Bonjour mes chers lecteurs, comme promis, je commence aujourd'hui la traduction du web-comic d'Atsyrc My Precious Treasure (abrégé en MPT).

Résumé : alors qu'il s'apprêtait à remplir son travail de Cambrioleur auprès de la Compagnie de Thorin Écu-de-Chêne, il découvre un étrange pouvoir propre à Smaug le Terrible. Pour sauver ses amis, le Hobbit se constitue prisonnier et s'imagine vivre bientôt un véritable Enfer sur la Terre du Milieu. Pourtant, au fur et à mesure de leur cohabitation, le prisonnier se découvrira d'étranges sentiments à l'écart de son geôlier. Lui-même commencera à se poser des questions sur sa nature de monstre. Le monde extérieur tentera pourtant de briser leur petite bulle de paix. Bilbon et Smaug pourront-ils trouver cette petite lueur de bonheur ?

(Oui, grosso-modo, c'est La Belle et la Bête avec un Hobbit et un Dragon ^^)

EDIT : je tiens à signaler que je suis une noob totale dans l'univers de Tolkien (j'ai plus grandit avec Harry Potter qu'avec le Seigneur des Anneaux) et que je ne décrirai donc que la version des films de Peter Jackson. Donc les fanboys du bouquins et les rageux, allez voir ailleurs (d'ailleurs, qu'est-ce que vous foutez sur un site comme FanFiction à la base ?)


Prologue

Depuis ma naissance, j'étais la créature la plus crainte de tout ce qui vit aujourd'hui.

Je faisais ce que je voulais. Je prenais ce que je voulais et m'en débarrassais quand je m'en lassais.

Rien ne m'importait, pas même pas propre vie...

Pourtant, il n'y a qu'une seule chose... Une seule que je garde tout contre mon coeur...

Cette petite chose, si belle et précieuse a changé ma vie pour toujours...

Mon précieux trésor...


Chapitre 1

La nuit était tombée depuis peu sur les flancs d'Erebor, seul le clair de lune éclairait encore la paroi rocheuse. Bien que désertée depuis plusieurs années, la montagne recevait pourtant des visiteurs.

Thorin Écu-de-Chêne, entouré de ses compagnons, contemplait la porte révélée par la Dernière Lumière de Durin. Le jeune roi observait la porte ouverte dans la roche, n'osant croire à ce moment tant attendu.

"Nous y sommes arrivés; dit-il en se tournant vers les siens. Maintenant, c'est au tour de notre cambrioleur de remplir son contrat. Vous vous sentez prêt, Bilbon ?"

Le nain tourna son regard vers le Hobbit du groupe, qui ne les avait jamais abandonné jusqu'ici. Celui-ci se sentit intimidé par les treize paires d'yeux pointées vers lui. Il était arrivé jusqu'ici, ce n'était pas pour reculer maintenant !

"Ç... Ça va aller"; tenta-t-il de se persuader.

Ses camarades l'encouragèrent à rester prudent et revenir vite. Le blond s'élança d'un pas assuré vers l'intérieur des grottes.

Le Hobbit aux cheveux d'or continua sa route descendante vers la source de chaleur, comme s'il descendait jusqu'aux profondeurs de la Terre. La chaleur et le manque d'aération commençaient à peser sur le frêle corps de Bilbon, dont le visage semblait fondre sous la sueur. Il vit une lumière aux bout du tunnel principal, et emprunta la sortie...

Qui déboucha sur la plus grande salle au trésor qu'aucun être n'ait jamais vu dans toute la Terre du Milieu.

Du sol au plafond, l'immense grotte était parsemée d'or, d'objets précieux et de pierreries en tout genre. Des escaliers semblaient plonger ou s'élever de cet océan doré pour ensuite se perdre dans les entrailles de la montagne. Malgré le manque évident de luminosité, le trésor des Nains brillait de mille feux, comme si on l'avait emporté sous le soleil.

