Bonjour et bienvenus sur cette nouvelle fic sur The Big Four! Je posterais un chapitre toutes les deux semaines et quand je n'en aurais plus en avance, seulement quand j'en aurais. J'espère que je ne vous ferais pas trop attendre.
A part ça, j'ai tout noté en bas pour ceux que ça intéresse à propos de mes projets multiples et sinon vous pouvez aussi aller directement sur mon profil.
Voilàààà, bonne lecture :)
Colocations
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Le Début
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Harold était assis en terrasse. Il attendait depuis presque une heure mais ne s'inquiétait pas plus. Merida était toujours en retard de toute manière. Finalement, il vit son amie arriver, chevauchant une moto noire aux lignes lourdes. Plusieurs hommes assis au même café tournèrent la tête au bruit du moteur et, en s'apercevant que le motard était de sexe féminin, ils attendirent de voir si elle était avec quelqu'un. La jeune conductrice retira son casque et ébouriffa un peu ses cheveux. Merida était sublime, ainsi auréolée d'une crinière rousse.
Son meilleur ami put voir clairement sa moue agacée lorsqu'elle prit conscience de l'attention masculine focalisée sur sa personne. En apercevant Harold tranquillement installé avec un livre, elle reprit son assurance et se dirigea droit vers son ami. Il était le plus maigrelet de tous les mâles attablés et un grognement unanime de jalousie roula jusqu'aux deux jeunes gens.
Jeunes gens qui semblaient totalement hermétiques au monde extérieur, et pas parce qu'ils se faisaient des mamours.
- Parlons peu, parlons bien, asséna la rouquine. Je ne veux pas que ça me retombe dessus. Es-tu sûr de vouloir emménager dans cet appart' ?
- Pour l'instant, de ce que j'en ai retenu en points négatifs c'est qu'il y a un mec qui ne respecte pas les règles de pudeur…
- Comme si ça te dérangeait, se moqua Merida.
- Bref. Ce mec donc, qui est aussi le meilleur ami de Raiponce.
Harold s'arrêta et ancra son regard dans celui de sa meilleure amie à lui. Il n'eut rien à dire pour que celle-ci comprenne immédiatement :
- Elle ne sait toujours pas, et je ne veux pas qu'elle le sache, alors tais-toi.
- Donc j'ajoute le secret à garder aux points négatifs, ricana Harold. Et… ben c'est tout en fait.
- C'est tout ? s'étonna Merida.
- C'est tout. Il y a autre chose ?
Le sourire narquois de la jeune femme faillit alerter le brillant jeune homme mais il n'avait quand même qu'une capacité de suspicion très réduite, et digne d'un viking, alors il ne se douta de rien. Merida lui sourit et demanda sans perdre son sourire :
- Et pour les points positifs ?
- Le loyer, la proximité avec ma fac, le jardin.
- C'est tout ?
- Il y a autre chose ? demanda innocemment le jeune homme
- Rien, répliqua Merida en boudant.
- Mais je rigole ! Tu fais aussi partie des points positifs ma belle !
La jeune femme lui donna un coup sur le bras, embêtée qu'il ait remarqué sa gêne. Et dix minutes de déconnade plus tard, ils se décidèrent à bouger pour qu'Harold puisse voir l'appartement à proprement parler. Et aussi parce que le regard de certains hommes dérangeait Merida. Lorsqu'elle tendit un casque à son ami, elle capta son regard envieux et secoua la tête, estimant que la question ne souffrait aucune réplique. Il la supplia silencieusement et ajouta avec un air de dragonnet battu :
- Tu me laisses conduire ?
La jeune femme leva les yeux au ciel et lui lança un trousseau de clé auquel pendait un petit ours en bois. Harold l'attrapa et s'installa sur la moto noire de son amie avec un grand sourire. Merida monta derrière lui. L'un des hommes assis au bar siffla lorsqu'elle leva la jambe et ajouta un commentaire assez grossier que nous traduirons ici dans un langage plus correct :
- Jeune dame, je trouve que votre chevalier arrive à vous convaincre assez aisément, personnellement je pense qu'il est chanceux !
Mais qui n'était en fait composé que d'un seul mot commençant par "sou" et finissant par "mise". La jeune femme enfila son casque et fit comme si elle n'avait rien entendu. Avant de faire un splendide bras d'honneur à l'homme stupide en passant devant lui. Harold ricana sous son casque alors que les hommes du bar ouvraient de grands yeux.
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- Rentrée ! hurla Merida en poussant la porte de l'appartement.
