Ecrit pour la Gajevy Week 2015 : Jour 5.

Metalicana

Quand son âme s'était réfugier dans celle de son fils, Metalicana avait eu peur. Il avait senti la détresse du petit garçon, qui avec le temps s'était mué en colère. Il avait vu le jeune garçon souriant sombrer du mauvais côté jusqu'à devenir un jeune homme aigri et cynique. Plus d'une fois il avait eu envie de le frapper un bon coup ou de le secouer comme un cocotier, histoire de remettre en places ses neurones défaillants.

Il avait remercié la conseillère Berno d'essayer de s'occuper du gosse, même si celui-ci était un ingrat insolent. Il avait maudit José et ses pensées perfides qu'il distillai dans la tête de son gamin, exacerbant sa haine et son mépris. Il avait prié le ciel pour que sa défaite contre le rejeton d'Igneel lui remette les idées en place. Et dans un sens, ça avait marché.

Il l'avait senti douter, se remettre en question pour finir par accepter de se laisser guidé vers la lumière, grâce au vieux Makarov.

Puis, il avait bénis la petite fée au cheveux bleus. Elle était comme un baume apaisant sur ses plaies béantes. Elle l'avait fait réfléchir et grandir. Elle lui avait fait revoir ses priorités, apprit à se soucier de quelqu'un d'autre que lui-même. Elle l'avait changé, pour le mieux.

La haine avait lentement fait place à la compassion et à la camaraderie. La solitude était partie, remplacé par un sentiment d'appartenance réconfortant. Et la loyauté s'était ancré en lui, d'abord pour sa guilde, sa nouvelle famille. Puis pour elle. Une loyauté à toutes épreuves.

Il l'avait vu devenir plus fort pour la protéger, s'adoucir pour la garder près de lui et faire pénitence pour ses actes passés. Il l'avait vu s'ouvrir aux autres, petit à petit, apprit à faire confiance et surtout, à se faire confiance. Grâce à elle.

Et aujourd'hui, quand ses yeux se posèrent sur Gajeel après des années à l'observer de l'intérieur, tout ce qu'il pouvait voir s'était un homme de caractère et de valeur, pour qui la vie commençait à peine.

« T'as toujours cet air insolent dans le regard, garde-le. »

Je suis fier de toi, mon fils.

« C'est quoi ce genre d'adieu ?! Tch. »

Tu vas me manquer, P'pa.

Il étendit alors ses ailes et prit son envol. En regardant une dernière fois celui qu'il considérerait toujours comme son petit, il vit la petite fée lui saisir la main. Et le sourire qu'il lui renvoya était tenté de tendresse, les yeux pleins d'une gratitude muette.

Oui, il bénissait cette jeune femme.

Merci, Levy McGarden. Veille toujours sur lui.

Puis, Metalicana et les autres Dragons s'évanouirent dans la lumière, laissant derrière eux un avenir plein de promesses.