DISCLAIMER : Tous les personnages et l'univers de Harry Potter appartiennent à JK Rowling.

Rating : M+ 18

Genre : romance / slash / Yaoi


25 décembre

Harry fut réveillé par la lumière du jour qui filtrait au travers des tentures. Il était allongé sur le ventre, Draco tout contre lui, un bras possessif enroulé autour de sa taille, leurs jambes étroitement emmêlées.

- Ne songe même pas à bouger Potter, dit le blond alors qu'Harry tentait de se soustraire à cette étreinte.

- Je sais qu'après cette nuit, tu me prends pour un dieu Malefoy mais je suis seulement un être humain … qui a des besoins naturels à assouvir le matin …

- Tu es d'un romantisme consommé … répondit Draco en consentant à s'écarter.

Avant de se lever, Harry posa un tendre baiser sur les lèvres de son amant.

- Ce que je vais dire est très très mauvais pour ton ego déjà surdimensionné mais … tu as été incroyable Draco… Je n'avais jamais connu ça avec personne…

- Evite de me parler de tes anciens amants de grand matin Potter… Evite de m'en parler tout court d'ailleurs, ça me donne des envies de meurtre. Ceci dit, merci d'avoir remarqué combien je suis exceptionnel, dit le blond en souriant avec suffisance et en s'étirant comme un chat, dévoilant par la même occasion une partie de son anatomie jusque là recouverte d'un drap.

Une lueur gourmande passa dans les yeux de Harry qui n'échappa nullement à Draco. Il se redressa sur un coude et dit avec nonchalance :

- Tu n'en as pas encore eu assez ?

- Jamais … je … n'en … aurai … assez … dit Harry en ponctuant chaque mot d'un baiser, dans le cou, sur le torse, le ventre.

Il s'arrêta néanmoins pour se lever, au grand désappointement de Draco.

- Hé !

- Désolé Malefoy … La nature est plus forte que toi !

Sur ces mots, il se dirigea vers la salle de bain.

Il n'eut cependant pas le temps d'y entrer que Draco était derrière lui, se disant qu'il était temps de montrer à Potter qui était vraiment le plus fort.

Dix minutes plus tard, le blond laissait un Harry pantelant, déboussolé et les yeux fous, se remettre tant bien que mal d'un orgasme hallucinant.

- J'avais tort, haleta-t-il … tu es le plus fort.

- On est d'accord, Potter.

Et il quitta la chambre.

O°O°O°O°O°O°O

Dans la salle à manger, le buffet du petit-déjeuner était gargantuesque.

Ron terminait sa deuxième assiette d'œufs brouillés et allait attaquer les muffins aux myrtilles et les pancakes sous l'œil consterné d'Hermione quand Draco entra.

- Et bien, j'arrive à temps ! Encore dix minutes et Weasley ne nous aurait rien laissé !

- Hé ! chavais ka arrifer chlu tôt, protesta le roux, la bouche pleine d'un improbable mélange d'œufs brouillés et de myrtilles.

- Merci de ne pas me faire profiter du contenu de la caverne qui se sert de bouche Weasley, commenta Draco, un peu dégoûté.

- Où est Harry ? questionna Blaise.

- La dernière fois que j'ai vu, il était dans ma salle de bain où il essayait de se remettre de la meilleure pipe de sa vie, énonça le blond calmement.

Ron s'étouffa dans ses œufs aux myrtilles tandis qu'Hermione placardait ses mains sur les oreilles de sa fille.

- Draco ! Bon sang ! Il y a des enfants ici ! s'insurgea-t-elle en le fusillant du regard.

- Oncle Harry fume la pipe ? demanda Rose. C'est pas bon ! Je vais lui dire d'arrêter ! ça met des saletés dans les poumons ! Hein Maman ?

- Oui ma puce, … allez, finis tes pancakes.

C'est le moment qu'Harry choisit pour entrer à son tour.

- Oncle Harry ! Tu dois arrêter la pipe ! clama Rose avec un grand sérieux.

- Quoi ? répondit le brun en rougissant jusqu'à la racine des cheveux.

- Draco a dit que …

- Ça suffit Rose, la tança Hermione. Va au salon avec Alice. Nous allons arriver pour ouvrir les cadeaux !

- Oui ! Oui ! Les cadeaux ! pépia la petite fille en se levant de table, Alice à sa suite.

Harry regardait alternativement Hermione qui ne cachait pas sa désapprobation, Ron, toujours aussi rouge, Blaise qui se retenait de rire tant bien que mal et Draco, élégamment installé à table qui buvait son thé à petites gorgées comme si de rien n'était.

- Heu … j'ai loupé quelque chose ? demanda-t-il

- Harry, dit Hermione courroucée, on est très content que Draco et toi ayez une vie sexuelle passionnante et trépidante mais honnêtement, on se passe des détails !

Là-dessus, elle quitta la pièce à grandes enjambées.

- Draco ?! demanda Harry. Qu'as-tu été raconter ?

- Rien de particulier … Ce n'est pas de ma faute si elle est insatisfaite.

- Hé ! s'insurgea Ron.

- Ok ! Ça suffit tous les deux ! coupa Blaise. Noël. Paix. Partage. Amour. Allons ouvrir les cadeaux !

Dans le salon, Alice et Rose trépignaient d'impatience.

On procéda à la distribution et quand tous les cadeaux furent répartis, chacun avait devant lui un joli petit monticule de paquets bariolés.

Harry reçut entre autres une nouvelle paire de gants de quidditch, un livre sur les plus grands joueurs de quidditch du monde, une écharpe en cachemire, un pull, une immense boîte de chocogrenouilles et un abonnement au magazine « Le Vif d'Or ».

Le dernier paquet lui fut offert par Draco. Il était rectangulaire et de la taille d'une boîte à chaussures.

