps dans une montagne enchantée du Sud de la Chine, deux frères-dragons […], qui avaient trouvé refuge sur terre. L'un blanc comme l'Aube du Jour [Bai ], l'autre noir comme le Crépuscule de la Nuit [Hei ]. Ils avaient acquis après des années de méditation de surprenants pouvoirs. »

Alors, maintenant, c'est dans les légendes qu'on m'envoie fouiller ?

Je referme le livre sans aller plus loin. Le chinois classique a beau être une de mes spécialités, c'est pas en lisant un roman que je vais trouver les infos pour démanteler le réseau des Gangs de l'El Dorado.

« Boss, fuck you. Quel est l'idiot qui vous a soufflé cette piste au moment où vous aviez sans doute trop bu ? »

Comme pour répondre à ma (respectueuse et réaliste) remarque, un grésillement se fait entendre : et, avec un soupir, j'active le micro installé dans mon oreillette.

« Ici Dra-… »

« Bailong, que donnent tes recherches ? »

Merci de me couper.

« La même chose qu'il y a deux minutes. Mais juste après la page 1 du livre. »

« Une page en deux minutes. Tu baisses, Dragon Blanc. Le Cinquième Secteur n'est plus ce qu'il était… à moins que le Sanctuaire ait besoin d'un major de promo le jour où il t'a recommandé ? »

Et voilà, toujours les mots qui blessent. Mais pourquoi je travaille pour le plus intelligent des Stratèges aux Affaires Diplomatiques, Département Défense Nationale ? J'aurais mieux fait de me reconvertir en serveur, au moins, j'aurais pu boire de la bière à volonté. Et draguer tous les clients.

« Sérieux, Boss. Vous pouvez pas me laisser souffler deux minutes ? Ça fait dix satanées heures, trente-quatre horribles minutes et vingt-deux lancinantes secondes que je potasse à cette satanée bibliothèque. Le jour où les romans offriront des solutions aux problèmes gouvernementaux, les Gangs de l'El Dorado se la mettront là où je pense et je pourrai enfin prendre des vacances. »

Au soleil.

« Et tu seras au chômage prématurément. Dommage pour un Agent d'Elite du Cinquième Secteur. »

« Mais non, je me reconvertirai facilement… vous savez que le Magazine Lui a voulu m'engager comme mannequin ? »

« Quel triste jour que celui où la couverture de Lui mettra ton profil à la une. »

« Merci pour mon égo masculin. »

Je vais postuler à ce poste de serveur, que j'ai vu sur l'annonce du journal.

« Bailong, je veux de meilleurs résultats. On ne t'a pas engagé pour conter fleurette sur la scène ou dans les bars. Apollon et Chioné ont déjà débusqué les Agents envoyés pour nous infiltrer et je n'attends plus que ton rapport sur les méthodes d'entraînement de l'El Dorado. »

« Merci pour mon égo professionnel. »

« Ton égo a grand besoin d'être dégonflé. Tu ne geignais pas autant, quand tu étais en formation au Sanctuaire. »

« C'est parce que je ne travaillais pas pour vous. »

« Cela peut s'arranger. »

En gros, va te reconvertir en serveur.

Inutile de discutailler. Mon charme masculin ne fonctionne pas avec elle. En plus l'écran virtuel n'affiche pas nos visages, histoire de ne pas dévoiler son identité.

« Boss, y'a un truc qui me chiffonne dans ce livre. Pourquoi… »

Mes sens surentraînés perçoivent un bruit de pas croissant. Sans hésiter, je porte la main à l'oreillette et désactive la communication.

« Je vous recontacte dès que je peux. »

Je prends mon miroir personnel et m'arrange les cheveux, en ré-attachant ma queue de cheval. Puis la porte s'ouvre doucement, après un bruit de toc toc toc.

« Hé, beau gosse ! »

Toi, au moins, tu regardes la réalité en face ?

« Qu'est-ce que tu fais là ? L'équipe de maquillage te cherche. Le concert ne va pas tarder. »


Stratagème n°27 : « Jouer au simple mais non au fol. »

假癡不癲

Jia chi bu dian


« Il y a beaucoup de monde ce soir… »

Je baisse légèrement la tête – comme un chaton apeuré. Mince, j'aurais dû être acteur.

