Avec beaucoup de retard, merci à ArchiePanjabiFan, Manon, AlwaysCaskett3012 et Alice-East pour leurs reviews et encouragements ;-)
Je vais me remettre à la traduction de la suite puisqu'il y a encore 5 autres chapitres :-)
Bonne lecture !
Chapitre 4
Le chapitre se situe juste après l'épisode 2x04
24 heures plus tard.
Stella referma finalement la porte derrière elle, laissant au dehors tous les problèmes de la journée. Elle ne pouvait toujours pas croire leur chance - ce foirage chez Spector aurait pu leur coûter très cher. Elle ne voulait pas se leurrer : il risquait de deviner ce qui s'était réellement passé. Et si Spector commençait à suspecter quelque chose, ça deviendrait nettement plus compliqué. Il n'y avait plus qu'à attendre et voir.
Elle s'installa sur le lit avec son ordinateur portable. D'un coup de pied, elle se débarrassa de ses chaussures et laissa échapper un doux gémissement de plaisir en savourant de pouvoir enfin se détendre. La journée avait été très longue. Elle s'était même assoupie à la morgue, ce qui avait manifestement mis Reed mal à l'aise, peut-être même que ça l'avait-elle rendue nerveuse. Mais ce n'était pas calculé du tout - Stella était juste épuisée, c'était arrivé. Rien de plus.
Stella regardait l'écran sans but, surfant sur le web tout en pensant à Rose. Ils avaient encore une chance de la retrouver, il fallait juste jouer les bonnes cartes. Stella espérait qu'après l'annonce à la presse que le corps de Rose pourrait avoir été trouvé, Spector voudrait prouver qu'elle était encore en vie. Mais si jamais il soupçonnait qu'on le surveillait, les chances que ça marche étaient très minces. Stella ferma les yeux et renversa la tête contre l'oreiller.
Rose était peut-être morte, mourante ou enfermée quelque part et c'était entièrement de leur faute. De sa faute. Deux petits enfants risquaient maintenant de perdre leur mère et pour quoi ? Pour un stupide portrait robot qui n'avait pas apporté grand chose ?
Spector pouvait bien montrer son visage au grand jour : personne ne soupçonnerait ce qu'il était en réalité : il avait tout du chic type, un père de deux enfants, un mari, un psy spécialiste du deuil, bordel de merde ! Elle en était malade en imaginant ces gens livrer à ce connard sadique leurs sentiments les plus intimes, leurs douleurs et angoisses les plus enfouies. Elle pensa à ce couple qui avait perdu son fils de 10 ans - comment ils avaient partagé leur douleur avec Spector. Il avait dû jouir de ça, s'en délecter avec gourmandise, sentir comme un shoot dans ses veines en approchant si près leur désespoir, en le touchant littéralement. Il avait dû prendre son pied ce salopard...
Stella essaya de respirer lentement pour tenter de canaliser la colère qui bouillait en elle. Colère contre elle-même, contre Jim, contre les policiers inconsistants au point de ruiner le plafond de la maison de Spector - le plafond lui-même ! -, contre Spector surtout et encore une fois contre elle-même pour avoir conduit Spector directement à Rose.
Inspirer. Expirer. Elle avait désespérément besoin de se libérer de toutes ces sensations, il lui fallait une distraction pour apaiser son esprit, qu'il puisse à nouveau fonctionner sans encombres. Spector avait fait ses preuves : c'était un calculateur, un adversaire intelligent, et un très bon psychologue - lentement mais sûrement, il continuait à jouer avec ses émotions comme un musicien habile - les meurtres frappaient libérant un choeur de compassion, la disparition de Rose déclenchait des notes de culpabilité, l'invasion de sa chambre convoquait une sourde mélodie de peur, tandis que l'introduction par effraction dans sa vie - secrète, privée couchée sur les pages de son journal - sonnait comme l'accord final qui la laissait désorientée, choquée, perdue même...
Et là, dans ce tourbillon d'émotions, naissait cette colère, la plus aveugle et vaine des émotions.
Inspirer. Expirer. Il fallait que ça s'arrête. Elle le savait.
D'une certaine manière, elle devait s'empêcher de ressentir exactement ce que le tueur voulait qu'elle se ressente. Alors seulement serait-elle en mesure de le tromper, de lui tendre un piège et de finalement le rattraper. Elle essaya de se calmer et envisageait de descendre pour un long bain lorsqu'on frappa à sa porte.
- Quoi encore ?! pensa Stella, agacée, en descendant du lit et remettant ses chaussures.
Elle était sûre que c'était soit Dani qui était censée être de garde ce soir, soit Eastwood venant avec de nouveaux développements pour l'enquête, soit Jim - avec des infos si elle avait de la chance, ou plus probablement avec des conneries personnelles. En se dirigeant vers la porte, elle remercia ceux qui avaient installé la surveillance audio dans sa chambre - au moins ça empêcherait Jim de foutre le bordel dans ce domaine. Souriant à cette pensée, elle ouvrit la porte, sans prendre la peine de regarder par le judas - il y avait des policiers qui contrôlaient les accès après tout.
Dire qu'elle fut surprise de voir Tanya Reed Smith face à elle serait un euphémisme.
Reed lui sourit un peu maladroitement et demanda :
- On peut parler ?