- C'est … Ce sont des choses que j'ai retrouvées au Manoir Malefoy dans les affaires de ma mère. Je me suis dit que tu aimerais les avoir… En souvenir… dit le blond avec une certaine gaucherie dont il n'était pas coutumier.

Harry défit l'emballage qui révéla un coffret en bois sculpté. Il reconnut dessus les armoiries de la famille Black.

Il souleva le couvercle qui dissimulait plusieurs objets hétéroclites.

Il prit tout d'abord des photographies sorcières qui montraient un groupe de trois personnes, jeunes et souriantes. La gorge de Harry se serra quand il reconnut Sirius, Remus et son père, âgés de 16 ou 17 ans.

Une autre photo montrait Sirius et James, bras dessus bras dessous, dans un jardin qu'Harry ne reconnaissait pas.

La dernière semblait être une photo d'anniversaire. Dessus, figuraient toujours Sirius et James mais également deux autres personnes plus âgées. D'après leurs visages, Harry comprit qu'il s'agissait des parents de James. Il ne put empêcher ses larmes de couler et ses mains de trembler tandis qu'il tenait la seule et unique photo qu'il aurait jamais de ses grands-parents paternels.

Dans la boîte se trouvait également d'anciens tickets pour un match de quidditch, un vieux vif d'or qui remuait à peine et une boîte en velours bleu. Celle-ci contenait une chevalière en or avec un « S » ouvragé gravé dessus.

- C'était celle de ton parrain. Tous les garçons en reçoive une dans la famille Black précisa Draco en faisant tourner la sienne autour de son doigt. Je ne sais pas comment ces objets se sont retrouvés chez moi mais il est clair qu'il s'agit d'une boîte à souvenirs ayant appartenu à Sirius.

Harry n'avait toujours pas dit un mot. Sa gorge était nouée par l'émotion. La seule chose qu'il fut capable de faire était de serrer Draco dans ses bras.

- Merci … souffla-t-il. Merci…

- De rien… répondit le blond, lui-même gagné par l'émotion.

Le brun referma religieusement la boîte et quand il eut repris ses esprits, il tendit son propre présent à Draco.

Celui-ci en fut étonné.

- Je croyais que tu ne savais pas que je venais …

- En effet… mais j'ai eu le temps de trouver quelque chose quand même.

Draco défit l'emballage et resta un instant interdit devant le portrait de lui qu'il tenait en main.

- Wahou… Draco, dit Pansy. Tu es magnifique sur cette photo… D'où vient-elle ? demanda-elle à Harry.

- C'est une des photos que Blaise a prises hier matin, expliqua Harry. Elle te plait ? questionna Harry en regardant le blond.

- Elle est … oui, elle me plaît beaucoup. Merci.

Draco semblait indiscutablement ému et comme toujours dans ces cas-là, il se fermait. Harry n'insista pas.

Le reste de la matinée fut consacré à la confection de bonhommes de neige puis à une grande bataille de boules de neige.

Les adultes s'amusaient autant que les enfants. Une vraie zone de guerre avait pris place sur la pelouse de Pembroke Manor opposant les gryffondors aux serpentards. Ces derniers étaient moins nombreux mais plus retors et la Maison Vert et Argent l'emporta après que Draco ait ensorcelé les boules pour qu'elles poursuivent leur cible à l'image d'un missile à tête chercheuse.

Beau joueur, Harry s'approcha de son amant pour le féliciter en l'embrassant langoureusement. Draco ne résista pas à cette étreinte chaleureuse et baissa sa garde. Harry en profita pour fourrer dans le pantalon du blond la bonne quantité de neige qu'il tenait dans sa main gantée, provoquant un glapissement indigné de la part de Draco.

- TU VAS ME LE PAYER POTTER ! rugit-il tandis qu'Harry et tous les autres s'écroulaient de rire.

Draco se drapa dans toute la dignité malfoyenne qui lui restait et retourna au Manoir pour se changer.

O°O°O°O°O°O°O

A 13h30, Draco refit son apparition, dûment habillé pour le repas d'un pantalon gris anthracite et d'une chemise gris perle très clair. Encore une fois, la simplicité de la tenue semblait décupler le charme du beau blond. Harry avait choisit quant à lui un pantalon noir et une chemise en soie bleu roi.

L'apéritif était servi au salon et se composait de mulled wine, un vin chaud épicé à base d'orange, de clous de girofle, de sucre, de cannelle allongé de cognac, servis avec des Devils on horseback, des dattes et des prunes fourrées au chutney de mangue et enrobées de tranches de bacon, ainsi que des Pigs in blankets, de petites saucisses de porc entourées de pâte feuilletée.

Les convives furent ensuite priés de gagner la salle à manger où ils prirent place à table suivant le plan établi par Blaise. Selon la coutume, les couples avaient été séparés de sorte qu'Harry était assis en face de Draco.

Ils entamèrent le repas par la soupe d'huîtres.

Ron examina le contenu de son assiette avec appréhension. Il articula silencieusement à destination d'Hermione un « j'aime pas les huîtres » mais un coup d'œil de sa femme le dissuada de faire le moindre autre commentaire.

Harry n'en menait pas large non plus. Mais à part lui et Ron, tout le monde semblait boire le breuvage avec délectation.

Après s'être mutuellement encouragés, Harry et Ron firent bonne figure et portèrent timidement le potage à leurs lèvres.

Le brun remarqua alors que Draco le regardait avec un sourire en coin. Il n'en fallut pas plus pour qu'Harry s'enhardisse et avale une bonne cuillérée de son potage.

Ceci dit, il dut bien reconnaître que le goût n'était pas si mauvais que ça et qu'en tout cas, il n'avait rien à voir avec les huîtres crues. Cela ne semblait pas être l'avis de Ron qui avait tourné au vert.