- Faire des phrases complètes ça te ferait trop chier ?
La rouquine souffla bruyamment et Harold sourit en entendant la voix venant du salon. Le jeune homme suivit son amie et faillit lui rentrer dedans quand elle s'arrêta brutalement.
- Frost ? demanda d'une voix doucereuse la jeune femme.
- Ça va encore être ma fête, grommela un garçon qu'Harold ne pouvait pas voir à cause de la table entre eux et du canapé.
- Chaussures ! hurla Merida en s'avançant, Harold la suivant jusqu'à ce qu'elle s'arrête derrière le dossier du canapé.
- Je les rangerai, rétorqua l'autre en remuant ses pieds nus au-dessus de ses baskets abandonnés près du meuble.
Harold ne pouvait toujours pas voir le jeune homme et n'apercevait de lui que ces grands pieds blancs qui dépassaient par-dessus l'accoudoir. Une main pâle serpenta, exposant une peau fragile et fine, et fit délicatement tomber un peu de cendre dans le réceptacle prévu à cet effet. Le mégot rougeoyant disparut à nouveau et un nuage de fumée s'éleva.
- Clopes ? grogna la rouquine.
- Faisait trop chaud pour fumer dehors.
- Bières !
- Roh ça va, grommela la voix, j'en ai bu que deux.
- Glace !
- Mais c'est bon, laisse-moi m'empiffrer…
- Tee-shirt ! Raiponce ! éructa la jeune femme en s'éloignant.
Harold regarda son amie qui se lança à travers le salon pour disparaître dans un petit couloir. Il croisa patiemment les bras, hésitant à rajouter les disputes et le jeune homme (qu'il ne voyait toujours pas) à sa liste des points négatifs. Mais Merida revint assez rapidement pour qu'il arrête de se poser trop de questions. Elle traînait derrière elle une petite blonde aux grands yeux verts et aux cheveux tellement longs que même attachés ils lui arrivaient la taille. La nouvelle venue offrit un grand sourire à Harold et haussa légèrement les épaules, comme pour s'excuser avant de se tourner vers le canapé.
- Jack, nous avons un invité, signala-t-elle d'une voix douce, tu pourrais te lever.
Seul un grognement indistinct lui répondit et elle soupira. Harold perçut pourtant un mouvement et un jeune homme un peu plus grand que lui se déplia du canapé. Lui fit alors face une sorte de fantôme trop pâle, aux abdos parfaitement dessinés et aux yeux bleus sous des cheveux blancs. Le garçon fantôme lui tendit la main et Harold crut presque qu'il allait lui passer au travers.
- Jack, Raiponce : Harold, les présenta sommairement Merida.
Jack, qui était torse nu (détail non négligeable je vous assure), salua Harold avant de se tourner vers Merida et de totalement ignorer le mec qu'il venait de rencontrer :
- Merry, tu serais un amour de récupérer mon tee-shirt qui traîne dans la cuisine…
Merida y alla de mauvaise grâce et le vêtement vola à travers la pièce avec violence, s'écrasant sur Jack.
- Frooost !
L'albinos rentra la tête dans les épaules sans se soucier de remettre son tee-shirt avant de recouvrer un visage impassible et moqueur. Merida revint dans le salon, furieuse, et hurla à nouveau :
- Cuisine ! Ménage ! Tout de suite !
Cette fois, Jack prit le temps d'enfiler paisiblement son tee-shirt et de toiser Merida avant de répondre :
- Franchement Dunbroch, faire des phrases complètes ça t'arracherait la tronche ?
Avant que Merida ne puisse répondre (parce que ça partirait en bataille de regards, puis de piques, puis bataille tout court), Raiponce s'interposa tel le héros devant une balle pour protéger son ami des foudres de la rouquine.
- Merida ! C'est entièrement de ma faute pour la cuisine !
La rouquine fronça les sourcils et Raiponce argumenta aussitôt une bataille de farine et d'œufs. Harold, lui, sourit en sachant que Merida n'arriverait pas à en vouloir à la blondinette.
- Vous allez me ranger tout ça j'espère ?
- Bien sûr, promit Raiponce en déposant un baiser sur la joue de la rousse.
Puis la blonde entraînant derrière elle Jack et tous les deux disparurent dans la cuisine. Merida soupira et adressa un regard quelque peu exaspéré à Harold. Celui-ci ne fit aucun commentaire et se contenta de sourire. "C'est mignon", articula-t-il silencieusement.