« J'avais un peu peur. Et puis, j'avais besoin de faire mes vocalises dans un lieu tranquille. J'espère… »

Bing, c'est le moment de sourire avec hésitation.

« …j'espère que je ne vous ai pas causé d'ennuis ? »

Le tout avec un indéniable charme masculin. Et ça marche, bigre.

« C'est ton premier grand concert, c'est ça ? »

« Oui. »

La maquilleuse me prend par la manche, et m'entraîne dans la loge.

« Viens, mon petit bout de chou. On va s'occuper de toi ! »

Petit bout de chou ?! Héééé ! Mais je suis un homme, un vrai, moi !


« Unlimited Shining ! »

La scène se déchaîne, c'est la folie. La folie, la folie, la folie. J'adore cette sensation, j'adore ce feeling. La sensation d'être acclamé, reconnu, adulé. Oui, je suis plein d'égo, et je l'assume. Après, on n'a qu'une vie, alors autant assumer à 100%. Et pourquoi jouer les modestes quand on connaît son talent ?

« Bailong ! Bailong ! Bailong ! »

J'envoie un clin d'œil à la foule, suivi d'un baiser. Les spectateurs crient, hystériques. Et je suis pas loin de les rejoindre, malgré mon air calme et classe. Tout est parfait…

« Victor ! Victor ! Victor ! »

NON, tout n'est PAS parfait. Comment osent-ils… et lui, comment ose-t-il ? Satané saxophoniste, il était obligé d'être aussi beau que moi ?! Merde, je suis le chanteur du groupe, c'est moi qui dois attirer tous les soupirs des fangirls ! Et des fanboys aussi, car, oui, Mesdames, je plais aux hommes et je l'assume.

« Bailong, tu es trop beau ! Victor, tu es un dieu ! »

Un dieu ? Bah dis donc, et la différence de grade dans tout ça ? Je suis pas seulement trop beau, je suis aussi un dieu ! Un dieu de la scène !

« Bailong, Victor, Bailong, Victor ! »

« Alors, vous en voulez encore ? »

C'est moi la star ici ! Le seul et l'unique Bailong !

« Oui ! »

« Je n'ai rien entendu. Vous en voulez encore ? »

« OUAAAIIISSS ! »

La foule est en délire, et c'est le délire dans ma tête. Tout ce que j'aime, tout ce que je j'aime.

« Alors, pour vous, Messieurs Dames… »

Je mets un pied sur l'estrade montante, et tends la main à mes fans pour lancer un bouquet de fleurs blanches.

« …Unlimited Shining ! »


Et c'est ainsi que la soirée s'est terminée. Avec trois reprises de notre tube. Oui, nous sommes des dieux de la scène, et moi, je suis le chanteur qui fait délirer les gens. Il faut aller fêter ça, c'est trop cool le succès.

« Tu veux aller boire un verre avec moi, Victor ? »

« Non. »

Il range son instrument dans l'étui, sans même me jeter un regard.

« Tu n'étais pas obligé d'être aussi direct. »

« … »

Traître et lâcheur à la cause. Dire que le Cinquième Secteur a voulu faire de toi le Chef du Projet Zéro, et que toi, toi, tu as tout simplement déserté. Tout ça à cause d'un gamin neuneu mordu de musique et qui joue aussi bien de la flûte que moi de la cornemuse. C'est-à-dire, très mal.

« Je vais à la répétition pour mon groupe. »

« Tu ne restes pas ? Il y a une soirée pour toute l'équipe. Il y aura aussi nos fans les plus fidèles et… »

Il me jette ma veste de concert.

« Range tes affaires. J'en ai assez de les voir traîner dans les miennes. »

« Merci, Victor. Et donc, je suppose que c'est non, pour la soirée. »

Je réceptionne le vêtement, et le défroisse avec application – avant de sentir une légère boule dans la poche interne. Un papier ?

« Je vais aux toilettes m'arranger un peu. Tu as foutu n'importe quoi avec ma veste. Je peux pas me présenter comme ça devant les autres ! »

« … »

« Merci de ta gentillesse. »

Et, non, je ne suis pas une diva. J'ai une image à préserver, c'est tout.