Bilbon, qui avait vécu toute sa vie de choses simples, était estomaqué par la grandeur de cet endroit, comme s'il se trouvait dans un rêve ou une hallucination.

"Regardez-moi tout cet or ! dit-il, les yeux écarquillés. Ça prendra beaucoup plus que 20 poneys pour pouvoir transporter tout ça à l'extérieur ! Bon, ce n'est pas le moment d'être impressionné. Je dois voler quelque chose."

Tout doucement, comme s'il avait peur de déranger le silence solennel de ce lieu, Bilbon avança avec précaution sur les monceaux d'or qui recouvraient le sol sur plusieurs mètres de haut. Son regard fut attiré par une étrange forme entre deux collines dorées, et lorsqu'il se rapprocha de la forme, il se cacha promptement derrière une colonne de marbre.

Devant lui se tenait l'ennemi juré de ses amis Nains, endormi paisiblement parmi toutes les richesses qu'il leur avait dérobé. Son corps gracile, ses ailes immenses et puissantes, teintés d'un rouge écarlate, Smaug le Terrible était impressionnant même lorsqu'il dormait.

C'est donc lui; se dit le Hobbit; Smaug, la Première et Principale des Calamités. Je dois faire attention à ne surtout pas le réveiller.

Bilbon sortit cet étrange anneau magique qu'il avait récupéré et l'enfila à son doigt. Se sachant désormais invisible, il continua sa recherche de butin en toute discrétion, prenant même le risque de s'éloigner des escaliers de l'entrée. Il trouva finalement une coupe dorée perdue au milieu d'étoffes luxueuses et porta son choix sur elle. Le Hobbit empoigna l'objet et voulu repartir, mais sa maladresse ne le quitterait pas facilement.

En ramassant la coupe, il fit tomber une lance qui, par effet domino, fit s'écrouler armures et piles de pièces sur le sol dans un grand fracas. Bilbon pâlit et vit sa crainte se réaliser : le Dragon grogna, ouvrit les yeux et se redressa, désormais parfaitement éveillé.

Reniflant l'air ambiant avec force, Smaug arbora une expression furieuse et dit d'une voix caverneuse :

"Qui ose pénétrer dans ma tanière ?"

Bilbon voulu continuer sa route le plus discrètement possible, allant à petits pas vers l'escalier. Pourtant, Smaug semblait avoir déjà capté son odeur, car il ne cessait ses menaces :

"Je sais que tu es ici... Je sens ton odeur, je sens l'air que tu déplaces, j'entends ta respiration. Mais la question principale rest : où es-tu ? Allons, ne sois pas timide. Avance vers la lumière."

Le monstre se déplaçait légèrement pour trouver son interlocuteur. Interlocuteur qui profita de son invisibilité pour regagner les escaliers. Pourtant, il était étonné de voir à quel point cette voix était si... tentante.

Et pourtant, la malchance semblait refuser de le quitter, car sa jambe frappa la queue du Dragon. Dragon qui fit rapidement le rapprochement entre le choc ressentit contre ses écailles et l'odeur étrangère qu'il sentait depuis tout à l'heure.

"Te voilà enfin"; ricana-t-il.

Avec sa queue, il fit trébucher l'intrus invisible, qui atterrit sur le dos, puis il l'emprisonna sous son immense patte aux griffes acérées.

Le Hobbit était désormais prisonnier et, à moins d'être un Géant de Pierre, il ne pourrait pas se battre avec sa seule invisibilité.

"Il est inutile de résister ! continua le Dragon. Tu ne peux pas m'échapper alors montre-toi ! Pas d'arnaques, pas de mensonges..."

Bilbon était maintenant pris entre Charybde et Scylla : s'il ne se montrait pas, le Dragon allait sûrement le dévorer. S'il se montrait, il se ferait sans doute dévorer mais avait peut-être une chance de survivre. Le Hobbit prit une rapide inspiration et dit d'une voix timide :

"D'accord... relevez simplement votre patte et je me montrerai. Je vous promets que je ne m'enfuirai pas."

