Le miroir

Chapitre 12

L'attaque avait été inattendue. Mais si le SHIELD était bien préparé à quelque chose, c'était à l'inattendu.
Fandral était resté figé un instant lorsque les premiers missiles avaient explosés puis on l'avait jeté à l'abri sous un bureau.

Dès que les explosions s'étaient interrompues, Fury avait bondit, armes à la main, pour commencer à tuer de l'HYDRA sans la moindre pitié, comme tous les autres agents.
Fandral avait enfin réussit à se rappeler qu'il était un guerrier pour se mêler à la tuerie, secoué malgré tout.
Le combat n'avait rien à voir avec ce dont il avait l'habitude.

Les combats à l'arme blanche étaient finalement assez propre, presque beau, avec une classe certaine. On mettait autant sa vie en danger à portée de l'arme de son adversaire que lui-même en prenait pour vous tuer. Il y avait un certain honneur dans les combats que Fandral avait livré jusque-là. Même quand il s'agissait de bagarre de taverne, ça restait un combat d'homme à homme.

Là ?
Fandral découvrait avec horreur que les humains ne faisaient pas la guerre comme eux. Il n'y avait aucun honneur à tuer en masse à distance. Il n'y avait aucun honneur à tuer avec des armes à feu.

Depuis qu'il suivait Fury comme son ombre, l'humain avait plus d'une fois tenté de lui retirer du crane ses idées romantiques sur la guerre. A présent, Fandral comprenait mieux ce que Fury avait tenté de lui faire comprendre. Il en était écœuré.
La guerre chez les humains était une vraie boucherie, un génocide qui ne disait pas son nom.

Les cadavres tombaient comme des mouches, les corps éclataient de l'intérieur, la mort pouvait venir de partout sans qu'on puisse l'anticiper ou tenter de s'en protéger.

La chance était presque plus importante que les capacités. Et un armement supérieur.

SURTOUT un armement supérieur.

Sous les ordres du Directeur du SHIELD, il avait lu de nombreux livres. La course à l'armement perpétuelle des humains l'avait laissé perplexe. Asgard se contentait d'épée, d'arc et de masse d'arme depuis toujours ! Voir que les humains avaient inventés des bombes qui pouvait vaporiser des millions de personne en une fois, rendre malade la planète toute entière et tuer les survivants à cause des retombées radioactives l'avait terrifié.

Jusque-là, il voyait finalement les mortels comme des petites choses fragiles et sans danger. Fragiles ? Ho, ils l'étaient ! Mais sans danger ? Même les elfes noirs n'étaient pas aussi dangereux que les mortels !

Quand vous aviez une conscience aigue de votre mortalité, du temps et de votre place dans le monde ainsi que de votre importance dans celui-ci à savoir aucune, qu'importait de vivre cinquante ans ou soixante-dix ? Et en même temps, les mortels inventaient chaque jour davantage pour protéger leurs vies fragiles.
C'était…. Incompréhensible.

Une balle s'enfonça dans le manteau de Fury.
Fandral se secoua. Encore quelque chose qu'il ne comprenait pas. Fury venait de le protéger d'une balle alors même que l'ase avait infiniment plus de chance que lui de s'en sortir sans problème sous quelques projectiles.

Ces créatures étaient totalement incohérentes.
Puis, comme le combat avait éclaté, il s'arrêta.
Le silence soudain fit mal aux oreilles de Fandral. Sans réfléchir, il se rua sur Fury pour vérifier s'il était blessé. Il écarta le manteau pour réaliser que la balle n'avait pas franchi la barrière du cuir renforcé.
Son inquiétude paru amuser un instant le mortel avant qu'il ne se mette à brailler des ordres. Il fallait nettoyer, renforcer leurs défenses, puis se préparer à contre attaquer.

Ils avaient exterminés leurs adversaires mais HYDRA reviendrait. Il était hors de questions qu'ils abandonnent une base de plus. Il était temps au contraire de se jeter à leur tour à la gorge de leurs agresseurs.
De proie, il était plus que temps de passer à bourreau.
Et exterminateur.