« … »

Arrivé dans les petits coins, je verrouille la porte, examine d'un regard expert la pièce. Puis, m'étant assuré de l'absence de caméras compromettantes, je vide la poche interne de ma veste. Un papier tombe dans ma main, révélant une écriture parfaitement neutre.


'Sabrina a un œil sur toi. Fais gaffe.'


Je fronce les sourcils.

Sabrina ?

(SABRINA = Service d'Anti-Brigade Rebelle et d'Inquisition par Nettoyage Armé)

Le code est transcrit à la perfection. Rien à redire. Et, pour info, ces toilettes sont le seul endroit qui ne permet aucune cachette pour une caméra cachée. Le papier finira donc dans la cuvette, et pas de témoin. Victor et moi le savons bien, et c'est pour ça qu'on a agi comme ça. Quant aux micros…

« La prochaine fois… (je crie à la cantonade pour qu'il m'entende)… fais attention à mes affaires ! »

« C'est toi qui as laissé ta veste sur mon étui. »

Sacré To-tor, tu n'as pas perdu la main, finalement. C'est vraiment dommage que tu aies renoncé au poste d'Agent d'Elite. Tu aurais été un de mes meilleurs collègues.

« Non mais je vous jure… »

Alors, comme ça, ils ont un œil sur moi ? Ça tombe bien, j'adore qu'on me regarde. Et qui sait, je vais peut-être pouvoir débusquer la taupe qui me mènera là où je veux aller.

« Je suis sûr que c'est toi qui as planté la fausse note à la dernière reprise. »

« Je ne joue aucune fausse note. »

Je le sais bien. Même ta comédie pour me faire passer ton message dans une scène anodine est parfaite, Mister Blade. C'est vraiment dommage que tu ne sois plus mon collègue.

« Par contre, toi, tu as raté ta reprise du refrain. Unlimite Shining, au lieu de Unlimited Shining ? »

« Je t'emmerde. »

Finalement, c'est peut-être pas si mal que ça, de travailler en solo.


« A bientôt, Bailong ! »

« A bientôt tout le monde ! »

Je salue l'équipe (plutôt sympa, au demeurant !), et enfourche la moto blanche comme mes vêtements. Le casque (également blanc) aussitôt ajusté, ma main pianote sur le système d'assistance incorporé, pour activer la reconnaissance vocale. La soirée a été plutôt longue, mais elle n'est pas encore finie pour moi. J'ai quelque chose à faire, et pour ça…

…direction, le Sherleyton.

« Taczet, donne-moi le chemin le plus rapide pour le Sherleyton. »

« Le Sherleyton, Monsieur Bailong ? 424 rue de la Triade ? Voici l'itinéraire le plus rapide pour y accéder. »

« Merci. »

Le Sherleyton ? Ce que c'est ? Le repaire des indics et des espions de toutes sortes. Le lieu où il faut se rendre, si on cherche des infos sur ce qui se trame dans les bas-fonds de la ville. Si je veux savoir qui me traque, comment, et pourquoi, autant me placer directement dans leur ligne de mire. Faire croire que je suis inconscient de cette surveillance, et, discrètement, coincer le museau du tigre dans la tanière…

Oui, fan de culture chinoise, et je l'assume.

Plus banalement, le Sherleyton est un bar plutôt branché au cœur de la cité, qui accueille tous les amateurs de la bonne boisson et des soirées cools. Il reçoit fréquemment des stars et il n'est pas rare que de grandes figures gouvernementales viennent s'y détendre. Il paraît, d'ailleurs, que cet établissement a vu une drôle d'histoire sur l'une d'entre elles. Selon mes infos, le Grand Ministre Sharp aurait eu une aventure, avec un autre homme, qui aurait été serveur ici. Une histoire qui aurait fait la une dans le Tabloïd Miximax. C'est bizarre, j'aurais pas vu Sharp préférer les mecs. Il filait le parfait amour avec sa fiancée, une fille du nom de… peu importe. Remarque, vu que personne n'a jamais vu ses yeux, peut-être qu'ils se révulsaient à chaque rencard avec une femme.

