Disclamer : Once Upon a Time ne m'appartient pas. La série appartient à la ABC.

Bonjour. Tout d'abord si certains y voient une ressemblance avec la fanfiction de Sedgie "Yin & Yang", je m'en défends. Je ne la lis pas car j'avais déjà commencé à écrire "A Parent Trap". Je ne sais pas si on s'engage sur la même voie... Voici quelques informations : j'ai eu l'idée le 27 septembre 2014 et j'ai écrit 16 000 mots entre le 28 septembre 2014 et le 3 octobre 2014. Cette fanfiction est finie et compte à peu près 30 000 mots maintenant.

Bonne lecture !


Pour une fois, Emma s'était réveillée à l'heure. Elle avait préparé le petit-déjeuner, sortit son fils des bras de Morphée. Une fois le chocolat et les tartines avalés, elle l'emmena à l'école. C'était la rentrée. Henry faisait son année dans une nouvelle école, plus proche de son nouveau domicile. Sa mère avait eu une promotion et avait pu s'offrir un grand appartement, plus dans la banlieue.

« Sois sympa, sois souriant... bref sois toi-même, Gamin. Allez, file. »

Elle lui donna un rapide baiser sur la joue et il descendit de la coccinelle jaune pour se rendre dans son nouvel établissement. Son fils était déjà si grand du haut de ses dix ans... même si son sac restait à peu près aussi gros que lui... et que les filles le dépassaient aisément d'une tête.

Pendant le divorce, il avait subitement changé et s'était réfugié dans le silence. Ceci remontait à quelques années déjà. Il était loin le temps où son petit bonhomme utilisait son déguisement de Spiderman comme bouclier. Il lui avait une fois expliqué avec des mots d'enfant qu'à la manière de Spiderman se sentant responsable de la mort de son oncle, lui se sentait responsable du divorce de ses parents. Emma avait bien évidemment essayé d'effacer cette culpabilité qui n'avait pas lieu d'être mais ceci avait prit quelques mois.

Elle suivit du regard son fils jusqu'à ce qu'il disparaisse de son champ de vision. La blonde redémarra la voiture et fila au travail.

« Qui peut encore rouler dans une carcasse pareil ? »

C'est la pensée qui traversa l'esprit d'une femme brune qui se tenait devant l'école. Elle se retourna vers sa fille, la mine inquiète.

- « Tu es sûre que tu ne veux pas retourner dans un établissement privé ?

- Ouiiiii. Ils sont trop chiants là-bas.

-Ton langage, jeune fille.

- Ils sont...coincés, bizarres. Je veux être normale.

- Si tu as un problème tu m'appelleras ?

- Il n'y aura pas de problème, Maman...

- Mais si...

- Oui, oui. » répondit-elle hâtivement.

La jeune fille se mit sur la pointe des pieds et attira sa mère vers elle afin de déposer un baiser sur sa joue et partit en courant vers les portes de l'école. Regina soupira et se résolut à se rendre au travail.


« Bonjour, je m'appelle Lucie Mills et je suis nouvelle ici. »

La fille se tenait devant sa nouvelle classe et ses nouveaux camarades. Henry décrocha de son livre pour la regarder. Elle était souriante. Elle avait un air sympathique avec ses yeux brillants et ses longs cheveux qui tiraient vers le roux. Lucie expliqua qu'elle venait de Los Angeles et qu'elle et sa mère avaient déménagé récemment à Boston.

Les cours commencèrent après que la maitresse d'école ait présenté le programme de l'année scolaire et rappelé les règles de bienséance. Henry écoutait attentivement. La nouvelle élève était parfois interpellée par ses petits camarades qui lui posaient des questions. Elle y répondait en souriant, s'amusant parfois des questions qui lui étaient posées.


A table, la fille ne tarissait pas d'éloges sur sa nouvelle école.

- « C'était trop coool. Ils sont tous sympas. L'école est chouette. La maitresse s'appelle Belle, tu te rends compte ? Et elle a fait les maisons comme dans Harry Potter !

- Comme dans Harry Potter ?, demanda sa mère.

- Oui ! Elle a fait des équipes. On va les garder toute l'année. Elle a des vases transparents qu'elle remplit avec des billes de couleurs. Celle qui en a le plus à la fin du trimestre a un cadeau.

- Ca a l'air de te motiver..., s'amusa Regina.

- Trop ! Je suis chez les Serdaigle, annonça fièrement Lucie.

- Et tu t'es fait des amis aujourd'hui ?