Après un temps de réflexion, le Dragon releva sa patte et entoura l'intrus de son appendice caudal en lui ordonnant de se montrer. Bien qu'à contre-coeur, le Hobbit retira son anneau et se révéla à son ennemi.

Le Dragon fut surpris de ce qu'il vit : cette petite créature aux boucles de miel ne ressemblait à rien de ce qu'il avait vu au cours de ses milliers d'années d'existence. Il rapprocha son museau du petit être, sa curiosité attirée par cette étrange odeur.

"Quelle étrange créature; dit-il. Je n'ai encore jamais vu personne comme toi...

-Hum... Eh bien... balbutia le Hobbit.

Le Dragon rapprocha son museau et força Bilbon à détourner le visage en sentant son souffle ardent sur sa joue.

-En effet; dit-il... Cette odeur est toute nouvelle pour moi. Je me demande quel goût tu as..."

Bilbon blêmi, comprenant qu'il n'aurait sans doute plus aucune chance de survivre à cette aventure.

"Vous... balbutia-t-il. Vous allez me manger ?

- ... Peut-être que non, peut-être que oui. Ça dépendra de toi."

Tout à coup, le Dragon fut entouré par d'immenses flammes pourpres et or qui forcèrent le Hobbit à détourner les yeux. Lorsqu'il regarda de nouveau son interlocuteur, Bilbon écarquilla les yeux en voyant que le Dragon avait disparu.

A sa place se trouvait un jeune homme absolument magnifique : il avait la peau pâle, des boucles sombres aux reflets écarlates et aux yeux de feu. Il était pourtant indéniable qu'il s'agissait de la même personne car il avait conservé des traits spécifiques aux Dragons : sur les épaules, les genoux et les joues il avait conservé des écailles rouge-sang; dans ses cheveux trônaient deux immenses cornes rouges; il avait gardé de très longues oreilles rouges; dans son dos se trouvaient encore les ailes même si elles étaient devenues plus petites. Et enfin, la queue continuait de bouger derrière lui. Pour couronner le tout, il était entièrement dénudé.

Bilbon en était impressionné, le Dragon était tellement beau ! Le Hobbit se reprit rapidement et rougit de son manque de pudeur.

"Quelque chose te plaît ? ricana le Dragon, voyant bien où se dirigeait le regard de l'intrus.

-Je suis pas de ce genre ! se justifia-t-il très rapidement.

-En tout cas, pourquoi ne devrais-je pas dévorer quelqu'un qui me vole dans mon territoire ?

-Euh... Si vous voulez, je peux le remettre à sa place-

-Et après quoi ? Tu crois que je te laisserais partir ? Que je ferais comme si de rien n'était ? N'y pense même pas."

Le dragon humanoïde renifla à nouveau le visage du Hobbit et murmura :

"Tu n'es pas venu seul. N'essaye même pas de me mentir. Ton odeur porte des résidus de Nains, y compris ce prince déchu."

Bilbon n'osa pas répliquer, sachant que de toute façon il ne pourrait mentir au monstre. Ce dernier souria de façon machiavélique et repartit en disant :

"Dans ce cas, il semblerait que je vais devoir sortir et les brûler tous jusqu'au dernier."

Cette possibilité de voir ses amis morts par sa faute horrifia Bilbon, qui s'accrocha au bras de Smaug en le suppliant de ne pas commettre cette tuerie. Son interlocuteur ne lui accorda qu'un silence agacé et un regard indifférent avant de se dégager de l'étreinte. Son esprit affolé par la panique ne put produire qu'une seule phrase qui passa la barrière de ses lèvres :

"Vous... Vous n'avez qu'à me garder en otage. En échange de leurs vies."