Après la soupe d'huîtres, l'autre grand traditionnel des repas de Noël anglais était le saumon d'Ecosse servi avec du pain de mie au citron.

Ce plat là semblait convenir davantage à Ron qui avait repris des couleurs et s'était servi généreusement.

Vint alors le classique des classiques, la super star de tout repas de Noël anglais digne de ce nom : la dinde rôtie.

Draco et Harry ne purent s'empêcher d'échanger un regard lourd de signification quand la volaille prit place sur la table.

Comment une dinde peut changer votre vie, se dit le brun …

- Elle est magnifique, s'extasia Blaise. Et fourrée avec amour d'une farce dont vous me direz des nouvelles.

A l'aide d'un couteau d'une dimension appréciable, le maître de maison entreprit de découper la bête. Il fit cela avec une dextérité qui en laissa plus d'un pantois.

- Merlin, Blaise ! dit Neville. Rappelle-moi de ne jamais te contrarier quand tu as un couteau en main …

- Comme tu me vois là, je réalise un fantasme Londubat ! J'imagine que c'est Dolores Ombrage … et je t'assure que c'est absolument libérateur…

- Ben grâce à toi, Ombrage aura au moins été fourrée une fois dans sa vie … dit Seamus.

- Je croyais qu'elle se tapait Fudge dit Dean Thomas.

- Tu crois ? demanda Théo.

- Malefoy, toi qui étais dans sa brigade inquisitoriale, tu dois le savoir, dit perfidement Harry. Elle se tapait Fudge ou pas ?

- Ça, c'est bas Potter, même pour toi, répondit Draco avec le regard mauvais… Non, elle ne se tapait pas Fudge…

Il fit une pause avant d'ajouter :

- Elle se tapait Rusard.

- Super ! râla Ron. J'ai l'appétit coupé !

Tout le monde rit de la mine complètement déconfite du rouquin.

- Bon, je fais le service ! Qui veut une cuisse de Dolores ?

- Le croupion, c'est pour Weasley ! dit Draco, déclenchant la fureur de Ron en même temps qu'une nouvelle vague de rire.

Chacun se servit également de marrons, de pommes de terre, de carottes, de panais, de choux de Bruxelles, de compote d'airelles et d'une sauce gravy faite à base du jus de volaille.

Et contre toute attente, Dolores s'avéra absolument délicieuse …

L'ambiance à table était excellente et très détendue, entre autre grâce au délicieux vin de Bourgogne que Blaise servait à profusion.

Harry se sentait légèrement grisé quand il croisa le regard un rien lubrique de son vis-à-vis de table.

Malefoy arborait son sourire en coin qui ne présageait rien de bon.

Et de fait. Harry s'empourpra quand il sentit le pied déchaussé de Draco remonter le long de son mollet, l'intérieur de sa cuisse, pour venir ensuite se frotter contre son entre-jambe.

Durant toute la manœuvre, le blond était resté nonchalamment appuyé contre sa chaise et Harry le maudit lui et ses longues jambes.

Malgré cela, le brun ne put s'empêcher de mouvoir son bassin, faisant en sorte d'aller davantage à la rencontre de ce pied impudique.

Et plus Harry rougissait, plus Draco accentuait la pression.

Par Merlin, comment ce démon pouvait-il faire quelque chose d'aussi hallucinant rien qu'avec son pied ?

Bientôt, Harry n'eut d'autre choix que de planter son poing devant sa bouche pour ne pas gémir devant toute la tablée.

Il allait atteindre le point de non retour quand une voix demanda :

- Ça va Harry ? Tu as l'air bizarre…

C'était Hermione. Aussitôt le pied démoniaque disparut, laissant Harry plus frustré que jamais.

- C'est vrai Potter, rajouta Draco. Que se passe-t-il ? On dirait que tu vas … exploser.

- Tout va bien… j'ai … j'ai bu un peu trop de vin je crois, répondit le brun en fusillant Malefoy d'un regard qui disait : « tu ne perds rien pour attendre ».

Draco ne semblait pas s'en émouvoir outre mesure si on se fiait au sourire extrêmement satisfait qu'il arborait à l'instant. Silencieusement, il articula :

- On est quittes, Potter.

Harry aurait dû se douter que le coup de la boule de neige dans le pantalon ne resterait pas impuni.

Sur ces entre faits, la table avait été entièrement débarrassée et les couverts du repas remplacés par des couverts à dessert.

Les elfes apportèrent alors le cortège des desserts de Noël traditionnels : des tartelettes aux fruits confits, des trifles, un pear pie à l'orange, du riz au lait et des dizaines de sortes de biscuits.

C'était aussi l'autre moment culminant du repas de Noël : l'arrivée du Christmas Pudding que Mrs Patmore apporta en personne.

Le Pudding était énorme et trônait sur un immense plat en argent qu'elle déposa au centre de la table.

Il avait généreusement macéré dans le rhum de sorte qu'il s'enflamma dans un grand ROUF quand Mrs Patmore approcha l'allumette.

Des « aaah » et des « oooh » admiratifs retentirent aux quatre coins de la table.

A tout seigneur, tout honneur, Blaise fut chargé de le découper.

En quelques minutes, les assiettes circulèrent, garnies de belles parts encore entourées de flammes rouges et bleues.

- Que tout le monde fasse un vœu avant que les flammes ne s'éteignent ! recommanda le métis en se rasseyant à sa place.

Harry s'exécuta en se disant que si ce vœu là se réalisait comme le précédent, il serait le plus chanceux des hommes.

Un coup d'œil à son amant lui fit dire qu'ils partageaient le même sentiment.