« - Lancez le protocole Zeta. » Ordonna le vieux Directeur pendant que son jeune remplaçant presque chauve donnait le même ordre de l'autre côté des états unis.

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Loki se tortilla sous ses fourrures.

Il se sentait…Bien….

Incroyablement bien.
L'éveil vint lentement à lui, douce comme une caresse.
Contre sa hanche, il sentait la présence glacée de quelqu'un.
Il se retourna dans son demi-sommeil. Même ainsi, il reconnut l'odeur. C'était celle de son père. Jamais encore il n'avait été capable ainsi de reconnaitre une odeur aussi tenue. Pourtant, à présent, c'était comme s'il la reconnaissait avec tout son corps.

Un gros soupir lui échappa.

A la frontière de sa conscience, il entendait un chant doux et apaisant, cristallin, glacé mais chaleureux qui le réconfortait encore, l'invitant à se réveiller mais à le faire en douceur.

Loki finit par ouvrir les yeux.
Un instant, il resta perplexe.

« - Bonjour Loki. »

Le jeune prince leva les yeux vers son père.
Sa stupeur se fit plus profonde.

Lentement, il leva sa petite main fine pour caresser la joue de son père. Oui…Il n'avait jamais senti ca….
Il n'avait jamais vu ses lignes changer ainsi de couleur. Il n'avait jamais ainsi RESSENTIT le monde autour de lui.
Au chant glacé à la frontière de son esprit, un autre s'était mêlé dès qu'il avait ouvert les yeux. Lui, il le reconnaissait. Pourtant, jusque-là, jamais il n'avait été aussi triomphant. Jamais il n'avait tout simplement à ce point hurlé dans ses veines.

Il effleura la Magie qui rugissait dans ses biefs pour la calmer. Il la sentit surprise comme un jeune chiot, puis folle de joie avant de se calmer. Ses cris ne furent plus qu'un murmure de chaton ronronnant et satisfait

Alors seulement, Loki réalisa ce qui avait changé.
Tous les sorts qui le contraignaient avaient disparus. Ce qu'il avait toujours entendu comme le murmure de la magie ? Il réalisait maintenant qu'elle avait toujours hurlé pour qu'il puisse simplement vaguement l'entendre.
Ce qui lui paraissait si étrange ? Il voyait et entendait réellement pour la première fois de sa vie.
Depuis toujours, les sorts d'Odin l'avait isolé du monde qui l'entourait au point de le rendre fou. Les jotuns étaient des créatures de meute et de contact. Qu'il soit physique ou non.
Pour la première fois de sa vie, ses lignes claniques percevaient le monde comme elles l'auraient toujours du.
Il sentait Farbauti près de lui.
Il n'eut même pas besoin de fermer les yeux pour que ses lignes sentent la présence de ses frères non loin, Stark, allongé aussi.
Il ne l'entendait pas ronfler mais il percevait la vibration de l'air autours de lui.
C'était…étrange, exaltant, épuisant… Loki avait l'impression de se noyer et de respirer pour la première fois en même temps.
Il avait été aveugle toute sa vie et voyait pour la première fois.

Il avait été sourd à l'univers et entendait ses cris avec joie.

Et surtout, il ne sentait plus que dégout et rage envers Odin. Même les vagues restent d'affection forcée, de loyauté induite…Tout avait disparu pour ne plus laisser la place qu'a une horreur trouble matinée de répulsion et d'écœurement.

Pour la première fois de sa vie, Loki Laufeyson était libre.

Il fondit en larmes.

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On jeta sur lui une fourrure de plus.

« - Enfilez ca et levez-vous. »

Thor obéit, un peu hébété par le froid cuisant. Vraiment, Jotunheim n'avait jamais été aussi froide ! A moins que ce ne soit une torture particulièrement cruelle pour le rendre plus malléable. Mais Thor en doutait. Ce n'était pas le genre des jotuns.

Depuis que son père l'avait chassé et que Heimdall l'avait effectivement sauvé, Thor avait eu le temps de réfléchir en plus d'avoir le temps de se peler le fion. Il devait obtenir de Jotunheim son aide pour abattre Odin. A sa grande tristesse, c'était le seul choix possible.