- Pas vraiment » répondit Stella, maudissant cette fois intérieurement les autorités supérieures pour la surveillance audio dans sa chambre.
Mais Reed continua en entrant dans la chambre, ne laissant à Stella pas d'autre choix que de fermer la porte derrière elle:
- Ca ne prendra qu'une minute.
- Tanya…
- J'ai un problème, coupa Reed. Le problème, c'est que j'attends toujours que tu m'embrasses à nouveau, qu'il ne s'est rien passé depuis avant-hier. Et que j'ai besoin de savoir si c'est dans tes plans.
- Tanya, écoute ...
Stella savait qu'il n'y avait plus moyen de sauver la situation maintenant, mais au moins pouvait-elle espérer limiter les dégâts. Inconsciente de tout cela, Reed continua :
- ...Ou si tu en as envie, parce que moi j'en ai envie. Aujourd'hui, quand tu t'es endormie dans mon bureau, j'étais incapable de faire autre chose que de te regarder et de lutter contre une furieuse envie de t'embrasser pour te réveiller et voir à nouveau ton regard sur moi, comme celui que tu as eu ce soir-là. Ca me rend folle, Stella, tu me rends folle. Et puis je me suis dit - bon sang, on ne vit qu'une fois, ce qui semble encore plus réel depuis qu'il y a un tueur en liberté ici, dans cette ville. Je te veux. Et c'est pour ça que je suis là, conclut enfin Reed.
Elle prit une grande respiration et chercha le regard de Stella. Celle-ci affichait une expression amusée sur le visage et répondit en faisant un pas délibéré vers Reed :
- OK. Quand je disais «pas vraiment», je voulais dire que nous ne sommes pas seules, et que ma chambre est maintenant sous surveillance 24h sur 24, 7 jours sur 7.
Les yeux de Reed s'agrandirent et un spontané "Oh, putain!" s'échappa de ses lèvres.
Stella se tenait juste en face d'elle maintenant, si près que Reed pouvait sentir la chaleur du rayonnement de son corps. Elle offrit à Reed un sourire malicieux tout en reculant d'un pas, et défit le premier bouton de son chemisier :
- Voila, approuva-t-elle. Maintenant, si nous avons de la chance, la seule personne qui profite de cet échange chaud et décousu est Ferrington, qui est de quart ce soir ...
Un autre bouton sauta et Reed put voir le soutien-gorge de dentelle que Stella portait. L'embarras qu'elle se ressentait encore une minute avant se transformait rapidement en excitation. Reed réduisit la distance avec la détective blonde qui se tenait maintenant au pied du lit tandis que Stella continuait :
- Si nous avons moins de chance, Ferrington et Eastwood sont en train de profiter de notre petite discussion. Eastwood dont je dois dire qu'il a été étrangement présent ici, même si cette mission ne relève pas vraiment de son travail...
Reed frissonna - laisser les cadres supérieurs de la police avoir connaissance de ses expériences sexuelles n'était pas à son ordre du jour. Pas du tout. Mais elle n'y pouvait plus rien. Et à vrai dire, la situation lui paraissait même presque drôle et délicieusement électrisante. Surtout maintenant que la chemise en flanelle de Stella était complètement ouverte, lui offrant une vue imprenable sur le corps tonique et harmonieux de la détective. Stella décrocha le téléphone et appuya sur le bouton de connexion.
- Alors Ferrington, qui est là ? demanda Stella d'une voix neutre, avec un ton professionnel qui tranchait avec celui sensuel et plus doux qu'elle venait d'utiliser avec Reed.
La réponse, égale, arriva.
- Je crains que ce ne soit la deuxième option, madame.
- Baisées ! Laissa échapper Reed, provoquant un sourire en coin chez Stella :
- Ça me va. Mais juste avant que nous... nous y mettions, ce que, je te prie de me croire, j'ai bien l'intention de faire... - la chemise glissait maintenant de ses épaules.
- Je voudrais bien voir ça…
Reed baissa la voix sensuellement et leva la main pour tracer les contours de l'épaule - nue maintenant - de Stella. Son geste fut coupé dans son élan : elle sentit sa main capturée et immédiatement les doigts effilés de Stella entrelaçant les siens..
- … Juste avant, j'ai juste une question à poser. Les yeux de Stella brillaient de malice et de sensualité alors qu'elle continuait. Non pas que je m'en soucie vraiment pour le moment, mais c'est une dédicace spéciale pour Eastwood : Tanya Reed Smith, es-tu mariée ?
Reed s'attendait à autre chose. Interloquée, elle laissa échapper la vérité :
- Oui, mais nous sommes séparés depuis des mois.
- Cela semble acceptable, déclara Stella en atteignant le bouton de connexion. Ferrington ? Son désactivé pour la nuit.
- Oui, Madame.
Et ce fut à ce moment que Stella Gibson attira finalement Tanya Reed Smith pour un vrai baiser.
- Tu es folle, murmura Reed hors d'haleine quand les lèvres de Stella quittèrent sa bouche et se déplacèrent vers son cou.
- Tu n'en as même pas idée, ronronna Stella.
Ce furent les derniers mots cohérents qu'elles échangèrent cette nuit.
A suivre...
(Perso, j'ai adoré l'inventivité d'Arlesanna dans cette scène. Du pur Stella Gibson ! :-))