« Une bière. »

Oui, je suis arrivé sans problème. On m'a installé, mais… devant la table couverte d'une nappe noire, le serveur hausse un sourcil – l'air limite méprisant.

« Une… bière ? »

Eh oui, une bière. Le grand Bailong rendrait même une bière classe. Et ça, je vais te le prouver.

« Oui. Vous n'en avez jamais bue ? »

« Le Sherleyton ne propose pas de bière, Monsieur. »

Je vais pousser là où ça fait mal. Parce que, un établissement qui méprise la bière, ça mérite la clé sous la porte.

« Alors vous avez perdu un tiers du marché de la boisson. Les grandes figures gouvernementales sont amatrices de bière tout autant que de vin, et vous n'êtes même pas fichus d'en proposer ? »

« Je ne sais pas si les grandes figures gouvernementales apprécie la bière de comptoir, mais à priori, je pense que vous n'en faites pas partie, Monsieur. »

Et merde, les serveurs ont vraiment la répartie, de nos jours. A quoi ça sert d'être un Agent d'Elite du Cinquième Secteur, si on se fait démonter par le personnel d'un bar ? Autant essayer une autre tactique.

« Vous savez, le vin était à l'origine un mélange d'acide tartrique et de résine, donc le Châteauvieux du Prêtre, les Rosées de Pointilleux-Chariot et les Côtes du Rot sont la réincarnation de votre futur ulcère. La caféine est super mauvaise pour la sérénité mentale, donc exit le Expressivissime, le Nescoffee ou le Maxbad, pour tous les accros du bien-être. Et personne ne boit de l'eau dans un bar, alors la Baboit, la Videl et la Contrée dans votre carte, c'est du pipeau. »

Un mince sourire étire les lèvres du serveur.

« Vous avez mémorisé la carte en trois secondes ? Pas mal, pour un alcoolique de seconde zone. »

Et voilà, tout de suite les mots qui blessent. Je crois que je ne l'emporterai pas, ce soir. Alors que je soupire (intérieurement), l'impeccable homme enchaîne.

« Quelle genre de bière désirez-vous ? »

« Finalement, servez-moi votre spécialité. J'ai envie de changer un peu. »

Il chope la carte d'un geste élégant. Presque aussi rapide que la fuite de Victor Blade à chaque soirée fun.

« Enfin vous revenez du côté lumineux de la force. Je ne saurais que trop vous recommander notre Santa Anita. »

« Le côté lumineux de la force a intérêt à en valoir le coup. Je n'aime pas les cocktails à base de jus de fruits. »

Le sourire (diabolique) du serveur s'agrandit dangereusement.

« Je vous promets que la bière ne sera qu'un mince souvenir dans votre esprit après votre lumineuse sortie du côté obscur. »

Je savais que j'aurais dû être serveur.

« Si vous le dites. »

D'un geste aisé, je sors mon ordinateur portable. Le dernier cri en matière de technologie, s'il vous plaît. Mais, ce n'est pas que pour ça que je l'ai choisi, le X-nazuma. C'est parce que son écran a des propriétés physiques fort intéressantes…

« Allez, allume-toi… »

Un reflet dessine mes alentours et je sais alors que des paires d'yeux sont braqués sur moi. Oui, le X-nazuma a un taux de réverbération lumineuse unique, qui permet de voir autour de soi, alors que tout le monde croit que vous êtes plongé dans votre ordi.

C'est vrai, on m'espionne.

Je me demande qui a pu les mettre au courant, que je suis un Agent du Cinquième Secteur. Il y a forcément une taupe quelque part, parce que je n'ai pas commis la moindre erreur, j'en suis sûr. J'ai beau ne pas être connu pour ma modestie, je sais quand je fais une boulette et ce n'est pas le cas.