Là, il réussit à surprendre le Dragon, qui tourna son regard vers l'étrange petite créature. Il dit, d'une voix qui n'essayait même pas d'étouffer sa surprise :

"Tu... deviendrais mon prisonnier... pour les sauver ?"

C'était biens la première fois, à n'en pas douter, que cette terrible créature vit un simple mortel faire preuve d'autant d'abnégation pour autrui.

C'était sans doute l'idée la plus stupide qu'il ait jamais eu de toute cette histoire. Mais cette idiotie pourrait peut-être sauver Thorin et les autres, alors Bilbon ne put revenir sur ses propos :

"Si j'acceptais... vous les laisseriez tous partir ?"

Smaug garda le silence un temps avant de donner sa réponse :

"Je le ferais... Mais si tu choisis d'aller au bout de cette décision, sache ceci : je te garderai dans ces montagnes jusqu'à ce que tu commences à m'ennuyer, puis je me débarrasserai de toi. J'imagine que tu comprends ce que cela veut dire, n'est-ce pas ?"

Cette nouvelle n'enchanta pas Bilbon, qui se doutait bien que c'était la mort qui l'attendait si une telle chose se produisait. Cependant, il n'avait pas droit à l'erreur et ne pouvait purement et simplement pas abandonner les Nains. Alors il préféra se résigner et dit d'une voix qui se voulu ferme :

"Je comprends... et je reste sur ma position.

-Marché conclu; répondit le Dragon avec un sourire diabolique. Je vais leur délivrer le message, dans ce cas."

Il s'éloigna puis s'envola loin de la montagne d'or qui les entourait, savourant sa victoire du moment.

Bilbon tomba à genoux sur le sol, perdant maintenant tout espoir de revoir un jour la lumière du soleil.

Pardonnez-moi, mes amis. Je n'ai pas eu le choix... j'ai fais ça pour vous sauver !


A l'extérieur, la Compagnie attendait le retour de son cambrioleur. La tension était palpable et aucun d'entre eux ne savais s'il fallait se rendre dans les grottes ou bien attendre patiemment le retour du Hobbit. Thorin Ecu-de-Chêne, qui avait attendu ce jour pendant des années entières, était le plus inquiet d'entre tous. Il voulait récupérer l'Arkenstone et son royaume le plus rapidement possible, mais en même temps il ne cessait de se faire du soucis pour le Semi-Homme, qu'il avait apprit à voir comme un membre à part entière de sa troupe au cours de leur aventure.

Bilbon... J'espère que vous allez bien...

Soudainement, une immense bourrasque s'éleva, faisant sortir chacun des Nains de leur torpeur. Les vents étaient naturellement forts en haute montagne, mais celui-ci avait largement dépassé tout ce à quoi la troupe était habitué, faisant presque s'envoler les Nains (pourtant forts en chair) et déraciner les arbres. Puis en moins de temps qu'il n'en fallait pour le dire, ils virent descendre dans leur direction un être à l'apparence mi-humaine mi-dragonnesque.

Au moment où celui-ci se posa devant eux, Thorin et Balin surent à qui ils avaient affaire : Smaug, le Dragon responsable de la déchéance de leur royaume et de la lignée de Durin. Il semblait au futur roi d'Erebor qu'il n'avait encore jamais éprouvé une si grande haine, excepté peut-être le jour de sa seconde confrontation avec Azog le Profanateur.

Le Dragon à l'apparence d'Homme se redressa devant eux, comme tentant de les éclabousser de sa splendeur. Pourtant; les seules questions qui vinrent à Fili, Kili et Bofur furent, dans cet ordre :

"C'est vraiment le Dragon ?

-Pourquoi il ressemble à ça ?

-Pourquoi ne porte-t-il pas de vêtements ?"

Le Dragon garda ses distances, et ricana en disant :

"Il était certain que vous, Nains, seriez ici. Peu importe. J'ai un message pour le prince banni."