Odin était devenu fou. C'était la seule explication à son comportement.

Deux jotun encadrèrent le prince. Les menottes autours de ses poignets étaient ridiculeusement grande et ridiculeusement resserrées pour le retenir. Il ne doutait pas qu'en forçant, il aurait fini par s'en débarrasser, simplement parce qu'elles avaient été forgées pour des poignets infiniment plus grand que les siens.

« - Thor Odinson… Que nous vaut le déplaisir. »

Le grondement fit sursauter Thor. Avec le froid, son esprit était comme engourdit comme son corps. Il eut besoin d'une longue minute avant de réaliser que le grand jotun devant lui était bien le roi des lieux.

« - Majesté…. »

Même son élocution était embarrassée par le froid.

Farbauti fit signe à un de ses gardes qui fila en cuisine pour en revenir avec un bol de lait d'araignée. Thor commença par refuser le liquide mais il avait si froid ! Il finit par l'avaler avec reconnaissance. Le liquide chaud commença à faire fondre le hérisson de glace qu'il avait dans l'estomac pendant que le sucre réveillait son cerveau.

Quand Thor put à nouveau fonctionner, Farbauti répéta sa question.

« - Qu'est-ce que le prince héritier d'Asgard fait ici. »

Thor n'hésita qu'une seconde.

« - Il vient demander de l'aide pour tuer son père. »

Si Thor n'avait pas été aussi angoissé et aussi mal à cause du froid, il aurait ri de la tête que faisait Farbauti. C'était à la limite entre la stupéfaction, l'horreur, la consternation, l'incrédulité et une touche d'espoir fou incrédule.

Qui aurait pu croire qu'un visage jotun pouvait montrer autant d'émotions violentes si différentes en aussi peu de temps ?

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Tony en sautillait presque de contentement. La libération de Loki l'avait épuisé. Vraiment.

Il lui avait fallu plusieurs jours pour s'en remettre. Quand les sorts qui contraignaient Loki avaient implosé, il s'était retrouvé en première ligne.

La douleur avait été atroce. Mais si Tony avait survécut à la mise en place de son ark, la douleur de la magie brulante dans ses veines avait été supportable.

Une grosse sieste derrière, plusieurs repas pantagruéliques, quelques heures à travailler sur son centre et ses boucliers aussi bien physique que mentaux et il était en pleine forme.

Loki avait mis plus de temps à se remettre mais Tony savait qu'il était lui aussi en pleine forme à présent.
Comment il le sentait ?
Il n'en savait rien.

Quand Loki avait ouvert les yeux, il l'avait senti.

Quand Loki avait fondu en larmes dans les bras de son père, il l'avait senti aussi.

C'est donc tout naturellement qu'il venait toquer à la porte du jotun maintenant qu'il le savait à nouveau réveillé, un plateau de douceurs à la main. Il ne savait pas trop comment allait le recevoir le jotun, alors autant venir avec de la verroterie pour apaiser l'autochtone.

« - Loki ? Comment tu te sens ? »

Loki eut un large sourire, plus innocent et soulagé que Tony ne lui ait jamais vu.

« - Bien…tres bien. Mieux que jamais. »

Tony n'eut pas besoin qu'il lui explique. Il voyait la magie de Loki autour de lui, plus libre et vigoureuse elle aussi que jamais. Loki avait toujours été puissant. A présent ? Ce n'était pas que Loki était magiquement puissant.

Non.
Loki était magique.

Point.

Tony ne voyait pas comment dire autrement. Comme si la magie elle-même avait décidé sa naissance pour en faire son champion. Et à la reflexion, qu'y aurait-il d'illogique à la chose ?

« - Je sais pas si tu es au courant, mais Thor est ici. »

Le sourire de Loki disparu immédiatement. Instantanément, le sourire du prince disparu.

« -….Quoi ? »

« - D'après ce que j'ai entendu, c'est le pont gaypride qui l'a déposé là il y a quelques jours, juste avant qu'on bosse sur ta magie. Ton père est en train de discuter avec lui. »

Loki bondit de son lit.

