Qu'est-ce que je fais là? C'est ça que vous vous demandez?

Bah surprise, ma nouvelle fic UA Newtmas arrive déjà. Du moins, voici le prologue :)

Vous allez découvrir un autre Newt, stagiaire dans une boite de prod', un peu nerd, très musique et très... cocky quand il veut, et un Thomas... et bien vous verrez quand apparaîtra Thomas même si je suis sûre que vous vous en doutez déjà ! :3

En avant donc! J'attends vos avis avec impatience et vous préviens déjà que les chapitres seront plus longs que ceux de "Hell of a first day" et donc un poil plus longs à être postés :)

Rating T (pour le moment *tousse*). Oh et inutile de préciser que James Dashner slay et possède tout ici à part les cravates (vous comprendrez en lisant ;) et le scénario en carton!

Bonne lecture, comme d'habitude et merci d'avance pour vos remarques, critiques, etc.

Robin, no hood.

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Newt était fatigué. Non, pas fatigué. Ereinté. Pire, harassé. A deux doigts de s'écrouler et de supplier pour qu'on l'achève. Bon, évidemment, avec sa fierté aussi honteuse que monumentale, il ne risquait pas de faire une chose pareille. C'est pour ça qu'il se contentait de rester droit comme un i, dans son trench coat, un tic nerveux agitant sévèrement sa paupière gauche, la main littéralement crispée sur une cravate en soie rouge qui commençait à souffrir sévèrement.

Pourquoi avait-il accepté d'être le témoin de Minho déjà ? Ah oui, parce qu'il était son meilleur ami, et qu'il était le seul qui puisse l'aider à traverser cette épreuve sans craquer, blablabla. Mais est-ce qu'on se souciait que Newt craque ? Oh, ça, non, évidemment. C'était donc lui, le garçon qui réfutait en bloc l'existence du romantisme et de la guimauve (sérieusement ? Que pouvait encore faire la guimauve au vingt-et-unième siècle face à un sachet de Haribo ou des M&M's ?), qui avait été chargé d'organiser conjointement les évènements relatifs au mariage avec cette espèce de tarée du freak control qu'était Teresa Agnes, la demoiselle d'honneur en chef. Entre autre, l'élaboration d'une soirée d'enterrement de vie de garçon sans strip-teaseuses, trouver un groupe pour jouer le jour du mariage qui sache faire plus de trois reprises, et aider le futur marié dans le choix du costume idéal.

Le souci, dans tout ça, ce n'était pas de combiner son emploi du temps chronophage de misérable stagiaire dans une boite de prod' musicale célèbre avec tout ça. Le problème n'était pas là. La soirée d'enterrement de vie de garçon avait déjà eu lieu, l'avant-veille et ça avait été une réussite. Newt avait trouvé un groupe une semaine plus tôt (bon, ok, il s'était contenté d'écouter la démo d'un énième groupe sur un CD apporté par le bassiste, un certain Chuck et il avait fini par craquer parce que, pour une fois, la voix du chanteur était agréable – même si la musique était passablement moyenne à savoir 90% de balades romantiques qui raviraient Minho et Sonya.) et ça allait être une réussite.

Non… le problème…

« Minho, je te jure que si tu ne te décides pas MAINTENANT sur la couleur de cette putain de cravate, je t'étouffe avec et je te traine à l'autel revêtu d'un sac à patate demain ! » Voilà, le grand et déguindé blondinet venait d'exploser.

Newt n'avait aucune patience. Aucune. Mais alors voir son meilleur ami revenir sur la couleur de sa cravate Hermès la veille de son mariage. Pire ! Dix-huit heures seulement avant la cérémonie ! C'était un peu comme s'il voulait se foutre de la gueule du monde et tester les limites du garçon. Newt se pinça l'arête du nez, ferma les yeux et respira un grand, grand coup, devant l'air penaud de son ami. Il pouvait être penaud, ouais ! Avec ses angoisses, ses revirements soudains d'avis concernant ses boutons de manchettes et ses chaussettes, ses questions à QUATRE HEURES DU MATIN QUAND NEWT N'AVAIT LE DROIT QU'A DES NUITS DE CINQ HEURES QUAND IL ETAIT CHANCEUX !