Thorin n'aimait pas la teneur de ces propos, qui n'auguraient rien de positif pour lui ou ses compagnons. Cependant, il s'avança vers le Dragon et lui demanda d'une voix ferme et dure :

"Qu'est-ce que tu veux ? Où est le Semi-Homme ?

-Un Semi-Homme ? ricana le monstre. C'est donc ce qu'il est...

-Que lui as-tu fait !

-Arrête un peu de te plaindre. Il va bien... pour le moment. Nous avons fait un marché, tous les deux. En échange de vos vies, il a accepté de devenir mon otage. Donc je vous laisse cette unique opportunité de quitter cet endroit et de ne jamais y revenir. Et peut-être vous le rendrai-je en un seul morceau.

-Espèce de démon !

-Je préfère le terme "dragon", si ça ne te dérange pas. Donc... quelle est votre réponse ?"

Ce n'était pas comme si leurs possibilités étaient très élargies. Et pourtant, s'il avait l'appui de leurs maigres alliés à Lacville, il pourrait sûrement mettre un plan au point. Ce fut donc la gorge serrée par cette décision amère qu'il annonça à ses camarades :

"Très bien... nous partons.

-Mais enfin, Thorin ! voulu protester Balin.

-Nous n'avons pas le choix."

Et le sage Nain vit dans le regard de son prince que celui-ci avait une idée en tête. Il acquiesça et réitéra l'ordre de leur chef.

"Mais... répliqua Kili. Et pour le Hobbit ?

-Comme l'a dit Thorin, nous n'avons pas le choix; appuya Bofur, qui avait lui aussi compris où voulait en venir le jeune prince.

-Nous ne pouvons pas simplement- tenta de protester Fili, avant de se faire interrompre par son oncle et de finalement accepter cet ordre.

-Quel choix judicieux; ricana Smaug en leur tournant le dos. Ne vous en faites pas, je m'assurerai de prendre un grand soin du petit Habit."

Avait-il volontairement mal prononcé le mot "Hobbit" ou non ? Nul ne le sait, car il s'envola très vite, sachant parfaitement qu'il avait attisé la haine du prince banni envers lui et s'enorgueillissant de cette situation. Thorin regarda le démon quitter leur champ de vision, le regard plus déterminé que jamais.

Bilbon, tenez bon... Nous allons vous sauver... Je vous en fait le serment...


Pendant ce temps, à l'intérieur de la grotte au trésor, Bilbon était assis parmi cette immensité dorée à s'inquiéter du sort de ses amis. Il avait presque envie que son "hôte" revienne pour lui dire ce qu'il avait fait à ses compagnons.

Et il regretta amèrement ses pensées lorsqu'il vit le Dragon revenir auprès de lui, le sourire aux lèvres.

"Ce problème est désormais réglé; dit le monstre.

-Vous... vous n'avez pas... balbutia le Semi-Homme en craignant le pire.

-Pas la peine de paniquer. Ils sont tous partis en un seul morceau. Tous les 13."

Merci Seigneur; soupira le Hobbit, ne voyant pas le sourire soudainement carnassier de son interlocuteur.

Tout à coup, la queue du Dragon s'enroula autour de sa taille et malgré ses protestations, il le rapprocha de son visage, le regard affamé.

"Par ailleurs; dit-il; leur sort est bien le dernier de tes soucis."

Malgré le fait que le Hobbit gigotait comme un fou pour se libérer, Smaug empoigna sa mâchoire et caressa ses lèvres de sa langue. Au moment où Bilbon prit une rapide inspiration, le Dragon enfourna sa langue dans sa bouche.

Choqué par ce qui lui arrivait, le Semi-Homme appuya ses mains contre le torse du Dragons mais rien n'y fit, ses maigres bras ne l'aideraient pas dans cette bataille.

Au bout de quelques minutes, le Dragon laissa ses lèvres pour l'allonger brutalement sur le sol. Le Hobbit avait écarquillé les yeux sous la panique.

