La bataille

Bon, peut être que j'ai posté celui là dans l'une de mes fanfic et si c'est le cas désolé x) mais je le reposte ici! Pairing is Mycbeth!


Mycroft n'en croyait pas ses yeux, il regardait autour de lui avec épouvante et un sentiment d'impuissance qu'il n'avait plus ressentis depuis bien des années. Il ignorait que lui aussi était aussi attaché à ce château. Il ne savait où regarder, entre les corps encore éparpillés dans la cours du château, les débris massifs du dit château ou les créatures magiques qui agonisaient bruyamment à l'orée de la forêt.

Il avait transplané après la bataille, il savait que ça ne servait à rien de venir. Mycroft avait toujours été doué en métamorphose et en potion, mais pas en sortilèges ni en défense contre les forces du mal. Pas en pratique, en tout cas. Mycroft n'avait pas voulu se joindre à la bataille, il savait qu'il n'était d'aucune utilité.

Pourquoi n'avait-il pas aidé avec les blessés ?

Mycroft préféra ne pas trop penser à sa propre lâcheté et se mit en route vers le château, évitant soigneusement les corps. Il glissa son parapluie sur son avant bras et monta les marches avant une appréhension montante. D'ici, il entendait le bruit des élèves (peut on les appeler soldats ?) agonisants.

Il entra dans la Grande Salle. Celle-ci était dévastée, les cadavres des deux camps étaient alignés sur des espèces de couchettes et leurs proches étaient agenouillés et pleuraient les disparus. Il constata de l'agitation dans un coin de la salle, là où Pomfresh et quelques élèves de sixième année donnaient les soins aux blessés. Sur des bancs le long des murs de la salle, des survivants buvaient de la soupe en discutant, leurs yeux fatigués se fermaient une seconde de trop quand ils clignaient des yeux. Mycroft déglutit et s'avança dans la Grande Salle, cherchant quelqu'un du regard. Les yeux froids de Mycroft parcouraient la ligne des corps sans vie, priant une divinité en laquelle il ne croyait pas.

- Il t'en a fallu du temps, dit une voix féminine éraillée et exténuée.

Il se tourna vers Elizabeth qui portait un uniforme Gryffondor qui était bon pour la poubelle, la cravate avait même brûlée en partie. Le regard de Mycroft s'adouci et il s'approcha d'Elizabeth en poussant intérieurement un soupire de soulagement.

- Je suis venu dés que j'ai pu, répondit-il, presque par automatisme.

- Tu espères que je croie ton mensonge ? répondit Elizabeth, sans le moindre sourire.

La jeune fille regarda Mycroft de haut en bas, presque insultée qu'il ait osé se montrer dans un costume impeccable alors qu'ils étaient entrain de mourir au combat.

- Kingsley m'a dit que tu savais qu'on se battait, continua Elizabeth d'une voix dure. Tu n'es pas venu, tu nous as laissé mourir.

- Elizabeth, je ne sais pas me battre, je ne vais pas sur le terrai….

- Espèce d'abruti, si Voldemort avait gagné tes petites manières n'auraient plus compté. Si j'étais morte pendant ton absence, tu n'aurais même plus pu te regarder dans un miroir.

Touché.

Mycroft hocha la tête, en silence, continuant de soutenir le regard de la Gryffondor. Elle avait l'air d'aller bien, physiquement en tout cas. Les cicatrices des différentes tortures des Carrow s'étaient rouvertes pour la plupart, mais rien de grave, Mycroft déduisit une fracture mineure des côtes et une cheville foulée.

- Tu es allée faire soigner tes blessures ? demanda-t-il d'une voix la plus douce possible.

- Je vais bien, certains sont entre la vie et la mort, ils ont la priorités, répondit-elle comme si Mycroft était personnellement responsable des blessés.

Ou même des morts.

- Elizabeth, je peux peut être m'en occuper ?

- C'est marrant que tu dises ça, soupira-t-elle. On avait justement besoin de médecins.