- Crétin, maugréa-t-elle.
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Une demi-heure plus tard Merida, en tant que bonne amie tyrannique, attendait patiemment de voir une cuisine propre en discutant avec Harold dans le salon lorsque Jack et Raiponce refirent leur apparition. Un sourire vague flottait sur les lèvres de Jack et les cheveux de Raiponce, trempés et décoiffés, lui arrivaient presqu'aux genoux.
- La cuisine est propre au moins ? grogna Merida sans réussir à masquer tout à fait son amusement.
- Il faut que ça sèche ! éluda la blondinette en essorant une de ses multiples tresses.
Jack, qui s'était éloigné sans rien dire, revint en ayant changé de tee-shirt (préférant ne pas encore attirer les foudres de la rouquine sur lui plutôt que de se balader à moitié nu) et une serviette bleue sur ses cheveux blancs. Raiponce avait mis de l'eau à chauffer pour se faire un thé et remercia Jack d'un regard lorsqu'il déposa sur sa tête une serviette violette. Puis l'albinos alla s'asseoir sur le canapé, près de Merida, fixant ses yeux bleus sur Harold.
Une fois son thé prêt, Raiponce se joint à la conversation et s'installa sur les jambes en tailleur de Jack en soufflant sur sa tasse. Merida leur lança un regard mi-agacé mi-attendri que seul Harold intercepta avant de reprendre sa conversation. L'albinos séchait en douceur -et en silence- les cheveux de Raiponce, défaisant délicatement ses tresses pour démêler les longues mèches blondes et les retresser correctement, lorsqu'il décida de casser l'ambiance :
- A part ça, qu'est-ce qu'il fait chez nous ?
- J'ai un nom, à part ça, marmonna Harold.
- Parce qu'il faut une raison pour que j'invite mes amis à l'appart' maintenant ? rétorqua immédiatement Merida sur la défensive.
- Tu n'as pas d'amis, lui fit remarquer Jack méchamment.
- C'est notre nouveau colocataire, précisa alors Merida en préférant lui clouer le bec d'une manière plus amusante.
- Quoi !?
- Super !
Raiponce, un grand sourire aux lèvres, attrapa Harold par le bras et l'entraîna vers le couloir sans plus se soucier des deux autres.
- Tu vas voir, il ne nous reste qu'une seule chambre mais je suis sûre qu'elle va te plaire !
Le jeune homme se laissa entraîner par la blonde dans un sourire, entendant de loin Merida et Jack se disputer.
- Un colocataire ?
- Un problème Frost ?
Harold n'entendit pas la réponse de l'albinos car la blonde le tirait par le bras pour le guider vers le bout du couloir. Elle s'arrêta devant la porte de la dernière chambre et commença d'un ton de guide professionnelle :
- Ici, la chambre du sieur Jack Frost. Les dessins ont été réalisés dans son dos pendant l'une de ses sorties. Juste à côté, la demeure de Merida, rousse en folie. Il est fortement conseillé de ne pas entrer sans son autorisation.
- T'inquiète, rit Harold, j'ai déjà été en colocation avec elle, pour des vacances et deux semaines c'était déjà la galère niveau territoire.
Raiponce gloussa avant de l'abandonner quelques secondes pour voir si les deux autres ne s'écharpaient pas dans le salon et le jeune homme en profita pour s'approcher des portes. La bleue, celle de Jack, était recouverte de faux givre blanc et de flocons pointus ou brumeux. Une seule photo ressortait sur le battant, épinglé sur le bois. Un jeune homme aux cheveux bruns tenait par la taille une toute petite fille et l'objectif d'une autre main, les yeux fermés tant il riait. On aurait dit un frère et sa sœur. Les couleurs chaudes de la photographie ressortaient étrangement sur le décor froid.
Harold s'intéressa ensuite à la porte de Merida. Pas longtemps car elle la lui avait déjà montrée par photo, mais il en profita tout de même pour observer les détails. Le décor à tonalité irlando-féérique, où une tache flamboyante se détachait, montrait un cercle de pierre. Le portrait de Merida, de dos, ne devait pas faire plus de dix centimètres. C'était magnifique.
- Ils se disputent toujours, l'informa Raiponce en revenant avec un sourire.
- C'est toi qui as peint ça ?
La jeune femme rougit et baissa les yeux.
- Oui, admit-elle timidement. Si vous le permettez, Monseigneur, nous allons continuer la visite ! Reprit-elle avec sa voix de guide touristique.