Chaque famille anglaise avait sa recette de Christmas Pudding, avec son mélange secret d'épices, et Mrs Patmore ne dérogeait pas à la règle. Mais la base restait la même : du lait, de la cassonade, des œufs, de l'eau de vie, un mélange de raisins secs, de la mie de pain, de la farine et des amandes en poudre.

- Pour ceux qui ne connaissent pas la tradition, dit Blaise, sachez que cinq objets miniatures sont cachés dans le pudding : un cochon pour le gourmand, un dé à coudre qui signifie qu'on restera vieille fille ou vieux garçon, un gallion synonyme de fortune, un bouton pour celui ou celle qui sera célibataire l'année à venir et une bague pour celui ou celle qui se mariera dans l'année.

Tout le monde commença à déguster sa part de pudding, désireux de découvrir si un des objets s'y cachait.

- Oh ben ça alors ! J'ai le cochon, dit Ron, un peu dépité.

- Pourquoi je ne suis pas étonnée ? soupira Hermione, en levant les yeux au ciel.

Des protestations d'envie s'élevèrent lorsque Théo brandit le gallion qu'il venait de trouver et presque tout le monde trouva étrange que Ginny ait récolté le bouton.

La surprise vint de Grégory qui faillit s'étouffer avec la petite bague qui se trouvait bien cachée dans sa part.

- Ça alors ! s'exclama Pansy. C'est Greg qui a la bague ! Tu vas te marier dans l'année !

Grégory regardait l'anneau avec un mélange de stupeur, de crainte et de joie. Manifestement, il n'avait pas encore trouvé la future Madame Goyle mais cette petite trouvaille lui donnait espoir.

Harry était content pour Greg même si secrètement, il aurait espéré que ce soit lui ou Draco qui récolte la bague.

Il en était là de ses pensées quand il mordit sur quelque chose de dur.

Rapidement, il fit le compte des objets déjà découverts et comprit avec consternation qu'il n'en restait plus qu'un et qu'il devait être dans sa bouche en ce moment.

De manière déraisonnée, cette perspective le rendit très malheureux.

Faisant mine de s'essuyer la bouche, il récolta dans sa serviette le minuscule dé à coudre qu'il fit prestement disparaître dans la poche de son pantalon.

Il ne savait pas très bien pourquoi, il n'avait pas du tout envie que cela se sache.

Comme chacun était arrivé au bout de sa part, Blaise s'étonna :

- Tiens ? Personne n'a eu le dé ?

Harry fit comme si de rien n'était.

- Hmhm … curieux, dit Blaise. Peut-être que Mrs Patmore a oublié de le mettre.

- Ou peut-être que quelqu'un l'a avalé, suggéra Luna.

Le mystère du dé à coudre n'était pas près d'être résolu.

Le repas se termina avec un verre de brandy plus que bienvenu.

- Merci pour ce repas Blaise, dit Théo.

- Ouais… Merci vieux, c'était vraiment extra, renchérit Ron.

- Tu remets ça l'année prochaine ? demanda Seamus.

- Avec plaisir … sauf si Draco nous invite à fêter Noël à Canberra …

- Quoi ? fit Pansy

Draco semblait embarrassé et Harry sentit une douleur lui tordre le ventre.

- Tu es nommé ? demanda Dean. Mais je croyais que…

- Draco est un cachottier ou un grand modeste, dit Blaise… mais je pencherais plutôt pour la première solution.

- Oui … le Ministre m'offre le poste d'ambassadeur à Canberra, en Australie, répondit le blond avec un regard mauvais pour le métis.

- Félicitations ! C'est formidable ! Depuis le temps que tu l'attendais ! s'exclama Grégory.

- Oui, on est vraiment content pour toi ! dit Théo.

- C'est moi ou ça n'a pas l'air de te faire plaisir ? demanda Seamus.

Draco soupira.

- Je dois encore réfléchir, dit-il.

- Réfléchir à quoi ? dit Pansy. C'est ton rêve Draco ! Tu es fait pour ça ! Qu'est-ce qui te retient ?

Au moment où elle disait cela, son regard se posa sur Harry.

- Ah oui. Je comprends mais …

- Ne t'inquiète pas Pansy, répondit Harry. Je lui ai dit la même chose.

- Ah tu vois ! reprit-elle. Même Potter le dit ! Qu'est-ce que tu attends pour accepter ?

- Ce n'est pas si simple Pansy, dit Draco sur un ton sec.

Sur ces mots, il se leva et quitta la pièce à grandes enjambées.

- Laissez, j'y vais, dit Blaise.

O°O°O°O°O°O°O

Cela faisait une demi-heure que Draco était parti et Harry s'inquiétait de ne pas le voir revenir.

Il décida de partir à se recherche.

En traversant le hall, Harry entendit des voix provenant de la salle de billard.

- Que vas-tu faire ? demanda Blaise.

- Je ne sais pas … répondit la voix de Draco.

- Tu dois donner ta réponse au Ministre demain non ?

Harry s'arrêta avant d'entrer dans la pièce. Ce n'était pas son genre d'écouter aux portes mais quelque chose l'empêchait d'aller plus loin.

- Oui, confirma Draco. Je dois lui envoyer un hibou demain soir au plus tard.

Les deux interlocuteurs restèrent silencieux un instant avant que Blaise ne reprenne la parole :

- Tu l'aimes ?

Draco eut un petit rire moqueur.

- Non. Bien sûr que non…

- Je m'en doutais, répondit Blaise, un rire dans la voix. Mais tu as tort...

- Pourquoi ?

- Parce que tu as l'air heureux…

Draco rit de nouveau et ce rire brisa le cœur de Harry plus sûrement qu'un coup de poignard. Draco ne l'aimait pas. Comment avait-il pu être aussi stupide ?

- Alors ? reprit le métis.

- Tu crois au Destin Blaise ?

- Je ne sais pas. Pourquoi ?