Elle le regarda, les yeux pleins de colères et de déceptions, le contourna et entra dans la Grande Salle, se dirigeant vers la soupière qui fumait encore, sans doute entretenue par un sortilège pour la garder chaude. Mycroft la suivit.

- Elizabeth, je … je suis désolé.

- Désolé, Mycroft ? on était entrain de crever, littéralement. Tu penses franchement que tu peux te faire pardonner à coup de désolé ?

Mycroft ne répondit pas, sentant bien que la question n'invitait aucune réponse mais il était quand même soucieux de comprendre pourquoi il ne pourrait pas se faire pardonner à coup de désolé, c'était pourtant le but même du désolé. Cela voulait dire qu'il n'avait aucun moyen de se faire pardonner ?

- Elizabeth… je ne sais pas me battre, je ne pouvais pas…

Elle leva les yeux vers lui, les yeux fulminant de colère, derrière elle, la fumée montait au plafond et par un effet de perspective, on pouvait croire que la fumée lui sortait des oreilles.

- Tu avais peur ? cracha-t-elle de dégoût. Tu avais peur et c'est pour ça que tu n'es pas venu ?

Mycroft se ferma aussitôt, perdant son expression désolé et laissant place à son habituel visage froid.

- Excuse moi de ne pas mettre l'idiot courage des Gryffondor sur un piédestal.

- Tu veux faire de moi la méchante de l'histoire ? menaça-t-elle dans un sifflement. Tu es sûr que c'est la stratégie que tu veux mettre en place ?

Mycroft se tût. Elizabeth le regarda et hocha la tête d'un air entendu, se tournant vers un homme qui approchait. Ce dernier semblait porter le poids du monde sur ses épaules, il avait l'air accablé et il avait le regard d'un homme qui avait déjà vécu trop de choses, pas celui d'un garçon de 17 ans. Mycroft n'eut pas besoin de faire preuve de déductions, ses lunettes et sa cicatrice mise à part, le jeune homme faisait la une des journaux depuis trois ans déjà.

- Harry Potter, salua Mycroft.

C'était la première fois qu'il rencontrait officiellement le jeune homme. Il n'avait jamais eu le désir de le faire.

- …

Harry regarda Mycroft en fronçant les sourcils, ce dernier semblait appartenir à une autre réalité de la leur, avec ses habits si propres et bien repassés, on aurait dit un acteur qui s'était trompé de décor.

- Mycroft Holmes, présenta Elizabeth du bout des lèvres.

Harry serra la main de Mycroft, la tête ailleurs.

- Elizabeth, j'aimerais te parler de certaines choses dés que possible, expliqua Harry sur le ton de la confidence, montrant ouvertement que la présence de Mycroft le gênait.

Mycroft n'en avait rien faire, il regardait les deux jeunes adultes, les toisant du regard en silence.

- Ça peut… Attendre ? réclama faiblement Elizabeth, se laissant choir sur un banc avec un soupire fatigué.

Elle regarda autour d'elle et pinça les lèvres.

- Tu n'as pas vu Neville ?

- Il est avec Luna.

Elle eût un petit sourire satisfait et ferma les yeux.

- Parfait. Je viendrais te voir plus tard, Harry, si tu veux bien.

Harry hocha la tête et laissa Elizabeth seule avec Mycroft qui, lentement, s'assit près d'elle.

- Dans quel état est la bibliothèque ? demanda-t-il après un temps.

Elizabeth ouvrit un œil et fronça les sourcils.

- …. Ça va. On a pas encore fait l'inventaire mais on a pas eu de grosses pertes. Pourquoi ? Tu t'inquiètes ?

- Pas autant que pour toi, mais, oui, je me suis inquiété, répondit-il sans la regarder.

- Alors pourquoi….

- Parce que je ne pouvais pas, Elizabeth, coupa Mycroft, d'une voix qui grondait de colère.