- Oui. Une fille qui s'appelle Grâce. Elle est sympa. Elle connait plein de choses sur les animaux. Elle adore les lapins. Elle a une montre à gousset qui est vraiment belle. Y a Pierrot qui a six frères ! Il a trop de la chance. Et il y a aussi Henry qui a l'air sympa.

- Henry ?

- Il lit toujours un grand livre, qui est trop beau. Il parle pas beaucoup mais je sens qu'il pourrait être mon ami. J'ai pu lui parler aujourd'hui mais je lui parlerai demain. »

Lucie finit de manger et fila dans sa chambre faire ses devoirs. La maison était grande, neuve et belle et elle s'y sentait déjà chez elle. Elle redescendit plus tard pour regarder un film, lovée dans les bras de sa mère.


Emma avait beau demander à son fils comment avait été sa rentrée, il n'était pas très bavard. Il avait parlé d'une maitresse qui avait le même nom qu'une femme dans un conte et d'un système de points à l'aide de billes. La blonde soupira et décida d'orienter le conversation vers un sujet plus plaisant.

- « Ton père te demande si tu es libre ce week-end.

- Pour aller où ?, s'enthousiasma le jeune garçon.

- Je ne sais pas..., feignit Emma. Quelque part... en Floride !

- A Disney ?!

- Oui !

- Yeees ! »

Le garçon embrassa sa mère et sortit de table pour appeler son père. Neal avait toujours été un bon père pour Henry, présent et attentif et c'était bien la seule chose qu'Emma ne pourrait jamais lui reprocher.


Deux semaines avaient passé et le jeune Henry était devenu la cible de prédilection de sa classe, voire de l'école. Il était timide, ne cherchait ni à se battre, ni à se défendre.

Lucie jouait à chat avec Grâce et d'autres enfants de l'école. Elle vit un garçon jeter le livre d'Henry par terre et d'autres s'attaquer directement au garçon.

« Tu fais quoi ? On t'a pas dit que les livres c'était précieux ? »

Lucie se tenait bien droite. Sa mère lui avait toujours dit que les livres étaient sacrés et qu'il fallait en prendre soin. Elle n'avait jamais non plus supporté la violence gratuite et étant brut de pomme de nature, elle s'était mêlée de cette histoire.

« Mèle-toi de tes affaires, connasse. »

L'arrogance de Peter lui couta cher. L'avantage de la récréation du matin c'est que les élèves ont encore leur sac sur le dos. Il faut savoir faire bon usage de cet outil qui peut se révéler être une arme redoutable quand on le jète à la figure de quelqu'un. Peter l'apprit à ses dépends quand le sac de Lucie lui fracasse le nez.

Les enfants étant ce qu'ils sont, ils se battirent. Lucie donna un coup de pied dans le tibia du Peter, profanateur de culture. Les amis de ce dernier rejoignirent la bagarre et quelques amies de Lucie également. Les professeurs eurent du mal à les séparer. Après une lèvre fendue, des visages griffés et quelques cheveux perdus, les enfants semblaient enfin s'être calmés.

Et les parents furent convoqués au grand dam des jeunes bagarreurs.


Emma se tenait près de son fils qui avait un magnifique œil au beurre noir. Elle passait une main réconfortante dans son dos. Ils attendaient le dernier parent pour commencer. Celle-ci ne se fit pas attendre. Elle ouvrit la porte à la volée, faisant sursauter les personnes présentes dans la pièce.

« Qu'est-ce qu'on a fait à ma fille ?! » bougonna-t-elle.

Elle s'approcha de Lucie et l'examina. Elle semblait horrifiée de voir les quelques marques rouges sur le visage enfantin qui, à ses yeux, devaient défigurer sa progéniture.

- « Qu'est-ce qui s'est passé ?

- Ils ont embêté Henry alors je l'ai défendu, expliqua-t-elle.

- J'ai juste voulu regarder son livre et je l'ai fait tomber par terre, lança Peter d'un ton narquois.

- Menteur !, cracha la fille de Regina.

- Quoiqu'il en soit, la violence n'est pas une solution. Qu'ils se présentent leurs excuses et... commença Belle.

- Ma fille n'est pas en tort, coupa Regina. J'ose croire qu'elle a fait ce qui était juste.

- C'est vrai, appuya Emma. C'est eux qui sont en tort.

- Ma mère dit que c'est pas bien de dire des mensonges alors je ne m'excuserai pas » expliqua Lucie à sa maîtresse.