« - Il faut que je les vois. Il faut que je leur parle, il faut que… »

Tony attrapa Loki au vol par la taille. Le cœur de l'humain se mit à battre plus fort de l'avoir dans ses bras. Sans le vouloir, il enfouit son nez dans son cou pour se gorger de sa délicieuse odeur épicée. L'ingénieur du retenir un gémissement de plaisir en se mordant la langue.

« - Il faut que tu te reposes. Ton père ne lui fera pas de mal et il te fera mander s'il le faut. »

Loki s'était figé contre Tony. Normalement, il n'appréciait pas les contacts physique, encore moins quand ce n'était pas lui qui les initiaient. Mais là ? Être dans les bras de Stark lui donnait un soulagement qu'il n'avait jamais connu impossible à décrire. Loki avait déjà eut un apercut de cette évidence. Dès qu'il avait rencontré Tony il avait du lutter contre. En Allemagne, il s'était rendu bien plus vite qu'il ne l'avait prévu, juste parce que Tony était là. Juste parce qu'il avait entendu sa voix. Lorsqu'ils avaient été tous les deux à la tour Stark, il l'avait jeté par la fenetre au lieu de l'embrocher comme un poulet comme il l'avait fait avec l'agent parce qu'il était physiquement incapable de lui faire du mal. Le soulagement qui l'avait étreint quand il avait vu la mark VII se ruer derriere lui avait été aussi perturbant qu'innatendu alors que Tony était sencé être son ennemi.
Sensé était le mot important.

Même alors qu'il était totalement fou, englouti dans sa propre folie autant que dans celle de Thanos, il avait su instinctivement qu'il ne devait pas faire de mal a Tony.
Comme il s'était rué à son secours quand la Cassette lui avait montré ce qui lui arriverait si Asgard mettait la main sur lui.
Le besoin impérieux de le mettre à l'abri avait été tellement fort qu'il n'avait pu que partir à la seconde.
Comme si Tony lui appartenait.
Comme si sa place était tout simplement « là », avec lui, dans ses bras. Ou lui dans ceux de Tony.

Comme si l'humain était né pour le prendre dans ses bras finalement.

Les deux hommes restèrent immobiles et silencieux l'un contre l'autre jusqu'à ce qu'on toque à la porte de la chambre de Loki.

Le petit prince se dégagea de l'humain avec une répugnance évidente.

Un gros soupir lui échappa qui faillit se transformer en gémissement lorsque les lèvres de Tony effleurèrent sa gorge.

Leurs deux magies se fondaient si aisément l'une dans l'autre que Loki ne savait pas ou finissait la sienne et où commençait celle de Tony. Depuis qu'il lui enseignait, il avait toujours trouvé aisé de l'aider. A présent, c'était comme si leurs deux magies n'étaient finalement qu'une, seulement séparées l'une de l'autre par un voile ténu qui ne tenait qu'à leurs personnalités respectives. Leurs magies étaient tellement compatibles qu'il leur seraient aisé de ne jamais les séparer l'une de l'autre, même a distance, et de piocher dans la magie de leur moitié comme dans la leur.

…moitié ?

Loki en fut ébranlé. D'où venait cette notion ? Et pourtant, elle paraissait si logique…Si évidente !

Il en fut encore plus ébranlé. Sans compter les lèvres de Tony toujours aussi douce sur sa gorge.

« - Grand frère ! Arrêtez de vous bisouiller ! Papa veut vous voir. » Gloussa Byleist, un grand sourire aux lèvres.

Le couple se sépara enfin, les joues roses.

Ils évitèrent de se regarder mais leurs mains se trouvèrent immédiatement. Leurs doigts s'entremêlèrent avant qu'ils ne le réalisent. Ils durent faire un effort conscient pour se lâcher.

Chacun en ressentit une perte presque douloureusement physique.

Tony lança un regard interrogatif à Loki qui haussa les épaules.

Ho, il avait compris. Il n'était pas idiot.

Mais un humain pouvait-il réellement être le compagnon par l'Hiver d'un jotun ?
Il n'avait qu'à baisser les yeux sur ses lignes claniques pour les voir luire tout doucement d'argent.
Visiblement, l'Hiver faisait ce qu'il faisait.