Mais Mycroft se doutait que la colère qu'il ressentait était plus dirigée contre lui-même que contre les accusations d'Elizabeth.

- Je ne pouvais pas, Elizabeth, répéta-t-il, insistant sur le troisième mot. Je n'en étais pas capable, je n'aurais pas pu y arriver.

- Tu n'as même pas essa…

- Je serais mort. Dans l'heure, conclut-il d'une voix glaciale et sourde. Je n'aurais pas survécu. Et je sais que si vous aviez échoué, je serais mort quand même. Plus tard, peut être. Mais je voulais m'offrir quelques jours de plus.

Elizabeth tourna la tête en serrant les dents, outrée par cet égoïsme maladif auquel elle s'était pourtant habituée mais elle savait qu'elle avait obtenu ce qu'elle voulait : de l'honnêteté. Elle ne pourrait plus rien tirer de Mycroft.

- Je vois, soupira-t-elle.

Elle se tût, mais le silence n'avait rien de confortable, c'était un silence gêné où tous deux essayaient de trouver leur mort.

- Tu étais un Serdaigle, je me trompe ? finit-elle par demander après quelques minutes.

- Oui, dit d'un air vague.

- Tu as dû être en même temps que ma mère, même si ce n'était qu'un an en commence, remarqua-t-elle, plus pour elle-même que pour lui. Enfin bref… tu veux voir la salle commune des Gryffondors ?

Mycroft fronça les sourcils et se tourna vers elle.

- Tu ne l'as jamais vue… Et je suis encore dans le déni vis-à-vis des morts… dans quelques heures je vais pleurer à chaudes larmes, autant profiter maintenant, non ?

- D'accord.

Elle posa sa tasse de soupe et se mit en route vers la salle commune, parcourant le château détruit, évitant les débris et sautant au dessus des vastes trous dans les escaliers avec une aisance remarquable. Et peut être un peu inquiétante. Mais Mycroft garda ses observations pour lui, il attendrait qu'elle s'endorme pour faire un diagnostique complet de son état physique.

Mycroft n'avait pas autant de facilité qu'elle, et sa main crispée sur la rampe d'escaliers témoignait d'une franche peur de tomber dans le vide. Elizabeth dissimulait son amusement difficilement mais Mycroft était trop concentré pour remarquer la lueur moqueuse dans son regard.

Quand ils arrivèrent, difficilement, à la salle commune, Elizabeth constata que le tableau de la Grosse Dame était vide. La plupart des tableaux étaient vides, elle avait entendu Rusard se plaindre qu'ils s'étaient tous réfugiés dans les cachots. Elle ignora son envie de faire une comparaison mal placée entre les tableaux et Mycroft et entra dans la salle commune où trois sixièmes années discutaient à voix basse. Ils se levèrent en voyant Elizabeth.

- Tout va bien ? On peut aider ?

- Et si vous alliez proposer votre aide à Pomfresh ? proposa Elizabeth avec une gentillesse que Mycroft n'avait jamais vue de sa part. Je suis sûre qu'elle en a besoin.

En sortant, les sixièmes années frottèrent doucement l'épaule d'Elizabeth qui manqua de tomber à la renverse, toute ses forces commençaient à la quitter.

- Tu vas t'effondrer, remarqua Mycroft en la retenant par le bras.

- Il était temps, grommela-t-elle. Je me demandais comment ça se faisait que je tienne aussi longtemps. Alors… qu'en penses tu ?

…. Pas grand-chose.

Mycroft observa la salle commune, si elle avait sans doute été accueillante, ce n'était pas le cas aujourd'hui. Les fenêtres avaient été pulvérisées et un vent froid avait rafraîchi la pièce plus que raison. Une âcre odeur de brûlée se faisait sentir et les fauteuils, chaises et coussins confortables étaient dans un état catastrophique. Mycroft reposa ses yeux sur Elizabeth qui le regardait, attendant sa réponse. Mycroft lut dans son regard que la jeune fille n'était pas prête à encaisser une énième déception, même si il s'agissait juste d'une réponse à moitié enjouée de la part de son petit ami.