La discussion se mua en un vif échange de pics de part et d'autre. Belle French ne savait plus que faire pour apaiser les tensions. Les parents étaient bien plus difficiles à contenir que les enfants. Excédée, Regina prit sa fille par la main et quitta la pièce non sans prendre soin de faire valoir la légitimité de l'acte de Lucie au préalable.

« J'adore cette femme » songea Emma.


Henry avait depuis sympathisé avec Lucie. Il avait délaissé son livre pour s'écrire sa propre histoire au travers des jeux pendant la récréation. Les deux enfants s'entendaient à merveille.

- « ...Et ma mère m'a emmené une fois dans sa voiture de police, conclut Henry.

- Woow. Ta mère est policière.

- Shérif.

- Elle arrête les criminels ?

- Ouais ! Une fois, elle a arrêté un cambrioleur. Elle l'a immobilisé et lui a mis les menottes. C'est passé à la télé. Et toi, ta mère elle fait quoi ?

- Elle a une entreprise de cuisine. Elle écrit des livres et cuisine parfois dans les restos.

- La chance...

- Pourquoi ?, s'étonna Lucie.

- Parce que ma mère, le seul truc qu'elle cuisine c'est le surgelé et les pancakes »rit le garçon.

Ils mangèrent et Henry continua d'évoquer le désastre culinaire que constituait sa mère derrière un fourneau. Il évoqua notamment la fois où son père avait failli s'étouffer avec un gâteau qui avait plus le goût et le consistance d'un bout de charbon que d'un gâteau.

- « Il fait quoi ton père ?, demanda Lucie, intéressée.

- Il fait du commerce. Je sais pas trop ce qu'il fait en fait... Et toi ton père ?

- J'en ai pas, répondit la fille du tac au tac.

- Il est...mort ?, demanda timidement son ami.

- Non. J'en ai pas. Maman m'a eu par...PMA » se souvint-elle.

Ils revinrent à parler de leurs mères respectives et rirent en songeant qu'il faudrait qu'ils s'échangent leur place. Lucie pourrait profiter d'une ballade en voiture de police et du fait d'avoir un chien ; et Henry de bons petits plats dignes de ce nom.


La garçon avait invité Lucie chez lui. Ils jouèrent ensemble aux jeux vidéos. La jeune fille n'avait pas de console chez elle mais elle prit rapidement ses marques. Emma se joignit à eux pour une partie... et faire mordre la poussière à son fils. La blonde rit, victorieuse. Cependant, Lucie réussit le tour de force de battre la mère d'Henry à la partie suivante. Les deux enfants firent équipe pour vaincre la Shérif de Boston qui ne put que s'incliner devant la puissance de son fils et de son amie.

Pour fêter leur glorieuse bataille, Emma leur paya une glace et ils se baladèrent un temps dans le parc de la ville. Henry et Lucie reparlaient de leur partie afin de revire l'excitation de la victoire et le mine déconfite de la mère blonde. Cette dernière restait en retrait pour laisser les enfants profiter de leur sortie. Après tout, elle n'était là que pour faire le chaperon. Cette pensée la fit sourire.

Regina revint chercher sa fille en fin d'après-midi. Elle échangea quelques phrases banales avec Emma et disposa avec Lucie.


Ils eurent droit à un cours un peu particulier ce jour-là. Eric s'était fait charrier à cause de ses parents. Il avait beaucoup pleuré alors Mlle French avait pris soin de donner un cours sur le sujet. Elle leur avait fait visionner un film parlant d'un poisson qui tombait amoureux d'un autre poisson. Les enfants étaient restés muets. C'était un film d'amour sur des poissons, c'est tout.

« Savez-vous ce que c'est que le mot ''homosexuel'' ? »

Certains pouffèrent à l'entente du mot et beaucoup restèrent silencieux, attendant la suite. La maitresse poursuivit :

« Ce sont deux personnes du même sexe qui s'aiment, comme les papas d'Eric. Ce n'est pas mal, ce n'est pas anormal. Deux garçons peuvent s'aimer. »

Les enfants posèrent des questions à Eric, en toute innocence. Il répondait simplement et ne se gêna pas pour affirmer haut et fort que « ses papas étaient trop forts au foot. »

Lucie plissa les yeux. Une question la taraudait. Elle leva la main, Belle la regarda pour lui donner la parole.

« Madame, est-ce que deux filles peuvent s'aimer ? »


Notes :

Le court-métrage visionné par la classe est "le baiser de la lune".

L'anecdote avec le système de points Harry Potter a vraiment été adopté par une maîtresse en école primaire.