- Parce que mon destin, c'est d'être marié à Astoria, d'avoir un fils qui perpétuera le nom des Malefoy…

Harry ne voulut pas en entendre davantage. Des larmes dans les yeux, il prit la direction de sa chambre. Tout en marchant, il serrait convulsivement dans sa main un petit dé à coudre.

S'il était resté une minute de plus, il aurait entendu Draco dire :

- … Mais ça c'est le destin que d'autres ont choisi pour moi… Le mien, c'est d'être avec Harry. Je l'aime Blaise… Je n'ai jamais eu autant de certitude par rapport à quelque chose.

- Je le sais bien. Il n'y a qu'à regarder cette photo, dit le métis en prenant en main le cadre qu'Harry avait offert à Draco le matin. Tu dis que tu n'aimes pas cette photo mais je te le répète : tu as tort. Tu devrais l'aimer car ce qu'elle montre, c'est la plus belle partie de toi. Celle d'un homme amoureux.

- Pfff … un poufsouffle, oui.

- Un poufsouffle, si tu veux.

- Je n'irai pas à Canberra. Je n'irai nulle part où il ne sera pas.

- Va le lui dire alors.

O°O°O°O°O°O°O

Des coups légers furent frappés à la porte de la chambre.

- Entrez !

- Harry, dit Draco… je voulais te parler … Je… mais que fais-tu ?

- Mes bagages.

- Pourquoi ?

- Parce que je rentre chez moi.

- Je m'en doute… mais je croyais que tu ne repartais que demain… qu'on repartirait ensemble…

- Ensemble ?

- Oui… nous aurions pu…

Harry eut un petit rire sarcastique.

- Nous ? Il n'y a pas de nous, Malefoy.

- Quoi ? Ok. Tu me fais quoi là ?

- Rien. Rien du tout, dit Harry tout en continuant à empaqueter ses affaires.

Draco prit Harry par le bras et le força à se tourner vers lui.

- Potter, qu'est-ce qu'il y a ? Si c'est cette histoire d'ambassade, sache que je ne pars pas !

- Mais je ne t'ai rien demandé Malefoy… Tu ne devrais pas te mettre la pression comme ça. Toi et moi, on a passé un bon moment. Tu baises bien, j'admets. Tu es même le meilleur de tous, c'est clair… Mais c'est tout.

Le blond commençait un peu à paniquer.

- C'est tout ? dit-il d'une voix un peu trop aiguë.

- Oh Draco … ne fait pas de mélodrame si tu veux bien.

- Ok… j'ai dû louper quelque chose car là je ne comprends plus rien. Hier soir, on a fait l'amour. Tu m'as dit que tu m'aimais… Puis il y a ce tatouage… tu m'as dit que…

- Bon sang Draco, depuis quand tu crois tout ce que je dis ?

Draco recula comme s'il avait reçu une gifle magistrale. Ses yeux se durcirent et se plissèrent dangereusement.

- Tu es un putain d'enfoiré Potter ! siffla le blond. Ne t'approche plus jamais de moi !

Il partit en claquant violemment la porte.

O°O°O°O°O°O°O

25 décembre de l'année suivante

- Moi, je vous le dis : Noël sous 35 degrés, c'est le pied, dit Blaise.

- Ouais… râla Ron, on voit bien que tu n'as pas une peau de roux. Je suis en train de cramer moi !

Draco Malefoy, ambassadeur sorcier de Grande-Bretagne à Canberra, savait recevoir.

Il disposait d'une magnifique villa à Batesmans Bay, une petite ville au sud de Canberra, et en ce jour de Noël, ses invités profitaient de l'immense piscine.

Comme l'avait suggéré Blaise l'année précédente, il avait invité tout le monde à passer Noël en Australie. Voire même le Nouvel An pour ceux qui le voulaient.

Blaise était venu seul. Il était divorcé de Ginny depuis bientôt six mois et profitait un peu de son célibat. Aux dernières nouvelles, la rousse était quelque part aux Etats-Unis.

Seamus et Dean étaient là également, accompagnés cette fois de leurs fiancées respectives : Susan Bones et Katie Bell.

Le Christmas Pudding avait vu juste : Théodore Nott – et accessoirement George Weasley - avait fait fortune grâce à la potion qui fait pisser bleu dont il avait déposé le brevet.

Grégory était marié depuis deux mois avec Marie, une jeune sorcière française d'ascendance moldue rencontrée à Paris alors qu'il assurait la protection du Ministre de la Magie.

Hermione et Luna avaient accouché toutes les deux en avril, à quelques jours d'intervalle respectivement d'un petit Hugo et d'une petite Sophie.

- Draco ? Veux-tu bien me mettre de la crème solaire dans le dos ? demanda Astoria.

La belle brune s'assit sur la chaise longue à côté de Draco et d'un geste sensuel, écarta ses longs cheveux de sa nuque.

Elle défit la cordelette qui retenait le haut de son bikini, dévoilant sa poitrine sans pudeur.

Ces seins, Draco les avait caressé. Il en connaissait les courbes, la douceur, la fermeté.

Ces seins, il les savait légèrement plus gonflés que d'ordinaire.

Tandis que Draco étalait la crème solaire sur son dos, la brune caressa rêveusement le renflement de son ventre au cœur duquel grandissait le futur héritier Malefoy.

- Tu devrais faire attention… trop de soleil n'est bon ni pour toi ni pour le bébé, dit le blond.

- Hmhm … je suis prudente, ne t'en fais pas. Et puis, ton mari m'a déjà fait la leçon, soupira-t-elle.

- Il a raison…

- Bien sûr que j'ai raison, dit une voix dans leur dos.

Harry venait de sortir de la piscine et comme à chaque fois, Draco n'eut qu'une envie : se jeter sur lui et le prendre à même le sol.