« Alors, voyons voir, ce livre que j'ai emprunté… »


《白龍傳》

Bailong Zhuan

『《白龙传》是中国著名民间传说。(…) 故事成于南宋或更早,在清代成熟盛行,是中国民间集体创作的典范。描述的是一个修炼成人形的白龙精与凡人的曲折爱情故事。』

« La Légende du Dragon Blanc »

Bailong Zhuan

« La Légende du Dragon Blanc, célèbre roman populaire chinois, dont l'histoire née vers l'époque des Song du Sud, a mûri pour se répandre largement à la dynastie Qing. Modèle de création folklorique populaire chinoise, elle raconte la tortueuse histoire d'amour entre un esprit-dragon ayant pris belle forme humaine et un simple mortel. »


Ouah, bah ça aurait pu être moi, non ? Oui, un esprit-dragon, ayant pris belle forme humaine (comment ça, la modestie, je connais pas ?)… en tout cas, grand classique chinois, s'il en est. Ça mérite que je m'y attarde, indépendamment de la mission. Allez, surfons sur la toile…

« L'Opéra… La Légende du Dragon Blanc ? »

Tiens tiens, un opéra a été créé pour cette œuvre ? Si c'est pas intéressant…

« Mis en scène par… Riccardo Di Rigo ? »

Je ne vois pas comment un livre pourrait me donner les clés de la formation de l'Organisation El Dorado… mais ça vaut quand même le coup d'aller là-bas. Le Boss ne s'est jamais trompé, quand il s'agit de trouver une piste intéressante. Le Dragon Endormi, la Grande Stratège de la Défense, ne commet pas la moindre erreur. C'est pour ça que je travaille pour elle. Parce que c'est la meilleure, et moi, j'aime les meilleurs. Et, au pire, je pourrai toujours me détendre à l'Opéra. Je n'en ai pas l'air, mais je suis féru de culture. Sinon j'aurais pas étudié le chinois classique et la civilisation maya…

« Réservation pour… allez, une place. »

Triste vie de célibataire, quand tu nous tiens…

Je me demande pourquoi il m'intrigue, ce livre. Peut-être parce qu'il y a 'Dragon Blanc' dans le titre, et que, merde, ça fait du bien à l'égo… oui, oui, c'est le surnom qu'on m'a attribué au Cinquième Secteur. Chaque Agent d'Elite reçoit un Nom de Code et un Surnom, signe de son affectation sur le terrain.

Astral, le Dragon Blanc.

Je suis le meilleur de ma promo, le seul à pouvoir à mener une mission avec brio. Non, je ne suis pas modeste. Je suis plein d'égo, et je l'assume. Seul Victor Blade était à la hauteur – et il a déserté, comme le lâcheur qu'il est. Je ne lui pardonnerai jamais, mais pour ça, faudrait qu'il accepte de boire un verre avec moi. Histoire que je lui lâche tout ce que j'ai sur le cœur…

« 『名滿天下。』*»

Le reflet de l'écran dessine : et la perplexité se lit sur le visage des espions cachés derrière. Je souris pour moi, avant de fermer le clapet de l'ordi d'un coup.

Alors, comme ça, le chinois classique, c'est pas votre tasse de thé ?

Messieurs les espions, j'espère que vous aimez l'Opéra chinois.

« 『白龍劇。第一 幕。』*»

Parce que le Dragon Blanc va vous jouer sa Légende.


Notes :

*1 : 『名滿天下。』 : "Un nom qui emplit le monde".

*2 : 『白龍劇。第一 幕。』» : "L'Opéra de Bailong (Dragon Blanc). Premier acte."

Oui, Bailong parle chinois... (comment ça, c'est parce que moi j'aime le chinois ?!... mais nan, "Bailong" est le nom français de Hakuryuu, et ça veut dire... "Dragon Blanc", en chinois !)

Bailong : Un homme comme moi sait tout faire.

Ananda : Mais oui, mais oui... en tout cas, un homme comme toi se fait casser par un serveur.

Bailong : C'est de sa faute. Quelle idée de ne pas servir de bière au Sherleyton !

Ananda : Et tout de suite, on voit à quoi s'occupe "le grand Bailong". Entre la bière, et la scène... et puis, 『名滿天下』 ? "Un nom qui emplit le monde" ? Bravo la modestie.

Bailong : Pas ma faute si je suis pas modeste. On m'a pas créé pour ça.

Ananda : 白龍劇的第一幕, 對吧 ?

Bailong : Oui, c'est le premier acte du Dragon Blanc.