"Que... que faites-vous ? dit-il, la voix tremblante.

-Tu as voulu me voler quelque chose de mon trésor; dit-il en débouttonnant doucement la chemise du Hobbit, le sourire aux lèvres. Alors je vais devoir te voler quelque chose à ton tour...

En ouvrant la chemise, il conclua :

-Et j'ai choisis de te voler ton innocence. Maintenant, reste tranquille."

Inutile de dire que Bilbon était définitivement paniqué par cette annonce. Mais comment diable le Dragon avait-il pu savoir qu'il était...

Non, il n'avait pas le temps de se poser cette question. Pas alors qu'il sentait la langue et le souffle chaud du Dragon sur son cou.

Sur le point de pleurer, il cria doucement pour tenter de stopper Smaug dans son entreprise, mais rien n'y fit.

"Les voleurs doivent être punis; avait-il dit. Tu devrais être content que je ne te brûle pas vivant avec mon souffle."

Tout à coup, Smaug ouvrit la bouche et planta profondément ses dents dans la chair du cou de Bilbon, lui arrachant un cri de douleur. Smaug le mordit jusqu'au sang, goûtant avec délice le liquide vital du Semi-Homme. Il redressa la tête pour continuer son entreprise lorsqu'il tomba sur une vision des plus incongrues : son petit prisonnier tout tremblant, les larmes lui coulant à flot sur les joues et le visage rouge de honte et de gêne.

"Pitié... dit-il d'une toute petite voix. Pitié, stop... J... J'aime encore mieux mourir que de faire ça contre ma volonté !"

En disant ceci, il avait explosé en larmes, encore plus terrorisé par cette situation que par tout ce qu'il avait vécu jusqu'ici.

Smaug en était surpris, n'ayant jamais eu l'occasion de regarder un être verser de véritable larmes.

Quel était donc cet étrange sentiment qui sembla serrer sa poitrine sans raison ?

Le Dragon relâcha la poigne qu'il avait jusqu'ici maintenue sur son vis-à-vis et tenta de le rassurer en lui caressant les cheveux et lui embrassant doucement le front.

Bilbon ne cacha pas sa surprise devant la soudaine tendresse de la créature. Cette expression fut si mignonne que Smaug en rougit et détourna le regard en disant :

"Je... J'imagine que je peux te laisser tranquille pour le moment. Tu devrais te reposer. Cependant, si jamais tu essayais de t'échapper d'ici, je te jure que je m'occuperai de toi et peu m'importent toutes tes supplications pour que j'arrête. C'est compris ?"

Bilbon hocha frénétiquement la tête et Smaug quitta les lieux, laissant le petit être tremblant seul. Ce dernier se recroquevilla sur le tapis doré et laissa libre cour à ses sanglots.

C'était définitivement l'idée la plus idiote qu'il n'ait jamais eu de toute son existence, et il ne pouvait plus rien faire pour sortir de cet Enfer. Son unique et maigre consolation fut qu'il avait permis à ses amis d'être en sécurité.

Il pleura jusqu'à épuiser toutes ses forces, sans avoir conscience qu'il était entendu par son hôte involontaire. Ce dernier ne cessait de se poser des questions...

Il est à moi, maintenant. Je peux faire ce que je veux de lui. Alors... d'où vient cette espèce de culpabilité ?

A suivre...


Voili-voilu pour le chapitre 1 ! J'espère que ça vous aura plu ! J'essayerai de poster à un rythme d'un chapitre tous les deux jours alors apprêtez-vous à voir le prochain chapitre... pour Noël ! Bande de petits veinards ;-)

Je rappelle que rien ne m'appartient à part la traduction. Les personnages appartiennent à JJR Tolkien et à Peter Jackson et l'histoire ainsi que les OC appartiennent à Atsyrc.

A jeudi, les gens !