Le soleil de l'Australie réussissait parfaitement au brun dont la peau avait pris maintenant une intense couleur dorée, faisant ressortir ses yeux verts.

Il prit une serviette de plage et entreprit de se sécher sous le regard gourmand de son mari qui ne se lassait pas le contempler. Dans son dos, les yeux du dragon brillaient toujours d'un éclat argenté.

O°O°O°O°O°O°O

Flash –back

- Tu es un putain d'enfoiré Potter ! siffla le blond. Ne t'approche plus jamais de moi !

Il partit en claquant violemment la porte.

Voilà. C'était fini. Harry venait de mettre fin à la plus belle chose qui lui était jamais arrivée.

Les joues ruisselantes de larmes, il continuait d'emballer ses affaires, dans un état second.

Mais alors qu'il allait refermer sa valise, sa porte de chambre se rouvrit avec fracas, le faisant sursauter.

Draco Malefoy se tenait dans l'encadrement, les joues rouges et humides et les yeux brillants de larmes et de colère.

- Tu crois pouvoir m'humilier comme ça Potter ? Et bien, tu n'as encore rien vu ! Tiens ! Regarde ça ! dit-il en lui plaquant sur le torse la photo encadrée dont Harry lui avait fait cadeau. Regarde ! Tu me vois, là ? Je sais exactement à quel moment cette photo a été prise. Et je sais exactement ce que je suis en train de regarder à ce moment. Ou plutôt qui. C'est toi que je regarde comme ça Potter ! Tu vois ? Je peux m'humilier tout seul mieux que tu ne le feras jamais !

Comme Harry le fixait sans dire un mot, il ajouta plus doucement :

- Pour moi, il y avait un nous, Harry. Cette photo, tu peux la garder. Comme ça tu te rappelleras de la manière dont je te regardais. Car ça n'arrivera plus.

Draco allait quitter la chambre quand il fut retenu par le bras.

- Je l'ai déjà, dit le brun. Cette photo… je la trouvais tellement belle que j'en ai fait faire un exemplaire pour moi.. pour avoir un souvenir de toi quand tu serais parti à Canberra. Mais je ne comprends pas … comment peux-tu dire que c'est moi que tu regardes avec autant d'amour alors que tu as dit à Blaise que tu ne m'aimes pas…

- Quoi ?

- Je t'ai entendu… dans la salle de billard… Blaise t'a demandé « tu l'aimes » et tu as dit « non. Bien sûr que non… ».

Le blond eut un soupir exaspéré.

- Voilà ce qui arrive quand on écoute aux portes. Blaise parlait de cette photo justement… Je… je ne l'aime pas parce qu'elle me montre… faible. Et ma faiblesse, c'est toi.

Harry ne savait plus quoi penser. Il se passa nerveusement la main dans les cheveux.

- Ecoute Harry, reprit Draco. J'ai bien conscience que quoi je dise, tu ne me croiras pas. C'est… c'est normal… je n'ai pas vraiment été digne de confiance tout ce temps. Mais la réalité, la vérité, elle est là, dit-il en montrant la photo. Le vrai moi, il est là, dans ta main. Alors voilà, réfléchis-y. Demain soir, je donne ma réponse au Ministre. Je te l'ai dit : tu n'as qu'un mot à dire et je reste.

Harry repartit à Londres le soir même.

Le lendemain après-midi, il sonnait à la porte de l'appartement de Draco à Russel Square.

- Dis au Ministre que tu acceptes le poste, dit-il sans préambule.

Le blond ferma douloureusement les yeux.

- Et dis-lui de prévoir un logement de fonction pour deux personnes.

- Quoi ?

- Je pars avec toi. Enfin… si tu es d'accord.

- Je… mais… et ton travail ?

- Il y a des Aurors en Australie également … Alors ? Tu veux bien d'un compagnon de voyage ?

- Merlin oui ! dit Draco en attirant le brun à lui dans une étreinte qui aurait pu lui briser les os.

O°O°O°O°O°O°O

Harry et Draco arrivèrent à Canberra le 2 janvier.

Le brun n'eut aucun mal à se faire engager comme Auror au Ministère de la Magie australien, sa réputation de tueur de mage noir ayant traversé l'océan indien.

Ils se marièrent quatre mois plus tard, le 2 mai, jour anniversaire de la fin de la guerre.

Ils rentrèrent en Angleterre pour l'anniversaire de Draco. Narcissa avait exprimé le souhait de rencontrer son beau-fils et comptait organiser une réception en leur honneur.

Harry était assez nerveux mais contre toute attente, sa belle-mère l'accueillit avec beaucoup de chaleur. Elle ne semblait pas du tout offusquée ou choquée par le fait que son fils soit homosexuel et que parmi tous les hommes possibles et imaginables auxquels il aurait pu prétendre, il ait choisi Harry Potter.

Preuve qu'elle acceptait parfaitement l'union de Harry et de Draco, la réception qu'elle organisa au Manoir Malefoy aurait pu tenir lieu de réception de mariage. Des centaines de personnes étaient présentes.

Parmi les invités se trouvaient évidemment les amis de Draco et de Harry mais également Astoria. Celle-ci félicita chaleureusement les époux et Harry put se rendre compte qu'elle ne tenait nullement rigueur au blond de leur séparation.

- J'ai toujours su qu'il n'était pas amoureux de moi, dit Astoria et quand il m'a annoncé qu'il était gay, j'ai vraiment souhaité qu'il trouve quelqu'un de bien, qui le rende heureux, plus que je n'aurais pu le faire.

- Toi au moins, tu aurais pu lui donner des enfants, soupira Harry. Je sais qu'il m'aime mais je sais aussi qu'il souffre que son nom s'éteigne avec lui…

- Bah, ça, je peux toujours le faire…

- Quoi ? s'offusqua Harry.

