La chaîne qui ne pouvait m'éloigner de lui tira une troisième fois.

« -Ryuzaki, que veux-tu ? Demanda light quelque peu énervé par l'attitude de son voisin.

-Oh, je t'ai dérangé. J'en suis désolé light-kun. »

Je levais les yeux au ciel, signe que je ne croyais pas un mot de ce « désolé » lancé alors qu'il mangeait son fraisier à peine entamé. Je fis un rapide mouvement pour attraper le fraisier, évitai in extremis le coup de pied qui m'avait été lancé presque immédiatement. Je retombais dans mon fauteuil et, comme je n'avais pas de cuillère, attrapais la crème qui débordait du gâteau pour le mettre dans ma bouche. Cependant, je n'en eût pas le temps car une chaleur inattendue et humide vînt sucer le doigt en question et la crème avant même d'avoir eu le temps de le goûter. Je regardais alors les yeux de ce L prêt à tout pour manger le fraisier. Il s'installa de part et d'autre de mes jambes et voulut attraper le gâteau. Comprenant que les recherches étaient terminées et qu'il était maintenant tant de jouer, je me rapprochais de l'oreille de Ryuzaki, me redressant un peu et posant mes mains sur chacune de ses hanches.

« -Jusqu'où es-tu prêt à jouer, L ?

-Dis-moi plutôt jusqu'où toi tu pourrais aller... »

Je commençais à avoir des doutes quant à la phrase de L. Parlait-il encore du gâteau ou d'autre chose de moins conventionnelle ? Et moi, qu'avais-je dit à l'instant ? Pourtant, un sourire se forma sur nos deux visages et rien ne semblait pouvoir les effacer.

L savait comment m'attaquer et je savais comment garder mon contrôle sur L. Mais aucun de nous deux ne semblait savoir ce que l'autre pouvait et surtout voulait faire. C'est pour cela que, lorsque L s'approcha de mon cou pour l'embrasser, j'écarquillai les yeux. L continua ses tendres baisers qu'il appliquait sur tout mon cou, arrivant parfois sur mon visage, frôlant mes lèvres plusieurs fois., il continua jusqu'à ce qu'un gémissement de plaisir sorte de ma part. Ce dernier que je n'avais pu contenir me fit rougir de honte. Tout cela n'était que des baisers pour gagner un jeu. Mais quel jeu ?

L comprit que j'étais en train de me reprendre, il me força à tomber par terre et L reprit la même position. Personne ne devait revenir avant 3 heures. Le gâteau, laisser à l'abandon sur le bureau en face du fauteuil n'avaient plus rien à voir dans le jeu. Alors que L voulait parler pour annoncer sa victoire et repartir manger, je lui sautais au cou pour l'embrasser et renversais de ce fait la situation.

Je savais que je ne devais faire preuve d'aucune pitié envers mon ennemi, qu'importe jusqu'où je devais aller pour cela et jusqu'où tout cela pouvait nous mener tous les deux.

Ryuzaki tenta de me repousser en posant une main sur mon torse, mais il n'avait pas assez de force pour réussir et ainsi pour arrêter mes mains qui se baladaient sous le t-shirt. Il tenta de bloquer mes mains et attrapant mes poignets et eut cette foi assez de force pour ralentir mes mouvements. Pour que L arrête de se débattre, je savais parfaitement ce que je devais faire pour l'immobiliser, mais en avais-je vraiment le courage ? Le rassemblant, je plaquais tout de même ma main sur son entrejambe, mais le jean empêchait l'effet que je voulais provoquer.

« -Que veux-tu faire là, light-kun ? »

Mon regard croisa celui de L et tout mon courage que j'avais dû réunir pour poser mes mains sur les différents endroits du corps de Ryuzaki s'envola lorsque le claquement d'une porte non loin d'eux résonna dans la pièce.

Je voulais me relever, mais les mains de L agrippèrent le haut de ma chemise blanche ce qui m'arrêta dans mon élan. Voulant savoir si j'allais l'arrêter également lorsqu'il entoura mon bassin de ses jambes alors que je me tenais à quatre pattes au-dessus de lui.

« -Tu ne veux pas continuer, mon chéri ? »

Le mot « chéri » me traversa accompagné d'un frisson dans tout mon corps et celui-ci resta bloqué en un point, un très désagréable point que personne ne devait voir.

Le bruit des pas se rapprocha. C'était le cliquetis de talon, donc Misa qui était de retour. Elle ne devait pas revenir avant demain, que voulait-elle ?

Je regardais une dernière fois le visage de mon rival, des yeux de défis et un léger sourire en coin. Il savait que je ne continuerais rien, j'étais en train de perdre, il continuait d'avoir le dessus quoi que je fasse. Je déplaçais alors les mains de sorte à ce qu'elle entoure son visage, lui était toujours dans la même position. Les battements de nos cœurs se faisaient de plus en plus entendre. Je supposais que c'était à cause de quelqu'un qui pouvait nous surprendre. Cependant, je ne voulais en aucun perdre et je capturais ses lèvres dans un dernier élan d'adrénaline. Surprit, il relâcha tous ses membres. Je me levais rapidement, attrapant au passage son bras pour l'aider à se relever. Totalement debout, L faisait ma taille et nos yeux étaient à la même hauteur. Instinctivement, nos deux visages se rapprochèrent, dans l'idée que nos lèvres se complètent, mon corps ne m'obéissait plus.

Spontanément, je levais mes mains, l'une pour caresser sa joue, l'autre pour la poser sur l'une de ses hanches. Lui tendit ses mains et les passa pour encercler ma nuque.

La chaleur qu'il me transmis par ce baiser était intense et me fit frissonner de part et d'autre de mon corps. Il contamina tout mon corps comme du poison qui nous fait mourir sur place. Rien ne devait se terminer, rien ne devait être interrompu. Je me déplaçais lentement tandis que Ryuzaki me suivait tout en comprenant ce que je voulais faire. Nous appuyèrent ensemble sur le bouton de verrouillage automatique des portes pour que personne ne puisse rentrer, tout en cessant un court instant notre délicieux échange. Nos regards se croisèrent, remplis de passion, tandis que nos doigts s'entremêlaient. L me repoussa en arrière jusqu'à ce que je puisse m'asseoir sur le fauteuil sur lequel j'étais assis avant notre petit jeu. Il posa son genou près de mon entrejambe. Relâchant mes mains, je m'écorçais à déboutonner son pantalon, observant rapidement qu'une bosse s'était formée.

Un toussotement se fit entendre au fond de la pièce. Tous les deux stoppions ce que nous faisions pour découvrir que Watari se tenait debout, un porte-document à la main.

-Je ne voulais pas vous déranger, dit-il quelque peu gêné. Mais nous avons du travail, les meurtres semblent s'être précisés.

Embarrassé, Ryuzaki reboutonna maladroitement son pantalon et s'écarta de moi pour revenir à son fauteuil. J'attrapais le gâteau qui était en face de moi. Watari qui s'était avancée me tendit une cuillère et sortit un autre fraisier d'une boîte dans son autre main que je n'avais pas vue.

« -Watari, je suis désolé que tu aies vu cela. Mais je tiens à te rassurer, tout cela n'était qu'un jeu sans réalité pour obtenir un simple gâteau que m'avait volé light. Rien de tel ne se reproduira. »

Seulement ce dernier ne semblait pas convaincu de ces paroles et je pensais exactement la même chose. Le jeu ne semblait pas résider seulement dans la quête d'un défi, mais de connaître les limites de l'autre.