Il était dix-sept heures, un vendredi, et Minho l'avait arraché d'une séance d'enregistrement capitale parce que sa cravate lie-de-vin était peut-être trop foncée et qu'un bordeaux serait surement plus indiqué pour aller avec ses yeux en amande sombres ! Mais Newt, tout ce qu'il voulait avec le bordeaux, c'était en boire deux ou trois grandes bouteilles et mourir dans un caniveau.

« Excuse-moi mec… je sais plus quoi faire ! Je crois que mes nerfs lâchent… » fit le grand asiatique, avec un air d'excuse.

Parlons-en de nerfs qui lâchent ! Newt respira encore plusieurs fois profondément avant de détendre ses épaules et de répondre d'un ton qui se voulait le plus calme possible :

« Je sais Minho. Demain, à onze heures, tu te marries ! » Siffla le blondinet d'une voix légèrement aigüe et vibrante. « C'est normal de ressentir quelques angoisses mais la couleur de ta cravate, bleu foncée au lieu de bleu marine, ne changera strictement rien. Sonya ne va pas partir en courant parce que tu as choisi du bordeaux, au lieu du lie-de-vin ! De toute façon, elle porte des putain de Louboutin de quinze centimètres donc t'es tranquille, mon pote. Le temps qu'elle essaye de taper un sprint dans les graviers devant l'église, je pourrai t'apporter une douzaine de cravates de secours. Maintenant, est-ce que tu vas te décider, oui, ou NON BORDEL ? »

A cela, il ajouta le sourire forcé le plus raté de toute l'histoire des témoins de mariage en surchauffe et Minho… éclata de rire. Génial ! Parfait ! Newt grogna, relâchant enfin la pression alors que son meilleur ami quittait le podium, sur lequel il tournait depuis une heure dans son costume, pour venir le prendre dans ses bras. Le geste surprit suffisamment le cynique garçon d'honneur pour qu'il se raidisse et ouvre grands les yeux.

« Merci Newt, et désolé, désolé, de te faire subir tout ça. »

Newt toussa légèrement, gêné. Il avait beau connaître Minho depuis vingt-deux ans (leur première année de crèche), les marques d'affection physiques n'étaient pas monnaie courante entre eux. Maladroitement, il lui tapota le dos. Il se sentait toujours un peu faiblard dans ces situations et son air taquin se faisait la malle.

« Oui, euh… »

« Non, vraiment, merci ! Je sais pas ce que je ferais sans toi, » Reprit le grand asiatique.

« T'irais te marier en fichues baskets de sport et en hoodie, » grommela Newt. « Des baskets rouge lie-de-vin. »

Minho se mit à rire à nouveau et le relâcha.

« Bordeaux. Ce sera bordeaux, alors, » décida-t-il en attrapant la cravate que Newt avait failli écharper.

Ce dernier poussa un soupir de soulagement venu d'outre-tombe et se laissa tomber sur un pouf en bas du podium, l'ancienne cravate dans les mains. Dieu merci ! Minho retourna à sa place et entreprit de nouer la nouvelle avec sérieux tandis que le blondinet enfouissait son visage dans ses mains fines aux doigts de pianiste, la cravate lie-de-vin sur les paupières. Il pouvait – enfin – se détendre un tout petit peu. La voix de son meilleur ami s'éleva juste à cet instant :

« Ou peut-être que je devrais voir avec du coquelicot ? »

Le bruissement de la déchirure claqua dans l'air comme un coup de fouet quand Newt déchiqueta le bout de tissu en gémissant.

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A bientôt ;)