Et si ce n'était pas la fin ? Je trouve tellement triste de me séparer de vous !

Et puis j'aurais voulu vous remercier du merveilleux soutien que vous avez apporté à cette fic...

Alors, j'ai pensé… je pourrais écrire une suite. Et puis des gens ont dit "oui oui oui, fonce !"

Alors en voici juste un aperçu.


Albus donna un bout de viande à la chouette blanche posée sur son épaule. Elle goba sa récompense goulument, roula ses yeux petits et ronds avec un hululement satisfait, puis s'ébroua avant de retourner se poser sur une des hautes poutres de la volière.

L'adolescent la suivit du regard avec un sourire, puis s'installa sur le rebord d'une des grandes fenêtres en ogive. Il releva un genou, laissant pendre son autre jambe à l'extérieur, glissa la pointe de sa baguette dans le coin de l'enveloppe et déchira le rabat.

La tête appuyée contre les vieilles pierres ancestrales, il se mit à lire, savourant la brise acidulée et tiède qui ondulait dans ses épais cheveux noirs.

Cher Al,

Je profite que maman ne soit pas encore rentrée du ministère pour vite envoyer cette lettre, histoire qu'elle ne prenne pas toute la place avec ses recommandations ! Notre hibou a refusé d'emmener le courrier, la dernière fois, tellement il y avait de pages... Non, je plaisante. Je me disais juste qu'on pourrait parler d'homme à homme, pour une fois, toi et moi.

Je vais prendre contact avec les Swanson, essayer de voir comment s'organiser pour cet été. Je pense que ce sera une bonne chose pour toi de passer une partie des vacances chez ton ami et de découvrir un peu plus le monde moldu. Ton grand-père sera très jaloux ! Mais je suis certain que vous aurez encore plus à partager après cette expérience !

Est-ce que Wendy sera avec vous aussi ? Je ne vais pas commencer à te faire la leçon sur les abeilles que ta mère a assénée à James la première fois qu'il a commencé à s'intéresser à une fille, mais j'espère que tu sauras te montrer raisonnable.

Albus rougit et releva la tête de la lettre avec un gloussement embarrassé.

- Ce n'est pas comme si j'étais amoureux d'elle ! dit-il tout haut. "En plus c'était ridicule et à l'époque, James avait trois ans de moins que moi maintenant, papa, s'il te plait."

Les hiboux le fixèrent de leurs gros yeux ronds, vaguement surpris d'être pris à partie. L'un d'entre eux fit tourner sa tête complètement sur son cou et hulula en fronçant ses sourcils de plumetis gris.

- C'est bon, les gars… soupira Albus. "C'était pas à vous que je parlais."

Des éclats de voix lointains attirèrent son attention. Il se pencha pour regarder par la fenêtre. Loin en bas, dans la cour de l'école, des filles se crêpaient le chignon.

- Aïe, aïe, aïe… marmonna l'adolescent. "Pourvu que Lily ne soit pas dans le tas…"

Il se désintéressa de la dispute dont il ne saisissait même pas quelques bribes de paroles, posa la lettre sur ses genoux et contempla la vue immense qui s'offrait à lui depuis la plus haute tour de Poudlard.

Les flancs de la colline s'habillaient de vert tendre et le lac scintillait doucement sous la lumière printanière. L'air sentait bon. Même la Forêt Interdite semblait moins effrayante avec les quelques arbres fruitiers en fleur disséminés dans son manteau sombre comme des pompons de couleur pastel.

Poudlard doit être magnifique, en cette saison. Les entraînements de Quidditch seront plus agréables que cet hiver, même si j'ai entendu dire par une certaine personne que tu maîtrisais parfaitement ce sortilège de chauffe-bonbons que ton oncle – ce rascal ! – avait gardé secret pendant des années.

Albus gloussa de rire.

- Oui, et je ne suis pas le seul à apprécier le sortilège ! Le professeur Dubois a dit que c'était la meilleure chose qu'on lui a apprise depuis des années !

Maman a déjà envoyé ton cadeau d'anniversaire, mais j'avais une autre idée pour toi. Quinze ans, ce n'est pas n'importe quel âge, et je voulais t'emmener quelque part. Juste toi et moi. Est-ce que tu serais d'accord de sauter la prochaine sortie à Pré-au-lard ? Je pense qu'on n'aura pas de difficultés à obtenir l'autorisation de...

Albus s'interrompit une nouvelle fois. La lettre dans les mains, pensif, il frotta son pouce contre ses lèvres. Il était assez fier de la ligne virile que commençait à prendre sa mâchoire mais ne se rendait pas compte que ses traits fins, lorsqu'il était plongé dans ses pensées, lui donnaient définitivement le look de poète dans la lune dont il essayait de se débarrasser.

- Où ça, papa ? Qu'est-ce que tu as en tête ?


A suivre…


(Rendez-vous dans "CLAIR COMME NUIT")