Harold la suivit en souriant jusqu'à une autre porte où était peint un simple décor aquatique neutre. Quelques algues flottaient à la base du battant et un dégradé de bleu remplissait le reste.
- La salle de bain, indiqua Raiponce majestueusement.
Ils ne s'attardèrent pas et la jeune femme le précéda devant une chambre fermée. Raiponce piétinait en attendant qu'il le rejoigne. Lorsqu'Harold s'arrêta près d'elle, elle se tordit les mains un petit peu, perdant sa superbe de guide touristique.
- Euh… Au départ on l'a pas choisie un peu égoïstement, parce que la porte ouverte on voit le salon donc…
Elle cessa ses explications foireuses et attendit la réaction d'Harold qui avait ouvert la porte. En arrêt, le jeune homme observa l'intérieur de la chambre. Elle était déjà meublée d'un lit double, d'une armoire et d'un bureau. C'était extrêmement impersonnel, aux murs nus. Harold sourit quand même et rassura Raiponce d'un regard.
- C'est pas encore vraiment chez moi mais ça ira.
Il se retourna tout à fait vers elle et sourit à nouveau. La blonde glissa son bras sous celui du jeune homme et ils retournèrent tous les deux au salon.
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- Et moi je te dis qu'on a pas besoin de quelqu'un d'autre !
- Et je te répète qu'il est stupide de garder cette chambre vide ! C'est quand même mon appart' au départ, c'est moi qui décide !
- C'est l'appartement de tes parents, sale petite fille pourrie gâtée ! Et puis pourquoi lui ?
- Espèce de… Et en quoi ça te dérange ? Si ça avait été une fille t'aurais dit oui tout de suite !
Jack se figea, un doigt pointé vers Merida et cherchant une répartie assez convaincante lorsqu'Harold et Raiponce signalèrent leur présence. Toujours liés l'un à l'autre, ce fut Raiponce qui toussota pour faire remarquer à Jack qu'il n'était plus seul avec la rouquine.
- Il est d'accord !
L'enjouement de la blonde permit à Merida de stopper sa conversation houleuse et elle abandonna Jack dans une posture de statue de glace pour étreindre son meilleur ami.
- Tu vas vivre avec nous ! C'est super !
- Merry ! Tu m'étouffes !
L'arrachant totalement à Raiponce, Merida ne prit pas garde aux protestations du jeune homme et le serra encore plus fort contre elle.
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- Hey.
Jack, qui fumait dans le petit jardin-terrasse, se retourna vers Harold. Le brun fuyait visiblement les filles et cherchait un coin plus calme.
- Hey, répondit l'albinos en expirant une bouffée de nicotine.
Les deux jeunes hommes restèrent silencieux le temps que Jack finisse sa cigarette.
- Je les ai retrouvés !
Le cri de joie de Raiponce sortit les deux garçons de leur torpeur. Ils levèrent en même temps les yeux au ciel et échangèrent un sourire. Jack écrasa son mégot dans un cendrier (sur lequel était écrit "ce réceptacle est conçu pour accueillir vos mégots plutôt que de saloper la terrasse", sûrement l'œuvre de Merida) et passa son bras autour des épaules d'Harold.
- Je sens qu'on va bien s'entendre, finalement.
- Jack !
Raiponce attrapa son ami et l'entraîna à l'intérieur. Harold laissa un rire rouler dans sa gorge alors qu'il rejoignait le salon, enveloppé d'une étrange douceur. En fermant la baie vitrée derrière lui, il se retrouva happé par l'ambiance chaleureuse, Raiponce ayant improvisé un petit repas de fête. Oui, malgré cette chambre si impersonnelle, ce serait toujours plus agréable de vivre ici que dans son ancienne colocation.
Alors si vous avez des questions qui vous viennent à la lecture du chapitre n'hésitez pas à les poser, je ne sais pas encore tout ce que je veux écrire sur cette histoire.
Sinon, pour la suite de SMFM, pour ceux qui se demandent, elle est toujours en projet, je pense m'y mettre sérieusement cet été et pas avant.
Pour le Jackunzel en pause, il l'est toujours tant que je ne l'ai pas fini, je ne sais pas quand je le finirais.
Et aussi si je poste ce chapitre c'est pour célébrer mes 75 votes sur Le Salon Du Manuscrit qui vont peut-être me permettre d'être publiée! Je vous laisse aller sur mon profil pour avoir le lien pour ceux qui voudraient me soutenir :)
A dans deux semaines pour la suite :)
Biiz :)