- Non ! Pas comme ça voyons ! répondit Astoria, amusée de la mine vexée du brun. Je veux dire que je pourrais être une mère porteuse.

- Tu … tu ferais ça ?

- Bien sûr !

Lorsque Harry évoqua cette possibilité avec Draco la première fois, il cria au scandale. Certes il avait couché de nombreuses fois avec Astoria lorsqu'ils étaient fiancés mais cette perspective lui était dorénavant inenvisageable.

- Je ne comprends même pas comment tu oses me proposer ça ! s'indigna le blond.

- Draco, ne t'énerve pas ! Je ne te dis pas de coucher avec ton ex ! Rien que cette idée me rend malade de jalousie. Elle pourrait par contre concevoir ton enfant par fécondation assistée.

- Ooh … ça … ça change tout… dit-il rêveusement.

En effet, ça changeait tout. L'idée fit son chemin chez le blond qui finit par accepter.

Il fut convenu qu'Astoria déménage en Australie où Draco lui trouva les meilleurs médicomages spécialisés dans ce genre d'intervention.

Le premier essai fut réalisé au mois d'août et immédiatement concluant, ce qui n'étonna pas le blond outre mesure. Après tout, il était bien connu que les spermatozoïdes Malefoy étaient d'une qualité, d'une vélocité et d'une ardeur bien supérieure à la moyenne.

Astoria en était à cinq mois de grossesse et pour le moment, tout se passait bien.

Draco était heureux et Harry l'était tout autant. Il intégrait lentement mais sûrement le fait qu'il allait être le deuxième père de cet enfant.

Pour être parfaitement honnête, tout n'avait été rose au début. Harry s'était senti exclu de cette relation si particulière qui unissait dorénavant Draco à son ex fiancée et il finissait par regretter d'avoir poussé Draco à accepter la proposition d'Astoria.

Une dispute mémorable était d'ailleurs survenue un mois plus tôt.

- HARRY ! avait crié Draco à peine rentré. HARRY ! OU ES-TU ?

- Ici ! Qu'y a-t-il ? demanda-t-il inquiet, en se précipitant dans le hall.

- C'est un garçon ! Merlin Harry ! C'est formidable ! C'est un garçon ! Je l'ai vu sur l'écographie… c'était incroyable. Il est si … petit, si parfait… s'extasiait le blond, presque au bord des larmes.

- C'est génial Draco. Je suis tellement content pour toi ! Tu vas avoir un fils… tout ce que tu as toujours voulu !

Draco s'était rembruni.

- Harry… Nous allons avoir un fils…

- Oui, oui… bien sûr.

- Bon… c'est quoi le problème ?

Harry s'était assis sur les marches du grand escalier du hall d'entrée.

- Rien… souffla-t-il… Rien… C'est juste que… je n'arrive pas à… C'est ton fils, Draco. Le tien et celui d'Astoria.

Cette réflexion avait valu un soupir exaspéré du blond.

- Dois-je te rappeler que c'est toi qui as eu cette idée ? C'est toi qui m'as convaincu de le faire !

- OOH JE N'AI PAS DU INSISTER BEAUCOUP ! cria soudain Harry.

- QU'EST CE QUE C'EST SUPPOSE VOULOIR DIRE ?

- QUE MAINTENANT QUE TU AS CE QUE TU VOULAIS, QUE LE NOM DES MALEFOY EST SAUVE, QUE SUIS-JE ENCORE DANS TA VIE DRACO ?

- TU ES MON MARI BORDEL !

Harry avait eu un petit rire triste.

- Ton mari, oui … et Astoria est la mère de ton fils. Entre les deux, il n'y a pas photo…

Draco avait alors regardé Harry avec tristesse et colère.

- Non, en effet, il n'y a pas photo. Astoria est la mère biologique de cet enfant, c'est vrai. Mais elle le fabrique, c'est tout.

Il prit une grande inspiration avant de poursuivre.

- Mais toi, toi ... J'aurais voulu que tu sois celui avec qui j'allais l'élever, l'aimer. J'aurais voulu que tu sois celui qui allait lui apprendre à voler sur un balai car tu es bien meilleur que moi. J'aurais voulu que ce soit chez toi qu'il aille pour te parler de son premier chagrin d'amour car tu es plus doué que moi avec les sentiments. J'aurais voulu qu'il soit fier de toi, fier d'être le fils d'Harry Potter. Et j'aurais juste voulu que toi, tu sois fier d'être son père.

Comme Harry restait silencieux, Draco conclut :

- Mais si tu ne veux rien de tout cela, ça ne fait rien. Si je dois élever cet enfant tout seul, je le ferai. Car contrairement à ce que tu as l'air de penser, Astoria n'a pas l'intention de s'investir dans sa vie. Sitôt après l'accouchement, elle repartira en Angleterre. Et pour que les choses soient claires, je n'aime pas Astoria, je ne veux pas partager ma vie avec elle. Alors dis-le moi Harry. Dis-moi maintenant si j'ai encore un mari et si notre fils a encore son deuxième père.

Harry avait les yeux écarquillés. Il se releva et se posta devant Draco.

- Pardonne-moi Draco… pardonne-moi, redit-il en serrant ses bras autour de la taille de son mari, du père de son fils.

Fin du flash-back

O°O°O°O°O°O°O

- Blaise, passe-moi les carottes ! dit Ron.

- Quelqu'un veut encore des pommes de terre ? s'enquit Théo.

- Dolores était délicieuse, Draco, dit Seamus. Et divinement bien fourrée.

- Tout le mérite en revient à Harry, dit Draco. Il fourre comme un dieu.