Même les lignes artificielles de Tony luisaient doucement.

Faire réaliser à Tony qu'ils étaient à présent mariés devant une entité encore plus puissante et éternelle qu'Asgard elle-même allait être marrant.

Dans son coin, Jarvis observait la scène en filmant tout.

On avait tendance à l'oublier et ça lui allait parfaitement. Les capteurs de MewMew étaient bien assez puissants pour qu'il n'ait pas besoin de se coller sous le nez de ses « victimes » pour tout observer.

Si l'IA avait eu des sentiments, il en aurait versé une petite larme de voir que son maitre avait une chance d'être réellement heureux. Mais il était une machine, alors il ne pleurait pas. Et s'il y avait de l'huile sur la visière, c'était juste un problème technique dut au froid bien évidement. Il fallait qu'il nettoie avant que ne ça fige d'ailleurs.

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Les retrouvailles entre Thor et Loki avaient été tendues.
Celles entre Thor et Tony avaient été violentes.

C'était à cause de Thor tout ce gachis après tout. Il avait sur la conscience chaque humain massacré par les Ases, chaque Ase mort sous les coups des humains.

S'il n'avait pas été aussi stupide… mais le passé était le passé.

Tony s'était contenté de prouver a Thor qu'il maitrisait correctement sa magie merci beaucoup avant de se détourner de lui. Pour l'humain, quoi que puisse faire ou dire Thor à présent, il ne pourrait jamais lui pardonner et encore moins oublier.

Encore moins après avoir entendu le rapport de Thor sur les horreurs qu'avaient fait Odin.

Son dégout pour le roi confinait à la folie meurtrière.
Loki n'était guere en meilleur état.

Le Conseil de Jotunheim s'était rassemblé en catastrophe. Il n'avait pas fallu grand-chose pour que la soif de sang et de vengeance des jotuns prenne le pas sur tout le reste.

Mais Loki avait crié plus fort que tout le monde.

Ils iraient sur Midgar oui. Mais pour aider les humains. Par pour du massacre systématique d'ases. Ils n'étaient pas des monstres, ils n'étaient pas des animaux.

Ils n'allaient pas s'abaisser au niveau d'Asgard.

Thor avait baissé la tête, humilié et honteux.

Son peuple avait en effet fait preuve d'une monstruosité qu'il attendait des jotuns, pas des siens. Voir les réalisations du peuple des glaces maintenant qu'ils pouvaient redonner vie à leur monde avait grandement ébranlé Thor.
Il ne voyait pas, il ne POUVAIT pas voir en eux des brutes sanguinaires. Pas quand il voyait des délicates dentelles de glaces qui se jetaient à l'assaut du ciel. Pas quand il voyait de jeunes mamans couvaient leurs petits du regard comme s'ils étaient la huitième merveille du monde. Pas quand les pères couvaient leur moitié avec un amour qu'il n'avait que rarement vu dans les couples ases qui s'unissaient quasi exclusivement par profit dans des mariages arrangés sans amour.

Comment même Thor pouvait-il comprendre la valeur de ces unions lui qui ne connaissait d'amour que celui de sa mère et, un peu, de son père ? Il n'avait jamais été question pour lui d'aimer sa promise. Ce qu'il avait eu avec Jane n'avait été que le sursaut adolescent d'un cœur imbécile comme son père avait réussi à lui enfoncer dans le crane.

Asgard était un peuple cynique et froid.
Jotunheim était un peuple brulant de passion et d'amour.

Thor faillit en pleurer quand il réalisa tout ce qu'il avait perdu et qu'il ne retrouverait jamais. Même si son frère s'inquiétait pour lui, il finit par comprendre qu'il avait perdu son affection, probablement pour toujours.

Thor restait un devoir pour Loki. Mais certainement pas plus.

Le prince Ase, le prince Jotun et le prince de Midgar finirent par décider de rentrer les premiers, le temps de laisser à Farbauti les quelques jours nécessaires à l'appel des troupes.
A eux trois, ils pourraient probablement tenir Odin en respect n'est-ce pas ?