Ils étaient ensembles.

Enfin, Mycroft supposait qu'ils l'étaient toujours. Leurs communications cette année se comptaient sur le doigt d'une seule main, mais il n'avait pas déduit le moindre adultère de la part d'Elizabeth. Et elle ne l'avait pas encore quittée malgré le fait qu'il ne soit pas venu se battre… ou peut être l'avait-elle quitté ? Non, elle lui aurait dit clairement. Elle savait qu'il n'était pas doué avec ce genre de choses.

Ce n'était pas le moment de se poser ce genre de questions, en attendant, il plongea ses yeux dans ceux d'Elizabeth et lui offrit un de ses rares sourires sincères, disant avec douceur :

- Elle est peut être même mieux que celle Serdaigle.

Elizabeth répondit à son sourire et regarda autour d'elle comme si elle ne voyait pas l'état catastrophique de la salle commune, comme si elle la voyait telle qu'elle l'était auparavant.

- Il aurait fallu que je t'enregistre, sourit-elle. Je ne pense pas que tu vas le répéter.

- Jamais de la vie, confirma Mycroft.

Elizabeth se dirigea vers le dortoir des filles mais s'arrêta sur la première marche en se crispant.

- Un problème ?

- Tu ne pourras pas venir avec moi, soupira-t-elle. Un espèce de sort anti garçons.

- Venir avec toi ? répéta Mycroft.

Quand Elizabeth se tourna vers lui avec une mine désolé, Mycroft comprit que Elizabeth voulait qu'il reste avec elle. Elle le voulait et elle en avait besoin. Mycroft sut aussitôt que si il sortait du château ce serait finit. Que ni leur relation ni Elizabeth ne s'en remettraient complètement.

Il regarda autour de lui, et débloqua le manche de son parapluie, sortant sa langue baguette en bois de pommier et arrangea magiquement le canapé de la salle commune qui retrouva son apparence d'antan dans l'instant.

Elizabeth le regarda faire, aussi amusée que surprise.

- Tu…

- J'utilises ma baguette de temps en temps, répliqua-t-il, très amusé de l'effet qu'il avait produit. Tu peux te reposer là.

- Et toi ?

- Je ne suis pas fatigué. Je vais rester avec toi, si jamais Harry Potter ou quelqu'un vient te chercher, je te réveillerai, dit-il.

Il ne le ferait pas, il savait en son for intérieur qu'il la laisserait dormir deux jours complets si il le fallait. Elizabeth hocha la tête, et s'assit lentement dans le canapé, sachant pertinemment qu'une fois qu'elle sera installée elle ne voudra plus bouger. Elle leva la tête vers Mycroft, l'invitant à s'asseoir du regard et il obéit, se mettant près d'elle.

Doucement, comme si chacun des geste lui coûtait, elle attrapa un oreiller, le posa sur les cuisses de Mycroft et elle s'allongea, reposant sa tête sur l'oreiller. Mycroft la regarda faire, surpris, mais posa sa main dans ses cheveux en inspirant profondément.

- Je suis contente…. que tu sois venu, lui dit-elle, interrompue par un bâillement.

- Évidemment que je suis venu, murmura-t-il, comme pour lui-même.

- Mieux vaut tard que jamais…, soupira-t-elle en fermant les yeux.

Mycroft se crispa et il baissa les yeux vers elle.

- Je suis…

- Désolé, termina-t-elle. Moi aussi. Tant de morts, Mycroft, tant de morts…

C'était sans doute la phrase de trop pour la jeune fille, car elle s'endormit en laissant sa phrase en suspens. Myrcoft soupira une nouvelle fois et caressa ses cheveux, sortant sa baguette de l'autre main et surveillant la porte.

Il n'était pas bon en duel, mais il était près à tuer quiconque s'interposerait entre Elizabeth et son repos.