- Oh vous deux ! s'exclama Pansy. Nous qui pensions que le mariage vous calmerait…

- C'est tout l'inverse, dit Harry d'un air mutin.

Une immense table avait été dressée sur la terrasse. Elle était judicieusement orientée pour bénéficier d'une vue imprenable sur la Mer de Tasmanie, tout en étant agréablement ombragée par la présence d'eucalyptus, d'acacias et d'arbres à thé.

Malgré la chaleur, les traditions culinaires de Noël en Australie étaient sensiblement les mêmes qu'en Grande-Bretagne : l'incontournable dinde était donc au menu.

Quand le Christmas Pudding arriva tout flambant sur la table, Ron se frotta les mains.

- AAAH ! Cette année, le gallion est pour moi !

- Désolé Ron, dit Harry… mais il n'y a aucun objet dans celui-ci.

- Quoi ? Et mon gallion ? Et ma fortune ? se lamenta le roux.

- Bah… c'est des foutaises tout ça, se défendit Harry.

- Des foutaises ? Jamais ! Regarde Théo, il est riche comme crésus ! Et Greg ? Il s'est effectivement marié … et …

- Ça me fait dire qu'on cherche toujours le dé à coudre de l'année passée, coupa Blaise. Mrs Patmore m'a juré qu'il était bel et bien dans le gâteau…

- Bon, qui vient au match de Quidditch demain ? intervint Harry pour changer de sujet.

Une des traditions australiennes de Noël était l'organisation d'un match de cricket le jour du boxing day, le lendemain de Noël. Les sorciers n'étaient pas en reste et organisaient quant à eux un grand match de Quidditch qui opposait traditionnellement l'équipe des Frelons de Melbourne à celle des Wallabies de Sydney.

Evidemment, tout le monde venait. Ce n'était pas tous les jours qu'on pouvait assister à un match de Quidditch de renommée internationale depuis la loge privée de l'ambassadeur.

Le reste de la journée et la soirée se passa dans la bonne humeur.

Alors que tous les invités étaient partis se coucher, fatigués de la journée et du décalage horaire, Harry et Draco profitaient d'un peu de calme sur le balcon-terrasse de leur immense chambre à coucher.

Ils étaient allongés, dans les bras l'un de l'autre, sur une large chaise longue, contemplant les étoiles.

- C'était un merveilleux Noël, dit Harry.

- Il se termine mieux que celui de l'année dernière, répliqua Draco en posant un baiser sur les cheveux de son mari.

- Bah… il ne s'est pas terminé si mal que ça…

- Parle pour toi… Dois-je te rappeler que tu m'as quitté ce jour-là ? Merlin ! Tu te rends compte que tu m'as quitté le jour de Noël !

- Hé ! Je ne t'ai pas quitté vu qu'on n'était pas vraiment ensemble … et puis je suis revenu le lendemain, protesta le brun.

Draco se redressa, indigné.

- Tu es un monstre d'insensibilité Potter. On avait fait l'amour. Je m'étais déclaré à toi comme un poufsouffle. On était ensemble. Et toi, tu m'as quitté le jour de Noël.

- Et je suis revenu le lendemain ! Et je ne sais pas pourquoi on se dispute pour ça… finit-il par dire en prenant possession de la bouche de Draco dans un prodigieux baiser dont lui seul avait le secret.

Comme ils s'écartaient l'un de l'autre pour reprendre leur souffle, Harry prit quelque chose dans la poche de son pantalon.

- C'est vraiment n'importe quoi ces traditions moldues, dit-il en ouvrant sa main au creux de laquelle reposait un petit dé à coudre.

- Absolument n'importe quoi, confirma Draco tout contre sa bouche.

Et le baiser reprit de plus belle.

- Joyeux Noël Draco…

- Joyeux Noël Harry…

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Epilogue

James Scorpius Malefoy naquit un matin de mai.

C'était un bébé en pleine santé dans la droite lignée des garçons Malefoy : le nez et le menton pointus, les cheveux blonds et les yeux gris.

Il fut rejoint deux ans plus tard par Elizabeth Adélaïde Malefoy qu'Astoria avait accepté de porter également. La petite fille avait les mêmes yeux verts et les mêmes cheveux ébène que son père biologique.

Après cinq passés à Canberra, où il avait fait un travail remarquable, Draco fut nommé ambassadeur sorcier à Rome.

C'était un bonheur pour Harry et lui car ils se rapprochaient de leur famille et de leurs amis.

Harry avait mis fin à sa carrière d'Auror après la naissance d'Elizabeth. Il en avait assez de traquer les criminels et aspirait à quelque chose de plus calme. Alors qu'il vivait encore en Australie, il se découvrit une passion et un réel talent pour la peinture.

Le déménagement à Rome fut une extraordinaire opportunité pour le brun qui devint rapidement un peintre apprécié et recherché dans le petit monde de l'art.

Draco était fier de lui.

Bien sûr, la vie à deux était loin d'être simple.

Draco et Harry avaient tous les deux des caractères forts et il leur était parfois difficile de faire abstraction du passé. Les disputes étaient nombreuses, les portes claquaient, des mots durs étaient souvent prononcés mais ils revenaient toujours l'un vers l'autre.

Parce qu'en y réfléchissant bien, chacun faisait partie de la vie de l'autre depuis qu'ils avaient onze ans.

Et parce qu'au bout du compte, ils étaient tout bonnement incapables d'exister l'un sans l'autre.

From now on,
our troubles will be out of sight

Have yourself a merry little Christmas

FIN


Merci à tous d'avoir suivi cette fic jusqu'au bout. Merci pour vos review qui m'ont fait tellement plaisir, comme toujours.

Merci à Victoria, ma bêta, pour son inébranlable confiance.

Je vous souhaite à tous un très Joyeux Noël et une excellente année 2015 !

A très bientôt !

Rose